LA DIALECTIQUE ENTRE ÉLARGISSEMENT ET
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LA DIALECTIQUE ENTRE ÉLARGISSEMENT ET
1 LA DIALECTIQUE ENTRE ÉLARGISSEMENT ET APPROFONDISSEMENT DE L’UNION EUROPÉENNE Prof. G. Casasus, 19.11.2013 I. Introduction Que l’on ne s’y trompe pas : sous ces concepts technocratiques du jargon européen se cache ni plus, ni moins le débat majeur qui a dominé l’avenir de la construction européenne depuis la signature du traité de Maastricht aux élargissements respectifs de 1995, 2004, 2007 et dernièrement 2013. On ne le répétera jamais assez : en l’espace de quinze ans, l’Union européenne a plus que doublé le nombre de ses membres, ce qui représente un effort et une capacité d’adaptation et de réaction sans égaux durant toute l’histoire de la construction européenne. Au-delà des critiques justifiées formulées à l’encontre des processus d’adhésion, l’Union européenne a relevé l’incroyable défi auquel elle fut confrontée dès la chute du communisme. Ce qui paraît pour acquis de nos jours, ne l’était pas, loin s’en faut au début des années 90, tant les différences politiques et économiques entre l’Est et l’Ouest, mais aussi entre le Sud et le Nord, pesaient sur l’avenir de l’Union. II. Un Débat théorique sur un fond historique et politique Dès le début de son existence, l’histoire de l’Europe communautaire fut, peu ou prou, confrontée au nombre de ses acteurs et à la définition de ses frontières. De l’Europe des six devait naître une Europe plus grande et plus peuplée. Qu’elle en resta à ce nombre jusqu’en 1973, c’est au Général De Gaulle qu’on le devait, celui-ci refusant obstinément à accueillir la Grande-Bretagne au sein du Marché commun. Et pourtant, est-ce son successeur et ancien Premier ministre, Georges Pompidou, qui, le premier, évoqua aussi clairement l’avenir de la communauté européenne, lorsque par ces mots, il invita ses partenaires à réfléchir sur « l’achèvement, l’approfondissement et l’élargissement » de la CEE. A) De Pompidou à l’Europe d’après Maastricht Dans son discours de La Haye le 1er décembre 1969, date phare de la relance européenne, le Président de la République française, nouvellement élu, définit en ces termes ledit triptyque « achèvement, approfondissement, élargissement » : « celui dit de l'«achèvement», c'est-à-dire du passage à la période définitive et de l'adoption d'un règlement financier définitif. Celui de l'«approfondissement» qu'on appelle aussi développement, qui recouvre les perspectives d'évolution de la Communauté. Celui de l'«élargissement», c'est-à-dire des demandes d'adhésion » http://www.georges-pompidou.org/Documentation/Discours/1969_12_La-Haye.htm . 1. Dès ce discours, dont on mesure aujourd’hui et respectivement la teneur historique, on perçoit toute l’importance que Georges Pompidou accorde à la concomitance des processus « d’achèvement », « d’approfondissement » et « d’élargissement » de la 2 construction européenne. Cette position sera alors celle de la France qui a toujours mis en parallèle l’existence des notions « d’approfondissement et d’élargissement ». 2. Dès Maastricht, et plus encore dès le sommet d’Essen de décembre 1994, la question du parallélisme et de la concomitance de « l’élargissement » et de « l’approfondissement de l’Union européenne » va ressurgir au grand jour de l’actualité. Deux positions s’affrontent : celle qui privilégie « l’élargissement » au profit de « l’approfondissement » et celle, au contraire, qui souhaite donner la priorité à « l’approfondissement » aux dépens de celle de « l’élargissement ». Si tout le monde s’accorde diplomatiquement à mettre les deux concepts sur le même piédestal, personne ne croit vraiment que cela soit possible. D’ailleurs, cela ne sera pas le cas ! 3. La volonté de recourir à « la méthode intergouvernementale » pour élaborer un nouveau traité en 1997, soit celui d’Amsterdam, traduit le souci manifeste d’accorder plus d’importance à « l’approfondissement » que ce n’est le cas à « l’élargissement ». En ce sens, la ligne de conduite, notamment française, semble d’abord l’emporter. Mais suite aux échecs relatifs du traité d’Amsterdam, et plus encore, de celui de Nice, c’est le contraire qui va se produire. B) L’heure des divergences Parce qu’il ne suffit pas d’affirmer qu’élargissement et approfondissement vont de pair, que seraient réglées, d’un coup d’un seul, toutes les questions nées de cette dialectique. Dès 1994, les propositions vont se multiplier, les refus de les examiner ou de les suivre, aussi. Non que l’heure soit de les ignorer, mais elles dérangent car elles pourraient mettre en péril les accords fragiles conclus par les douze membres de l’UE lors du sommet de Maastricht en 1992 et lors des préparatifs de celui d’Essen en 1994. D’ailleurs, tel fut le sort réservé à la proposition de « noyau dur » formulé, au nom de la CDU, dès l’automne 1994 par Wolfgang Schäuble et Karl Lamers (voir cours : Die neuen Erweiterungsprozesse der Europäischen Union du 6 mars 2012). 1. Pour faire écho à la proposition allemande de Schäuble et Lamers, le Premier ministre français Edouard Balladur esquissa l’idée des « cercles concentriques ». Dans un article paru dans l’édition du « Monde » en date du 30 novembre 1994, il élabore un schéma qui prévoit l’existence « d’un cercle de droit commun (avec) l’Union européenne et le Marché unique », puis un cercle au sein duquel prendraient place « les pays restant en dehors de l’Union en attente de leur adhésion », enfin « des cercles plus restreints permettant des coopérations plus approfondies entre un nombre limité de pays, …des cercles mais pas un seul : il y aura un cercle monétaire de même qu’un cercle militaire ». Cette proposition ne trouva que peu d’échos favorables auprès des partenaires européens de la France. Ceux-ci la jugeant, et non sans raison, soit trop technocratique, soit trop peu engageante pour les États candidats à l’adhésion. En quelque sorte, Balladur les installait dans une « file d’attente », ce qui ne leur convenait pas. 2. C’est Jacques Chirac en personne, et à quelques six mois du désastreux traité de Nice, qui signa une nouvelle proposition en la matière. Devant le Bundestag, invité par le Parlement allemand le 20 juin 2000, il tenait un discours prononcé dans le souci d’améliorer la relation quelque peu difficile qui s’était nouée entre les deux pays, depuis qu’ils furent respectivement dirigés par lui et son homologue Gerhard Schröder. Outre l’appui formel de la France pour soutenir l’attribution d’un siège permanent de la 3 République fédérale auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Jacques Chirac considérait que : « rassemblés avec l’Allemagne et la France,…les pays qui souhaitent aller plus loin ou plus vite pourraient se constituer en ‘un groupe pionnier’…(il) ouvrirait la voie ..en nouant, si nécessaire, des coopérations hors traités, mais sans jamais remettre en cause la cohérence et l’acquis de l’Union ». C’est ainsi que naquit l’idée du « groupe pionnier de l’Union européenne » qui, elle non plus, ne fut pas retenue par les autres pays membres. 3. Il serait vain d’épiloguer sur la meilleure ou la moins mauvaise des propositions émises à l’époque. Qu’elle émane des Allemands Schäuble ou Lamers ou des Français Balladur ou Chirac, elles ne furent guère entendues. La première privilégiait peut-être trop l’élargissement, tant ses cosignataires avaient prévu l’adhésion de la Hongrie, de la Slovaquie, de la Slovénie et de la République tchèque dès l’an 2000. La seconde, et surtout la troisième, celle de « l’avant-garde européenne » à la Chirac, donnaient sans nul doute la préférence à l’approfondissement, voire à des « coopérations hors traités », ce dont certains pays ne voulaient à aucun prix. Quand bien même elles auraient été examinées de plus près, elles n’auraient certainement pas été retenues dans leur intégralité. Mais à vouloir les ignorer, coûte que coûte, comme ce fut le cas en 1994, et plus tard en l’an 2000, rien ne pouvait plus empêcher le pitoyable déroulement du sommet de Nice en décembre de la même année. III. Quand l’élargissement l’emporte sur l’approfondissement Les dés étaient jetés dès l’année 2000. Avec l’adoption d’un calendrier contraignant pour l’adhésion de nouveaux membres au sein de l’UE, les observateurs s’accordaient sur un seul et même diagnostic. L’élargissement de l’Union européenne avait définitivement pris le pas sur l’approfondissement institutionnel dont la réalisation devait s’opérer par l’adoption d’un nouveau traité communautaire. Prévu pour devenir « une constitution européenne », ce dernier se heurta en 2005 au refus des citoyens français et néerlandais, pour renaître en 2009 sous la forme du « traité de Lisbonne », toujours en vigueur de nos jours. Qu’il ait néanmoins régler à tout jamais le dilemme entre l’élargissement et l’approfondissement de l’UE, cela serait allé un peu vite en besogne… ! A) Le plébiscite pour l’adhésion Tous les pays candidats ont, par référendum à l’exception de l’un d’entre eux, à savoir Chypre, accepté, voire plébiscité leur adhésion à l’Union européenne. Celle-ci s’est alors félicitée de ce résultat et l’a interprété comme une victoire institutionnelle, due à la clairvoyance de sa stratégie politique. Sans diminuer la contribution de l’UE et de ses quinze premiers membres, il convient de se montrer un peu plus prudent en la matière. En effet, tous les États adhérents avaient pour particularité d’être des États bénéficiaires, soit des États qui percevaient plus qu’ils ne contribuaient au budget de l’Union européenne. Par conséquent, ils ne pouvaient que profiter de leur nouvelle appartenance au sein de l’UE. En ce sens, l’élargissement de 2004 se situe dans un cadre diamétralement opposé à celui de 1995, où les trois nouveaux venus, soit l’Autriche, la Finlande et la Suède, étaient tous des pays contributeurs au budget de l’union. Cette donne politique ne fut que très partiellement prise en compte par la suite, ce dont les dirigeants de l’Union européenne n’avaient guère conscience. A leur tort d’ailleurs, si l’on se réfère une nouvelle fois au sort que les 4 électeurs de deux pays contributeurs, la France et les Pays-Bas, ont réservé dès 2005 au « Projet de traité établissant une constitution pour l’Europe ». 1. La décision de l’élargissement de l’Union européenne fut prise par la Commission le 19 février 2003. Elle fut confirmée par la réunion du Conseil des Ministres, réuni à Athènes, le 16 avril de la même année. A cette date, dix pays obtenaient l’accord des quinze pour les rejoindre le 1er mai 2004. Il s’agissait des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Slovénie, Pologne et la République tchèque) auquel s’ajoutent les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), la Slovénie, Chypre et Malte. 2. Tous les résultats des neufs référendums qui ont eu lieu dans les pays candidats se soldés par un vote favorable à l’adhésion. Toutefois, convient-il ici de souligner quelques différences notoires quant aux différents scores enregistrés lors de ces différents scrutins. Si le « oui » l’emporta avec environ 90% des suffrages exprimés en Slovaquie (92,46%), en Lituanie (89,92%) et en Slovénie (89,66%), le score fut légèrement inférieur dans les grands pays que sont la Hongrie (83,76%), la Pologne (77,45%) et la République tchèque (77,33%). Il fut encore légèrement plus faible en Lettonie avec 66,97% des suffrages exprimés, en raison certainement d’une forte « minorité russe » et en Estonie avec 66, 90% des voix, le principal parti d’opposition d’obédience centriste (EK) ayant appelé à voter « non » http://www.robert-schuman.eu/oee.php?num=113. Quant à Malte, le résultat final fut plus étriqué. En effet, seuls 53,65% des Maltais approuvaient cette adhésion, une minorité importante se méfiant de ce choix qui d’ailleurs ne se voulait que consultatif. Parmi les principaux opposants à l’adhésion, on retrouvait le « parti travailliste » dont les penchants nationalistes furent connus dès le gouvernement présidé par son leader légendaire Dom Mintoff, réputé et redouté pour son opposition à la Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et à la Communauté européenne. 3. Le cas de Chypre est différent des autres. En effet, ses dirigeants ont refusé de recourir à la procédure référendaire pour valider l’adhésion à l’Union européenne. Celle-ci fut avalisée par le parlement chypriote. Mais l’essentiel est ailleurs, à savoir dans la partition de l’île due à l’intervention des forces turques en 1974. L’Union européenne pouvait-elle accepter que l’un de ses, de surcroît nouveaux, États membres ne soit pas souverain à part entière ? Pouvait-elle encore accueillir un pays en son sein, après que celui-ci a refusé de cautionner le 24 avril 2004 par référendum un plan des Nations Unies qui aurait facilité son unification (Plan Annan) ? Ces questions sont quelque part restées sans réponse, à l’exception peut-être de celle du Commissaire à l’élargissement de l’époque, l’allemand Günter Verheugen, qui n’hésita pas dès lors à dire que : « l’Europe a été bernée par les Chypriotes grecs, et il serait injuste, dans ces circonstances, de laisser la partie nord ’out in the cold’ »( in Kipros Kibriz, Vesna Marinkovic : « Chypre, une déchirure pour un peuple, un enjeu pour l’Union européenne, Fondation Robert Schuman, page 58, http://www.robert-schuman.eu/doc/notes/notes-35-fr.pdf). B) L’élargissement continue L’élargissement semble l’avoir définitivement emporté sur l’approfondissement. Malgré l’échec du traité constitutionnel et la réponse en demi-teinte donnée par le traité de Lisbonne, l’Union européenne continue à privilégier son élargissement et l’accroissement du nombre de ses membres. Pour autant, les problèmes demeurent et les solutions sont ajournées sine die, sans que l’on puisse 5 dire si elles désirent encore être trouvées. L’exemple concomitant de la Bulgarie et de la Roumanie en dit long sur un certain aveuglement de l’Union européenne à cet égard. 1. A leur grand désespoir, la Bulgarie et la Roumanie n’ont pas pu être admises au sein de l’Union européenne en 2004. A cette époque, la Commission invoquait des raisons graves qui touchaient à l’essence même de la construction européenne. Ainsi pouvait-on apprendre que « la Bulgarie et la Roumanie continuent (certes) à respecter les critères politiques de Copenhague. Néanmoins, la corruption reste un problème dans les deux pays. Des efforts pour disposer d'administrations publiques efficaces et qualifiées s'avèrent encore nécessaires. En Bulgarie, des problèmes relatifs aux conditions de vie des handicapés mentaux et des enfants placés en institutions subsistent. Il en va de même pour certaines pratiques policières dégradantes et pour le trafic d'êtres humains. La Roumanie, de son côté, doit résoudre les problèmes liés à la lourdeur des procédures administratives, au manque de transparence et à la capacité limitée d'application des politiques » (http://europa.eu/legislation_summaries/enlargement/ongoing_enlargement/e50014_fr .htm9. Toutefois, cela n’empêcha pas cette même Union européenne à accueillir ces deux États, trois ans plus tard, soit en 2007, en son sein et d’accroître ainsi le nombre de ses membres de 25 à 27. Non que, malgré quelques améliorations ciblées, ces deux pays aient mis fin à la corruption et à quelques mesures « dégradantes » concernant les droits humains – on sait de nos jours que les Roms de Roumanie ne jouissent ni des protections minimales dans leur pays d’origine, ni sont les bienvenus lorsqu’ils essayent de s’installer dans un autre pays de l’UE. La raison de leur adhésion résulte bien plus du souhait de Jacques Chirac, Président de la République française de l’époque, qui croyait renforcer par cette décision le poids de la francophonie et des pays francophones à l’intérieur de l’Union – ce qui ne fut pas véritablement le cas. 2. Avec plus de 66% des suffrages exprimés le 22 janvier 2012, la Croatie a exprimé son accord pour devenir d’ici le 1er juillet 2013 le 28e pays membre de l’Union européenne. Après la Slovénie, elle sera le second pays de l’ex-Yougoslavie à en faire partie. Mais plus que ce ne l’est le cas pour son voisin occidental, la Croatie sera le premier pays belligérant de la Guerre des Balkans à rejoindre l’Union européenne. Ce vote traduit un rapprochement vers l’Europe communautaire, mais plus encore une volonté pacifiste de rompre avec un passé belliciste dont cet État s’est également rendu coupable. Qu’il soit néanmoins prêt à assumer ses responsabilités historiques au sein de l’Union, rien ne permet encore de l’affirmer à l’heure actuelle. Il en sera de même pour tous les autres pays de l’ex-Yougoslavie qui ont fait une demande d’adhésion à l’UE. Cela concerne notamment la Serbie qui vient d’obtenir un grand succès politique et diplomatique. Le 1er mars 2012, les 27 ministres des Affaires étrangères ont effet accordé à Belgrade le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE. Statut encore impensable il y a cinq années de cela, il sera étendu à d’autres pays de la région et pourrait permettre à ces derniers de surmonter leur propre histoire. Mais ce processus en n’est qu’à ses débuts et rien ne laisse augurer son succès. 3. Un cas majeur reste en suspens : celui de la Turquie. Officiellement, les négociations d’adhésion entre Ankara et Bruxelles ont débuté le 3 octobre 2005, soit il y a plus de six ans. Entre-temps, elles sont au point mort, tant l’Union européenne, et notamment la 6 France et la République fédérale d’Allemagne, se sont montrées frileuses à les poursuivre. Depuis lors, la Turquie a gagné en puissance et a largement accru son audience internationale, devenant un acteur incontournable entre l’Europe et le Proche Orient. D’ailleurs, son adhésion à l’Union européenne ne semble plus être sa priorité, se contentant de jouer un rôle de médiateur et de négociateur qu’elle a parfaitement réussi à se forger à son profit. De sorte, l’Union européenne se trouve quelque peu à la remorque, alors qu’elle aurait peut-être eu intérêt à ne pas refermer la porte des négociations à la Turquie, eu égard aussi à la crise grecque et à l’importance de l’immigration clandestine qui règne à la frontière entre ces deux États. Aujourd’hui, personne n’est encore en mesure de jauger le poids que la Turquie sera appelée à jouer sur la scène internationale. Mais tout laisse à croire qu’il ne sera pas des moindres, au grand dam de l’Union européenne qui, peut-être, aurait dû être plus clairvoyante en la matière. IV. Conclusion Ce n’est qu’une question de temps : l’Union européenne accueillera d’ici peu son trentième membre. Pour l’instant, elle n’a pas jugé utile de changer ses propres règles du jeu. Elles comptent certes développer ses « coopérations renforcées » sans pour autant s’interroger sur leur mode d’action. En filigrane, le débat sur les frontières de l’Union européenne n’a toujours pas trouvé de réponse satisfaisante et les instruments développés sous le nom diffus et complexe de « politique du voisinage » ne sont certainement pas les mieux adaptés pour le résoudre. Alors que l’on croyait dépassée la question de « la dialectique entre l’élargissement et l’approfondissement de l’Union européenne », voilà qu’elle rejaillit au grand jour. Aussi longtemps d’ailleurs que l’Union européenne ne se décide pas enfin à régler celle de son approfondissement.