Pistes de differenciation en production d`ecrits CP/CE1

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Pistes de differenciation en production d`ecrits CP/CE1
DIFFERENCIER LA PEDAGOGIE EN ECRITURE
Pistes pour aider les élèves en difficulté et pour donner le travail nécessaire aux élèves les plus habiles, dans le cadre
des activités courtes et régulières, visant à la fois l’entrée en écriture et l’apprentissage de la vigilance orthographique
Rappels sur la différenciation pédagogique
Différencier sa pédagogie c’est s’efforcer de tirer le meilleur parti des multiples procédures et contenus d’apprentissage possibles, et les
diverses organisations structurelles susceptibles d’être mises en œuvre. C’est à la fois …
• Une pédagogie qui reconnaît l’élève comme une personne « ayant ses représentations propres de la situation de formation » (au sens
large du terme)
• Une pédagogie variée qui propose un éventail de démarches selon des rythmes d’apprentissage différents, dans des durées variables, par
des itinéraires diversifiés, sur des supports différents et dans des situations non identiques.
Ne pas confondre la différenciation pédagogique avec une individualisation de l'enseignement. Ce qui, en caricaturant, conduirait à mener
conjointement autant d'actions de préceptorat que nous avons d'élèves. Cette individualisation systématique est irréaliste, donc irréalisable.
Différencier sa pédagogie ne signifie pas non plus qu’on systématise un fonctionnement de classe selon des niveaux de compétences de
façon immuable. Ce qui reviendrait à créer des « filières » à l’intérieur de sa classe. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne sera pas conduit, pour
certains élèves, à organiser un enseignement particulier, différent du reste du groupe sur une partie importante de son emploi du temps.
On doit savoir ce que peut faire l'enfant, l'aider à y parvenir, tenir compte de cette réussite pour recommencer et négocier un nouveau travail
en visant sans cesse la qualité. On doit chercher le dialogue, proposer un contrat qui engage l'enfant et qui nous engage aussi. On doit
responsabiliser l'enfant et nous-mêmes.
ORGANISATION DES GROUPES / ORGANISATION DU TRAVAIL
Notes personnelles
Organisation des groupes : Trois groupes peuvent être formés, pour chaque travail d’écriture, de
façon non systématique.
- Un groupe de compétence de niveau moyen, c’est la plus grosse partie de la classe pour
qui on définit le travail tel qu’on l’a conçu, pour la « moyenne ».
- Un groupe d’élèves à qui ont peut demander un peu plus parce qu’ils sont plus habiles
ou plus rapides à travailler.
- Un groupe d’élèves dont les compétences sont moins développées où qui sont plus lents
à mettre en œuvre. Dans ce groupe, il peut y avoir des élèves en grande difficulté qui
sont encore très dépendants de l’enseignant dans la formalisation d’une idée d’écriture
déjà à l’oral, la mise en mots, dans l’écriture voire dans l’organisation même du travail.
Prise en charge des groupes : Dans le cas de ces 3 groupes, celui que l’on prend prioritairement
en charge n’est pas forcément toujours celui des plus fragiles même si ça sera vraisemblablement
souvent le cas. Les autres groupes ont besoin également de la médiation de l’enseignant. Pour
parvenir à ces fins, l’enseignant doit préférer une présence dominante lui permettant de passer
dans les autres groupes à intervalles réguliers à une présence exclusive qui l’en empêcherait. Il
peut également conduire la même activité à des moments différents de la journée pour un ou deux
de ces 3 groupes.
Départ des travaux dans chaque groupe :
- Groupe 1
Mettre en attente le groupe dont on va s’occuper en leur donnant une tâche
précise et limitée dans le temps : observer une illustration, écrire un titre à cette
illustration, activité de copie etc.
- Groupe 2
Donner une tâche également courte et précise, ayant une mise en œuvre
plus longue que la précédente au groupe dont on va s’occuper dans un deuxième
temps : imaginer ce que raconte l’histoire à parti de 3 illustrations, lire le lexique donné,
recopier ces mots etc.
- Groupe 3
Donner la consigne de travail au groupe en autonomie en s’assurant qu’ils
ont compris ce qu’on attend d’eux et qu’ils sachent comment ils vont s’y prendre.
- Revenir au groupe 1 pour les mettre en activité sur une tâche un peu plus longue :
raconter l’histoire avant de donner le texte, faire des hypothèses à partir d’une image etc.
- Revenir au groupe 2 pour les mettre en activité en autonomie, aux même conditions que
pour le groupe 3.
Animation « Apprivoiser l’écriture en CP/CE1 » - Th.B 2007
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DIFFERENCIER LA PHASE ORALE
« La mobilisation des connaissances doit donc rester une activité collective fortement soutenue
par enseignant. Elle suppose souvent un travail oral préalable pendant lequel on discute des
contenus possibles du projet d'écriture. L'usage du dessin (comme instrument de mobilisation des
connaissances ou des souvenirs) peut être tout aussi efficace dans la mesure où il offre un
support stable à la discussion. »
Prendre le temps avec tous les élèves de faire des hypothèses à l’oral. Cela permet de vérifier
qu’ils ont compris ce qu’on attend d’eux, de baliser ce qui est possible d’écrire ou non, en
recentrant sans cesse sur le sens. Rappeler à ce moment là les lectures dont on peut s’inspirer.
D’où la nécessité de lire des œuvres littéraires en amont de ce travail d’écriture.
Pour les élèves les plus habiles, on peut éventuellement leur permettre de démarrer l’écriture plus
tôt en prenant soin toutefois de leur demander s’ils ont bien compris ce qu’on attend d’eux et en
leur demandant éventuellement de proposer un ou deux exemples, qui peuvent être d’ailleurs
écrits au tableau.
Pour les élèves en difficulté, la phase orale doit permettre d’élucider des problèmes de lexique en
reportant des mots soit au tableau, soit sur une feuille qu’on donne à ces élèves. Cette phase doit
également permettre de mettre à jour la structure de la phrase ou du petit texte : types de verbes,
cohérence temporelle, connections logiques, procédés anaphoriques etc… Là encore l’écriture au
tableau d’un exemple, d’une structure de texte dont on ne garde que les éléments pertinents peut
s’avérer utile.
Pour les élèves les plus en difficulté, leur dire que cette phase va se continuer par une prise en
charge juste après la mise en route des autres élèves.
DIFFERENCIER LES CONSIGNES D’ECRITURE
En plus de vérifier que les élèves ont compris ce qu’ils ont à faire en leur demandant ce qu’ils ont
compris, vérifier qu’ils ont une idée assez précise de la façon de procéder, sur le plan
méthodologique mais aussi dans la gestion de l’espace de leur support de travail par exemple
(sauter des lignes par exemple).
Indiquer le temps de travail aux élèves que rien ne décourage plus que de ne pas savoir quand se
termine la tâche laborieuse d’écriture.
Découper une tâche complexe en tâche plus élémentaires pour jalonner le travail (fragmenter le
texte, répartir le travail dans le cas d’un travail à deux pour certains jeux d’écriture…).
La tâche d’écriture du texte peut être déclinée en questions clés, inscrites au tableau, notamment
pour les groupes en autonomie : Rappel de la règle d’écriture, des contraintes fixées pour que
l’écrit ait du sens ou au contraire pour éviter qu’il n’en ait pas.
DIFFERENCIER LA PHASE D’ECRITURE
En plus de la consigne d’écriture, on peut aider les élèves en difficulté sur l’écriture proprement
dite:
En donnant un lexique associé (si possible élaboré à l’oral) à utiliser
En donnant une illustration qu’on légende avec eux.
En élucidant collectivement une partie des choix sémantiques d’écriture : les personnages, les
lieux, le temps… ou des choix syntaxiques : les verbes, la structure de la phrase ou du texte, le
temps etc…
En donnant une amorce du texte à certains élèves, qu’ils n’ont plus qu’à terminer.
En donnant un texte à trous à compléter.
En leur faisant raconter ce qu’ils vont écrire.
En leur faisant dicter à l’avance ce qu’ils vont écrire.
En leur demandant de dicter à un camarade qui écrit sous la dictée, puis en demandant de
réécrire ce qui a été ainsi écrit.
En écrivant sous la dictée.
En utilisant une copie du texte ayant inspiré l(activité d’écriture, le cas échéant, et en donnant la
possibilité à l’élève de coller des mots étiquettes sur des parties du texte, en remplacement des
Apprivoiser l’écriture au cycle 2 - Différenciation pédagogique - Th.B 2008
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mots originaux.
Aide aux élèves en difficulté dans le but d’alléger leur effort intellectuel
Elaborer le texte à plusieurs, l’écrire au tableau.
Ecrire sous la dictée le départ de l’écrit ou sa totalité.
Avoir recours à un camarade volontaire pour faire ce travail d’écriture sous la dictée et recopie par
l’élève en difficulté (réappropriation).
S’appuyer sur des phrases d’une œuvre littéraire pour en copier une partie, une structure, pour en
utiliser les mots.
S’appuyer sur un répertoire lexical construit avec ces élèves.
EVALUATION CORRECTION REMEDIATION
Pour les élèves dont la tâche d’écrire est déjà suffisante en termes d’efforts, l’orthographe peut
être totalement prise en charge par l’enseignant. Quand c’est possible, on peut laisser à l’élève la
réécriture de fautes de transcription grapho-phonétique ou quelques fautes lexicales en rapport à
son répertoire de mots connus, voire dans les meilleurs cas quelques fautes d’accord dans le GN.
Pour les élèves les plus habiles, on peut laisser plus de fautes à corriger dans la limite du temps à
passer à la correction et du cadre des programmes (accord GS/GV sur les terminaisons simples
du présent, accords du GN entier, recherche d’orthographe lexicale plus complexe en utilisant un
dictionnaire etc).
Pour l’ensemble des élèves, il convient de concentrer la vigilance orthographique et donc la
correction sur les fautes les plus souvent commises, au regard de l’évaluation conduite au
préalable.
Apprivoiser l’écriture au cycle 2 - Différenciation pédagogique - Th.B 2008
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