FleetMag-4-Alphabet

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FleetMag-4-Alphabet
FleetMag
# 4 - Décembre 2015
FleetMag n°4 - décembre 2015 - 8 €
Concessions
MOBILITÉ DES
COLLABORATEURS
Les bons plans
de l’entreprise
Page 6
Flottes d’entreprise :
Le diesel
en débat ? Page 12
Recherche :
quand la route
se dématérialise
Page 4
COP 21 : La Belgique
veut changer de regard sur la voiture
Page 14
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DE CONFIANCE
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SOMMAIRE
Le grand témoin
« LA ROUTE SE DEMATERIALISE ET DEVIENT
DIGITALE »
Entretien avec Jean-Marc Blosseville, directeur de
recherche émérite à l’Ifsttar, spécialiste des ITS
(Intelligent Transport Systems)........................................4
Dossier
MOBILITE DES COLLABORATEURS :
LES BONS PLANS DE L’ENTREPRISE : .........................6
AlphaGuide, un nouveau service
qui relie agenda et déplacements..................................9
Expérience
VÉHICULES DIESEL : COMME
UN DÉBUT D’ENVIE D’AUTRE CHOSE
Une enquête exclusive de Fleetmag sur les
préoccupations de vos conducteurs » ........................12
Environnement RSE
LE PLAT PAYS ESPÈRE CHANGER
LE REGARD SUR LA VOITURE.....................................14
Électrification de sa flotte : Swift Belgique prend
le temps de convaincre ses conducteurs »................15
En coulisses
LE POLE « BUSINESS DEVELOPMENT »
D’ALPHABET
L’innovation au service de la mobilité.........................16
C’est déjà demain.............................................................18
Passion Auto
LAND ROVER DEFENDER, UTILE ET SPORTIF ....19
Le shopping d’Alphabet.................................................20
Le point de vue de Jean Savary
La voiture autonome ou… conduire moins
pour travailler plus.............................................................21
Première main
ALPHABET ET LA CENTRALE :
Le coin des particuliers.....................................................22
FleetMag, le magazine d’Alphabet France
Directeur de la publication : Olivier Monot
Rédactrice en chef : Catherine Rodier
Conception-réalisation : Lobi et Calligrammes
Dépôt légal : décembre 2015 - ISSN 2431-112X
FleetMag
# 4 - Décembre 2015
LE VERT
VOUS IRA SI BIEN
L
a COP 21, qui vient de se tenir à Paris, a marqué les esprits de ceux qui, États ou
citoyens, espèrent un tournant dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Pour éviter le cortège annoncé de catastrophes naturelles et humaines, tous les
acteurs se mobilisent.
Dans le domaine de la recherche d’abord, avec des projets européens pour rendre
les routes plus sûres, les véhicules plus autonomes et moins polluants, en tirant
notamment parti des formidables possibilités offertes par le Cloud.
Les entreprises sont également concernées : depuis plusieurs années déjà, certaines
ont lancé leur “Plan de déplacement d’entreprise” (PDE), afin d’optimiser les temps
de déplacement et de limiter l’impact environnemental des trajets quotidiens
de leurs collaborateurs. En 2018, toutes celles qui comptent plus de 100 salariés
seront concernées par ce dispositif, rebaptisé “Plan de mobilité”. L’objectif : mettre en
commun les plans de mobilité d’un même territoire de façon à nourrir la réflexion sur
les modalités de transports individuels et collectifs à développer.
La réflexion sur les nouveaux modes de mobilité ne concerne pas que la France. En
Belgique, par exemple, pays traditionnellement attaché aux voitures de fonction
premium – et thermiques ! – les véhicules électriques, complétés par des services
adaptés pour les trajets les plus longs, séduisent de plus en plus les jeunes cadres.
Et chez Alphabet me direz-vous ? Nous accompagnons naturellement toutes vos
initiatives, avec des services qui élargissent l’offre de mobilité pour vos collaborateurs,
tout en optimisant l’impact carbone global de leurs déplacements : autopartage,
location longue durée de véhicules électriques, de motos et scooters, application
mobile dédiée… Mais ce n’est pas tout : à votre écoute, notre département “Business
Development” élabore chaque année des solutions innovantes pour répondre à
l’évolution de vos besoins en matière de mobilité. Et 2016 ne fera pas exception !
Car bien sûr, nous sommes tournés, comme vous, vers l’avenir. Un avenir qui ne se
fera pas sans l’automobile, avec ses contraintes, sa fiscalité, ses coûts, que nous vous
aidons à optimiser. Et un avenir que nous voulons, comme
vous, plus respectueux de l’environnement. C’est pourquoi chez
Alphabet, tous vos interlocuteurs ont déjà testé les solutions
innovantes que nous mettons à votre disposition… Pour mieux
pouvoir en parler avec vous lorsque vous les solliciterez.
Olivier Monot,
Président-directeur général d’Alphabet France
3
Le grand témoin
« La route se dématérialise
et devient digitale »
De quelles routes aura besoin le véhicule autonome ? Intelligentes, dématérialisées, communicantes ?
Jean-Marc Blosseville, directeur de recherche à l’IFSTTAR, un des principaux centres de recherche français
sur les ITS (Intelligent Transport Systems), éclaire la voie pour les lecteurs de FleetMag.
FleetMag - n°3
Jean-Marc Blosseville
est directeur de recherche
émérite à l’Ifsttar de
Versailles. Spécialiste des
systèmes intelligents pour
le transport (ITS), il a dirigé
plusieurs laboratoires
et grands projets de
recherche sur les systèmes
de surveillance des
infrastructures, d’assistance
aux conducteurs ou
d’automatisation de la
conduite. Il est l’auteur
de plus de plus 300
publications, articles
et livres, du dépôt de 6
brevets et de plusieurs
licences de produits. Il est
aussi membre de plusieurs
comités scientifiques de
congrès internationaux et
think-tank sur les ITS.
4
FleetMag : L’Ifsttar (voir encadré) participe au
projet R5G de routes dites de cinquième génération1 qui vont devoir accueillir les véhicules
autonomes. De quoi s’agit-il exactement ?
Jean-Marc Blosseville : Il s’agit de la partie française
d’un projet européen (Forever Open Road), portée par
l’Ifsttar (le laboratoire central des Ponts-et-Chaussées
a fusionné en 2011 avec l’Inrets - Institut national de
recherche sur les transports et leur sécurité, donnant
ainsi naissance à l’Ifsttar).
Ma spécialité, les systèmes intelligents embarqués,
traite de l’automatisation et de l’aide à la conduite
grâce à la route. Si on posait une question aux
concepteurs d’infrastructures routières, cela pourrait
être : de quoi va-t-on avoir besoin dans le futur pour
automatiser la conduite, que pourrait transmettre la
route à des véhicules de plus en plus autonomes ?
hicules et la route avec la technologie ITS G5, dérivée
du Wi-Fi. Ce dispositif permet à chaque véhicule de
communiquer sa trajectoire à ceux qui l’entourent et
d’éviter ainsi les sorties de route ou les collisions.
Ces différents mécanismes n’ont pas encore totalement convergé. Il faudrait pour y parvenir que les
systèmes embarqués soient plus performants, que les
véhicules connectés aux Cloud utilisent couramment
ITS-G5 pour nourrir les outils de contrôle-commande
garantissant l’anticollision et que les infrastructures routières améliorent leurs propres systèmes de
contrôle-commande de façon à garantir en toutes
circonstances la fiabilité des informations communiquées aux véhicules.
Il est probable qu’à l’avenir, il y aura intégration des
différentes approches, qui aujourd’hui avancent en
parallèle.
Posée ainsi, la question suggère une route capable de transmettre de l’information, voire de
l’énergie ?
J-M B : Malheureusement, une certaine confusion
règne entre l’idée “d’autonomie” des véhicules et le
rôle que pourrait jouer la route.
Ceci vient du fait que le terme de « véhicule autonome » regroupe des notions assez diverses. Historiquement, il s’agissait de munir les véhicules classiques de systèmes de « contrôle-commande » et
de systèmes de perception balayant l’espace à 360
degrés grâce à un miroir tournant (caméra, radar laser ou Lidar**- on parle alors de « télémétrie en giration »). L’idée générale étant d’équiper le véhicule de
tout le matériel nécessaire à son « autonomie ».
Ce premier niveau d’autonomie s’est progressivement
doublé de connectivité, avec l’arrivée du Cloud. Celui-ci a rendu possible le fait d’aller chercher de l’information sur un serveur et de se repérer désormais non
pas sur la route physique mais sur des cartes digitales
et d’anticiper en temps réel sur ce qui va se présenter
au véhicule.
Enfin, l’univers automobile s’est doté d’un système de
communication directe entre véhicules et entre les vé-
Pourquoi les développements n’ont-ils pas été
possibles jusqu’ici de manière coordonnée ?
J-M B : Le problème vient, entre autres, d’un manque
d’engagement des responsables du développement
des infrastructures communicantes. Les États et les
collectivités tardent en effet à se coordonner et à
effectuer les investissements nécessaires à des évolutions qui prendraient en compte celles des véhicules.
Pour bien comprendre, prenons un exemple : il serait techniquement possible d’asservir des véhicules
à une limitation de vitesse sur une portion de route
donnée, sur la base d’informations communiquées
par la route elle-même. À ceci près qu’il n’existe pas
de bases de données centrales de l’État permettant
de fournir cette information et que le système d’information ITS G5 n’est pas prêt.
Face à ce constat, quelles sont les perspectives ?
J-M B : Tout l’enjeu de la démarche R5G de l’Ifsttar
autour de la route coopérative consiste à fournir de
l’information utile au véhicule autonome (éléments
de guidage latéral pour rester dans sa voie, repérage
d’obstacles éventuels et des embouteillages, par
exemple) et qu’il puisse lui-même la relayer vers les
Le grand témoin
Type de conduite
Définition
0
Aucune
automatisation
L’ensemble de la conduite est accomplie par le conducteur
1
Assistance
à la conduite
Une fonction aide le conducteur dans la conduite en assumant
le contrôle de la direction du véhicule ou
de l’accélération/décélération
2
Automatisation
partielle
Une ou plusieurs fonctions aident le conducteur en assumant
le contrôle de la direction du véhicule
et de l’accélération/décélération
3
Automatisation
conditionnelle
Le système de conduite automatisé accomplit l’ensemble
des tâches de la conduite et le conducteur doit être disponible
pour intervenir et conduire au besoin
4
Automatisation
élevée
Le système de conduite automatisé accomplit l’ensemble
des tâches de la conduite même si le conducteur n’est pas disponible
pour intervenir et conduire au besoin
5
Automatisation
complète
Le système de conduite automatisé accomplit la totalité de la conduite
dans toutes les circonstances sans la nécessité d’une intervention du
conducteur
autres. Cela pourra se faire en combinant les différents
dispositifs (capteurs embarqués dans les véhicules et
capteurs placés dans la route) et en les faisant communiquer entre eux. Une autre option consisterait
à s’appuyer sur des cartes numériques précises au
centimètre près, remises à jour en permanence et
complétées dans le véhicule par un système de perception permettant d’ajuster la trajectoire en temps
réél. Cette option, qui suppose moins d’intervention
directe de la part de la route physique, semble plus
opératoire à court terme.
Dans tous les cas, la route devient digitale ?
J-M B : L’infrastructure se dématérialise en effet. On
peut imaginer que demain, dans un monde digital
parfait, nous n’aurons plus besoin de panneaux de
signalisation au bord des routes puisque le véhicule,
en fonction de sa position relevée par ses systèmes de
Ifsttar : le Laboratoire Phare pour les ITS
(Intelligent Transport Systems)
Acteur majeur de la recherche européenne sur la ville et les territoires, les
transports et le génie civil, l’Ifsttar, l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, est né le 1er janvier
2011 de la fusion de l’Inrets et du LCPC (Ponts-et-Chaussées).
L’Ifsttar est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la tutelle conjointe du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et du ministère de l’enseignement supérieur
et de la recherche. Ses quelque 1150 agents participent à plus de 90 projets
européens.
perception, recevra en temps réel l’information que le
panneau physique lui donnait auparavant. Cela existe
d’ailleurs déjà dans le transport ferroviaire.
Quand pourrons-nous donner la main à notre
véhicule pour ne la reprendre qu’une fois arrivé
à destination et consacrer le trajet à d’autres
activités que la conduite ?
J-M B : Il existe six niveaux pour qualifier l’automatisation ou l’autonomie des véhicules, définis par la
société des ingénieurs automobiles américains (SAE)
- voir tableau ci-contre. Les niveaux 0 à 2 sont déjà
assez largement répandus : les systèmes de régulation de vitesse, l’assistance au parking ou le freinage
d’urgence sont désormais proposés sur de nombreux
nouveaux modèles de véhicules.
Le niveau 3 concerne déjà certains véhicules haut de
gamme, avec en particulier un dispositif de « cogestion » de la conduite entre le conducteur et le véhicule, à basse vitesse – 50 km/h maximum – et dans
des environnements connus et stables, comme l’autoroute. Ici, le système automatisé accomplit l’ensemble des tâches de la conduite mais le conducteur
doit rester disponible pour intervenir et reprendre la
main, en cas de besoin.
Pour les niveaux les plus élevés (4 et 5), la complication réside dans le fait de devoir gérer la grande
vitesse. Limités dans leur précision latérale par leur
vitesse de balayage, les systèmes de vision actuels ne
sont précis qu’en dessous de 50 mètres, ce qui s’avère
insuffisant pour assurer un freinage d’urgence au-delà
de 100 km/h. Il va donc falloir trouver des moyens de
collaborer avec la route pour qu’elle envoie des informations sur des obstacles non visibles (on en revient
à la route coopérative) ou détectables uniquement
par les systèmes embarqués. De son côté, le secteur
automobile mise sur les progrès des systèmes de vision embarqués qui devront gagner un facteur dix de
précision latérale.
Dans tous les cas, il faudra attendre cinq ans pour que
ces nouvelles technologies soient opérationnelles et
dix pour commencer à les mettre en œuvre. L’automatisation totale des voitures sans supervision du
conducteur n’est donc pas pour tout de suite.
Propos recueillis par François Jeanne
1- http://www.ifsttar.fr/recherche-expertise/nosgrands-projets/r5g-route-de-5eme-generation/
2- https://fr. wikipedia. org/wiki/Lidar
FleetMag - n°3
Niveau
La société des ingénieurs automobiles
américains a posé les normes en matière
d’autonomisation et d’autonomie des
véhicules. Six niveaux différencient le
service rendu au conducteur.
5
Dossier
Mobilité des collaborateurs
Les bons plans de l’entreprise
Au premier janvier 2018, toutes les
entreprises comptant plus de 100 salariés
devront mettre en place un « Plan de
Mobilité ». Passée relativement inaperçue
lors de la publication de la loi sur la transition
énergétique en août dernier, cette nouvelle
disposition aura des implications importantes
pour les employeurs et leurs collaborateurs.
L
a mesure a d’abord pour objectif de dresser un état
des lieux de la mobilité liée au travail (déplacements professionnels et trajets du domicile au lieu
de travail) et au site d’emploi (accessibilité de l’entreprise, état du stationnement). Elle permet ensuite aux
entreprises de lancer des actions, en concertation avec
leurs salariés, pour améliorer cette mobilité et en diminuer l’impact carbone.
Le plan de mobilité prend le relais d’une précédente
disposition, le Plan de déplacement d’entreprise (PDE).
« Celui-ci existe depuis une vingtaine d’années, rappelle
FleetMag - n°4
Des idées, de la plus simple...
...à la plus surprenante
6
• Créer un garage à vélo, des douches et des
vestiaires simples d’accès pour les cyclistes.
• Installer et promouvoir les solutions de
visioconférence.
• Optimiser le nombre de places de parking
disponibles.
• Louer des places de parking supplémentaires
à des riverains à proximité de l’entreprise…
qui vont eux-mêmes travailler ailleurs dans la
journée.
• Relier deux bassins d’emploi par des navettes, financées par les
entreprises résidentes en fonction de leur nombre de salariés. Les
conducteurs peuvent être choisis parmi des personnes en recherche
d’emploi, issus des quartiers traversés…
• “Rémunérer” les co-voitureurs en leur offrant un dédommagement
“temps”, sous forme d’heures de récupération.
la consultante Marie-Hélène Chapel de MHC-Conseil.
Mais ce PDE n’a jamais été imposé aux entreprises sauf,
depuis quelques années, dans le cadre de certains Plans
de protection de l’atmosphère (PPA), eux-mêmes s’inscrivant dans le cadre du Plan Climat Global ».
Il existe aujourd’hui 36 PPA en France (dont 28 signés),
dans des zones urbanisées où les déplacements professionnels, les trajets domicile-travail et les transports
scolaires contribuent régulièrement à dépasser les seuils
critiques de pollution de l’air.
« Lors de la mise en place d’un PPA, une mesure peut
consister à imposer aux entreprises la réalisation d’un
PDE. C’est ce qui s’est produit dans les Bouches-du-Rhône, autour de l’étang de Berre, pour celles qui emploient
plus de 250 salariés ».
Mais qu’en est-il dans les faits ? Marie-Hélène Chapel
est tout à fait claire : « C’est l’engagement des dirigeants
qui fait le succès d’un PDE, pas la contrainte. D’autant
que pour l’instant, jamais aucune sanction n’a été prononcée à l’égard d’une entreprise qui n’avait pas respecté cette obligation. Il y en a pourtant beaucoup ».
Les mobiles de l’entreprise
La motivation d’une entreprise pour réaliser un PDE
(ou le futur PDM) sont variées. Christèle Bortolini, chargée de mission à l’Ademe sur le management de la
mobilité, relève plusieurs facteurs déclenchants : « La
première source de motivation relève d’une démarche
de communication interne et externe autour des valeurs d’image « verte » de l’entreprise, ainsi que d’une
volonté de protéger l’environnement, éventuellement
dans le cadre d’une politique RSE. Les contraintes liées
à l’accessibilité et au stationnement du site sont également un enjeu majeur. Le PDE est aussi un levier de
management, permettant de rassembler l’ensemble
des salariés autour d’un projet d’entreprise. L’origine de
la démarche peut enfin être d’ordre économique : beaucoup de salariés vivent au quotidien les difficultés de circulation et/ou une pénurie de transports collectifs dans
des bassins d’emploi denses, le manque de parkings ou
leur coût trop élevé. Améliorer la mobilité des salariés,
c’est améliorer leur bien-être (santé et sécurité), donc diminuer leur stress, leurs retards, les arrêts-maladies ; cela
permet de fidéliser les collaborateurs et d’en attirer de
nouveaux… à l’arrivée c’est la performance globale de
l’entreprise qui est gagnante. »
Réaliser un PDE demande également des moyens. L’ap-
Dossier
Marie-Hélène
Chapel, MHC Conseil,
accompagne depuis
plus de vingt ans
les entreprises et les
collectivités pour la
mise en œuvre de leurs
plans de déplacement.
Impliquer les collaborateurs, une évidence
Le résultat de ces rencontres se formalise dans un document, mais aussi dans des actions concrètes aux effets
mesurables, ce qui permet de faire vivre le PDE sur la
durée. « Il y en a des très écrits, très formels, très Top
Down », concède Lucile Janssoone. Mais les plus efficaces sont ceux qui parviennent à combiner des solutions à l’échelle de l’entreprise, voire des individus, avec
des démarches beaucoup plus importantes, au niveau
de l’aménagement du territoire ou dans des projets interentreprises.
E
L’Ademe et votre région,
points de contact privilégiés
Deux collectivités territoriales, à savoir les régions
Nord-Pas de Calais (avec la communauté Déclic
Mobilités) et Ile de France (association Pro’mobilité)
se distinguent par leurs initiatives de soutien aux
entreprises locales dans la mise en place de leurs
plans de déplacement. Ces deux territoires sont également parmi les premiers et les plus étendus (avec
les Bouches du Rhône) à être concernés par la mise en
place de Plans de protection de l’atmosphère (28 ont
été signés à ce jour en France), dont l’une des modalités peut consister à exiger la rédaction d’un PDE pour
les entreprises employant un minimum fixe de salariés
sur le périmètre considéré.
L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise
de l’énergie) siège au comité de ces deux associations
et plus généralement, aux côtés des collectivités impliquées dans ces démarches. Et surtout, elle dispose,
partout en France, de directions régionales aptes à
accompagner les entreprises locales à la recherche de
contacts et d’un support méthodologique. Chacune
de ces directions propose en effet un interlocuteur
référent dans le domaine des transports. D’une part, il
leur donnera accès aux ressources de l’Ademe (documentations, méthodes, experts). D’autre part, il saura
les aiguiller vers les structures locales d’échanges
interentreprises et vers les responsables territoriaux
de l’aménagement de l’offre de mobilité.
FleetMag - n°4
pel à un conseil externe est toujours possible, mais de
nombreuses entreprises préfèrent traiter le sujet en interne, en désignant un référent. « De la préparation du
projet à la mise en œuvre des premières actions, il faut
prévoir une durée de 4 à 6 mois. Le suivi et le maintien
de la démarche sont quant à eux assurés en continu
avec des points d’avancement tous les 6 mois » souligne
la spécialiste de l’Ademe.
De nombreuses sources documentaires (voir encadré)
et des interlocuteurs sont disponibles à l’Ademe et
dans les collectivités territoriales. La communauté Déclic Mobilité, animée par Réseau Alliances, association
d’entreprises du Nord Pas-de-Calais, représente d’ailleurs un exemple intéressant de plateforme d’échanges
entre des structures privées et publiques engagées sur
cette thématique. Elle bénéficie des cotisations de ses
adhérents et de subventions de la Région et de l’Ademe
pour accompagner les entreprises désireuses de s’engager dans la démarche, dans la mise en place d’ateliers,
outils, recueils de bonnes pratiques et autres guides méthodologiques.
« Lors d’un état des Lieux réalisé avec les consultants
d’Atema et MHC-Conseil en 2012, nous avons recensé
l’existence d’environ 800 PDE sur la région. C’est peu,
comparé aux 200 000 entreprises locales, mais cela représente tout de même 20 % des emplois. Et avec le
déclenchement de notre PPA au premier janvier 2016,
la mobilisation devrait encore s’accélérer » estime Lucile
Janssoone, chef de projet mobilité durable chez Réseau
Alliances. Pour établir un PDE, il est recommandé d’impliquer plusieurs fonctions de l’entreprise : gestionnaire
de flotte, membres du département des ressources humaines, de la communication et du secrétariat général,
sans oublier les représentants du personnel ainsi que les
salariés volontaires.
7
Dossier
Les entreprises ont des idées
pour la mobilité
FleetMag - n°4
Déclic Mobilités propose sur son site de nombreux
témoignages d’entreprises engagées dans des PDE
et les démarches d‘amélioration de la mobilité de
leurs collaborateurs qu’elles ont mises en œuvre.
8
• AG2R La Mondiale La direction régionale du Groupe (1 400 collaborateurs) est engagée depuis 2004 dans un PDE, le
premier en Nord Pas-de-Calais. Depuis sa première
mise en œuvre, celui-ci a bénéficié de nombreuses
mises à niveau et AG2R a été à l’origine de la
création du groupe de travail Mobilités au sein de
Réseau Alliances dès 2009. En 2015, un des axes
majeurs de la démarche est la création d’un réseau
interne de « relais déplacements et mobilité ». Pour
y parvenir, l’entreprise a lancé un appel à candidatures et un jury a sélectionné les candidats en tenant
notamment compte de leur motivation sur le sujet,
de leur sens du contact et de leur connaissance du
E « Toutes les solutions autour du covoiturage ou de l’auterritoire régional.
topartage sont donc très intéressantes car rapides à
• Bouygues Bâtiment Nord-Est
mettre en œuvre, impliquantes pour les salariés et avec
(anciennement Norpac) des résultats tangibles » relève Marie-Hélène Chapel.
Le télétravail représente un des axes forts choisis par
Il est également important de laisser la créativité et
l’entreprise pour améliorer les conditions de travail
les initiatives s’épanouir (voir ci-contre). Mais au-delà
et l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle
de l’installation d’une douche et d’un garage pour les
des collaborateurs. En relation avec son PDE, cette
adeptes du vélo, des projets d’une plus grande ampleur
démarche managériale a permis, selon les reprédoivent voir le jour. « Le PDE hier et demain le PDM sont
sentants de la société, d’économiser annuellement
des processus vertueux, avec de gros effets de levier sur
les émissions carbone de six allers-retours Paris-Borl’aménagement public, à condition que les entreprises
deaux en avion.
se rassemblent et mutualisent leurs actions. C’est pour• Pocheco (114 personnes),
quoi nous travaillons souvent au niveau des zones d’acentreprise de conception d’enveloppes
tivité, pour plusieurs sociétés représentant de 15 000 à
Son site de production étant situé en zone périur20 000 salariés. Cela permet à la fois de peser sur les
baine, mal desservi par les transports en commun, la
choix publics en matière de transports collectifs par
société a d’abord encouragé ses salariés à dévelopexemple, et en sens inverse, à la collectivité de pouvoir
per des solutions spontanées de covoiturage. Pour
s’appuyer sur plusieurs entités partageant les mêmes
faciliter leur démarche, elle a commencé par réorobjectifs pour promouvoir les nouvelles offres de mobiliganiser ses équipes de production pour y réunir les
té auprès de leurs salariés ».
personnes résidant à proximité l’une de l’autre. Elle
Deux ans avant la contrainte légale sur les plans de
vient de créer une association, Moveco, qui met des
mobilité, une bonne nouvelle : de l’avis général, les
véhicules électriques en autopartage à la disposition
collaborateurs des entreprises actives sur leur PDE se
de ses salariés, mais également des riverains de
montrent enthousiastes et de véritables dynamiques
l’entreprise.
s’enclenchent à la suite des premiers trains de mesures.
• Boucherie Lesage (80 personnes)
Avec un bémol cependant : « La résistance au chanCette entreprise, installée en zone rurale, suit plugement de pratiques naît souvent de la crainte d’une
sieurs axes d’amélioration du pouvoir d’achat de ses
mauvaise gestion des aléas, comme une grève des
salariés. Le covoiturage fait partie des propositions
transports en commun, un co-voitureur malade ou une
émises par le conseil d’administration, avec la créaréunion tardive qui empêche de profiter de la voiture du
tion de « lignes » ou parcours, un affichage des offres
collègue ». Raison de plus pour « penser services » auen salle de pause et un système de rémunération
tour de ces nouvelles pratiques. Par exemple, la mise à
du propriétaire du véhicule – la direction a proposé
disposition de « véhicules de secours » en autopartage
(sans l’imposer) un barème kilométrique.
au sein de l’entreprise apporte une réponse séduisante
à ces réticences. Et vous, avez-vous déjà des idées ?
Dossier
AlphaGuide,
à l’heure de votre mobilité
La nouvelle application développée par Alphabet a été conçue pour répondre aux besoins des
conducteurs dans tous leurs déplacements. Des services inédits y sont intégrés, complétés dans les
prochains mois par d’autres fonctionnalités innovantes. À la clé, une mobilité plus souple et mieux
gérée, du gain de temps et moins de stress pour les collaborateurs.
Toutes les informations du contrat Alphabet au
bout des doigts
Outre la possibilité d’enregistrer des adresses favorites
depuis l’agenda, AlphaGuide propose au conducteur
la localisation et le guidage vers les partenaires Alphabet susceptibles de l’accompagner ou d’intervenir sur
son véhicule pendant le déroulement de son contrat :
concessionnaire, spécialiste du changement de pneumatiques ou de vitrages, garages ou loueurs courte
durée.
L’application devient donc le point central d’échanges
d’informations entre le conducteur et Alphabet. En
effet, après avoir créé son profil sur AlphaGuide, l’utilisateur pourra avoir accès à toutes les informations
concernant son contrat LLD : la durée et kilométrage,
mais aussi l’ensemble des prestations souscrites pour
lui par son entreprise.
« AlphaGuide se veut être un véritable assistant de
mobilité pour nos conducteurs, mais pas uniquement !
Nous souhaitons apporter un service utile et différenciant à tous les utilisateurs » continue Loïc Jouffret. Très
enthousiaste, il évoque aussi le rôle que va jouer l’application comme vecteur de communication et d’information vers les conducteurs et ainsi, accompagner
le travail quotidien des responsables de parc dans la
gestion quotidienne de la mobilité et des contrats LLD
de leur entreprise.
FleetMag - n°4
I
maginez : votre smartphone émet une alerte. En le
consultant, vous constatez qu’il vous reste 10 minutes pour quitter votre bureau si vous voulez être à
l’heure à votre prochain rendez-vous. De quoi terminer
sereinement votre tâche en cours ou prendre congé
de vos collègues si vous étiez en réunion, avant de
prendre la route.
« Chez Alphabet, nos clients sont des professionnels, explique Loïc Jouffret, chef de produit, responsable du projet AlphaGuide. Les conducteurs ont des
contraintes professionnelles fortes qui impliquent de
disposer des meilleures solutions pour optimiser leur
mobilité à chaque instant. AlphaGuide a été pensé
pour répondre aux attentes de ces « people on the
move. Avec cette application, nous leur apportons des
services supplémentaires et flexibles, qui s’adaptent
précisément à leurs besoins. »
AlphaGuide a été développé sur une échelle internationale. Toutes les filiales Alphabet y ont contribué
en étroite collaboration, de façon à proposer à l’arrivée une solution globale, riche en fonctionnalités et
évolutive. AlphaGuide a d’abord été proposé dans
quatre pays pilotes (Allemagne, Royaume-Uni, PaysBas et France) et est désormais disponible en Suisse,
Pologne, Belgique et au Luxembourg. « Le point-clé du
projet réside dans la centralisation des données, de
façon à fournir à chaque conducteur ses propres informations, accessibles quel que soit le pays dans lequel
il se trouve. »
AlphaGuide est disponible dans les environnements
iOS, Android et Windows Phone. L’application s’appuie
sur les outils de navigation intégrés aux systèmes respectifs. Ainsi, La fonctionnalité « agenda » combine
le calendrier de l’utilisateur à la gestion de ses déplacements. « De manière générale, nous conduisons le
développement de nos nouveaux services en nous projetant toujours sur le long terme, de façon à anticiper
sur les besoins futurs de nos clients : qu’est ce qui leur
sera utile dans quatre ans, en 2020 par exemple ? L’intégration de nouvelles fonctionnalités à AlphaGuide
est donc déjà en route : nous cherchons en permanence à offrir une meilleure expérience utilisateur à
nos conducteurs. À l’avenir, cela pourrait passer par
exemple par l’intégration de services collaboratifs ».
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Expérience
Véhicules diesel : comme un début
d’envie d’autre chose…
Ces dernières semaines ont été agitées sur le front du diesel. Le sujet est crucial pour les gestionnaires de flotte,
les parcs des entreprises étant composés à 85 % de véhicules diesel. Face à des conducteurs qui s’interrogent
sur la pollution, ses conséquences et les moyens de la limiter, ils n’excluent pas désormais de faire évoluer la
composition de leur flotte vers une part plus large de véhicules à motorisation essence et hybride.
ment français vient en effet d’annoncer l’augmentation progressive du prix du gasoil dans les prochaines
années, afin de lutter contre les émissions de particules
fines générées par les moteurs diesel et de promouvoir
les motorisations alternatives. Cette mesure n’en finit
pas d’alimenter la controverse et il nous a paru intéressant de mesurer la façon dont les détenteurs de véhicules d’entreprise réagissaient à la polémique sur le
lien entre moteurs diesel et pollution.
D
ans ce contexte, FleetMag a décidé de proposer
aux gestionnaires de parc entre le 20 octobre
et le 10 novembre un questionnaire destiné à
mettre en avant les questions qui leur sont le plus posées par les conducteurs de leur entreprise : motorisation diesel, alternatives représentées par les véhicules
électriques ou hybrides, mesures gouvernementales…
70 gestionnaires de parc ont pris le temps de répondre
et nous les en remercions.
La période n’a pas été choisie au hasard. Le gouverne-
Des conducteurs pragmatiques, mais soucieux de
l’environnement
« La pollution, c’est quoi exactement ? » 17 % des gestionnaires de flotte expliquent n’être jamais interrogés
par leurs conducteurs sur le sujet, 23 % rarement et
38 % seulement de temps en temps… signe que le sujet semble compris par les conducteurs dans les entreprises. Concernant la « contribution » de l’automobile
à la pollution, l’évolution de la pollution depuis vingt
ans et la localisation des zones les plus concernées, les
gestionnaires de flotte sont également très peu sollicités.
Les Français et le diesel : « je t’aime, moi non plus ? »
FleetMag - n°4
Un sondage Le Parisien/Odoxa, réalisé fin octobre 2015, révèle
la relation toute paradoxale qu’entretiennent les Français avec le
diesel.
• Ils sont 61 % à le juger « polluant »,
• 56 % à penser qu’il est « dangereux pour la
santé »,
• 35 % que les véhicules équipés de ce type de
moteur sont « bruyants » et finalement
• 39 % à qualifier le gasoil de « carburant du
passé ».
12
Mais dans le même temps, les moteurs diesel sont
cités comme très adaptés pour les « pros de la route »
(selon 84 % des sondés) et ils demeurent synonymes de « performance » pour 74 % des personnes interrogées.
La raison de cette apparente contradiction tient en un mot : le
budget ! 64 % des Français considèrent en effet le gasoil comme
un produit « bon marché ».
Le Parisien rappelle au passage que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a classé ce carburant
comme cancérigène depuis 2012. Si cette labellisation n’a pas véritablement modifié les comportements des consommateurs vis-à-vis des moteurs
diesel, la pression fiscale qui est en train de se mettre
en place va peut-être les faire basculer : en 2008,
dans un sondage CSA, les Français mettaient le diesel
en tête de leurs intentions d’achat à 39 %. Ils ne sont plus
aujourd’hui que 30 % à le faire, et lui préféreraient désormais les
motorisations essence (34 %), hybrides et électriques (33%).
Expérience
Le diesel dans les flottes, un état de fait qui commence à poser question
Nous nous sommes également demandé si la récente
polémique autour du constructeur Volkswagen changeait le regard des conducteurs sur le diesel. Ce type
de motorisation compose en effet 85 % des parcs
d’entreprise en France. 25 % des gestionnaires disent
avoir été très sollicités par leurs conducteurs quant à
la réalité des résultats annoncés par les constructeurs
aux tests antipollution. Un autre quart l’a été ponctuellement. Mais 31 % n’ont presque jamais eu la
question, et 19 % pas du tout.
En revanche, l’évolution prévisible de la composition
des parcs vers une baisse des motorisations diesel a
fait l’objet d’échanges pour trois quarts du panel (près
de 44 % des gestionnaires ont dû aborder le sujet
souvent et 30 % de temps en temps), preuve que les
conducteurs s’interrogent sur l’avenir de leur motorisation ! Même curiosité autour des modèles récents
quant à leurs performances environnementales, pour
lesquels près de 80 % des répondants se rappellent
avoir été interrogés par leurs conducteurs.
Le besoin de proposer une mobilité optimale, de maîtriser le TCO et de respecter l’environnement sont des
thèmes qui restent au cœur des préoccupations des
gestionnaires de parc. Cette problématique existe
d’ailleurs également à l’extérieur de l’entreprise. En
témoigne l’enquête d’Odoxa pour Le Parisien (voir encadré) qui nous montre que, si les Français dans leur
ensemble continuent d’avoir un regard positif sur le
diesel, ils n’en sont pas moins attentifs à l’émergence
des solutions alternatives.
Ils rejoignent en cela les responsables de parc qui ont
répondu à notre sondage (voir tableau), qui réaffirment dans leurs commentaires une véritable volonté d’évoluer vers des motorisations alternatives mais
soulignent que leur priorité va à l’optimisation fiscale
et que les progrès des véhicules électriques ne leur paraissent pas encore décisifs. A la question que nous
avons posée aux gestionnaires de parc concernant la
probable évolution des motorisations de leur parc, le
diesel n’obtient plus que 9 %. Loin derrière l’électrique
(22 %) et surtout l’essence (34 %) et l’hybride (34 %).
Des chiffres à suivre, pour vérifier si la tendance se
confirme dans les commandes de véhicules d’entreprises de ces prochains mois…
LESgestionnaires
GESTIONNAIRES
Les
deFACE
parc face
AUXinterrogations
INTERROGATIONS
CONDUCTEURS*
aux
desDES
conducteurs*
2
1
61%
LA CIRCULATION ALTERNÉE
À PARIS A-T-ELLE RÉEL
IMPACT SUR LA QUALITÉ
DE L’AIR ?
73%
QUELLES SONT LES
MESURES ANTI-POLLUTION
MISES EN PLACE OU
ENVISAGÉES ?
80%
LES VÉHICULES LES PLUS
RÉCENTS SONT-ILS
PROPRES ?
73%
QUELLE EST
L’ÉVOLUTION PRÉVISIBLE
DE L’UTILISATION DES
MOTEURS DIESEL EN
FRANCE ?
DIESEL
(*) pourcentage de gestionnaires de parc interrogés par leurs
conducteurs sur ce sujet, au cours des dernières semaines.
FleetMag - n°4
Ils sont en revanche régulièrement interpellés à propos des solutions mises en place de façon ponctuelle
pour réduire la pollution en ville : 27 % des gestionnaires de parc disent être souvent amenés à débattre
de l’impact de la circulation alternée et 34 % de
temps en temps. Les conducteurs les sollicitent aussi
pour connaître la nature des mesures mises en place
ou envisagées (souvent pour 33 % des gestionnaires
et de temps en temps pour 40 % d’entre eux).
13
Environnement RSE
Le Plat Pays espère changer
le regard sur la voiture
Très densément peuplé et connaissant des records d’embouteillages en Europe, la Belgique va devoir changer ses
comportements pour atteindre ses objectifs « verts ». La réglementation a déjà évolué en ce sens. Mais l’enjeu
principal reste l’éducation des conducteurs.
«
Ann Massart,
responsable
marketing et Business
Development,
Alphabet Belgique.
L
a Belgique est très densément peuplée, avec une majorité d’espaces très urbanisés ». Ann Massart, responsable Marketing et Business Development chez Alphabet Belgique, accepte volontiers de jouer les guides pour les
lecteurs français de FleetMag. « Ici, la voiture fait intégralement partie du salaire et contribue vraiment au statut social. La réglementation fiscale permet d’ailleurs d’utiliser un
véhicule de fonction le week-end. Les Belges adorent passer
un week-end à la mer ou à la montagne… ».
«À côté de la voiture, la “mobilité” à l’intérieur de la Belgique
repose essentiellement sur les trains, avec des connections
assez efficaces, les métros et les tramways. Et nous utilisons
facilement les vélos pliants pour parcourir les derniers kilomètres jusqu’au bureau ».
Mais les entreprises ne sont pas toutes en ville. Il existe de
nombreuses zones d’activité éloignées des centres urbains,
privées de tout moyen de transport collectif. La voiture est
donc obligatoire et malheureusement, la Belgique souffre
de nombreux embouteillages. Car si la taille du pays permet assez facilement de résider dans une autre ville que
celle de son lieu de travail, les autoroutes enregistrent des
encombrements record aux heures de pointe, notamment
sur l’axe Anvers-Bruxelles-Liège. « Cela nous oblige à être
créatifs. Il vaut mieux se déplacer pour les rendez-vous
entre 11 et 15 heures ».
FleetMag - n°4
Des fiscalités qui se régionalisent
Face à cette situation, les gouvernements successifs ne
sont pas restés inactifs et ont par exemple pris une mesure d’incitation fiscale forte en faveur des voitures les
plus propres. Les frais pour la location et l’utilisation de
véhicules 100 % électriques bénéficient ainsi de 120 %
de déductibilité – hormis frais d’électricité – (voir tableau
14
ci-dessous). Ce bonus a séduit les fleet managers, évidemment très sensibles aux coûts générés par leur flotte.
Il aide aussi beaucoup les entreprises qui souhaitent
“verdir” leur image vis-à-vis de leurs clients mais aussi
de leurs collaborateurs. La Belgique est un pays fédéral
et depuis 2014, les trois grandes régions (Flandres, Wallonie et Bruxelles) peuvent régionaliser leur fiscalité. Un
sacré casse-tête en vue pour les gestionnaires de flottes ?
« Pas vraiment, assure Ann Massart. Pour l’instant, les différences entre régions sont rares. Et elles vont dans le bon
sens, comme dans le cas de la Flandre qui crée des incitations supplémentaires au premier janvier 2016, peut-être
pour séduire le constructeur Tesla qui envisage d’implanter une usine sur son territoire ».
Travailler sur les comportements
À l’instar de l’entreprise SWIFT (voir article ci-contre), les
meilleures stratégies RSE reposent sur des convictions.
« Avec Caroline Ceustermans, responsable de la flotte chez
SWIFT, nous avons mené un travail de longue haleine pour
parvenir à ce début d’électrification. À l’arrivée, c’est un vrai
succès, qui repose avant tout sur l’évolution du comportement des conducteurs ».
Alphabet Belgique entend bien persévérer dans cette voie,
en cultivant auprès de ses clients l’image d’un partenaire
engagé, toujours professionnel, ayant la capacité de proposer des services innovants. Et pas seulement avec des
véhicules électriques : Accompagner la stratégie RSE des
entreprises Outre-Quiévrain peut aussi consister à leur fournir des véhicules hybrides, s’ils choisissent cette solution.
Alphabet Belgique en a livré récemment 730 à un de ses
clients… ce qui représente près de 4 % du parc à la route du
loueur longue durée.
La Belgique a décidé de favoriser l’utilisation des véhicules
électriques et hybrides, avec une
politique fiscale attractive sur leurs
frais de location et d’utilisation.
Alphabet Belgique publie pour
ses clients ce tableau dont les
codes couleur mettent en évidence
les vertus environnementales et
fiscales de chaque modèle.
Mise en pratique
Environnement RSE
Les 21 premiers modèles de BMW i3 livrés par Alphabet à la société belge ont fait l’objet d’une véritable
stratégie de la part de sa responsable de flotte. Les explications d’une convaincue… qui a su convaincre.
N
ous avons depuis quelques années mis en place
une car policy qui détermine un niveau maximum
d’émissions de CO2 pour nos véhicules » (140 g/km,
NDLR). Mais Caroline Ceustermans, gestionnaire Flotte et
Mobilité chez SWIFT en Belgique (près de 100 unités), ne
voulait pas s’arrêter là. Convaincue depuis plusieurs années des opportunités offertes par la voiture électrique,
elle a saisi l’occasion d’infléchir les habitudes des collaborateurs, qui s’équipaient à près de 85 % en diesel. « La
décision du gouvernement belge de favoriser les moteurs
non thermiques, en accordant par exemple 120 % de déductibilité des charges liées à la location et à l’utilisation
des modèles 100 % électriques, et 90 % sur les hybrides
qui parviennent à tomber sous le seuil des 105 g, a évidemment pesé dans la balance ».
Un argument suffisant pour décider l’entreprise à laisser
faire Caroline Ceustermans dans sa croisade verte, pour
laquelle elle a pris le temps de peaufiner toute une stratégie, pendant près d’un an, avec son fournisseur Alphabet. « Chez nous, le véhicule de base c’est la BMW Série
3 Touring, la Mercedes Class C ou encore l’Audi A4. Pas
question de proposer à nos conducteurs des modèles électriques certes non polluants, mais hors du segment business confort ». Le management de l’entreprise a donné
l’exemple, en s’équipant par exemple d’une Tesla en remplacement d’une Audi Q5.
Des bornes de recharge jusque
chez les conducteurs
Mais pour convaincre les collaborateurs, la voiture de société constituant en Belgique un paramètre social important, il faut d’autres atouts. « C’est à partir de là que nous
avons commencé à nous intéresser aux BMW i3. Pour franchir le pas et lever le principal frein lié à l’autonomie des
voitures, nous avons engagé une réflexion avec Alphabet
pour installer des bornes de recharge sur le site de l’entreprise et chez les très nombreux conducteurs qui en avaient
la possibilité technique à leur domicile. »
Et le 5 mai dernier, les 21 premiers véhicules ont été livrés par Alphabet. « Le travail de conviction en amont a
été important. Nous avons choisi par exemple un modèle
REX, équipé d’une réserve de neuf litres de carburant pour
prendre le relais en cas de décharge totale de la batterie.
Cela nous fait perdre un peu en déductibilité de charges,
mais c’était le prix à payer pour rassurer nos collaborateurs
sur l’autonomie de leur nouvelle voiture. Aujourd’hui, après
six mois, je remarque qu’aucun conducteur ne s’est plaint
d’être tombé en panne ».
Vingt et une bornes ont par ailleurs été installées sur le parking de SWIFT, face à l’entrée principale, « un petit avantage quand il pleut » sourit Caroline Ceustermans. L’électricité prélevée pendant la journée est donc directement
payée par l’entreprise. Et lorsque le conducteur enclenche
le chauffage et le dégivrage de sa voiture à distance via
une application sur son smartphone, la charge est prise sur
la borne, pas sur la batterie de la voiture.
Caroline
Des véhicules thermiques en appoint ponctuel
Pour finir de convaincre les collaborateurs, Caroline Ceustermans a souscrit l‘option « Flex Mobility Car » avec Alphabet, permettant ainsi aux conducteurs de véhicules
électriques de disposer, trente jours par an, d’un véhicule
thermique pour effectuer de plus longs trajets. « Ils ont
également la possibilité de cumuler les jours non pris,
d’une année sur l’autre ».
Un ensemble de dispositions qui ont convaincu. Devant le
succès de cette première vague, SWIFT a d’ailleurs la volonté d’accroître d’environ 50 % sa flotte de véhicules verts
(électrique et plug-in hybryd) au cours des trois années à
venir. « Nous avons l’objectif d’être « CO2 neutral » à l’horizon 2020 et les voitures de société seront un levier pour y
parvenir ».
Ceustermans,
gestionnaire
Flotte et Mobilité
chez SWIFT
Belgique.
FleetMag - n°4
«
Électrification de sa flotte :
SWIFT prend le temps de convaincre ses conducteurs
15
En coulisses
Le pôle « Business Development »
l’innovation au service de la mobilité
Le pôle « Business Development » joue, chez Alphabet France, un véritable rôle de laboratoire d’idées.
L’objectif de ses trois collaborateurs : proposer des services innovants en ligne avec les attentes des clients.
Visite guidée de ce service, véritable poumon de l’entreprise selon son directeur, Cédric Marquant.
A
FleetMag - n°4
Cédric Marquant :
« C’est par la qualité
du service apporté
à nos clients que le
succès d’Alphabet
se construit »
16
u sein du département « Marketing et Business Development », le pôle « Business
Development » (BD) joue un rôle bien particulier. Incubateur, start-up interne, service R&D…
Les mots ne manquent pas pour le qualifier. « Personnellement, je préfère le décrire comme un laboratoire d’idées, en insistant sur le
côté extrêmement pragmatique de
notre démarche. En effet, nous nous
concentrons sur la mise en œuvre de
nouvelles solutions dont nos clients
ont réellement besoin. Il ne s’agit
pas de partir tous azimuts mais de
vraiment répondre à leurs attentes.»
Cédric Marquant, directeur Marketing et Business Development
peut s’appuyer sur une équipe de
professionnels venus d’horizons très
différents (voir portraits ci-contre). « Ce sont des
personnes très ouvertes, ce qui est essentiel dans le
champ de l’innovation ».
Déjà trois projets phares menés à bien
Le service existe depuis 2010 et est à l’origine de
trois lancements majeurs. Dès 2010 en effet, à la
demande d’un client souhaitant explorer l’autopartage au sein de sa flotte d’entreprise, l’offre AlphaCity a pris forme.
En 2013, deuxième initiative : en conformité avec
la stratégie décidée par le Groupe, Alphabet France
s’engage à mettre en place, sous un an, une solution de LLD permettant d’intégrer des véhicules
électriques au parc des entreprises. Le service AlphaElectric est lancé en septembre 2013. En 2015,
Alphabet enregistre grâce à cette offre 38 % des
immatriculations de véhicules électriques du marché LLD en France !
Enfin, en 2014, la décision est prise de proposer des
motos et des scooters en location longue durée. À
partir d’une feuille blanche, en moins d’un an, l’offre
se structure. Elle est disponible depuis le mois de
mars 2015 pour toutes les entreprises.
Une affaire de méthode… et de comportement
Pour chacun de ces projets, un client pilote a accepté de tester la version initiale de la solution afin d’en
évaluer les avantages et les axes d’amélioration. De
là à parler de méthode de travail ? « Il y a de grandes
étapes à respecter, bien sûr. Au départ, nous nous appuyons sur un brainstorming, en amont du plan marketing annuel. Nos sources d’inspiration sont variées :
il y a les attentes exprimées par les clients, les réussites des autres filiales du groupe en Europe, et bien
sûr une veille active, notamment sur les technologies
émergentes ». Une fois les axes de travail déterminés, en conformité avec la stratégie de l’entreprise,
une étape de validation est nécessaire au niveau du
siège du groupe.
Cédric Marquant ajoute : « L’essentiel, pour réussir
dans cette démarche continue de progrès, relève du
comportement. Celui des membres de l’équipe est essentiel, mais je dirais que toute l’entreprise est concernée. Car nous savons tous qu’au-delà de son aspect
innovant, c’est par la qualité du service apporté à nos
clients que le succès d’Alphabet se construit ».
Une bonne raison pour essayer d’en savoir plus :
que nous réserve le pôle Business Development
dans les mois à venir ? « Sans trahir de secrets,
je peux vous confier qu’il
y aura de nouvelles offres
autour de l’économie du
partage. Nous prévoyons
également des services tirant le meilleur parti des
possibilités télématiques
proposées par les véhicules
connectés. Enfin, nous
réfléchissons à des solutions qui permettront aux
entreprises d’apporter de
la mobilité à leurs salariés
qui ne bénéficient pas d’un
véhicule de service ou de
fonction. Vivement l’année
prochaine donc !»
En coulisses
« Aider nos clients à tirer tout le parti de notre innovation »
Développer de nouveaux services et accompagner les clients
pour qu’ils profitent de tous ses avantages… C’est le rôle
d’Élodie Grimbert, chargée du développement des solutions de
mobilité au sein du service Business Development d’Alphabet.
Diplômée en gestion et marketing, Elodie a d’abord travaillé
dans la location de véhicules (création de nouvelles offres destinées aux entreprises), puis chez un opérateur télécoms en
B2B avant de rejoindre Alphabet pour participer à la conception et au lancement d’AlphaCity.
Cette solution d’autopartage en entreprise proposée par
Alphabet est très innovante puisque complètement intégrée dans le véhicule. Il faut donc faire preuve de pédagogie
auprès des clients potentiels et adapter l’implémentation de la
« La moto en LLD : il fallait tout
inventer, nous l’avons fait »
Ingénieur de formation, Nicolas Barthe
a rejoint Alphabet il y a 18 mois pour
lancer le projet « LLD Motos et Scooters », après un parcours pas tout à fait
en ligne droite… « J’ai toujours été passionné par l’automobile
mais, au cours de mes études, je me suis aperçu que ce n’était
pas forcément le côté technique qui m’intéressait. J’ai donc pris
un virage vers le marketing. Dans mes premiers emplois, j’ai eu
la chance de m’occuper de projets très variés : reconquête de
clients perdus par les concessions pour un constructeur, mise
en place d’une offre de location pour un autre… ».
Le défi qui l’attend chez Alphabet en juillet 2014 est d’une
autre ampleur : « J’étais scootériste depuis dix ans mais j’ignorais tout de l’univers de la LLD. Et il fallait tout inventer pour lancer une offre adaptée aux deux et trois roues ! À cela s’ajoutait
la difficulté d’arriver dans une entreprise où je ne connaissais
personne et ou je devais rapidement coordonner plusieurs départements pour mener à bien ce projet ! »
Plusieurs départements, à savoir les experts juridiques, financiers, techniques, de l’informatique pour adapter l’outil de
production, au remarketing pour organiser la restitution des
motos en fin de contrat… Nicolas constitue alors une équipe
projet, pluridisciplinaire, pour construire la nouvelle offre en
adéquation avec les besoins des clients. « Il nous a fallu neuf
mois pour élaborer une première version de l’offre. Celle-ci a
été proposée en test à un de nos clients, TF1, qui cherchait une
solution optimisée pour équiper ses journalistes de motos leur
permettant de se rendre rapidement sur les lieux de reportage.
Nous avons ensuite pris en compte les remontées terrain pour
améliorer notre service. »
Désormais chef de « projet-s », Nicolas Barthe goûte la réussite de cette première expérience : « J’ai apprécié notre capacité à produire un service utile et attendu par nos clients, en
temps voulu. »
solution en fonction de leurs attentes, contraintes et objectifs
prioritaires.
« L’important, c’est d’aider le client à se poser les bonnes questions car l’offre AlphaCity est riche et permet des ajustements
précis pour coller à ses demandes. Chaque nouvelle implémentation nécessite la création et la personnalisation d’une plateforme de réservations, mais aussi la prise en considération des
aspects légaux et la façon dont l’entreprise veut proposer l’autopartage à ses collaborateurs (avec ou sans l’ouverture de l’utilisation des véhicules à titre personnel, selon quelle tarification,
etc.). Les situations, comme les interlocuteurs rencontrés, sont
très variées : RH, services généraux, gestionnaires de flotte…
Ce qui me passionne, c’est la relation qui s’établit et le lien qui finit
par se créer entre cette écoute du client et sa satisfaction finale
de disposer d’un service complètement adapté à ses besoins ».
FleetMag - n°4
« L’amélioration permanente de notre
offre fait partie de notre ADN »
Sophie Bahadur a accompli du chemin depuis
trois ans, puisque la voici désormais responsable du pôle Business Development d’Alphabet France. Pourtant, elle le confesse volontiers : « Quand je suis arrivée chez Alphabet, je
ne connaissais rien aux voitures ». Son CV est
plutôt rempli de lignes… téléphoniques, voire
de liaisons GSM puisqu’elle a passé plus de dix
ans à gérer l’installation de réseaux dans plusieurs pays en Europe et en Asie (elle a appris le chinois à l’Université).
« J’ai beaucoup voyagé mais, quand je suis devenue maman,
j’ai décidé de me poser. Chez un spécialiste de l’énergie en l’occurrence où j’ai dans un premier temps piloté des équipes d’intervention et de maintenance chez des clients en BtoB. Puis je
suis passée à la stratégie commerciale ».
Sophie a rejoint Alphabet en 2012 pour mettre en œuvre le
projet AlphaElectric. « À l’époque, l’offre n’avait pas encore de
nom. Mais il y avait la volonté, impulsée par le groupe et relayée dans les filiales européennes, d’apporter des réponses
concrètes à ceux de nos clients qui souhaitaient électrifier tout
ou partie de leur flotte. » Une équipe projet internationale se
met en alors en place, charge à chaque entité de réaliser localement les adaptations nécessaires, sur le plan commercial
notamment. Il fallait également tenir compte des réglementations, de l’état d’esprit et des attentes des clients de chaque
pays.
L’offre AlphaElectric est ainsi lancée en 2013. « Depuis, nous
continuons de travailler sur les réglages opérationnels, l’amélioration des processus et la qualité de service ». Alors qu’elle
prend ses nouvelles fonctions à la tête du pôle « Business Development », Sophie ajoute : « Nous recherchons en permanence la solution qui conviendra le mieux à nos clients. Cela
fait partie de l’ADN d’Alphabet et nos offres à venir vont de fait
continuer à s’inscrire dans cette démarche. »
17
C‘est déjà demain
Levons le voile sur les
sorties les plus attendues
Fleetmag a identifié et listé pour vous les lancements de modèles prévus en 2016.
Ces informations sont données à titre indicatif et peuvent évoluer en fonction
du calendrier des constructeurs.
ALFA ROMEO
Alfa Romeo Giulia
(mars)
AUDI
Audi A5 (mars)
Audi Q5 (mars)
Audi Q2 (octobre)
HYUNDAI
Creta (avril)
LEXUS
RX (octobre)
INFINITI
Q 60 (avril)
MERCEDES
Classe E (janvier)
Classe S Cabriolet (janvier)
RENAULT
Talisman Estate (avril)
Scenic (juin)
Alaskan
Koleos (octobre)
JAGUAR
F-PACE
CITROËN
Citroën C3 (octobre)
MINI
Mini Cabriolet (avril)
SKODA
Roomster (mai)
SUZUKI
Baleno (février)
FIAT
Bravo (mars)
Grande Punto (juillet)
FORD
Ford Edge (avril)
Ford KA (octobre)
FleetMag - n°3
HONDA
Honda NSX
18
KIA
Kia Sportage (mars)
Kia Optima (janvier)
LAND ROVER
Evoque Cabriolet (mars)
NISSAN
Navara NP 300 (janvier)
Ignis (avril)
TOYOTA
Prius (avril)
Auris SUV (avril)
Micra (octobre)
VOLKSWAGEN
Tiguan (avril)
OPEL
Opel Insigna (avril)
VOLVO
S90 (mars)
PEUGEOT
Peugeot 3008 (octobre)
Passion
Rubrique
auto
Land Rover Defender,
utile et sportif
Certaines marques sont « générationnelles ». C’est le cas
pour Land Rover qui a influencé les enfants des années
soixante, fans de Daktari, la série télé où le « Land » se
révèle l’engin le plus efficace pour transporter et sauver
lions et chimpanzés au cœur de l’Afrique.
D
ans l’immédiat après-guerre, Maurice Wilks, directeur du
département chez Rover, possédait une exploitation agricole
dans l’Anglesey où il se déplaçait avec une Jeep Willys
abandonnée par l’armée américaine. Comme il était difficile de
trouver des pièces détachées, jaillit l’idée de la réalisation locale
d’un engin économique capable d’être en même temps un fourgon
et un tracteur. Maurice Wilks convainc Rover de produire ce véhicule
malgré les difficultés : à l’époque du lancement, l’acier est contingenté
par le gouvernement anglais. L’utilisation des réserves d’aluminium,
disponibles en grande quantité avec la fin des commandes militaires
aéronautiques, est alors retenue.
Le premier Land Rover a vu le jour en 1948, alors que l’importance
de l’Empire britannique déclinait. Mais cela ne l’a pas empêché de
s’aventurer sur les reliefs accidentés de toutes les terres exotiques.
« Dans un grand nombre d’endroits, comme en Afrique subsaharienne,
en Inde, en Australie et au Moyen Orient, c’est le premier véhicule que
beaucoup de gens ont vu », explique Richard Woolley, directeur du
département de conception avancée de Jaguar Land Rover.
Au fil des années, l’usage du Land change avec l’évolution de nos
civilisations vers le loisir, le tourisme et le sport. Ainsi les images du
Camel Trophy, raid aventure des années quatre-vingt, ont imprimé les
rétines et les mémoires.
Pour contrer la concurrence japonaise des Toyota Land Cruiser et
Nissan Patrol, l’engin est modernisé et rebaptisé en 1983 Land 90 et
Land 110 pour sa version longue.
En 1990, la marque Land Rover bénéficie d’une gamme intégrant le
Range Rover, le Discovery, et le Land originel renommé Defender. Si
après une carrière de 67 ans, Land Rover vient d’annoncer pour 2016
le renouvellement de ce mythe, l’histoire continue avec trois séries
limitées : « Heritage Edition », « Adventure Edition » et « Autobiography
Edition ».
Le véhicule aux lignes carrées a su s’adapter, tout en conservant son
aspect sui generis : panneaux de carrosserie en aluminium sur ossature En novembre 2015, Spectre, le nouveau film de James Bond, donne
en acier, châssis court ou long, bâché, tôlé, vitré ou Station Wagon.
encore le beau rôle au Defender.
Aujourd’hui bien en ligne avec la demande, l’offre de Land Rover couvre tous les segments du marché des SUV et tout
terrain avec cinq modèles dont le Defender. Un cabriolet Evoque est même annoncé pour le printemps 2016.
Le nouveau Discovery Sport.
Range Rover
Autobiography
Le symbole du
luxe tout
terrain.
Le Range Rover Evoque 2016 présenté en
première mondiale au dernier Salon de
Genève. Son design a été modernisé pour
le rendre encore plus attractif.
FleetMag - n°4
Débuts à Pebble Beach du
Range Rover Sport SVR : le
Land Rover le plus rapide,
le plus puissant et le plus
dynamique jamais produit.
19
Tendance
Le shopping d’Alphabet
Confort et high-tech
Inspirée des années 60, nostalgique de l’époque fellinienne,
Almare ressuscite le voyage à
l’italienne. Les produits Almare sont
réalisés à la main avec un souci du
détail et des matières. Alliant cuir
et toile de coton épais, les couleurs
se répondent dans des tons inspirés des murs des villes toscanes.
Parfait pour vos voyages ou
simples week-end à la campagne,
le sac 48h fait renaître, pour notre
plus grand plaisir, le dandysme du
voyage à l’italienne.
http://almare-toscana.com
375 €
De façon inattendue, c’est dans notre
verre que s’invitent maintenant les applications. La dernière application dédiée
au vin pourrait bien devenir une petite
révolution. Winewoo permet aujourd’hui
à ses utilisateurs de tout savoir sur les
vins français, en scannant l’étiquette de
la bouteille à l’aide de leur téléphone.
La science du vin à portée de clic !
Il devient plus facile de devenir incollable en œnologie et d’épater ses amis
en racontant l’histoire et les origines de
chaque bouteille.
La base de données de Winewoo a en
effet été constituée par les viticulteurs
eux-mêmes afin de garantir l’exactitude
des informations mises à disposition. Une
centaine de critères sont pris en compte,
comme le sol, les cépages, les arômes,
les accords mets-vins, les conseils de
dégustation...
http://winewoo.com
20
Chaque trimestre, Fleetmag vous propose une sélection d’objets, du plus classique
au plus connecté. Si le thème principal de cette sélection est la mobilité, sont-ils
tous réellement utiles ou sont-ils plutôt futiles ? Peu importe ! Car il est bien possible que l’usage de certains d’entre eux modifie sensiblement nos comportements.
Le ski Rossigol Hero Master de slalom géant a hérité de l’intégralité de la technologie des skis de Coupe
du Monde. Puissant en sortie de courbe et apte à accélérer en phase de conduite, ce ski confère aussi
sérénité et sécurité... à ceux qui sauront exploiter son potentiel. Il reste en effet destiné aux experts et à
une pratique compétition, car il nécessite un bon niveau physique et technique.
www.rossignol.com
Ice-Watch a réussi la prouesse de devenir en moins de dix ans
l’un des leaders mondiaux de l’horlogerie. Avec ses garde-temps
à quartz fluo et économiques, la marque belge a déjà vendu plus
de 12 millions de montres. La montée en gamme est amorcée
avec un partenariat avec BMW : Ice-Watch vient de dévoiler 16
nouvelles montres et chronographes en acier. De dimensions plus
que généreuses, chaque montre se reconnaît au fameux logo
bleu et blanc de BMW, mais également à son boîtier caréné, à sa
lunette crantée, à son cadran inspiré d’un tableau de bord et à son
bracelet bicolore en cuir recouvert de tissu.
www.ice-watch.com
de 199 € à 249 €
La société japonaise Cocoa Motors a mis au
point un hybride du skateboard et du Segway.
De la taille d’un ordinateur, cette planche à
roulettes électrique peut vous transporter sans
effort à 10 km/h pendant trois heures et ne vous
encombre pas une fois arrivé à destination.
Grâce à un capteur de pression, l’utilisateur
peut accélérer, freiner ou changer de direction
en orientant son corps et donc son poids sur la
planchette en aluminium.
Cocoa Motors a lancé une campagne de
financement participatif sur Kickstarter, afin de
récolter des fonds pour lancer la production.
www.walkcar.com
Point de vue
La voiture autonome
ou...
conduire moins
pour travailler plus
Q
Ensuite, le serment de la fin des bouchons que prêteront ces véhicules capables
d’adapter itinéraires, vitesses et espacements aux conditions du trafic.
Enfin et surtout, la voiture autonome s’engage à nous libérer des heures que
nous gâchons à agiter un levier, appuyer sur des pédales et tourner un volant. Du
temps de cerveau disponible que nous pourrons enfin consacrer aux “trois” devoirs
sacrés de l’homme moderne : communiquer, communiquer… et consommer !
« Et bosser » ajoute perfidement le cœur des automobilistes “professionnels”,
ceux dont la berline est l’extension mobile du bureau, quand ils en ont encore un.
Concernant le gain de productivité, la révolution est déjà « en route » si l’on en
croit les témoignages de certains technico-commerciaux gros rouleurs. À les
entendre, freinage automatique, régulateur de vitesse intelligent, correction de
trajectoire, alerte d’angle mort, synthèse vocale et autres équipements annonciateurs du véhicule autonome ne sont pas de simples filets de sécurité. Plutôt le hamac depuis lequel ils lisent, téléphonent, textotent et e-mailent. Voire “Excel-ent”,
“Adobe-nt” ou “Powerpoint-ent”. En termes de risque routier, on regrettera qu’ils
annulent le gain de sécurité apporté par ces innovations en les détournant pour
travailler.
Mais ont-ils le choix, ces cadres dont la journée de travail de 10 ou 12 heures se
déroule parfois à moitié ou aux deux-tiers sur la route ? Poser la question, c’est
y répondre. Alors, posons-la autrement : conduire n’est-il pas une autre façon de
travailler ? Quand, en 2030 ou 2040, prendre la route ne sera plus un moment de
répit ou d’ennui, mais une plage de travail comme une autre, qu’aura réellement
gagné l’entreprise ? Davantage de tableaux Excel et de présentations Powerpoint
et surtout encore plus d’e-mails et d’in-mails ; la belle affaire. Mais en y perdant au
passage ce fameux temps de cerveau disponible. C’est plus souvent de l’homme
qui rêvasse, marche ou conduit que du travailleur attelé à sa tâche que naissent
les grandes idées, les belles solutions, les vraies innovations.
Heureusement, l’être humain porte en lui le remède à cette nouvelle menace
contre sa créativité. Selon l’Institut de recherche sur les transports de l’université
du Michigan, la cinétose, également appelé mal des transports, interdirait à une
bonne part de l’humanité de faire autre chose que regarder la route à bord d’une
voiture en mouvement.
FleetMag - n°4
Jean Savary
a été 15 ans directeur
de la rédaction du
mensuel Auto Moto.
Aujourd’hui journaliste
free lance, il écrit
pour GQ, Caradisiac,
Marianne, We Demain
et Notre Temps.
uand les aveugles pourront conduire… Elle en a fait couler de l’encre et des
pixels la voiture autonome, ce robot voyageur capable de nous emmener
d’un point A à un point C sans permis B. Il faut reconnaître qu’elles sont
irrésistibles les promesses faites par Google, Apple, Bosch, Valéo et consorts.
D’abord celle d’une route sans drames, garantie par l’infaillibilité d’une électronique qui nous débarrassera de l’erreur humaine et saura déjouer les pièges de la
route.
21
Première main
Alphabet et La Centrale
Le coin des particuliers
Les lecteurs de Fleetmag trouveront ici une sélection permettant d’apprécier les catégories
de véhicules proposés. Pour découvrir l’intégralité de notre offre de SUV, monospaces,
coupés, cabriolets et berlines, visitez notre site sur La Centrale.
Rendez-vous sur www.alphabet.fr, rubrique “Vente de véhicules d’occasion”
Arnaud Renot
Responsable du
département Remarketing
NISSAN JUKE
RENAULT CAPTUR
1.5 DCI 110 STOP/START ULTIMATE
EDITION - 2014 – 47 390 km – 12 990 €
1.5 DCI 90 ENERGY INTENS ECO2
2015 – 6 690 km – 14 900 €
PEUGEOT 308 (2E GENERATION)
VOLKSWAGEN GOLF 7
VOLKSWAGEN TIGUAN
1.6 BLUEHDI 120 FELINE EAT6
2015 – 50 km – 24 900 €
1.6 TDI 105 BLUEMOTION TECHNOLOGY
CONFORTLINE BUSINESS 5P
2014 – 49 230 km – 15 900 €
2.0 TDI 140 BLUEMOTION TECHNOLOGY
R-EXCLUSIVE – 2014 – 45 655 km –
27 900  €
CITROEN C4 AIRCROSS
CITROEN DS5
VOLVO XC60
1.6 HDI 115 CONFORT 4X2
2012 – 82 500 km – 13 900 €
HYBRID4 AIRDREAM EXECUTIVE
BMP6 – 2013 – 84 390 km – 17 900 €
D3 DRIVE 163 KINETIC
2012 – 22 250 km – 21 900 €
Mode d’emploi
FleetMag - n°4
Alphabet et La Centrale ont développé un
partenariat pour présenter les meilleurs véhicules
d’occasion…
En permanence, une centaine de véhicules
sélectionnés sont présentés.
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GAMME BUSINESS VOLVO
DES MODÈLES D’EXCEPTION POUR PROFESSIONNELS EXIGEANTS
S60
Puissance : 190 ch
Rejet CO2 : 99 g/km*
*Boîte manuelle
V60
Puissance : 190 ch
Rejet CO 2 : 104 g/km*
*Boîte manuelle
XC60
Puissance : 190 ch
Rejet CO2 : 124 g/km*
*Boîte automatique
Nouveaux moteurs D4 190 ch avec technologies
environnementales de réduction des émissions
de CO2 et de la consommation.
Régulateur de vitesse,
aide au stationnement arrière,
système anti-collision City Safety.
VOLVO CAR ENTREPRISE : LA RELATION LONGUE DURÉE
Centre multimédia connecté
à internet Sensus Connect
avec écran 7”.
volvo-entreprise.com
Volvo Car France, RCS Nanterre n° 479 807 141, Immeuble Nielle, 131-151 rue du 1er mai - 92737 Nanterre Cedex.
VOLVO S60 D4 BM6 190 ch Momentum Business : consommation Euromix (l/100 km) : 3,8 CO2 rejeté (g/km) : 99 – TVS 198 €. VOLVO V60 D4 BM6 190 ch Momentum
Business : consommation Euromix (l/100 km) : 4.0 CO2 rejeté (g/km) : 104 – TVS 416 €. VOLVO XC60 D4 Geartronic 8 190 ch Momentum Business : consommation
(l/100 km) : 4.7 CO2 rejeté (g/km) : 124 – TVS 68 2€.
Rubrique
Consommations en cycle mixte de la BMW Série 1 : 3,4 à 8 l/100 km.
CO2 : 89 à 188 g/km selon la norme européenne NEDC.
BMW
BusinessDrive
www.bmw.fr
Le plaisir
de conduire
NOUVELLE BMW SÉRIE 1.
VOTRE NOUVEAU CHASSEUR DE TÊTE.
Comment réunir le meilleur du design, de la technologie et de l’efficience ? BMW apporte sa réponse :
la Nouvelle BMW Série 1. Avec ses nouvelles lignes, la BMW Série 1 gagne encore en dynamisme.
Tout comme vous, elle est ultra-connectée avec ses nombreuses innovations BMW ConnectedDrive
dont l’Appel d’Urgence Intelligent de série. Enfin, son efficience a encore été améliorée grâce aux
nouveaux moteurs 3 et 4 cylindres essence ou Diesel pour des émissions de CO2 à partir de 89 g/km.