3. BESOINS ET POSSIBILITÉS TECHNIQUES

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3. BESOINS ET POSSIBILITÉS TECHNIQUES
3. BESOINS ET POSSIBILITÉS TECHNIQUES
Industrie Canada décrit comme suit la tâche d’ensemble de la présente section :
L’élaboration d’une carte routière technologique implique de réfléchir à fond sur la ou les technologies
nécessaires pour passer de vision à réalité. Les participants examinent les attributs que le système
technologique doit posséder pour permettre à l’industrie de tirer parti des opportunités que le marché
offrira. Par la suite, ils définissent et étudient les grandes catégories de technologie et les facteurs
menant à l’évolution désirée. Ils doivent aussi évaluer les diverses options technologiques et leur temps
de mise au point probable. Finalement, ils font des recommandations quant aux différentes possibilités
pouvant mener aux travaux de R-D. Les étapes de ce processus se présentent ainsi.219
Des lignes directrices supplémentaires sont offertes pour les sous-sections particulières.
219
Production d’une carte routière technologique (consulté le 31 octobre 2005 à l’adresse
http://strategis.ic.gc.ca/epic/internet/intrm-crt.nsf/fr/rm00060f.html, section II, Élaboration de la carte routière
technologique.
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3.1 Produits ciblés
Les lignes directrices suivantes sont offertes par Industrie Canada pour la tâche d’identifier les
technologies ou les produits auxquels se consacrera la carte routière :
Cette étape est l’une des plus importantes. Si tous les participants s’entendent sur le processus et les
résultats recherchés, il reste à forger une entente sur les cibles ultimes de l’exercice – produits demandés
et technologies. Attendez-vous à ce que cette phase génère de longues discussions et de grandes
divergences d’opinions. Si les participants ne savent pas comment au juste définir les produits ou les
technologies, une planification fondée sur des scénarios pourrait s’avérer utile. Il faudra explorer
plusieurs scénarios et si plusieurs d’entre eux démontrent les mêmes besoins, ceux-ci sont probablement
trop importants pour les passer sous silence.
En fin de compte, la carte routière pourra porter sur plusieurs technologies et composantes,
indépendamment de la complexité du produit sur lequel les participants centrent leur attention. Ensuite,
les participants auront peut-être à poser des choix pour éviter de trop éparpiller leurs efforts. S’ils
estiment nécessaire d’explorer plusieurs composantes ou technologies, ils peuvent toujours constituer un
groupe de travail pour chacune d’elles.220
3.1.1 GESTION DU CONTENU221
Cette section aborde une courte liste de technologies, d’outils et de ressources que l’industrie
canadienne de la gestion du contenu devrait élaborer dans les années à venir. Ces produits et services
permettront soit de répondre aux besoins importants du marché, soit d’aider les sociétés de gestion du
contenu et les centres de recherche à mettre au point de meilleures applications de gestion du
contenu.
3.1.1.1 Applications de gestion du contenu
3.1.1.1.1 OUTILS DE CUEILLETTE D’INFORMATION EN LANGUES CROISÉES
La majorité de l’information accessible sur Internet est toujours produite en anglais, mais la part des
autres langues a cru au cours des dernières années. À titre d’exemple, de tout le contenu Web, on
évalue le contenu en anglais à 58 % (en baisse par rapport à 80 % en 1997); en français, à 5 %; en
espagnol, à 3 %; en mandarin, à 3 %; en russe, à 3 %; en italien, à 2 %; en néerlandais, à 2 %; en
portugais, à 2 %; en coréen, à 2 %; etc.222 Dans la même veine, de plus en plus de locuteurs non
anglophones utilisent le Web, partout dans le monde.
Un défi à surmonter serait celui d’aider les utilisateurs d’une langue à accéder à du contenu produit
ou indexé dans d’autres langues. Cela permettrait un élargissement du marché pour différents
produits ou services dotés d’un composant linguistique important. À titre d’exemple, il est
220
Production d’une carte routière technologique (consulté le 31 octobre 2005 à l’adresse
http://strategis.ic.gc.ca/epic/internet/intrm-crt.nsf/fr/rm00060e.html, section II, Développement de la carte routière
technologique, sous-section Identifier le(s) produit(s) et la(les) technologie(s) que l’on visera.
221
Cette section est tirée du document Description des étapes, produit Réjean Roy pour le sous-comité de gestion du
contenu de la CRT.
222
Consultez Isidro Aguillo et al., Regional and Linguistic Patterns in Positioning (Répartitions linguistiques et régionales
en matière de positionnement) (Madrid: Centro de Información y Documentatión Científica, 2004); obtenu le 6 février
2005 de www.csi.ensmp.fr/csi/4S/download_paper/download_paper.php?paper=aguillo_garcia_arroyo.pdf.
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actuellement ardu ou impossible pour des locuteurs unilingues Mandarin ou Français d’effectuer une
recherche dans les bases de données d’images et de vidéos comme Corbis ou Getty, étant donné que
les descriptifs des images et films qu’elles contiennent ne sont qu’en anglais – ce qui signifie que les
requêtes de recherche doivent être rédigées en anglais.
Une solution à ce problème consiste à mettre au point des outils de cueillette d’information de
langues croisées, soit un logiciel permettant aux utilisateurs de créer des requêtes dans une langue
(par ex., mandarin ou français) afin de trouver de l’information créée ou indexée dans une langue
différente (par ex., anglais). Il existe actuellement peu de produits de ce type accessibles sur le
marché.223
3.1.1.1.2 SYSTÈMES DE DIALOGUE
Les systèmes de dialogue sont des outils conviviaux qui aident les gens à acheter des articles, à
utiliser des services ou à trouver de l’information. Ils permettent aux utilisateurs d’utiliser le langage
naturel – soit l’anglais ou le français courant, de sorte que des erreurs surviennent parfois – afin
d’interagir avec les ordinateurs. À titre d’exemple, un système de dialogue pourrait aider un acheteur
potentiel à clavarder avec l’agent virtuel d’une société afin de découvrir les avantages de
l’acquisition d’un nouveau produit ou afin d’apprendre comment réparer celui qu’il a déjà acheté.
Selon des travaux effectués pour Elsnet, cela signifie que « nous avons besoin de systèmes qui
prennent en charge l’interaction mixte et naturelle entre humain et ordinateur et qui sachent traiter les
changements de contexte, les interruptions, la rétroaction et les déplacements de la cible de saisie ou
du contrôle. Les défis à la recherche comprennent l’aptitude à créer sur mesure un flux et un contrôle
d’interactions et de faciliter les interactions, y compris la détection d’erreurs et la correction sur
mesure pour les différences physiques, perceptives et cognitives individuelles. »224
3.1.1.1.3 LOGICIELS INTELLIGENTS DE SYNTHÈSE DE LA PAROLE EN TEXTE
Un logiciel de synthèse de la parole en texte représente une technologie prometteuse qui rend
possible la conversion de la parole en contenu textuel. Quelques bons produits de dictée sont déjà
accessibles sur le marché, ainsi que des produits spécialisés qui permettent d’automatiquement
reproduire des rapports médicaux (par ex., aucune nécessité de transcrire ce que le chirurgien dit dans
la salle d’opération), du sous-titrage pour la télévision et d’autres types d’information.
Cependant, une des plus importantes limitations des systèmes accessibles réside dans le fait qu’ils ne
comprennent pas réellement ce qui se dit : ils reconnaissent surtout le signal acoustique de ce qui est
énoncé. Étant donné cette limitation, un logiciel de synthèse du texte en parole peut commettre des
erreurs, comme la confusion d’homonymes (par ex., mer et mère, sceau et sot). Ce problème peut
être résolu en faisant appel aux connaissances développées par les spécialistes de la gestion du
contenu. À titre d’exemple, en enseignant la syntaxe au système, il devient possible de s’assurer que
la phrase parlée « Madame Sol a sauté dans le seau » sera traduite exactement telle quelle.
Il sera nécessaire d’augmenter l’aptitude à comprendre le discours des logiciels de synthèse de texte
en parole afin de réussir à extraire de l’information de bulletins de nouvelles, de procédures
judiciaires, de cours, de réunions de conseils d’administration, etc. Tel qu’en faisait état le National
Institute of Standards and Technology (NIST – Institut national des normes et des technologies) des
États-Unis, le développement d’applications intelligentes de synthèse du texte en parole et d’autres
223
En 2003, un rapport de l’UE mentionnait que « seuls cinq groupes de recherche se consacr[aient] actuellement à la
CILC d’application commerciale, ce qui semble indiquer que le marché de la CILC [était] toujours immature. » Consultez
http://nlp.uned.es/pergamus/pubs/Del111-Final.pdf.
224
Consultez http://www.elsnet.org/dox/rm-eisele-v2.pdf.
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technologies de « salle de réunion »
...offriront une ressource précieuse à un éventail d’applications d’entreprise, d’institutions
d’enseignement et du gouvernement. De telles métadonnées centrales peuvent offrir une excellente base
au développement d’applications intermédiaires de réunion, y compris la génération automatique de
notes et de transcription, résumage et résumé analytique, traduction, recherche et cueillette rétrospective
et analyse sémantique. Des applications de troisième niveau offriront une interface de collaboration
entre les participants en personne à la réunion, les participants à distance, les archives de réunion et de
vastes ressources en ligne. Étant donné que les technologies de reconnaissance centrales destinées aux
réunions sont dans un état embryonnaire ou inexistant, il est essentiel de développer ces technologies de
troisième niveau avant de pouvoir être en mesure de tirer parti des applications de plus haut niveau.225
3.1.1.1.4 QUESTIONS ET RÉPONSES MULTILINGUES
À l’avenir, les nouveaux logiciels nous aideront à effectuer des recherches sur le Web et dans
d’autres bases de données de contenu en posant des questions en langage naturel et en recevant des
réponses directement, plutôt qu’en tapant des mots clés qui conduisent aux documents pouvant
contenir la réponse recherchée. C’est ce que la revue The Economist appelle passer des « factoïdes à
la réalité ».226
À l’heure actuelle, il est assez aisé d’obtenir réponse à de brèves questions du genre « Quelle est la
capitale du Canada? » (à titre d’exemple, Askjeeves le fait déjà), mais il demeure impossible
d’obtenir une réponse à des questions plus complexes, comme « Quelles sont les critères de mise en
nomination aux Oscars? » Répondre à de telles questions exigera des « méthodes de raisonnement
automatique très sophistiquées, fondées sur l’extraction systématique d’information textuelle et le
stockage systématisé de l’information textuelle, qui se prêtent aux règles de raisonnement et
d’inférence permettant de tirer les conclusions appropriées à partir des connaissances stockées dans
la base de données d’information »227. Permettre à un locuteur d’une langue particulière de poser une
question dans sa propre langue et d’obtenir la réponse précise qu’il recherche à partir de contenu
stocké dans une autre langue exigera en outre un travail considérable.
Les questions et réponses multilingues sont source majeure de préoccupation pour les grandes
sociétés telles Microsoft (avec son prototype Ask MSR) et pour les plus petits joueurs. Les auteurs de
la carte routière de l’UE s’attendaient à ce qu’en 2005 il soit possible de « répondre à de simples
questions factuelles dans environ 10 langues ». Ils s’attendaient en outre à ce que, en 2008, il soit
possible de « répondre à des questions amalgamant des relations dans environ 20 langues ».228
3.1.1.1.5 CUEILLETTE D’INFORMATION NON STRUCTURÉE
La majorité de l’information disponible dans le monde est non structurée, c’est-à-dire qu’elle adopte
un format textuel dans des journaux, rapports, catalogues, etc. Un défi immédiat consiste à
augmenter la capacité des ordinateurs à recueillir de ces documents l’information exacte recherchée
par les utilisateurs.
À l’heure actuelle, des outils tels Google et autres aident les gens à effectuer des recherches au sein
d’information non structurée, mais ces moteurs de recherche présentent de graves limitations. À titre
d’exemple, ils n’effectuent que peu de travail syntaxique ou sémantique afin d’aider les utilisateurs à
225
Consultez : http://www.nist.gov/speech/test_beds/mr_proj/.
Consultez : http://www.economist.com/displaystory.cfm?story_id=3127462.
227
Consultez : http://www.elsnet.org/dox/rm-eisele-v2.pdf.
228
Consultez : http://elsnet.dfki.de/tableview.php?version=enabler.
226
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trouver des documents correspondant à leurs besoins, bien que ces documents ne contiennent pas
exactement la formulation retrouvée dans la requête de l’utilisateur (par ex., le mot « voiture » a été
utilisé dans le texte plutôt que le mot « automobile » choisi par l’utilisateur dans sa requête).
Ces nouveaux outils devraient aussi être en mesure de distinguer les différents types de document.
Les moteurs de recherche principaux d’aujourd’hui retournent une liste de résultats. Dans nombre de
cas, un type de document domine les résultats et, lorsque l’utilisateur s’avise de rechercher un autre
type de document, la recherche échouera simplement. Voici des exemples de types de document
importants : pages de magasinage, pages de métamagasinage, critiques de produits/services/sociétés,
groupes de discussion et articles scientifiques. Un moteur de recherche capable de distinguer entre
ces types de document pourra plus facilement diriger l’utilisateur vers l’information désirée.
Les moteurs de recherche futurs devraient aussi être en mesure de comprendre le langage commun
étant donné que, de plus en plus, les échanges d’information officieux (information échangée et
produite dans le cadre de sessions de clavardage, sur des blogues, des groupes de discussion et dans
des courriels) font leur apparition sur le Web. Ces échanges sont caractérisés par divers phénomènes,
y compris les expressions non syntaxiques, les abréviations inédites (par ex., « MDR »), les
expressions non lexicales (par ex., les binettes, telles :-) ), les fautes d’orthographe, l’emploi
négligent de la syntaxe, les citations, les références et les condensés à la dérive. L’analyse de ces
messages exige des outils particuliers.229
Le marché des moteurs de recherche représente l’un des secteurs d’entreprise parmi les plus
importants de la gestion du contenu; des produits plus intelligents permettront d’augmenter le retour
du capital investi des techniques de publicité payantes (ou par mot clé). Il capte en outre l’attention
de sociétés américaines dotées de moyens importants, tels Microsoft, Yahoo, Google, IBM ou
Amazon.
3.1.1.1.6 ANALYTIQUE TEXTUELLE
Le forage de données est une technique de plus en plus utile. À titre d’exemple, les outils de forage
de données peuvent aider une société à identifier ses clients et produits les plus profitables, les
produits achetés par qui et quand, etc. L’adaptation des techniques de forage de données aux données
non structurées représente une tendance prometteuse. Par exemple : les outils de forage de données
ou l’analytique textuelle peuvent être utilisés pour découvrir de quoi se plaignent une certaine
catégorie de clients lorsqu’ils contactent le centre d’appels d’une société.
Certaines mises en œuvre de forage textuel ou d’analytique textuelle sont déjà accessibles sur le
marché. À titre d’exemple, les outils de forage textuel WebFountain et Semagix d’IBM permettent
une corrélation croisée des listes structurées de personnes poursuivies pour blanchiment d’argent à
l’aide d’information non structurée provenant du Web. « Si une transaction douteuse est mise à jour
et que l’analyse Web trouve une relation entre la personne qui tente d’y procéder et une personne
figurant sur la liste, elle hissera un drapeau rouge. »230 D’autres produits, tels Attensity, forent les
commentaires de structure libre de clients et de techniciens, les taux de défectuosité de pièces et les
relevés d’entretien, afin d’aider les fabricants d’automobile à repérer les problèmes plus tôt qu’ils ne
seraient en mesure de le faire en ne se fiant que sur des données structurées.
Forrester prévoit que les ventes de veille économique, catégorie dans laquelle se retrouvent les
logiciels d’analytique textuelle, atteindront 2 milliards de dollars en 2004 et connaîtront une
229
Un compréhension plus approfondie du langage courant aiderait en outre à la création d’autres applications, tels les
systèmes de questions et réponses ou de dialogue.
230
Consultez : http://www.economist.com/displaystory.cfm?story_id=2724407.
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croissance annuelle de 8,5 % jusqu’en 2007. « Si les nouvelles astuces comme l’analytique
prévisionnelle et l’analyse de données non structurées prend prise, selon The Economist, ces chiffres
pourraient s’avérer une prévision modérée. »
3.1.1.1.7 GÉNÉRATEURS TEXTUELS
Le but des systèmes de génération textuelle est la production automatique de textes en langage
naturel cohérents, précis et pertinents. Tous les organismes ont besoin de créer et de mettre à jour du
contenu destiné à informer leurs clients, partenaires et autres. La production d’un tel contenu
représente une activité très coûteuse. Dans certains cas, bien que les fonds soient disponibles, il
demeure impossible aux rédacteurs humains de travailler assez rapidement pour créer et mettre à jour
toute l’information exigée par les lecteurs.
Il n’existe que très peu de systèmes de génération textuelle sur le marché en ce moment. Ils sont
utilisés pour recueillir des chiffres retrouvés dans des textes relativement simples, pour produire des
résumés de documents existants ou pour générer des descriptions de produit correspondant aux
préférences d’un utilisateur. Le défi, au cours des années qui viennent, sera la production
automatique de contenu de plus en plus complexe.
3.1.1.2 Ressources
3.1.1.2.1 TERMINOLOGIES MULTILINGUES
Afin de mettre au point des outils utiles à des domaines particuliers, la recherche et l’industrie ont
besoin de collections de vocabulaire annotées relatives à ces domaines et à leurs activités
particulières. Chaque terminologie devrait renfermer une très grande proportion de termes employés
dans un domaine donné. Afin de permettre la production d’outils de langues croisées, il importe de
mettre l’accent premier sur la production de terminologies bilingues ou multilingues.
3.1.1.2.2 ONTOLOGIES
« Les ontologies désignent les spécifications officielles de conceptualisation partagée, représentant
les concepts et leurs relations pertinentes à un domaine donné du discours. »231 Les ontologies
joueront un rôle clé dans l’élaboration d’un Web sémantique. À titre d’exemple, nous aurons besoin
d’ontologies afin d’enseigner aux moteurs de recherche que les gens à la recherche de « vases Ming »
sont en réalité à la recherche d’une sorte d’objet de décoration fait d’un matériau appelé porcelaine,
dans un pays appelé la Chine, datant de la période située entre 1368 et 1644.
3.1.1.2.3 CORPUS ANNOTÉS PARALLÈLES
Les méthodes par corpus offrent de grandes promesses à certains secteurs, tels la traduction
automatique et autres. Cela signifie que les sociétés canadiennes pourraient disposer d’une avance si
elles avaient un meilleur accès à un corpus bilingue de qualité supérieure. Le problème réside dans le
fait qu’il n’en existe que très peu. Le plus vaste est la mémoire de traduction du Bureau de la
traduction du Canada. Cependant, une pléthore d’information multilingue (par ex., manuels de
l’utilisateur, spécifications de produit, communiqués de presse de société) est là, sur le Web, en
attente d’être recueillie, alignée et rendue accessible.
3.1.1.2.4 CORPUS ÉCRITS
« Les corpus écrits offrent un spectre de ressources de traitement linguistique, allant du matériel brut
des corpus eux-mêmes aux composants finis, tels les grammaires et lexiques informatiques. Entre ces
231
Consultez : http://ontoweb-lt.dfki.de/.
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deux extrêmes, on retrouve les ressources intermédiaires, telles les corpus annotés (aussi appelés
corpus étiquetés et dans lesquels les mots sont étiquetés avec des portions de balises de la parole et
autre information). »232 De nombreux corpus existants offrent un niveau d’étiquetage minimal. Les
autres corpus de qualité supérieure sont difficiles d’accès. Un objectif pertinent serait de créer et
coder les corpus écrits selon des normes internationales et de s’assurer qu’il est facile aux joueurs
canadiens d’y accéder.
3.1.1.3 Outils
3.1.1.3.1 OUTILS D’ACQUISITION ET DE MAINTENANCE DES ONTOLOGIES
L’élaboration et la maintenance des ontologies représentent un processus fastidieux et coûteux. Il
serait possible de construire des outils permettant d’effectuer ces tâches de façon semi-automatique.
« L’automatisation et l’utilisation (balisage de connaissances, chargement ontologique) du
développement ontologique (apprentissage ontologique) peuvent être mises en œuvre à l’aide d’une
combinaison d’approches relatives à l’analyse linguistique et l’apprentissage automatique du forage
textuel. »
3.1.1.3.2 OUTILS D’ACQUISITION ET DE MAINTENANCE DES TERMINOLOGIES
Une fois de plus, l’élaboration et la maintenance des terminologies représentent un processus
fastidieux et coûteux. Il serait possible de construire des outils permettant d’effectuer ces tâches de
façon semi-automatique. Une stratégie intéressante consisterait dans la création d’outils qui viennent
en aide aux profanes dans l’enrichissement de terminologies (en suivant la stratégie de source libre
qui a si bien fonctionné dans le monde du logiciel).
3.1.1.3.3 MOTEUR DE RECHERCHE DE CORPUS ALIGNÉ
Une fois de plus, les méthodes par corpus sont très prometteuses. Cela signifie que les chercheurs et
les sociétés œuvrant dans le développement d’applications de traduction automatique, de moteurs de
recherche en langues croisées, d’assistants à la traduction, et ainsi de suite, pourraient bénéficier de
l’accès à un corpus aligné. Un moteur de recherche de corpus alignés consisterait en une araignée qui
effectuerait une recherche au sein de pages Web provenant d’un fournisseur d’information et qui
tenterait d’aligner les pages avec leur contrepartie en différentes langues. Une portion d’indexation et
de cueillette rendrait ces corpus accessibles aux chercheurs et aux sociétés technologiques.
3.1.2 FORMATION LINGUISTIQUE233
3.1.2.1 Les besoins des étudiants des langues
Les données de l’étude Nouvelles perspectives canadiennes de Patrimoine canadien et de Statistiques
Canada illustrent que les étudiants des institutions de formation linguistique ont plusieurs raisons
principales pour apprendre une langue, qui diffèrent selon leur statut d’étranger (c.-à-d. étudiants
étrangers) ou de résident canadien.234 Parmi les étudiants étrangers, 40 % étaient intéressés à
améliorer leurs compétences linguistiques dans un but de scolarisation, 22 % dans un but
professionnel et 15 % dans un but de développement personnel. Parmi les étudiants nationaux des
232
Consultez : http://cslu.cse.ogi.edu/HLTsurvey/ch12node4.html.
Cette section est tirée de : Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Rapport du
sous-comité de la formation linguistique pour la carte routière technologique de l’AILIA (mars 2005), section « Définition
des besoins »; la section comprend aussi le formulaire Étapes, sous format chiffrier, associé avec le document ci-haut
mentionné.
234
http://www.canadianheritage.gc.ca/progs/lo-ol/perspectives/francais/profil/index.html.
233
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institutions de formation linguistique, 21 % ont mentionné le soutien gouvernemental ou d’autres
employeurs du secteur public comme raison première de leur apprentissage linguistique, 18,3 % ont
mentionné des raisons professionnelles, 17 % la préparation aux études, 15 % le parrainage d’une
société privée canadienne et 13 % étaient des résidents permanents étudiant dans un but
d’établissement. L’étude Perspectives, effectuée en 1998, ne tenait pas compte, comme nous le
faisons ici, de la formation linguistique technologique. Cependant, à partir de ses conclusions, nous
pouvons poursuivre avec l’hypothèse qu’il existe quatre volets principaux de formation linguistique
dans un but particulier :
a) Formation linguistique dans un but de scolarisation – Il existe un bassin particulier d’étudiants
des langues dont le but est l’admission à un programme collégial ou universitaire, où il existe un
niveau de compétence requis pour certains cours généraux et particuliers. Ce groupe peut être
composé d’étudiants étrangers (de tous âges), d’immigrants ou d’étudiants de langues du système
d’éducation national. Il est généralement convenu au sein de la communauté de l’éducation que
certaines compétences sont nécessaires à la réussite dans un environnement d’enseignement.235
b) Formation linguistique dans un but professionnel – Étant donné la nature hautement particulière
de la langue au sein de certaines industries, des compétences en matière de langue et de
vocabulaire sont nécessaires pour obtenir de bons résultats. Les exemples de cet état de choses
sont aussi variés que le marché de l’emploi, mais ils comprennent le secteur des soins de la santé,
de l’ingénierie et des technologies de l’information. À des niveaux de langue inférieurs, on
désignerait en outre ce volet comme littératie du travail pour les étudiants de langues; elle est en
outre souvent désignée, lorsque la langue est l’anglais, comme ESP (English for Specific Purposes
– anglais pour des fins précises).
c) Formation linguistique dans un but d’établissement – Bien qu’il existe un certain chevauchement
avec d’autres volets, notamment celles de la formation liée à l’emploi, ce volet répond
généralement aux besoins linguistiques au niveau de la simple survie; elle s’adresse spécialement
aux nouveaux immigrants, avec un aspect, quoique moindre, touchant leurs dépendants.
L’alphabétisation serait aussi incluse dans ce volet.
d) Formation linguistique dans un but de développement personnel – Étant donné la connexion
importante entre la connaissance d’une culture et la connaissance de sa langue, il existe une forte
demande pour une formation linguistique en tant qu’expérimentation de la culture d’un hôte. Nous
retrouvons ici un chevauchement entre les volets liés à la scolarisation et à l’emploi; cependant,
un pourcentage significatif de ces étudiants est plus intéressé à la langue dans un but
d’expériences de développement personnel, telles les voyages, le divertissement et la
conscientisation culturelle. Ce groupe se compose principalement d’étudiants étrangers et ses
membres peuvent désormais se compter dès l’âge de six ou sept ans.
3.1.2.2 Prestation linguistique
Il existe quatre principales catégories de prestation de formation linguistique, soit :
a) Évaluation – La première étape de l’expérience de tout étudiant d’une langue est l’évaluation de
son niveau ou de ses compétences. Cette étape peut être davantage subdivisée par l’évaluation
initiale et l’évaluation continue; cependant, pour les fins de ce rapport, nous ne soulignerons pas
cette distinction. Les fournisseurs concernés par le développement de l’évaluation comprennent
notamment les institutions publiques et privées, les groupes de coordination nationaux sans but
lucratif et les éditeurs de matériel didactique.
235
http://www.cael.ca/taker/whatis.shtml.
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b) Institution – Cette catégorie comprend les fournisseurs d’avant-plan de formation linguistique, en
salle de classe sous le format traditionnel ou, de plus en plus, à distance. Les intervenants
comprennent donc les écoles linguistiques privées, les programmes linguistiques des collèges et
universités, les écoles et les cours en ligne, ainsi que les programmes CLIC parrainés par le
gouvernement, qui mettent l’accent sur les besoins en matière de formation linguistique des
nouveaux Canadiens.
c) Matériel didactique – Cette catégorie peut comprendre l’offre de matériel didactique destiné à la
formation linguistique traditionnelle ou autodidacte. Il existe un vaste éventail de fournisseurs
développant du matériel didactique, y compris les maisons d’édition, les programmes
gouvernementaux, les fournisseurs institutionnels privés et publics, les sociétés de didacticiels, les
sites Web éducatifs et les cours et écoles en ligne.
d) Développement professionnel – Ce segment met l’accent sur la formation et, dans certains cas,
l’octroi de certification aux enseignants et concepteurs de programmes d’études. Les organismes
concernés par ce segment comprennent les institutions publiques et privées pouvant former les
enseignants des langues, les cours et écoles en ligne, ainsi que les organismes de certification sans
but lucratif qui imposent le respect des normes en matière de formation des enseignants.
3.1.2.3 Compétences particulières
Malgré le chevauchement important entre les différents volets de formation et les catégories de
prestation, cette discussion part de l’hypothèse qu’il existe seize segments distincts de besoins
particuliers au sein du sous-secteur de la formation linguistique :
a) Évaluation de la formation linguistique dans un but de scolarisation
b) Évaluation de la formation linguistique dans un but professionnel
c) Évaluation de la formation linguistique dans un but d’établissement
d) Évaluation de la formation linguistique dans un but de développement personnel
e) Institutions pour les étudiants des langues dans le milieu de l’éducation
f) Institutions pour les étudiants des langues à la recherche d’un emploi
g) Institutions de formation linguistique dans un but d’établissement
h) Institutions de formation linguistique dans un but de développement personnel
i) Fourniture de matériel didactique pour la formation linguistique dans le milieu de l’éducation
j) Fourniture de matériel didactique pour la formation linguistique liée à l’emploi
k) Fourniture de matériel didactique pour la formation linguistique liée à l’établissement
l) Fourniture de matériel didactique pour la formation linguistique dans un but de développement
personnel
m) Développement professionnel pour les enseignants des langues du milieu de l’éducation
n) Développement professionnel pour les enseignants des langues, formation liée à l’emploi
o) Développement professionnel pour les enseignants des langues, formation liée à l’établissement
p) Développement professionnel pour les enseignants des langues, formation dans un but de
développement personnel
Le Tableau 23 illustre un ensemble de solutions technologiques de formation linguistique offrant le
meilleur potentiel aux fournisseurs de formation linguistique canadiens et s’insérant bien dans un
cadre canadien existant ou futur. Chaque solution est associée à un ou à plusieurs des seize segments
énumérés ci-dessus. Certains modèles du tableau ont connu d’excellentes réussites mais se trouvaient
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dans des segments de l’industrie où le marché pour ces types de produits était déjà très mature et qui,
cela étant, dressaient un obstacle important à l’entrée de nouveaux arrivants. Leur exclusion de la
discussion plus approfondie ne veut en aucun cas supposer un manque de perspective, mais ne fait
que suggérer une application plus difficile à une communauté locale déjà aux prises avec le
développement et l’adaptation de la technologie.
Les modèles d’application sont conçus pour le but développement, de sorte qu’une étude attentive des
modèles devrait révéler une quantité de perspectives pour les développeurs potentiels des
technologies de formation linguistique. Les sections suivantes se consacrent à l’identification des
obstacles aux modèles appliqués et à l’étude des façons de les surmonter. Si nous convenons que le
Canada occupe effectivement une position inférieure à celle qui devrait lui revenir, il sera convenu
que les raisons de ce positionnement ne sont pas causées par un manque de créativité ou
d’ingéniosité des organismes canadiens, mais qu’elles le sont plutôt par des obstacles structurels
sous-jacents qui pourraient être surmontés si le Canada réalisait son potentiel et jouait un rôle de
direction dans la formation linguistique.
Type de
logiciel
Logiciel
Site Web offrant des plans
de cours aux enseignants
Ressource
et des activités pour les
élèves
Échantillon d’organismes
ESL Café (États-Unis),
ManyThings.org (Japon), E-AprenderIngles.com (Espagne),
EnglishSpanishLink.com (Espagne),
Inglesnet.com (Argentine),
EnglishPage.com, 1-language.com
Site Web par abonnement
offrant aux enseignants du Learnpremium (Royaume-Uni), ESOL
Ressource matériel didactique
Online (gratuit) (Nouvelle-Zélande)
conforme à un programme
d’études national
Accès aux médias pour
Ressource diffuser de l’information
relative à la formation
EducationGuardian (Royaume-Uni),
BBC World Service Learning English
(Royaume-Uni)
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Ces sites de ressources
disposent d’une excellente
j,l,m,n,o,p
diffusion et font
d’excellents partenaires
L’intégration aux normes
nationales représente un
outil de ventes
d’importance
m,n,o,p
Les organismes des médias
peuvent devenir
d’excellents partenaires
pour les fournisseurs de
contenu
i, j, k, l
Nombreuses perspectives
de partenariat pour les
fournisseurs de contenu de
formation linguistique
Mise à profit de l’accès
studyabroad.com (États-Unis),
aux étudiants afin de
Répertoires sur Internet
edufind.com (Royaume-Uni), Edge
des cours à l’étranger pour Interactive (Canada), Princeton Review développer des outils
Ressource
commerciaux pour les
les étudiants nationaux et (États-Unis), Petersons.com (Étatsorganismes de formation
étrangers
Unis), ESLDirectory.com (États-Unis)
linguistique
Des ressources en ligne
Bibliothèques de
gratuites peuvent générer
documentation en ligne
thefreelibrary.com (États-Unis),
des revenus de publicité et
Ressource avec liens vocabulaires
FreeBooksToRead.com (États-Unis)
créer de nouvelles sources
individuels et/ou
de revenus
modélisation de la parole
L’information portant sur
Référentiels d’information
l’industrie, et non
en ligne sur l’industrie de
seulement le contenu de
Ressource la formation linguistique, Eduventures (États-Unis)
formation, peut représenter
avec services de
une valeur ajoutée
consultation
Réseaux Internet
mondiaux pour encourager eTandem (États-Unis), epals.com
Ressource
(États-Unis)
le partenariat entre
étudiants
e,h
i,l
316
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Type de
logiciel
Logiciel
Échantillon d’organismes
Ressources pédagogiques
normalisées pour aider les Classroom Connect (États-Unis)
Ressource
enseignants à utiliser la
technologie
Dictionnaires multilingues
sur cellulaire ou ANP pour Ectaco Talking Dictionaries (ÉtatsRessource
Unis)
la traduction et la
formation linguistique
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Relier les normes
nationales au
développement
m,n,o,p
professionnel entraîne une
large demande chez les
enseignants
Application de contenu
simple aux logiciels de
technologie mobile
évoluée
Sites de ressources par
abonnement s’adressant
Ressource
expressément aux
enseignants d’ALS
Le contenu correctement
présenté aux enseignants
English-To-Go.com (Nouvelle-Zélande)
représente une valeur
commerciale
Ressource Dictionnaires en ligne
WordNet (États-Unis), Dictionary.com
(États-Unis), Word2Word.com (ÉtatsUnis), LookWayUp.com (Canada),
AllWords.com (Royaume-Uni)
Ressource Dictionnaires interactifs
Longman Interactive English Dictionary
(États-Unis), Oxford Picture Dictionary
(Royaume-Uni), Internet Picture
Dictionary (États-Unis), Lingo-Direct,
Wiz-Com
Site Web
d’accompagnement aux
documents textuels/Sites
Ressource
d’enrichissement de
texte/Soutien didactique en
ligne
Thill, Pearson Instructor’s Asset (ÉtatsUnis), MyCompLab (États-Unis),
soutien didactique en ligne d’ALS de
l’université Athabaska (Canada)
Outil
Rosetta Stone (États-Unis), Tell Me
More (États-Unis), SEER (Costa Rica),
Logiciels de formation
linguistique en ligne ou sur The Language Solution (États-Unis),
ESL Renegades (États-Unis), EuroTalk
CD
(Royaume-Uni), Bit By Bit (Canada)
Outil
Logiciels de scénariosmaquettes avec jeux de
rôle pour enfants
Kar2ouche (Royaume-Uni)
L’exposition élevée à des
ressources offrant des
fonctions populaires crée
des perspectives de
stratégie de marque
Les versions canadiennes
ne font pas appel aux
technologies et ne sont pas
développées par des
sociétés canadiennes
Il existe d’énormes
perspectives de
complémenter les
programmes dotés de peu
d’outils ou de ressources
technologiques dans ce
domaine
L’intégration de
programmes d’études
accessibles dans ces outils
est rarement utilisée par
les organismes de
formation
Les outils intégrés aux
normes existantes
disposent d’une qualité
marchande élevée
i,j,k,l
m,n,o,p
i,j,k,l
i,j,k,l
i,l
a,d,i,j,l
a,i,l
317
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Type de
logiciel
Outil
Outil
Outil
Logiciel
Cours d’anglais en ligne
par abonnement
Échantillon d’organismes
Linguaphone (Royaume-Uni), SelfAccess.com (États-Unis),
EnglishPractice.com (Canada),
EnglishTown (États-Unis),
InglesHoy.com (Espagne), ESL
Connection (Canada),
LetsLearnEnglish.co.uk (RoyaumeUni), TheEnglishTeacher.com (ÉtatsUnis), Parlo.com (États-Unis),
LearnPlus.com (Royaume-Uni),
EnglishPro.com (Royaume-Uni),
ESLAtHome (États-Unis),
TheEnglishTutor.com (Canada),
EnglishTeleCampus.com (Canada),
Brainmass (États-Unis)
Pronunciation Power (Canada),
TenseBuster (États-Unis), BetterAccent
(États-Unis), Speak Fluent American
English (États-Unis), Eyespeak
(Nouvelle-Zélande), American
Logiciels de
développement d’aptitudes SpeechSounds (États-Unis), Connected
Speech (Australia), ClearSpeech Works
(par ex., prononciation,
(États-Unis), English In a Flash (Étatsécoute), en ligne ou sur
Unis), Reader Rabbit (États-Unis),
CD
Gerry’s Vocabulary Teacher (RoyaumeUni), Words Around Me (États-Unis),
VoiceBooks (France), DoNihongo
(Japon)
Kutoka (Canada), Who Is Oscar Lake,
MindGame/Mindlines (Hong Kong)
Tetris (Royaume-Uni), The Lost Secret
(États-Unis), Let’s Go (États-Unis),
Logiciels de formation
Jump Start (États-Unis), English
linguistique par le jeu, sur Adventures (Israël), Muzzy (RoyaumeCD
Uni), Ace Detective (États-Unis),
Carmen Santiago Word Detective
(États-Unis), Phonomena (RoyaumeUni)
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Il existe de nombreuses
perspectives pour les
partenariats en matière de
création de programmes
mixtes (c.-à-d. à distance
et traditionnels)
a,b,d,e,h,i
,l
Les sociétés canadiennes
accompagnées de
partenaires de distribution
importants (Pronunciation
Power) peuvent connaître
un très grand succès
d,i,j,k,l
Le modèle d’affaires
canadien (Kutoka) obtient
l’adhésion en développant
du contenu pour les tierces
parties avant de se lancer
seul.
a,d,i,k,l
Outil
Dictionnaires de voyages
pour l’iPod
Talking Panda iLingo pour l’iPod
(États-Unis)
Utilisation de contenu
simple pour les appareils
mobiles
k,l
Outil
Systèmes de formation
linguistique avec outils
multimédias (vidéo,
enregistrement, essais
interactifs)
ELLIS (États-Unis), English
Discoveries (Israël), BBC English
(Royaume-Uni), First English (ÉtatsUnis), English For Success (États-Unis),
Longman English Interactive (ÉtatsUnis), English Tutor (Canada), African
Voices (Afrique du Sud)
Les institutions
canadiennes font
généralement appel à des
outils développés à
l’extérieur du Canada et
sans contenu canadien
a,d,i,j,k,l
Outil
Tactical Language Application (Armée
Milieux immersifs pour la des États-Unis), English Taxi
formation linguistique liée (Royaume-Uni/Chine), Froguts (Étatsà une fonction particulière Unis), Brainarium (Allemagne)
Perspective pour des
projets de développement
destinés à des marchés
particuliers et à des
activités particulières
j,k,l
318
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Type de
logiciel
Outil
Outil
Outil
Outil
Outil
Outil
Outil
Logiciel
Outils en ligne
d’évaluation et
d’enrichissement du
vocabulaire
Outils de formation
linguistique installés sur
dispositifs de poche
Outil de formation
linguistique en ligne
reposant sur l’interaction
entre les élèves et entre
l’élève et l’enseignant
Échantillon d’organismes
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Lextutor (Canada)
Possibilité de recherche
accessible pour la licence
commerciale
a,d,i,l
Cartes mémoire électroniques
LingVoSoft (Pocket PC/Téléphone
mobile)
Il existe des perspectives
de distribution de ce type
de produit au Canada
k,l
LLEARN (Canada)
Illustration de la valeur des
partenariats publics privés
a,i,m
En dépit des besoins
linguistiques du Canada, il
existe peu de systèmes de
g,h,k,l
diffusion intégrés de
formation linguistique
Formation linguistique
normalisée pour les
Programmes de formation Programme de formation à domicile du immigrants canadiens – le b,c,f,g,j,k
CLIC
potentiel de distribution de
à domicile accrédités
tels programmes n’a pas
été réalisé
TOEFL ITP Tools (États-Unis), Pass
Il n’existe aucun outil
FCE/CAE (Royaume-Uni), Test
Mountain (États-Unis), Alexis Online commercial de préparation
Outils d’exercices
en ligne pour les examens
a,d,i,l
pratiques en ligne pour les (États-Unis), TOEFL Mentor (ÉtatsUnis), Grand Slam TOEFL (Canada),
canadiens (CAEL,
évaluations normalisées
Cambridge FCE Prep (Royaume-Uni), ENCLC, CanTest)
Pass First Certificate (Suisse)
Les citoyens globaux
apprécient la possibilité
Logiciels interactifs axés Issues in English (Australie), Opinion d’apprendre l’anglais à
l
sur des sujets d’actualité Zone (Finlande)
l’aide d’un discours
intellectuel
Formation linguistique par Look Ahead (Royaume-Uni), VOA
télévision/radio avec
New Dynamic English (États-Unis),
utilisation de manuels
Eigo de Shara Naito (Japon)
didactiques
Outil
Manuels didactiques
électroniques
Understanding & Using English
Grammar Interactive (États-Unis), Side
By Side (États-Unis), Focus on
Grammar (États-Unis), Interchange
(Royaume-Uni), Grammar In Use
(Royaume-Uni)
Outil
Outils d’évaluation
linguistique informatisés
autonomes
Longman English Assessment (ÉtatsUnis), Outil d’évaluation en ligne de
l’université Athabasca (Canada)
Outil
Formation linguistique
spécialisée en ligne
Let’s Do Business (Irlande)
Les organismes de
formation établis et dotés
d’un budget limité sont
lents à adopter les
nouvelles méthodes
d’enseignement
En général, ces outils ne
sont pas utilisés ni intégrés
dans plusieurs organismes
de formation
Un outil générateur de
revenu réussi peut être mis
au point à l’aide de
ressources limitées
d,i,l
a,d
b,f,j
319
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Type de
logiciel
Logiciel
Échantillon d’organismes
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Outils accessibles pour
l’élaboration de produits à
l
l’aide de ressources
limitées
Outil
Utilisation de gratuiciels VocProf (Allemagne), PureVoice
ou de partagiciels pour un (États-Unis)
mode de licence
Outil
Logiciels de
communication d’affaires
Business Territory (Finlande), English
Task Force (Royaume-Uni), Le
Français Des Affaires (Royaume-Uni)
L’expertise canadienne des
cultures croisées est sousutilisée dans ce secteur
j
Outil
Logiciels de formation
linguistique particuliers à
une industrie
Smooth Operator (Irlande), The
Hotelier (Israël), Tick-Tack (RoyaumeUni), Second Language Café (Bank of
Canada), Hospitality English (ÉtatsUnis), The Factory Mystery (ÉtatsUnis)
Les solutions de formation
linguistiques de ce secteur
ont tendance à éviter les
technologies
b,j
Outil
Démontre l’importance de
Évaluation technohabilitée CELBAN Online Assessment (Canada), faire correspondre les
besoins linguistiques aux
pour la certification à
TOWES (Canada)
besoins en matière
l’emploi
d’emploi
b
Les applications d’école
virtuelle bien structurées
Applications pour les
DLI Virtual School (États-Unis), Explio peuvent faire l’objet d’une
écoles de formation
a,d,e,h,i,l
(Belgium), EnglishBaby.com (Étatslicence pour une
App./Plat.
linguistique en ligne
Unis)
intégration de la marque
personnalisée
des entités d’enseignement
et d’affaires
Les partenariats en matière
Can 8 Virtual Lab (Canada),
de ressource peuvent
Linguatronics Genesis (États-Unis),
accéder à des applications
Laboratoires linguistiques Sanako Lounge (Finlande), Media
a,c,d,I,k,l
App./Plat.
de plus haut niveau et ainsi
numériques virtuels
Master (États-Unis), Centra Symposium
profiter d’économies
(États-Unis)
d’échelle
Ressources de
perfectionnement
App./Plat. professionnel en ligne
destinées aux enseignants
et gestionnaires
eSchool Online (États-Unis)
Logiciels d’analyse de la
App./Plat. parole et de rétroaction sur Sensory Inc. (États-Unis)
appareils mobiles
App./Plat.
Systèmes d’évaluation en
ligne conformes aux
normes nationales
App./Plat.
Applications de formation
linguistique en ligne par
Pocket Eijiro (Japon)
abonnement pour les
appareils mobiles
Dialang (États-Unis)
Illustration du potentiel
commercial d’une
m,n,o,p
« éducation permanente »
conforme aux normes pour
les enseignants des langues
Perspectives de
partenariats dans des
marchés particuliers pour
d,l
la distribution et la
formation mixte
La capacité de
rationalisation des
exigences en matière
a,b,c,d
d’évaluation et
d’admission aide à
défragmenter l’industrie
Il existe des perspectives
de partenariats en matière
de contenu enrichi pour
g,h,k,l
des secteurs particuliers de
marchés en développement
320
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Type de
logiciel
Logiciel
App./Plat.
Applications de synthèse
de la parole en texte
App./Plat.
Applications de création
d’évaluations
App./Plat.
App./Plat.
App./Plat.
App./Plat.
Cours TESL en ligne
Leçons/perspectives pour Secteur
les organismes canadiens industriel
Il existe de nombreuses
DirectXtras (États-Unis), Lucent (États- applications pouvant être
i,l
intégrées à faible coût à de
Unis), Elan (Union européenne)
nouveaux produits
Hot Potatoes, Respondus (États-Unis), Potentiel de
développement pour des
QuestionMark (États-Unis), GapKit
applications d’évaluation
(Royaume-Uni), Test Creator (Étatsa,b,c,d
linguistique
Unis), TexToys (Royaume-Uni),
Pearson Online Test Generation (États- technohabilitée, maison ou
à l’échelle du marché
Unis), Language Coach (Australie)
Échantillon d’organismes
globaltesol.com (Canada),
onlinelearning.net (États-Unis),
teflonline.com, englishworld.ca
(Canada), teachenglish.co.uk
(Royaume-Uni), Univ. of Birmingham
(Royaume-Uni)
Blackboard (États-Unis), WebCT
Outils de création de
didacticiels et systèmes de (États-Unis), Element K (États-Unis),
Intralearn (États-Unis)
gestion de la formation
Applications de
développement d’aptitudes
mises au point selon les
normes nationales
Systèmes de gestion de
l’évaluation et de
l’avancement mis au point
selon les normes
nationales
Academy of Reading (Canada),
Earobics (États-Unis)
Compass Learning Odyssey (ÉtatsUnis)
Ce secteur reconnaît la
valeur des partenariats de
secteurs croisés
En général, ces
applications sont sousutilisées dans la formation
linguistique canadienne et
aucune application ne
domine le marché de la
formation linguistique
La force des produits créés
selon les nombres en
matière de ventes au
secteur public
Ce modèle n’est pas utilisé
par le secteur de la
formation linguistique
m,n,o,p
a,i
a,i,m
Tableau 23. Sommaire des technologies de formation linguistique.
Il vaut certes la peine de remarquer que certains organismes, voire certains produits, tentent de
répondre à des besoins de plus de la moitié des segments particuliers, tandis que d’autres se
consacrent davantage à un ou deux segments. Bien que cette compartimentation rigoureuse simplifie
à outrance l’interaction complexe entre ces disciplines, une telle catégorisation constitue un excellent
outil dans la reconnaissance des segments actuellement mal desservis par les produits
technologiques. En appliquant cette liste aux modèles soulignés à la section Étapes, les développeurs
potentiels seront en mesure d’identifier les segments offrant les meilleures perspectives. Qui plus est,
cette structure permet de clarifier les objectifs d’un tiers ou d’un utilisateur final souhaitant
comprendre l’industrie, ainsi qu’aider cet observateur à comprendre comment interagir avec elle.
3.1.2.4 Secteurs mal desservis
Les secteurs nous semblant mal desservis par les technologies sont les suivants :
a) Évaluation de la formation linguistique dans un but professionnel
b) Évaluation de la formation linguistique dans un but d’établissement
c) Institutions de formation linguistique dans un but d’établissement
321
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
d) Fourniture de matériel didactique pour la formation linguistique liée à l’établissement
e) Développement professionnel pour les enseignants des langues, formation liée à l’emploi
f) Développement professionnel pour les enseignants des langues, formation liée à l’établissement
Il importe de comprendre que ces segments ne sont pas nécessairement mal desservis en général,
mais simplement mal desservis par les solutions technologiques. Cela étant, il s’agirait d’une
coïncidence hautement improbable que, au Canada à tout le moins, la majorité de ces segments
particuliers sont principalement desservis par le secteur public subventionné et que les utilisateurs
finals de la formation linguistique dans un but professionnel ou d’établissement soient défavorisés
sur le plan économique comparativement aux étudiants de langues dans un but de scolarisation ou de
développement personnel. Les données démographiques tendent à suggérer que ces secteurs sont
seulement appelés à croître; il semble sensé de croire que les solutions technologiques seront en
mesure de permettre les économies d’échelles nécessaires à cette croissance. Le défi de la mise au
point de telles solutions réside dans le besoin de trouver une façon pour que les fournisseurs de
solutions découvrent un aspect positif relatif à leurs bénéfices par rapport aux coûts.
3.1.3 TRAITEMENT DE LA PAROLE236
Le Tableau 24 résume les technologies pertinentes couvertes par le spectre du traitement de la parole,
regroupées en leurs classes principales.
Catégorie
Technologie
Reconnaissance de la parole intégrée
Reconnaissance de la parole dépendante du locuteur
Reconnaissance de la parole indépendante du locuteur
Reconnaissance de la parole de vaste vocabulaire
Reconnaissance de la
« Reconnaissance de la parole en environnement bruyant »
parole
Extraction de l’information (forage sonore)
Repérage thématique
Analyse des aptitudes de la parole
« Lecture sur les lèvres » afin d’améliorer la précision de la
reconnaissance automatique de la parole
Synthèse de la parole en Synthèse de la parole
texte
Concaténation de la parole
Identification du locuteur
Biométrie vocale
Vérification de l’identité du locuteur
Détecteur de mensonges
« Classification sonore (silence/bruit/musique/parole) »
Traitement des signaux
Compression de la parole
Génération du langage naturel
Traitement du langage
Génération du langage
naturel
Agents conversationnels
236
La présente section est tirée du chiffrier Aperçu du traitement de la parole, préparé par Ted Hill.
322
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Tableau 24
Le Tableau 25 énumère les applications ciblées, spécifiant dans quelle mesure ils font appel aux
principales catégories de technologie.
TECHNOLOGIES
Reconnaissa Synthèse de
Traitement
Biométrie Traitement
APPLICATION
nce de la la parole en
du langage
vocale
des signaux
parole
naturel
texte
Centres d’appel, portails Web
4
4
3
4
3
Réponse vocale interactive
4
4
3
4
3
Assistance-annuaire
4
3
1
4
3
Composition
d’appels
4
3
1
4
3
sortants
Parole en véhicule
4
4
3
4
2
Évaluation des aptitudes
4
4
2
3
3
Machine à dicter de table
4
3
1
1
3
Commande et contrôle de
4
3
3
3
3
bureau
Nouvelles diffusées par les
4
2
1
2
2
médias
Transcription
4
3
2
3
2
Messagerie unifiée
4
3
3
3
2
Reconnaissance de la parole
4
3
3
3
2
intégrée
Sécurité
3
3
4
3
2
Domotique
4
4
4
4
3
Technologie d’assistance
3
3
2
3
3
Répertoire
/
recherche
4
1
1
4
3
audiovisuels
Traduction de la voix en
4
4
3
4
3
parole
Doublage
3
1
1
4
2
Postproduction
3
1
2
4
3
audionumérique
Sous-titrage codé
4
1
2
4
4
Transcription
4
1
2
4
4
Légende : 1 – sans objet; 2 – pourrait être utilisé; 3 – utilisé modérément; 4 – utilisé
considérablement
Tableau 25
3.1.4 TRADUCTION
323
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.1.4.1 Identification des professionnels
identification des ressources et outils237
utilisant
les
ressources
et
outils,
Cette section tente d’identifier lesquels, parmi les outils mentionnés à la section Catégories
principales des ressources et outils technologiques de la traduction, seront utiles aux personnes
œuvrant dans les différentes professions présentées à la section Présentation générale du secteur de
la traduction. Ces données sont résumées au Tableau 26 et traitées plus en détail ci-dessous.
Traducteur
C
P
P
C
P
P
P
P
P
P
Réviseur
C
I
P
C
I
I
I
I
I
I
Interprète
C
P
I
C
I
I
I
I
I
I
Terminologue
C
I
P
C
I
C
C
I
I
I
Spécialiste de la localisation
C
P
C
C
P
C
I
C
C
P
Postéditeur
C
I
P
C
I
I
I
I
I
C
Spécialiste du doublage/sous-titre
C
I
I
C
I
I
P
P
I
I
Gestionnaire de traduction
I
I
C
P
I
I
I
P
P
I
Enseignant en traduction
C
P
P
C
P
C
C
C
P
C
Rédacteur
technique
ou C
P
P
C
P
P
I
P
I
I
professionnel
Légende : C = (presque) certainement; P = possiblement (selon le type de texte, la combinaison de
langues, les désirs du client, le budget, etc.); I = improbable.
Intergiciel
TA
Localisation
Mémoire de traduction
Concordancier bilingue
Alignement
LC/Préédition
Outils de localisation
Analyse documentaire
Reconnaissance vocale
238
PROFESSIONNELS
Ressources électroniques
OUTILS
P
P
I
P
C
I
I
C
P
P
Tableau 26. Utilisation représentative des ressources et des outils par les professionnels de la
traduction.
3.1.4.1.1 RESSOURCES ÉLECTRONIQUES
Il est presque certain que tous les types de professionnels linguistiques du secteur de la traduction
feront appel à un éventail de ressources électroniques, notamment les banques terminologiques, les
ressources par corpus, ainsi qu’une quantité d’information retrouvée sur le Web, dans le cadre des
recherches effectuées pour leur travail. Les traducteurs, terminologues, spécialistes de la localisation,
du doublage et des sous-titres, ainsi que les rédacteurs, rechercheront des équivalences, des
définitions, de l’information sur l’usage, etc., afin de rédiger leur texte. Les interprètes, qui doivent
travailler « en temps réel », ne peuvent sans doute pas se payer le luxe de ce type de recherche
pendant leur interprétation; cependant, ils effectuent souvent des vérifications et préparent des listes
de mots et des glossaires au préalable afin de pouvoir utiliser ces ressources à cette étape de leur
237
Cette section est tirée de : Lynne Bowker, Rapport du secteur de la traduction : Carte routière technologique,
version préliminaire, Étape 1 (2004), chapitre 3.
238
Étant donné qu’ils sont des développeurs de type de technologie, plutôt que des utilisateurs de la technologie (bien
qu’ils feront sans doute appel à des ressources électroniques dans le cadre du développement de leurs produits), les
chercheurs des technologies linguistiques ne sont pas compris dans la catégorie « Professionnels ».
324
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
travail. Des réviseurs et postéditeurs devront peut-être mener leur propre recherche afin de vérifier ou
de corriger le contenu du texte cible à réviser. Enfin, les enseignants en traduction enseigneront
certainement à leurs étudiants l’utilisation efficace de ressources, telles les banques terminologiques
et les ressources sur le Web.
Les gestionnaires de traduction, en outre responsables de la coordination du projet de traduction
plutôt que de sa traduction en elle-même, ne seront sans doute pas appelés à utiliser ces ressources
directement (c.-à-d. afin de trouver des équivalences); cependant, ils doivent certainement être
conscients de leur existence (par ex., afin d’établir les coûts d’un projet) et ils pourraient indiquer les
ressources à utiliser dans le cadre d’un projet particulier aux traducteurs ou spécialistes de la
localisation. Ils peuvent utiliser des portails Web dans le recrutement de traducteurs pour le travail à
impartir.
Les chercheurs en technologies linguistiques auront peut-être aussi besoin de ressources
électroniques, particulièrement de corpus, afin de développer et de mettre leurs outils à l’épreuve.
3.1.4.1.2 RECONNAISSANCE VOCALE
Nous doutons fort que la majorité des personnes retrouvées dans l’une ou l’autre des professions liées
à la traduction énumérées utilisent largement les technologies de reconnaissance de la parole à
l’heure actuelle, bien que cela puisse être appelé à changer dans le futur, lorsque ces technologies se
seront améliorées. En ce moment, selon le logiciel en question, il est parfois plus long d’éditer un
texte dicté que de simplement saisir le texte dès le départ; cependant, les technologies semblent
s’améliorer rapidement, ce qui les rendra encore plus attrayantes pour les traducteurs.
Les terminologues n’utiliseront sans doute pas la reconnaissance vocale : ne produisant pas de grand
volume de texte, il est probablement tout aussi efficient pour eux de le saisir au clavier. Les « textes »
qu’ils produisent sont des enregistrements de terme, qui contiennent de courts fragments souvent
saisis dans un modèle de document.
Les réviseurs et les postéditeurs ne sont pas des utilisateurs probables de la reconnaissance vocale,
étant donné que, bien qu’il soit possible d’utiliser un outil de reconnaissance vocale pour l’édition
d’un texte, ce processus est plus encombrant qu’une dictée directe et qu’il serait probablement plus
efficient d’utiliser un clavier.
Il est possible que les interprètes soient intéressés aux outils de reconnaissance vocale afin de
produire une transcription de leur travail. En général, le travail des interprètes est saisi au clavier et,
au besoin, transcrit par la suite. L’utilisation de la reconnaissance vocale éliminerait le processus de
transcription.
Les traducteurs et les spécialistes de la localisation seront peut-être aussi intéressés à dicter leur
travail à l’aide de systèmes de reconnaissance vocale. Un certain nombre de traducteurs travaillent en
dictant leur traduction (par ex., sur dictaphone ou fichier .wav) et les font transcrire plus tard.
L’utilisation de la reconnaissance vocale éliminerait le processus de transcription et pourrait
accélérer le processus dans son ensemble.
Étant donné l’intérêt croissant envers les technologies de reconnaissance vocale, certains enseignants
en traduction peuvent inclure de tels cours à leur programme (par ex., les étudiants au baccalauréat
en traduction de l’Université d’Ottawa étudient les technologies de reconnaissance vocale).
Les contraintes des spécialistes du doublage et du sous-titrage (par ex., le besoin d’équipement
hautement spécialisé, la synchronisation) sont telles que ces professionnels sont des utilisateurs
improbables des technologies de reconnaissance vocale.
Les gestionnaires de traduction ne produisent pas de texte eux-mêmes; ainsi, les systèmes de dictée
325
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
leur seront d’une utilité limitée (bien qu’ils puissent être utilisés afin de composer d’autres types de
texte, comme les courriels ou les factures). Certains systèmes de reconnaissance vocale permettent en
outre aux utilisateurs d’émettre des commandes; cette fonction pourrait s’avérer intéressante si l’outil
de reconnaissance vocale était intégré au logiciel utilisé par le gestionnaire de traduction. Cela est
improbable à l’heure actuelle, mais il pourrait en être différent dans l’avenir.
3.1.4.1.3 OUTILS D’ANALYSE ET DE DIAGNOSTIC DOCUMENTAIRES
Les outils d’analyse et de diagnostic documentaires seront surtout utiles aux gestionnaires de
traduction, qui peuvent utiliser les résultats de l’analyse pour prendre des décisions relativement aux
textes à traduire en premier et aux outils à utiliser pour les traduire. Les gestionnaires de traduction
utiliseront aussi l’analyse pour les aider à évaluer les coûts et l’échéancier d’un projet de traduction.
Dans le cadre de plus petits projets où il n’y a pas de gestionnaire de traduction, un traducteur,
spécialiste de la localisation, terminologue ou rédacteur pourrait lui-même souhaiter utiliser un outil
d’analyse documentaire afin de réduire les coûts et les délais. Un traducteur ou spécialiste de la
localisation peut apprendre dans quelle mesure la traduction peut être réutilisable. Un terminologue
peut découvrir les écarts du glossaire. En même temps, un rédacteur, un réviseur ou un postéditeur
peut utiliser un tel outil afin de vérifier la cohérence d’un document ou d’un groupe de documents.
Les enseignants en traduction présenteront probablement de tels outils à leurs étudiants,
particulièrement si l’outil est inclus comme fonction d’un ensemble d’outils plus vaste.
Les professionnels linguistiques tels les spécialistes du doublage ou du sous-titrage et les interprètes
sont des utilisateurs improbables des outils d’analyse documentaire; la nature de leur travail fait en
sorte qu’ils ne risquent pas d’utiliser d’outils associés tels les systèmes de mémoire de traduction.
3.1.4.1.4 SYSTÈMES DE GESTION TERMINOLOGIQUE ET OUTILS DE DÉPOUILLEMENT TERMINOLOGIQUE
Il est hautement probable que la plupart des personnes retrouvées dans toutes les professions du
secteur de la traduction utilisent les outils de gestion terminologique. Les traducteurs, spécialistes de
la localisation, terminologues, interprètes, spécialistes du doublage ou du sous-titrage, rédacteurs,
réviseurs et postéditeurs auront tous besoin de maintenir des enregistrements de termes spécialisés,
de préférence des clients, etc. En outre, la popularité de ces outils fait en sorte que leur utilisation est
certaine d’être incluse dans tous les programmes de formation des traducteurs.
Les gestionnaires de traduction, bien qu’utilisateurs directs peu probables d’outils terminologiques,
feront en retour appel à eux afin de prévoir les coûts et l’échéancier d’un travail.
Les outils de dépouillement terminologique représentent un développement plus récent et ne sont pas
nécessairement compris dans tous les systèmes de mémoire de traduction. Cependant, cela est appelé
à changer dans l’avenir, alors qu’un nombre croissant de systèmes de mémoire de traduction a
commencé à intégrer une fonction de dépouillement. Une fois cette fonction devenue la norme, il est
probable que toutes les catégories d’utilisateurs l’utiliseront jusqu’à un certain point.
3.1.4.1.5 OUTILS DE VÉRIFICATION DU LANGAGE À CONTRAINTES ET DE PRÉÉDITION
Les outils préédition ou de vérification du langage à contraintes sont plus susceptibles d’être utilisés
par les rédacteurs ou par toute personne qui prévoie utiliser un système de traduction automatique ou
de mémoire de traduction afin de les assister dans une traduction (par ex., traducteur, spécialiste de la
localisation). En garantissant que le texte source utilise une terminologie et une structure cohérente,
les chances d’y trouver des répétitions (par ex., dans une mémoire de traduction) et d’assurer une
lecture non ambiguë (par ex., à l’aide de la traduction automatique et de la traduction humaine) sont
plus grandes.
326
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.1.4.1.6 OUTILS D’ALIGNEMENT
L’utilisation d’une certaine forme d’outil d’alignement constitue un préalable à toute personne
souhaitant utiliser un concordancier bilingue ou un système de mémoire de traduction. Consultez les
sections Concordanciers bilingues et Systèmes de mémoire de traduction qui suivent pour de
l’information concernant les professionnels linguistiques les plus susceptibles d’utiliser ces outils.
Remarquez que dans la majorité des cas, l’outil d’alignement est dans une certaine mesure intégré au
concordancier ou à la mémoire de traduction.
3.1.4.1.7 CONCORDANCIERS BILINGUES
Les concordanciers bilingues sont depuis longtemps utilisés par les terminologues et les
lexicographes, ainsi que par les traducteurs, à un moindre degré, sans être très connus en dehors de
ces cercles. À l’origine, les concordanciers bilingues ont été développés afin d’aider les étudiants des
langues et plusieurs produits ont été mis au point dans un environnement universitaire, sans être
commercialisés ou annoncées à grande échelle aux membres du secteur de la traduction.
Au cours des dernières années, les concordanciers bilingues ont été supplantés par les systèmes de
mémoire de traduction (consultez la section Systèmes de mémoire de traduction). Ainsi, bien que les
utilisateurs puissent faire appel à la fonction de concordancier bilingue intégrée à une mémoire de
traduction, il est peu probable que plusieurs d’entre eux – à l’exception des terminologues – fassent
l’acquisition d’un système consacré à la concordance.
Il existe cependant quelques ensembles accessibles, dont TransSearch (consultez la section 10.1.1.1),
en vertu desquels les utilisateurs peuvent s’abonner à un service en ligne et ainsi accéder à des
ressources de corpus précompilées et à des outils de recherche, sans devoir les acheter, les installer et
les maintenir eux-mêmes.
3.1.4.1.8 SYSTÈMES DE MÉMOIRE DE TRADUCTION
La décision d’un traducteur relativement à l’utilisation d’une mémoire de traduction dépend
grandement du type de texte qu’il traduit normalement. Tel que mentionné à la section Systèmes de
mémoire de traduction, les MT sont en ce moment très utiles dans les cas où le texte est répétitif ou
mis à jour (par ex., manuels de l’utilisateur, produits logiciels, sites Web), et c’est ce pourquoi ils
sont le plus souvent utilisés par les spécialistes de la localisation. Les MT devenant de plus en plus
flexibles (c.-à-d. capables de faire des correspondances au niveau des sous-phrases), il est hautement
probable que leur utilisation chez les traducteurs continue de croître, étant donné qu’ils seront en
mesure de trouver des analogies dans une plus vaste gamme de types de texte.
Étant donné que les MT constituent en ce moment un des outils les plus populaires du marché,
presque tous les programmes d’enseignement de la traduction les inscrivent à leur cursus.
Bien qu’il soit possible aux interprètes, terminologues, spécialistes du doublage ou du sous-titrage,
réviseurs et postéditeurs d’utiliser les MT en tant que ressources de recherche, ces outils sont très
sophistiqués et exigent un investissement considérable en temps et en argent avant d’être rentables.
Étant donné que ces professionnels produisent un volume relativement faible de texte écrit
(comparativement aux traducteurs ou aux spécialistes de la localisation), ils sont moins susceptibles
d’investir dans de tels outils à l’heure actuelle.
Il est intéressant de remarquer que les outils de MT peuvent être utilisés par des rédacteurs unilingues
(comme « mémoire d’édition »239 plutôt que mémoire de traduction). L’utilisation d’une MT de la
sorte peut aider les rédacteurs à demeurer cohérents dans leur travail, ce qui facilite les traductions
239
http://www.transref.org/default.asp?docsrc=/u-articles/allen2.asp.
327
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
subséquentes du texte.
En ce qui concerne les gestionnaires de traduction, bien qu’utilisateurs directs peu probables d’outils
de mémoire de traduction, ils y accéderont certainement dans le cadre de comparaison de documents
(section Outils d’analyse et de diagnostic documentaires), afin de déterminer la quantité de texte
provenant de traductions précédentes qui pourra être mise à profit, ce qui en retour les aidera à établir
l’échéancier et les coûts d’un travail.
3.1.4.1.9 OUTILS DE LOCALISATION
Ces outils étant très spécialisés de par leur nature, ils ne sont vraiment utilisés que par les spécialistes
de la localisation, bien que ceux qui se consacrent spécialement à la localisation de pages Web (un
processus moins complexe que la localisation de logiciel) puissent aussi s’avérer intéressants pour les
traducteurs qui traduisent en outre des pages Web.
Certaines institutions d’enseignement de la traduction240 commencent aujourd’hui à offrir des cours
spécialisés (voire des programmes) en localisation; il est certain que les enseignants de ces
institutions enseigneront l’utilisation de tels outils.
Certains outils de localisation comportent des fonctions pouvant être utilisées dans la gestion de
projet. Ces fonctions peuvent être utilisées par les gestionnaires de traduction.
3.1.4.1.10 SYSTÈMES DE TRADUCTION AUTOMATIQUE
Les postéditeurs sont les professionnels responsables de la révision des résultats des systèmes de
traduction automatique, aussi sont-ils manifestement des utilisateurs de ces technologies. Il est
presque autant assuré que les enseignements en traduction fassent au moins la démonstration des
systèmes de TA à leurs étudiants, ne serait-ce que pour les rendre conscients des limitations de ce
type d’outil.
Les utilisateurs potentiels de la TA comprennent les spécialistes de la localisation et les traducteurs
(possiblement à la demande d’un gestionnaire de traduction) et la décision relative à l’utilisation de
ces technologies dépend du type de texte à traduire et des besoins du client. Si un système de TA est
utilisé par un de ces professionnels, il est fortement probable que ses résultats doivent être révisés
dans une certaine mesure.
Si les TA sont pratiques pour la création de condensés textuels, ils ne représentent pas des outils
fiables pour la production de résultats de qualité supérieure. Il est donc improbable qu’ils soient
utilisés comme ressource par les terminologues, interprètes, spécialistes du doublage ou du soustitrage et réviseurs. Les rédacteurs sont en outre peu susceptibles d’utiliser la TA; leur travail sera
généralement unilingue de par sa nature.
Bien que les outils de TAO mentionnés aux sections précédentes soient peu susceptibles d’être
utilisés directement par les utilisateurs finals, il vaut la peine d’observer que les utilisateurs finals
composent peut-être le plus grand groupe d’utilisateurs de la TA. Tel que souligné dans le rapport
d’ABI de 2002, les outils de TA, bien qu’ils ne soient pas précis à 100 %, peuvent accélérer les
communications inter et extra-entreprise. Souvent, un programme de TA sera en mesure d’extraire
l’intention générale d’un courriel ou d’un autre message, permettant une réponse rapide d’un niveau
de précision raisonnable.241 Cela devient de plus en plus acceptable en entreprise, où la tolérance
240
À titre d’exemple, l’Université du Québec en Outaouais, l’Université Concordia et l’Université de Montréal.
Allied Business Intelligence (ABI), Language Translation, Localization and Globalization: World Market Forecasts,
Industry Drivers and eSolutions (Traduction, localisation et globalisation linguistique : Prévisions du marché mondial,
moteurs de l’industrie et solutions électroniques) (Oyster Bay, NJ: Allied Business Intelligence, Inc., 2002): 5–3.
241
328
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
envers le texte de faible qualité a augmenté, étant donné que, dans certains contextes, les utilisateurs
sont plus enclins à faire des concessions sur la qualité afin d’atteindre l’efficacité dans les
communications.
Ce type d’attitude a été confirmé par une étude effectuée par Bowker et Ehgotez à l’Université
d’Ottawa à l’été 2002.242 Dans le cadre de cette expérience, dix-sept documents internes (par ex.,
notes de réunion, appel de nominations aux comités départementaux, annonces de conférences à
venir) ont été traduits à l’aide de trois moyens différents. La première version de chaque document a
été traduite par un humain, la deuxième a été traduite à l’aide d’un système de TA et la troisième a
été traduite à l’aide d’un système de TA, puis postéditée par un traducteur humain, dans l’intention
de corriger toute erreur de sens importante, sans se préoccuper du style. La durée et le coût de
production de chaque version ont été calculés et enregistrés. Dans tous les cas, la traduction humaine
a été la plus longue et la plus coûteuse à produire, le résultat de la TA a été le plus rapide et le moins
coûteux à produire, et le résultat de la TA postéditée se situait entre les deux. Trente professeurs
universitaires (les destinataires des documents d’origine) ont pu voir les trois versions différentes,
ainsi que l’information relative à la durée et au coût de production de chaque version. On leur a
demandé quelle version serait la plus susceptible de les satisfaire. Un tiers des professeurs a exprimé
une préférence pour la traduction humaine, bien qu’elle soit plus longue et plus coûteuse à produire,
mais les deux tiers restants ont indiqué qu’ils préféreraient recevoir la TA postéditée étant donné que,
bien que sa qualité soit inférieure à celle de la traduction humaine, le sens du texte était suffisamment
clair pour représenter à leurs yeux une meilleure utilisation de l’argent, en tenant compte que les
textes en question s’adressaient à un usage interne, dans un but d’information seulement.
Un autre élément intéressant à propos des utilisateurs finals utilisant la TA est qu’elle peut permettre
d’augmenter les activités des traducteurs humains. Un utilisateur ne voudra pas toujours prendre le
risque d’embaucher un traducteur professionnel afin de traduire un document, si cet utilisateur est
incertain de la valeur du document; cependant, il pourra utiliser un système de TA afin d’obtenir une
traduction préliminaire qui lui offrira un condensé du texte. Si le texte lui semble pertinent, il pourra
ensuite embaucher un traducteur professionnel afin d’en obtenir une traduction précise de qualité
supérieure.243
3.1.4.1.11 TECHNOLOGIE DE TRADUCTION « INTERGICIELLE »
Différentes fonctions d’intergiciel seront utilisées par différents groupes. Les utilisateurs principaux
seront probablement les gestionnaires de traduction, qui utiliseront les fonctions de gestion de projet
et de communication. Les traducteurs et les spécialistes de la localisation seront plus susceptibles
d’utiliser les fonctions de communication. Même les clients peuvent accéder aux fonctions de rapport
(par ex., échéancier de projet, coûts) afin d’effectuer le suivi de l’avancement d’un projet.
3.1.4.2 Exploitation des applications de traduction
3.1.4.2.1 EXPLOITATION PAR CLASSE D’UTILISATEURS
CLASSE D’UTILISATEURS
242
Lynne Bowker & Melissa Ehgoetz, travaux non publiés présentés dans le cadre de la série Découverte de l’Université
d’Ottawa, février 2003.
243
Allied Business Intelligence (ABI), Language Translation, Localization and Globalization: World Market Forecasts,
Industry Drivers and eSolutions (Traduction, localisation et globalisation linguistique : Prévisions du marché mondial,
moteurs de l’industrie et solutions électroniques) (Oyster Bay, NJ: Allied Business Intelligence, Inc., 2002): 5–16.
329
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
APPLICATION
FM
Recherche
et
universités
FU
Clients du
Traducteur Consommat
milieu des
s
eurs
affaires
Traduction automatique
Installation client
3
4
2
1
1
En ligne
3
3
3
3
3
Moteurs
3
4
3
1
1
Forage de données
2
3
2
2
1
Condensé textuel
2
4
2
1
4
Mémoire de traduction
Installation client
4
4
4
4
1
En ligne
2
2
2
2
2
Recherche
4
3
4
4
2
Alignement
4
3
4
3
2
Optimisation
4
4
4
4
2
Conversion de fichier
4
3
4
3
2
Optimisation par fichier
4
4
4
4
2
Optimisation par société
3
3
3
3
2
Optimisation par industrie
2
2
2
2
2
Systèmes de flux de
travaux
Installation client pour la
3
1
3
1
1
traduction
Web pour la traduction
2
1
2
2
2
Adaptée pour la
4
1
4
2
2
traduction
Légende : 1 – sans objet; 2 – pourrait être utilisé; 3 – utilisé modérément; 4 – utilisé
considérablement
3
3
3
3
3
4
2
4
3
4
4
4
3
2
3
2
4
3.1.4.2.2 EXPLOITATION PAR LES AUTRES SECTEURS DES TECHNOLOGIES LINGUISTIQUES
SECTEUR DES TECHNOLOGIES LINGUISTIQUES
Gestion du
APPLICATION
Formation
Parole
contenu
Traduction automatique
Installation client
1
3
2
En ligne
1
2
2
Moteurs
2
3
2
Forage de données
2
2
2
Condensé textuel
1
3
2
330
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
APPLICATION
SECTEUR DES TECHNOLOGIES LINGUISTIQUES
Gestion du
Formation
Parole
contenu
Mémoire de traduction
Installation client
2
2
2
En ligne
2
2
2
Recherche
2
2
2
Alignement
1
2
2
Optimisation
2
2
2
Conversion de fichier
1
1
2
Optimisation par fichier
2
2
2
Optimisation par société
2
2
2
Optimisation par industrie
2
2
2
Systèmes de flux de travaux
Installation client pour la traduction
3
2
3
Web pour la traduction
2
2
2
Adaptée pour la traduction
4
2
4
Légende : 1 – sans objet; 2 – pourrait être utilisé; 3 – utilisé modérément; 4 – utilisé
considérablement
331
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.2 Notes de performance et caractéristiques de produit
Les lignes directrices suivantes sont offertes par Industrie Canada pour la tâche d’identifier les
attributs cruciaux des systèmes cibles de demain :
Une fois que les participants ont décidé du produit ou de la technologie devant faire l’objet d’une carte
routière, ils définissent les qualités de base que le produit ou la technologie doit posséder. Il s’agit des
attributs cruciaux du système de demain. Par exemple, une carte routière d’un système axé sur les piles
à combustible pourrait juger cruciaux le ratio coût-efficacité, l’efficacité énergétique, la sécurité et la
fiabilité.244
3.2.1 GESTION DU CONTENU
3.2.1.1 Attributs cruciaux
Le Tableau 27 énumère les attributs cruciaux sélectionnés pour le sous-secteur de la gestion du
contenu. Comme l’illustre le tableau, les mêmes attributs sont appliqués à chacune des trois
catégories de logiciels utilisées pour ce sous-secteur : applications, ressources et outils.
CATÉGORIE DE LOGICIELS
ATTRIBUT CRUCIAL
Outils
Applications Ressources
Mise en œuvre
ü
ü
ü
Marché intérieur
ü
ü
ü
Marché international
ü
ü
ü
Coût de développement
ü
ü
ü
RCI utilisateur final
ü
ü
ü
Conformité aux normes
ü
ü
ü
Durée de vie
ü
ü
ü
Pollinisation croisée
ü
ü
ü
Forces actuelles
ü
ü
ü
Tableau 27
3.2.1.2 Défis de commercialisation245
Les sociétés individuelles doivent s’assurer que les possibilités de gestion du contenu de leurs
produits sont supérieures à celles des produits concurrents. Cependant, étant donné que les gains
instantanés – plutôt qu’incrémentiels – d’efficacité des technologies de gestion du contenu sont
difficiles à réaliser, l’utilisateur ne pourra pas toujours déterminer nettement lequel de deux produits
concurrents offre les meilleures fonctionnalités de gestion du contenu. Il en résulte que les
244
Production d’une carte routière technologique (consulté le 31 octobre 2005 à l’adresse
http://strategis.ic.gc.ca/epic/internet/intrm-crt.nsf/fr/rm00060f.html, section II, Élaboration de la carte routière
technologique, sous-section Identifier les attributs cruciaux du ou des système(s) cible(s) de demain.
245
Cette section est tirée de : Industrie de la gestion du contenu : rapport préparé par le comité de gestion du contenu,
version 1.3 (31 mars 2004), section 2.2.
332
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
technologies de gestion du contenu sont souvent considérées comme de simples outils pratiques par
les utilisateurs.
Afin d’éviter ce destin, les sociétés devront combiner trois stratégies :
1. Les sociétés de gestion du contenu canadiennes ont besoin de technologie grandement novatrice et
d’un capital important afin de mieux concurrencer leurs homologues des États-Unis, qui
n’hésitent pas à dépenser des millions afin d’obtenir un avantage pour leur nouveau produit.
2. Porter attention aux aspects non liés à la gestion du contenu avant de procéder au lancement de
leur produit. À titre d’exemple, les moteurs de recherche sont bien davantage qu’une
fonctionnalité de gestion du contenu. Les moteurs de recherche fonctionnent dans un certain
environnement technique, doivent respecter certaines normes, être conviviaux, offrir des résultats
rapides, etc. Google est certainement un bon moteur de recherche, mais la qualité de ses aspects
non liés à la gestion du contenu explique en grande partie son succès.
3. Être meilleures dans la commercialisation de leurs produits que les autres sociétés. Il ne suffit pas
de créer les meilleures technologies ou produits de gestion du contenu possible et de prendre soin
de tous les aspects importants non liés à la gestion du contenu. Il est aussi nécessaire de vendre
ces produits afin de répondre à un besoin réel, de les commercialiser de la bonne façon et de créer
un ensemble supérieur aux yeux du client.
En résumé, les sociétés canadiennes œuvrant dans le sous-secteur de la gestion du contenu réussiront
si :
• Elles créent des technologies de gestion du contenu nettement supérieures qui viendront en aide,
à elles ou à d’autres sociétés, dans la création de produits permettant de répondre aux besoins du
marché tels qu’identifiés ci-dessus.
• Les produits qu’ils créent afin de répondre à ces besoins du marché offrent des fonctionnalités
solides liées et non liées à la gestion du contenu.
• Les produits de gestion du contenu créés sont commercialisés à l’aide de compétences,
ressources ou détermination supérieures.
La question de savoir si les sociétés canadiennes disposent des atouts nécessaires pour ce faire est
discutée à la section État actuel de l’industrie canadienne de la gestion du contenu.
3.2.1.3 Défis technologiques246
Bien que défis technologiques énumérés à cette section se rapportent en général à chaque processus
groupé de gestion du contenu, leur applicabilité aux moteurs technologiques particuliers énumérés
dans le segment Gestion du contenu de la section Produits ciblés devrait être assez direct.
3.2.1.3.1 CONVERSION DU CONTENU NUMÉRIQUE
• Réduire les coûts de la lecture optique de caractères (LOC) et de la propriété de la LOC de sorte
que la technologie puisse être utilisée par de petites sociétés et de petits services (à l’heure
actuelle, un système représentatif coûte des dizaines ou des centaines de milliers de dollars).
• Améliorer la qualité des LOC non anglais (les programmes de LOC non anglais échouent souvent
« misérablement », selon Lotfi Belkhir, président et chef de la direction de Kirtas Technologies,
fabricant de matériel de lecture optique de livres) et de la reconnaissance de l’écriture manuscrite.
• Augmenter l’intelligence et la précision des systèmes de synthèse de la parole en texte en
246
Cette section est tirée du document Le cycle de vie du contenu numérique produit par le sous-comité de gestion du
contenu.
333
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
effectuant un traitement sémantique (distinguer « Mer » de « Mère », par exemple).
• Développer des outils de conversion pour Linux et d’autres logiciels libres (par ex., les
applications de synthèse de la parole en texte n’ont pas encore été développées dans ce
domaine)247.
3.2.1.3.2 CRÉATION DU CONTENU NUMÉRIQUE
• Développer des théories relatives aux algorithmes de sélection lexicale, pour les références à des
objets, événements, états, etc.; créer des bibliothèques de relations de discours, d’objectifs de
communication et de plans de texte; créer des planificateurs de phrase intégrés aux règles
d’exécution de ces activités.
• Développer des modèles de domaine à grande échelle utiles pour certaines applications non
linguistiques et pour la génération.
• Développer des classifications de types de caractéristiques et d’objectifs des lecteurs, de types
d’objectifs des auteurs et des aspects interpersonnels et situationnels qui entraînent un effet sur la
forme et le contenu de la langue.
• Produire des terminologies de langage à contraintes (unilingues et multilingues) et des manuels
stylistiques dans les nouveaux domaines techniques.
• Augmenter la capacité des vérificateurs et des assistants à traiter les idiomes, le langage commun,
les noms et les argots, ainsi qu’à considérer le contexte dans lequel un mot est employé avant d’y
apporter une correction ou de faire une recommandation (un mot peut se trouver dans le
dictionnaire mais être employé à mauvais escient dans une situation donnée).
• Adapter les vérificateurs et les assistants afin qu’ils répondent aux besoins des locuteurs
allophones (en règle générale, il est nécessaire de maîtriser la langue avant d’utiliser un
vérificateur) et d’autres groupes d’utilisateurs. Les données portant sur la fréquence des erreurs
commises dans une langue donnée (données souvent difficiles à trouver) permettraient d’atteindre
cet objectif.
• Développer des analyseurs syntaxiques rapides, robustes et facilement adaptables.
• Élaborer des théories en matière de mise en œuvre d’algorithmes de sélection lexicale, pour la
référence à des objets, événements, états, etc., et de mise à l’épreuve de lexiques d’importance.
• Élaborer des théories en matière de nature du discours, de développement de thématique et de
cible du discours et de cohérence et de cohésion; des bibliothèques de relations du discours,
d’objectifs de communication et de plans de texte; des paradigmes représentationnels intégrés afin
de caractériser les textes stéréotypés tels les rapports et les lettres d’affaires; des planificateurs de
texte intégrés mis à l’épreuve dans des environnements réalistes.
• Développer des théories d’utilisation de pronoms, de sélection et de signalisation de sélection
thématique et de cible, ainsi que d’agrégation de contenu; des planificateurs de phrase intégrés à
des règles qui exécutent ces activités; des mises à l’essai dans des environnements réalistes.
• Mettre en œuvre des modèles de domaine à grande échelle (de plus de 10 000 concepts) utiles tant
pour certaines applications non linguistiques que pour la génération; des critères d’évaluation de
la cohérence interne de ces modèles; des théories et de l’expérience pratique en matière de liaison
des générateurs à de tels modèles, des lexiques de taille appréciable.
• Classifier les types de caractéristiques et d’objectifs des lecteurs, les types d’objectif des auteurs et
247
Consultez : http://asia.cnet.com/builder/program/ unix/0,39009368,39195316,00.htm.
334
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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les aspects interpersonnels et situationnels qui entraînent un effet sur la forme et le contenu de la
langue; les théories portant sur la façon dont ces aspects ont des effets sur le processus de
génération; des règles ou des systèmes de planification intégrés guidant les choix du système de
génération; des critères d’évaluation de la pertinence du texte généré dans les situations de
communication spécifiées.
3.2.1.3.3 RÉVISION DU CONTENU NUMÉRIQUE
• Assurer un contrôle d’accès sécurisé, selon la reconnaissance de tendances du contenu; prise de
décision et complexité du contenu et les étapes à suivre à ce propos.
3.2.1.3.4 GESTION DU CONTENU NUMÉRIQUE
• Améliorer l’efficacité des moteurs de recherche.
• Visualiser le contenu existant.
• Assurer un regroupement intelligent par thème ou concept.
• Extraire les noms et emplacement à partir du contenu parlé ou textuel et les faire correspondre à
des images.
• Développer des ontologies à grande échelle qui deviendront une source de connaissances majeure
pour plusieurs applications d’analyse du langage naturel (par ex., les moteurs de recherche).
• Réduire la durée et les coûts de l’identification et de la saisie des descriptions de concept
contenues dans les ontologies en automatisant le processus.
• Créer des outils permettant de fusionner les termes ontologiques provenant de sources variées, de
diagnostiquer la portée et l’exactitude des ontologies et de maintenir les ontologies.
• Rechercher dans des collections distribuées.
3.2.1.3.5 ADAPTATION DU CONTENU NUMÉRIQUE
Applications
• S’assurer que les joueurs de R-D ont accès à des ressources bilingues et multilingues, telles des
dictionnaires ou des lexiques.
• Améliorer la qualité des résultats de la traduction automatique, que ce soit à l’aide de méthodes
statistiques ou linguistiques.
• Apporter des modifications culturelles et organisationnelles de sorte qu’il soit possible
d’augmenter l’efficacité d’outils tels la traduction automatique au sein d’organismes (par ex.,
convaincre les rédacteurs d’utiliser un langage à contraintes).
• Travailler avec des langues « mineures », où il existe souvent un manque de ressources
linguistiques tels des dictionnaires bilingues, ou lorsque ces ressources sont inadéquates.
3.2.1.3.6 DISTRIBUTION DU CONTENU NUMÉRIQUE
Aucune liste de défis technologique n’est offerte pour cette activité de gestion du contenu.
3.2.1.3.7 RECHERCHE ET RÉUTILISATION DES CONNAISSANCES
• Meilleures sélection de source, segmentation de source, extraction et intégration sémantique dans
diverses sources hétérogènes de données non structurées et semistructurées.
• Élaborer un Web sémantique, ce qui entraîne le développement de langues nécessaires à
l’expression compréhensible et automatique de métainformation; élaborer, intégrer et traduire des
terminologies, etc.
335
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
• Besoin de méthodes robustes en matière de reconnaissance de relations sémantiques, d’actes de
parole et de structure rhétorique.
• Détection du non-dit (nous sommes à des années de cela).
• Détection des caractéristiques interdocumentaires (un échange n’est pas en soi problématique
mais une information conflictuelle envoyée à différentes parties peut indiquer une activité illicite).
• Besoin de tenir compte des aspects temporels – par ex., le moment d’un échange après une
annonce.
• Problèmes d’infrastructure (par ex., capter les messages instantanés et les enregistrer dans le
système de gestion documentaire).
• Outils de suivi pour les courtiers (enregistrement téléphonique et synthèse du texte en parole,
conservation).
• Identité documentaire à des fins juridiques (conservation des dossiers et enquête criminelle).
• Multilinguisme (et multi-dialogue).
• Parvenir à une meilleure intégration de la sémantique et de la pragmatique.
• Élaboration de modèles de dialogue humain-machine.
• Élaborer des systèmes de questions et réponses sensibles au contexte et maintenir une mémoire
épisodique des cycles de questions et réponses antérieurs.
• Méthodes robustes de découverte d’entités et de relations transposables d’un domaine à un autre
et ne nécessitant pas de formation d’envergure de l’utilisateur, ni de soutien offert par des
développeurs de connaissances spécialisés (de sorte que le système découvre lui-même, avec un
certain apport de l’utilisateur, les règles qu’il doit respecter).
3.2.2 FORMATION LINGUISTIQUE
3.2.2.1 Attributs cruciaux
Le Tableau 32 énumère les attributs cruciaux sélectionnés pour le sous-secteur de la formation
linguistique. Comme l’illustre le tableau, et de façon analogue au sous-secteur de la gestion du
contenu, les mêmes attributs sont appliqués à chacune des trois catégories de logiciels utilisées pour
ce sous-secteur : applications, ressources et outils.
CATÉGORIE DE LOGICIELS
ATTRIBUT CRUCIAL
Applications Ressources
Outils
Marché intérieur
ü
ü
ü
Marché international
ü
ü
ü
Facilité d’utilisation
ü
ü
ü
Coût de développement
ü
ü
ü
RCI utilisateur final
ü
ü
ü
Conformité aux normes
ü
ü
ü
Durée de vie
ü
ü
ü
Pollinisation croisée
ü
ü
ü
Spécificité de la FL
ü
ü
ü
Modèle de revenu
ü
ü
ü
336
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Maturité
ü
ü
ü
Tableau 28
3.2.3 TRAITEMENT DE LA PAROLE
3.2.3.1 Attributs cruciaux
Le Tableau 33 énumère les attributs cruciaux sélectionnés pour le sous-secteur du traitement de la
parole. Comme l’illustre le tableau, un ensemble d’attributs différents est appliqué à chacune des
deux catégories de logiciels utilisées pour ce sous-secteur : technologies et applications.
CATÉGORIE DE LOGICIELS
ATTRIBUT CRUCIAL
Technologie Applications
Marché intérieur
ü
ü
Marché international
ü
ü
Facilité d’utilisation
ü
Facilité d’intégration
ü
Élaboration du modèle
ü
Mise au point de la
ü
grammaire
Coût de développement
ü
RCI utilisateur final
ü
ü
Conformité aux normes
ü
ü
Durée de vie
ü
ü
Applicabilité au sous-secteur
ü
x
Applications et outils
ü
Modèle de revenu
ü
Maturité
ü
Tableau 29
3.2.4 TRADUCTION
3.2.4.1 Attributs cruciaux
Le Tableau 34 énumère les attributs cruciaux sélectionnés pour le sous-secteur du traitement de la
traduction. Comme l’illustre le tableau, et de façon analogue au sous-secteur du traitement de la
parole, un ensemble d’attributs différents est appliqué à chacune des deux catégories de logiciels
utilisées pour ce sous-secteur : technologies et applications.
CATÉGORIE DE LOGICIELS
ATTRIBUT CRUCIAL
Technologie Applications
Marché intérieur
ü
ü
Marché international
ü
ü
337
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Facilité d’utilisation
Facilité d’intégration
Coût de développement
Perfectionnements
RCI utilisateur final
Conformité aux normes
Durée de vie
Applicabilité au sous-secteur
x
Applications et outils
Modèle de revenu
Maturité
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
Tableau 30
3.2.4.2 Intégration des outils au processus de traduction248
L’objectif de cette section est de présenter un nombre de scénarios possibles dans lesquels différents
types d’outils technologiques de traduction pourraient être appliqués à différentes étapes du
processus de traduction. Cette liste de scénarios est loin d’être exhaustive. Cependant, les scénarios
offerts ici peuvent servir de modèles à partir desquels davantage de scénarios peuvent être élaborés.
Scénario 1 : Un texte, FR-AN
Description de tâche
Outils utilisés / exigés
Remarques
supplémentaires
1.
• outil de gestion
• Une société de traduction gère
terminologique
ses besoins quotidiens
? maintenance de la banque de • outil de gestion
données terminologiques
documentaire
? gestion des archives
? outil d’alignement
documentaires
• outil de gestion du flux
? gestion des ressources
de travaux
humaines (par ex., identifier
les traducteurs disponibles,
etc.)
2.
• Un client soumet un projet : le
• système de gestion du
• Le projet est saisi au
rapport annuel d’une société à
flux de travaux
registre (les détails de
traduire du français vers
base, tels le nombre
de mots, combinaison
l’anglais
de langues, domaine,
échéance,
coordonnées
248
Cette section est tirée de : Lynne Bowker, Rapport du secteur de la traduction: Carte routière technologique,
Document préliminaire final, Étape 1 (2004), « Annexe B : Intégration des outils à diverses étapes du processus de
traduction ».
338
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Description de tâche
Outils utilisés / exigés
3.
• Les ressources fournies par le
client (par ex., les fichiers
terminologiques, les rapports
annuels des années précédentes)
sont prétraitées et converties au
format approprié afin d’être
utilisés avec les outils
disponibles.
4.
• Le gestionnaire de traduction
démarre le projet
? analyse le document
? échelonne le projet en
fonction de l’échéance
? attribue le projet aux
traducteurs, réviseurs,
spécialistes de l’éditique,
correcteurs d’épreuve
o établit le coût du projet
• Remarque : à partir de ce
moment, le gestionnaire de
traduction continue d’effectuer
le suivi de l’avancement du
projet (en intervenant au besoin)
jusqu’à ce que le produit final
soit livré au client.
• Le texte source est transmis au
traducteur avec des directives
(par ex., quelles ressources
utiliser).
À titre d’exemple,
• outil de gestion
terminologique
• outil d’alignement
• outil de mémoire de
traduction
• système de traduction
automatique
(dictionnaire)
• outil d’analyse
documentaire
• ressources électroniques
(par ex., afin de
connaître les ressources
disponibles et d’établir
avec précision les coûts
et l’échéancier)
• outil de gestion du flux
de travaux
5.
6.
• Le traducteur analyse le
document
? maintient banque de données
terminologiques
? identifie les termes à ajouter
à la base de données
terminologique avant la
traduction
• outil de gestion du flux
de travaux
Remarques
supplémentaires
détaillées du client,
exigences du client,
etc. sont saisis)
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• outil d’analyse
documentaire
? outils de
dépouillement
terminologique
bilingue
339
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Description de tâche
7.
8.
9.
• Le traducteur ajoute les termes
identifiés à la base de données
terminologique.
• Le traducteur effectue une
prétraduction, remplaçant
automatiquement les termes
trouvés dans la base de données
terminologique ou dans la
mémoire de traduction.
• Les portions non traduites du
texte peuvent à présent être
traduites.
10.
• La version préliminaire achevée
est transmise au réviseur.
11.
• Le réviseur vérifie le document
en matière de précision,
cohérence et apporte toute
correction nécessaire.
• La traduction révisée est
transmise au spécialiste de
l’éditique pour le formatage.
12.
13.
• La traduction formatée est
transmise au correcteur
d’épreuve.
Outils utilisés / exigés
Remarques
supplémentaires
• outil de gestion
terminologique
• outil de prétraduction
conjointement à un outil
de gestion
terminologique et d’un
outil de mémoire de
traduction
toute combinaison de :
• ressources électroniques
(par ex., banques de
données
terminologiques)
• concordancier bilingue
? outil d’alignement
• mémoire de traduction
? outil d’alignement
? outil de prétraduction
? système de traduction
automatique (par ex.,
lorsque toutes les autres
options sont épuisées)
• outil de gestion du flux
de travaux
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• outils de validation et de
contrôle de la qualité
• outil de gestion du flux
de travaux
• le spécialiste de
l’éditique utilise des
outils non liés à la
traduction
• outil de gestion du flux
de travaux
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
340
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Description de tâche
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
• La traduction finale est
transmise au gestionnaire de
traduction.
• Le produit fini est sauvegardé
pour être inséré aux ressources.
• Le gestionnaire de traduction
transmet le produit fini au
client.
• Le gestionnaire traduction
prépare et fait parvenir une
facture au client.
• Le gestionnaire de traduction
produit les rapports statistiques
pertinents (par ex., rapports de
productivité, etc.)
• Les ressources de traduction
existantes sont mises à jour à
partir de la traduction achevée.
• Retour à l’étape 1
Scénario 2 : 10 textes, EN-FR
Description de tâche
1.
2.
• Une société de traduction gère
ses besoins quotidiens
? maintient banque de données
terminologiques
? gestion des archives
documentaires
? gestion des ressources
humaines (par ex., identifier
les traducteurs disponibles,
etc.)
• Le client soumet un projet : 10
textes accompagnant un produit
Outils utilisés / exigés
• outil de gestion du flux
de travaux
Remarques
supplémentaires
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion
terminologique
• outil de mémoire de
traduction
• collections bitextuelles
• outils d’alignement
• dictionnaires de TA
• outils de LC
Outils utilisés / exigés
Remarques
supplémentaires
• outil de gestion
terminologique
• outil de gestion
documentaire
? outil d’alignement
• outil de gestion du flux
de travaux
• système de gestion du
flux de travaux
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
• Le projet est saisi au
registre (les détails 341
de
Description de tâche
textes accompagnant un produit
(par ex., manuel d’installation,
manuel de l’utilisateur, garantie,
matériel de commercialisation,
emballage du produit, etc.) à
traduire de l’anglais vers le
français.
3.
• Les ressources fournies par le
client (par ex., les fichiers
terminologiques, la traduction
de versions précédentes) sont
prétraitées et converties au
format approprié afin d’être
utilisés avec les outils
disponibles.
4.
• Le gestionnaire de traduction
démarre le projet
? analyse le document
? échelonne le projet en
fonction de l’échéance
? attribue le projet aux
traducteurs, réviseurs,
spécialistes de l’éditique,
correcteurs d’épreuve
? établit le coût du projet
• Remarque : à partir de ce
moment, le gestionnaire de
traduction continue d’effectuer
le suivi de l’avancement du
projet (en intervenant au besoin)
jusqu’à ce que le produit final
soit livré au client.
• Les textes source sont transmis
au traducteur avec des directives
(par ex., quelles ressources
utiliser, quels textes traduire en
premier).
5.
6.
• Les traducteurs analysent le
document
Outils utilisés / exigés
flux de travaux
À titre d’exemple,
• outil de gestion
terminologique
• outil d’alignement
• outil de mémoire de
traduction
• système de traduction
automatique
(dictionnaire)
• outil d’analyse
documentaire
• ressources électroniques
(par ex., afin de
connaître les ressources
disponibles et d’établir
avec précision les coûts
et l’échéancier)
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil d’analyse
documentaire
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Remarques
supplémentaires
registre (les détails de
base, tels le nombre
de mots, combinaison
de langues, domaine,
échéance,
coordonnées
détaillées du client,
exigences du client,
etc. sont saisis pour
chaque texte)
• Lorsque des textes
multiples doivent être
traduits, l’analyse
documentaire peut
permettre
l’identification des
éléments à traduire en
premier afin de
maximiser les
possibilités
d’optimisation.
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
342
Description de tâche
7.
8.
9.
10.
document
? identifient les termes à
ajouter à la base de données
terminologique avant la
traduction
• Les traducteurs ajoutent les
termes identifiés à la base de
données terminologique.
• Les traducteurs effectuent une
prétraduction, remplaçant
automatiquement les termes
trouvés dans la base de données
terminologique ou dans la
mémoire de traduction.
• Les portions non traduites du
texte peuvent à présent être
traduites.
• Les versions préliminaires
achevées sont transmises aux
réviseurs.
Outils utilisés / exigés
Remarques
supplémentaires
documentaire
? outils de
dépouillement
terminologique
bilingue
• outil de gestion
terminologique
• outil de prétraduction
conjointement à un outil
de gestion
terminologique et d’un
outil de mémoire de
traduction
toute combinaison de :
• ressources électroniques
(par ex., banques de
données
terminologiques)
• concordancier bilingue
? outil d’alignement
• mémoire de traduction
? outil d’alignement
? outil de prétraduction
• système de traduction
automatique (par ex.,
lorsque toutes les autres
options sont épuisées)
• des outils client-serveur
seraient préférables dans
cette situation (c.-à-d.
traducteurs multiples)
étant donné qu’ils
facilitent le partage des
ressources
correspondantes et, de ce
fait, la cohérence entre
les traducteurs
• outil de gestion du flux
de travaux
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
343
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Description de tâche
11.
12.
• Les réviseurs vérifient le
document en matière de
précision, cohérence et apporte
toute correction nécessaire.
• Les traductions révisées sont
transmises aux spécialistes de
l’éditique pour le formatage.
Outils utilisés / exigés
• outils de validation et de
contrôle de la qualité
• outil de gestion du flux
de travaux
• les spécialistes de
l’éditique utilisent des
outils non liés à la
traduction
13.
• Les traductions formatées sont
transmises aux correcteurs
d’épreuve.
• outil de gestion du flux
de travaux
14.
• Les traductions finales sont
transmises au gestionnaire de
traduction.
• Les produits finis sont
sauvegardés pour être insérés
aux ressources.
• Le gestionnaire de traduction
transmet les produits finis au
client.
• Le gestionnaire traduction
prépare et fait parvenir une
facture au client.
• Le gestionnaire de traduction
produit les rapports statistiques
pertinents (par ex., rapports de
productivité, etc.)
• Les ressources de traduction
existantes sont mises à jour à
partir de la traduction achevée.
• outil de gestion du flux
de travaux
15.
16.
17.
18.
19.
Remarques
supplémentaires
traduction
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion
terminologique
• outil de mémoire de
traduction
• collections bitextuelles
• outils d’alignement
• dictionnaires de TA
• outils de LC
344
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Description de tâche
20.
2.
3.
4.
5.
6.
Remarques
supplémentaires
Outils utilisés / exigés
Remarques
supplémentaires
• Retour à l’étape 1
Scénario 3 : Site Web multilingue
Description de tâche
1.
Outils utilisés / exigés
• Une société de traduction gère
ses besoins quotidiens
? maintient banque de données
terminologiques
? gestion des archives
documentaires
? gestion des ressources
humaines (par ex., identifier
les traducteurs disponibles,
etc.)
• Le client soumet un projet : un
site Web à contenu dynamique à
traduire de l’anglais vers le
français, l’italien, l’allemand,
l’espagnol et le japonais.
• outil de gestion
terminologique
• outil de gestion
documentaire
? outil d’alignement
• outil de gestion du flux
de travaux
• Les ressources fournies par le
client (par ex., les fichiers
terminologiques, les traductions
des versions précédentes) sont
prétraitées et converties au
format approprié afin d’être
utilisés avec les outils
disponibles.
• Le texte traduisible est extrait
du code source.
• Le texte source est préédité afin
d’atténuer les ambiguïtés
• Le gestionnaire de traduction
démarre le projet
? analyse le document
? échelonne le projet en
fonction de l’échéance
À titre d’exemple :
• outil de gestion
terminologique
• système de traduction
automatique
(dictionnaire)
• bitexte aligné
• système de gestion du
flux de travaux
• Le projet est saisi au
registre (les détails de
base, tels le nombre
de mots,
combinaisons de
langues, domaine,
échéance,
coordonnées
détaillées du client,
exigences du client,
etc. sont saisis pour
chaque texte)
• outil de localisation
• outils de préédition et de
langage à contraintes
• outil d’analyse
documentaire
• ressources électroniques
(par ex., afin de
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
• Lorsque des textes
multiples doivent être
traduits, l’analyse
documentaire peut
permettre
345
Description de tâche
7.
8.
9.
fonction de l’échéance
? attribue le projet aux
postéditeurs, spécialistes de
l’éditique, correcteurs
d’épreuve
? établit le coût du projet
• Remarque : à partir de ce
moment, le gestionnaire de
traduction continue d’effectuer
le suivi de l’avancement du
projet (en intervenant au besoin)
jusqu’à ce que le produit final
soit livré au client.
• L’analyse documentaire est
effectuée afin d’identifier les
termes à ajouter aux
dictionnaires de TA.
• Le texte source préédité est
traité par les systèmes de TA
pertinents.
• Le résultat de la TA est transmis
aux postéditeurs.
10.
• Les postéditeurs révisent les
textes.
11.
• Les traductions révisées sont
transmises aux spécialistes de
l’éditique pour le formatage.
Outils utilisés / exigés
connaître les ressources
disponibles et d’établir
avec précision les coûts
et l’échéancier)
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil d’analyse
documentaire
• outils de dépouillement
terminologique
• dictionnaires système de
TA
• systèmes de TA pour les
combinaisons de langues
pertinentes
• outil de gestion du flux
de travaux
Toute combinaison de :
• ressources électroniques
(par ex., banques de
données
terminologiques)
• concordancier bilingue
o outil d’alignement
• mémoire de traduction
o outil d’alignement
• outil de gestion du flux
de travaux
• le spécialiste de
l’éditique utilise des
outils non liés à la
traduction
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Remarques
supplémentaires
permettre
l’identification des
éléments à traduire en
premier afin de
maximiser les
possibilités
d’optimisation.
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
346
Description de tâche
Outils utilisés / exigés
12.
• Les traductions formatées sont
transmises aux correcteurs
d’épreuve.
• outil de gestion du flux
de travaux
13.
• Les produits finis sont transmis
au gestionnaire de traduction.
• Les produits finals sont
sauvegardés pour être insérés
aux ressources.
• Le gestionnaire de traduction
transmet les produits finis au
client.
• Le gestionnaire traduction
prépare et fait parvenir une
facture au client.
• Le gestionnaire de traduction
produit les rapports statistiques
pertinents (par ex., rapports de
productivité, etc.)
• Les ressources de traduction
existantes sont mises à jour à
partir de la traduction achevée.
• outil de gestion du flux
de travaux
14.
15.
16.
17.
18.
19.
• Retour à l’étape 1
Remarques
supplémentaires
traduction
• Peut être transmis
automatiquement, et
le changement d’état
sera indiqué afin de
pouvoir être étudié
par le gestionnaire de
traduction
• Peut être transmis
automatiquement
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion du flux
de travaux
• outil de gestion
terminologique
• outil de mémoire de
traduction
• collections bitextuelles
• outils d’alignement
• dictionnaires TM
• outils de LC
3.2.5 SYNOPSIS
Le Tableau 31 offre une vision synoptique des attributs cruciaux présentés jusqu’à maintenant dans
les sections particulières à chaque sous-secteur. Afin de souligner les éléments communs aux
différents sous-secteurs, les attributs communs à tous les sous-secteurs ou à au moins trois soussecteurs sont dotés d’un code de couleur. Les attributs originaux ont été retenus tels que présentés par
chaque sous-comité, même dans les cas où le regroupement de divers attributs en un seul se serait
avéré plus direct. Cependant, dans ces cas, les attributs différents ont été traités comme un seul au
niveau de l’application des codes de couleur. Notamment, c’est le cas pour les attributs
« pollinisation croisée » et « applicabilité au sous-secteur x », aussi séparés par une ligne pointillée
plutôt que par une ligne solide, afin de souligner leur communauté d’éléments.
347
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
ATTRIBUT CRUCIAL
Délai de mise en marché
Marché intérieur
Marché international
Facilité d’utilisation
Facilité d’intégration
Élaboration du modèle
Mise au point de la
grammaire
Coût de développement
Améliorations
RCI utilisateur final
Conformité aux normes
Durée de vie
Pollinisation croisée
Applicabilité au sous-secteur
x
Applications et outils
Forces actuelles
Spécificité de la FL
Modèle de revenu
Maturité
Gestion du
contenu
ü
ü
ü
SOUS-SECTEUR
Traitement de la
Formation
parole
linguistique
Traduction
Technologie Applications Technologie Applications
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
ü
Légende : ¦ : commun aux quatre sous-secteurs; ¦ : commun à trois sous-secteurs.
Tableau 31. Vision synoptique des attributs cruciaux sélectionnés pour chaque sous-secteur.
Les éléments suivants valent la peine d’être soulignés :
• En plus des sept attributs communs à tous les sous-secteurs, les trois attributs communs à trois
sous-secteurs pourraient se voir élargis de façon approprié au quatrième sous-secteur manquant
(dans les trois cas, il s’agit de la gestion du contenu).
• À l’inverse, les attributs « délai de mise en marché » et « forces actuelles », utilisés uniquement
dans le sous-secteur de la gestion du contenu, semblent être directement extensibles aux trois
autres sous-secteurs.
• De manière analogue, l’attribut « améliorations » n’a été utilisé que dans le sous-secteur de la
traduction, et uniquement pour les technologies. Cependant, il serait possible de concevoir son
élargissement aux autres catégories de logiciels et aux autres sous-secteurs.
• En ce qui a trait aux cinq attributs restants, ils semblent, à divers degré, particuliers à un soussecteur ou à une catégorisation de logiciels particulière appropriée à certains sous-secteurs mais
348
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
pas à d’autres. Plus particulièrement :
• L’attribut « spécificité de la FL » est de toute évidence particulier au sous-secteur de la formation
linguistique. Même en ignorant la référence spécifique au sous-secteur de la formation
linguistique, la distinction sous-jacente entre un modèle et son application n’est peut-être pas
pertinente aux autres sous-secteurs.
• Les attributs « élaboration du modèle » et « mise au point de la grammaire » utilisés pour le
traitement de la parole pourraient être appropriés à d’autres sous-secteurs, mais pas à tous – ou
leur pertinence à chacun pourrait varier.
• Les attributs « facilité d’intégration » et « applications et outils » ne sont appropriés qu’aux soussecteurs où il est utile de tenir compte d’une catégorie de logiciels « technologie » particulière.
349
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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3.3 Possibilités actuelles de la science et des technologies
3.3.1 GESTION DU CONTENU
3.3.1.1 État actuel de l’industrie canadienne de la gestion du contenu249
Quel est l’état actuel de l’industrie canadienne de la gestion du contenu? Il est possible de faire appel
aux éléments essentiels de l’avantage concurrentiel de Michael Porter pour l’évaluer (consultez la
Figure 46). Selon Porter, ces facteurs essentiels s’inscrivent dans quatre grandes catégories : 1) état
des facteurs; 2) état de la demande; 3) industries connexes et de soutien; et 4) stratégie, structure et
rivalité des sociétés. Ces facteurs sont tous présentés dans les sous-sections qui suivent,
accompagnées d’une évaluation des forces et des faiblesses du Canada.
3.3.1.1.1 ÉTAT DES FACTEURS
Il existe principalement quatre facteurs dans la gestion du contenu : 1) ressources humaines; 2)
enveloppe budgétaire; 3) connaissances; et 4) ressources linguistiques. En voici une description.
3.3.1.1.1.1 Ressources humaines
Les ressources humaines sont des experts en matière de gestion du contenu ou dans des domaines
non liés à la gestion du contenu. Elles font de la recherche au sein des centres de recherche nationaux
ou universitaires, ou encore développent des produits au sein de sociétés. À l’heure actuelle, nous
pouvons constater que :
? La gestion du contenu est un secteur spécialisé des études supérieures, une fois qu’une personne
a obtenu un diplôme en informatique ou en génie de l’informatique.
? La gestion du contenu n’est pas aussi connue ni soutenue que les autres secteurs universitaires
(par ex., la biotechnologie), ce qui fait en sorte que peu d’étudiants choisissent de poursuivre des
études supérieures dans ce domaine.
? Étant donné le manque de programmes universitaires spécialisés dans le domaine, les sociétés
peinent à trouver des candidats présentant un profil linguistique et informatique. Une formation
sur le tas est nécessaire avant que les nouvelles recrues ne deviennent productives.
? Plusieurs employés formés à la gestion du contenu ont été mis à pied au cours de l’éclatement
récent de la bulle technologique et plusieurs d’entre eux quittent le Canada et le domaine de la
gestion du contenu.
3.3.1.1.1.2 Enveloppe budgétaire
Une enveloppe budgétaire est nécessaire aux centres de recherche afin de mener des activités de R-D
et de former le personnel de demain, ainsi qu’aux sociétés afin qu’elles développent de nouvelles
technologies et produits pour ensuite les commercialiser. À l’heure actuelle, il existe un manque de
fonds à deux niveaux :
249
Cette section est tirée de : Industrie de la gestion du contenu : rapport préparé par le comité de gestion du contenu,
version 1.3 (31 mars 2004), section 2.3.
350
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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Figure 46. Les facteurs essentiels de l’avantage concurrentiel en gestion du contenu.250
3.3.1.1.1.2.1
FONDS DE RECHERCHE
Les chercheurs se plaignent de ce que la recherche en matière de gestion du contenu tombe souvent
entre deux chaises : le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) considère que les
demandes devraient être adressées au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du
Canada (CRSNG), qui en retour croit l’inverse.
Les centres de recherche peuvent s’engager dans des projets soutenus par des gouvernements
étrangers (par ex., les projets de l’Union européenne), en autant qu’ils y apportent leur propre
financement. En théorie, il est possible d’obtenir ce soutien auprès des entités telles le CRSH ou le
CRSNG. En pratique cependant, ces subventions sont difficiles à obtenir.
Afin d’obtenir une subvention, les centres de recherche doivent souvent trouver des partenaires
industriels qui prennent en charge le coût véritable du projet. Étant donné leur taille et leur situation,
les sociétés ne peuvent ou ne veulent accepter cette situation.
3.3.1.1.1.2.2
FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE
Jusqu’à récemment, les sociétés recevaient l’investissement initial requis pour le lancement d’une
nouvelle entreprise et pour le développement d’un prototype. L’obtention d’un deuxième ou d’un
troisième volet de financement afin de finaliser un produit et de soutenir les efforts de
commercialisation au Canada et, en particulier, au niveau de l’exportation, s’est avérée beaucoup
plus difficile. Différents facteurs expliquent cette situation :
250
Contenu adapté de : Michael Porter, The Competitive Advantage of Nations (New York: Free Press, 1990), 72.
351
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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•
Les sociétés d’investissement en capital de risque sont beaucoup plus prudentes qu’elles ne
l’étaient il n’y a que quelques années.
• Les résultats du domaine du génie linguistique ont déçu.
• Plutôt que d’épauler un ou deux champions par de plus grands montants de capital, les sociétés
d’investissement en capital de risque ont souvent parsemé leur financement.
Lorsque les sociétés canadiennes sont financées par les sociétés d’investissement en capital de risque,
le soutien qu’elles reçoivent est en général inférieur (de beaucoup) à celui octroyé aux sociétés
américaines.
3.3.1.1.1.2.3
FINANCEMENT GOUVERNEMENTAL
Il existe plusieurs sources de financement gouvernemental auprès desquelles les sociétés de gestion
du contenu peuvent obtenir une enveloppe budgétaire leur permettant de mener à bien leurs activités.
En voici quelques unes :
• PARI : il offre des contributions non remboursables aux PME canadiennes sur la base d’un
partage des coûts pour la recherche et le développement préconcurrentiel de projets techniques,
sur évaluation d’un projet et de la société par une équipe de CTI. Les organismes partenaires de
PARI reçoivent en outre des contributions afin d’offrir de l’assistance en matière de technologie
et de recherche aux PME canadiennes; le PARI octroiera aux PME jusqu’à 500 000 $ en
subventions à la R-D et jusqu’à 500 000 $ en prêts remboursables d’assistance à la
précommercialisation.
• Crédits d’impôt de recherche scientifique et du développement expérimental : les gouvernements
fédéral et provinciaux offrent un programme de remboursement représentant jusqu’à 45 % des
investissements en R-D effectués par une PME. Il s’agit d’une source importante de fonds pour
les PME : un investissement de démarrage de 1 million de dollars en R-D conduira à une somme
de 450 000 $ pouvant être dépensée dans la R-D l’année suivante.
• PTC (Partenariat technologique Canada) : il s’agit d’une agence d’Industrie Canada qui
encourage l’innovation par l’investissement dans la recherche et les initiatives de développement
du secteur privé. Les dépenses admissibles sont les salaires et les coûts matériels directement
reliés au projet, ainsi que les dépenses générales, telles les salaires, les coûts de matériel et
d’équipement indirects; PTC a octroyé des prêts à l’investissement allant jusqu’à 84 millions de
dollars à de grandes sociétés, telles Bombardier, et 69 millions de dollars pour le RIM. Les
montants de PTC de l’ordre de 5 millions de dollars sont octroyés aux moyennes entreprises.
• PRECARN : PRECARN, un organisme à but non lucratif, est un consortium national de société,
d’instituts de recherche et de partenaires gouvernementaux œuvrant au sein de l’industrie des
systèmes intelligents. PRECARN finance et coordonne la recherche collaborative et fait la
promotion de l’importance des systèmes intelligents. Ce programme encourage le développement
de technologies de systèmes intelligents au sein des petites et moyennes entreprises du Canada.
PRECARN octroie aux collaborateurs d’un projet une somme pouvant varier de 100 000 $ à 2
millions de dollars, selon la taille du projet et la contribution des participants, qui comprennent
les PME, les universités, les grandes sociétés et les laboratoires de R-D gouvernementaux, tels le
CNRC et le CRC.
• Banque de développement du Canada : la BDC offre une gamme de programmes venant en aide
aux sociétés, à différentes étapes, telles la R-D, la commercialisation ou l’exportation. La BDC
offre aussi un capital de démarrage allant jusqu’à 300 000 $ en fonds d’actions aux PME et un
fonds d’investissement en capital de risque pour les investissements canadiens.
3.3.1.1.1.3 Propriété intellectuelle : les connaissances sont dans la tête des gens
352
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Les connaissances en matière de gestion du contenu sont élaborées par des centres de recherche
gouvernementaux ou universitaires, par des chercheurs et par des organismes commerciaux. Les
connaissances élaborées à l’extérieur des sociétés doivent être transférées à ces sociétés afin de les
rendre productives.
La rareté des ressources avec lesquelles les intervenants en gestion du contenu travaillent constitue
souvent une limitation de leur capacité à créer une nouvelle propriété intellectuelle dans le domaine.
Le transfert de connaissances du milieu universitaire aux entreprises est souvent ardu, pour les
raisons suivantes :
• Les sociétés blâment les universitaires, qui « font un excellent travail », mais à un rythme
complètement différent : ils pensent à long terme, alors que les entreprises doivent produire des
résultats dès maintenant.
• Les sociétés se plaignent du fait que les universitaires les perçoivent principalement comme une
source de fonds – de fonds dont ils ne disposent pas; à l’inverse, les centres de recherche
universitaires se plaignent du fait que les entreprises sont intéressées à travailler avec eux et à
accéder à leurs connaissances, en autant que le tout soit offert gratuitement.
• Certains se plaignent qu’il est plus difficile de créer un essaimage au Canada qu’aux États-Unis,
étant donné que les universités manquent d’expérience en ce domaine (bien que des progrès aient
été faits récemment et que plusieurs firmes aient été créées de la sorte). Les Centres d’excellence
de l’Ontario ont aujourd’hui un nombre d’essaimages universitaires à leur actif. En outre, le
programme d’essaimage du CNRC est une réussite, ayant permis la création de 50 essaimages
depuis 1997. L’Université Simon Fraser a procédé à plus de 50 essaimages d’entreprise entre
1992 et 2002, dont quatre dans le domaine de la gestion du contenu (NCompass Labs, acquise
par Microsoft, Axonwave Software, DB Miner et Thoughtshare Communications). Au Québec,
Nomino, Delphes et nStein sont des exemples de sociétés ayant profité de travaux effectués dans
les laboratoires québécois de recherche universitaire.
3.3.1.1.1.4 Les ressources langagières
Les centres de recherche et les sociétés de gestion du contenu ont absolument besoin de ressources
langagières afin d’effectuer leur travail. Ces outils sont généralement préconcurrentiels et
comprennent :
• Corpus : un corpus peut désigner toute collection de plus d’un texte, mais dans le contexte ce
terme désigne une collection de textes lisibles automatiquement et représentatifs de la langue
étudiée.
• Analyseurs syntaxiques : il s’agit d’algorithmes ou de programmes déterminant la structure
syntaxique d’une phrase ou d’une chaîne de symboles dans une langue donnée. En général, un
analyseur syntaxique lit une séquence de jetons provenant d’un analyseur lexical. Il pourra
produire une arborescence de syntaxe abstraite.
• Ontologies : il s’agit de représentations normatives d’objets sémantiques et de leurs connexions
dans un univers de discours. La correspondance entre ces objets sémantiques et des entités
langagières (mots, phrases, segments de texte, etc.) est la tâche du traitement sémantique du
traitement du langage naturel.
• Terminologies : elles contiennent les termes employés dans un domaine particulier. Les termes
sont des entités lexicales désignant un concept. Une caractéristique importante des termes réside
dans leur emploi dans un langage particulier et taillé sur mesure pour des domaines particuliers,
où ils expriment des connaissances spécialisées d’une façon concise et non ambiguë.
353
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•
Dictionnaires : livres de mots lisibles automatiquement triés dans un ordre déterminé, offrant
définition ou description élaborée.
• Thesaurus : selon ISO, un thésaurus désigne « le vocabulaire d’une langue d’indexation à
contraintes, organisé de façon normative de sorte que les relations a priori entre les concepts (par.
ex., « étendu » et « étroit ») soient explicites ».
• Dictionnaires multilingues : dictionnaires lisibles automatiquement illustrant la relation entre des
mots en différentes langues.
La situation en la matière n’est pas idéale, particulièrement en ce qui concerne les ressources en
français, pour les raisons suivantes :
• Les intervenants en gestion du contenu ne savent pas que ces ressources sont accessibles, ou
comment y accéder.
• Parfois, ces intervenants refusent simplement de partager les outils qu’ils ont développés.
• Parfois, ces ressources sont simplement inexistantes (par ex., un WordNet français).
• Parfois (dans le cas de petites sociétés), ces ressources sont trop dispendieuses.
3.3.1.1.2 ÉTAT DE LA DEMANDE
Afin que les sociétés puissent réussir, leurs produits doivent être en demande. En général cependant,
il est beaucoup plus facile pour une société de réussir lorsque ses premiers acheteurs sont de sa
région. Qui plus est, les acheteurs nationaux sophistiqués viennent en aide aux sociétés dans le
rehaussement de leurs normes de production et l’anticipation des besoins des utilisateurs étrangers.
Au Canada, l’état de la demande représente souvent un obstacle au développement de l’industrie. En
cette matière, il importe de souligner les éléments suivants :
• Au Canada, il existe des exemples de sociétés ayant réussi et disposant de revenus importants et
d’une forte présence globale, qui innovent et font l’acquisition de technologies et outils de
gestion du contenu, ainsi que de PME, telles Cognos, OpenText, Hummingbird, Documentum et
Tarian/IBM.
• Les agences gouvernementales canadiennes ont manifestement besoin d’outils de gestion du
contenu plus intelligents, mais elles ne semblent pas toujours en être conscientes (ou alors, elles
ne disposent pas des ressources nécessaires à leur acquisition).
• Les politiques d’approvisionnement gouvernementales ne favorisent pas les PME, mais plutôt les
grands intégrateurs de systèmes et les sociétés américaines.
• Au Canada, en particulier, les utilisateurs ignorent souvent ce qu’est la gestion du contenu. Avant
que les sociétés ne puissent les convaincre que leurs outils sont les meilleurs, elles doivent les
« évangéliser », c.-à-d. vendre l’industrie dans son ensemble.
3.3.1.1.2.1 Concurrence versus innovation en matière de gestion du contenu
Les sociétés de gestion du contenu équilibrent souvent les forces du marché par rapport aux
dépenses. Une PME agit différemment d’une grande société. En règle générale, une PME atteint
l’équilibre en trouvant réponse aux questions suivantes :
• Comment une PME peut-elle faire concurrence à une grande société dotée d’un budget imposant
de R-D?
• Comment une PME peut-elle mettre à profit la R-D gouvernementale ou universitaire et
conserver l’avantage de l’exclusivité? Il est difficile de répondre à cette question : ni la R-D
gouvernementale ni la R-D universitaire ne prendront le risque de l’octroi d’une licence exclusive
à une PME.
• Comment l’industrie de la gestion du contenu peut-elle se renforcer alors que ses moteurs sont la
concurrence et les ventes, plutôt que l’innovation?
354
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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3.3.1.1.3 ACTIVITÉS CONNEXES ET DE SOUTIEN
Le secteur italien de la tannerie est un exemple d’industrie de soutien : il s’agit d’une raison derrière
la force du secteur des produits de cuir fin italiens. La position de chef de file de la production de
logiciel d’animation tridimensionnelle de Montréal est reliée à la présence de l’Office national du
film et du travail qu’il a effectué au cours des ans. En ce qui a trait à la gestion du contenu, il importe
de souligner les éléments suivants :
• Certaines sociétés canadiennes de gestion du contenu ont réussi à tirer profit de la force des
intégrateurs canadiens, tels DMR ou CGI, afin d’entrer sur le marché.
• La gestion du contenu est une fonction exigeant une application propre, telle la conformité,
l’antipourriel, la GRC, etc. Les sociétés doivent répondre à un problème avec leurs solutions de
gestion du contenu.
3.3.1.1.4 STRATÉGIE, STRUCTURE ET RIVALITÉ DES SOCIÉTÉS
Quels sont les objectifs des sociétés? Dans quels secteurs les retrouve-t-on? Comment tentent-elles
de réussir? Comment le secteur est-il organisé? Quel est le niveau de rivalité entre les sociétés?
L’industrie canadienne de la gestion du contenu sera plus ou moins concurrentielle selon la réponse à
ces questions. Il importe de souligner les éléments suivants :
• Les petites et moyennes entreprises de gestion du contenu ont souvent de la difficulté à maîtriser
les aspects du développement de produit non liés à la gestion du contenu.
• Porter faisait remarquer que plus il y a de concurrence au sein d’une industrie nationale, plus
cette industrie peut être concurrentielle au niveau international. À titre d’exemple, au début des
années 1990, parmi les quelques sociétés québécoises actives dans le domaine de la gestion du
contenu, trois produisaient des vérificateurs grammaticaux, ce qui a conduit à la domination du
Québec sur le marché de la vérification grammaticale française.
• Les sociétés de gestion du contenu canadiennes travaillent en général simultanément au
traitement de l’anglais et du français. De nombreuses sociétés canadiennes de gestion du contenu
ciblent des marchés globaux et s’attaquent à de multiples langues aussi différentes que le
mandarin, le japonais, le coréen, etc.
• Certaines sociétés de gestion du contenu (par ex., Documents, qui a fait l’acquisition de Machina
Sapiens) ont commencé à offrir des services linguistiques afin d’équilibrer leur budget (elles ne
pourraient survivre en ne se fiant qu’à la vente d’outils automatisés).
• Certaines sociétés collaborent parfois avec une rivale non directe. À titre d’exemple, au Québec,
Alis et nStein ont récemment annoncé qu’elles travailleront ensemble sur un projet subventionné
par l’armée française; Alis est connue pour l’internationalisation d’interfaces utilisateurs dans des
langues telles le mandarin et l’arabe.
• La plupart des sociétés commercialisent des produits plutôt que des technologies OEM. Le cycle
OEM est très long, étant donné qu’une solution doit être élaborée à chaque vente. Au contraire,
une offre d’outil de gestion du contenu sur un serveur permet une mise en marché rapide.
Cependant, selon le CDI, « un accès nouveau et interactif à l’information exige des technologies
sous-jacentes habilitées à la prise en charge de la recherche, la cueillette, l’analytique textuelle, la
réponse aux questions et la visualisation. L’intégration de ces technologies sera prioritaire pour
les fournisseurs d’applications, offrant une source de revenus importante, d’OEM ou de
partenariat, aux fournisseurs sur le marché ».251
3.3.2 FORMATION LINGUISTIQUE
251
Susan Feldman, Worldwide Content Access Tools 2004-2008 Forecast : Preliminary Market Sizing (CDI), 1.
355
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3.3.2.1 La position du Canada dans un contexte global252
3.3.2.1.1 VASTE ANALYSE DES ÉTUDES DE MARCHÉ
Comparativement aux autres principaux pays œuvrant sur les marchés de la formation linguistique, le
Canada produit un faible pourcentage des produits et modèles de technologie de formation
linguistique. Les États-Unis et le Royaume-Uni sont les chefs de file incontestés de ce secteur, ce qui
ne surprend peut-être guère, étant donné leur prépondérance culturelle et économique dans le monde
anglophone et dans le monde en général. Ces deux pays se démarquent de par leur intérêt dans
l’utilisation de la technologie du haut en bas des industries de la langue, avec des produits
technologiques linguistiques desservant tous les âges d’étudiants dans tous les types
d’environnement. Cela a été accompli sans aucune supériorité reconnue en matière de compétences
technologiques par rapport à certains pays, tels l’Australie et le Canada.
La façon la plus simple d’expliquer cette dominance est en termes familiers. Les États-Unis, en tant
que moteur économique le plus puissant au monde, développent de façon naturelle plus de produits,
étant donné qu’ils disposent du climat d’investissement et de la capacité économique pour ce faire.
Le Royaume-Uni, lieu de naissance de la langue la plus parlée au monde, possède une réputation de
porte-étendard pour la langue dans son intégralité, qui fait en sorte que l’on s’attend d’eux à des
innovations en matière de diffusion de cette langue.
En fait, bien qu’il s’agisse là de facteurs contribuant à leur succès, certains enseignements peuvent
être tirés de ces chefs de file du marché, à chaque niveau : du financement des produits
technologiques linguistiques à leur stratégies de mise en marché. Le fait que les organismes et
produits canadiens occupent un espace significativement plus grand sur le marché que celui occupé
par certains pays, tels la France et l’Australie, témoigne du fait que la structure d’ensemble du
marché ne représente que l’un des facteurs déterminants de la capacité d’un pays à effectuer une mise
en marché réussie de produits technologiques linguistiques.
3.3.2.1.2 STRATÉGIE DE MARQUE – PERCEPTIONS ET RÉALITÉS
Bien que d’excellents produits canadiens soient accessibles sur le marché dans l’ensemble,
accompagnés d’une réussite économique correspondante, il n’en demeure pas moins que le Canada
est considéré comme chef de file de la formation linguistique et, en effet, il dispose de l’expertise
nécessaire à jouer un rôle de premier plan au niveau global dans ce domaine. La question de savoir si
les « marques » canadiennes ont atteint une renommée internationale dépend, de bien des façons, du
segment de l’industrie à l’étude.
Il existe un certain nombre de marques de matériel didactique et d’évaluation solides au Canada,
mais les plus reconnues et utilisées par les organismes exigeant des évaluations linguistiques (c.-à-d.
programmes d’enseignement supérieur, employeurs) ne sont pas les marques canadiennes, parce
qu’elles ne sont pas utilisées à grande échelle par les étudiants.
Bien qu’une des marques de formation linguistique parmi les plus fortes dans le monde soit
canadienne (Global TESOL)253, elle n’est liée à aucune norme particulière, malgré que la promesse
d’un emploi international qu’elle offre sur achèvement de ses cours serve de norme de fait et
constitue le moteur de commercialisation de l’organisme.
252
Cette section est tirée de : Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Rapport tiré
de : AILIA, sous-secteur de la formation linguistique de la Carte routière technologique de l’industrie de la langue (Mars
2005), section «ºLa position du Canada dans un contexte global.º»
253
http://www.globaltesol.com/.
356
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Une perception importante liée aux programmes universitaires permet à la « marque » de l’université
d’agir en tant qu’avantage concurrentiel majeur, étant donné que cette marque est perçue comme
synonyme d’un programme de qualité. Bien qu’il existe en outre un certain nombre de marques
institutionnelles privées, il n’existe que très peu d’exemples de cas où des fournisseurs de formation
linguistique non universitaire soient arrivés à « consolider la marque universitaire » en créant une
affiliation, étant donné le peu de reconnaissance de la part des universités quant aux avantages d’une
telle affiliation. En Australie, le réseau de collaboration est beaucoup plus intégré, avec plusieurs
institutions privées ayant établi des ententes de réseau avec des institutions d’enseignement
supérieur. En outre, plusieurs institutions de formation professionnelle s’étendent dans les deux sens,
de sorte qu’il est difficile aujourd’hui de trouver une institution australienne n’offrant pas à la fois
une composante professionnelle et une formation linguistique.254
L’industrie perçoit aussi qu’elle n’est pas prise au sérieux par le gouvernement et qu’elle ne reçoit
pas le soutien nécessaire à sa croissance et à ses besoins en matière de ressources humaines. L’étude
conjointe du Réseau CEC et de l’AUCC, Ouvrir la porte aux étudiants étrangers, observe le succès
de l’Australie et des États-Unis et souligne l’importance d’un champion dans les hautes sphères
gouvernementales afin d’établir un projet éducatif proactif.255 Une partie de l’échec du Canada à ce
niveau est le résultat de la fréquemment mentionnée absence d’un ministère de l’éducation, duquel la
formation linguistique est une composante, mais l’exigence d’une telle entité ne constitue pas en ellemême une condition indispensable à une industrie de la formation linguistique en santé. Le
Royaume-Uni et les États-Unis disposent tous deux d’un ministère fédéral de l’éducation, mais la
composante linguistique du Royaume-Uni est beaucoup plus proactive et fait partie de ses efforts de
commercialisation de l’enseignement dans son ensemble, et reconnaît le besoin d’un champion
politique de l’industrie.
Ce manque de reconnaissance au Canada entraîne des obstacles importants pour le développement de
l’industrie, y compris un manque d’intégration de la politique en matière d’immigration et un
manque de communication entre les agences et services gouvernementaux liés à l’industrie de la
formation linguistique. C’est une litote d’affirmer que, en l’absence d’une « marque nationale »,
l’environnement pour l’innovation technologique est loin d’être parfait.
3.3.2.1.3 ACCEPTATION DES TECHNOLOGIES EN FORMATION LINGUISTIQUE
Une notion dominante veut que les technologies n’aient qu’un petit rôle à jouer en formation
linguistique et qu’elles ne puissent prendre la place d’un enseignant ou d’un environnement
d’immersion. En conséquence, les fournisseurs canadiens de formation linguistique se sont en
général contentés de laisser un ensemble séparé de fournisseurs mettre au point les outils
technologiques linguistiques, ratant ainsi des perspectives intéressantes. Dans d’autres marchés,
notamment et surtout, au Royaume-Uni, les fournisseurs reconnaissent davantage la valeur de
l’utilisation de tels outils et, en conséquence, l’industrie y a été plus réceptive à leur
développement.256
La recherche de l’OCDE mentionne un écart global général entre les possibilités des plateformes
d’apprentissage en ligne et les fournisseurs de contenu en mesure d’utiliser ces technologies de
nouvelles façonss,257 plutôt que de simplement recycler les modèles d’apprentissage traditionnels à
254
http://cricos.dest.gov.au/.
http://www.aucc.ca/_pdf/francais/reports/2000/opendoors_06_f.pdf.
256
http://www.educationuk.org/.
257
http://213.253.134.29/oecd/pdfs/browseit/9601062E.pdf
255
357
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l’aide de la technologie. Cela étant, la nature bureaucratique et conservatrice de nombreux systèmes
d’éducation au Canada empêche les organismes canadiens d’entrer dans le jeu et de combler cet écart
en matière de formation linguistique. Même lorsqu’un soutien gouvernemental existe, les initiatives
d’importance, telles le projet de Cours de langue de niveau avancé du CIC,258 mettent davantage
l’accent sur les modèles d’apprentissage traditionnels et n’ont aucune exigence technologique.
La notion à l’effet que, étant donné les ressources limitées, les solutions technologiques sont
désirables mais non abordables, prévaut aussi, une opinion qui peut s’avérer vraie au niveau d’une
classe ou d’une institution, mais qui n’est certes pas supportée lorsque des économies d’échelle sont
prises en compte. Le système Curriculum Online du Royaume-Uni259 permet aux écoles du système
public d’affecter une portion de leur budget aux produits technologiques approuvés. Plutôt
qu’augmenter les coûts de l’offre en matière d’enseignement, la perception générale du milieu de
l’éducation du Royaume-Uni est à l’effet que cela a permis, en réalité, de diminuer le coût de
nombreux programmes.
Le marché des affaires perçoit généralement l’excellente valeur des modèles d’apprentissage en
ligne; cependant, il existe une pénurie importante de modèles d’apprentissage linguistique en ligne
permettant de répondre à cette demande. Une étude américaine illustre que 83 % des sociétés
n’offrent pas de programme de formation linguistique et que 24 % des sociétés disposent d’un budget
de formation technologique séparé.260 En combinant cela aux conclusions du projet de recherche sur
les cours de langue avancés du CNCLC, qui mentionne la pénurie de compétences commerciales261
et de professionnels et une dépendance accrue envers l’immigration pour combler cet écart, nous
découvrons des perspectives d’envergure pour les technologies de la formation linguistique au
travail. La bonne nouvelle pour le Canada est que cela semble être un phénomène international, dans
le sens où le besoin de formation linguistique en entreprise est reconnu partout et qu’il existe un
manque général de solutions aptes à répondre à ce besoin.
3.3.2.1.4 COMMUNICATION DE POLLINISATION CROISÉE
D’après le rapport de vérification des perceptions de Hill-Knowlton, les différents secteurs de
l’industrie canadienne de la langue262 ne se connaissent pas. Il en résulte qu’il est difficile de
reconnaître les partenariats naturels et les perspectives de développement au sein des organisations
comportant des intérêts croisés et un marché importants.
Ce problème ne se rencontre pas seulement dans les secteurs mais, dans le cas de développements
technologiques, est bien présent quand il s’agit du progrès qui a été accompli au cœur même de
l’industrie de formation linguistique. Il existe certainement une corrélation entre «°l’aversion°»
envers la technologie mentionnée précédemment et la simple ignorance à ce qui se trouve dans les
projets et la recherche ayant trait au marché et à la prévente. On peut facilement présumer que si les
fournisseurs de formation linguistiques étaient mieux renseignés au sujet de ces développements, leur
hésitation à utiliser la technologie dans la formation linguistique se transformerait en curiosité
commerciale ou opérationnelle.
Il est intéressant de noter que même sur le plus gros marché producteur de technologies de formation
258
http://integration-net.cic.gc.ca/inet/francais/elt-clna/index.htm.
http://www.curriculumonline.gov.uk/default.htm?cookie%5Ftest=1.
260
http://www.trainingmag.com/training/images/pdf/2001_industry_report.pdf.
261
http://www.language.ca/Projects%2004-05/ELT.htm.
262
The Canadian Language Industry: Perception Audit (Hill & Knowlton, 2004).
259
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linguistique, en l’occurrence les États-Unis, il se trouve un manque de structure identique à
promouvoir la reconnaissance entre secteurs. Certainement en raison de l’importance même du
marché, la différence entre le Canada et les États-Unis est due au fait qu’une implication en
éducation plus ouverte du secteur privé conduit à la pollinisation croisée de ce type d’information
pour les besoins de la concurrence plutôt que de la communication. Autrement dit, si un organisme
américain souhaite réussir la mise au point d’un produit de technologie linguistique, il aurait intérêt à
être au courant de la concurrence dans son domaine. Au Canada, un milieu d’investissement en
éducation plus dynamique donnerait lieu assurément à un processus similaire d’assimilation de
l’information.
3.3.2.1.5 NORMALISATION
La prolifération de liens intersectoriels dans un marché comme celui de l’Australie témoigne de
l’importance d’un système de normalisation partagé par les fournisseurs de formation linguistique
dans tous les secteurs. Le projet «°L’anglais en Australie°» est beaucoup plus qu’une organisation de
marketing pour la formation linguistique263; il s’agit, en fait, d’un projet porte-étendard unifié.
Plusieurs organismes au Canada revendiquent le droit d’être des détenteurs de normes pour divers
secteurs (CLC, CAPLS, CCLB, CAEL, TESL Canada); cependant, aucune norme nationale ne
permet de les relier. Une concurrence interne entre certaines de ces organisations va à l’encontre du
but recherché et porte à la fragmentation et, par conséquent, nuit à la perception générale de
l’industrie.
L’absence d’un chemin direct dans le secteur (par ex., évaluation, enseignement, transfert en
établissement) a une incidence sur la capacité de l’utilisateur final à comprendre et, ainsi, à prendre
part au système, et limite le système canadien à conserver l’utilisateur final en tant que «°client
permanent°», un objectif mondial et crucial touchant la nouvelle économie axée sur le savoir. Un
ensemble d’arrangements de fait s’est développé au sein du système canadien, cependant ces
arrangements se font généralement concurrence et peuvent prêter à confusion pour l’utilisateur final.
De plus, ce manque de normalisation empêche le développement des services et des outils
technologiques propres à l’industrie en raison de la difficulté à réaliser des économies d’échelle. Le
projet d’évaluation US TOEFL a fait naître bon nombre d’outils, justement parce qu’il est largement
reconnu et, par conséquent, offre des possibilités de marché importantes pour les développeurs de
technologies, petits et grands. Sur une plus grande échelle, le modèle révolutionnaire Curriculum
Online, au Royaume-Uni, tel que mentionné auparavant, montre que l’intégration de normes de
formation linguistique en normes nationales dans l’ensemble d’un système d’éducation peut faire
augmenter le potentiel commercial pour les fournisseurs de technologies à un tout autre niveau.
3.3.2.1.6 LE MILIEU DE LA RECHERCHE
L’avènement du Centre de recherche en technologies langagières (CRTL)264 constitue un grand pas
vers l’intégration de la recherche d’avant-garde portant sur la technologie linguistique présentant un
potentiel commercial; cependant, il y a encore beaucoup à faire. Aux États-Unis, il y a une
philosophie plus ouverte en ce qui concerne le partage des résultats de recherche et la diffusion
d’idées découlant de cette recherche. En fait, les chercheurs canadiens en formation linguistique ont
souvent été contraints de publier cette recherche par le biais de forums américains, ce qui en
définitive, peut s’avérer inaccessible aux organisations canadiennes qui ne savent pas où chercher.
C’est en partie à cause des chercheurs eux-mêmes, un sujet de préoccupation suite au manque
263
264
http://www.elicos.edu.au/home.html.
http://www.crtl-ltrc.ca/index_e.htm.
359
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
d’intérêt préalablement cité en ce qui a trait au développement technologique qui a lieu dans leur
propre industrie. Toutefois, l’absence d’un portail de communications, tel que cité dans différentes
études menées par l’industrie canadienne de la langue265, est en grande partie responsable de cette
anomalie.
CGI
Cityon-Line
CRIM
ComputerTalk
Diaphonics
Elix
Epcom Communications
Mitel
Nortel Networks
Nuance Communications Canada
Nü Echo
OkamLogic
Technologies La Voix
Pika Tech.
Pronexus
Prospectus Group Inc.
ReadlPlease
STR-SpeechTech Ltd.
ScanSoft Canada
Speech Gadgets Inc.
265
266
ü
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ü
ü
ü
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ü
Service hôte des applications
vocales
ü
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ü
Solutions personnalisées
Plateforme d’application
Traitement des langues
naturelles
Traitement des signaux
Biométrie vocale
PRINCIPAUX FOURNISSEURS
Conversion parole-texte
Reconnaissance de la parole
3.3.3 TRAITEMENT DE LA PAROLE266
ü
Tassos Theodoridis, Language Learning Technologies Subcommittee Report.
La présente section est tirée de : Survol du traitement de la parole, par Ted Hill.
360
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Solutions personnalisées
ü
ü
ü
ü
ü
Service hôte des applications
vocales
Plateforme d’application
Voice Gate
VoiceGenie
VoiceIQ Inc.
Wavemakers (acheté par Harman
International)
Traitement des langues
naturelles
Traitement des signaux
Biométrie vocale
Conversion parole-texte
Reconnaissance de la parole
PRINCIPAUX FOURNISSEURS
ü
ü
CRIM
INRS-EMT (Montréal, QC)
École de technologie supérieure (ÉTS)
Université de Sherbrooke (Sherbrooke, QC)
Université du Québec à Chicoutimi
Université de Toronto (Toronto, Ont.)
University of Victoria (Victoria, C.-B.)
University of Calgary (Calgary, Alb.)
Université McGill (Montréal, Qc)
Centre national d’audiologie (London, Ont.)
Université St. Mary – Apprentissage libre
ü
ü
ü
Traitement du langage naturel
Plate-forme informatique en
matière de recherche de la
parole
Travailler avec l’industrie
Traitement des signaux
Biométrie vocale
PRINCIPAUX CENTRES DE LA RECHERCHE
CANADIENNE
Reconnaissance de la parole
Conversion parole-texte
Tableau 32
ü
ü
ü
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ü
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ü
361
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Traitement du langage naturel
Plate-forme informatique en
matière de recherche de la
parole
Travailler avec l’industrie
Traitement des signaux
Biométrie vocale
Reconnaissance de la parole
Conversion parole-texte
PRINCIPAUX CENTRES DE LA RECHERCHE
CANADIENNE
ü
ü
Université d’Ottawa
Université de Montréal
ü
ü
Tableau 33
3.3.4 TRADUCTION267
Produits et leurs fonctions
TransSearch
(RALITerminotix)
Dict. Generator
(BridgeTerm)
O
O
O
Y
EDITerm
(Consultants John
Chandioux)
O
C
O
C
LogiTerm
(Terminotix)
O
O
O
Y
Y
I
O
O
Autres
O
Y
O
Client-serveur
Interconnectivité
Didacticiel
TA
Localisation
Mémoire de traduction
Concordancier bilingue
Préalignement automatique
Alignement interactif par transfert
optique
Recherche plein texte
Gestion terminologique
Consultation terminologique
automatique
Extraction terminologique
unilingue
Extraction terminologique
multilingue
langage à contraintes / préédition
Prétraduction
Analyse doc.
Reconnaissance de la voix
Apportez votre programme
Programme préexistant
Ce tableau présente un aperçu synoptique des produits canadiens, permettant d’identifier les lacunes
de l’industrie canadienne de la traduction, en effectuant une comparaison avec l’industrie de la
traduction dans le reste du monde.
I
Y
O
Diffusion de
la base de
données
terminologiqu
e
Reconnaît les
répétitions
internes au
niveau des
267
This section is drawn from: Lynne Bowker, Translation Sector Report: Technology Road Map, Final Draft, Stage 1
(2004), appendix A.
362
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Autres
Client-serveur
Interconnectivité
Didacticiel
TA
Localisation
Mémoire de traduction
Concordancier bilingue
Préalignement automatique
Alignement interactif par transfert
optique
Recherche plein texte
Gestion terminologique
Consultation terminologique
automatique
Extraction terminologique
unilingue
Extraction terminologique
multilingue
langage à contraintes / préédition
Prétraduction
Analyse doc.
Reconnaissance de la voix
Apportez votre programme
Programme préexistant
phrases
LogiTermWeb
(Terminotix)
O
SynchroTerm
(BridgeTerm)
O
XTracTerm
(Bridgewater)
O
Aladin
(RALI/Terminotix)
O
O
Alignment Robot
(Terminotix)
O
O
Find (Beetext)
O
O
O
O
Y*
O
O
O
O
O
I
O
O
O
Reconnaît les
répétitions
internes au
niveau des
phrases
O
O
Droits
exclusifs de
Terminotix
O
O
O
LogiTrans
(Terminotix)
O
O O
I
I
I
I
Y
Y
LogiTransWeb
(Terminotix)
Y
Y Y
I
I
I
I
Y
Y
Y
Babel-TRACK
(BabelFish)
Y
Y
Y
Flow (Beetext)
Y
Y
Y
XLT (Socatra)
Identifie les
répétitions au
niveau des
sections
Identifie les
répétitions au
niveau des
sections
Y
Lingua
Technologies
Toolbox (Lingua
Technologies)
Y
MultiTrans
(MultiCorpora)
Y
Promemoria
(BridgeTerm)
Y
Y
I
Y Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
A
Y
I
Y
I
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Analyseurs
syntaxiques,
descripteurs,
analyseurs
statistiques
Adaptable à
Unicode et
TMX
Validation de
la traduction
Prototypes/Betas
TransTalk
(RALI/CRIM)
NoBabel (KCSL)
Y
Y
Y
Y Y
Y
Y
Y
Y
Y
Y
Base de
données
intégrée
363
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Autres
Client-serveur
Interconnectivité
Didacticiel
TA
Localisation
Mémoire de traduction
Concordancier bilingue
Préalignement automatique
Alignement interactif par transfert
optique
Recherche plein texte
Gestion terminologique
Consultation terminologique
automatique
Extraction terminologique
unilingue
Extraction terminologique
multilingue
langage à contraintes / préédition
Prétraduction
Analyse doc.
Reconnaissance de la voix
Apportez votre programme
Programme préexistant
terminologiqu
e et MT
Détecte les
erreurs de
traduction
Propose des
extensions
comme types
d’utilisateur
TransCheck
(RALI)
TransType
(RALI/Société
Gamma/et al.)
Trampolino
(BridgeTerm et al.)
Y
Y
I
Y
Y
Y
* multilingues, une à la fois
Légende :
O = Oui (c.-à-d., l’outil offre cette fonctionnalité)
C = Compagnon (c.-à-d., ne fait pas partie du produit principal, mais disponible par l’ajout de modules)
I = Interconnectivité (c.-à-d., ne fait pas partie du produit, mais disponible par l’interconnectivité avec un autre produit)
Tableau 34. Produits canadiens de la technologie de la traduction et leurs fonctions
364
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.4 Écarts et obstacles
3.4.1 GESTION DU CONTENU
Pour obtenir de l’information sur les faiblesses du Canada, le lecteur peut consulter la section :
Erreur! Impossible de trouver la source de référence., dans laquelle l’état de l’industrie est évalué
en tenant compte de quatre grandes catégories de facteurs essentiels de l’avantage concurrentiel,
comme suit : 1) état des facteurs; 2) état de la demande; 3) industries connexes et de soutien; et 4)
stratégie, structure et rivalité des sociétés. Chaque catégorie est accompagnée d’une évaluation des
forces et des faiblesses du Canada, dans le contexte d’une analyse plus détaillée.
3.4.2 FORMATION LINGUISTIQUE
3.4.2.1 Modèles novateurs268
3.4.2.1.1 ACCÈS AUX MÉDIAS POUR DIFFUSER DE L’INFORMATION RELATIVE À LA FORMATION
Exemples pertinents : Education Guardian269, BBC English Zone270, Voice of America Radio English
Cours271e, NHK Eigo de Shabera Naito272, BBC World Service Learning English273.
À l’heure actuelle, les fournisseurs de contenu de tout acabit ont tendance à développer une
composante en matière d’éducation utilisée dans les écoles. On peut considérer ceci comme une
tendance régie par la demande et par les avantages pour les fournisseurs; c’est-à-dire que les
apprenants et surtout leurs enseignants auront toujours besoin de contenu personnalisé pour leurs
cours, et du point de vue des fournisseurs, le domaine pédagogique constitue une démographie
intéressante dans laquelle il peut être difficile d’entrer selon les moyens traditionnels de promotion.
Encore une fois, il est mention du concept du client permanent, et les fournisseurs de contenu savent
bien que, quoique la clientèle du secteur pédagogique soit rude, une fois la vente effectuée, cette
clientèle tend à être très fidèle.
Avec le besoin inhérent du Canada pour la formation linguistique découlant de son bilinguisme, on
pourrait s’attendre à ce que les organismes des médias canadiens ainsi que les fournisseurs de
contenu de masse soient parmi les meilleurs au monde dans ce domaine; cependant, le fait est qu’il
existe très peu de modèles pour l’éducation en général, et presque pas en ce qui touche uniquement la
formation linguistique, que ce soit pour les propres besoins du Canada en formation linguistique ou
pour les besoins en formation linguistique sur les marchés étrangers. Les raisons de cette lacune sont
difficiles à définir, non seulement à cause du manque de recherche ciblée, mais aussi à cause du
manque de connaissance généralisée à l’endroit de l’industrie de la langue, l’incapacité à comprendre
268
This section is drawn from: Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Report for
AILIA Language Technology Roadmap Language Training Subsector (March 2005), section “Innovative Models.” Further
background material on the same topic produced by the Language Training subcommittee can be found in: Tassos
Theodoridis, Language Learning Technologies Subcommittee: Stage III. Positioning Strategy, 1st rev. (Mar. 22, 2004),
section 3, “Models for success in Canada and internationally.”
269
http://education.guardian.co.uk/languageresources/.
270
http://www.bbcenglish.com/tv/engzone/index.htm.
271
http://www.dyned.com/voa/.
272
http://www.japantimes.co.jp/cgi-bin/getarticle.pl5?fd20020901pb.htm.
273
http://www.bbc.co.uk/worldservice/learningenglish/.
365
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
le potentiel commercial sous-jacent et aussi simplement parce qu’aucune offre de contenu bien
planifiée n’a été proposée. Les organismes de médias principaux agissent en tant que partenaires de
distribution importants en matière de contenu, et souvent détiennent les ressources nécessaires ou
sont associés avec ceux qui possèdent ces ressources et sont dotés d’une vision commerciale pour
faire en sorte que de grandes idées deviennent réalité.
3.4.2.1.2 RESSOURCES, OUTILS ET APPLICATIONS CONÇUS POUR LES APPAREILS MOBILES
Exemples pertinents : Ectaco Talking Dictionaries & Flashcards274, Talking Panda iLingo for
iPod275, Logiciels d’analyse de la parole et de retroaction Sensory Speech Inc276., Pocket Eijiro277.
On peut voir une forte croissance dans le développement des ressources, outils et applications pour
les appareils mobiles, autant pour les besoins en formation linguistique en général que pour les cas
liés à une fonction particulière. La prolifération des appareils mobiles, y compris les téléphones
cellulaires, les assistants numériques personnels (PDA), les iPods et une foule d’autres appareils,
indique clairement que la croissance actuelle dans ce domaine est loin d’être terminée. Dans
plusieurs cas, le contenu qui gère le programme est extrêmement simple d’un point de vue
pédagogique (par ex., dictionnaires, cartes mémoires, imitation de prononciation, guides), de sorte
qu’il existe certainement un potentiel non exploité à appliquer des principes pédagogiques plus
profonds et complexes afin de développer et de fournir un meilleur contenu. Comme ces principes et
cette recherche plus évolués ne sont pas encore accessibles aux développeurs de la technologie, il
existe probablement de nombreuses perspectives de partenariats.
Par ailleurs, il est juste de présumer que les fournisseurs linguistiques canadiens traînent de l’arrière
non seulement en matière de développement de ces outils mais également au niveau de leur
utilisation. La capacité d'offrir un apprentissage virtuel par téléphone mobile servant de précurseur ou
de suivi à un enseignement en classe serait formidable, cependant, il faut chercher longtemps pour
trouver des cas où cela a été mis en pratique dans les milieux canadiens de la formation linguistique.
En règle générale, les apprenants de ces milieux connaissent mieux les occasions d’apprentissage que
ces outils procurent et savent mieux s’en servir que leurs instructeurs ou que les concepteurs du
programme. L’intégration de cet important degré d’intérêt et de familiarité parmi les apprenants
possédant des éléments de programme d’études d’une part et des cours donnés par les formateurs
d’autre part, donnerait certainement de bons résultats au point de vue pédagogique et, si besoin est,
au point de vue commercial.
3.4.2.1.3 COURS SUR INTERNET POUR RÉSIDENT ET SOUTIEN DE CONTENU
Exemples pertinents : Excellent site Web d’accompagnement en communication d’affaires278,
Université d’Athabasca Soutien didactique en ligne d’ALS279, EnglishBaby.com.280
Des obstacles importants peuvent empêcher de pénétrer des secteurs de marché établi, notamment
l’industrie de l’édition et de manuels didactiques. Cependant, il y a une tendance marquée à utiliser
des solutions technologiques pour appuyer une offre de produits déjà en place. Les éditeurs
274
http://www.ectaco.com/.
http://www.talkingpanda.com/.
276
http://www.sensoryinc.com/.
277
http://www.alc.co.jp/eow/pocket/.
278
http://wps.prenhall.com/ca_ph_thill_excellence_2.
279
http://www.athabascau.ca/courses/engl/155/support/.
280
http://www.englishbaby.com/.
275
366
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
pédagogiques principaux ont déjà transféré la plupart du contenu de leurs manuels d’apprentissage
linguistique en ligne; toutefois, il reste encore beaucoup de matériel d’apprentissage linguistique
traditionnel, largement distribué pour lequel il existe très peu de soutien de contenu technohabilité.
En d’autres termes, de nombreuses ressources sont disponibles sur Internet pour les professeurs de
langues et les apprenants, mais en dehors des produits d’accompagnement en ligne très coûteux,
offerts par les éditeurs eux-mêmes, ces ressources sont rarement reliées à du matériel spécifique et ne
sont pas conformes aux normes locales.
Il en est de même pour le soutien de cours spécifiques ou de programmes de certification. Les sites
de ressources ont tendance à être de nature générale et ne sont pas propres à la commercialisation.
Plusieurs modèles potentiels sont offerts, y compris l’association à une marque unique (par ex., être
lié à une marque d'une organisation ou d'un produit plus important et plus reconnu), la normalisation
de matériel et par conséquent, la commercialisation pour les consortiums ou les groupes d’industries
désirant collaborer à de tels projets, ou encore la génération de revenus par le développement de
produits d’accompagnement à valeur ajoutée. Dans plusieurs cas, les fournisseurs de formation
linguistique, en développant leurs propres programmes, ont déjà accompli une bonne partie du travail
nécessaire à l’avancement de ces projets. Pour que ceux-ci se concrétisent, il ne manque plus que la
volonté de collaborer et une participation minime en temps et en ressources .
3.4.2.1.4 LIVRAISON EN LIGNE OU SUR INTERNET DE NORMES D’ÉVALUATION
Exemples pertinents : Dialang281, TOEFL en ligne282 (en voie de développement).
La Communauté européenne, de par son projet Lingua283, a récemment mis au point un outil
d’évaluation en ligne, un modèle à suivre pour tous, adapté aux normes généralement acceptées dans
toute la région. Ce type de système contribue premièrement à fournir aux fournisseurs de l’évaluation
de nombreuses possibilités à développer des outils connexes. Deuxièmement, il permet de
rationaliser et de simplifier l’entrée et le déplacement dans le système de formation linguistique de la
région. Grâce à un système d’évaluation en ligne, facile à comprendre, l’utilisateur final et le
formateur peuvent non seulement s’entendre pour le début de la formation mais aussi convenir d'un
cheminement dans le système, identifié par un ensemble reconnu de repères.
Il est vrai que le Canada ne peut mettre au point ce système tant que les normes sous-jacentes
n’auront pas été adoptées, ce qui ne devrait pas être difficile puisque nous détenons trois systèmes
d’évaluation d’origine principaux (et quatre développés à l’externe mais reconnus à l’interne) et au
moins trois projets d’assurance de la qualité pédagogiques et/ou institutionnels. Comme les délais
sont certainement un facteur et que le Canada connaît de plus en plus de retard en cette matière, la
situation idéale serait une sorte d’intégration, un peu comme celle entreprise par l’Union européenne
avec son programme Lingua, combinant le double objectif d’une norme concordante avec la mise au
point ou l’adaptation d’un outil d’évaluation technohabilité afin de faciliter et de promouvoir cette
norme.
Les systèmes normalisés d’évaluation et de certification permettent également de développer du
matériel supplémentaire (comme en témoigne l’industrie en pleine croissance de matériel de
préparation TOEFL, TOEIC, FCE, IELTS) et, par conséquent, le manque d’un porte-étendard,
unique, important et généralement reconnu, limite les chances des développeurs canadiens qui
281
http://www.dialang.org/english/index.htm.
http://www.ets.org/toefl/nextgen/.
283
http://europa.eu.int/comm/education/programmes/socrates/lingua/index_en.html.
282
367
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
craignent qu’en favorisant l’un et en choisissant mal, un investissement important aurait été en vain.
3.4.2.1.5 TECHNOLOGIE DE FORMATION LINGUISTIQUE INTÉGRÉE AUX NORMES NATIONALES
Exemples pertinents : Kar2ouche284, English Discoveries285.
Le marché des produits de technologie linguistique, dans tout secteur, augmente directement en
proportion de l’importance du système d’éducation qu’il dessert. En général, les systèmes scolaires
les plus importants sont les systèmes scolaires publics de pays; ainsi la normalisation constitue une
caractéristique principale de ces importants systèmes scolaires. Les produits élaborés selon ces
normes nationales ou régionales sont en fait les produits dont le potentiel de marché s’avère le plus
important. Ce que les fournisseurs de technologie linguistique doivent retenir de cette leçon est donc
d’adapter leurs produits ou services à une norme largement en demande.
Au Canada, le CLTA est en voie de réaliser une partie de cet objectif, grâce à son produit
d’enseignement à distance et de formation à domicile de CLIC286; quoique sans la force de normes
adoptées à l’échelle nationale et un plus grand soutien en ressources, ce type de programme, tout
novateur soit-il, n’aura pas le poids nécessaire pour une vaste distribution. À l’encontre de la
formation linguistique avec l’alphabétisation et les programmes ALS des écoles publiques, une
société canadienne, Autoskill, est parvenue à maîtriser ce modèle en développant un produit
technologique relatif à l’amélioration de la lecture (Académie de la lecture)287 qui concorde avec les
normes de l’un des plus grands systèmes d’écoles publiques au monde, c’est-à-dire, celui des ÉtatsUnis.
Ce modèle est particulièrement intéressant pour le Canada parce qu’un programme comme
Curriculum Online, tel que discuté précédemment, pourrait être utilisé non seulement pour
encourager la mise au point d’outils de formation linguistique pour le grand marché de l’école
publique au Canada, mais également pour offrir une norme de fait (à la place d’une norme de
formation linguistique en vigueur, qui actuellement n’existe pas) qui pourrait être mise en valeur afin
de promouvoir ces outils dans d’autres marchés. Il n’est pas exagéré de prétendre qu'il se trouve
autant de possibilités dans ce domaine qu'il y a de projets standards en matière de marchés globaux
qui demandent de la formation linguistique et qui envisageraient l’avantage d’un «°cachet
d’approbation canadien°».
3.4.2.1.6 CONTENU DE NATURE CONFIDENTIELLE ET PUBLIQUE,
PARTENARIATS DE RESSOURCES ET DE
DISTRIBUTION
Exemples pertinents : LLEARN288, English Tax289i, LearnPremium290, ESOL Online291,
in2english.com.cn.292
On rencontre souvent une méfiance mutuelle entre les exploitants des secteurs public et privé,
particulièrement dans le domaine de l'éducation. Tout le monde sait que les exploitants du secteur
284
http://www.kar2ouche.com/.
http://www.plato.com/samples.
286
http://www.linchomestudy.ca/index.html.
287
http://www.autoskill.com/products/reading/index.php.
288
http://www.llearn.net/.
289
http://www.britishcouncil.org/china-aboutus-sponsorship-whatoffer-supportinglearning.htm.
290
http://www.learnpremium.co.uk/user/login.aspx?ReturnUrl=%2fDefault.aspx.
291
http://www.tki.org.nz/r/esol/esolonline/index_e.php.
292
http://www.in2english.com.cn/.
285
368
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
privé considèrent que leurs homologues du secteur public sont trop concentrés sur la théorie et ne
portent pas suffisamment d’attention aux besoins du marché; et que les enseignants du secteur public
dénoncent une tendance de la part de leurs collègues «°profiteurs°» du secteur privé à favoriser des
solutions simplistes donnant lieu à des résultats nets plutôt qu’une adhésion stricte à des normes en
matière d’exploitation et d’éducation. Ceci étant dit, il existe des partenariats fructueux dans lesquels
l’accent est mis sur la complémentation des forces de chacun au lieu d’en mettre en évidence les
faiblesses. Un parfait exemple canadien de ce type de partenariat créatif figure dans le programme
LLEARN, créé par au moins cinq partenaires, et utilisant le modèle classique, financier-fournisseur
de contenu-développeur de plateforme-distributeur qui transforme des projets de technologie en chefs
de file du marché.
De loin, ce type de partenariats les plus novateurs se retrouve dans deux projets du British Council en
Chine, English Taxi et in2english.com. English Taxi consiste en un jeu d’immersion ALS pour les
étudiants chinois, développé conjointement par le British Council, Unilever et une société de génie
logiciel du Royaume-Uni et distribué gratuitement dans toute la Chine. In2english.com est un site
Web de formation linguistique anglais, exploité par le British Council, la BBC ainsi que China
Central Radio et TV University. Dans ces deux modèles, les exploitants anglais ont réussi à améliorer
le contenu et les ressources afin de créer ce qui est devenu actuellement, et de très loin, la marque
linguistique anglaise la plus importante au cœur du plus vaste marché en développement au monde.
Selon la perspective de développer davantage de partenariats à succès parmi les organismes
canadiens, ce qui est révélateur dans ce modèle est plutôt la structure elle-même que les joueurs
individuels. À partir de la structure composée des cinq éléments, mentionnée plus haut, un éventail
presque infini de partenariats potentiels foisonne et devient possible. Par exemple, pour ce qui est de
LLEARN, l’agence de financement était le fameux projet CANARIE293 du gouvernement canadien,
mais aurait pu tout aussi bien provenir du secteur privé, s’il avait fait l’objet d’un plan d’affaires bien
conçu. De même, les organisations qui sont capables d’accomplir deux ou trois de ces rôles seraient
en mesure d’utiliser ce modèle sans prendre le risque inhérent et complexe d’un nombre de
partenaires difficiles à gérer.
3.4.2.1.7 LOGICIEL DE FORMATION LINGUISTIQUE D’IMMERSION PROPRE À L’INDUSTRIE OU LIÉ À UNE
FONCTION PARTICULIÈRE
Exemples pertinents : Smooth Operato294r, Hospitality English295, Hospitality English, Second
Language Café296, US Military Tactical Application297.
Même si un nombre important d’étudiants en langues, à l’échelle mondiale, suivent une formation
dans le but de mieux trouver un emploi ou de trouver un meilleur emploi, il est surprenant que
presque toute la formation linguistique liée à l’emploi se donne encore au moyen de méthodes
traditionnelles. Cela signifie que très peu de produits et services de technologie linguistique sur le
marché répondent à une tâche ou à une industrie en particulier. Bien sûr, on peut retrouver bon
nombre de produits d’affaires anglais en réserve, dont plusieurs sont technohabilités, quoiqu’il soit
rare de dénicher des produits spécialisés au-delà. C’est probablement en raison de la taille du marché,
de la demande de spécialisation ainsi que de la différence en ce qui concerne les normes en milieu de
293
http://www.canarie.ca/about/index.html.
http://www.leonardo-ireland.com/leonardo1/fas2.html.
295
http://www.dyned.com/products/he/.
296
http://www.conferenceboard.ca/education/best-practices/pdf/BOC.pdf.
297
http://www.isi.edu/isd/carte/proj_tactlang/.
294
369
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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travail et les méthodes opérationnelles entre et même à l’intérieur des pays. Ceci dit, l’alliance de ce
type de produit avec une norme reconnue ayant trait à la formation linguistique et à la certification en
milieu de travail permettrait d’accéder presque exclusivement à certains marchés potentiels si ce
produit est bien ciblé.
De nombreuses études portent à croire que les employeurs canadiens font face à un défi continuel en
regard des compétences linguistiques et de la certification des immigrants qui travaillent pour eux, ce
qui laisserait supposer qu’un regroupement d’industries serait plus qu’intéressé à développer de tels
outils, en autant qu’une norme linguistique facile à comprendre et une norme en milieu de travail
existante feraient partie de l’ensemble. Selon le Projet de recherche298 portant sur la formation
linguistique enrichie, il est question de nombreux cas de groupes liés au marché du travail qui
nécessitent les deux.
D’un autre côté, les entreprises à but lucratif, habituellement, inciteront leurs employés à suivre une
formation seulement si cela sert d’incitatif à valeur ajoutée pour leurs produits ou leurs services,
toutefois, ce genre de modèle pourrait s’appliquer de façon plus générale à la technologie de
formation linguistique. À titre d’exemple, si une grande société, ou un groupe d’industries,
reconnaissait que la mise au point d’un outil de formation linguistique qui soit conforme aux normes
non seulement pourrait aider l’organisation au point de vue de ses besoins en ressources humaines,
mais aussi que l’outil dont la marque a été bien établie, serait profitable en tant que produit
commercialisable pour l’industrie dans son ensemble, il serait alors difficile de laisser passer
l’occasion. À condition que les normes soient développées et établies au sein de l’industrie, bien peu
d’entreprises rejetteraient l’occasion de réaliser un profit sur un outil pour lequel même leurs
concurrents seraient intéressés.
3.4.2.2 Applications de modèles pour les fournisseurs canadiens de formation
linguistique299
3.4.2.2.1 ÉLABORATION DE PARTENARIATS
Même en jetant un coup d’œil rapide à l’étendue des produits technologiques de formation
linguistique disponibles sur le marché, on peut constater qu’en dépit de quelques solides et novatrices
entrées de marché, le Canada, malgré l’impression générale, mentionnée auparavant, qu’il devrait se
trouver en position de chef de file, est tout sauf un favori dans ce domaine. À la lumière de ces faits,
il faut soit essayer tant bien que mal de rattraper les autres dans ce domaine, soit réquisitionner un
véhicule se déplaçant à grande vitesse et tenter de se positionner en avant. Même si plusieurs des
modèles choisis sont ceux pour lesquels les entreprises ou organisations individuelles constituent le
moteur, le Canada ne peut se permettre de franchir cette même courbe d’apprentissage, pour ses
propres entités individuelles. Si les enseignants des langues veulent être les premiers, ils doivent, dès
lors, s’associer.
Les partenariats formés entre les organisations au sein du même sous-secteur et d’autres soussecteurs procureront les quatre secteurs de l’avantage concurrentiel dont les fournisseurs canadiens
ont besoin pour jouer un rôle de leadership sur le marché mondial.
298
http://www.language.ca/Projects%2004-05/ELT/ELT%20Research%20Final%20Report.pdf.
This section is drawn from: Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Report for
AILIA Language Technology Roadmap Language Training Subsector (March 2005), section “Applications of Models to
Canadian Language Training Providers.” Further background material produced by the Language Training subcommittee
on the same topic can be found in: Tassos Theodoridis, Language Learning Technologies Subcommittee: Stage III.
Positioning Strategy, 1st rev. (Mar. 22, 2004), section 4, “Current Language Training Learning position / ideal national
position.”
299
370
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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a) Ressources Il se pourrait fort bien qu’un fournisseur canadien de formation linguistique, petit ou
moyen, en prenant connaissance de l’un ou de l’autre des modèles présentés dans la section
précédente, puisse conclure que, tout en présentant un certain potentiel commercial intéressant,
chacun de ces modèles nécessiterait un investissement au-delà du temps et des moyens actuels
disponibles. Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans plusieurs des structures de partenariats qui
sont proposées, le plus gros du travail a déjà été fait. Par exemple, dans le modèle Logiciels
propres à l’industrie, une organisation qui connaît le contenu apparié à une autre qui connaît la
certification spécifique, trouverait probablement un terrain d’entente si elle pouvait convaincre un
directeur d’entreprise du double avantage de la formation en ressources humaines et des résultats
nets. Le modèle LLEARN démontre que le gouvernement peut également être un excellent
partenaire en matière de ressources, en autant qu’il existe de l’information; ce modèle est présenté
de façon à ce que les idées et les propositions de projets fassent partie du bon programme.
b) Visibilité Tous les fournisseurs de formation linguistique, qu’ils soient du secteur privé ou public,
grand et petit, font face au défi de mettre leur produit ou service sur le marché, à la vue du plus
grand nombre possible de personnes; cependant, il est surprenant de constater qu’au Canada, très
peu ont poursuivi les modèles de distribution en dehors des canaux standard, telles que la publicité
et la représentation du marché local. Il y a un très petit nombre de modèles canadiens où les forces
organisationnelles existantes, plutôt que seulement les fonds d’investissement, sont mises à profit
en tant que modèles de distribution destinés à augmenter la visibilité. Même en tant que produit
d’appel, le concept d’un partenariat en matière de contenu avec un accès aux médias importants
ou un portail concernant le marché de masse, tel que spécifié dans le modèle Accès aux médias
pour diffuser de l’information relative à la formation, n’a pas encore été exploré.
c) Expertise Alors qu'en règle générale, on considère que le sous-secteur de la formation linguistique
peut manquer d’expertise technologique, il en va autrement des autres sous-secteurs de l’industrie
canadienne de la langue, en particulier en ce qui touche le traitement de la parole et la gestion de
contenu. Concernant le modèle Ressources, outils et applications conçus pour les appareils
mobiles, il a été démontré que l’inventivité technologique des produits a de façon significative
dépassé le secteur pédagogique. Ceci soulève la question à savoir si un petit groupe de
collaborateurs canadiens comportant des domaines d’expertise complémentaires pourrait
suffisamment hausser la barre pédagogique tout en maintenant la complexité technologique
nécessaire pour un produit à grande diffusion. Autrement dit, ce concept allié à une adhésion à
une norme acceptée et une demande de souplesse d’apprentissage dans certaines industries
permettrait certainement de bien répondre à bon nombre d’importants créneaux de marché.
d) Perspectives Les partenariats formés entre d’importantes organisations polyvalentes et de plus
petits fournisseurs de formation linguistique apportent beaucoup plus à la plus petite division que
le seul poids d’une marque établie. Les enseignants, de tout type d’organisation, ont conçu
quelques modèles d’affaires remarquables, toutefois, dans l’ensemble, le milieu de l’éducation a
beaucoup à apprendre du monde des affaires. L’inverse vaut également; cependant, l’objet de
cette étude consiste à découvrir des possibilités de marché pour la formation linguistique, il est
donc important de souligner que l’affiliation ou l’association avec un leader de marché établi peut
procurer à l’enseignant des langues plein de nouvelles perspectives, dont plusieurs jusqu’ici
étaient inconnues ou non disponibles.
Ceci va plus loin que le simple échange d’information et au-delà de l’élargissement des réseaux de
personnes-ressources, l’établissement de produits éventuels de pollinisation croisée liés à l’industrie
ainsi qu’une meilleure compréhension de la structure d’entreprise et des finances afin de faciliter
l’expansion. Dans la plupart des marchés, la tendance croissante vers le soutien à l’impartition de
371
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tout genre est bien réelle; par conséquent, le modèle Cours sur Internet et pour résident et soutien de
contenu, cité ici, ne devrait pas concerner uniquement le soutien des ressources de forme
traditionnelle, mais, à plus grande échelle, pourrait s’appliquer à toute ressource de formation
linguistique largement distribuée avec laquelle l’enseignant est familier. L’identification et la
connaissance d’un tel produit peuvent, en retour, donner lieu à de nombreuses sources de revenus
(par ex., les ventes du produit lui-même) et, dans bien des cas fructueux, un tout nouveau volet
d’affaires (par ex., les ventes du matériel mis au point, basé sur le produit).
3.4.2.2.2 NORMALISATION
Bien que les bénéfices marginaux et la venue de nouvelles perspectives représentent des incitatifs
importants de création de partenariat et qu’une atmosphère de bonne volonté et d’échange ouvert
d’information constitue un élément important de la continuité de tels partenariats, le facteur essentiel
d’une alliance à une échelle significative est un projet de normalisation. La normalisation permet aux
parties d’un organisme ou d’un groupe, ainsi qu’aux observateurs externes, de s’entendre sur un jeu
de termes communs, pour ensuite comprendre la langue et les politiques desquelles ces termes font
partie. Il ne s’agit pas d’une coïncidence si la majorité des chefs de file véritables du marché du
développement technologique en formation linguistique ont été créés en vertu d’une norme
largement reconnue qui, comme nous l’avons vu, avantage les organismes en matière de crédibilité,
de facilité de transition et de possibilités de commercialisation.
Il vaut la peine de souligner à nouveau l’initiative Curriculum Online du Royaume-Uni, qui permet
au système d’éducation public d’affecter une importante partie de son budget à l’achat de produits et
services auprès de fournisseurs d’apprentissage en ligne reconnus par le programme, y compris les
fournisseurs de formation linguistique. Cette initiative permet non seulement aux technologies de la
formation linguistique, telles Kar2ouche, de desservir un marché important, mais elle permet en outre
une certification ou une marque officielle de qualité, qui peut être exploitée à des fins
promotionnelles sur d’autres marchés. En réalité, il s’agit au mieux d’un projet de normalisation de
fait, mais il offre un excellent cadre de référence, perçu comme un modèle de contrôle de la qualité.
L’existence d’une norme commune est en outre importante du point de vue des communications au
sein de l’industrie. Au niveau des projets de collaboration potentiels, la réputation de l’industrie de la
langue souffre si l’organisme porteur de la proposition n’est pas en mesure de s’identifier à quelque
norme largement acceptée. En d’autres termes, une industrie dotée d’un modèle d’accréditation
unifié est une industrie sérieuse avec laquelle il vaut la peine de faire affaires. Afin de convaincre un
partenaire potentiel que le résultat final aura un impact sur le marché, il est essentiel de lui démontrer
qu’un besoin existe sur ce marché, en établissant des paramètres.
3.4.2.2.3 COMPRENDRE LA VALEUR DU CONTENU
Parmi les raisons invoquées comme argument solide relatif aux raisons de l’absence d’exemples de
partenariats au sein de la communauté de la formation linguistique canadienne mettant en cause des
fournisseurs de technologies de l’extérieur du secteur, on évoque le fait que ces fournisseurs sousestiment la valeur de marché de la propriété intellectuelle qu’ils ont mise au point. D’aucuns sont
prompts à vanter la supériorité de leurs propres cursus et systèmes par rapport à ceux de leurs
équivalents plus habilités au niveau technologique. Cependant, ce faisant, ils semblent oublier que ce
« vide de contenu » représente une occasion à saisir véritable, et non pas un statu quo obligatoire. Les
sociétés logicielles d’avant-garde, les portails Web, voire les franchiseurs, accordent beaucoup plus
de valeur à une documentation bien structurée et pouvant être offerte que les ingénieurs mêmes de
ces systèmes d’apprentissage ne semblent le réaliser. À titre d’exemple canadien, il suffit d’observer
372
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EnglishPractice.com,300 une société canadienne qui, après avoir mis au point un cours d’anglais en
ligne, a d’abord exploité ce développement afin d’offrir du contenu à certains portails Internet
internationaux d’importance, pour ensuite, après avoir établi un bassin d’utilisateurs substantiel,
vendre le système à une société logicielle pour appareils mobiles, pour une mise en marché auprès
d’un bassin d’utilisateurs existant en Chine.
La saturation du contenu gratuit ou par abonnement destiné aux étudiants et aux enseignants des
langues illustre que la communauté en ligne reconnaît déjà l’importante valeur d’un tel contenu. Le
défi consiste aussi à tirer des enseignements et de les appliquer aux méthodes de prestation, qui n’ont
pas encore été explorées adéquatement.
3.4.2.3 Les défis du Canada dans la mise en œuvre de ces modèles301
3.4.2.3.1 FRAGMENTATION ET NORMALISATION
L’industrie canadienne de la langue comporte un certain nombre de segments qui ne communiquent
pas de façon efficace.
Au niveau général, à ce jour, le manque de normes largement reconnues de l’industrie de la
formation linguistique au Canada a forcé les organismes souhaitant tirer profit des fruits de
partenariats à élaborer une série de projets de normalisation de moindre envergure qui, il est
intéressant de le remarquer, contiennent déjà presque tous les éléments nécessaires pour permettre
aux joueurs de l’industrie de travailler ensemble. Plusieurs écoles privées de langues sont associées à
des collèges communautaires afin de permettre un transfert d’étudiants sans évaluation à l’admission.
Les programmes des collèges communautaires se rapprochent de plus en plus du modèle australien
des TAFE302, qui établit la formation linguistique comme préliminaire à un cheminement
d’apprentissage dans le système. Néanmoins, le fait que ce type d’accord ne puisse être établi à plus
grande échelle demeure un obstacle à tout développement futur.
Afin d’illustrer la difficulté pour un étudiant de langues de naviguer au cœur du système, il vaut la
peine de revisiter les quatre catégories principales de l’offre de formation linguistique : évaluation,
institutions, matériel didactique et développement professionnel.
Il existe trois évaluations linguistiques principales pour l’anglais : la gamme CAEL303 (CAEL, preCAEL, ADAPT, OPECS), CANTEST304 et CLBA305. Chacune offre des examens portant sur
différentes aptitudes et s’adresse à des candidats dont les objectifs diffèrent. En règle générale, les
évaluations CAEL et CANTEST se consacrent à l’examen des aptitudes linguistiques de candidats
souhaitant être admis dans des universités ou collèges anglophones, tandis que le CLBA est un
examen des compétences permettant de vérifier l’aptitude du candidat à utiliser l’anglais au travail et
dans la vie de tous les jours. Ce domaine se complique avec l’existence de cinq évaluations
300
http://www.englishpractice.com/.
Cette section est tirée de : Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Rapport tiré
de : AILIA, sous-secteur de la formation linguistique de la carte routière des technologies de la langue (Mars 2005),
section «ºLes défis du Canada dans la mise en œuvre de ces modèles.º» Le sous-comité de la formation linguistique a
rédigé d’autres documents sur le même sujet que l’on peut consulter dans : Tassos Theodoridis, sous-comité des
technologies de formation linguistique : Étape III. Stratégie de positionnement, 1ère rév. (22 mars 2004), section 4
« Position actuelle de la formation linguistique / position nationale idéale ».
302
http://studyinaustralia.gov.au/Sia/en/WhatToStudy/Vocational.htm.
303
http://www.cael.ca/.
304
http://www.cantest.uottawa.ca/.
305
http://www.clba.com.
301
373
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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importantes internationalement reconnues, soit TOEFL,306 TOEIC,307 Cambridge308 (FCE, CAE),
IELTS309 et MELAB,310 axées elles aussi sur différents éléments. D’excellents travaux ont été
effectués dans le but de trouver un équivalent entre les résultats des Niveaux de compétence
linguistique canadiens, TOEFL et CANTEST311, et de créer ainsi une évaluation-cadre; cependant,
les faits démontrent qu’aucune évaluation canadienne n’est universellement acceptée, de sorte que les
services d’admission et d’évaluation des institutions de formation linguistique doivent être versatiles
avec un certain nombre de ces évaluations, créant une atmosphère de confusion pour les étudiants des
langues, ainsi qu’un manque de normalisation d’ensemble.
En ce qui concerne le français, les évaluations DELF/DALF312 et TFI313 sont toutes deux utilisées,
quoi que DALF détienne certainement l’avantage, étant donné que sa note de passage est une
garantie de la maîtrise du français nécessaire à une admission dans une université francophone. Cela
représente un enseignement important pour le système d’évaluation de l’anglais : un autre problème
de ce système est que, sauf là où il existe des accords particuliers, ni les étudiants ni les institutions
ne disposent d’une façon de savoir avec certitude comment effectuer des transferts entre programmes
de types différents, ni comment planifier la formation linguistique à long terme et, par la suite,
l’éducation permanente ou supérieure au Canada. Cela entraîne un effet négatif sur la perception
générale du Canada comme destination probable d’éducation permanente.
Deux organismes principaux se consacrent à la normalisation institutionnelle, le CLC314 et
l’ACELP.315 Le problème réside dans le fait qu’une certaine guerre de tranchée est en cours,
principalement à cause du besoin naturel d’un organisme de promouvoir la suprématie de son propre
produit ou service. Malheureusement, le résultat de cette tendance, d’un point de vue canadien, est de
fragmenter l’industrie canadienne de la formation linguistique aux yeux du reste du monde, tandis
que les pays concurrents avancent à un niveau de plus en plus élevé de normalisation. La
Commission on English Language Programme Accreditation316 (CEA), un organisme à but non
lucratif, se consacre à l’accréditation de programmes linguistiques en anglais et d’institutions aux
États-Unis. Elle bénéficie d’une reconnaissance du Secrétaire fédéral de l’Éducation des États-Unis
en tant qu’agence nationale d’accréditation, ce qui constitue une marque de qualité sanctionnée par le
gouvernement pour les institutions publiques et privées de formation linguistique.
Il existe une seule entité canadienne pour la normalisation de matériel didactique, Curriculum
Services Canada;317 cependant, elle n’est pas particulière à la formation linguistique et ne se consacre
pas largement à ce secteur. En conséquent, elle n’est pas largement utilisée ni même largement
connue au sein de l’industrie de la formation linguistique; une perspective importante de contrôle de
la qualité et de promotion est ainsi perdue, institutions et étudiants ne disposant d’aucune source
306
http://www.ets.org/toefl/.
http://www.ets.org/toeic/.
308
http://www.cambridgeesol.org/exams/index.htm.
309
http://www.ielts.org/.
310
http://www.lsa.umich.edu/eli/melab.htm.
311
Lucy Epp & Mary Stawychny, Benchmarking the TOEFL (Red River College: Language Training Centre, 1999).
312
http://www.europa-pages.com/france/DELF-DALF.html.
313
http://www.toeic.ca/tfi/tfienglish2.htm.
314
http://www.c-l-c.ca.
315
http://www.capls.com.
316
http://www.cea-accredit.org/ (Commission sur l’accréditation des programmes d’anglais).
317
http://www.curriculum.org/index2.shtml.
307
374
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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reconnue de sélection de matériel didactique linguistique.
Il existe en outre une seule entité de certification didactique, TESL Canada,318 qui a mis au point une
norme nationale destinée aux programmes de formation des enseignants d’ALS et qui offre même
une liste des programmes d’enseignement ayant réussi un audit effectué par un arbitre indépendant.
La faiblesse de ce niveau particulier de normalisation est qu’il n’a pas atteint le niveau auquel les
utilisateurs finals, voire les institutions elles-mêmes, l’exigent auprès des enseignants. Bien que cette
norme connaisse une acceptation élargie au Canada, elle ne s’approche aucunement d’une norme
particulièrement liée à un programme, telle CELTA319 de Cambridge, permettant une reconnaissance
internationale. La popularité de la certification CELTA réside dans le fait qu’elle est acceptée partout
où s’enseigne l’anglais; il n’en va pas nécessairement de même avec la certification de TESL
Canada. Étrangement, TESL Canada ne crée pas de lien entre les enseignants des langues œuvrant
dans le système d’éducation public et ceux œuvrant auprès des immigrants et des étudiants étrangers.
Les organismes, tels l’ACPLS320 et les CPF321, qui font la promotion de l’apprentissage d’une langue
seconde dans le système d’éducation public, reçoivent peu d’adhésion ou de communication de la
part de l’industrie de la formation linguistique dans son ensemble, tendant ainsi à traîner encore
davantage derrière en matière d’adoption des technologies de formation linguistique par rapport au
reste de l’industrie au Canada.
En outre, les organismes canadiens de formation linguistique font peu d’efforts afin de tirer profit des
gains offerts par l’étude des évaluations et reconnaissances des acquis, bien qu’il existe un besoin
réel pour une application systématique de compétences linguistiques. Selon un rapport sur les
technologies d’enseignement du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) (CMEC)322, environ
60 pourcent des immigrants de moins de 18 ans récemment arrivés au Canada ne parlent ni le
français ni l’anglais; ces étudiants taxent particulièrement les systèmes scolaires, qui doivent offrir
des programmes d’anglais ou de français langue seconde, ainsi qu’un soutien et un encadrement
enrichi. Bien qu’il existe une expertise canadienne dans l’évaluation de l’expérience et de
l’apprentissage de diverses de manières concrètes, les immigrants arrivent au Canada mal équipés et
non préparés pour leur nouvelle vie, sans idée aucune de la manière d’évaluer leurs aptitudes et leur
expérience dans un environnement, qui leur est étranger.
Même dans le secteur de la recherche, l’idée d’un groupe de discussion permettant de partager des
conclusions qui ne sont pas de propriété exclusive est relativement inexplorée. Bien que la fondation
du Centre de recherche en technologies linguistiques ait grandement amélioré la situation et qu’un
travail excellent soit effectué afin d’établir des connexions, à ce jour aucun système n’a été
développé en vue d’un canal de recherche sur une échelle pouvant intéresser l’industrie dans son
ensemble, pour plus que quelques projets par année.
À l’heure actuelle, aucun organisme ne possède l’envergure nécessaire à rassembler ces éléments
disparates. Bien qu’un certain nombre de pays concurrents du Canada partagent ce dilemme, le
modèle Australien Australian Qualification Framework323 (Cadre de travail australien de la
qualification) permet de tirer des leçons intéressantes. Si la langue n’est plus un cours « certifié » (c.-
318
http://www.tesl.ca.
http://www.cambridgeesol.org/teaching/celta.htm.
320
http://www.caslt.org/index.htm.
321
http://www.cpf.ca.
322
http://www.cmec.ca/publications/edtech-en.stm.
323
http://www.aqf.edu.au.
319
375
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a-d. des crédits officiels), le système est structuré de sorte qu’il existe une perception importante à
l’effet que ce cours soit concrètement lié à un chemin de carrière, par l’AQF. Bien que le modèle
d’accréditation australien actuel des programmes d’anglais 324 (NEAS) ne soit pas lié à ce système,
l’intégration du message de formation linguistique de l’Australie à tous les secteurs fait croire à bien
des étudiants qu’il l’est. Cette absence d’une « marque » nationale est un écart que doit combler le
Canada de toute urgence.
3.4.2.3.2 ACCÈS AUX RESSOURCES
Quiconque a parcouru le chemin du financement d’un vaste projet reconnaîtra sans aucun doute que,
s’il est une chose de citer des modèles industriels de financement réussi de projets, il en va tout
autrement de passer à la réalité et de parvenir à obtenir le financement d’un projet. La réussite à cet
égard exige une recherche préliminaire, une compréhension de la valeur de la propriété intellectuelle,
une connaissance des perspectives potentielles, un accès réel à des réseaux de ressources offrant ces
perspectives, ainsi que des conseils professionnels portant sur chaque aspect, de la structure
organisationnelle à la protection des droits d’auteur.
Le climat actuel de l’industrie de la formation linguistique au Canada ne dessert pas bien ce
processus; il existe un certain nombre d’obstacles à la réalisation d’une idée liée à une offre
immédiatement commercialisable. Le rapport du CMEC reconnaît en outre que le financement
demeure un problème central, les coûts de mise en œuvre étant aggravés par la désuétude rapide des
technologies de l’enseignement.
Afin de répondre à ce problème, il existe un certain nombre de programmes de financement
gouvernementaux accessibles aux innovateurs en matière de technologies linguistiques (BTA325,
CANARIE, PRECARN326); cependant, seul un nombre infime au sein de l’industrie est au courant de
leur existence même. La connaissance des initiatives faisant appel à des projets dont les critères
pourraient être satisfaits par des projets de technologies linguistiques exige une source ou un réseau
d’information auquel peu d’organismes ont le temps, et encore moins l’argent, d’accéder. Au sein des
industries plus organisées et mieux priorisées par le programme national existent des bases de
données de perspectives de financement conçues pour entraîner l’adhésion optimale de la recherche
industrielle. Les Instituts de recherche en santé du Canada327 énumèrent le financement disponible de
partout au Canada et de différents paliers de gouvernement, alimentant une communauté de
chercheurs active et dotée d’affiliations entre universités, gouvernement et industrie.
Les journaux d’affaires contiennent une foule d’histoires à propos de la richesse des capitaux privés
destinés à l’investissement; cependant, sans source centralisée accessible à un secteur particulier
d’une industrie particulière, il est difficile pour les institutions de formation linguistique de savoir par
où commencer. Le positionnement d’une offre de financement exige en outre un investissement
significatif en matière de temps et d’argent, aussi est-il parfois difficile de justifier pourquoi, après
avoir traversé les étapes de financement de démarrage pour les frais juridiques, les conseillers en
développement des affaires et les banques, il faut une ou deux autres années afin de commencer la
recherche de projet. Cette perspective peut s’avérer infranchissable pour un organisme de toute taille
consacré à l’atteinte du plus haut niveau de productivité à partir d’un bassin de ressources déjà limité.
Même ceux pour qui le financement serait ou est déjà réussi, les enseignants, y compris ceux du
324
http://www.neasaustralia.com/.
http://www.rhdcc.gc.ca/fr/pip/daa/bta/01_index.shtml.
326
http://www.precarn.ca/home/index_fr.html?langselector=fr.
327
http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/780.html.
325
376
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secteur privé, ont la forte impression que les réseaux de ressources privés ne sont présents que pour
« la livre de beurre » et qu’ils feront tout afin de prendre le contrôle intégral de tout projet.
Enfin, le gouvernement canadien, le plus gros client potentiel de formation linguistique impartie, est
doté d’une politique d’approvisionnement qui favorise les solutions maison de faible technicité ou
l’impartition auprès d’un petit groupe d’intervenants locaux bien branchés. Dans son étude Vers une
nouvelle vision de la formation linguistique dans la fonction publique de 2003328, l’Agence de
gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada qualifie le système de formation
linguistique de la fonction publique, géré par Formation linguistique Canada, de coûteux, inefficient
et rigide. De vastes perspectives n’ont pas été exploitées en matière d’intégration de la formation
linguistique et du développement professionnel à l’application de technologies permettant de réaliser
des économies d’échelle.
3.4.2.3.3 GLOBALISATION ET LOCALISATION
La situation particulière de l’évaluation linguistique illustre les difficultés inhérentes au
développement d’un produit technologique linguistique destiné à la commercialisation. Même là où
des normes existent, plusieurs entrent souvent en jeu. Les modèles de réussite que nous avons étudiée
démontrent la fiabilité et le pouvoir promotionnel que peut apporter un développement de produit en
conformité avec des normes, mais un développeur technologique rencontre souvent des normes
régionales (c.-à-d. provinciales, d’état), nationales et internationales parfois incompatibles. Qui plus
est, les normes peuvent chevaucher divers domaines. Les logiciels ou services de formation
linguistique peuvent devoir non seulement se conformer aux normes de formation linguistique au
niveau du matériel didactique, de l’enseignement et de l’évaluation, mais aussi aux normes d’un
système d’éducation général (différent d’une région à une autre dans un même pays), à des normes
techniques (c.-à-d. SCOMR, MPG4, etc.), voire aux normes propres à l’industrie visée par le produit
(c.-à-d. soins de la santé, centres d’appels, etc.).
De toute évidence, plus un jeu de normes est limité, plus le potentiel de marché du produit sera
réduit. Cette réalité, appliquée à la formation linguistique, représente un incitatif favorisant des
normes reconnues globalement (c.-à-d. TOEFL) par rapport à des normes canadiennes dans le
développement ou la promotion d’un produit technologique de formation linguistique. Les
organismes assez importants peuvent s’offrir le luxe de développer des normes à l’interne et
d’espérer qu’une promotion rigoureuse les fera accepter par l’industrie dans son ensemble
(l’évaluation CAEL, par exemple). Cependant, il ne s’agit pas du meilleur point de départ pour
l’atteinte de la simplification, en lieu de la complexification, d’un système qui vise à aider les
organismes canadiens à transformer les normes en une marque.
3.4.2.3.4 LE PROBLÈME DES COMPÉTENCES
Il est difficile de se consacrer au développement du secteur de la formation linguistique sans s’arrêter
un moment pour considérer la position du marché canadien de l’enseignement et de la formation dans
son ensemble. Rapport après rapport sur la commercialisation de l’enseignement international du
Canada, on fait état de l’excellente réputation internationale de nos institutions et programmes
d’études, pour souligner ensuite que la réalité des compétences provinciales empêche le Canada de se
poser en entité centralisée pouvant englober tout ce que comporte une stratégie de marque cohérente
en matière de système d’éducation. Le Réseau des centres d’éducation canadiens329 fait de son mieux
afin de promouvoir l’enseignement canadien, formation linguistique incluse, mais ses efforts sont
328
329
http://www.hrma-agrh.gc.ca/ollo/or-ar/Vision/vision01_e.asp.
http://www.cecnetwork.ca.
377
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limités par son impossibilité de diriger les politiques en matière d’immigration, les questions de
normalisation, ainsi qu’une stratégie de marque nationale d’enseignement qui naîtrait naturellement
d’un système d’éducation national, intégré au processus politique fédéral.
En d’autres termes, des limites structurelles nous empêchent de mettre à profit notre réputation. Le
modèle d’accréditation « English in Britain »330 du British Council rassemble deux associations
« concurrentes » et se situe à l’avant et au centre de tous les efforts de commercialisation de
l’enseignement (et non pas uniquement de la formation linguistique), offrant l’image d’un système
intégré de qualité, de haut en bas, des enseignants aux institutions et évaluations. Il ne s’agit certes
pas d’une coïncidence si cette intégration transparente contribue au fait qu’un pourcentage
significatif des réussites en matière de modèle technologiques linguistique mentionnées dans cette
étude est issu de cet environnement. À l’inverse, les deux portails d’enseignement international
principaux du Canada (http://www.studycanada.ca et http://www.studyincanada.com/), bien malgré
eux, contiennent peu ou pas de référence à l’accréditation de la formation linguistique, ratant ainsi
l’occasion d’utiliser un des meilleurs outils de promotion sur le marché de la concurrence
internationale.
3.4.3 TRAITEMENT DE LA PAROLE331
Le principal obstacle au fait que les grandes sociétés n’envisagent pas objectivement la
reconnaissance automatique de la parole comme une solution possible réside dans la connaissance
limitée des questions suivantes :
• À savoir si la reconnaissance automatique de la parole fonctionne ou non.
• Les types particuliers de solutions de reconnaissance automatique de la parole existants et les
différences entre eux.
• Où et en quoi la reconnaissance automatique de la parole peut être utile à l’entreprise.
• Où et en quoi la reconnaissance automatique de la parole peut ne pas être utile à l’entreprise.
• La place des solutions pertinentes de reconnaissance automatique de la parole au sein des
paysages d’affaires et des TI globaux.
• À quoi s’attendre en matière de bénéfices découlant de la reconnaissance automatique de la
parole.
• Les éléments pratiques du déploiement efficace de la reconnaissance automatique de la
parole dans un monde réel.
• Les principales forces de l’industrie canadienne de la parole sont les suivantes :
• Les technologies de la parole sont matures. Leur consolidation en est la preuve.
• L’automatisation des centres d’appels représente le rendement du capital investi dans les
technologies de la parole.
• Les meilleurs chercheurs en traitement de la parole et les meilleurs développeurs
d’applications de la parole sont au Canada.
• Il existe une synergie entre l’industrie et la recherche en matière de traitement de la parole,
grâce à l’AILIA et la CRT.
• Les principales faiblesses de l’industrie canadienne de la parole sont les suivantes :
330
http://www.britishcouncil.org/accreditation.htm.
Cette section est tirée de la présentation de Ted Hill au sous-comité du traitement de la parole du 22 septembre 2004, à
Ottawa.
331
378
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
•
•
•
•
Le manque de connaissance des utilisateurs finals quant aux bénéfices des technologies de la
parole.
L’identification des perspectives : occasions commerciales et soutien à la commercialisation.
Une adhésion plus grande du gouvernement en ligne au traitement de la parole est nécessaire
(exemples : Nouvelle-Zélande, Australie, Europe, Chambre des communes du Canada,
Conditions routières de Transports Québec).
Les budgets de la recherche-développement de l’industrie diminuent.
3.4.4 TRADUCTION
3.4.4.1 Le défi du processus de traduction332
La Figure 47 illustre le secteur du processus de traduction, décrit à la section Le processus de
traduction, offrant les principaux défis, étant donné le volume élevé des données et de l’information
à gérer.
Figure 47. Le défi du processus.
En conséquent, ce même secteur du processus de traduction est celui où la demande d’outils de
traduction, telle que définie par les utilisateurs du processus, est la plus élevée. La Figure 48 illustre
le défi du processus de traduction en indiquant l’écart entre la demande en matière d’outils de
traduction dans le secteur crucial du processus et leur accessibilité, ainsi que leur coût.
332
Cette section est tirée de : Chris Boudreau et Ilia Kaufman, sous-comité de la Carte routière technologique :
Traduction : une recherche du début à la fin, version 2.0 (22 septembre 2004).
379
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
Figure 48. Interrelation entre accessibilité, coût et demande en matière d’outils de traduction.
En résumé, les besoins d’ensemble du processus de traduction sont les suivants :
• Systèmes de gestion de la traduction (étapes essentielles 6.0-10.0 du processus de traduction
décrit à la section Le processus de traduction)
− Création d’une trousse de traduction (étape 6.0 du processus de traduction).
− Distribution et suivi
− Résolution de problèmes
− Rétroaction à 360 degrés sur la qualité
− Mesures
• Systèmes de flux de travaux de bout-en-bout conviviaux
− Coût
− Convivialité
− Facilité de mise en œuvre
380
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.5 Stratégie et objectifs de développement
3.5.1 APERÇU
Industrie Canada décrit comme suit la tâche d’élaboration d’une stratégie de développement :
Lorsqu’ils discutent des technologies à développer, les participants doivent identifier les facteurs
incontournables et décider des technologies sur lesquelles miser et investir temps et argent. À titre
d’exemple ces moteurs peuvent comprendre la disponibilité et le coût des matériaux et de l’énergie d’un
procédé de fabrication ou les impacts environnementaux du produit ou de son procédé de fabrication.
Les participants établissent une cible pour chaque moteur technologique. Ces cibles sont déterminées
par les attributs critiques du produit final ou de la technologie. En d’autres termes, les cibles doivent
être bien établies afin de mener au système désiré. Voici un exemple. Dans une industrie donnée,
l’utilisation de combustibles fossiles pose problème et sa consommation est à la hausse. Ainsi, l’impact
environnemental de ces combustibles devient un moteur. Après délibération les participants conviennent
d’une cible pour ce problème – soit de réduire la consommation de moitié d’ici 2010, tout en maintenant
la performance actuelle et en se fiant à des sources d’énergie renouvelables et non polluantes.333
Les sous-sections suivantes présentent divers facteurs de la stratégie de développement, établis par
les différents sous-comités, ainsi qu’une discussion générale sur l’industrie de la langue dans son
ensemble. L’objectif principal de la présente section est l’identification des facteurs incontournables
applicables à tous les sous-secteurs, dans le but de parvenir à une stratégie de développement
commune. À partir de ce point de vue, et considérant la nature et les caractéristiques technologiques
différenciant les sous-secteurs, le champ d’intérêt ne doit pas se restreindre uniquement aux moteurs
technologiques, qui demeurent en général particuliers à chaque sous-secteur, mais englober les
moteurs stratégiques généraux applicables à tous les sous-secteurs, y compris les moteurs
stratégiques en matière de soutien au développement et d’initiatives de promotion de l’industrie de la
langue.
Dans cette perspective, un point de départ utile se situe au niveau de l’analyse de l’état actuel de
l’industrie de la langue, figurant au Plan d’action pour les langues officielles, et du plan dressé à cet
effet par le gouvernement. Selon le Plan d’action, les industries de la langue font face à quatre grands
enjeux :
1. La fragmentation des industries
L’explosion des métiers langagiers a donné lieu à une prolifération de microentreprises dont les efforts
de regroupement ne font que commencer. Industrie Canada estime que 15 000 personnes font partie des
industries de la langue, comme travailleurs autonomes ou au sein d’entreprises employant une poignée
de spécialistes. La plupart des traducteurs (83 %) travaillent à leur compte ou dans des microentreprises
dont les revenus annuels n’atteignent pas 500 000 $. Il existe peu de grosses compagnies et la liaison
entre elles est minime. Bien que des associations aient été formées, aucune ne représente toutes les
entreprises. Par conséquent, les services et les produits des industries de la langue se transigent
séparément, en lots relativement modestes. Les partenariats qui contribueraient normalement à renforcer
333
Production d’une carte routière technologique (consulté le 31 octobre 2005 à l’adresse
http://strategis.ic.gc.ca/epic/internet/intrm-crt.nsf/fr/rm00060f.html, section II, Développement de la carte routière
technologique, sous-section Spécifier les moteurs technologiques et leur cible.
381
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
le secteur lui font défaut. En mai 2002, les consultations d’Industrie Canada sur la stratégie d’innovation
ont rassemblé plusieurs des professionnels concernés, lors d’un symposium sur les industries de la
langue. Les participants ont mentionné cette fragmentation parmi les difficultés auxquelles leur secteur
fait face.
2. Le manque de visibilité
Les industries canadiennes de la langue sont grandement méconnues aussi bien ici qu’à l’étranger. Leur
visibilité réduite auprès du public canadien explique en partie le fait que les jeunes, aussi bien que leurs
professeurs, orienteurs et le milieu de l’éducation dans son ensemble connaissent peu les perspectives
d’emploi dans ce domaine.
3. Une relève insuffisante
L’enjeu lié aux ressources humaines est l’un des problèmes les plus sérieux avec lesquels sont aux
prises les industries de la langue. Le comité sectoriel de l’industrie canadienne de la traduction estime
qu’il faudrait embaucher 1 000 nouveaux traducteurs chaque année pour remplacer ceux et celles qui
partent et pour répondre à la demande croissante.
4. Des investissements en recherche-développement insuffisants
Il n’existe pas de données en matière de R-D pour les industries de la langue. Étant donné la
fragmentation qui les caractérise, les industries de la langue n’ont ni la masse critique ni la planification
et le leadership stratégique [sic] voulus pour bénéficier d’investissements en R-D. Le secteur privé ne
dispose pas des fonds nécessaires, et le gouvernement ne s’est pas penché sur les besoins de ce
secteur.334
Par conséquent, le Plan d’action fait valoir que, pour relever les deux premiers défis dont il est
question ci-dessus, il faut avant tout resserrer les liens entre les industries de la langue et accroître
leur visibilité.
3.5.2 GESTION DU CONTENU
3.5.2.1 Stratégie de développement335
Cette section propose une stratégie de développement liée à la technologie et aux produits
potentiellement en mesure de garantir au Canada l’atteinte et la conservation d’une position de chef
de file dans ce secteur sur le marché mondial. La stratégie identifie les objectifs et les éléments les
plus récents et à venir, y compris les produits et technologies, les sociétés, institutions et organismes
de recherche, les chances de réussite, les obstacles à la réussite, les échéanciers permettant d’assurer
la réussite, les stratégies nécessaires en matière de développement commercial, de vente et de
commercialisation en prenant comme modèle les chefs de file du marché et leur succès à l’échelle
mondiale; les exigences en matière de financement et de capital, les obstacles à franchir ainsi que des
recommandations concrètes au secteur financier canadien.
Afin de s’assurer de conserver et de renforcer sa position dans le secteur de la gestion du contenu, le
Canada devra porter une attention particulière à cinq éléments, tels que décrits dans les sous-sections
334
Le prochain acte : un nouvel élan pour la dualité linguistique canadienne. Le Plan d’action pour les langues officielles
(2003).
335
Cette section est tirée de : L’industrie canadienne de gestion du contenu : Rapport préparé par le Comité de gestion du
contenu, version 1.3 (31 mars 2004), chapitre 3.
382
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
suivantes sous la forme de listes d’actions à prendre.
3.5.2.1.1 RESSOURCES HUMAINES
1. Créer de solides programmes de synergie entre les grandes sociétés, les PME, les laboratoires de
R-D et le milieu universitaire. Le gouvernement doit considérer des incitatifs fiscaux destinés aux
grandes sociétés afin de les encourager à collaborer avec les PME et les laboratoires de R-D,
particulièrement avec le milieu universitaire.
2. Soutenir la création de programmes d’études supérieures pour le secteur de la gestion du contenu.
3. Créer des centres d’expertise universitaires et y inviter les employés des PME et des grandes
sociétés à des programmes de formation.
4. Offrir des bourses aux étudiants qui décident de poursuivre des études supérieures dans le secteur
de la gestion du contenu.
5. Offrir des bourses aux professeurs qui travaillent à la recherche dans le secteur de la gestion du
contenu car ceux-ci ont une grande influence sur le choix de carrière des étudiants.
6. Offrir des incitatifs fiscaux aux PME et aux grandes sociétés œuvrant dans le secteur de la gestion
du contenu afin qu’elles offrent de la formation aux nouveaux diplômés.
3.5.2.1.2 L’ENVELOPPE BUDGÉTAIRE
1. Assurer aux PME un meilleur accès au capital.
2. Offrir des incitatifs aux sociétés d’investissement en capital de risque et aux banques afin qu’elles
financent les PME des secteurs de la gestion du contenu.
3. L’AILIA devrait considérer la création d’un fonds d’investissement pour l’industrie de la langue
et les PME, particulièrement celles établies par la R-D gouvernementale et universitaire.
4. Créer un programme particulier assurant le financement d’initiatives de recherche solides dans le
secteur de la gestion du contenu.
5. S’assurer que les centres de recherche participant à des projets de recherche internationaux ont
accès aux sources de financement nationales.
3.5.2.1.3 LES OUTILS LANGAGIERS
1. Offrir un soutien financier aux organismes sans but lucratif afin qu’elles encouragent et partagent
les ressources ou logiciels langagiers précommerciaux utiles aux centres de recherche et aux
sociétés du secteur de la gestion du contenu.
2. Faire en sorte que le CNRC joue un rôle de dirigeant dans la création d’un portail national
encourageant et présentant les outils de gestion du contenu.
3.5.2.1.4 LA DEMANDE
1. Adopter des normes, telles XML, propices à l’échange d’information sur l’utilisation des
technologies de gestion du contenu et garantissant aux citoyens canadiens un niveau de service à
la clientèle supérieur.
2. S’assurer que les agences gouvernementales allouent une partie de leur budget technologique à
l’acquisition de produits et de services de gestion du contenu.
3. Créer un répertoire de sociétés et de centres de recherche du domaine de la gestion du contenu. Ce
répertoire sera mis à jour par ces mêmes sociétés et organismes de recherche.
4. Financer des expositions technologiques démontrant les capacités réelles des outils de gestion du
contenu pour les organismes gouvernementaux.
383
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
3.5.2.1.5 LA STRATÉGIE
1. Suivant en cela le conseil du CDI, encourager les sociétés à offrir des systèmes de gestion du
contenu permettant « de régler la crise de complexité par la simplification des processus d’affaires
et l’unification de l’accès au contenu », « d’offrir des fonctions de gestion de dossiers et
d’archivage » et « d’unifier l’accès des sociétés au contenu structuré et non structuré et d’offrir
des outils permettant de les gérer simultanément ».336
2. Convoquer un forum réunissant les grandes sociétés, les PME, le milieu universitaire et les
laboratoires de recherche gouvernementaux afin d’établir un plan d’action pour l’industrie
canadienne de la gestion du contenu.
3. Établir des cibles annuelles qui serviront de mesures d’évaluation pour l’industrie canadienne de
la gestion du contenu.
4. Organiser des conférences portant sur des thèmes particuliers de la gestion du contenu afin
d’encourager l’échange d’information.
3.5.3 FORMATION LINGUISTIQUE337
3.5.3.1 Ouverture des liens de communication – Intégration des éléments disparates
Une plus grande communication entre les secteurs d’activité aura pour effet d’augmenter les
possibilités d’intégration et de partenariat, favorisant le développement des technologies
linguistiques. Voici quelques avenues possibles en matière de collaboration pouvant résulter d’une
meilleure communication.
Il existe des organismes d’évaluation et de reconnaissance des acquis permettant aux institutions de
formation linguistique de comprendre où se situent les lacunes et comment répondre aux besoins
linguistiques. À titre d’exemple le modèle Online Portfolio du Canada,338 qui fait partie du site Web
Going to Canada, est une initiative de CAPLA et de quatre organismes fédéraux, ayant permis de
créer d’un portail pour les immigrants et de faciliter leur transition au Canada en leur offrant un
ensemble de dossiers à préparer. La langue constitue l’un de ces dossiers et le contenu du projet en
ligne offre de nombreuses possibilités aux fournisseurs de technologie de formation linguistique. Les
possibilités d’intégrer cette initiative aux éléments d’évaluation et reconnaissance des acquis
linguistiques déjà en place, ou de développer ces éléments pour différents groupes d’élèves (c.-à-d.
université, emploi, etc.) sont pratiquement illimitées. Cela dit, cette excellente initiative est peu
représentée de façon officielle au sein du secteur de la formation linguistique, une réalité qui sera
certainement corrigée avec l’aide d’un forum approprié à ce genre de communication.
Le rapprochement du lieu de travail et les programmes de langue aux fins de l’établissement peuvent
bénéficier des économies d’échelle entraînées par la technologie, de sorte que chaque programme,
partout au Canada, puisse tirer profit des progrès pédagogiques réalisés dans d’autres programmes.
Dans bien des cas, le contenu a déjà été mis au point pour des fins particulières (c.-à-d. pour des
industries spécifiques) comprend la pollinisation croisée nécessaire aux adultes déjà dans le système,
336
Susan Funke et al., Worldwide Content Management Software Forecast, 2002-2007 (CDI, 2003), 10. (traduction libre)
Cette section est tirée de : Nisbet & Associates Ltd., Branding Canada’s Advantage: Market Gap Analysis. Rapport tiré
pour la Carte routière technologique de l’industrie de la langue de l’AILIA, sous-secteur de la formation linguistique
(mars 2005), sections «ºConclusions et recommandationsº» et « Rôles et responsabilités ». Le sous-comité de la formation
linguistique a rédigé d’autres documents sur le même sujet que l’on peut consulter dans : Tassos Theodoridis, sous-comité
des technologies de formation linguistique : Étape III. Stratégie de positionnement, 1ère rév. (22 mars 2004), section 5,
« Stratégie de positionnement ».
338
http://www.capla.ca/going_to_canada.php.
337
384
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
à ceux qui n’y sont pas encore (les immigrants éventuels) et aux jeunes gens dont les besoins
linguistiques font leur entrée dans le système. Il est nécessaire d’établir une ligne de communication
afin de faciliter la diffusion de ce contenu aux fournisseurs et d’en faire bénéficier les étudiants.
Des outils technologiques servant à intégrer la formation linguistique à d’autres compétences liées à
l’établissement, telles la communication culturelle, l’information relative à la certification
professionnelle, le réseautage et les stages, peuvent être mis au point, de même que des ressources
canadiennes d’élaboration de curriculum vitae, de techniques de recherche d’emploi ainsi que de
compréhension de la terminologie propre à l’emploi; tous des domaines importants dans lesquels les
étudiants des langues dans un but professionnel doivent s’améliorer.339 Les besoins linguistiques
devraient être simplifiés par l’utilisation conjointe des sites Web suivants : Classification nationale
des professions340 et Profils des compétences fondamentales341, développés par Ressources humaines
et Développement des compétences et intégrés à des programmes, tels le Centre de données
d’apprentissage canadien,342 afin d’ajouter des éléments linguistiques permettant d’offrir des crédits
pour les programmes en milieu de travail. Fin de surmonter le défi déjà mentionné et qui consiste à
découvrir une façon de payer pour des solutions nettement en demande, dans des secteurs d’activités
peuplés de personnes mal desservies et privées de leurs droits à la technologie, il est important de
bien communiquer leurs besoins, afin d’ensuite les intégrer à ceux d’industries particulières
spécifiques et à des initiatives gouvernementales plus vastes destinées à aider les immigrants à
s’établir et à trouver un emploi rémunérateur.
Il existe des programmes d’enseignement public d’ALS et de FLS indépendants de ces autres
systèmes. En général, ces programmes ne sont pas technohabilités, bien que, dans de nombreux cas,
ils soient équipés pour l’être. Il est possible de s’associer à des organismes déjà existants (CASLT,
CPF) afin d’atteindre ce secteur et d’intégrer cette communication à une stratégie nationale,
particulièrement si ces organismes voient un avantage dans la diffusion de ce type d’information, à
savoir un soutien accru pour les enseignants et une meilleure compréhension des ressources
accessibles aux écoles. L’ACPLS offre d’excellentes ressources à l’intention des enseignants de
langue seconde du secteur public; cependant, ces ressources tendent à favoriser les méthodes
traditionnelles (c.-à-d. elles ne pas technohabilitées). La demande en ressources dépasse toujours les
sommes mises à disposition pour offrir ces ressources, ce qui représente une perspective pour les
solutions ou partenariats technologiques, qui seraient en mesure de combler cet écart. Dans le dernier
rapport des CPF, L’état de l’enseignement du français langue seconde dans le Canada,343 le sujet,
« L’utilisation de la technologie », n’a même pas été abordé, bien que la question de motiver les
jeunes passionnés de technologie à étudier les langues ait été discutée en détail.
En règle générale, les écoles de langues privées tiennent à fournir à leurs étudiants un accès à une
expérience plus approfondie de la vie canadienne et, par conséquent, de la langue qu’ils étudient. De
façon générale, la possibilité d’intégrer des programmes de stages et de bénévolat qui soulignent
l’importance de la participation à la communauté à une initiative vastement reconnue liée au marché
du travail ou à un environnement universitaire serait des plus appréciées. À titre d’exemple, un projet
pilote où des étudiants issus d’écoles privées travaillent en tant qu’employés d’une entreprise dont les
besoins en formation correspondent aux besoins du projet, pourrait être bénéfique aux deux parties.
339
http://www.language.ca/Projects%2004-05/ELT/ELT%20Research%20Final%20Report.pdf.
http://www23.hrdc-drhc.gc.ca/2001/f/generic/welcome.shtml.
341
http://www15.hrdc-drhc.gc.ca/English/general/readers_guide_whole.asp.
342
http://www.bcit.ca/clb/.
343
http://www.cpf.ca/french/Ressources/FSL2004/FLS_2004_Index.htm.
340
385
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
D’une part, ce projet offrirait au fournisseur de formation linguistique un service d’embauche et un
lieu propice à la création de nouveaux programmes et, d’autre part, il permettrait à l’entreprise de
dresser la liste de ses besoins en matière de formation linguistique, ainsi qu’un partenaire potentiel
qui serait en mesure d’y répondre. Un produit ou service de technologie donnant lieu à une licence,
fourni par l’entreprise ciblée et facilitant cette intégration en liant une norme linguistique existante à
celles de l’industrie hôtesse, pourrait permettre ce type d’interaction sur une échelle plus vaste et plus
normalisée. Nous convenons que, afin de pouvoir établir de telles relations, le secteur privé doit
savoir où se situent les perspectives, une expertise facilement accessible à un fournisseur de services
linguistiques en milieu de travail du secteur public.
En outre, comme les écoles de langues poursuivent la tendance actuelle en matière d’éducation
permanente, ces obstacles au partenariat avec des collèges et universités les ont forcés à abaisser leur
échelle d’âge afin de les mettre en contact avec la même population que celle du système d’éducation
publique. La concurrence est présente dans ce secteur, mais il existe cependant des possibilités à
explorer, surtout en considérant les subventions provinciales destinées aux programmes de langue
seconde, qui posent toujours problème, et les parents, qui veulent s’assurer que leurs enfants peuvent
accéder à l’enseignement supérieur.
Les programmes linguistiques de niveau collégial et universitaire sont utiles aux institutions mères en
tant que générateurs de revenus indépendants qui mettent en valeur le nom de l’établissement et
qu’écoles source menant à une éducation supérieure. Cela est particulièrement important, vu la
nouvelle tendance à vouloir recruter des étudiants pour l’éducation permanente, qui reviendront pour
un stage dans l’établissement et le système grâce auxquels ils ont réussi. Cet état de choses a été
réalisé d’habile façon par l’outil d’évaluation TOWES,344 développé au Collège Bow Valley en
partenariat avec le Conseil de l’industrie du bâtiment de la Colombie-Britannique pour le
perfectionnement des compétences, un excellent exemple, qui n’est pas axé uniquement sur les
langues. Grâce à son outil «ºMeasure Up!º», un outil d’évaluation des compétences en ligne, le
collège se positionne en tant que chef de file de l’identification et de la formation en entreprise
d’étudiants de l’éducation permanente. Cela démontre clairement la nécessité d’une communication
étroite entre les formateurs linguistiques universitaires et les fournisseurs de formation linguistique
en milieu de travail. Avec la langue et la technologie comme compléments à ce type d’évaluation des
compétences, nous voyons les possibilités d’une chaîne de distribution mondiale dont l’objectif
souvent répété serait d’attirer l’élite mondiale à travailler au Canada, au-delà de l’accent mis sur les
titres strictement universitaires.
La communauté de la recherche sur les langues du Canada doit également figurer dans ce portrait;
particulièrement après avoir été tout récemment autorisée à développer un centre de recherche
technologique. Les gains de propriété non exclusive réalisés par la recherche devraient être
communiqués de sorte que l’industrie dans son ensemble puisse être au courant des derniers
développements en matière de technologie de la formation linguistique et être en meure de saisir les
occasions lorsqu’elles se présentent.
Enfin, il est indéniable que les deux autres sous-secteurs de l’industrie de la langue du Canada, soient
la gestion du contenu et le traitement de la parole, sont par définition axés sur la technologie. Dans
les secteurs où le sous-secteur de la formation linguistique ne peut toujours pas obtenir de ressources
et de l’expertise, il pourrait certainement trouver des idées percutantes en collaboration avec ces
autres secteurs. Vu sa réticence à adopter les technologies et son manque d’expertise correspondant,
le modèle de formation linguistique à titre de bénéficiaire des technologies, où les autres secteurs
344
http://www.towes.com/.
386
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
sont fournisseurs de technologies, est peut-être celui à considérer. En retour, la formation
linguistique, déjà un marché établi, offre néanmoins une chaîne de distribution mondiale que les deux
sous-secteurs mentionnés précédemment seraient certainement intéressés à partager. Même le soussecteur de traduction offre d’excellentes perspectives de partenariat, comme nous l’avons déjà
démontré à l’aide de plusieurs modèles. Avec une meilleure circulation d’information, il n’y a
aucune raison de supposer que, d’ici quelques années, quelques-uns parmi les meilleurs produits des
technologies linguistiques sur le marché ne soient pas de fabrication canadienne.
Dans la perspective de permettre une telle pollinisation croisée d’idées, il convient de réitérer la
notion, déjà exposée dans d’autres études de l’industrie de la langue, relative à un portail portant sur
les communications, avec la condition qu’une telle opération puisse faciliter la communication entre
toutes les personnes concernées et provenant de tous les segments mentionnés. Le réseau développé
par ce portail pourrait être utilisé non seulement pour la communication mais également pour des
projets pilotes et des groupes de discussion portant sur de nouveaux produits. Le concept de la vitrine
d’exposition virtuelle, comprenant des échantillons d’outils technologiques mis à la disposition des
clients ou partenaires potentiels, peut également être mis en œuvre, à condition que les droits de
propriété intellectuelle soient bien protégés.
Un excellent modèle de ce type de portail de facilitation existe déjà : Rescol Canada,345 un partenariat
entre les gouvernements provinciaux et territoriaux, le milieu de l’éducation et le secteur privé, qui
fait la promotion de l’utilisation efficace des technologies de l’information et des communications
(TIC) dans l’apprentissage. En plus d’offrir des ressources de formation aux écoles, enseignants et
élèves, des bases de données relatives au recrutement des enseignants et des banques d’emplois, le
site «ºAujourd’hui @Rescolº» de Rescol est une source de nouvelles en ligne qui effectue le suivi des
projets novateurs d’apprentissage en ligne, des ressources et des évènements d’intérêt. Rescol a été
financé grâce à une association de ressources publiques et privées. Il représente le modèle idéal d’un
forum portant de communications capable de créer des alliances et des bassins de ressources dans
une communauté consacrée à l’atteinte de ses objectifs. Une structure et un modèle de financement
semblables, au contenu formé à partir du développement et de l’intégration de l’industrie de la
langue, pourraient produire un laboratoire national d’idées et de ressources qui se concrétiseraient
certainement en une foule d’innovations et de développements.
3.5.3.2 Viser l’or – À la recherche des ressources motrices du développement
La source la plus importante de ressources à long terme est sans l’ombre d’un doute le secteur privé.
Alors que le financement public de tout domaine particulier peut être soumis à des déplacements de
priorités d’ordre politique, les ressources du secteur privé dépendent presque entièrement des
résultats nets et, en ce sens, seront toujours disponibles tant que les idées seront ultérieurement
rentables. Entre 15 % et 25 % des produits de la technologie linguistique du secteur privé à succès
présentés plus haut étaient issus d’un certain type de partenariat entre fournisseurs de contenu et
ressources. Il n’y a pas lieu de mettre l’accent sur des domaines de moindre intérêt pour bon nombre
d’éducateurs, tels le capital de risque et les acquisitions d’éléments d’actif. En fait, les modèles
choisis reflètent le potentiel de réussite élevé des coentreprises et des alliances existantes.
À titre d’exemple, il convient d’observer de près le modèle d’identification des ressources
linguistiques et humaines nécessaires au sein d’une industrie particulière et permettant l’obtention
d’un produit immédiatement commercialisable, qui desservirait justement ce créneau. L’un des
345
http://www.schoolnet.ca.
387
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
exemples maison les plus intéressants, précédemment mentionné, est le Café des langues secondes de
la Banque du Canada. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une entreprise du secteur privé, plusieurs sociétés
plus importantes du secteur privé ont en commun ses besoins en matière de ressources humaines et
son engagement envers la formation professionnelle. Le Programme international d’études
supérieures en pharmacie,346 dans lequel le gouvernement provincial et l’industrie ont intérêt à
investir et à tirer les bénéfices d’un programme réussi, illustre que la formation linguistique peut être
intégrée à un programme d’enseignement supérieur spécialement adapté aux besoins en ressources
humaines d’une industrie de services perfectionnés. L’avantage d’appliquer la technologie à ce type
de programme est son évolutivité; par l’octroi de licence ou autres accords, la technologie peut être
distribuée en de multiples endroits, voire globalement, à partir d’un ou de plusieurs emplacements,
étant ainsi en mesure de desservir les entreprises ou industries sur une très grande échelle.
Avec l’élaboration du Centre de recherche en technologies langagières (CRTL) commence à se
développer une grappe technologique et industrielle, un regroupement d’entreprises régionales ou
thématiques à la recherche d’investissement ou de partenariat, mandatées en vue d’accomplir des
missions commerciales particulières visant à identifier des perspectives préqualifiées – une sorte
d’Équipe Canada de l’industrie de la langue. Il y a présentement plusieurs excellents modèles de ce
type de regroupement, dont l’exemple le plus révélateur pour cette étude est le partenariat entre le
Ottawa Global Marketing, le Réseau triangulaire en technologies du Canada et le Greater Toronto
Marketing Alliance, tous à leur propre compte, mais regroupés sous le nom non officiel de Ontario’s
Tech Corridor 347 L’avantage de regrouper les technologies de la langue n’est pas uniquement au
niveau de l’image de marque et du réseautage; il permet également de stimuler l’administration
locale, de nature concurrentielle, dans un but de développement. Ce type d’équipe pourrait s’associer
à d’autres groupes d’industries consacrés aux technologies et profiter du savoir et des possibilités de
réseautage pour découvrir de meilleures occasions. Un bulletin d’information pourrait alors être
envoyé à ces entreprises et à d’autres organismes semblables, ce qui permettrait de tenir le secteur
des technologies de l’information et, par extension, ses fournisseurs de ressources, au courant des
développements et des possibilités du domaine des technologies linguistiques.
Afin de rassembler les ressources dans le but de réaliser un programme visant à unifier la formation
linguistique, il est essentiel d’intégrer les différentes initiatives gouvernementales de haute priorité.
Nous avons déjà vu que le Canada est en retrait en ce qui concerne la politique de son industrie de la
langue. À la lumière de ces faits, toute priorité importante actuelle s’applique à la formation
linguistique. Dans la section Le savoir, clé de notre avenir348 de la Stratégie d’innovation du Canada,
il est question d’un meilleur soutien à l’intégration des immigrants sur le marché du travail canadien
par le biais de la formation linguistique. Des phrases clés, telles « économie du savoir », « éducation
permanente » et « élite » font partie d’un enjeu constant dans un vaste éventail de programmes; il
importe d’y faire appel dans les communications soulignant la place de l’industrie de la langue au
cœur des aspirations d’avenir du Canada.
Cet intérêt vis-à-vis d’importantes initiatives politiques a pu donner lieu à la création d’un Réseau de
centres d’excellence,349 dont la mission était de rechercher le développement de la technologie dans
l’industrie de la langue, surtout en ce qui a trait à la normalisation et la certification. Le Réseau
346
http://www.newontariopharmacist.com/ipg.
http://www.ottawaregion.com/newsletters/update_1203.html#maintext1.
348
http://www11.sdc.gc.ca/sl-ca/accueil.shtml.
349
http://www.nce.gc.ca.
347
388
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
canadien de recherche sur le langage et l’alphabétisation 350 a déjà entrepris des démarches en ce sens
dans le domaine de l’alphabétisation et comprend aussi sa propre base de données sur les
programmes de financement, cependant, son centre d’intérêt principal demeure l’amélioration de
l’alphabétisation de l’enfance. Un réseau similaire ciblant l’application de la technologie à
l’acquisition de la langue aiderait à réunir les éléments disparates de l’industrie et à se concentrer sur
des objectifs communs.
L’idée d’un portail de communications a déjà été proposée et le programme de financement est
certainement un domaine où l’information devrait être centralisée. Pour accéder aux programmes de
financement gouvernementaux, toutes les possibilités de financement se rapportant à l’industrie de la
langue devraient être répertoriées sur le portail. De même, afin de permettre aux professionnels de la
langue d’avoir accès au financement privé, la banque de ressources devrait également comprendre
des modèles de document, des études de cas, des outils logiciels pour l’élaboration de plans
d’affaires, et de l’information portant sur la structuration de divers types d’initiatives et de
partenariats. Il pourrait même comporter un forum ou un facilitateur permettant aux membres de
l’industrie de la langue de rechercher ces partenariats ou encore d’explorer l’intégration de la
technologie, en toute sécurité. Il devrait en outre s’y trouver de l’information sur les audits objectifs,
peut-être après avoir consulté les organismes financement, afin d’aider les fournisseurs à comprendre
la valeur de leurs propres systèmes ou la façon de la créer lorsque celle-ci est inexistante.
De plus, il convient de rendre plus transparente la politique d’approvisionnement du service public
canadien et d’augmenter l’impartition, particulièrement dans les domaines où les besoins sont les
plus grands et où la technologie permettrait des économies d’échelle. Un concept souvent utilisé pour
stimuler l’innovation est l’organisation de concours de développement d’outils technologiques
commercialisables, dont pourraient bénéficier non seulement le gagnant et le client qui en fait
l’acquisition, mais également les nombreux projets secondaires et les offres de financement, ce qui
favoriserait une concurrence bien structurée.
3.5.3.3 Optimisation de la réputation du Canada
Nous avons vu qu’il est difficile de choisir entre l’établissement d’une norme canadienne ou
l’adoption d’une norme reconnue mondialement pour un produit ou un service de technologie
linguistique. D’un point de vue professionnel, il serait plus logique d’imiter le marché le plus
important et, par conséquent, de miser sur des normes reconnues au niveau international ou, du
moins, plus largement reconnues que ne le sont les normes canadiennes. Cependant, il faut
reconnaître qu’une norme de plus grande qualité et commerciabilité que celles actuellement établies
aurait certainement une plus grande chance de devenir une norme à l’échelle mondiale, si elle était
suffisamment attrayante. Une étude de Statistique Canada révèle que 67 % des nouveaux arrivants au
Canada ont l’intention de poursuivre leurs études au Canada. En outre, le nouveau citoyen du monde
est bien réel et pour lui l’éducation ou le travail ne connaissent pas de frontières. L’intégration de
cette perception aux solutions technologiques motrices d’évaluation des acquis préalable pour une
formation linguistique dans un but d’établissement, d’emploi et de scolarité tirerait profit du «ºrêve
canadienº» et situerait la technologie de la formation linguistique canadienne parmi les meilleures au
monde, donnant ainsi au Canada l’accès à l’«ºéliteº» de la communauté globale.
Le but du Canada, qui consiste à s’éloigner d’une économie de ressources et à devenir un chef de file
en matière d’économie du savoir, est un autre sujet politique interne pouvant être encouragé dans le
but de démarquer notre industrie de la langue. Étant donné la réputation neutre du Canada sur le plan
350
http://www.cllrnet.ca/.
389
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
politique, son bilinguisme officiel et son multiculturalisme démographique, il est difficile de
concevoir pourquoi il n’est pas déjà chef de file dans ce domaine. À titre d’exemple, en Chine, où,
grâce à des hommes tels que le Dr Norman Bethune et Mark Rowswell (alias Dashan), la réputation
des Canadiens supplante celle des citoyens de tout autre pays occidental, on ne dénombre pas moins
de 54 000 écoles de langue anglaise351 et, à part les examens d’admission normalisés, le
gouvernement central n’a aucune politique d’éducation établie ni de programme d’études pour
d’EFL/ESL, il n’est nullement mention d’une politique gouvernementale en matière d’EFL/ESL dans
aucun document relevant du ministère de l’Éducation chinois.
Presque immédiatement après l’octroi des Jeux olympiques 2008 à Beijing, le gouvernement chinois
a décrété que tous les employés du secteur des services devaient apprendre l’anglais avant le début
des Jeux. Cette initiative est d’importance pour le Canada, non seulement en raison des nombreuses
possibilités qu’elle offre aux enseignants des langues, mais aussi à titre d’exemple de
l’interconnectivité que procure un événement d’envergure sur le plan international, tel les Jeux
olympiques, entre les langues et la formation linguistique. En accueillant les Jeux d’hiver de
Vancouver/Whistler de 2010, le Canada aura l’occasion unique de démontrer son multiculturalisme
très vivant et son expertise linguistique. Avec l’arrivée des athlètes, des médias et des spectateurs
venant de tous les coins du monde et parlant une multitude de langues, surviendra un même besoin
de trouver des solutions linguistiques créatives, sans oublier la vitrine d’exposition à l’échelle
mondiale qui permettra de présenter ces solutions. La mobilité sera sans doute le mot-clé, puisque
chaque type d’interaction se rapportant aux Jeux, que ce soit entre bénévoles et officiels, en passant
par les entreprises, les associés et les employés de soutien (restauration, services de soins de la santé,
transport, hébergement, etc.), jusqu’aux athlètes et aux médias, représentera un cocktail unique de
questions linguistiques.
Les Jeux olympiques ne sont pas qu’un événement sportif mais, ce qui est plus important dans ce
contexte, ils représentent un véritable pactole d’information. Depuis la diffusion des résultats en
direct, les communiqués de presse et les entretiens, ils constituent un exercice complet en matière de
communication interculturelle, dont le langage est le fil conducteur. À l’évaluation finale, l’une des
plus grandes réalisations des Jeux olympiques d’Athènes, mis à part les questions logistiques et
sportives, a été, sans contredit, l’intégration de la langue française dans toutes les communications
concernant les Jeux. C’était alors la première fois qu’à l’extérieur d’un pays hôte francophone, les
besoins en matière de services linguistiques des membres francophones de la famille olympique ont
été entièrement comblés352. Le Canada est bien placé pour tirer pleinement avantage de cette
fondation. Il reviendra aux fournisseurs canadiens de technologies de la traduction de démontrer
l’utilité de leurs solutions dans le cadre d’applications particulières aux Jeux olympiques et, dans à
plus grande échelle, à l’ensemble de la communauté mondiale.
3.5.3.4 La normalisation par l’image de marque – Le concept d’une marque
maîtresse de l’industrie linguistique
Dans toute communauté, que ce soit une universitaire, une entreprise ou un organisme à but non
lucratif, la présence d’une forte image de marque est essentielle à la croissance, à la promotion ainsi
qu’au mode opérationnel. Même si nous ne sommes pas toujours à l’aise avec ce principe, le fait est
que la plupart d’entre nous vivons dans un monde où l’image de marque est dominante. Qu’il en
résulte que Harvard approuve un don supérieur au PNB de bon nombre de pays, que l’on consomme
351
352
http://www.usingenglish.com/esl-in-china/china-or-chingland.pdf.
http://fr.beijing-2008.org/36/28/homepage211612836.shtml.
390
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
du Coca-Cola dans plus de 200 pays ou encore que la société de la Croix-Rouge soit l’association
d’aide humanitaire la plus reconnue au monde, l’habileté à unir un ensemble de principes et un
message sous l’égide d’une marque identifiable s’est révélée des plus positives pour un nombre
incalculable d’entreprises du secteur de l’éducation, des affaires et d’aide aux populations.
De toute évidence, il est superflu d’entreprendre une stratégie d’image de marque sans avoir un
certain niveau de normalisation. Dans le contexte de la formation linguistique canadienne, nous
pouvons dénombrer quatre catégories distinctes (évaluation, institutions, matériel didactique,
développement professionnel), sans qu’aucun lien commun ne les relie; de plus, dans ces domaines,
les quatre éléments de motivation générale des étudiants des langues (dans un but de scolarité
professionnel, d’établissement et de développement personnel) ont chacun leur propre ensemble de
règles. L’industrie de la langue a tout intérêt à identifer un type de normes favorisant l’unité afin
d’uniformiser le tout; cependant, si une série de normes applicables existent déjà ou sont sur le point
d’être mises au jour, il est de moindre importance d’avoir des normes unifiées que de disposer d’une
marque unifiée. Considérez la valeur ajoutée des sociétés technologiques partenaires ou fournisseurs
agréés de Microsoft,353 un programme auquel un nombre important d’organismes différents peuvent
participer tout en adhérant à n’importe quelle norme propre à l’industrie, mais qui définit onze
compétences essentielles pour lesquelles les organismes participants peuvent recevoir une
certification. Pour Microsoft, il en résulte une prolifération accrue de sa marque et sa position en tant
que chef de file s’en retrouve consolidée; pour les partenaires, les avantages sont la crédibilité
immédiate et la reconnaissance de leur expertise, tandis que les clients ont l’assurance que
l’organisation a suivi un processus et, par conséquent, qu’elle est en mesure d’offrir une qualité de
service conforme à une norme reconnue.
Dans ce modèle, le Canada fait figure de Microsoft ou, du moins, devrait suivre l’exemple de
Microsoft et se positionner en tant que chef de file. Un ensemble de compétences essentielles devrait
être développé pour les langues, pour tous les types de fournisseurs de tout type d’organisation, en
dépit de l’existence de normes propres à l’exploitation dans chaque sous-secteur. Ces compétences
pourraient refléter les seize segments cités dans ce rapport ou pourraient être résumées et formulées
pour se conformer aux normes de fait ou établies déjà en place. De cette façon, les organismes
pourraient satisfaire à une ou plusieurs compétences mais, plus encore, ils pourraient se démarquer
grâce à cette certification générale. Plutôt que d’essayer de créer une norme déjà en vigueur ou, pire,
un nouvel organisme chargé d’en assurer le respect, une conformité aux normes liées à une
compétence particulière en assurerait la certification spontanée sous la marque maîtresse.
Nul ne doute qu’un dur travail devra encore être effectué et que des décisions seront difficiles à
prendre. Notamment, chacune des compétences devra inclure des mécanismes de mesure, ce qui
permettra l’intégration à d’autres compétences. À titre d’exemple, un élève ayant terminé ses études
à un certain niveau de compétence linguistique, à partir de matériel didactique reçu d’un fournisseur
souhaitera peut-être suivre un programme d’enseignement supérieur propre à l’industrie et, par
conséquent, déterminer si la formation reçue au préalable était suffisante, du point de vue des
compétences en milieu de travail, pour terminer le programme ou si une formation complémentaire
sera nécessaire. Il en résulterait un «ºlangage communº» pour les utilisateurs finals de produits et
services linguistiques, dont la majorité sont très intéressés par certains projets reconnus de façon
générale, mais beaucoup moins de façon détaillée.
Pour que cela fonctionne, les compétences de la marque devraient être reconnues par tous les
fournisseurs, en vue de faciliter le mouvement dans le système et un certain degré d’intégration et de
353
https://partner.microsoft.com/global/40009768.
391
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
coopération potentielle entre les secteurs spécialisés dans différentes compétences. Au niveau du
fournisseur, cela encouragerait les partenariats entre fournisseurs de compétences différentes, mais,
en même temps, cela n’empêcherait pas leur adhésion à des projets relatifs aux normes déjà établies
et, dans certains cas, plus exigeants. Au niveau de l’utilisateur final, cela permettrait un degré
d’assurance, de simplicité ainsi que la possibilité de planification, ce qui a toujours fait défaut dans
l’industrie de la formation linguistique du pays. Les applications d’une «ºmarque linguistiqueº»
intégrée sont nombreuses : l’évaluation des acquis pour ceux qui espèrent venir s’établir et trouver du
travail au Canada; les étudiants étrangers en visite au Canada qui souhaitent améliorer leurs
compétences linguistiques et soit poursuivre des études supérieures, soit trouver un emploi; les
étudiants d’ALS et de FLS de la maternelle à la 12e année qui visent des objectifs de carrière à long
terme; et les immigrants qui espèrent découvrir l’énorme potentiel que leur nouvelle vie ne leur a pas
encore apporté.
3.5.3.5 Rôles et responsabilités
Afin d’obtenir un cadre menant à l’innovation technologique en formation linguistique, chaque
intervenant doit prendre ses responsabilités en certaines matières clés.
Industrie. L’industrie dans son ensemble doit reconnaître le potentiel commercial et le marché global
pouvant être ouvert par les produits et services technologiques de la langue. Elle doit être
conscientisée quant aux lacunes et à l’expertise du Canada en ce domaine, et être convaincue que ce
secteur représente un investissement intéressant. L’industrie de la langue doit particulièrement
s’investir dans une approche Équipe Canada et choisir un dirigeant établi, non pas au détriment des
communautés et des réseaux existants, mais en supplément.
Gouvernement. L’établissement de l’AILIA et du Centre de recherche en technologies langagières fut
une reconnaissance importante de l’importance de l’industrie par le gouvernement du Canada. Le
gouvernement doit communiquer avec ses propres branches provinciales et fédérales du besoin d’une
solution de marque canadienne, peut-être en vertu du modèle de l’initiative européenne LINGUA.
Les nombreux services et juridictions touchées par l’industrie de la langue doivent être conscientisés
à l’effet que, en l’absence d’un portefeuille national d’éducation, une marque à l’échelle de
l’industrie n’est pas que bénéfique : elle est essentielle. L’existence d’une telle marque facilitera en
outre une meilleure compréhension de l’industrie par des partenaires fédéraux de premier plan, tels
Citoyenneté et Immigration Canada, Industrie Canada, Commerce international, Patrimoine canadien
et Ressources humaines, ainsi que par les intervenants d’importance provinciaux, tels les ministères
de l’Éducation et les ministères du Travail. Une fois compris, ce message doit ensuite être transmis
par le gouvernement à l’industrie et à la société canadienne dans son ensemble. Le message du
Canada en tant que chef de file linguistique devrait être intégré au message portant sur nos « élites »
qui soutiennent le Canada en tant que dirigeant de la nouvelle économie du savoir.
Universités. La communauté universitaire doit offrir une direction et un soutien à l’initiative de
création d’une marque. Elle doit avoir au cœur de ses considérations la compréhension que l’ajout
d’une nouvelle marque forte complémentera sans les détourner ses propres marques établies. Elle
doit offrir les assises pédagogiques et théoriques sous-jacentes à la marque, afin que cette dernière
soit reconnue comme une marque de qualité et de compétence, tout en prenant soin de laisser assez
de souplesse, de sorte que l’intégration nécessaire à la création de la marque puisse aller de l’avant à
un rythme correspondant aux développements du marché global. Elle doit participer intégralement à
l’émergence d’une structure industrielle plus communicative et s’assurer que cette communication
soit porteuse d’un message qui ne sera pas dirigé uniquement vers sa propre communauté.
AILIA. Le mandat de l’AILIA prévoit déjà qu’elle doit diriger cette initiative. La clé du succès est
392
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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d’augmenter le nombre de ses membres, et par là les revenus provenant de l’adhésion. L’AILIA offre
déjà bon nombre des services recommandés, y compris l’information, la communication, la
facilitation et la promotion, mais d’une façon très limitée. Elle représente en outre le véhicule logique
à partir duquel lancer l’initiative de marque maîtresse : son intérêt ne se portant pas sur un secteur
particulier mais sur la réussite de l’industrie dans son ensemble.
3.5.4 TRAITEMENT DE LA PAROLE354
3.5.4.1 EuroMAP – Un exemple à imiter
Mission de l’EuroMAP : Nous avons pour tâche de conscientiser, de construire des ponts et rendre des
services propres à la commercialisation afin de stimuler les perspectives du marché, de tirer profit des
résultats des activités européennes et nationales de recherche et de développement de la technologie du
langage humain. Ce projet a été mis en place afin d’accélérer le processus de transfert de technologies
émanant de la recherche sur le marché en créant des centres d’intérêt entre les principaux acteurs pour
ce qui concerne le développement et la chaîne de valeur.
Nous fournissons des études de cas cibles pour illustrer la meilleure pratique en transfert de
technologies et perspectives du marché. Au départ, nous créons des communautés et établissons une
expertise au niveau national, pour ensuite élargir nos activités au-delà des frontières de l’Europe, en
incluant les pays adhérents. Nous nous concentrerons sur la dynamique, le capital intellectuel et les
compétences générés par les projets du programme EUROMAP dans le but de créer une nouvelle
plateforme de soutien en matière d’information européenne afin de valoriser les activités du programme
TLH au niveau national et européen.
Nous offrirons un ensemble «ºaccès au march麻 des technologies du langage humain, modulaire et
adaptable, que nous avons mis à l’essai dans au moins deux secteurs des utilisateurs; nous présenterons
de plus des études de cas ainsi que du matériel de gestion qui pourrait rapidement être adapté à de
nouveaux secteurs des utilisateurs et de nouveaux projets TLH en Europe.
Nos objectifs sont les suivants :
Accroître le nombre de projets dont les résultats sont rapidement exploitables et adaptés aux attentes du
marché
Sensibiliser les acteurs du marché de la société de l’information aux solutions potentielles au sein de la
communauté des utilisateurs
Sensibiliser les acteurs du marché aux avantages des technologies du langage humain au sein des
organismes de direction et de l’administration publique
Accroître le nombre des participants parmi les meilleurs développeurs de technologies dans des projets
de recherche
Rapprocher les objectifs des projets des besoins des fournisseurs et utilisateurs de technologie
Rapprocher la conception des technologies de la langue des attentes des fournisseurs et des utilisateurs
Faciliter l’accès des utilisateurs et des acteurs du marché aux versions de démonstrations, utilisation en
354
Cette section est tirée du document L’industrie canadienne du traitement de la parole : Carte routière technologique,
version 1.1 (2004), préparée par le sous-comité de traitement de la parole, section 8.1.
393
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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temps réel et autres activités démontrant les avantages des technologies de la langue
Nous fournirons et diffuserons également des livres blancs, des études de cas relatant des exemples
réussis de transfert de technologies linguistiques, des rapports sur les meilleures pratiques, des
répertoires des acteurs du marché, des bases de données des personnes ressources, des conférences
électroniques; nous participerons aussi aux évènements nationaux et transfrontaliers.355
3.5.4.2 Recommandations du comité du sous-secteur du traitement de la parole
1. Offrir un aperçu de la technologie de la parole et de sa terminologie. Cela devrait comprendre les
concepts et termes de base, les fonctions principales des technologies de la reconnaissance de la
parole, les fonctions principales des technologies du texte en parole, les fonctions principales de
la biométrie vocale et les normes (par ex. VoiceXML, SALT, SAPI, Aurora).
2. Inventaire des fournisseurs, chercheurs et adaptateurs canadiens des technologies du traitement
de la parole.
3. Répertoire et inventaire de données sonores (corpus).
4. Offrir un répertoire des «ºpersonnalitésº» canadiennes des technologies du langage humain
comportant une brève description de ce qu’ils ont à offrir, des versions de démonstration et de
l’information sur les personnes-ressources.
5. Fournir un portail d’information sur la recherche en matière de traitement de la parole au Canada.
L’objectif est de créer un pont entre la recherche et la commercialisation et d’augmenter le
nombre de développeurs émérites de technologies, de plates-formes et d’applications participant
à des projets de recherche.
6. Établir des forums afin de concocter des alliances stratégiques (notamment : industries,
universités, gouvernement).
7. Former des forums afin d’interagir avec les autres joueurs de la technologie de la langue (par ex.,
compréhension de la langue naturelle, extraction de la signification sémantique).
8. Portail d’information portant sur le financement commercial et de recherche. Présenter de
l’information portant sur le capital de risque et du gouvernement.
9. Offrir des nouvelles à jour et des évènements en matière de technologie du langage humain au
Canada et dans le monde.
10. Offrir des liens vers d’autres sites utiles (associations portant sur le traitement de la parole, études
de marché, etc.).
11. Tenter de normaliser les méthodologies et mesures d’évaluation de la technologie de la parole.
3.5.5 TRADUCTION
Une stratégie du développement initiale a été mise en évidence par le sous-comité de la traduction,
comme suit :356
• Objectif immédiat : Identifier les lacunes de l’industrie canadienne de la traduction
− Lacunes en matière de fonctions et de produits développés au Canada
− Lacunes en matière de services connexes technologiques offerts au Canada
On peut retrouver les renseignements pertinents à ce propos offerts par la Carte routière
355
356
http://www.hltcentral.org/page-176.shtml.
Source : Présentation PowerPoint, tirée de la réunion de Mars 2004
394
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
© Centre de recherche en technologies langagières
technologique, dans le tableau illustrant les Ǽproduits canadiens de la technologie de la traduction et
leurs fonctionsº» et dans la section Le défi du processus de la traduction.
3.5.6 SYNOPSIS
3.5.6.1 Synergie
La question discutée à cette section sous le titre synergie a été soulevée de façon quasi unanime, de
diverses manières interreliées, par les participants au processus de la carte routière. Tel que
mentionné dès le début de la présente discussion sur la stratégie du développement, la question de la
fragmentation de l’industrie de la langue et le besoin correspondant de renforcer les liens entre les
industries de la langue ont été soulignés dans le plan d’action pour les langues officielles.
Dans le même ordre d’idées, toutes les stratégies de développement soulignées par les sous-comités
ont en commun le même enjeu. Le sous-comité de gestion du contenu propose de «ºcréer de solides
programmes de synergie entre les grandes sociétés, les PME et les laboratoires de R-D et le milieu
universitaireº»; de «ºconvoquer un forum réunissant les grandes sociétés, les PME, le milieu
universitaire et les laboratoires de recherche gouvernementaux afin d’établir un plan d’action pour
l’industrie canadienne de la gestion du contenu. º» Selon le sous-comité de la formation linguistique,
«ºune plus grande communication entre les secteurs de l’industrie aura pour effet un plus grand
nombre de partenariats et de possibilités d’intégration, ce qui incitera le développement des
technologies linguistiquesº» et proposera des avenues possibles en matière de collaboration résultant
d’une meilleure communication. Le sous-comité pour le traitement de la parole cible le modèle de
l’EuroMAP, un organisme dont la mission comprend la tâche de «ºcréer des centres d’intérêt entre
les principaux joueurs impliqués dans le développement et la chaîne de valeur. º» En conséquence,
les recommandations initiales émises par le sous-comité du traitement de la parole comprennent la
création de «ºforums afin d’établir des alliances stratégiques et pour interagir avec les autres joueurs
des technologies de la langue. º» Dans cette optique, le mandat de l’AILIA comprend aussi la mise
en service d’un forum destiné aux membres de l’industrie, la facilitation du réseautage entre
l’industrie et le public et entre les partenaires des secteurs public et privé, ainsi la stimulation
d’alliances et de projets favorisant le développement de l’industrie.
Plusieurs éléments de la Carte routière technologique renvoient au problème de la fragmentation de
l’industrie de la langue et aux manières de le résoudre. Pour plus d’information sur ce sujet, on peut
consulter les sections suivantes : Les quatre sous-secteurs interreliés, Chiffres sur l’économie et plan
d’action, Fragmentation et comment la prévenir, Communication de pollinisation croisée,
Fragmentation et normalisation.
D’un point de vue plus technologique, la question de la synergie est sous-jacente à de nombreux
attributs technologiques pertinents, tels la pollinisation croisée, l’interopérabilité et les normes;
chacun de ces éléments étant brièvement discuté plus loin dans une sous-section séparée.
En général, la portée du consensus sur le besoin de synergie et le degré d’importance accordé à cette
question, tant en matière de stratégie de soutien au développement qu’en matière de développement
technologique, font de la question de la synergie un facteur d’avant-plan de la carte routière
technologique. Cette forme que devrait prendre en quelque sorte l’effort vers la synergie sera le sujet
principal de la présente discussion sur la stratégie du développement.
3.5.6.1.1 POLLINISATION CROISÉE
Tel que mentionné précédemment, tous les sous-comités considèrent l’attribut de pollinisation
croisée, au même titre que celui de l’applicabilité, d’un secteur à l’autre, comme attribut crucial.
Cependant, ce terme tend à être utilisé de trois façons, liées quoique différentes. Il est utile de
395
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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distinguer au préalable ces trois façons d’utiliser ce terme, qui se révéleront importantes dans la
discussion ultérieure.
1. Dans un premier sens, la pollinisation croisée peut signifier un chevauchement de la portée de
deux secteurs différents. À titre d’exemple, la traduction de parole en parole peut, de toute
évidence, faire partie du cadre de la traduction et du traitement de la parole. On peut supposer que
ce type de pollinisation croisée est compris entre les applications. À ce niveau, la pollinisation
croisée résulte de la façon plus vaste ou plus étroite de la définition de l’envergure des différents
secteurs. Cependant, plutôt que de ne représenter qu’une simple question de convention, de tels
chevauchements indiquent de manière significative la communauté d’intérêts entre divers
secteurs.
2. Dans un deuxième sens, la pollinisation croisée résulte du fait qu’une technologie donnée soit
aussi pertinente à divers secteurs. À titre d’exemple, la compréhension du langage naturel se
rapporte à la gestion du contenu et à la traduction. Cela serait vrai même sans chevauchement au
niveau de la définition de l’envergure des deux secteurs. Néanmoins, cette définition de la
pollinisation croisée partage avec la précédente un rapport symétrique entre les secteurs
impliqués. Le graphique de ces deux types de pollinisation croisée peut être représenté
horizontalement. Toutefois, il est compris entre les technologies plutôt qu’entre les applications, à
l’opposé du type précédent.
3. Dans un troisième sens, la pollinisation croisée est liée à la distinction importante entre
technologies et applications, telle que présentée par certains sous-comités, et largement acceptée
dans les discussions entourant le processus de la carte routière. Une technologie appartenant à un
secteur peut convenir à une application d’un autre secteur. À titre d’exemple, la formation
linguistique assistée par le traitement de la parole en serait un exemple typique, la technologie du
traitement de la parole étant utilisée dans une application de formation linguistique. Ce type de
pollinisation croisée est asymétrique de par sa nature, puisqu’elle se situe entre deux secteurs
considérés respectivement comme fournisseur et bénéficiaire de technologies. Sur le plan
graphique, cette situation peut être représentée comme un type de pollinisation croisée verticale,
compris entre technologies et applications.
Si on considère la pollinisation croisée comme un attribut crucial, remarquons qu’en plus de favoriser
la synergie, la pollinisation croisée est également un excellent moyen de ne pas restreindre le
développement technologique à une seule avenue. En effet, l’élaboration de technologies utiles à
différents secteurs garantit l’accès simultané à plusieurs avenues technologiques.
3.5.6.1.2 INTEROPÉRABILITÉ
Une discussion sur la notion principale de l’interopérabilité et ses avantages se trouve dans la
présentation Vers une infrastructure de services technologiques de la langue de Michel Mellinger
(Institut de la technologie de l’information, CNRC). La présente section résume brièvement
quelques-unes des principaux éléments de cette présentation.
Il y a environ 15 à 20 ans, l’information sur les entreprises était accessible par le monde des bases de
données. À l’époque, il existait quelques environnements propriétaires individuels, et de nombreuses
interfaces particulières devaient exister afin de se déplacer d’un environnement à un autre, ce qui
était très onéreux pour les utilisateurs. Les fournisseurs ont consenti à développer l’interopérabilité
entre leurs environnements, puis ils ont mis au point des normes et des spécifications.
L’interopérabilité a apporté plusieurs avantages, tels les suivants : les données et les applications ont
été séparées; les tierces parties ont pu développer des applications, des trousses d’outils logiciels ont
été mises à la disposition des développeurs; on a pu développer des logiciels de base de données, tels
396
Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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Oracle, Informix, dBase; en conséquence, on se sert maintenant de l’Internet pour le commerce
interentreprise, les services, etc.
À partir de ces faits, une infrastructure de services interopérable portant sur la technologie
linguistique, fondée sur une architecture à trois couches comprenant des services à la clientèle, des
services d’application et des services des données, est proposée. On estime que l’industrie de la
formation linguistique et ses clients profiteraient de cette infrastructure, qui permettrait de réduire
bon nombre de problèmes actuels. À l’heure actuelle, 80 % de l’industrie de la formation linguistique
englobe de petites entreprises de vingt-cinq employés; des investissements importants en matière de
ressources linguistiques exigent plusieurs années; les bonnes technologies novatrices demeurent au
niveau local et l’intégration des outils se fait difficilement. Les clients de la formation linguistique
éprouvent des difficultés à faire le bon choix parmi les meilleurs outils disponibles; l’intégration
d’outils s’avère un processus prioritaire en raison de leur manque de transparence et, dans bien des
cas, de petites entreprises ou clients ne peuvent se permettre d’acquérir les produits technologiques
actuels.
Il est certain que tous les domaines de l’industrie des technologies de la langue ainsi que les clients
de tous les sous-secteurs tireraient profit de cette infrastructure de services interopérable.
• Traduction : ressources linguistiques, aide à la traduction
• Gestion du contenu : référentiels pour les ressources multilingues et multiculturelles, prise en
charge du cycle de vie des documents, recherche sémantique multilingue
• Analyse de la parole : reconnaissance de la parole, traitement de la parole, outils texte/voix en
parole/texte
• Formation : gestion du contenu des cours, outils d’évaluation, soutien à la formation à distance
3.5.6.1.3 NORMES
La question des normes est liée à celle de l’interopérabilité et au problème plus particulier de la
fragmentation. Une discussion portant sur la normalisation et son lien avec l’obstacle de la
fragmentation du secteur de la formation linguistique est présentée aux sections Applications de
modèles pour les fournisseurs canadiens de formation linguistique et Le Canada face au défi de
mettre en œuvre ces modèles de la Carte routière technologique.
Les grandes lignes de la stratégie du développement mise sur pied par plusieurs sous-comités
donnent préséance à la normalisation. La proposition d’une image de marque formulée par le souscomité de formation linguistique est un cas représentatif : la création d’une image de marque
nécessite un certain niveau de normalisation et le processus lui-même vise à garantir aux clients
qu’une organisation peut procurer une qualité de service conforme à des normes reconnues. Le souscomité de la gestion du contenu préconise également l’adoption de normes, telles XML, propices à
l’échange d’information dans l’emploi des technologies de gestion du contenu et garantissant aux
citoyens canadiens un haut niveau de service à la clientèle. Le sous-comité du traitement de la parole
recommande des efforts dans le but de normaliser les méthodologies et mesures d’évaluation des
technologies de la parole.
En outre, tous les sous-comités ont inscrit la conformité à des normes parmi les attributs cruciaux
pour leur sous-secteur, apportant ainsi une preuve additionnelle de la pertinence de cet enjeu.
3.5.6.2 Visibilité
Le deuxième enjeu soulevé par le Plan d’action pour les langues officielles et, par conséquent, la
deuxième priorité stratégique, est la visibilité. Il s’agit d’un problème dont la pertinence fait l’objet
d’un vaste consensus parmi les sous-secteurs de l’industrie de la langue. Le sous-comité de la
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Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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formation linguistique, par exemple, perçoit le manque de reconnaissance de l’industrie canadienne
de la langue comme un problème de taille et propose, comme solution possible, la création d’une
image de marque. Dans la même veine, le sous-comité du traitement de la parole soutient que, si les
grandes sociétés n’envisagent pas objectivement la reconnaissance de la parole comme une solution
possible, c’est tout simplement parce qu’elles ne connaissent pas ou très peu l’existence de cet outil.
Le mandat de l’AILIA comprend aussi l’augmentation de la visibilité de l’industrie. Dans le contexte
actuel, le problème est plus présent au niveau de la stratégie de soutien au développement qu’il ne
l’est au niveau du développement technologique, vu l’importance d’appuyer les technologies ayant
atteint un degré de maturité satisfaisant.
3.5.6.3 Retombées économiques
Les retombées économiques des nouvelles technologies sont mises en évidence par les attributs
cruciaux sélectionnés par tous les sous-comités. Outre l’évaluation des possibilités des marchés
intérieur et international, les sous-comités ont choisi à l’unanimité deux autres attributs importants :
coût de développement et rendement du capital investi pour l’utilisateur final (RCI).
3.5.6.4 Catégorisation des logiciels
3.5.6.4.1 APPLICATIONS ET COMPOSANTS TECHNOLOGIQUES
Dans la description de leurs produits ciblés — et donc dans l’énumération de leurs attributs cruciaux
— certains sous-comités, notamment ceux du traitement de la parole et de la traduction, ont établi
une distinction essentielle entre les applications et les composants technologiques. Cette même
distinction a été proposée ailleurs dans le cadre du processus de la carte routière, et sera adoptée dans
le reste de la présente discussion sur la stratégie de développement. Le fait que certains sous-comités
plutôt que d’autres aient apporté cette distinction explique en partie la présence de disparités dans la
série d’attributs cruciaux fournis par les différents sous-comités, qui ne sont pas entièrement
comparables. Toutefois, plutôt que de considérer ces disparités comme une faiblesse, nous les
considérons comme un indicateur de la nature particulière de chaque sous-secteur. En particulier, une
distinction cruciale peut être apportée entre certains secteurs, notamment ceux du traitement de la
parole, des fournisseurs de technologies et d’autres, tels celui de la formation linguistique,
bénéficiaire de ces technologies.
Tel que mentionné précédemment, une telle distinction entre secteurs peut être mise à profit en
matière de pollinisation croisée asymétrique. Autrement dit, au lieu de sélectionner les technologies à
l’aide de critères qui placeraient les sous-secteurs sur un même pied d’égalité et les forceraient à se
faire concurrence, nous pourrions établir au préalable un critère de distinction, entre fournisseurs et
bénéficiaires de technologies, et utiliser ce critère dans un but de sélection ou d’élimination,
permettant l’évaluation d’autres scénarios possibles. Il serait ensuite pertinent d’examiner plus en
détail les scénarios qui répondent d’emblée aux exigences de pollinisation croisée asymétrique (par
ex., proposer l’utilisation du traitement de la parole dans le cadre de la formation linguistique), en
fonction de leur utilisation optimale dans d’autres formes de pollinisation croisée et en fonction
d’autres attributs cruciaux.
3.5.6.4.2 RESSOURCES
L’importance des ressources linguistiques est soulignée par certains sous-comités, dont les soussecteurs sont soit particulièrement exigeants en matière de ressources, soit jugent que la disponibilité
actuelle des ressources linguistiques est insuffisante. Enfin, l’inclusion des ressources en tant que
catégorie particulière parmi les produits ciblés par certains sous-comités peut être considérée comme
la sélection implicite de ressources linguistiques dans leurs propositions en matière de stratégie de
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Rapport – Carte routière technologique (CRT) – Janvier 2006
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développement. En effet, dans le débat soulevé par le sous-comité de la gestion du contenu portant
sur L’état actuel de l’industrie canadienne de la gestion du contenu, énoncé dans la Carte routière
technologique, une gamme diversifiée de ressources linguistiques pertinentes est fournie et il est
mentionné à ce sujet que la situation est «ºloin d’être idéale, particulièrement en ce qui concerne les
ressources en françaisº», pour une foule de raisons qui sont expliquées à cet égard. Un renvoi aux
ressources est également apporté dans l’exposé du sous-comité du traitement de la parole touchant la
stratégie du développement et dans lequel la création d’un référentiel et d’un inventaire des données
sonores est suggérée.
Tel que le souligne le Plan d’action pour les langues officielles, la dualité linguistique offre au
Canada un avantage concurrentiel en matière de ressources de développement, étant donné qu’elle
encourage la création de ressources linguistiques particulières à une langue, sans être propres à une
nation.357
Les possibilités de pollinisation croisée sont tout aussi importantes, sinon davantage, pour les
ressources linguistiques que pour les technologies et les applications. Dans le cas actuel, nous
pourrions envisager de répartir le travail entre les sous-secteurs, à titre de complément aux mesures
déjà évoquées pour les technologies et les applications.
3.5.6.5 Conclusion
En somme, le scénario qui cadrerait le mieux avec les suggestions de stratégie de développement
mises en évidence par les différents sous-comités est celui qui permettrait une distinction
fondamentale entre le rôle du développement technologique et celui de la stratégie de soutien au
développement technologique. En vertu de ce scénario, le développement technologique pourrait
contrer la fragmentation de l’industrie de la langue, tandis que la stratégie de soutien au
développement technologique s’attaquerait au problème de visibilité de l’industrie de la langue,
possiblement par la création d’une image de marque.
En ce qui a trait au développement technologique, il faudrait établir une distinction entre les
technologies, les applications et les ressources. Nous pourrions ainsi envisager la répartition, selon le
même modèle, du travail et des responsabilités des sous-secteurs. En outre, on pourrait élaborer une
stratégie de développement technologique en deux étapes, et convenir au préalable de répartir les
tâches entre les sous-secteurs et de classer séparément les fournisseurs de technologies, les
bénéficiaires de technologies, les concepteurs de ressources et autres. Les applications visées seraient
celles des secteurs bénéficiaires de technologies et les technologies visées, celles des secteurs
fournisseurs de technologies, cela afin d’assurer une pollinisation croisée verticale optimale.
Ce projet de pollinisation croisée pourrait servir de critère à l’évaluation détaillée des solutions de
développement technologique possible. Les paramètres d’évaluation et de sélection des demandes de
candidatures, des technologies et des ressources, s’inscriraient dans le projet préliminaire et seraient
surtout axés sur les attributs cruciaux ayant fait l’objet d’un consensus entre les sous-comités, tels la
pollinisation croisée horizontale (pour ce qui est des technologies et de la portée sectorielle des
applications), les retombées économiques et la promotion de la normalisation.
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Voir aussi une mention à ce sujet, tiré des procès-verbaux de la séance de travail sur la Carte routière technologique de
la langue, Montréal, 10 mars 2005.
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