Mars 2011 - La Distillerie

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Mars 2011 - La Distillerie
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JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011
GUEULE DE BOIS
Et ça sonnait à peu près comme ça:
«Rêver en couleur, ça te dit quelque chose ? Et bien
c’est exactement ce que tu fais, en ce moment, présentement, là là là là : tu rêves en couleur si tu crois vraiment que je vais te dire oui. Si tu penses que je vais me
lever de mon divan et manquer la fin de mon film délicieusement poche, tu rêves en technicolore ultra-panavision dts-hd master surroud.
T’auras beau ressortir toute la gang d’arguments béton que j’ai moi-même déjà utilisés pour te convaincre de lever tes fesses et de rendre hommage comme
il se doit au Saint Patron des Irlandais, je ne bougerai
pas. Pas question que je me parade le lucky charm cette année…
Tu réalises que ça fait à peine une semaine. J’ai promis à mon corps quarante belles journées sans alcool et
sans excès. Quarante petits jours, même pas un mois et
demi. Juste ça, quarante jours ; quelque chose qui devrait être assez facile à accomplir… surtout après avoir
oublié la quasi-totalité de mon Mardi gras et penser littéralement mourir le jour du mercredi des Cendres pis le
jour qui a suivi celui qui le suivait… Quarante jours on
disait, quarante fois 24 heures de jeûne et d’abstinence : ça fait tout juste une semaine et toi, pour m’encourager dans mes démarches saines et enfin «adultes», tu
veux que je sorte.
ÉDITORIAL
PAR LE BUVEUR
Póg mo thón
Sortir : si c’était juste ça… Le temps d’une bière
tranquille, un souper chez des chums, un
show, ou encore mieux : quelque chose de platte, je dis pas, mais non.
Non, toi tu veux me traîner dehors aujourd’hui.
Préci­sément. Le jour de
la St-Patrick. Hey, je me
demandais ça justement : est-ce que t’es
familier avec le terme «torture» ? Parce
que c’est exactement
ça que t’es en train
de me proposer : masochisme pur, sans
«safety word».
théoriquement, il faudrait que je
reste à jeun. Double violation
champion ! «Qu’on l’enferme à perpétuité dans une
distillerie de whiskey où il
n’aura droit à rien d’autre
que de l’eau !» Qu’on se
comprenne : mon carême
est purement symbolique.
Il est hors de question que je devienne un martyr ou pire :
qu’on me canonise.
Ça paraît peut-être
pas, comme ça, quand
je refuse ma dose d’Irlande annuelle, mais j’ai
absolument, absolument
aucune intention de devenir un Saint.
Ça fait que, tu sais
quoi ? Póg mo thón. Je
bouge pas d’ici. De toute
façon, c’est la même histoire chaque année. Pis j’ai
pas de vert à mettre. Des
plans pour que je me fasse
arrêter par la police de
St-Pat. Surtout que,
Ça paraît peut-être pas,
comme ça, mais je trouve ça déjà assez difficile
de te voir te parer dans tes
atours de «pissup» pendant
que moi, je m’invente des ex-
Autour du tonneau
Pourquoi elle a une boule de
sorbet dans son pot?
Parce qu’elle l’a pris
au bar à Mojito!
Cocktails du jour, créations
inédites, offrez-vous une
expérience de taille au petit bar
du fond!
On vous accueille du jeudi au
samedi à La Distillerie #2 au Bar
à Mojito : Le petit bar où il se
passe de grandes choses!
Histoire de pub
Il n’est de centres urbains de l’Amérique du Nord ou de l’Europe qui ne possède le sien : le Pub Irlandais, en République
d’Irlande ou ailleurs dans le monde, est une véritable institution et, à en croire sa popularité et sa longévité, une nécessité.
«Pubs», c’est le diminutif de «public houses of Ireland», établissements reconnus à travers le monde pour leur atmosphère
unique et leur «craic», c’est-à-dire «plaisir» et «amusement»…
dans une ambiance où l’alcool est souvent de la partie. «Craic»
est en réalité un dérivé du terme anglais «crack» qui signifie,
pour sa part, «farce».
En quoi consiste donc ce si fameux «craic» qui, selon les ragots, est l’essence même de ces maisons publiques? Ou, si
vous préférez, qu’est-ce qui caractérise le légendaire pub irlandais?
Il faut d’abord savoir que, contrairement à ce que l’on pourrait
croire, le pub, aussi classique, «rustique» et irlandais soit-il, a
grandement changé au court des dernières décennies. Une industrie du tourisme florissante et une économie tout aussi souriante sont à l’origine de la remise en beauté de certains de
ces établissements, souvent âgés de plus d’un siècle. C’est
qu’on a voulu que le pub irlandais ressemble enfin à l’idée que
des artisans de l’eau de feu était déjà reconnu il y a plus 400
ans.
Une passion pour le travail bien fait est palpable chez Bushmills, alors que chaque étape de production est scrupuleusement supervisée. Dès le maltage, le caractère unique du whiskey Bushmills est soigneusement pensé afin de ne rien laisser
au hasard. L’orge est maltée, puis séchée à l’air chaud, sans
trace de tourbe. Le malt sec est réduit en une farine nommée
« Grist »; la taille des éclats de malt est ajustée afin d’offrir la
plus grande quantité de sucres fermentescibles.
Des levures, élevées avec le plus grand soin, s’activent lors
de la fermentation dans d’immenses cuves nommées « Washbacks ». Le « Wash » ainsi obtenu est une bière sucrée titrant
à environ 8% d’alcool. Il est maintenant l’heure de passer à
l’étape de la distillation, là où Bushmills se distingue à nouveau.
La triple distillation du whiskey de malt prend place dans des
alambics charentais. C’est cette troisième distillation qui fait
que le whiskey irlandais en général, et celui de chez Bushmills
en particulier, a su se démarquer de ce qui se fait en Écosse,
en Amérique ou même ailleurs en Irlande. La troisième distillation augmente le niveau de pureté du distillat, et contribue à
donner au produit une sensation de douceur feutrée.
Il faut maintenant laisser le jeune whiskey vieillir pour qu’il
puisse devenir digne de porter le nom de Bushmills. Les fûts
Bref, le pub (ou «teach-tabhaine» (maison- taverne)) a deux fonctions : servir
de l’alcool et fournir un endroit pour que
les gens d’une même communauté puissent se rencontrer. Les clients sont d’ordinaire fidèles à un endroit et se connaissent tous. C’est ce qui explique la méfiance que certains ont envers les étrangers, méfiance qui, après trois ou quatre
visites courtoises, se volatilise. Comment
savoir si vous avez passé le test ? Le tenancier vous payera un verre, faveur
que vous pourrez, si le cœur vous en dit,
lui rendre. Dans le même ordre d’idées,
payer des tournées est monnaie courante. À tour de rôle, chaque convive d’un même groupe se charge de régler la note et
www.distillerie.tv
Ah ! Et puis, ça vaut même plus la peine de me dire que
de prendre une pause d’un «break», ça n’a rien de dramatique. Je suis tout à fait d’accord avec toi. De toute façon, il est à peu près temps qu’on arrête de se
mentir : quarante jours, c’était mettre la barre un peu
haute. Avant de courir le marathon, il faut de l’entraînement. On commence par le p’tit marathon, le 5 kilomètres, le 10, le demi… On y va intelligemment : c’est à
dire graduellement.
Ça fait que oui, j’arrête de niaiser. Je me lève, je me douche, je m’habille. On sort.»
de chêne provenant de
l’industrie du bourbon,
du vin de madère, du
xérès, du porto et
même de certaines
distilleries de rhum,
sont triés et les
meilleurs éléments
sont retenus afin
d’accueillir le jeune
distillat. Une attente
d’au moins cinq ans s’impose, et peut très
bien devenir un séjour de plus d’une décennie et demie. C’est
le temps et un savant échantillonnage qui permettent de cerner la saveur unique du whiskey Bushmills, et on s’y attarde
avec un souci du détail inégalé.
L’assemblage est une opération des plus délicates chez Bushmills, c’est ici que des whiskeys de plusieurs barils sont mariés en fonction du profil de saveur recherché par la distillerie.
Le whiskey de malt est agencé au whiskey de grain de façon
savante afin que chaque bouteille de Bushmills tienne sa promesse et soit en mesure d’offrir une saveur riche et constante.
L’embouteillage représente la dernière étape de production, et
chez Bushmills, on en profite pour faire un dernier contrôle de
qualité avant d’envoyer le whiskey remplir sa mission à travers
le monde.
La passion et la rigueur dont font preuve les artisans depuis
des siècles chez Bushmills vous garantissent un whiskey des
plus fins. En cette St-Patrick, et en toute autre occasion, levons fièrement nos verres et offrons un toast aux maitres de
chez Bushmills pour les remercier de nous offrir des whiskeys
dont on peut se régaler en toute connaissance de cause.
PAR MARIE-EVE
BOURASSA
se pour la nourriture : sortir et payer pour
manger n’a jamais fait partie des habitudes des Irlandais et l’instauration d’un
menu dans les débits de boisson répond
avant tout à une demande de l’industrie
du tourisme.
Même s’il a aussi changé ostensiblement,
le pub des petites villes et villages est demeuré beaucoup plus près de sa nature
première. De décoration simple, voire désuète, on n’y joue pas de la musique «live» tous les soirs et il
arrive parfois qu’il n’y ait pas du tout de musique. Même cho-
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, MARS 2011
La passion et la rigueur dont font
preuve les artisans depuis des siècles
chez Bushmills vous garantissent un
whiskey des plus fins.
Down to the Old Pub
les étrangers s’en faisaient. Boiseries, décorations et artéfacts, groupes de musique, nourriture : ces éléments attrayants
ne sont présents dans les «maisons publiques» irlandaises que depuis le début des
années 1990, surtout dans les grands centres comme Dublin, Cork ou Galway. L’apparition des supermarchés d’alimentation, autour des années 1960, a elle aussi
changé la face et la vocation des pubs qui,
jusqu’alors, se spécialisaient aussi dans
la vente au détail de boissons ou d’outils.
La fonction d’entrepreneur de pompes funèbres était, par ailleurs, souvent comblée par le tenancier de pub et, dans certains villages, l’est encore aujourd’hui.
cuses pour me faire accroire qu’il est préférable que je reste ici
à écouter de la mauvaise télévision… Je trouve ça déjà assez difficile comme ça, tout seul et sincèrement, si
t’es mon ami, t’as pas besoin d’en rajouter. T’as pas besoin de me parler des femmes. De la musique. De la bière. Pas besoin mentionner le «craic» : je me l’imagine
déjà à la perfection, le «craic». C’est pour ainsi dire ma
religion, le «craic» ! Pas besoin de souligner le fait que
mon grand-père était à demi Irlandais et qu’en ne festoyant pas aujourd’hui, en son nom, son honneur, celui
de mes ancêtres, je manque à mon devoir. Je suis une
vraie honte. Tu vois, ça ne sert à rien de gaspiller ta salive : des choses que je sais déjà. Aaaaah !
Buisson Ardent
PAR ALEXANDRE LEFEBVRE
Une grande partie du plaisir que l’on éprouve à déguster un
spiritueux se trouve au-delà du verre; on en vient à apprécier
le lieu d’origine, la tradition et le travail acharné des distillateurs, assembleurs et maîtres de chai qui a permis au précieux
liquide de venir se blottir contre nos sens. En cette St-Patrick,
une expérience de taille s’offre à nous sous la forme d’un
whiskey irlandais légendaire : Bushmills.
Pour vous offrir un whiskey irlandais de qualité,
les artisans de la maison Bushmills ne reculent
devant rien. Chez Bushmills, on fait les choses
comme il faut. Chaque étape de production, de
la sélection du grain jusqu’à l’embouteillage,
est effectuée avec le plus grand soin. Il n’est
donc pas étonnant de découvrir un whiskey des plus fins, aux douces notes de
miel, chaque fois que le précieux nectar
issu de leurs alambics fait son chemin en
nous.
Parmi les éléments qui peuvent faire en
sorte que les travailleurs de chez Bushmills puissent se gonfler d’un orgueil tout
à fait justifié, il y a l’histoire. La distillerie
Bushmills opère sur les terres ayant reçu
la plus ancienne des autorisations royales ayant trait à la distillation. En 1608,
c’est le roi James premier qui autorisa
par décret Sieur Thomas Phillips à distiller des quantités libérales de « uisce
beatha » (eau de vie en Gaélique). N’allons pas croire qu’on ait attendu d’avoir la
permission pour produire ce qui allait devenir le whiskey irlandais par excellence;
nous préférons croire que le savoir-faire
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puis l’an 900.
il est extrêmement
mal vu de quitter l’établissement sans avoir offert sa «round».
Comme nous le mentionnions ci-haut, il arrive que, dans certains pubs, il n’y ait pas de musique : c’est alors les clients qui
sont responsables de l’ambiance. On appelle «sing-song» ces
moments informels, habituellement assez tard en soirée, où
plusieurs fêtards entonnent en coeur des airs folkloriques ou
populaires. Mais attention : avant d’entonner un air, il faut attendre le moment opportun qui, la plupart du temps, est déterminé par le barman. Il est jugé inapproprié de chanter lorsque
vous êtes, contrairement aux autres clients, en état d’ivresse,
et ce, surtout si vous êtes un touriste.
Le plus vieux pub d’Irlande, tel que recensé par le livre Guinness des records, abreuve la populace depuis l’an 900. Situé à
Athlone, on a en effet découvert dans les murs du Sean’s Bar,
faits d’acacia et d’osier datant du 9e siècle, des pièces de monnaie de la même époque. On est toujours à la recherche du pub
le plus vieux au monde et, à ce jour, cette place revient aussi au
Sean’s Bar, suivi par le Ye Olde Trip to Jerusalem (1189, Angleterre) et le Brazen Head (1198, Dublin).
Un vers
dans le nez
Last Call/Dernier Service
ÉCRIT PAR ALEXANDRE LEFEBVRE
PAR ALEXANDRE LEFEBVRE
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St-Patrick utilis
d’illustrer la
Shamrock afin
Sainte-Trinité
DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM
St-Patrick, né Maewyn Succat est devenu le saint patron des Irlandais, puis notre barman du mois. Afin que
vous puissiez fêter en toute connaissance de cause,
nous vous présentons son histoire.
Maewyn Succat voit le jour en Bretagne, sous l’Empire romain, vers l’an 389 de notre ère. Alors qu’il est très
jeune, il se fait kidnapper pour ensuite être vendu comme esclave en Irlande. Maewyn est acheté par
un druide qui s’en servira comme berger. Durant les six années que durera son esclavage, Succat apprendra la langue parlée par les Irlandais
et devient familier avec la structure
païenne de leur système de croyances. Loin de se convertir à la foi locale, Maewyn plonge en lui-même et entreprend de passer toutes ses heures
diurnes en fervente prière. C’est à travers ces méditations qu’il affirme être
devenu familier avec la voix d’un ange
qui l’aidera à s’échapper.
Alors qu’il est au pré, dans son état de
prière habituel, l’ange affirme au jeune Succat qu’un bateau l’attend sur la
côte et qu’il pourra quitter l’Irlande en
montant à son bord. Maewyn obéit, abandonne le troupeau de son maitre et entreprend la longue marche de
300 kilomètres qui le sépare de la mer. Lorsqu’il arrive
au bord de l’eau, il découvre, comme promis, un navi-
re qui s’apprête à lever l’ancre. Il réussit
à convaincre le capitaine de le prendre à
bord et quitte l’Irlande
pour retourner en Bretagne.
Vers verts
ndre Lefebvre
Alexa
Maewyn Succat s’exile en Gaule, se fait moine et voue
son existence à l’évangélisation; c’est lorsqu’il devient
prêtre qu’il prend le nom Patrick. Quelques années plus
tard, le père Patrick entendra une nouvelle voix, celle du
peuple irlandais qui demande à être sauvé. Patrick décide qu’il doit aller convertir l’Irlande au christianisme et
reçoit le mandat papal d’aller remplacer Palladius qui en
avait jusqu’alors la responsabilité. Patrick profitant du
fait qu’il parle gaélique, part en quête de remplacer les
dieux païens par son Dieu unique. Il accomplit un long pèlerinage, construisant
plusieurs monastères et églises sur
sa route.
St-Patrick est reconnu pour avoir su
profiter de la flore Irlandaise pour
faire passer son message, il utilise le
Shamrock, que nous appelons trèfle,
afin d’illustrer la Sainte-Trinité : chaque feuille du trèfle représentant le
Père, le Fils et le Saint-Esprit tout en
étant qu’un. On dit aussi de St-Patrick qu’il aurait chassé tous les serpents d’Irlande. L’Irlande n’a pas de
serpent dans sa faune, mais on préfère penser que cet exploit sert de
métaphore étant donné que le serpent était un symbole païen souvent
porté en tatou par les druides de la tradition Celte.
On célèbre la St-Patrick par un festin le 17 mars de chaque année.
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011
Les verres sont levés haut
Le moral suit la montée
La St-Patrick en deux mots
C’est « santé » et « slainte »
On se lève tôt pour la parade
C’est bon de prendre un bain de foule
Quand le soir chante sa sérénade
On va là où le whiskey coule
On s’épanche du divin breuvage
Se régalant de ce qu’il est doux
Tout en se répétant l’adage
Qui dit qu’irlandais, nous sommes tous
S’il est un Saint qui fait plaisir
Et que l’on aime célébrer
Car sur ses landes, il n’est point d’ire
Et qu’il est facile à aimer
C’est St-Patrick, le chasse-serpent
L’évangéliste redoutable
Que l’on célèbre une fois par an
Sans toutefois rouler sous la table.
Que tout soit vert et que résonne
Les plus beaux hymnes irlandais
Cette année, n’oublions personne
Et fêtons St-Patrick comme jamais!
“ J’ai étendu mes rêves sous tes pieds ;
Marche doucement car tu marches sur
mes rêves.”
- William Butler Yeats -
www.distillerie.tv
Marie-
È
Marie-
Comme nous le savons tous, le cocktail est une invention
de nos voisins du Sud.
Si bien que lorsqu’on
dit «irish whiskey», il n’y
a pas masse de classique au rendez-vous. C’est
pourquoi, ce mois-ci, nous
vous proposons trois différentes mixtures idéales
pour se réchauffer, souligner la St-Patrick et festoyer comme les Irlandais.
C’est peu dire…
Ève Bo
Irish Coffee
C’est à l’aéroport de Shannon, jadis connu sous le nom
de Foynes Air Terminal, Irlande,
que les différents éléments du toujours très populaire cocktail furent assemblés une première fois. Whiskey irlandais, sucre brun, café et crème fraîche, légèrement fouettée : voici ce qui attendait les voyageurs
vannés d’outre-mer (américains et canadiens) à leur
arrivée sur la terre d’Éire. Le Irish Coffee est une invention de Joe Sheridan qui, en ces rudes temps de
guerre (1940), occupait une place de barman au terminal. Sheridan était décidé à créer un breuvage
qui serait à même de réconforter les globe-trotteurs
urassa
Whiskey in the Jar
épuisés tout en leur donnant un
avant-goût de certaines de ces richesses que l’Irlande avait à offrir.
C’est aux alentours de 1950 que
Stanton Delaplane, journaliste du
San Francisco Chronicle, croisa
la route de Sheridan. Cette route
menait bien évidemment au cocktail délicieusement revigorant.
Sous le charme, Delaplane quitte la République d’Irlande avec,
en main, la recette en voie de
devenir célèbre mondialement.
Le 10 novembre 1952, il réussit
à convaincre Jack Koeppler, le
propriétaire du Buena Vista Café, le tripot favori du journaliste, d’introduire le cocktail à ses
clients.
Encore aujourd’hui, il est possible de savourer un
Irish Coffee typique au Buena Vista qui prétend en
vendre 2000 par jour !
Black Velvet
Qui dit Black Velvet dit, du même coup «stout» et
qui dit stout pense illico à «Guinness». Et pourtant,
contrairement à la croyance populaire, le Black Velvet ne fut pas inventé en territoire irlandais, mais en
Angleterre, plus précisément à Londres.
LE BEC VERSEUR
1861 : l’Angleterre est en deuil.
Le Prince Albert, très aimé époux
de la Reine Victoria, s’est éteint.
Afin de souligner son passage
de l’autre côté, on boit le nectar
des rois : Champagne ! Au Brook
Club, on décide que le verre, lui
aussi, devrait porter les couleurs
du deuil et on le drape de noir en
ajoutant au breuvage un doigt de
stout.
Quant à la mixture composée de
bière noire et de cidre, elle porte
le sobriquet de «Black Velveteen»
ou «Poor Man’s Black Velvet».
Irishman’s Skin
Un «Skin», c’est en réalité un «Hot
Toddy» auquel on a ajouté une pelure de citron et un
«Toddy», c’est ce que l’Amérique buvait avant que
le «cocktail» ne soit inventé. Extrêmement populaire
à partir de la moitié du 18e jusqu’à la fin du 19e siècle, son spiritueux de base est à la discrétion de son
consommateur : gin, rhum, brandy, scotch. Mais dans
un Irishman’s Skin, il est obligatoire de n’utiliser que
du whiskey irlandais.
Whiskey, sucre, eau et citron : cette mixture simple et
pourtant délicieuse réconforta, à n’en point douter, un
nombre incalculable de gosiers.
Lire l’Irlande
La St-Patrick est à nos portes et nous nous devons de la célébrer! Pour ce faire, il nous faudra porter le vert sur notre personne, mais aussi affiner nos connaissances de l’héritage irlandais.
Ces lignes nous guideront à travers l’essentiel de ce que nous
devons savoir pour faire de ce 17 mars, une fête de la St-Patrick
des plus mémorable.
Les Irlandais sont un peuple
d’une rare résilience.
Tout d’abord, il faut savoir que les Irlandais sont un peuple d’une
rare résilience qui a su faire face à l’adversité qu’elle vienne sous
la forme d’ennemis de catastrophes naturelles ou de guerres
idéologiques.
plutôt qu’avec la peine de mort. Les Celtes sont un peuple païen,
adorant plusieurs dieux et vouant un culte à plusieurs éléments
de la nature.
L’Irlande est une île, mai ne l’a pas toujours été. Alors que la dernière ère glaciaire prenait fin, l’Irlande était connectée à l’Angleterre. La fonte des glaciers amena le niveau de la mer à séparer
la terre en deux îles.
Les premiers habitants de l’Irlande sont venus d’Écosse, ils
étaient des chasseurs cueilleurs nomades. Quelques milliers
d’années plus tard, au néolithique, des hommes venus d’Angleterre ont apporté quelques avancées technologiques menant à
l’agriculture et à un mode vie sédentaire; c’est
l’âge du Bronze.
L’Empire romain grandit et, avec lui, le christianisme prend énormément d’ampleur. Le Pape Célestin I envoie un de ses évêques,
Palladius, convertir l’Irlande. Palladius n’aura pas le succès escompté et il faudra attendre l’arrivée de son successeur, St-Patrick, avant de voir l’Irlande devenir chrétienne. La construction
de plusieurs monastères, ainsi que la foi fervente de plusieurs
hommes de l’époque donne à l’Irlande la réputation d’un pays de
saints et de savants. Les Irlandais sont reconnus, à cette époque,
pour leurs enluminures et, à en croire l’héritage monastique habituel, la qualité de leurs breuvages alcoolisés.
La fin du huitième siècle amène avec
elle une plaie que personne n’aurait
pu prévoir; l’Irlande est la cible de plusieurs raids vikings. Les attaques continuent sporadiquement jusqu’au milieu
du dixième siècle, les Vikings allant même jusqu’à fonder quelques bourgades,
villes, et comptoirs commerciaux. La menace viking ne sera jamais trop sérieuse,
certes elle s’étire sur une longue période
de temps, mais ne trouble pas vraiment la
vie quotidienne. De plus, les Irlandais feront fi des envahisseurs comme ils le feront à l’avenir; par l’assimilation. Les Vikings deviennent irlandais, comme le deviendront les Normands bien des siècles
Vers 500 avjc, une culture dite Celte, capable de forger le fer, prend de l’importance
en Europe. Les Celtes débarquent en Irlande
avec un nombre suffisant pour remplacer la
culture en place, tant au niveau de la langue
qu’au niveau des croyances. L’île est divisée
en une centaine de petits royaumes, certains rois provinciaux gagnant l’allégeance de plusieurs royaumes. La société celte est régie par un système d’honneur dans
lequel chacun doit prouver sa bravoure
au combat. Les guerres tribales sont chose commune, mais dans l’ensemble, la société irlandaise est bien régie, et l’on préfère punir les criminels par des amendes
en garniture...
Première langue nationale en République d’Irlande (la
deuxième étant bien évidemment l’anglais), l’irlandais
(Gaeilge), appartient à la famille des langues gaélique, tout
comme l’écossais et le mannois.
Langue majoritairement parlée en Irlande
jusqu’au 18e siècle, on assiste pourtant à
son déclin radical suite aux mesures répressives du gouvernement britannique
dès le 17e. La Grande Famine (1845-1852),
suivie de la vague massive d’émigration,
n’aide en rien la cause de l’irlandais : l’Irlande a perdu près de la moitié de sa population et seulement 15% utilise la langue
nationale au quotidien.
Si vous voulez entendre un peu d’irlandophones s’exprimer
entre eux, il faut vous rendre dans le «Gaeltacht», littéralement «régions où l’on parle le gaélique irlandais». Principalement dans l’ouest de l’île, le Gaeltacht regroupe entre
autres les comtés de Mayo, Galway, Cork, Donegal et Kerry.
En 2007, le Gaeilge est devenu la 21e langue officielle de
l’Union Européenne et, auprès des institutions, le nom de
l’État est passé d’«Irlande» à «Éire».
Sheridan
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1855, le malfrat
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Richard «Pargene»
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«Dead Rabbits»,
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ffrir.
entra dans un saloon
de Broadway, New York, et commanda au jeune bartender de 17 ans, Richard Stark, un
«whiskey skin». Il ne goûte pas au breuvage : il l’envoie plutôt, en guise d’avertissement, au visage du
barman interdit. Voyez-vous, quelques jours plus tôt,
Pargene avait eu une altercation avec le patron de
Stark, membre de la bande des «Bowery Boys», et
comptait bien se venger.
Ce qu’il fit d’ailleurs, avec ces complices, notamment Lew Baker, quelques mois plus tard, au bar le
«Stanwix Hall». Le 8 mars de la même année, William
«Bill the Butcher» Poole, le fameux patron de Stark,
est atteint de trois balles et meurt. Ses derniers mots
seront : «Good-bye boys; I die a true American.»
William Poole est la principale inspiration du personnage interprété par Daniel Day-Lewis, Wiliam «Bill
the Butcher» Cutting, dans «Gangs of New York»
(Martin Scorsese, 2002). Le métrage met en scène
une relecture hautement fictive des affrontements
sanglants opposant les hommes des Bowery Boys et
ceux des Dead Rabbits.
PAR ALEXANDRE LEFEBVRE
plus tard. La culture irlandaise et sa langue particulière semblent
avoir un effet rassembleur et vont jusqu’à transformer des ennemis en de fiers Irlandais après quelques générations seulement.
Les belles Irlandaises y sont sans doute pour quelque chose…
Henry VIII viendra jeter un peu de désordre alors qu’il se fait la tête de l’église d’Angleterre et supplante le pape sur le sol britannique. Ce schisme marié à la montée du mouvement protestant
viendra placer une lame effilée au cœur de l’Irlande. Toujours fiévreusement chrétienne, l’Irlande n’est pas pour autant toute catholique. Certains restent loyaux au pape alors que d’autres prennent le virage protestant. Les siècles à venir démontrent jusqu’où
les Irlandais portent leur foi, et à quel point c’est un enjeu identitaire fondamental pour ce peuple encore divisé entre deux doctrines chrétiennes.
La grande famine de la patate viendra porter un dur coup à l’Irlande, en 1845, et paradoxalement assurera du même coup le rayonnement de sa culture à travers le globe. La pomme de terre est
l’ingrédient le plus commun de l’alimentation irlandaise, certains
paysans ne mangeaient guère autre chose. Lorsque les patates
commencent à devenir malades, à pourrir à même le sol, les Irlandais se retrouvent privés de leur premier apport nutritionnel.
C’est la famine qui s’enclenche et qui mènera à une vague d’émigration massive et à une hausse vertigineuse du taux de mortalité. Les Irlandais qui le peuvent quittent leur île dans des bateaux insalubres pour aller s’installer en Amérique, en Europe et
en Australie.
Les Irlandais sont maintenant un peu partout sur le globe, et leur
héritage est rayonnant. Ils sont toujours de fervents catholiques,
mais gardent aussi leur réputation de savants grâce à leurs nombreuses, et majeures, contributions au monde des lettres, notamment James Joyce et William Butler Yeats. Comme au temps des
Vikings, la culture irlandaise se veut inclusive et, les belles Irlandaises aidant toujours, on peut dire qu’il y a un peu d’Irlandais en
chacun de nous ce 17 mars!
PAR ALEXANDRE LEFEBVRE
& MARIE-ÈVE BOURASSA
Il y a premièrement l’accent : irrésistible, soit, mais parfois
un brin difficile à comprendre. Et quand on se fait à l’accent
(beaucoup plus prononcé, ça va de soi, dans les villages
que dans les grandes villes), c’est les expressions qui peuvent nous rendre la vie
difficile.
Dans un pub, par exemple…
Si on vous quitte pour aller faire un tour
aux «jacks», c’est qu’on va rendre visite
aux toilettes. «Jack» est bien entendu
une allusion directe à l’Union Jack des
Britanniques. «Jar», c’est une mesure indéterminée d’alcool et, si être
«pissed» c’est être saoul, être «jarred»,
c’est être très très saoul. Lorsqu’on est
trop «pissed» pour marcher, on devient
«legless», puis «locked». «Pissup», c’est
une beuverie. «The sharts», c’est ce qui
peut vous arriver au lendemain d’une
«pissup» de Guinness. Deux mots :
«Trainspotting» et «Spud».
En 1921, on déclare l’Indépendance de l’Irlande et le gouvernement se donne comme
mission de promouvoir et sauver cette langue vieille de 1600 ans (les premières traces
écrites d’irlandais remontent à l’an 400).
Malgré ces efforts, et bien qu’il soit enseigné comme matière obligatoire dans toutes
les écoles de la République d’Irlande, moins
de 2% de la population, aujourd’hui, parle
l’irlandais dans leur vie quotidienne.
PAR MARIE-EVE BOURASSA
Vous avez donc très peu de chance de vous frôler au gaélique dans les pubs de la capitale. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que la conversation sera plus aisée et
ça, même si les Dublinois sont réputés pour faciliter la vie
aux étrangers.
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011
www.distillerie.tv
Et si, d’ici la fin de la soirée, personne
de vous a crié «póg mo thón» (póg :
kiss, mo : my, thón : ass), tout est a parié
que vous êtes un «quarefella».
Sláinte !
DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM
LE CLASSE...HIC!
celles des ancêtres de nos amis... pourquoi pas celles que l’on s’est inventées? Parce qu’on le dit: à la St-Patrick, tout le monde est Irlandais et, ce mois-ci, nos barmen aussi! Laissez-vous
donc voyager par le Irish Fix de Jonathan Mc’Haman, le Bomb’s Away de Claude Fitz’Bonin ou le Bush’s Punch de Danny O’Rock.
BOMB’S AWAY  8.50
BUSH’S PUNCH  8.50/17
IRISH FIX  8.50
1 oz 1 oz 0.5 oz
0.25 oz
0.25
1.5 oz 0.5 oz 0.5 oz 1 trait 1 oz 1 oz 0.5 oz 0.5 oz 4 cubes crème
Bushmill’s
Kahlua
Frangelico
Chartreuse verte
Préparation : Assembler les ingrédients
dans un verre Boston, agiter, et passer au
tamis tout en versant dans un verre à Martini.
Bushmill’s
Rhum ambré
Grenadine maison
d’Angostura
Le jus d’une orange complète
Jus d’ananas
Préparation : Incorporer tous les ingrédients
dans un verre Boston, agiter vigoureusement
et compléter avec du jus d’ananas. Garnir d’un
quartier d’orange.
Bushmill’s
Irish Mist
jus de citron frais
de sirop d’orgeat
d’ananas pilés
Poivre moulu
Préparation : Après avoir pilé les cubes d’ananas, agiter tous les ingrédients dans un verre
Boston et verser dans un Old Fashioned.
carte de la distillerie
Les Allongés
Les cocktails
(choix de format : 14oz
ou notre fameux POT MASON)
(Type Martini)
(généralement +
concentrés en alcool)
BITTERSWEET SYMPHONY
 10,50
BACARDI MOJITO
 8,50/17
ANGRY PIRATE  9,50
Bacardi Superior, menthe, lime,
sirop simple, soda
Captain Morgan Spiced, Sortilège,
cubes orange pilés, angostura, servi
sur glace concassée
EDEN  9,50
BASILIC ROMANTIQUE
 9,50/19
CASTRO FLAMBÉ
 10,50
Bombay Sapphire, Campari,
Dubonnet, Cordial d’hibiscus
Bombay Sapphire, Calvados,
jus de pomme, jus de citron,
sirop d’orgeat, trait de cannelle
Lillet, Bombay Sapphire, basilic,
lime, purée de fraise, sirop simple,
Martini Asti
FRAGGLE ROCK
 9,50
BLUE HAWAII
 8,50/17
Cazadores, Chartreuse, nectar
d’agave, jus de lime, concombre
Bacardi Coco, Bacardi Limon, Blue
Curaçao, jus de citron, sirop simple,
crème, jus ananas
H&H
 11,50
COOLER LIME-GINGEMBRE
 8,50/17
Hendrick’s, cordial d’hibiscus,
concombre
City Dry Gin, Triple Sec, jus de lime,
sirop de gingembre, amers Regan’s,
Ginger Ale
POIRE ASIATIQUE
 8,50
Skyy, Soho, Midori, purée de poire,
jus de citron, sirop simple
HURRICANE  8,50/17
Bacardi Superior, Bacardi Black,
purée de fruit de la passion, jus de
lime, grenadine, jus d’orange
STRAWBERRY FIELDS
 8,50
M’PEACHED  8,50/17
Jim Beam, purée de fraise, cordial de
sureau, extrait de café
Canadian Club, pamplemousse,
purée de pêche, jus de citron, sirop
simple, 7up
WHITE LADY #2
 8,50
MISSIONARY’S
DOWNFALL  9/18
Bombay Sapphire, Lillet, Cointreau,
jus de citron, sirop simple, blanc
d’œuf, verre rincé à l’Absinthe Hill’s
Bacardi Superior, Schnapp’s au
pêche, cubes ananas, menthe, 7up
WORD UP!  8,50
ROCK’A’RULA
 8,50/17
Bombay Sapphire, Noilly Prat,
Chartreuse, purée de framboise,
cordial de sureau, poivre
Amarula, angostura, blanc d’œuf,
Root Beer
CHASSE & PÊCHE  8,50
Canadian Club, Triple Sec, basilic,
purée de pêche, sirop simple, jus de
citron
CUCUMBER RICKEY
 9,50
Bombay Sapphire, jus de lime, sirop
simple, amers Reagan’s concombre
HERBES D’ARANDAS
 9,50
Cazadores, Apfelkorn, jus de lime,
sirop d’orgeat, amers Reagan’s
MAI TAI  9,50
Bacardi 8 ans, Bacardi Gold, Triple
Sec, sirop d’orgeat, jus de lime, servi
sur glace concassée
OMFG  9
Jim Beam, Cynar, cubes de
pamplemousse pilés,
sirop simple
XEPEC KAIPIROSKA
 8,50
Skyy, Xérès Fino, jus d’aloès, cubes
de lime pilés, sirop simple
VENEZ-NOUS VOIR SUR
Cazadores, Triple Sec, jus de
lime, jus de citron, sirop simple,
grenadine maison, 7up
7 JOURS
À PARTIR DE 16H!
l’armoire à boissOn
Hendrick’s
8/11,50
Tanqueray
7/9,50
Boulard (calvados)
8/11,50
Tanqueray
10
8/11,50
Cognac VS Global
7/9,50
Gaston de LaGrange VS
8/12,50 RHUM/SPIRITUEUX DE CANNE À SUCRE
Gaston de LaGrange VSOP 11/19,50
Appleton Reserve
8/11,50
Grappa De Negri
7/9,50
Appleton V/X
7/9,50
Pisco Soldeica
7/9,50
Bacardi 8 ans
8/11,50
Raynal VSOP Brandy
6/8,50
Bacardi Big Apple
7/9,50
Rémy Martin Grand Cru VS 9/13,50
Bacardi Blanc
6/8,50
Rémy Martin VSOP
12/20,00
Bacardi Coco
7/9,50
GIN
Bacardi Gold
7/9,50
Bacardi
Limón
7/9,50
Beefeater 24
8/11,50
Bacardi
Razz
7/9,50
Broker’s
7/9,50
7/9,50
Bombay Sapphire
7/9,50 Cachaça Leblon Cachaça
Pitù
7/9,50
Citadelle
7/9,50
Captain
Morgan
Brun
7/9,50
CITY Dry Gin
6/8,50
Captain Morgan Spiced
7/9,50
Bacardi 8 ans, sirop simple, cubes de
lime pilés, angostura flambé
YARIBA YARIBA!  9,50/19
NOUS SOMMES OUVERTS
BRANDY
Les Short Drinks
** IMPORTATION PRIVÉE
NOTEZ, LES DISPOS PEUVENT VARIER SELON LA SAQ
Cockspur 12
9/13,50
Havanah 7 ans
8/11,50
Havanah Anejo
7/9,50
Sailor Jerry Spiced Rhum** 8/11,50
St-James agricole Ambré 8/11,50
WHISKEY ÉCOSSE
Balvenie Double Wood
Bowmore 12
Chivas 12
Dewar’s
Glenfiddich 12
Glenfiddich 18
Glenlivet 12
Glenmorangie 10
Grant’s
Jonnie Walker RED LABEL
Lagavulin 16
JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011
11/18,50
11/18,50
9/14,50
6/8,50
8/11,50
13/22,00
9/13,50
12/20,00
7/9,50
7/9,50
15/25,00
Macallan 12
12/20,00 Grey Goose Citron
Grey Goose Orange
TEQUILA
Grey Goose Poire**
Cazadores Z Reposado** 7/9,50 Ketel One
Don Julio Anejo**
15/25,00 Moskovskaya
Don Julio Blanco**
11/16,50 Skyy
Don Julio Reposado**
13/21,00 Zubrowka
Hornitos Plata**
11/16,50
WHISK(E)Y DU MONDE
Hornitos Reposado**
13/21,00
Jose Cuervo Tradicional ** 8/11,50 Basil Hayden’s
Tres Generaciones Anejo** 14/23,00 Blanton’s
Tres Generaciones Plata** 12/20,00 Booker’s
Tres Generaciones
Bulleit Bourbon**
Reposado**
13/21,00 Bushmills
Canadian Club Premium
VODKA
Canadian Club 12 ans
42 Below**
7/9,50
Canadian Club 20 ans
Grey Goose
9/12,50
Canadian Club 30 ans
www.distillerie.tv
9/12,50
9/12,50
9/12,50
7/9,50
7/9,50
6/8,50
7/9,50
9/13,50
9/13,50
13/21,00
8/11,50
8/11,50
6/8,50
7/9,50
12/20,00
28/45,00
Canadian Club Sherry cask
Crown Royal
Evan William’s
Gentleman Jack
Jack Daniel’s
Jack Single Barrel
Jameson
Jim Beam
Jim Beam Black Label
Knob Creek 9 ans
Maker’s Mark**
Wild Turkey
Wiser’s
Woodford Reserve
11/16,50
7/9,50
10/14,50
8/11,50
7/9,50
9/13,50
7/9,50
6/8,50
8/11,50
9/13,50
8/11,50
7/9,50
6/8,50
9/13,50
Photos par Danny Rock - photographienomade.com
DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM
COCKTAILS DU MOIS. Aaaaah! La St-Patrick! L’occasion rêvée de célébrer comme il se doit et en bonne compagnie nos racines irlandaises ou encore celles de nos ancêtres. Ou

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