Mars 2011 - La Distillerie
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Mars 2011 - La Distillerie
.TV E I N LER G I -L IL EN IST .D W WW U EA JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011 GUEULE DE BOIS Et ça sonnait à peu près comme ça: «Rêver en couleur, ça te dit quelque chose ? Et bien c’est exactement ce que tu fais, en ce moment, présentement, là là là là : tu rêves en couleur si tu crois vraiment que je vais te dire oui. Si tu penses que je vais me lever de mon divan et manquer la fin de mon film délicieusement poche, tu rêves en technicolore ultra-panavision dts-hd master surroud. T’auras beau ressortir toute la gang d’arguments béton que j’ai moi-même déjà utilisés pour te convaincre de lever tes fesses et de rendre hommage comme il se doit au Saint Patron des Irlandais, je ne bougerai pas. Pas question que je me parade le lucky charm cette année… Tu réalises que ça fait à peine une semaine. J’ai promis à mon corps quarante belles journées sans alcool et sans excès. Quarante petits jours, même pas un mois et demi. Juste ça, quarante jours ; quelque chose qui devrait être assez facile à accomplir… surtout après avoir oublié la quasi-totalité de mon Mardi gras et penser littéralement mourir le jour du mercredi des Cendres pis le jour qui a suivi celui qui le suivait… Quarante jours on disait, quarante fois 24 heures de jeûne et d’abstinence : ça fait tout juste une semaine et toi, pour m’encourager dans mes démarches saines et enfin «adultes», tu veux que je sorte. ÉDITORIAL PAR LE BUVEUR Póg mo thón Sortir : si c’était juste ça… Le temps d’une bière tranquille, un souper chez des chums, un show, ou encore mieux : quelque chose de platte, je dis pas, mais non. Non, toi tu veux me traîner dehors aujourd’hui. Précisément. Le jour de la St-Patrick. Hey, je me demandais ça justement : est-ce que t’es familier avec le terme «torture» ? Parce que c’est exactement ça que t’es en train de me proposer : masochisme pur, sans «safety word». théoriquement, il faudrait que je reste à jeun. Double violation champion ! «Qu’on l’enferme à perpétuité dans une distillerie de whiskey où il n’aura droit à rien d’autre que de l’eau !» Qu’on se comprenne : mon carême est purement symbolique. Il est hors de question que je devienne un martyr ou pire : qu’on me canonise. Ça paraît peut-être pas, comme ça, quand je refuse ma dose d’Irlande annuelle, mais j’ai absolument, absolument aucune intention de devenir un Saint. Ça fait que, tu sais quoi ? Póg mo thón. Je bouge pas d’ici. De toute façon, c’est la même histoire chaque année. Pis j’ai pas de vert à mettre. Des plans pour que je me fasse arrêter par la police de St-Pat. Surtout que, Ça paraît peut-être pas, comme ça, mais je trouve ça déjà assez difficile de te voir te parer dans tes atours de «pissup» pendant que moi, je m’invente des ex- Autour du tonneau Pourquoi elle a une boule de sorbet dans son pot? Parce qu’elle l’a pris au bar à Mojito! Cocktails du jour, créations inédites, offrez-vous une expérience de taille au petit bar du fond! On vous accueille du jeudi au samedi à La Distillerie #2 au Bar à Mojito : Le petit bar où il se passe de grandes choses! Histoire de pub Il n’est de centres urbains de l’Amérique du Nord ou de l’Europe qui ne possède le sien : le Pub Irlandais, en République d’Irlande ou ailleurs dans le monde, est une véritable institution et, à en croire sa popularité et sa longévité, une nécessité. «Pubs», c’est le diminutif de «public houses of Ireland», établissements reconnus à travers le monde pour leur atmosphère unique et leur «craic», c’est-à-dire «plaisir» et «amusement»… dans une ambiance où l’alcool est souvent de la partie. «Craic» est en réalité un dérivé du terme anglais «crack» qui signifie, pour sa part, «farce». En quoi consiste donc ce si fameux «craic» qui, selon les ragots, est l’essence même de ces maisons publiques? Ou, si vous préférez, qu’est-ce qui caractérise le légendaire pub irlandais? Il faut d’abord savoir que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le pub, aussi classique, «rustique» et irlandais soit-il, a grandement changé au court des dernières décennies. Une industrie du tourisme florissante et une économie tout aussi souriante sont à l’origine de la remise en beauté de certains de ces établissements, souvent âgés de plus d’un siècle. C’est qu’on a voulu que le pub irlandais ressemble enfin à l’idée que des artisans de l’eau de feu était déjà reconnu il y a plus 400 ans. Une passion pour le travail bien fait est palpable chez Bushmills, alors que chaque étape de production est scrupuleusement supervisée. Dès le maltage, le caractère unique du whiskey Bushmills est soigneusement pensé afin de ne rien laisser au hasard. L’orge est maltée, puis séchée à l’air chaud, sans trace de tourbe. Le malt sec est réduit en une farine nommée « Grist »; la taille des éclats de malt est ajustée afin d’offrir la plus grande quantité de sucres fermentescibles. Des levures, élevées avec le plus grand soin, s’activent lors de la fermentation dans d’immenses cuves nommées « Washbacks ». Le « Wash » ainsi obtenu est une bière sucrée titrant à environ 8% d’alcool. Il est maintenant l’heure de passer à l’étape de la distillation, là où Bushmills se distingue à nouveau. La triple distillation du whiskey de malt prend place dans des alambics charentais. C’est cette troisième distillation qui fait que le whiskey irlandais en général, et celui de chez Bushmills en particulier, a su se démarquer de ce qui se fait en Écosse, en Amérique ou même ailleurs en Irlande. La troisième distillation augmente le niveau de pureté du distillat, et contribue à donner au produit une sensation de douceur feutrée. Il faut maintenant laisser le jeune whiskey vieillir pour qu’il puisse devenir digne de porter le nom de Bushmills. Les fûts Bref, le pub (ou «teach-tabhaine» (maison- taverne)) a deux fonctions : servir de l’alcool et fournir un endroit pour que les gens d’une même communauté puissent se rencontrer. Les clients sont d’ordinaire fidèles à un endroit et se connaissent tous. C’est ce qui explique la méfiance que certains ont envers les étrangers, méfiance qui, après trois ou quatre visites courtoises, se volatilise. Comment savoir si vous avez passé le test ? Le tenancier vous payera un verre, faveur que vous pourrez, si le cœur vous en dit, lui rendre. Dans le même ordre d’idées, payer des tournées est monnaie courante. À tour de rôle, chaque convive d’un même groupe se charge de régler la note et www.distillerie.tv Ah ! Et puis, ça vaut même plus la peine de me dire que de prendre une pause d’un «break», ça n’a rien de dramatique. Je suis tout à fait d’accord avec toi. De toute façon, il est à peu près temps qu’on arrête de se mentir : quarante jours, c’était mettre la barre un peu haute. Avant de courir le marathon, il faut de l’entraînement. On commence par le p’tit marathon, le 5 kilomètres, le 10, le demi… On y va intelligemment : c’est à dire graduellement. Ça fait que oui, j’arrête de niaiser. Je me lève, je me douche, je m’habille. On sort.» de chêne provenant de l’industrie du bourbon, du vin de madère, du xérès, du porto et même de certaines distilleries de rhum, sont triés et les meilleurs éléments sont retenus afin d’accueillir le jeune distillat. Une attente d’au moins cinq ans s’impose, et peut très bien devenir un séjour de plus d’une décennie et demie. C’est le temps et un savant échantillonnage qui permettent de cerner la saveur unique du whiskey Bushmills, et on s’y attarde avec un souci du détail inégalé. L’assemblage est une opération des plus délicates chez Bushmills, c’est ici que des whiskeys de plusieurs barils sont mariés en fonction du profil de saveur recherché par la distillerie. Le whiskey de malt est agencé au whiskey de grain de façon savante afin que chaque bouteille de Bushmills tienne sa promesse et soit en mesure d’offrir une saveur riche et constante. L’embouteillage représente la dernière étape de production, et chez Bushmills, on en profite pour faire un dernier contrôle de qualité avant d’envoyer le whiskey remplir sa mission à travers le monde. La passion et la rigueur dont font preuve les artisans depuis des siècles chez Bushmills vous garantissent un whiskey des plus fins. En cette St-Patrick, et en toute autre occasion, levons fièrement nos verres et offrons un toast aux maitres de chez Bushmills pour les remercier de nous offrir des whiskeys dont on peut se régaler en toute connaissance de cause. PAR MARIE-EVE BOURASSA se pour la nourriture : sortir et payer pour manger n’a jamais fait partie des habitudes des Irlandais et l’instauration d’un menu dans les débits de boisson répond avant tout à une demande de l’industrie du tourisme. Même s’il a aussi changé ostensiblement, le pub des petites villes et villages est demeuré beaucoup plus près de sa nature première. De décoration simple, voire désuète, on n’y joue pas de la musique «live» tous les soirs et il arrive parfois qu’il n’y ait pas du tout de musique. Même cho- JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, MARS 2011 La passion et la rigueur dont font preuve les artisans depuis des siècles chez Bushmills vous garantissent un whiskey des plus fins. Down to the Old Pub les étrangers s’en faisaient. Boiseries, décorations et artéfacts, groupes de musique, nourriture : ces éléments attrayants ne sont présents dans les «maisons publiques» irlandaises que depuis le début des années 1990, surtout dans les grands centres comme Dublin, Cork ou Galway. L’apparition des supermarchés d’alimentation, autour des années 1960, a elle aussi changé la face et la vocation des pubs qui, jusqu’alors, se spécialisaient aussi dans la vente au détail de boissons ou d’outils. La fonction d’entrepreneur de pompes funèbres était, par ailleurs, souvent comblée par le tenancier de pub et, dans certains villages, l’est encore aujourd’hui. cuses pour me faire accroire qu’il est préférable que je reste ici à écouter de la mauvaise télévision… Je trouve ça déjà assez difficile comme ça, tout seul et sincèrement, si t’es mon ami, t’as pas besoin d’en rajouter. T’as pas besoin de me parler des femmes. De la musique. De la bière. Pas besoin mentionner le «craic» : je me l’imagine déjà à la perfection, le «craic». C’est pour ainsi dire ma religion, le «craic» ! Pas besoin de souligner le fait que mon grand-père était à demi Irlandais et qu’en ne festoyant pas aujourd’hui, en son nom, son honneur, celui de mes ancêtres, je manque à mon devoir. Je suis une vraie honte. Tu vois, ça ne sert à rien de gaspiller ta salive : des choses que je sais déjà. Aaaaah ! Buisson Ardent PAR ALEXANDRE LEFEBVRE Une grande partie du plaisir que l’on éprouve à déguster un spiritueux se trouve au-delà du verre; on en vient à apprécier le lieu d’origine, la tradition et le travail acharné des distillateurs, assembleurs et maîtres de chai qui a permis au précieux liquide de venir se blottir contre nos sens. En cette St-Patrick, une expérience de taille s’offre à nous sous la forme d’un whiskey irlandais légendaire : Bushmills. Pour vous offrir un whiskey irlandais de qualité, les artisans de la maison Bushmills ne reculent devant rien. Chez Bushmills, on fait les choses comme il faut. Chaque étape de production, de la sélection du grain jusqu’à l’embouteillage, est effectuée avec le plus grand soin. Il n’est donc pas étonnant de découvrir un whiskey des plus fins, aux douces notes de miel, chaque fois que le précieux nectar issu de leurs alambics fait son chemin en nous. Parmi les éléments qui peuvent faire en sorte que les travailleurs de chez Bushmills puissent se gonfler d’un orgueil tout à fait justifié, il y a l’histoire. La distillerie Bushmills opère sur les terres ayant reçu la plus ancienne des autorisations royales ayant trait à la distillation. En 1608, c’est le roi James premier qui autorisa par décret Sieur Thomas Phillips à distiller des quantités libérales de « uisce beatha » (eau de vie en Gaélique). N’allons pas croire qu’on ait attendu d’avoir la permission pour produire ce qui allait devenir le whiskey irlandais par excellence; nous préférons croire que le savoir-faire Qu’on l’en ferm dans une e à perpétuité whiskey o distillerie de ù rien d’autr il n’aura droit à e que de l’ eau ! Le plus vieux pu b d’ par le livre Guin Irlande, tel que recensé ness des reco rds, abreuve la populace de puis l’an 900. il est extrêmement mal vu de quitter l’établissement sans avoir offert sa «round». Comme nous le mentionnions ci-haut, il arrive que, dans certains pubs, il n’y ait pas de musique : c’est alors les clients qui sont responsables de l’ambiance. On appelle «sing-song» ces moments informels, habituellement assez tard en soirée, où plusieurs fêtards entonnent en coeur des airs folkloriques ou populaires. Mais attention : avant d’entonner un air, il faut attendre le moment opportun qui, la plupart du temps, est déterminé par le barman. Il est jugé inapproprié de chanter lorsque vous êtes, contrairement aux autres clients, en état d’ivresse, et ce, surtout si vous êtes un touriste. Le plus vieux pub d’Irlande, tel que recensé par le livre Guinness des records, abreuve la populace depuis l’an 900. Situé à Athlone, on a en effet découvert dans les murs du Sean’s Bar, faits d’acacia et d’osier datant du 9e siècle, des pièces de monnaie de la même époque. On est toujours à la recherche du pub le plus vieux au monde et, à ce jour, cette place revient aussi au Sean’s Bar, suivi par le Ye Olde Trip to Jerusalem (1189, Angleterre) et le Brazen Head (1198, Dublin). Un vers dans le nez Last Call/Dernier Service ÉCRIT PAR ALEXANDRE LEFEBVRE PAR ALEXANDRE LEFEBVRE e le St-Patrick utilis d’illustrer la Shamrock afin Sainte-Trinité DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM St-Patrick, né Maewyn Succat est devenu le saint patron des Irlandais, puis notre barman du mois. Afin que vous puissiez fêter en toute connaissance de cause, nous vous présentons son histoire. Maewyn Succat voit le jour en Bretagne, sous l’Empire romain, vers l’an 389 de notre ère. Alors qu’il est très jeune, il se fait kidnapper pour ensuite être vendu comme esclave en Irlande. Maewyn est acheté par un druide qui s’en servira comme berger. Durant les six années que durera son esclavage, Succat apprendra la langue parlée par les Irlandais et devient familier avec la structure païenne de leur système de croyances. Loin de se convertir à la foi locale, Maewyn plonge en lui-même et entreprend de passer toutes ses heures diurnes en fervente prière. C’est à travers ces méditations qu’il affirme être devenu familier avec la voix d’un ange qui l’aidera à s’échapper. Alors qu’il est au pré, dans son état de prière habituel, l’ange affirme au jeune Succat qu’un bateau l’attend sur la côte et qu’il pourra quitter l’Irlande en montant à son bord. Maewyn obéit, abandonne le troupeau de son maitre et entreprend la longue marche de 300 kilomètres qui le sépare de la mer. Lorsqu’il arrive au bord de l’eau, il découvre, comme promis, un navi- re qui s’apprête à lever l’ancre. Il réussit à convaincre le capitaine de le prendre à bord et quitte l’Irlande pour retourner en Bretagne. Vers verts ndre Lefebvre Alexa Maewyn Succat s’exile en Gaule, se fait moine et voue son existence à l’évangélisation; c’est lorsqu’il devient prêtre qu’il prend le nom Patrick. Quelques années plus tard, le père Patrick entendra une nouvelle voix, celle du peuple irlandais qui demande à être sauvé. Patrick décide qu’il doit aller convertir l’Irlande au christianisme et reçoit le mandat papal d’aller remplacer Palladius qui en avait jusqu’alors la responsabilité. Patrick profitant du fait qu’il parle gaélique, part en quête de remplacer les dieux païens par son Dieu unique. Il accomplit un long pèlerinage, construisant plusieurs monastères et églises sur sa route. St-Patrick est reconnu pour avoir su profiter de la flore Irlandaise pour faire passer son message, il utilise le Shamrock, que nous appelons trèfle, afin d’illustrer la Sainte-Trinité : chaque feuille du trèfle représentant le Père, le Fils et le Saint-Esprit tout en étant qu’un. On dit aussi de St-Patrick qu’il aurait chassé tous les serpents d’Irlande. L’Irlande n’a pas de serpent dans sa faune, mais on préfère penser que cet exploit sert de métaphore étant donné que le serpent était un symbole païen souvent porté en tatou par les druides de la tradition Celte. On célèbre la St-Patrick par un festin le 17 mars de chaque année. JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011 Les verres sont levés haut Le moral suit la montée La St-Patrick en deux mots C’est « santé » et « slainte » On se lève tôt pour la parade C’est bon de prendre un bain de foule Quand le soir chante sa sérénade On va là où le whiskey coule On s’épanche du divin breuvage Se régalant de ce qu’il est doux Tout en se répétant l’adage Qui dit qu’irlandais, nous sommes tous S’il est un Saint qui fait plaisir Et que l’on aime célébrer Car sur ses landes, il n’est point d’ire Et qu’il est facile à aimer C’est St-Patrick, le chasse-serpent L’évangéliste redoutable Que l’on célèbre une fois par an Sans toutefois rouler sous la table. Que tout soit vert et que résonne Les plus beaux hymnes irlandais Cette année, n’oublions personne Et fêtons St-Patrick comme jamais! “ J’ai étendu mes rêves sous tes pieds ; Marche doucement car tu marches sur mes rêves.” - William Butler Yeats - www.distillerie.tv Marie- È Marie- Comme nous le savons tous, le cocktail est une invention de nos voisins du Sud. Si bien que lorsqu’on dit «irish whiskey», il n’y a pas masse de classique au rendez-vous. C’est pourquoi, ce mois-ci, nous vous proposons trois différentes mixtures idéales pour se réchauffer, souligner la St-Patrick et festoyer comme les Irlandais. C’est peu dire… Ève Bo Irish Coffee C’est à l’aéroport de Shannon, jadis connu sous le nom de Foynes Air Terminal, Irlande, que les différents éléments du toujours très populaire cocktail furent assemblés une première fois. Whiskey irlandais, sucre brun, café et crème fraîche, légèrement fouettée : voici ce qui attendait les voyageurs vannés d’outre-mer (américains et canadiens) à leur arrivée sur la terre d’Éire. Le Irish Coffee est une invention de Joe Sheridan qui, en ces rudes temps de guerre (1940), occupait une place de barman au terminal. Sheridan était décidé à créer un breuvage qui serait à même de réconforter les globe-trotteurs urassa Whiskey in the Jar épuisés tout en leur donnant un avant-goût de certaines de ces richesses que l’Irlande avait à offrir. C’est aux alentours de 1950 que Stanton Delaplane, journaliste du San Francisco Chronicle, croisa la route de Sheridan. Cette route menait bien évidemment au cocktail délicieusement revigorant. Sous le charme, Delaplane quitte la République d’Irlande avec, en main, la recette en voie de devenir célèbre mondialement. Le 10 novembre 1952, il réussit à convaincre Jack Koeppler, le propriétaire du Buena Vista Café, le tripot favori du journaliste, d’introduire le cocktail à ses clients. Encore aujourd’hui, il est possible de savourer un Irish Coffee typique au Buena Vista qui prétend en vendre 2000 par jour ! Black Velvet Qui dit Black Velvet dit, du même coup «stout» et qui dit stout pense illico à «Guinness». Et pourtant, contrairement à la croyance populaire, le Black Velvet ne fut pas inventé en territoire irlandais, mais en Angleterre, plus précisément à Londres. LE BEC VERSEUR 1861 : l’Angleterre est en deuil. Le Prince Albert, très aimé époux de la Reine Victoria, s’est éteint. Afin de souligner son passage de l’autre côté, on boit le nectar des rois : Champagne ! Au Brook Club, on décide que le verre, lui aussi, devrait porter les couleurs du deuil et on le drape de noir en ajoutant au breuvage un doigt de stout. Quant à la mixture composée de bière noire et de cidre, elle porte le sobriquet de «Black Velveteen» ou «Poor Man’s Black Velvet». Irishman’s Skin Un «Skin», c’est en réalité un «Hot Toddy» auquel on a ajouté une pelure de citron et un «Toddy», c’est ce que l’Amérique buvait avant que le «cocktail» ne soit inventé. Extrêmement populaire à partir de la moitié du 18e jusqu’à la fin du 19e siècle, son spiritueux de base est à la discrétion de son consommateur : gin, rhum, brandy, scotch. Mais dans un Irishman’s Skin, il est obligatoire de n’utiliser que du whiskey irlandais. Whiskey, sucre, eau et citron : cette mixture simple et pourtant délicieuse réconforta, à n’en point douter, un nombre incalculable de gosiers. Lire l’Irlande La St-Patrick est à nos portes et nous nous devons de la célébrer! Pour ce faire, il nous faudra porter le vert sur notre personne, mais aussi affiner nos connaissances de l’héritage irlandais. Ces lignes nous guideront à travers l’essentiel de ce que nous devons savoir pour faire de ce 17 mars, une fête de la St-Patrick des plus mémorable. Les Irlandais sont un peuple d’une rare résilience. Tout d’abord, il faut savoir que les Irlandais sont un peuple d’une rare résilience qui a su faire face à l’adversité qu’elle vienne sous la forme d’ennemis de catastrophes naturelles ou de guerres idéologiques. plutôt qu’avec la peine de mort. Les Celtes sont un peuple païen, adorant plusieurs dieux et vouant un culte à plusieurs éléments de la nature. L’Irlande est une île, mai ne l’a pas toujours été. Alors que la dernière ère glaciaire prenait fin, l’Irlande était connectée à l’Angleterre. La fonte des glaciers amena le niveau de la mer à séparer la terre en deux îles. Les premiers habitants de l’Irlande sont venus d’Écosse, ils étaient des chasseurs cueilleurs nomades. Quelques milliers d’années plus tard, au néolithique, des hommes venus d’Angleterre ont apporté quelques avancées technologiques menant à l’agriculture et à un mode vie sédentaire; c’est l’âge du Bronze. L’Empire romain grandit et, avec lui, le christianisme prend énormément d’ampleur. Le Pape Célestin I envoie un de ses évêques, Palladius, convertir l’Irlande. Palladius n’aura pas le succès escompté et il faudra attendre l’arrivée de son successeur, St-Patrick, avant de voir l’Irlande devenir chrétienne. La construction de plusieurs monastères, ainsi que la foi fervente de plusieurs hommes de l’époque donne à l’Irlande la réputation d’un pays de saints et de savants. Les Irlandais sont reconnus, à cette époque, pour leurs enluminures et, à en croire l’héritage monastique habituel, la qualité de leurs breuvages alcoolisés. La fin du huitième siècle amène avec elle une plaie que personne n’aurait pu prévoir; l’Irlande est la cible de plusieurs raids vikings. Les attaques continuent sporadiquement jusqu’au milieu du dixième siècle, les Vikings allant même jusqu’à fonder quelques bourgades, villes, et comptoirs commerciaux. La menace viking ne sera jamais trop sérieuse, certes elle s’étire sur une longue période de temps, mais ne trouble pas vraiment la vie quotidienne. De plus, les Irlandais feront fi des envahisseurs comme ils le feront à l’avenir; par l’assimilation. Les Vikings deviennent irlandais, comme le deviendront les Normands bien des siècles Vers 500 avjc, une culture dite Celte, capable de forger le fer, prend de l’importance en Europe. Les Celtes débarquent en Irlande avec un nombre suffisant pour remplacer la culture en place, tant au niveau de la langue qu’au niveau des croyances. L’île est divisée en une centaine de petits royaumes, certains rois provinciaux gagnant l’allégeance de plusieurs royaumes. La société celte est régie par un système d’honneur dans lequel chacun doit prouver sa bravoure au combat. Les guerres tribales sont chose commune, mais dans l’ensemble, la société irlandaise est bien régie, et l’on préfère punir les criminels par des amendes en garniture... Première langue nationale en République d’Irlande (la deuxième étant bien évidemment l’anglais), l’irlandais (Gaeilge), appartient à la famille des langues gaélique, tout comme l’écossais et le mannois. Langue majoritairement parlée en Irlande jusqu’au 18e siècle, on assiste pourtant à son déclin radical suite aux mesures répressives du gouvernement britannique dès le 17e. La Grande Famine (1845-1852), suivie de la vague massive d’émigration, n’aide en rien la cause de l’irlandais : l’Irlande a perdu près de la moitié de sa population et seulement 15% utilise la langue nationale au quotidien. Si vous voulez entendre un peu d’irlandophones s’exprimer entre eux, il faut vous rendre dans le «Gaeltacht», littéralement «régions où l’on parle le gaélique irlandais». Principalement dans l’ouest de l’île, le Gaeltacht regroupe entre autres les comtés de Mayo, Galway, Cork, Donegal et Kerry. En 2007, le Gaeilge est devenu la 21e langue officielle de l’Union Européenne et, auprès des institutions, le nom de l’État est passé d’«Irlande» à «Éire». Sheridan On raconte qu’en éta 1855, le malfrat qui serait it décidé à crée d’origine irlandaise globe-tro à même de récor un breuvage Richard «Pargene» donnan tteurs épuisé nforter les McLaughlin, memces richet un avant-goût ds tout en leur ec sses que bre du gang des l’Irlande ertaines de «Dead Rabbits», avait à o ffrir. entra dans un saloon de Broadway, New York, et commanda au jeune bartender de 17 ans, Richard Stark, un «whiskey skin». Il ne goûte pas au breuvage : il l’envoie plutôt, en guise d’avertissement, au visage du barman interdit. Voyez-vous, quelques jours plus tôt, Pargene avait eu une altercation avec le patron de Stark, membre de la bande des «Bowery Boys», et comptait bien se venger. Ce qu’il fit d’ailleurs, avec ces complices, notamment Lew Baker, quelques mois plus tard, au bar le «Stanwix Hall». Le 8 mars de la même année, William «Bill the Butcher» Poole, le fameux patron de Stark, est atteint de trois balles et meurt. Ses derniers mots seront : «Good-bye boys; I die a true American.» William Poole est la principale inspiration du personnage interprété par Daniel Day-Lewis, Wiliam «Bill the Butcher» Cutting, dans «Gangs of New York» (Martin Scorsese, 2002). Le métrage met en scène une relecture hautement fictive des affrontements sanglants opposant les hommes des Bowery Boys et ceux des Dead Rabbits. PAR ALEXANDRE LEFEBVRE plus tard. La culture irlandaise et sa langue particulière semblent avoir un effet rassembleur et vont jusqu’à transformer des ennemis en de fiers Irlandais après quelques générations seulement. Les belles Irlandaises y sont sans doute pour quelque chose… Henry VIII viendra jeter un peu de désordre alors qu’il se fait la tête de l’église d’Angleterre et supplante le pape sur le sol britannique. Ce schisme marié à la montée du mouvement protestant viendra placer une lame effilée au cœur de l’Irlande. Toujours fiévreusement chrétienne, l’Irlande n’est pas pour autant toute catholique. Certains restent loyaux au pape alors que d’autres prennent le virage protestant. Les siècles à venir démontrent jusqu’où les Irlandais portent leur foi, et à quel point c’est un enjeu identitaire fondamental pour ce peuple encore divisé entre deux doctrines chrétiennes. La grande famine de la patate viendra porter un dur coup à l’Irlande, en 1845, et paradoxalement assurera du même coup le rayonnement de sa culture à travers le globe. La pomme de terre est l’ingrédient le plus commun de l’alimentation irlandaise, certains paysans ne mangeaient guère autre chose. Lorsque les patates commencent à devenir malades, à pourrir à même le sol, les Irlandais se retrouvent privés de leur premier apport nutritionnel. C’est la famine qui s’enclenche et qui mènera à une vague d’émigration massive et à une hausse vertigineuse du taux de mortalité. Les Irlandais qui le peuvent quittent leur île dans des bateaux insalubres pour aller s’installer en Amérique, en Europe et en Australie. Les Irlandais sont maintenant un peu partout sur le globe, et leur héritage est rayonnant. Ils sont toujours de fervents catholiques, mais gardent aussi leur réputation de savants grâce à leurs nombreuses, et majeures, contributions au monde des lettres, notamment James Joyce et William Butler Yeats. Comme au temps des Vikings, la culture irlandaise se veut inclusive et, les belles Irlandaises aidant toujours, on peut dire qu’il y a un peu d’Irlandais en chacun de nous ce 17 mars! PAR ALEXANDRE LEFEBVRE & MARIE-ÈVE BOURASSA Il y a premièrement l’accent : irrésistible, soit, mais parfois un brin difficile à comprendre. Et quand on se fait à l’accent (beaucoup plus prononcé, ça va de soi, dans les villages que dans les grandes villes), c’est les expressions qui peuvent nous rendre la vie difficile. Dans un pub, par exemple… Si on vous quitte pour aller faire un tour aux «jacks», c’est qu’on va rendre visite aux toilettes. «Jack» est bien entendu une allusion directe à l’Union Jack des Britanniques. «Jar», c’est une mesure indéterminée d’alcool et, si être «pissed» c’est être saoul, être «jarred», c’est être très très saoul. Lorsqu’on est trop «pissed» pour marcher, on devient «legless», puis «locked». «Pissup», c’est une beuverie. «The sharts», c’est ce qui peut vous arriver au lendemain d’une «pissup» de Guinness. Deux mots : «Trainspotting» et «Spud». En 1921, on déclare l’Indépendance de l’Irlande et le gouvernement se donne comme mission de promouvoir et sauver cette langue vieille de 1600 ans (les premières traces écrites d’irlandais remontent à l’an 400). Malgré ces efforts, et bien qu’il soit enseigné comme matière obligatoire dans toutes les écoles de la République d’Irlande, moins de 2% de la population, aujourd’hui, parle l’irlandais dans leur vie quotidienne. PAR MARIE-EVE BOURASSA Vous avez donc très peu de chance de vous frôler au gaélique dans les pubs de la capitale. Ce qui ne signifie pas, pour autant, que la conversation sera plus aisée et ça, même si les Dublinois sont réputés pour faciliter la vie aux étrangers. JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011 www.distillerie.tv Et si, d’ici la fin de la soirée, personne de vous a crié «póg mo thón» (póg : kiss, mo : my, thón : ass), tout est a parié que vous êtes un «quarefella». Sláinte ! DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM LE CLASSE...HIC! celles des ancêtres de nos amis... pourquoi pas celles que l’on s’est inventées? Parce qu’on le dit: à la St-Patrick, tout le monde est Irlandais et, ce mois-ci, nos barmen aussi! Laissez-vous donc voyager par le Irish Fix de Jonathan Mc’Haman, le Bomb’s Away de Claude Fitz’Bonin ou le Bush’s Punch de Danny O’Rock. BOMB’S AWAY 8.50 BUSH’S PUNCH 8.50/17 IRISH FIX 8.50 1 oz 1 oz 0.5 oz 0.25 oz 0.25 1.5 oz 0.5 oz 0.5 oz 1 trait 1 oz 1 oz 0.5 oz 0.5 oz 4 cubes crème Bushmill’s Kahlua Frangelico Chartreuse verte Préparation : Assembler les ingrédients dans un verre Boston, agiter, et passer au tamis tout en versant dans un verre à Martini. Bushmill’s Rhum ambré Grenadine maison d’Angostura Le jus d’une orange complète Jus d’ananas Préparation : Incorporer tous les ingrédients dans un verre Boston, agiter vigoureusement et compléter avec du jus d’ananas. Garnir d’un quartier d’orange. Bushmill’s Irish Mist jus de citron frais de sirop d’orgeat d’ananas pilés Poivre moulu Préparation : Après avoir pilé les cubes d’ananas, agiter tous les ingrédients dans un verre Boston et verser dans un Old Fashioned. carte de la distillerie Les Allongés Les cocktails (choix de format : 14oz ou notre fameux POT MASON) (Type Martini) (généralement + concentrés en alcool) BITTERSWEET SYMPHONY 10,50 BACARDI MOJITO 8,50/17 ANGRY PIRATE 9,50 Bacardi Superior, menthe, lime, sirop simple, soda Captain Morgan Spiced, Sortilège, cubes orange pilés, angostura, servi sur glace concassée EDEN 9,50 BASILIC ROMANTIQUE 9,50/19 CASTRO FLAMBÉ 10,50 Bombay Sapphire, Campari, Dubonnet, Cordial d’hibiscus Bombay Sapphire, Calvados, jus de pomme, jus de citron, sirop d’orgeat, trait de cannelle Lillet, Bombay Sapphire, basilic, lime, purée de fraise, sirop simple, Martini Asti FRAGGLE ROCK 9,50 BLUE HAWAII 8,50/17 Cazadores, Chartreuse, nectar d’agave, jus de lime, concombre Bacardi Coco, Bacardi Limon, Blue Curaçao, jus de citron, sirop simple, crème, jus ananas H&H 11,50 COOLER LIME-GINGEMBRE 8,50/17 Hendrick’s, cordial d’hibiscus, concombre City Dry Gin, Triple Sec, jus de lime, sirop de gingembre, amers Regan’s, Ginger Ale POIRE ASIATIQUE 8,50 Skyy, Soho, Midori, purée de poire, jus de citron, sirop simple HURRICANE 8,50/17 Bacardi Superior, Bacardi Black, purée de fruit de la passion, jus de lime, grenadine, jus d’orange STRAWBERRY FIELDS 8,50 M’PEACHED 8,50/17 Jim Beam, purée de fraise, cordial de sureau, extrait de café Canadian Club, pamplemousse, purée de pêche, jus de citron, sirop simple, 7up WHITE LADY #2 8,50 MISSIONARY’S DOWNFALL 9/18 Bombay Sapphire, Lillet, Cointreau, jus de citron, sirop simple, blanc d’œuf, verre rincé à l’Absinthe Hill’s Bacardi Superior, Schnapp’s au pêche, cubes ananas, menthe, 7up WORD UP! 8,50 ROCK’A’RULA 8,50/17 Bombay Sapphire, Noilly Prat, Chartreuse, purée de framboise, cordial de sureau, poivre Amarula, angostura, blanc d’œuf, Root Beer CHASSE & PÊCHE 8,50 Canadian Club, Triple Sec, basilic, purée de pêche, sirop simple, jus de citron CUCUMBER RICKEY 9,50 Bombay Sapphire, jus de lime, sirop simple, amers Reagan’s concombre HERBES D’ARANDAS 9,50 Cazadores, Apfelkorn, jus de lime, sirop d’orgeat, amers Reagan’s MAI TAI 9,50 Bacardi 8 ans, Bacardi Gold, Triple Sec, sirop d’orgeat, jus de lime, servi sur glace concassée OMFG 9 Jim Beam, Cynar, cubes de pamplemousse pilés, sirop simple XEPEC KAIPIROSKA 8,50 Skyy, Xérès Fino, jus d’aloès, cubes de lime pilés, sirop simple VENEZ-NOUS VOIR SUR Cazadores, Triple Sec, jus de lime, jus de citron, sirop simple, grenadine maison, 7up 7 JOURS À PARTIR DE 16H! l’armoire à boissOn Hendrick’s 8/11,50 Tanqueray 7/9,50 Boulard (calvados) 8/11,50 Tanqueray 10 8/11,50 Cognac VS Global 7/9,50 Gaston de LaGrange VS 8/12,50 RHUM/SPIRITUEUX DE CANNE À SUCRE Gaston de LaGrange VSOP 11/19,50 Appleton Reserve 8/11,50 Grappa De Negri 7/9,50 Appleton V/X 7/9,50 Pisco Soldeica 7/9,50 Bacardi 8 ans 8/11,50 Raynal VSOP Brandy 6/8,50 Bacardi Big Apple 7/9,50 Rémy Martin Grand Cru VS 9/13,50 Bacardi Blanc 6/8,50 Rémy Martin VSOP 12/20,00 Bacardi Coco 7/9,50 GIN Bacardi Gold 7/9,50 Bacardi Limón 7/9,50 Beefeater 24 8/11,50 Bacardi Razz 7/9,50 Broker’s 7/9,50 7/9,50 Bombay Sapphire 7/9,50 Cachaça Leblon Cachaça Pitù 7/9,50 Citadelle 7/9,50 Captain Morgan Brun 7/9,50 CITY Dry Gin 6/8,50 Captain Morgan Spiced 7/9,50 Bacardi 8 ans, sirop simple, cubes de lime pilés, angostura flambé YARIBA YARIBA! 9,50/19 NOUS SOMMES OUVERTS BRANDY Les Short Drinks ** IMPORTATION PRIVÉE NOTEZ, LES DISPOS PEUVENT VARIER SELON LA SAQ Cockspur 12 9/13,50 Havanah 7 ans 8/11,50 Havanah Anejo 7/9,50 Sailor Jerry Spiced Rhum** 8/11,50 St-James agricole Ambré 8/11,50 WHISKEY ÉCOSSE Balvenie Double Wood Bowmore 12 Chivas 12 Dewar’s Glenfiddich 12 Glenfiddich 18 Glenlivet 12 Glenmorangie 10 Grant’s Jonnie Walker RED LABEL Lagavulin 16 JOURNAL DE LA DISTILLERIE Édition no.24, mars 2011 11/18,50 11/18,50 9/14,50 6/8,50 8/11,50 13/22,00 9/13,50 12/20,00 7/9,50 7/9,50 15/25,00 Macallan 12 12/20,00 Grey Goose Citron Grey Goose Orange TEQUILA Grey Goose Poire** Cazadores Z Reposado** 7/9,50 Ketel One Don Julio Anejo** 15/25,00 Moskovskaya Don Julio Blanco** 11/16,50 Skyy Don Julio Reposado** 13/21,00 Zubrowka Hornitos Plata** 11/16,50 WHISK(E)Y DU MONDE Hornitos Reposado** 13/21,00 Jose Cuervo Tradicional ** 8/11,50 Basil Hayden’s Tres Generaciones Anejo** 14/23,00 Blanton’s Tres Generaciones Plata** 12/20,00 Booker’s Tres Generaciones Bulleit Bourbon** Reposado** 13/21,00 Bushmills Canadian Club Premium VODKA Canadian Club 12 ans 42 Below** 7/9,50 Canadian Club 20 ans Grey Goose 9/12,50 Canadian Club 30 ans www.distillerie.tv 9/12,50 9/12,50 9/12,50 7/9,50 7/9,50 6/8,50 7/9,50 9/13,50 9/13,50 13/21,00 8/11,50 8/11,50 6/8,50 7/9,50 12/20,00 28/45,00 Canadian Club Sherry cask Crown Royal Evan William’s Gentleman Jack Jack Daniel’s Jack Single Barrel Jameson Jim Beam Jim Beam Black Label Knob Creek 9 ans Maker’s Mark** Wild Turkey Wiser’s Woodford Reserve 11/16,50 7/9,50 10/14,50 8/11,50 7/9,50 9/13,50 7/9,50 6/8,50 8/11,50 9/13,50 8/11,50 7/9,50 6/8,50 9/13,50 Photos par Danny Rock - photographienomade.com DESIGN GRAPHIQUE : EKTOPLASME.COM COCKTAILS DU MOIS. Aaaaah! La St-Patrick! L’occasion rêvée de célébrer comme il se doit et en bonne compagnie nos racines irlandaises ou encore celles de nos ancêtres. Ou