d`Air France
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d`Air France
ÉDITO C’est déjà un bel âge, qui méritait bien d’être célébré. Pourtant quand on remonte aux sources, c’est il y a plus de100 ans que la première compagnie aérienne française fût fondée, qui à la suite de plusieurs regroupements se retrouvera dans Air France en 1933. Une histoire presque aussi longue que celle de l’aviation, car le transport commercial fût envisagé dès ses débuts. Bougez pas, je vais vous raconter … Bonne lecture à tous ! Jacques Desmarets Courrier des Lecteurs Suite à notre article sur le Rafale, Claude Parotte nous a envoyé quelques précisions : «Le cap est symbolique : au cours de l'été, la flotte de Rafale français a franchi la barrière des 100.000 heures de vol réalisées sous les couleurs de l'Aéronautique Navale et de l'Armée de l'Air. Au 1er octobre 2013, 122 Rafale avaient été livrés aux forces françaises : 38 M à la Marine et 40 B et 44 C à l'Armée de l'Air. Le projet de loi de programmation militaire prévoit d'en livrer 26 supplémentaires entre 2014 et 2019. Sur 100.000 heures de vol, cinq Rafale ont été perdus, dont quatre dans la Marine. Aucun de ces accidents n'a toutefois été causé par une avarie technique, le facteur humain ayant été prédominant dans tous les cas. En septembre 2013, le consortium Eurofighter rappelait que la flotte mondiale de Typhoon avait franchi le cap des 200.000 heures de vol réalisées par ses clients. Environ 380 appareils avaient alors été livrés aux six pays utilisateurs de l'avion. » Concernant «"l'open rotor" ou le retour (quasi) au turbo prop. », J.P. Partiot nous précise : « En fait, un des objectifs du double flux est de diminuer la vitesse d'éjection des gaz (et leur température) afin de laisser un minimum de "sillage" perturbé derrière l'avion, qui est de l'énergie perdue. L'air primaire, comprimé, se mélange avec l'air secondaire plus lent et froid. On éjecte plus d'air moins chaud, moins vite en maintenant globalement la quantité de mouvement. Regarde, lors du départ des courses de bateau au large, la différence des sillages entre les coursiers et les accompagnateurs. C'est frappant : presque rien derrière les pros. Rendement optimal. L'idéal serait d'éjecter à la vitesse air de l'avion et à température ambiante. Pas possible bien sûr. Le carénage, outre la protection physique et le bruit a aussi pour fonction d'assurer un flux d'air laminaire de manière à "envelopper" le flux primaire sans perturbation. Enfin, très important, le faible espace entre le fan et le carénage permet de pratiquement éliminer les vortex (tourbillons) en bout de pale. L'augmentation du rendement compense largement les pertes (poids, maitre-couple, turbine, arbres coaxiaux ...) Dans l'open rotor : obligation de redresser le flux par un 2ème fan (flux laminaire), rien contre les vortex, diamètre limité de toute façon (mach en bout de pales)… Quand tu vois que l'A 400 M avec ses turbos presque classiques dépasse les 400 kts (M 0,72) on peut se poser la question (de l’intérêt de cette technologie). » Merci à tous les deux pour ces précisions fort intéressantes. En couverture ce mois-ci : Le Concorde Le Concorde est pour Air France et British Airways le symbole de l’avant-gardisme. Si les compagnies aériennes européennes ne peuvent rivaliser en terme de taille avec les compagnies américaines et, maintenant, orientales, elles sont les seules à pouvoir se vanter d’avoir, régulièrement et pendant 27 ans, emmené leurs passagers au-delà de la vitesse du son et dans le plus grand confort. La classe ! Photo signée Jérôme Narbonne, en ligne sur http://bit.ly/PnmN4s 04 Les 80 ans d’Air France Toute l’histoire de notre compagnie nationale P. 04 12 Breguet « Deux-Ponts » Le premier gros porteur d’Air France 15 Norman Surplus : Rendez-vous en 2014 16 P. 12 Noël approche … des idées de cadeaux signées « Volez ! »… … qui nous recommande aussi le livre : 18 Maurice BON le pilote oublié du Normandie Niemen P. 16 19 Le calendrier RyanAir 2014 Il est paru ! 20 Vrai ou faux ? Des images surprenantes P.19 22 Aéroludique 3 Article réalisé avec la collaboration de notre ami Claude Parotte. Si la date célébrée le mois dernier est celle du 07 octobre 1933, les racines de l’histoire de notre compagnie nationale sont à rechercher plus en amont. Chaque affiche illustrant cet article est légendée du nom de son auteur. G. Arnoux 1919 L. Besson 1927 Très vite après leurs premiers vols, les constructeurs comprennent que l’avenir de leurs productions est dans le transport aérien, même si la première guerre mondiale leur montrera qu’il est aussi et surtout dans le développement d’avions militaires. De fait, le transport aérien était déjà envisagé depuis l’avènement des ballons dirigeables. Et chose surprenante, si la première compagnie de transport, la Compagnie Générale Transaérienne (CGT), exploite des dirigeables sur Paris Londres, elle est fondée en 1909 par Louis Blériot. Très vite, les avions y remplacent les ballons pour le transport de courrier et de petit fret. La guerre met un terme provisoire à son développement, mais dès 1919, plusieurs compagnies aériennes viennent en compléter l’offre. Georges Latécoère et Henri Farman créent ainsi des compagnies pour exploiter leurs propres avions. La France seule compte déjà six compagnies qui s’ajoutent aux compagnies anglaises et allemandes (sans compter les compagnies américaines qui fleurissent de l’autre côté de l’Atlantique). Au point que, pour organiser leurs réseaux, elles fondent à La Haye, cette même année, l’I.A.T.A. (International Air Transport Association), qui gère toujours aujourd’hui le transport aérien mondial. Puis Lioré fonde la SMTA, Société Maritime des Transports Aériens et Donnet la Compagnie Maritime Aérienne (qui disparaît deux ans plus tard) pour faire voler leurs hydravions, par delà la Méditerranée, vers les colonies françaises. Breguet vient concurrencer la CGT avec sa nouvelle CMA (Compagnie des Messageries Aériennes), puis une famille de banquiers crée la CGEA (Compagnie des Grands Express Aériens) et une autre la Compagnie Franco-Roumaine de Navigation Aérienne (pour desservir l’Europe Centrale) qui deviendra plus tard la CIDNA, Inconnu 1922 A. Solon 1926 4 Compagnie Internationale De Navigation Aérienne. Fin 1920, ce sont 12 compagnies françaises qui rivalisent difficilement. Alors des regroupements commencent à se faire spontanément, les plus solides rachetant les plus fragiles. Et c’est ainsi que la compagnie Air Union va naître en 1923 du regroupement de la CGT, de la CMA et de la CGEA, puis de l’Aéronavale (ex SMTA de Lioré) en 1925. Elle sera dirigée par Louis Breguet, mais connaît dans son actionnariat Blériot, Renault, Lioré, Morane et Saulnier. Puis en 1930 est fondée Air Orient, qui regroupe les Messageries Trans Aérienne crées en 1923 et Air Asie, crée en 1926. A. Solon 1930 E. Maurus 1932 En 1930, le réseau français (plus de 40.000 km pour 14 E. Maurus 1931 lignes, le troisième derrière les USA et l’Allemagne) est encore tenu par cinq grandes entreprises : Air Union, Air Orient, la CIDNA, la SGTA (Sté Générale de Transport Aérien), nouveau nom des lignes Farman, et la Compagnie Générale Aéropostale fondée par Latécoère mais rachetée par le banquier Bouilloux-Lafont en 1927. Mais celle-ci, la plus importante, qui exploite 131 appareils sur des destinations comme le Sénégal, l’Argentine et le Chili, confiés aux mains de pilotes tels Mermoz, Guillaumet ou St-Exupéry, est mise en liquidation judiciaire en 1931. Or, elle n’est pas la seule à être en difficulté. Si le marché du transport aérien a explosé au tout début des années 20, il stagne depuis, alors que le développement de nouvelles lignes, la création des infrastructures correspondantes, coûtent très cher. Les compagnies ont besoin de renouveler leurs flottes pour offrir de plus en plus de confort, de régularité et de vitesse (les premiers avions étaient le plus souvent d’anciens bombardiers reconvertis) à des clients exigeants : le voyage aérien n’est accessible qu’aux plus fortunés (un Paris Londres en seconde classe coûte 450 F, soit l’équivalent de 25. 000 de nos euros selon l’INSEE) ! P. Colin 1932 L’État, qui a compris l’importance de ce marché pour l’économie nationale, soutient massivement le secteur à grands renforts de primes et de subventions. C’est lui qui assure l’essentiel des investissements au sol (pistes, hangars, phares, radio,…). Mais en cette période de fin de crise, la situation est difficilement tenable. Tous les autres grands pays se sont dotés d’une grande compagnie nationale. Il est temps pour la France d’en faire autant. Breguet 28 T sur la ligne Paris Londres à la fin des années 20 J. des Gachons 1932 Ce LéO 21 bimoteur est équipé en avion bar sur la ligne Paris Londres d’Air-Union en 1932 5 En 1933 donc, le Ministre de l’Air Pierre Cot, du gouvernement Daladier, fait voter au parlement une loi de fusion des quatre premières compagnies (l’Aéropostale étant toujours en dépôt de bilan). Celle-ci intervient le 19 mai, portant création de la SCELA, Société Centrale pour l’Exploitation des Lignes Aériennes, qui rachète le 31 mai les actifs de l’Aéropostale. La fusion est annoncée par Louis Allègre (d’Air Orient) lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il sollicite les journalistes présents pour trouver à la compagnie un nom « qui soit de consonance internationale et puisse être compris par tout le monde » ; le journaliste Georges Raffalovitch, doyen de la presse aéronautique, propose d’appeler la nouvelle compagnie « Air France ». J. Dransy 1933 On lui cherche également un emblème. En 1930, Maurice Noguès, fondateur d’Air Union Lignes d’Orient, avait demandé à ses collaborateurs de plancher sur un insigne pour Air Orient. Le dessin retenu, proposé par l’architecte Marrast, était composé de l’avant d’un cheval ailé évoquant la puissance et le vol et d’une queue de poisson évoquant à la fois le milieu marin (la ligne était alors assurée en hydravions) et le Dragon d’Annam avec son extrémité fourchue. C’est l’affichiste Couallier, chef de publicité de la compagnie qui l’avait mis en forme de façon à en faire un symbole rond et stylisé, et il avait été déposé officiellement en 1932. Loic Costa de Beauregard, d’Air Orient, montre son insigne qui est accepté à l’unanimité. Les deux lettres A O (Air Orient) sont d’abord remplacées par A F pour Air France, avant de disparaître très rapidement. Surnommé l’hippocampe ailé, il devient très vite pour le personnel « la crevette ». Inconnu 1936 R. de Valerio 1937 A. Solon 1933 R. de Valerio 1935 Les statuts sont déposés au Tribunal de Commerce le 30 août 1933. Société d’économie mixte, son capital est détenu L. Blot 1937 à 25% par l’État. Elle est officiellement inaugurée le 07 octobre 1933 lors d’une cérémonie au Bourget, en présence de son Président, Ernest Roume, ancien président d’Air Orient et ancien Gouverneur de l’Indochine et de l’Afrique Occidentale Française. Il s’est entouré de nombreux cadres d’Air Orient, comme Louis Allègre, directeur, ou Maurice Noguès, qui devient chef pilote, secondé par Jean Mermoz. 6 La nouvelle compagnie hérite d’une flotte hétéroclite composée de 259 appareils de 31 types différents qu’il va falloir moderniser et rationaliser. Par contre, son réseau s’étend, outre les lignes européennes en général et la ligne Paris Londres en particulier (desservie quatre fois par jour !), jusqu’à l’Amérique du Sud, l’Afrique de l’Ouest, tout le bassin méditerranéen et l’Extrême-Orient. Si Lindbergh a bien vaincu l’Atlantique depuis 1927, il n’y a toujours pas de lignes régulières vers les USA (il faudra encore attendre jusqu’en 1939) ! N. Gérale, 1939 Admirer l’échelle progressive jusqu’à Hong-Kong, qui réduit l’Inde à la taille de la France ! Les nouveaux avions s’appelleront Potez 62, Bloch 220, Breguet Wibault 282 et Dewoitine 338, ce dernier capable d’emporter 22 passagers à 250 km/h et sur 2.000 km. Désormais, ils proposeront aux passagers plus de confort et des services supplémentaires (chauffage ou ventilateurs selon les saisons, filets à bagages, barman,…). E. Maurus 1948 Le D 338 offrait un nouveau confort A. Roquin 1935 Inconnu En 1938, Air France transporte 104.424 passagers, 1.368 tonnes de fret et 882 tonnes de courrier (environ le double des chiffres de 1933). Entre-temps, de nouvelles compagnies avaient vu le jour. Air Bleu, compagnie postale, créée par Beppo de Massimi, Renault, Caudron, Hachette et les Chargeurs Réunis desservait une quinzaine de grandes villes françaises où le courrier pouvait être distribué dans les 24 heures. L’Aéromaritime, filiale des Chargeurs réunis, prolonge les lignes d’Air France du Sénégal au Congo, quand Air Afrique, nationale, dessert nos colonies dans l’intérieur des terres. A. Brenet Mais cette expansion s’arrête avec la seconde guerre mondiale. 7 Inconnu A partir de 1941, le Général de Gaulle avait confié à Lionel de Marmier la création des Lignes Aériennes Militaires qui, depuis Alger, permettent de relier tous les territoires de la France libre. Après la victoire, elles deviennent le Réseau des Lignes Aériennes Françaises, en charge de la gestion des transports aériens français. Le 26 juin 1945, il nationalise la compagnie Air France et lui transfère cette gestion le 2 janvier 1946. Cette même année, la France adhère à la toute nouvelle O.A.C.I. . 1946 est aussi l’année de la première liaison Paris NewYork : le 23 juin, le Douglas DC 4 « Ciel Ile de France » traverse l’Atlantique en vingt quatre heures, dont vingt heures de vol, avec deux escales, en Irlande et à Terre Neuve. Pour assister ses 40 passagers, il y a maintenant à bord des hôtesses de l’air ! V. Guerra 1948 B. Villemot 1948 Le DC 4, version civile du C 54, vole à 365 km/h Mais dès l’année suivante, il sera remplacé par le Lockheed Constellation, qui ramènera, en beauté, la durée de la traversée à quinze heures, avec une seule escale à l’aller et parfois sans escale au retour. La robe d’été, portée par Odile Keller. L’uniforme des premières hôtesses d’Air France (ici Madeleine Thilphouse) était déjà signé d’une maison de haute couture parisienne, celle de Georgette Renal. Rapidement, ils seront confiés à Christian Dior. (Voir dans Aérocic n°39 Pressurisé, le Constellation porte la vitesse de croisière à l’histoire des hôtesses) 480 km/h Paradoxalement, l’État intègre dans la compagnie, transformée à nouveau en Société d’économie mixte, sa filiale Air France Transatlantique et Air Bleu, mais autorise Inconnu 1949 la création de deux nouvelles compagnies la TAI (Transports Aériens Intercontinentaux) en 1946 et la future UAT (Union Aéromaritime de Transport) en 1949. 8 M. Ponty 1949 Avec 160.000 km, le réseau d’Air France est alors le plus grand du monde. En trois ans, son effectif va doubler pour atteindre 13.725 agents à fin 1948. A partir de 1949, on sert à bord des plats chauds, des repas gastronomiques, du champagne et le luxe et la qualité du service à bord font la réputation de la compagnie. Le développement constant du réseau et du trafic l’oblige à quitter le Bourget pour l’aéroport d’Orly en 1952. La société Aéroports de Paris, créée en 1945, gérait déjà cette plateforme, essentiellement militaire depuis la première guerre mondiale, depuis son abandon par les Américains en 1946. Une première aérogare y avait été construite en 1948 et c’est là qu’avait repris le Salon de l’Aéronautique en mai 1949 (au lieu de la fin d’année 1948, pour permettre l’organisation de démonstrations aériennes). Cette année-là, le trafic total des deux aéroports représente environ 2 millions de passagers. A. Dehedin 1950 En 1954, un groupe composé de banquiers privés, d’Air France et de la SNCF créée Air Inter pour "promouvoir un réseau cohérent de liaisons aériennes métropolitaines". Ses vols démarreront réellement en 1960. R. Manset 1952 En 1957 commencent les travaux de construction de l’aérogare Orly Sud. Terminée trois ans plus tard, elle est inaugurée le 24 février 1961 par le Général de Gaulle. Ce nouveau bâtiment avait été rendu indispensable par l’augmentation du trafic, mais aussi et surtout pour adapter l’ensemble des installations à la révolution de l’arrivée des jets. En effet, les constructeurs ont étudié dès 1949 la construction de ces appareils qui devaient surclasser les multi moteurs à hélice. Et après un premier essai infructueux en 1953/54 avec le De Havilland Comet, c’est presqu’en même temps qu’arrivent sur le marché les Douglas DC-8, Boeing 707 et Sud Aviation Caravelle, ces deux derniers étant commandés dès 1956 par Air France. Ils entrent en service en 1959 et 1960, et Air France se vante alors d’exploiter "les deux meilleurs jets sur le plus grand réseau du monde" (350 000 km). Nathan Garamond 1960 9 Jean Colin 1959 La révolution est sociétale. Si le billet d’avion, bien que démocratisé, reste inaccessible au plus grand nombre, toute la population se passionne pour l’arrivée de cette nouvelle technologie dans la vie de tous les jours ; à défaut de monter dedans, chacun a au moins le plaisir de les voir et de les entendre de plus en plus souvent dans le ciel. Orly sud, dont les terrasses et les magasins sont ouverts au public, accueille en 1963 plus de 3 millions de visiteurs (non passagers), plus que la Tour Eiffel ! Bécaud chante « Dimanche à Orly » et moi, j’attrape le virus … En 1961, la nouvelle compagnie Air Afrique (fondée par 11 états africains) reprend les lignes intérieures africaines d’Air France et U.A.T., puis en 1963, U.A.T. fusionne avec T.A.I. pour former U.T.A. qui se voit affecter les lignes desservant l’Afrique de l’Ouest, le Pacifique et la côte ouest des USA. 1966 voit le retrait des derniers longs courriers à hélices. La flotte se modernise régulièrement pour faire face à une concurrence internationale toujours redoutable. Les Boeing 747 « Jumbo Jet » arrivent en 1970, pouvant transporter 450 passagers, on inaugure en 1971 une aérogare supplémentaire, Orly Ouest, et l’Airbus A 300 (comme 300 passagers) vient compléter la flotte de gros porteurs en1974. Mathieu 1968 Pour faire face à la crise pétrolière de 1973, Air France développe son offre de transport de fret avec en particulier les 747 Super Pélican, et développe une nouvelle politique tarifaire pour « démocratiser » l’avion. Publicis 1980 Mais le trafic aérien continue à exploser, et Roissy Charles de Gaulle est mis en service en 1974, année où pour la première fois, Air France confie les commandes d’un de ses avions à une femme, Danielle Décuré. R. Savignac 1970 C’est sur les pistes de CDG que le 21 janvier 1976 le Concorde décolle pour ses premiers vols commerciaux. Avec British Airways, Air France révolutionne alors vraiment le transport aérien. Premier et seul avion de ligne supersonique (si l’on excepte le Tupolev qui vola moins de trois ans) mais volant à plus de Mach 2, il emporte 100 passagers vers Rio de Janeiro. Puis fin 1977, il peut enfin rallier New-York en 3h26’. Il portera les couleurs de la compagnie française pendant 27 Danielle Décuré, commandant de bord Air France en 1974, a ans. raconté son histoire dans un livre Concorde et Roissy 1 Chaque passager de Concorde se voit remettre un certificat attestant du passage du mur du son Air France déménage en 1982 dans la nouvelle aérogare Roissy 2, et développe de nouvelles classes, « Affaires » et « Air France Le Club », pour ses clients professionnels. 10 R. Bezombes 1981 Au moment de fêter ses 50 ans en 1983, Air France emploie 34.600 personnes, fait voler 99 avions sur un réseau de 634.000 km desservant 150 escales dans 73 pays. C’est la 4ème compagnie aérienne mondiale (la seconde pour le fret), et la 3ème société exportatrice française. Les années qui suivront seront moins « historiques ». Elles vont à nouveau modifier la structure même de la Compagnie Nationale Air France, qui va d’abord devenir le Groupe Air France en 1990 avec Air Inter et UTA. Mais en 1992, Air France absorbe UTA, puis Air Inter en 1997. En 1998 elle devient la Société Air France, ce qui lui permet, l’année suivante, de faire une introduction en bourse particulièrement réussie. 1983 Air France Vacances En 1990 elle invente la « Navette » de Paris vers Nice, 2006 Evasion Marseille, Toulouse et Bordeaux. Elle fait renaître l’Aéropostale en s’associant, en 1991, avec TAT et la Poste, mais la Poste quitte le navire en 2000 et l’Aéropostale disparaitra à nouveau en 2001. Le hub Air France est mis en place en 1996 à Roissy, permettant de connecter ses lignes court, moyen et long courriers et de faciliter les correspondances vers le monde entier. 1997 Gagner le cœur du monde 2008 Logo blanc En 2000, elle s’associe à Delta Airlines, Aeromexico et Korean Air pour fonder l’alliance Skyteam, qui s’ouvrira ensuite à d’autres compagnie pour en compter maintenant 19 (dont l’Aeroflot, Alitalia et trois compagnies chinoises). C’est la troisième alliance après Star Alliance en 1997 et One World en 1999, mais la seconde en part de marché (19% en 2012). Les passagers des quatre compagnies peuvent désormais faire des trajets en correspondance avec un seul enregistrement sur leurs 451 destinations (1000 en 2012, dans 187 pays). En 2004 elle est complètement privatisée (mais l’État conserve quelques parts) et elle fusionne avec la compagnie néerlandaise KLM pour devenir la holding « Air France KLM », laquelle possède deux filiales qui gèrent chacune leur marque et leur réseau. Pendant ce temps, la flotte continue à se moderniser au fil de l’apparition des nouveaux Airbus et Boeing. Et la dernière révolution est l’acquisition des avions géants Airbus A 380 qui rejoignent la compagnie française en 2009. 2011 Demain : le réseau d’Air France en Afrique (suite page 14) 1999 Faire du ciel le plus bel endroit de la terre L’Airbus A380 11 Breguet Deux-Ponts Le premier « gros porteur » d’Air France L’étude par Breguet d’un avion de ligne gros porteur destiné à remplacer le DC4 ne date que de 1946, mais il s’appuie alors sur une étude précédente de 1936 d’un hydravion à deux ponts, le Breguet 730. Le Breguet 761 fait son premier vol en 1949. Sousmotorisé, il ne convainc personne. Breguet construit alors trois nouveaux appareils de présérie baptisés 761 S qui, outre une modification de l’empennage (le premier ne disposait pas de dérive centrale), reçoit surtout des moteurs P&W de 2 100 cv (au lieu des 1 600 des G&R). Ces appareils voleront en Algérie puis à Berlin avant d’être récupérés par l’Armée de l’Air qui les utilisera jusqu’en 1969. Mais ils ne seront pas retenus par Air France. Il peut embarquer 59 passagers à l’étage, et 48 sur le pont inférieur, mais celui-ci est plus souvent utilisé pour le transport de fret. Les quatre grandes portes arrière lui permettent en effet de charger même des véhicules ! Il peut d’ailleurs être utilisé également en tout cargo et emporter alors 14 tonnes de fret. Emmené par un équipage de 5 personnes (pilote, copilote, mécanicien, navigateur et radio), il vole à 380 km/h et a une autonomie de plus de 2 000 km. Breguet 761 S Chargement d’un « Deux-Ponts » Toutefois, l’État la pressant de commander l’appareil pour soutenir l’industrie aéronautique française, elle réclame une nouvelle version plus puissante. Et c’est ainsi qu’en 1953 lui seront livrés les premiers de ses 12 exemplaires du Breguet 763 « Provence ». Celui-ci dispose maintenant de quatre moteurs P&W de 2 400 chevaux et de hublots au niveau bas (il n’y en avait qu’au niveau haut du 761). Air France exploitera ses appareils jusqu’en 1963 (principalement vers l’Algérie et la Corse), quand il devra céder la place aux Caravelles et autres jets. Mais elle sera finalement très satisfaite de son acquisition, car le Breguet 763, que tout le monde appelle désormais le « DeuxPonts », s’est révèlé un avion très polyvalent, fiable, économique et simple à entretenir. 12 Notons en particulier que, en 20 ans d’exploitation (dont 10 pour Air France et un peu plus pour l’A.A.), les vingt 761, 763 et 765 ne feront aucune victime. Ils n’auront à déplorer que cinq atterrissages sur le ventre, les avions pouvant revoler après réparation. Pour autant, lorsque la compagnie cherchera à revendre ses huit appareils toujours en état de vol, elle ne trouvera pas preneur et six d’entre eux iront rejoindre l’Armée de l’Air. Or celle-ci, qui exploitait de façon assez satisfaisante les trois premiers 761 S, avait passé commande de quinze 765 « Sahara », une version militaire disposant de réservoirs en bout d’aile pour une plus grande autonomie (4 000 km) (image ci-dessus). Quatre avaient déjà été livrés, et l’arrivée des 763 d’Air France motivera l’arrêt définitif du programme. Les DeuxPonts serviront entre autre au transport de la bombe atomique française pour les Centre d’Expérimentation Nucléaire d’Algérie et du Pacifique. Caractéristiques des Breguet 763 / 765 Long. 29 m Env. 43 m Haut. 10 m Masse à vide 32 t. Masse max. 48 / 54 t. Moteur 4 x 2 400 cv Vitesse 380 / 400 km/h Vitesse maxi 450 km/h Plafond 6 500 m Autonomie 2 000 / 4 000 km Passagers 107 / 164 pax. Fret de 1 à 14 / 17 t Le 763 de Fontenay-Tressigny A ce jour, il ne reste que trois appareils, dont un 763 transformé en restaurant sur le terrain de l’aérodrome de FontenayTressigny (77), un 765 sur la base d’Evreux et un autre 765 en cours de restauration à Toulouse. Et je vous invite fortement à lire le document ci-dessous qui raconte comment l’association des Ailes Anciennes de Toulouse a récupéré, démonté et transporté ce dernier depuis la base d’Evreux où il était menacé de destruction. Vraiment passionnant ! http://www.calameo.com/read/00005696120f715bd48ac 13 Aujourd’hui, comme toutes les grandes compagnies aériennes nationales du monde, Air France est fortement impactée par la crise. Elle est concurrencée sur le marché court courrier par le TGV, sur le moyen courrier par les compagnies low-cost et sur le long courrier par les compagnies orientales et moyen orientales (Qatar, Emirates, China …) . Pour y faire face elle a lancé le plan Transform 2015, qui prévoit une restructuration, un plan de départs volontaires, le développement de sa filiale low-cost Transavia (filiale partagée avec KLM) et le lancement de son réseau Hop ! regroupant ses filiales régionales (Britair, Regional et Airliner). Dans le même temps, elle est décidée à regagner sa réputation de luxe et de confort sur ses lignes long courrier en améliorant le service au client. Un esprit vendu dans sa dernière campagne, 2013 l’Envol … La suite, vous la lirez dans vos journaux habituels. Air France - KLM en quelques chiffres à fin 2012 Le groupe Air France - KLM dessert 253 destinations (dont 123 en Europe). Il a transporté 77,4 millions de passagers pour 19 milliards d’euros de chiffre d’affaire, et 1,4 millions de tonnes de fret pour 2,8 milliards d’euros. Il emploie 58.485 salariés, dont 19.257 personnels navigants. Il exploite 605 avions, dont 257 pour Air France (10 ans d’âge en moyenne) et 209 pour KLM. La flotte d’Air France est composée de 108 longs courriers (dont 64 Boeing 777 et 8 A 380) et 140 courts et moyens courriers (Airbus A 318, 319, 320 et 321). Air France en couleurs Depuis la « crevette » de 1933, Air France a modifié plusieurs fois l’apparence de sa marque. Notez que depuis 2009, AIRFRANCE s’écrit en un seul mot … ou en deux initiales. Bonus : Les vidéos ci-dessous montrent, sous deux angles différents depuis la tour, l’atterrissage de deux A 380, d’Air France et Lufthansa, à Narita (Japon), pendant le typhon Man-Yi. C’était gonflé d’être là, même avec des avions aussi gros ! Si le français s’en sort bien, l’allemand, trop long, doit remettre les gaz. https://www.youtube.com/watch?v=wEMlodj7IN4 http://www.youtube.com/watch?v=TIMmJsni1ms 14 https://www.youtube.com/watch?v=WT8dIxZ8rrQ Norman Surplus : Rendez-vous en 2014 Enfin quelques nouvelles ! Bien que son blog soit toujours muet, sa page facebook nous renvoie désormais vers un article publié le 11 octobre dans le journal local de Larne, la ville irlandaise où il réside habituellement. Norman y confirme que pour cette année encore, la reprise de son périple n’a pas été possible, mais qu’il ne baisse toujours pas les bras. « Il y a encore quelques options avec la Russie que nous n’avons pas essayées, et sinon il y a la possibilité de convoyer l’autogire par mer directement vers la côte ouest des États-Unis pour éviter complètement la Russie. Malheureusement, cela rendrait le record de premier tour du monde en autogire impossible à réussir, puisqu’une partie du voyage aurait été fait par mer. Mais ça me permettrait de reprendre le voyage au printemps 2014 et au moins de réaliser la seconde moitié du périple jusqu’à chez moi depuis la côte ouest. Je pourrais aussi tenter un record sur la traversée des USA « coast to coast », et surtout, réaliser la première traversée de l’Atlantique en autogire. Eviter la Russie reste pour l’instant mon plan B, et j’espère encore qu’une solution pourra être trouvée. En attendant, je profite du plaisir d’avoir retrouvé ma famille ». Et GYROX, lui, s’apprête à passer un nouvel hiver, seul, au japon … De retour à Larne, Norman (deuxième en partant de la droite) à retrouvé ses collègues de l’équipe de sauvetage en mer. 15 Noël approche … Du nouveau chez « Volez ! », qui diffuse désormais des objets signés Authentics Models! C‘est tout nouveau et c’est magnifique. Notre confrère propose désormais à son catalogne de magnifiques reproductions d’objets aéronautiques de collection signés par cette grande marque néerlandaise. Et puisque Noël approche, nous en avons sélectionné quelques-uns pour vous allécher … (Ci-dessus) Sublime maquette au 1/43° du Douglas DC3 – la bête de somme légendaire des cieux des années 1930-50 – en aluminium réalisée à la main. Plaques métalliques, rivets, hublots, moteurs, hélices, train d’atterrissage, ailerons, etc. : tout y est, magnifiquement détaillé ! Son envergure est de près d’un mètre ! (98 x 65 x 17cm). Sur le socle en alu massif vous pourrez faire apposer une plaque gravée à la demande. 678 € Prix . Frais de port (France métropolitaine) et plaque gravée offerts. Livré sous huitaine (temps de conception de la plaque). Le "Flight Mobile" style années 20. Parfait pour une chambre d'enfants ! Dimensions : 67 x 102 x 20 cm. Magnifique réplique d'hélice en bois de Sopwith Camel, avion de reconnaissance de la Première Guerre mondiale. Dimensions : 186 x 17 x 8 cm Prix 529 Prix 276 Prix 54 Ford Trimoteur € € 16 Dimensions : 66 x 58.5 x 30.5 cm. € Sélection autres marques : Trappe pin-up Mirage III (25 x 15 cm). Une création du jeune Christopher Amen, mécanicien et artiste de talent. Prix 100 € Ceinture d'avion réglable avec boucle et crochet en aluminium, couleur noire mat. Sangle noire, réalisée à partir d'authentiques matériaux de ceintures de sécurité des avions de ligne, 100% polyamide. Largeur : 3,8 cm (standard). Taille réglable du XS au XXL (74 cm à 128 cm de tour de taille). Prix 39 € Retrouvez de nombreuses autres idées, versions, dimensions ou couleurs sur le site de la boutique « Volez ! », où vous trouverez également de nombreuses références de livres aéronautiques. http://www.volez.com/store.html Constellation à l’échelle : 1/200°. Splendide reproduction en métal. Modèle fixé sur socle en métal, réalisée avec un très haut niveau de détails. Pièces mobiles. Maquette livrée avec un socle. Prix 66 € Fabriqué dans le même matériau que celui des sacs contenant les parachutes militaires (100 % nylon waterproof) ce sac à main présente l’avantage d’être très léger tout en étant particulièrement robuste. Dimension : 45 cm environ. Prix 29,90 € Montre Private Pilot Watch (PPW, marque suisse) Série spéciale Romain Hugault. Boîtier acier 42 mm de diamètre. Etanche à 5 ATM (50 mètres). Glace minérale, fond acier avec glace de fond sérigraphiée. Bracelet cuir véritable. Prix 195 € Ce joli coffret Aeropass 100 (format : 18 x 13 x 1,4 cm) de www.baptemedelair.fr contient un chèque cadeau nominatif de 100 euros, valable un an sur l’ensemble du catalogue du site internet (sélection de 444 offres et options et 14 disciplines aériennes (avion, hélicoptère, ULM, montgolfière, para, planeur, parapente, delta, hydravion, simulateur…) réparties sur toute la France). Existe en version 50 ou 150 euros. Dirigé avec efficacité, rigueur et exigence par un des pilotes-rédacteurs de Volez !, www.baptemedelair.fr est devenu très rapidement LE spécialiste des vols « découverte » en bon cadeau. Prix 100 € 17 Un nouveau livre recommandé par « Volez ! » : Maurice BON Le pilote oublié du Normandie-Niemen Cet ouvrage a été écrit par un historien connu, Thierry Le Roy, qui s’est passionné pour l’aventure originale de ce jeune pilote breton que ses pairs avaient laissé dans l’oubli et dont le corps, longtemps perdu dans la lointaine Biélorussie, vient seulement d’être retrouvé. Si l’histoire de ce pilote méconnu méritait en effet d’être enfin racontée, le livre est surtout intéressant en ce qu’il nous raconte, avec force détails précis et vérifiés comme savent le faire les historiens, la vie de tous les jours d’un pilote ordinaire comme il y en eut tant. « 13 octobre 1943. Au cours d’une journée particulièrement meurtrière sur le front de l’Est, un Yak-9 du Groupe de chasse Normandie tombe dans la région de Smolensk, en URSS. À son bord : un pilote quimpérois de 23 ans, Maurice Bon, six victoires homologuées. Initié au pilotage par l’Aviation populaire, Maurice Bon s’engage dans l’armée de l’Air peu avant la Seconde Guerre mondiale. Après l’armistice de 1940, il participe au mouvement Jeunesse et Montagne, puis rejoint Madagascar en 1942. Il y est le témoin et l’acteur d’un épisode mal connu du conflit, l’affrontement entre l’armée de l’Air de l’armistice et les forces britanniques de l’opération Ironclad, qui prennent le contrôle de l’île en novembre 1942. Tout juste après la fin des combats, Maurice Bon rejoint les Forces Aériennes Françaises Libres et, au terme d’un voyage par le Caire et Téhéran, le Groupe de chasse GC 3 Normandie en Union Soviétique, où il rencontre son destin. Vous y découvrirez d’abord l’histoire de « l’Aviation Populaire », une invention du gouvernement de 1936 qui a permis à de nombreux jeunes français de passer un brevet de pilote jusqu’alors réservé aux plus fortunés. Et puis ensuite celle d’un pilote militaire lambda. Maurice Bon, s’il mérite le titre d’As pour ses 6 victoires homologuées (en 77 missions de combat), n’est pas un héros. Engagé dans l’armée de l’air en janvier 1939, il souhaite défendre son pays contre l’invasion allemande. Pourtant, le temps d’être formé, la guerre a changé de visage, et c’est contre les avions alliés qu’il fera, sans états d’âme, ses premières armes à Madagascar, avant de rejoindre l’armée de la France libre lorsque l’île sera gagnée par les Anglais. Et s’il choisit de partir pour le front russe et l’escadrille Normandie, c’est justement pour ne pas combattre aux côtés de ces anglais qui ont abattus plusieurs de ses amis. La guerre, c’est beaucoup plus compliqué qu’au cinéma ! Après des décennies d’incertitude, une tombe portant son nom a été découverte en 2012 dans un cimetière militaire à Stefanovo, en Biélorussie. Grâce à sa connaissance de la société bretonne de l’époque, de ses acteurs et de ses réseaux, à un travail de recherche de plusieurs années et à sa propre expérience aéronautique, Thierry Le Roy a reconstitué avec justesse, rigueur et clarté le parcours étonnant de ce jeune combattant. Au travers de nombreux documents d’archives publiques et familiales et d’une iconographie en grande partie inédite, mémoire intime et collective se mêlent dans un récit toujours captivant.» On apprend encore dans ce livre qu’en Russie les pilotes ne vivaient pas mieux que les fantassins dans les tranchées, qu’ils passaient parfois plus de temps dans la boue qu’en vol, attendant longtemps un ordre de décoller qui ne venait pas, alors qu’à d’autres moments les missions s’enchaînaient les unes après les autres jusqu’à l’épuisement, lequel augmentait les risques en combat, comme ce fût sans doute le cas pour Bon. Préface de Gérard Feldzer. On comprend enfin la douleur des familles des pilotes disparus, et les efforts et difficultés rencontrés par l’Armée et les familles pour identifier et rapatrier les sépultures des combattants morts très loin de leur pays. Prix 18,50 €. A commander sur le site de « Volez ! » en cliquant sur le lien ci-dessous : http://www.volez.com/pro d-28-2528maurice_bon_le_pilote.ht ml Un livre qui soulève de nombreux coins du voile qui recouvre cette histoire que l’on croit, à tort, bien connaître. Illustré de nombreuses photos et de dessins d’avions signés Romain Hugault. 18 Air France : la légende en légendes Alors que j’arrivais à la fin de mon article sur les 80 ans d’Air France, j’apprenais par Dominique Méglioli (le sympathique patron du magazine « Volez ! ») la sortie d’un magnifique ouvrage publié aux éditions du Cherche Midi, qu’il voulait bien me confier pour examen. Calendrier Ryanair 2014 Comme chaque année à cette période, la compagnie Ryanair vient de dévoiler le calendrier 2014 de ses hôtesses. Et comme chaque année, il sera vendu 10 euros à bord de ses avions (et sur http://www.ryanaircalendars.com/order/) au profit d’une œuvre caritative. Cette année, c’est à l’association « Teenage Cancer Trust » que seront reversés les plus de 100.000 euros que la compagnie irlandaise espère récolter. Et c’est sur une plage de Crète que ces demoiselles sont allées se faire photographier en maillot de bain pour notre plus grand plaisir. Et en effet, ce livre développe magnifiquement ce que je vous ai résumé en 192 pages et plus de 400 photos, grand format et de très belle qualité. Des photos souvent inédites, présentées en grands chapitres thématiques, dont les légendes, très développées, racontent aussi bien l’histoire que la technique ou les anecdotes de notre compagnie nationale. Un ouvrage vraiment très agréable à manipuler et très instructif à consulter. Il se dévore par petites touches au gré de vos envies. Vraiment une excellente idée de cadeau, à offrir ou à se faire offrir pour noël ! Agata en janvier… Le livre est disponible sur le site de « Volez ! », au prix de 30, 40 € (au lieu de 32€), en cliquant sur le lien ci-dessous. http://www.volez.com/prod-0-2535air_france_la_legende.html 19 Estefania en juillet … Faux ! Lorsque j’ai trouvé sur internet la photo ci-dessus, je me suis bien sûr posé beaucoup de questions. Qu’est-ce qui, à l’atterrissage (ou au décollage), pouvait avoir provoqué cette désintégration du fuselage ? Une faiblesse de la structure et un touché trop brutal ? Le dos de l’appareil aurait du s’être notoirement plié. Une explosion terroriste ? Elles sont plus généralement déclenchées en altitude, et elle aurait fait beaucoup de bruit (médiatique). Bien sûr, j’ai imaginé une photo truquée. Mais le réalisme de l’image paraissait trop beau … Alors j’ai enquêté… et j’ai trouvé. Ou plutôt, j’ai cherché et j’ai trouvé le résultat de l’enquête faite par le site http://www.aerospaceweb.org/ à la même question posée par certains de leurs lecteurs. La vérité est qu’il s’agit bien d’un faux, mais utilisant en superposition une partie de l’image d’un autre 747 qui avait réellement explosé, mais pas à l’atterrissage. L’avion que vous pouvez voir sur la bande photo ci-dessous est un ancien avion d’Air France récupéré par le British Defence Evaluation and Research Agency (BDERA) après l’attentat de Lockerbie afin de mieux évaluer les risques et conséquences de ce genre d’explosions en vol et d’évaluer le type de protections des passagers qui pourraient être utilisées. L’avion a été pressurisé puis on y a déclenché quatre explosions, le tout sous l’œil attentif d’appareils photos et de caméras. On voit clairement que c’est la troisième image de l’extrait ci-dessous qui a été surimprimé, très joliment d’ailleurs, sur celle de ce 747 canadien. Du beau travail, qui a quand même dû demander pas mal de temps et de talent à quelqu’un dont la santé mentale mériterait aussi d’être évaluée… 20 Vrai ! Même si les images proviennent d’un simulateur… Cette séquence photo, qui m’a été envoyée par Claude Parotte, retrace un accident authentique, arrivé le 2 novembre 2007 à un McDonnell Douglas F-15 C Eagle, l’un des fleurons de l’USAF, estimé à 42 millions de dollars. L’avion, piloté par le Major Stephen Stilwell, avait décollé vingt minutes plus tôt d’un aérodrome proche de St-Louis (Missouri). Il volait à 18.000 pieds quand il fût brusquement secoué de violentes secousses et presque aussitôt, son cockpit de sépara du reste de l’avion dans un grand fracas. Bien qu’il eût le bras et l’épaule gauche cassé dans l’évènement, il réussit à déclencher son siège éjectable. La cause de l’incident fut attribuée à la rupture du longeron supérieur droit, suite à une fissure qui n’avait pas été détectée. Après cet incident, l’ensemble des F-15 a été cloué au sol plusieurs semaines, le temps de les contrôler un par un. 163 appareils présentaient également des faiblesses similaires. Mais ils reprirent rapidement leur service … et sont toujours en activité. Le F-15 est un avion conçu au début des années 70, et la version C vole depuis 1976. Le F-22 étant en retard, il est prévu qu’ils continuent à voler jusqu’en 2030. Certains pilotes vivent des moments exceptionnels ! 21 Le jeu des 7 erreurs Sept différences se sont glissées entre les deux versions de cette photo de l’Antonov An-225 « Mriya ». A vous de les découvrir ! 22 La photo du mois Le terrain ci-dessous n’a rien d’un aérodrome. Il est pourtant à ranger dans les haut-lieux de l’aviation, car c’est là qu’eut lieu un des évènements de l’Histoire des aéroplanes, à une date marquée par le chiffre 08. Paradoxalement, le nom de ce champ de courses a été rendu célèbre par un tronçon d’un autre lieu de compétition voisin, où des chevaux s’affrontent en bien plus grand nombre pendant toute une journée. Quel est ce lieu, et que s’y est-il passé ? Exceptionnellement, du fait de la nouvelle irrégularité de parution du journal, les bonnes réponses sont données dans le même numéro. Vous n’êtes donc pas tenus de me les envoyer par mail. Que ça ne vous empêche pas de m’écrire pour me faire part de vos commentaires … Kézakaéro Devinette Quelle est, plus que la portière d’accès au cockpit ressemblant à celle d’une voiture, la principale originalité du Bell P 39 Airacobra (chasseur américain de la seconde guerre mondiale) ? Quel est ce câble qui traîne un cône fluo derrière la dérive de cet A 350 ? (Solutions en dernière page) 23 Les Solutions La photo mystère : L’hippodrome des Hunaudières, au Mans (72), vit les premiers vols en France de Wilbur Wright et de son Flyer le 08.08.08.. Tout près, les bolides des 24 heures du Mans poussent leur vitesse au maximum dans la ligne droite des Hunaudières. Une photo signée Benoît Marembert sur www.survoldefrance.fr . Jeu des sept erreurs : 1/ Sur le Mriya, l’immatriculation fuselage a disparu et 2/ la première roue du train a retrouvé un « enjoliveur ». 3/ La baraque antenne visible sous la dérive a disparu, 4/ ainsi que le photographe à droite devant la barrière, 5/ le mât d’accrochage externe sous l’aile gauche du chasseur de droite et 6/ le panneau d’affichage devant le chasseur de gauche. Enfin, 7/ le piéton en marche a reculé devant le chasseur bleu. Kézakaéro : Sur les avions d’essai, ce câble qui, en vol, est déroulé d’une cinquantaine de mètres, permet de mesurer la pression statique loin des perturbations dues à l’appareil. Les mesures sont comparées avec celles des prises de pression statique classiques de l’appareil. Les différences seront entrées dans les calculateurs de bord des avions définitifs afin de corriger les mesures faites en vol, qui servent, rappelons-le, à calculer les vitesse et altitude de l’avion. Devinette : Pour laisser la place, dans le nez, à un gros canon de 37mm tirant au travers du réducteur et à la jambe avant d’un train tricycle novateur pour l’époque, le moteur avait été installé derrière le cockpit, au milieu du fuselage. Un long arbre de transmission passait entre les jambes du pilote. Ce moteur étant mal adapté aux hautes altitudes, c’est en appui feu qu’il pût surtout briller, en particulier entre les mains des pilotes soviétiques. Atterrissage (ou décollage ?) parfaitement dans l’axe. Photo signée Nicolas Thiebauld (http://www.flickr.com/photos/nuts9000/ ) N’hésitez pas à nous faire parvenir, vous aussi, vos photos aéronautiques les plus originales. 24