Un centre équestre peut-il être déclaré responsable de la chute d`un
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Un centre équestre peut-il être déclaré responsable de la chute d`un
U JT\ LJ1 \J\J ACTUALITÉS £J 15 Patrick Bayeux • [email protected] Un centre équestre peut-il être déclaré responsable de la chute d'un élève lors d'une promenade sans manquement à son obligation de prudence et de diligence ? NON. Une enfant de sept ans chute à deux reprises lors d'une promenade en poney organisée par une association de sport équestre et se blesse sérieusement. Son père recherche la responsabilité de l'association et la garantie de l'assureur de celle-ci. Le tribunal de grande instance le déboute de ses demandes, retenant que le centre équestre n'était « en"principetenu que d'une obligation de moyens en ce qu'il concernait la sécurité de ses membres ou des personnes qui lui étaient confiées » (Cass. l civ., 29 juin 1994, n° 92-16442). Il ne peut être déclaré responsable de la chute d'un participant à une promenade que s'il a manqué à son obligation de diligence et de prudence. Ce jugement est confirmé par l a cour d'appel de Nancy. Pour les juges d'appel, si le père avance notamment que le centre équestre a fourni u n poney nerveux et agité à sa fille, jeune et inexpérimentée, il ne démontre pas l'existence d'un comportement fautif de la part du centre équestre. r e A u terme de ces jugements, i l incombe donc à l'appelant d'établir l'existence d'une faute caractérisée du club et non à ce dernier d'apporter la preuve d'une cause d'exonération de responsabilité. Comme l'avaient déjà relevé les premiers juges, l a réaction de l'animal, effrayé par le passage bruyant d'un véhicule, était imprévisible. Le fait d'emprunter une route d'accès à la forêt traversant le village ne constitue pas une faute de l'association et le passage d'un véhicule automobile ne suffit pas à établir que l'itinéraire choisi était dangereux. L'obligation à laquelle est tenu le centre équestre n'est qu'une obligation de moyens : le père de la victime n'a pas établi de faute d'imprudence ou de négligence caractérisée à l'égard du centre face à la réaction imprévisible d'un poney, tenu durant la promenade par u n encadrant adulte expérimenté. U n centre équestre ne peut donc être déclaré responsable de la chute d'un élève lors d'une promenade qu'en cas de manquement à son obligation de prudence et de diligence. Philomène Juillet, Dictionnaire permanent Droit du sport Les participants à une manifestation sportive peuvent-ils être tenus responsables des dommages causés à un tiers du fait des choses ? NON. Selon l a loi n° 2012-348 d u 12 mars 2012, les pratiquants ne peuvent être tenus pour responsables des dommages matériels causés à un autre pratiquant par le fait d'une chose qu'ils ont sous leur garde, au sens du premier alinéa de l'article 1384 du Code civil, à l'oc- casion de l'exercice d'une pratique sportive au cours d'une manifestation sportive ou d'un entraînement. La loi pénalise également le délit de revente illicite de billets sans l'accord de l'organisateur de la manifestation. L'amende est de 15 000 euros et de 30 000 euros en cas de récidive. L'accueil d'une étape du Tour de France peut-il être considéré comme une mission d'intérêt général ? OUI. Telle a été la décision du tribunal administratif de Besançon au sujet d'une affaire opposant une association au conseil général de la HauteSaône au sujet de travaux réalisés pour l'accueil d'une étape du Tour de France. Selon le tribunal, « si l'association requérante soutient que le Tour de France constitue une entreprise commerciale à but lucratif gérée par une société commerciale, excluant que des travaux pris en charge par une personne publique soient réalisés afin de permettre le déroulement d'une étape, la décision par une personne publique de prendre à sa charge certains éléments, tels que les trauaux ou le service d'ordre ou de secours, permettant le déroulement d'une manifestation sportiue ou culturelle publique, poursuit en ellemême un but d'intérêt général ». TA de Besançon, n° 1101602, audience du 16 février 2012, lecture du 8 mars 2012. AVRIL 2012 N°138