La Gazette du Gosier n°1

Transcription

La Gazette du Gosier n°1
La Gazette du Gosier
42, impasse Fond Banane - 97190 Le Gosier
N°1 — Septembre 2011
Le mot de l’éditrice
Chers amis,
Nous ne sommes pas morts. Au contraire, nous nous portons très bien. Voilà où nous
sommes:
Plutôt joli, non ? Dans le jardin (très sauvage), on trouve des bananiers, des arbres à
pain, un cerisier, un manguier, un oranger, un flamboyant, des palmiers et parfois un
chat qui dort... A l’intérieur, deux pièces confortables prêtes à vous accueillir ! En
attendant, vous pouvez écrire au 42, impasse Fond Banane, 97190 Le Gosier.
La devinette de la Gazette
Où se cache la grenouille ?
Des bananes séchées pour le premier qui trouve !
(rassurez-vous tout de même, ce n’est pas notre lavabo)
Au cœur de l’action
L’avion a attéri sans encombre, et nous voici plongés dans les Antilles, après un
départ d’autant plus triste que Mouchette avait fugué la veille (nous sommes donc sans
nouvelle de l’adorable petite bête). La bouffée de chaleur dont on nous avait parlé, en
sortant de l’aéroport, est véridique ! Pour ma part, je ne sais pas ce qui m’a le plus
coupé le souffle : l’atmosphère ou le paysage, les palmiers, la végétation tropicale, tout
est très vert. Le dépaysement est immédiat !
Une amie est venue nous chercher en voiture, et sur la route, l’exotisme continue : des
collines verdoyantes, des cocotiers, et surtout, des vaches qui paissent au bord de la 4voies, comme si de rien n’était. En fait, on croise énormément de vaches ; beaucoup de
Guadeloupéens semblent avoir une vache sur leur terrain (on n’ose pas dire jardin),
qu’on entend meugler le matin tôt. Evidemment, ça me ravit. Thomas n’est pas encore
prêt à assumer une vache comme animal de compagnie (comment le prendrait
Mouchette ?), mais j’essaye de le convaincre qu’elle tiendrait presque dans notre
appartement.
Appartement, eh oui, voilà qui devient intéressant pour vous : où allez-vous dormir
lorsque vous viendrez nous rendre visite (on y compte bien) ? Nous avons fait
l’acquisition d’un bungalow sur la plage de Saint-Anne, sans électricité, certes, mais avec
des toilettes (un trou dans le sable un peu plus loin), et avec vue sur la mer (même
depuis les WC) ! Trêve de plaisanterie, nous venons de signer un bail pour un petit
deux-pièces climatisé (indispensable pour bien dormir !) avec des propriétaires
adorables, une voisine charmante, et une immense terrasse qui donne sur des étendues de
forêt tropicale avec une ouverture sur la mer ; ce havre de paix se trouve au Gosier, sur
la côte, pas trop loin de mon travail (je vous rappelle : INSEE, Pointe-à-Pitre).
C’est d’ailleurs depuis mon bureau que je rédige cette chronique. Je n’ai pas encore
bien compris en quoi consistait mon travail ; pour l’instant, je me sens comme Barney
dans la série « How I met your mother » pour ceux qui auraient regardé… Mon rôle
consiste à occuper un bureau au 4ème étage, et à faire semblant de travailler avec des
tonnes de documents périmés abandonnés sur les étagères. Par acquis de conscience, je
me suis attaquée au rangement des armoires, tiroirs, etc. à la façon de Gaston Lagaffe
fouillant dans les archives de Spirou, la lampe frontale en moins.
-- une collègue guadeloupéenne vient de m’apporter un fruit de la passion qu’on
appelle ici maracuja ! ce qui me permet une parenthèse sur mes collègues, très
sympathiques, et les Guadeloupéens en général, contrairement à tous les clichés qu’on
peut entendre sur le racisme des
Antillais-Cette situation ne durera pas, je
vous rassure, je ne vais pas
rejoindre le groupe (réduit !) des
fonctionnaires peu travailleurs qui
alimentent la tonne de clichés
qu’on peut entendre sur notre
noble statut. Les choses s’étaient
un peu arrêtées cet été, car la
climatisation était en panne,
rendant difficile le travail sous les
toits, et en ce moment, nous
sommes dans un « vide » entre deux enquêtes. Bref, pour l’instant, je vais au travail sans
trop d’appréhension, d’autant plus que la route est magnifique, et qu’on a bien le temps
d’admirer les paysages, les magasins locaux (les “médecins-auto”), les fous qui font de
l’équilibrisme sur la 4 voies, etc. pendant les embouteillages.
En attendant, je prends mes
marques : j’ai souscrit à un
panier hebdomadaire de fruits
et légumes bio. J’ai encore du mal à retenir tous les noms des fruits et légumes dont
j’ignorais il y a moins d’une semaine. La Gazette du Gosier vous préparera un numéro
spécial sur l’alimentation créole prochainement. Les membres du « panier bio » donnent
toujours des recettes, et des conseils sur la préparation !
J’ai également passé une mini-audition pour rentrer dans une chorale guadeloupéenne,
Da Cantare; la chef de chœur vient d’arriver, c’est une prof de chant du conservatoire
de Paris, qui nous fait faire tous les 15 jours une heure de « culture vocale », pour mieux
chanter, c’est très intéressant. Le répertoire est le même que celui de l’Ensemble Vocal
de Blossac (en ce moment, nous répétons le Salve Regina de Poulenc, et Rosa Mystica
de Britten)… mais l’Ensemble Vocal de Blossac reste évidemment premier dans mon
cœur ! Je ne vous oublie d’ailleurs pas, puisque la chorale où je suis a déjà fait un
échange avec une chorale de Brest, il y a dix ans : une nouvelle coopération
guadeloupéobretonne est possible, si vous êtes tentés…
Le chœur guadeloupéen semble assez ouvert ! Et vous ?
Visitons
(il est conseillé de regarder la carte en parallèle !)
Le week-end de notre arrivée, nous sommes
donc restés du côté de Basse-Terre, non loin
de la Soufrière, volcan encore en activité.
Après une longue nuit, nous avons commencé
à grimper sur le volcan, évoluant dans la
végétation luxuriante, et croisant des sources
d’eau chaude. La couleur orange domine, à
cause du (ou grâce au) soufre, Thomas avait
assorti sa chemise pour l’occasion. Nous
avons également croisé un mignon petit crabe
orange perdu…
Que faisait-il dans la forêt, si loin de la mer ? (celui
qui trouve gagne des mangues séchées).
Puis, nous avons remonté la côte de Basse-Terre, qui
donne sur la mer des Caraïbes, pris la route de la
Traversée, très tourmentée, pour visiter des
appartements vers Petit-Bourg, deux taudis en vérité.
Finalement, avec 45 minutes de retard, nous arrivons
aux alentours du Gosier où nous visitons
l’appartement qui sera le bon ! Nous poursuivons
notre route jusqu’à Saint-Anne, chez Stéphane, notre hôte de couchsurfing, très
accueillant. C’est l’occasion de jouer du ukulele, de la guitare, et même du guitarlele qui
traîne chez lui !
Durant la semaine, nous nous sommes donc installés chez nous, et nous sommes allés
nous baigner sur plusieurs plages, dans des lagons… Nous avons même pu assister à un
superbe coucher de soleil dans l’eau, sur la plage du Gosier, le ciel prenant mille teintes
roses, c’était magnifique ! « Et les photos me direz-vous ? » Vous vous doutez bien que
je ne prends pas mon appareil photo pour aller me baigner, je n’ai donc encore aucune
photo de ces instants paradisiaques. Mais imaginez donc une eau à 30°C, du sable fin,
pas grand monde sur la plage et un coucher de soleil. Ensuite, nous sommes allés à pieds
au petit marché du Gosier manger des accras de morue chauds, et un délicieux sorbet
coco (fait sur place dans une machine ancestrale, avec du citron vert et des épices, à
goûter absolument).
Ce week-end, nous avons fait l’acquisition d’un lot de cannes à pêche (des gens qui
repartaient en métropole), avec lesquelles nous avons bien l’intention de pêcher du
poisson frais à griller sur la terrasse… Nous sommes allés les chercher à Pointe-Noire
(sur la côte ouest de la Basse Terre), et avons décidé d’en profiter pour ne pas nous
baigner mais prendre de belles photos. Résultat : on est parti en vitesse en oubliant
l’appareil photo, et sans les maillots de bain, à notre grand désespoir à la vue des plages
superbes. On a visité le Jardin Botanique de Deshaies (ex-villa de Coluche), magnifique !
Avec des loriquets de toutes les couleurs qui viennent se poser sur vos épaules, toutes
sortes de fleurs bariolées, des cascades, la mer au loin.
C’est sur ce beau tableau que la Gazette se termine pour cette fois. La Gazette du
Gosier est très capricieuse, et a besoin d’être commentée, flattée, pour se poursuivre, et
attend donc un courrier des lecteurs conséquent !