Essentiel Santé Magazine - n°36 - Décembre 2014
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Essentiel Santé Magazine - n°36 - Décembre 2014
essentiel-sante-magazine.fr MAGAZINE Et si c’était un BURN- OUT ? ENTRETIEN AVEC MARISOL TOURAINE MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA SANTÉ ET DES DROITS DES FEMMES Le magazine trimestriel de l’Union Harmonie Mutuelles - n° 36 - Décembre 2014 Pages spéciales Midi-Pyrénées Visitez notre Édito BLOG ! L’ANI DOIT PERMETTRE UNE VRAIE AVANCÉE DE LA SOLIDARITÉ L’ANI* et la généralisation de la complémentaire santé à l’ensemble des entreprises représentent une vraie avancée de la solidarité. Pour les partenaires sociaux comme pour le législateur, il s’agissait de permettre l’accès pour tous nos concitoyens à des soins de qualité. Mais les faits pourraient contredire cette ambition. Aujourd’hui, la tendance est de proposer des garanties de base a minima. Trop faibles, elles rendront nécessaire le développement d’une surcomplémentaire optionnelle. Dès lors, seuls les salariés qui auront les moyens pourront se payer ces surcomplémentaires et avoir accès à des soins de qualité. Là où elles sont déjà mises en place, elles génèrent une progression de 30 % des dépenses de santé ! Si cette pratique se généralise, elle provoquera, mécaniquement, une augmentation des cotisations du régime obligatoire et du régime complémentaire. En clair, les surcomplémentaires pèseront sur les cotisations de ceux qui n’ont pas les moyens de se les offrir ! Un comble. Soyons vigilants : dans la période de crise actuelle, les exonérations en matière fiscale et sociale favorisant les contrats collectifs représentent plus de 4 milliards d’euros. Il serait inconcevable que ces aides de l’État permettent de détricoter la solidarité nationale. Guy Herry Président de l’Union mutualiste Groupe Harmonie Rubriques, infos, newsletter… www.essentiel-sante-magazine.fr PAGES SPÉCIALES De la page 4 à la page 9 : actualités, conseils pratiques et informations santé de votre mutuelle. MA SANTÉ 10 ENTRETIEN AVEC MARISOL TOURAINE La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes évoque le projet de loi de santé. 12 À QUOI SERT UNE MUTUELLE ? Les mutuelles ont d’autres missions que le seul remboursement des soins, notamment celle de garantir à tous l’accès à la santé et au bien-être. 16 18 20 21 ET SI C’ÉTAIT UN BURN-OUT ? 5 QUESTIONS SUR LE VIRUS EBOLA ACTUALITÉS FICHES SANTÉ Un examen : la mammographie. Le parcours de soins coordonnés. * Accord national interprofessionnel. Magazine trimestriel (quatre numéros par an) édité par Harmonie Mutuelles (union livre III du code de la mutualité). Siret : 479834012000 11. 8, bd de Beaumont – CS 11241 – 35012 Rennes Cedex. Directeur de publication : Guy Herry. Directeur communication et presse : Jean-Yves Larour. Rédactrices en chef adjointes : Cécile Fratellini et Angélique Pineau. Pages spéciales : Auvergne, Limousin. Bourgogne. Bretagne. Centre. Grand Est. Harmonie Mutuelle. Midi-Pyrénées. Normandie. Paca, Languedoc-Roussillon. Pays de la Loire. Rhône Alpes. Harmonie Fonction Publique. Tirage : 2 595 500 exemplaires. Le numéro : 0,56 € TTC. L’abonnement : 2,24 €. Publication membre de l’ANPM, du SPS et de la FNPS. Conception-réalisation : . Photos couverture : Max Direction presse/ Oppenheim/Getty Images - Élodie Grégoire. Impression : Presses de Bretagne, 16 rue des Charmilles, 35577 Cesson-Sévigné Cedex. Commission paritaire : 0917 M 08162. ISSN : 1771-2718. Dépôt légal : à parution. 2 NOTRE VIE 23 ACTUALITÉS 24 « LES SENIORS NE SONT PAS UNE CHARGE MAIS UNE CHANCE » Entretien avec Serge Guérin, sociologue. 26 VOUS AVEZ DIT « CONSOMMATION COLLABORATIVE » ? Covoiturage, achats groupés, échange ou location entre particuliers... Ces nouvelles pratiques comptent de plus en plus d’adeptes en France. 30 CAFÉ SUSPENDU : LA DOUBLE DOSE SOLIDAIRE Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 FNFM/NATHANAËL MERGUI FNFM/NATHANAËL MERGUI KERPAPE 100 ANS AU SERVICE DU HANDICAP Situé à Ploemeur, près de Lorient, le centre mutualiste de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Kerpape est géré par la Mutualité Française FinistèreMorbihan. L’établissement de soins de suite et de réadaptation fête cette année ses 100 ans d’existence. Et depuis sa création, il fait tout simplement figure de référence. Car il propose une prise en charge globale du handicap, qu’il soit moteur ou cognitif, en associant à la rééducation et à la réadaptation une démarche de réinsertion sociale, professionnelle et/ou scolaire. Et ce, afin qu’adultes et enfants retrouvent une certaine autonomie. Le centre dispose notamment d’une école intégrée, d’un centre de loisirs, d’une auto-école et propose de nombreuses activités culturelles et sportives. Pour en savoir plus, www.kerpape.mutualite56.fr Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 3 Ma mutuelle MIDI-PYRÉNÉES Mon compte en ligne : un panel de services En tant qu’adhérent, vous pouvez bénéficier gratuitement de nombreux services pour faciliter votre quotidien et gagner du temps dans vos échanges avec votre mutuelle. Simplement en créant votre espace personnalisé en ligne. C onsulter vos remboursements à toute heure, connaître l’agence Harmonie Mutuelle la plus proche de chez vous, tout savoir des garanties de votre contrat... Autant de possibilités offertes en créant votre compte en ligne sur www.harmonie-mutuelle.fr Grâce à votre espace personnalisé, vous avez accès de façon sécurisée à différents services, pratiques et gratuits. S’informer sur vos remboursements Le premier intérêt, c’est de pouvoir suivre au jour le jour vos remboursements de soins. Votre compte vous permet de les COMMENT CRÉER VOTRE COMPTE EN LIGNE ? C’est très simple et l’inscription ne prend que quelques minutes. Une fois sur le site harmonie-mutuelle.fr, cliquez sur « Connexion » (en haut, à droite). Une page apparaît avec plusieurs profils : Particuliers / Professionnels, té. indépendants et TPE / Entreprises / Professionnels et partenaires de ssanté. Choisissez celui qui vous correspond et cliquez sur « S’inscrire ». Vous n’avez plus qu’à remplir le formulaire. Parmi vos informations personnelles (date de naissance, code postal...), votre numéro d’adhérent vous sera demandé. Celui-ci est indiqué sur votre carte mutualiste. Reste ensuite à choisir vos codes d’accès (courriel et mot de passe). Vous recevez enfin un courriel de confirmation pour valider votre inscription. Vous pourrez alors vous connecter à votre compte en ligne, 24 h/24 et 7 j/7. 4 Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 afficher par date et par bénéficiaire. Autre avantage : pouvoir consulter à tout moment le détail de vos garanties pour connaître, par exemple, la prise en charge de tel ou tel acte ou encore les justificatifs à fournir pour être bien remboursé(e). En clair, vous y retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur votre contrat. Connaître tous vos avantages adhérent Dans votre compte en ligne, vous pouvez également vous informer sur tous les services inclus dans votre garantie. Comme par exemple l’assistance en France et à l’étranger ou les conseils d’experts santé par téléphone, l’accompagnement en cas de difficultés (action sociale)... Toutes les coordonnées utiles figurent dans votre espace personnalisé. Vous le savez sans doute déjà, mais votre adhésion vous donne aussi accès aux réseaux d’opticiens et de centres d’audio- 3 500 C’est le nombre moyen d’inscriptions par semaine au service Mon compte en ligne. E+/GETTY IMAGES prothèse Kalivia, pour vous équiper à moindre frais. Grâce à votre compte, vous avez la possibilité de localiser les professionnels agréés près de chez vous. Harmonie Mutuelle s’est par ailleurs fixé pour mission de vous proposer des conseils et des informations santé, pour vous et vos proches. Les actions menées dans ce domaine (rendez-vous de prévention santé, programmes d’accompagnement, lettre d’information...) se trouvent là encore dans votre espace. Contacter votre mutuelle Avec votre compte en ligne, vous pourrez bientôt modifier directement vos informations personnelles (« Votre profil »), par exemple si vous changez d’adresse, de numéro de téléphone... Et ce, afin de prévenir rapidement votre mutuelle, pour qu’il n’y ait pas de retard dans le versement de vos prestations. Ce service sera disponible prochainement. Et si vous avez des questions, vous pouvez d’ores et déjà contacter votre mutuelle, en remplissant le formulaire en ligne. Ce qui vous évite de téléphoner. Et si vous préférez vous déplacer, l’agence la plus proche de votre domicile est tout simplement indiquée sur la page d’accueil de votre espace personnalisé. Angélique Pineau À savoir Si vous recevez vos relevés de santé par courrier, ils ne vous seront plus envoyés tous les mois mais tous les trois mois, à partir de mars 2015. Et ce, par souci d’économie et pour respecter l’environnement. Par contre, si vous avez souscrit aux relevés de santé en ligne, ils continueront à être mis à jour tous les mois, dans votre espace personnalisé sur harmonie-mutuelle.fr VOS RELEVÉS DE SANTÉ EN LIGNE Marre du papier qui s’accumule à la maison ? Vous pouvez décider de ne plus recevoir chez vous vos relevés de santé (décomptes de la mutuelle) mais de les consulter directement dans votre espace personnalisé sur harmonie-mutuelle.fr Ces relevés en ligne ont la même valeur que les relevés papier et vous n’avez plus à les stocker. En prime, vous faites un geste utile pour la planète. Grâce à ce service gratuit, vous retrouvez l’ensemble de vos relevés quand et où vous le souhaitez. Ils sont automatiquement triés et archivés. Pour en bénéficier, il suffit de cocher une case au moment de la création de votre compte. Mais c’est possible aussi plus tard, une fois celui-ci créé, en cliquant simplement sur « S’inscrire » dans la rubrique « Ma mutuelle en ligne / Mes prestations / Mes relevés de santé ». Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 5 Ma mutuelle MIDI-PYRÉNÉES PRÉVOYANCE Des solutions adaptées Face aux aléas de la vie, votre mutuelle met à votre disposition une gamme de garanties adaptées à la situation de chacun. F aire face aux conséquences financières des accidents de la vie, anticiper les dépenses de frais d’obsèques ou bien encore protéger ses proches en cas de décès. Ce sont les objectifs des trois nouvelles garanties proposées par votre mutuelle. Quiem permet de faire face aux conséquences des accidents de la vie privée et professionnelle (chutes, brûlures, agressions, accidents du travail, scolaires ou sportifs...). Accessible sans aucune formalité médicale, le contrat prévoit notamment le versement d’indemnités en cas de handicap ou de blessures entraînant une incapacité permanente d’au moins 10 %, des compensations financières si l’accident a engendré des préjudices... S’ajoutent des prestations d’assistance afin de vous aider à gérer l’urgence dans les moments difficiles : aide-ménagère, prise en charge des enfants... Néobsia est une garantie obsèques. Elle apporte des solutions pour libérer vos proches dans cette période douloureuse. Deux options sont proposées, toujours sans formalité médicale : le versement d’un capital garanti ou le financement et l’organisation des obsèques. Quelle que soit l’option choisie, vous avez accès à l’assistance (accompagnement dans les démarches administratives...). Coverto assure, quant à elle, l’avenir de votre entourage. Cette garantie vous permet, via une simple déclaration de bonne santé, de choisir le montant du capital qui sera versé en cas de décès, en fonction de votre situation familiale et de votre budget. Des prestations d’assistance (soutien psychologique, aide pour les formalités administratives…) sont également prévues. Pour en savoir plus sur ces garanties, contactez un conseiller mutualiste (voir en page 9). Cécile Fratellini POINT DE VUE « Mieux répondre aux besoins des adhérents » « La nouvelle offre concernant les frais d’obsèques permet une prise en charge dès la première année de souscription et une enveloppe financière plus importante (jusqu’à 10 000 euros), pour mieux répondre aux besoins et aux attentes des adhérents. Le produit décès, qui permet de protéger les proches, propose une avance du capital au moment du décès, afin de régler rapidement les premiers frais sans attendre le déblocage des fonds. Quant à Quiem, c’est un nouveau produit vraiment complémentaire pour faire face aux aléas de la vie privée et professionnelle. » Axelle Chambaud, responsable du marché particuliers NOUVELLE GARANTIE DÉPENDANCE EN JANVIER ISTOCK/THINKSTOCK La perte d’autonomie, liée à l’âge, à une maladie ou à un accident, peut empêcher d’accomplir les gestes de la vie quotidienne. Or se faire aider a un coût. C’est pourquoi votre mutuelle propose, à partir du mois de janvier, une nouvelle garantie dépendance : Edéo. Cette offre vous aide à préserver votre autonomie financière en cas de dépendance temporaire, partielle ou totale. De nombreux services d’assistance sont proposés à l’assuré, même si celui-ci est l’aidant d’une personne dépendante (formation au rôle d’aidant, assistance psychologique...). 6 Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 ASSISTANCE L’assistance Harmonie Santé Services vous accompagne au quotidien, en vous apportant aide et conseils. Au 1er janvier 2015, de nouvelles prestations entrent en vigueur. Lors d’une hospitalisation en ambulatoire avec immobilisation de plus de 5 jours, consécutive à une maladie, un accident ou une blessure constatée médicalement, vous bénéficiez des mêmes services d’assistance que pour une hospitalisation de plus de 24 heures. Par ailleurs, en cas d’hospitalisation en France de plus de 5 jours à plus de 50 km, la présence d’un proche à votre chevet ainsi que ses frais de transport et d’hébergement sont pris en charge* (5 nuits maximum). C’est vrai aussi en cas d’hospitalisation à l’étranger d’au moins 10 jours (10 nuits maximum*). Les frais téléphoniques à l’étranger** sont couverts jusqu’à 100 euros. Pour connaître toutes les évolutions 2015, contactez votre mutuelle (voir page 9). Et pour joindre Harmonie Santé Services : 09 69 39 29 13 (7 j/7 et 24 h/24, appel non surtaxé). L’UMT-Mutualité Terres d’Oc est née L’UMT-Mutualité Tarnaise et Mutualité Française Ariège Services ont fusionné pour donner naissance à l’UMT-Mutualité Terres d’Oc. Cette nouvelle union territoriale regroupe 55 services de soins et d’accompagnement mutualistes (centres dentaires, d’optique et d’audition, crèches, services de soins infirmiers à domicile, soins de suite et de réadaptation...) répartis sur le Tarn et l’Ariège et rassemble 870 collaborateurs. CAIAIMAGE/ROBERT DALY * Pour un montant maximum de 75 euros par nuit. ** À destination ou en provenance d’Harmonie Santé Services. TARN-ARIÈGE APHP-PSL-Garo/Phanie Quelles nouveautés en 2015 ? HARMONIE SANTÉ HOSPITALIERS Une nouvelle offre santé Harmonie Mutuelle propose désormais une protection globale dédiée aux agents hospitaliers. Cette garantie prévoit une complémentaire santé, des indemnités journalières en cas de congé maladie, le cautionnement de prêt immobilier ainsi que de nombreux avantages comme l’accès aux réseaux Kalivia Optique et Audio (tarifs négociés...), une assistance 7 j/7 en cas d’hospitalisation, de maladie grave ou de séjour à l’étranger... Pour en savoir plus, contactez votre conseiller mutualiste. SOINS ET SERVICES À DOMICILE : NOUVEAUX LOCAUX À ALBI Le service d’aide à la personne et les services de soins infirmiers albigeois de l’UMT-Mutualité Terres d’Oc ont déménagé au 202 avenue Pélissier. Les nouveaux locaux, aménagés avec des espaces dédiés pour chaque service, permettent un accueil convivial et personnalisé. Vous pouvez vous y rendre pour tous renseignements, conseils et démarches administratives relatifs à ces deux services pour le secteur albigeois. Aide aux travaux ménagers, préparation des repas, assistance aux personnes âgées et handicapées sont proposées ainsi que des soins infirmiers et/ou d’hygiène sur prescription. Pour en savoir plus, contactez l’UMTMutualité Terres d’Oc du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h au 05 63 43 26 26 pour les services d’aide à domicile ou au 05 63 43 26 25 pour les services de soins infirmiers à domicile. Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 7 PRÉVENTION Votre site d’information santé Votre mutuelle a à cœur de vous offrir une information santé de qualité. Elle a récemment revu son site internet dédié à la prévention, en l’enrichissant de nouveaux services. Sur harmonieprevention.fr, vous retrouvez désormais des animations interactives et ludiques, comme le Voyage anatomique (pour mieux comprendre le fonctionnement du corps humain) et la Maison prévention (avec des conseils et des astuces dans chaque pièce). Le site vous propose aussi des dossiers santé et des articles pratiques, avec de nombreux conseils utiles au quotidien. Vous avez même la possibilité de vous abonner à la Lettre d’information prévention ou encore de tchater avec des experts en santé. Et vous pouvez accéder à l’agenda des rendez-vous santé proposés dans votre région (carte de France), et consulter l’actualité des programmes d’accompagnement d’Harmonie Mutuelle. à vos questions de santé Harmonie Mutuelle met à votre disposition un service téléphonique d’écoute et d’orientation pour répondre à vos questions de santé, vous informer ou vous accompagner. Pour en bénéficier, il suffit de composer le 09 69 39 29 13* (appel non surtaxé). Ce service anonyme et gratuit est accessible du lundi au vendredi, de 8 h à 18 h 30 (hors jours fériés). Des experts vous apportent des réponses concrètes et fiables sur votre santé et votre bien-être. Ils vous aident également à mieux comprendre le système de soins, vous guident dans le choix de l’établissement ou de la structure répondant à vos besoins ou vous proposent un accompagnement adapté. * Ce service ne remplace pas une consultation médicale et ne saurait se substituer à votre médecin traitant. Rainer Berg/Westend61/Corbis E+/GETTY IMAGES PRÉVENTION MIDI-PYRÉNÉES Réponses d’experts Ma mutuelle PERTE D’EMPLOI : CONSERVER SA MUTUELLE D’ENTREPRISE Les salariés ayant perdu leur emploi (pour un motif autre que la faute lourde) et bénéficiant de l’assurance chômage peuvent conserver gratuitement la mutuelle de leur entreprise. Ces droits, qui sont passés de 9 mois à un an le 1er juin dernier, sont maintenus pendant la période de chômage et dans la limite de la durée du dernier contrat de travail. À partir du 1er juin 2015, les salariés ayant perdu leur emploi pourront également continuer à bénéficier de leurs garanties prévoyance pendant 12 mois maximum, contre 9 aujourd’hui. 8 Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 POUR CONTACTER VOTRE MUTUELLE PAR COURRIER YOUSSEF LARAYEDH À l’adresse postale qui figure sur votre carte mutualiste. De gauche à droite : Stéphane Junique, président d’Harmonie Services Mutualistes, François Venturini, directeur général d’Harmonie Mutuelle, Dr Emmanuel Barbeau, lauréat de la bourse Alzheimer, Michel Sirven et Dominique Letourneau, respectivement directeur général délégué et président du directoire de la Fondation de l’Avenir. ALZHEIMER Soutenir la recherche Depuis 2010, la Fondation de l’Avenir et Harmonie Mutuelle se sont associées pour faire avancer la recherche médicale sur la maladie d’Alzheimer. La 5e bourse a été remise (notre photo), le 22 septembre dernier, au Dr Emmanuel Barbeau, directeur de recherche au CNRS à Toulouse, pour son projet sur la mise en œuvre d’aides, dès le début de la maladie, pour retarder la perte d’autonomie. « Notre objectif est de mieux comprendre SERVICES DE SOINS MUTUALISTES la maladie d’Alzheimer, son apparition et son évolution afin d’améliorer son diagnostic ainsi que la prise en charge des patients dès les premiers symptômes », explique-t-il. Comme l’an dernier, les deux partenaires se sont encore plus engagés contre la maladie avec une campagne de sensibilisation dans la presse, à la télévision et sur internet, à l’occasion de la Journée mondiale contre la maladie d’Alzheimer. Les services de soins et d’accompagnement mutualistes Découvrez l’offre en Midi-Pyrénées : 쐍 centres médicaux, centres dentaires… 쐍 centres d’audition, centres optiques… 쐍 services pour la petite enfance, services à la personne… Centres dentaires, crèches, établissements pour personnes âgées... Plus de 240 services de soins et d’accompagnement mutualistes de la région seront répertoriés dans le nouveau guide 2015 de la Mutualité Française Midi-Pyrénées. Au format poche, il sera disponible courant janvier dans les agences de votre mutuelle. ÉDITION Un guide pratique 2015 Vous y trouverez toutes les coordonnées des services mutualistes de votre département. Vous pouvez également consulter ce guide sur le site www.masanteen midipyrenees.fr en effectuant une recherche par département ou par service. PAR TÉLÉPHONE (préparez votre numéro d’adhérent) •Vos conseillers : au numéro qui figure sur votre carte mutualiste. •Harmonie Santé Services : 09 69 39 29 13 (prix d’un appel local), 24h/24 et 7j/7, pour l’assistance en France et à l’étranger. •Action Sociale Harmonie Mutuelle : 09 69 39 29 13 (prix d’un appel local), du lundi au vendredi, de 8h à 18h30. VOS CONSEILLERS EN AGENCE Vos conseillers sont à votre disposition pour répondre à vos questions et vous accompagner. SUR INTERNET www.harmonie-mutuelle.fr Les informations de la mutuelle, les coordonnées des agences, l’actualité, les services... et votre espace adhérent. Pour tout changement d’adresse concernant l’envoi du journal, contactez votre mutuelle. POUR CONTACTER VOTRE MAGAZINE 8 boulevard de Beaumont CS 11241 – 35012 Rennes cedex. [email protected] Relais communication des pages spéciales : Virginie Bertrand, Magali Blanchet, Gilles Desbrousses, Nathalie Gaultier, Clément Gilbert, Fanny Guioullier, Cécile Jeanneteau, Jean-Yves Larour, Isabelle Lhomme, Franck Pasteau, Dominique Penet, Josiane Rochoux, Danielle Sécardin et Nathalie Vignier. Membres de la commission éditoriale : Patrick Bour, Florence Condamin, Jacques Dossal, Bruno Duval, Bernard Fourrier, Didier Guerling, Gabriel Guy, Patrick Hugon, Jean-Jacques Kuntzmann, Jean-Yves Larour, Yannick Maréchal, Jean-Jacques Mérour, Florence Morgen, Dominique Penet, Jacques Poisson, François Rosso et Marie-Thérèse Zéli. Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014 9 Ma santé MARISOL TOURAINE : « Réformer profondément notre système de santé » Renforcer la prévention, généraliser le tiers payant, désigner un médecin traitant pour les enfants… sont quelques-unes des mesures phares du projet de loi de santé, présenté en octobre dernier par Marisol Touraine. La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes revient, en détail, sur ces grandes orientations. Pourquoi avoir entrepris de refonder notre système de santé ? Est-ce que cela signifie qu’il ne fonctionne pas bien aujourd’hui ? ÉLODIE GRÉGOIRE Les Français sont attachés à leur système de santé, considéré comme l’un des plus performants au monde. Son excellence est reconnue partout et nous pouvons en être fiers. Je parle là de la qualité des pratiques de nos professionnels libéraux ou hospitaliers, de nos équipements de pointe, de notre engagement dans la recherche et l’innovation. Mais nous devons l’adapter au vieillissement de la population, à l’augmentation des maladies chroniques, tout en garantissant un égal accès aux soins, dans un contexte financier contraint. J’ai présenté ce projet de loi pour que chacun de nos concitoyens Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes 10 Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 accède plus facilement à ce dont il a besoin pour protéger sa santé et se soigner et pour que chaque professionnel accède aux outils qui lui permettent de mieux répondre aux besoins de ses patients. Quelles sont les grandes orientations de la loi de santé ? Le projet de loi est destiné à changer le quotidien des patients et des professionnels de santé, tout en réformant profondément notre système de santé. J’ai souhaité retenir trois axes d’intervention prioritaires : renforcer la prévention, faciliter la santé au quotidien et innover pour garantir l’excellence du système de santé. Il s’agit de répondre aux questions que se posent les Français : qui dois-je appeler à 11 heures du soir si je tombe malade ? Pourquoi n’y a-t-il pas de médecin à côté de chez moi ? Suis-je obligé d’aller à l’hôpital si je ne peux pas payer ? C’est à ces questions que je veux apporter des réponses en proposant une réforme structurante qui donne aux Français les moyens de se protéger et de faire face à la maladie lorsqu’elle survient. Dès 2015, un numéro national unique d’appel à la permanence des soins de ville sera instauré. Concrètement, que vat-elle changer dans le quotidien des Français ? D’abord, ce projet de loi renforce la prévention et passe à l’acte pour combattre l’image positive de l’ivresse, faire reculer le tabagisme et enrayer l’obésité en diffusant une information nutritionnelle simplifiée. Chaque enfant aura désormais la possibilité d’être suivi par un médecin traitant et l’éducation pour la santé sera renforcée. Pour faciliter la santé au quotidien, le projet de loi généralise le tiers payant à partir de 2017. Concrètement, le dispositif concernera la part prise en charge par la Sécurité sociale et celle remboursée par les mutuelles. C’est-à-dire que les Français n’auront plus à avancer les frais chez un professionnel de santé. Pour les soins d’optique et de prothèses dentaires et auditives, la loi élargit l’application de tarifs sociaux à tous les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une assurance complémentaire santé (ACS), soit un million de foyers de plus qu’aujourd’hui. L’information en santé au public sera organisée dans le cadre d’un service public. Dès 2015, un numéro national unique d’appel à la perma- nence des soins de ville sera instauré. L’action de groupe permettra aux victimes d’accidents sériels de ne plus être isolées pour demander justice. Ce sont des mesures concrètes qui, j’en suis convaincue, amélioreront le quotidien des Français. Quelles sont les principales échéances de cette loi ? La discussion parlementaire commencera début 2015. Dès le lendemain de la promulgation de la loi, nous devrons être en mesure de déployer rapidement les dispositifs votés par le Parlement. Je ferai tout pour que les décrets d’application soient prêts au moment où ce texte entrera en application. Ces dispositions feront l’objet de concertations avec l’ensemble des représentants du système de santé. Propos recueillis par Cécile Fratellini « CO-CONSTRUIRE UN SYSTÈME DE SANTÉ SOLIDAIRE » J. GRISON « Nous ne pouvons que souscrire aux grandes orientations de cette loi que sont le développement de la prévention comme un des socles de notre politique de santé, la rénovation de l’organisation des soins de premiers recours. Mais nous ne pouvons pas passer sous silence les déceptions sur les engagements non tenus sur la fiscalité des mutuelles qui plafonne à plus de 13 % de la cotisation, la limitation de la possibilité pour les mutuelles de négocier les tarifs et la qualité des prestations auprès des professionnels de santé afin de limiter les restes à charge, l’instauration de planchers et de plafonds pour les remboursements qui ne manqueront pas d’engendrer un système de surcomplémentaires santé inaccessible à ceux qui n’en auront pas les moyens. Le projet de texte de loi ne reconnaît aucune place aux complémentaires santé. Il est aujourd’hui impératif de leur donner un rôle dans la régulation du système. Ainsi, la généralisation du tiers payant doit se faire en les intégrant dans le processus au côté de l’assurance maladie. Nos mutuelles sont également des atouts pour participer à la structuration des parcours de soins, notamment des personnes en affection longue durée (ALD), du fait de leur forte présence dans l’offre de soins et les services d’accompagnement. Aujourd’hui, le rôle des organismes complémentaires est considéré par les pouvoirs publics comme un financeur “aveugle” des dépenses de santé. Alors qu’ils prennent de plus en plus de place dans le remboursement des soins ambulatoires, il est nécessaire qu’ils puissent participer à la régulation pour renforcer la solidarité “bien portants – malades” qui est un des fondements de notre politique de santé permettant l’accès aux soins de tous. Dans le système actuel, les complémentaires sont placées dans une situation qui, de fait, ne les implique pas suffisamment dans la consolidation des fondements de notre système de santé et de son financement, en coopération avec l’assurance maladie obligatoire. » Joseph Deniaud, vice-président de l’Union mutualiste Groupe Harmonie Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 11 Ma santé 50 % des soins courants seulement (médecin, médicaments, analyses...) sont remboursés par la Sécurité sociale. 50 % ne le sont pas mais peuvent être pris en charge par une mutuelle (dans le cadre du parcours de soins, hors participation forfaitaire et sous conditions pour les dépassements d’honoraires). DIGITAL VISION/GETTY IMAGES Source : FNMF. 12 Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 À QUOI SERT une mutuelle ? « Rembourser une consultation chez votre médecin ou les médicaments de votre petit dernier... Une mutuelle ne sert-elle vraiment qu’à cela ? Eh bien non ! Elle a beaucoup d’autres missions, peut-être moins « évidentes » et moins « visibles ». La première étant : garantir à tous l’accès à des soins de qualité. O n peut vivre sans les mutuelles. Il suffit de n’être jamais malade ». C’était le slogan d’une campagne de la Mutualité Française, l’an dernier. Et voici la preuve par l’exemple : votre bébé de 5 mois souffre d’une bronchiolite. Il a besoin de séances de kiné et de médicaments. Suivent des bronchiolites à répétition et même une hospitalisation de 5 jours pour détresse respiratoire sans oublier les médicaments et le suivi pour comportement asthmatique. Au total, la note s’élève à 3 558 euros dont 3 094 euros* seront rem- QU’EST-CE QU’UN CONTRAT « RESPONSABLE » ? Les contrats dits « solidaires et responsables » ont été lancés en 2006 pour accompagner le « parcours de soins coordonnés » (lire la fiche santé en p. 22). Le but de ce contrat est de responsabiliser les patients sur le coût des dépenses de santé. Si les complémentaires santé ne s’inscrivent pas dans ce cadre réglementé, leurs garanties sont surtaxées et elles perdent les exonérations sociales et fiscales accordées aux contrats collectifs d’entreprise. À partir du 1er avril 2015, les contrats de complémentaire santé devront respecter de nouvelles contraintes fixées par les pouvoirs publics : plafonnement du remboursement des dépassements d’honoraires, des lunettes… boursés par la Sécurité sociale. Sans mutuelle, vous auriez déboursé 464 euros de votre poche. Elle sert donc à compléter les remboursements de base de votre caisse QUI PEUT ADHÉRER À UNE MUTUELLE ? Les mutuelles s’adressent à tous : salariés du secteur privé, fonctionnaires, professions indépendantes, étudiants, chômeurs, retraités... L’adhésion peut être souscrite à titre privé pour une personne et/ou pour sa famille. Elle peut également l’être à titre collectif par une entreprise pour ses salariés ou par une branche professionnelle. Mais à partir du 1er janvier 2016, toutes les entreprises devront proposer une complémentaire santé à leurs salariés. C’est l’un des nouveaux droits prévus par la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 13 Ma santé d’assurance maladie (consultations, médicaments, hospitalisation...). Mais également à rembourser, totalement ou partiellement, des soins non pris en charge par l’assurance maladie (forfait hospitalier, médecines douces, certains contraceptifs...). Cependant, une mutuelle n’est pas utile uniquement lorsque vous êtes malade. En effet, elle vous informe et vous propose des actions de prévention afin d’empêcher ou retarder l’apparition de problèmes de santé. Quelles différences entre mutuelle et assurance ? Mutuelle ou assurance ? Assurance ou mutuelle ? Est-ce la même chose ? Toutes les deux peuvent proposer des complémentaires santé mais les mutuelles font partie de l’économie sociale et solidaire et sont fondées sur des valeurs de solidarité et de démocratie. Les mutuelles n’ont pas d’actionnaires, ce sont des sociétés de personnes et non de capitaux. Elles sont à but non lucratif, c’est-à-dire qu’elles ne font pas de profit à verser à des actionnaires. Les excédents peuvent servir à développer de nouvelles garanties, à prendre en charge de nouveaux traitements plus efficaces ou encore à financer des services de soins et d’accompagnement mutualistes. En adhérant à votre mutuelle, vous participez à son fonctionnement en élisant des délégués qui vous représentent lors de l’assemblée générale, où sont prises les principales décisions. Une mutuelle a pour mission de garantir à tous l’accès à des soins de qualité. Elle combat la discrimination en ne sélectionnant pas ses adhérents. Elle n’exclut donc personne pour des raisons médicales, financières ou à cause de son âge. Cécile Fratellini * Coût moyen, source FNMF – juin 2012 www.mutualite.fr/une-mutuelle FNMF/NATHANAËL MERGUI 3 QUESTIONS À ÉTIENNE CANIARD, Président de la Mutualité Française Les mutuelles doivent aider les patients à s’orienter dans l’offre de soins et devenir un “compagnon de vie solidaire” 14 LE TERME « MUTUELLES » N’EST-IL PAS UN PEU GALVAUDÉ, AUJOURD’HUI ? LES ADHÉRENTS DES MUTUELLES ONT-ILS CONSCIENCE D’APPARTENIR À L’ESS ? Dans un monde marqué par une montée de l’individualisme et du consumérisme, les valeurs des mutuelles qui fondent leur identité sur la démocratie, la non-lucrativité, la solidarité n’ont peut-être jamais été autant d’actualité. Les adhérents ont-ils conscience d’appartenir à l’ESS ? Ce n’est pas certain effectivement mais c’est aussi de notre responsabilité de faire la preuve de notre différence et de la mise en œuvre de nos valeurs. Prouver par des actes est une demande forte qui nous est adressée par Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 le grand public, et qui est très bien perçue par les militants que nous avons réunis autour de notre projet stratégique. C’est pour cette raison que nous avons lancé une web-série, #RDVSolidaire, qui présentera nos valeurs, leur modernité et nos atouts. Je tiens à ce que les mutuelles soient irréprochables et concilient ce que j’appelle « le dire et le faire ». Nous avons des valeurs, nous les affirmons, mais nous devons aussi démontrer concrètement notre plus-value sociale ! LE SECTEUR MUTUALISTE EST EN PLEINE RESTRUCTURATION. COMMENT VOYEZVOUS L’AVENIR DES MUTUELLES ? Les mutuelles se renforcent. Aujourd’hui, PAROLES D’ADHÉRENT En savoir plus sur le BLOG À lire aussi « L’économie sociale et solidaire, c’est quoi au juste ? » www.essentiel-sante-magazine.fr Justine Perochain, 25 ans, assistante de collection mode « C’est important pour moi que la masse monétaire colossale brassée par une mutuelle soit utilisée de manière pertinente. J’espère que tous les adhérents sont, comme moi, en phase avec cette éthique humaine, et je souhaite qu’elle perdure. » FRÉDÉRIC STUCIN www.mutualite.fr Sur le site de la Mutualité Française retrouvez une web-série, #RDVSolidaire, qui présente les valeurs et les atouts des mutuelles. Patrice Rault, 35 ans, directeur d’un cabinet de recrutement elles sont en position de « leaders » dans le domaine de la santé. 55 % des personnes disposant d’une complémentaire sont protégées par une mutuelle. La Mutualité Française dispose également d’un réseau d’établissements de soins très étendu : 2 500 partout en France (crèches, EHPAD, centres de santé...). Alors que les soins courants ne sont plus remboursés qu’à hauteur de 50 % par l’assurance maladie, il est essentiel que le complément soit garanti par un acteur solidaire et qui anticipe l’évolution des besoins de ses adhérents. Les mutuelles doivent aider les patients à s’orienter dans l’offre de soins et devenir un « compagnon de vie HANS BERNHARD HUBER/LAIF-REA FRÉDÉRIC STUCIN « Une mutuelle doit être proche, à l’écoute de ses adhérents et rembourser chacun par rapport à ses besoins réels. Elle doit pouvoir apporter à chaque adhérent une réponse personnalisée, s’adapter à l’évolution de ses besoins. » Les mutuelles proposent des actions de prévention pour accompagner leurs adhérents tout au long de la vie. solidaire ». C’est tout l’enjeu auquel nous allons devoir répondre. QUE PENSEZ-VOUS DES FUTURS « CONTRATS RESPONSABLES » MIS EN PLACE À PARTIR DU 1ER AVRIL 2015 (DÉPASSEMENTS D’HONORAIRES, REMBOURSEMENT OPTIQUE...) ? Pourquoi souhaitions-nous une réforme des contrats responsables ? Tout simplement parce qu’il est indispensable à la fois d’améliorer la qualité de l’offre de complémentaire santé, d’encourager par la fiscalité les comportements conformes à l’intérêt général et surtout de maîtriser les dépenses de soins qui ne sont plus prises en charge par l’assurance maladie (optique, dépassements d’honoraires...). Je crains malheureusement que les pouvoirs publics « aient manqué la cible ». Les plafonds de remboursement définis sont bien trop élevés. Au lieu de limiter les coûts, ils peuvent même générer une inflation des tarifs optiques et des dépassements d’honoraires, les plafonds fixés étant supérieurs aux moyennes aujourd’hui observées... Nous attendions par ailleurs une réforme de la fiscalité appliquée aux mutuelles afin de baisser le coût des garanties. Là encore, cette demande auprès des pouvoirs publics est restée lettre morte. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 15 VOISIN/PHANIE Ma santé n u t i a t é ’ Et si c ? t u o n r u b« Pour atteindre vos objectifs professionnels, vous avez repoussé vos limites encore et toujours, jusqu’à l’effondrement. Comprendre le burn-out, s’en protéger et se reconstruire, c’est possible. À condition de se poser les bonnes questions et de se faire accompagner. Marianne Leclère 16 A mbitieuse, j’ai travaillé d’arrache-pied pour ne pas décevoir... Je travaillais de plus en plus dur, mais je ne recevais pas les gratifications attendues. Et le jour où un séminaire m’a été refusé, j’ai craqué. J’ai avalé 15 anxiolytiques. Je voulais en finir. Mais je me suis ressaisie au dernier moment. » Comme Aude Selly (voir « En savoir plus »), plus de 3 millions d’actifs en France* seraient aujourd’hui menacés par le burn-out, appelé aussi Syndrome d’épuisement professionnel. Contrairement à la dépression, qui peut avoir plusieurs causes, le burn-out trouve toujours son origine dans le travail. Il touche des individus exigeants qui s’investissent à fond dans leur mission. Selon Technologia, cabinet d’évaluation et de prévention des risques professionnels, le processus débute par une phase d’enthousiasme : la personne trouve dans son travail bien-être et reconnaissance. Mais vient ensuite une phase de surengagement Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 De nombreux signes auraient dû m’alerter « Pendant 20 ans, j’ai gravi tous les échelons avant de devenir DRH dans une multinationale, se souvient Jacky Lhoumeau. J’étais épuisé, mais j’ai consciemment ignoré les signaux d’alerte : insomnies, fatigue persistante, sensibilité exacerbée, crises de larmes, difficultés de concentration, irascibilité, vertiges... Jusqu’au jour où j’ai ressenti un enserrement au niveau de la cage thoracique si douloureux que je me suis évanoui dans mon bureau. Après cela, j’ai été arrêté. C’était en 2011, et je n’ai à ce jour pas repris d’activité professionnelle. » Faire reconnaître l’origine professionnelle de la maladie « Entre l’hyperconnexion et les nouvelles méthodes de management, l’intensification des conditions de travail est telle que, dans toute l’Europe, on voit de plus en plus de cas de burn-out, explique Jean-Claude Delgènes, fondateur de Technologia, cabinet d’évaluation et de prévention des risques professionnels. Les entreprises mettent en place des plans de prévention, mais ils sont insuffisants. Le Syndrome d’épuisement n’étant pas inscrit au tableau des maladies professionnelles, les entreprises n’ont pas un intérêt financier à lutter contre le surengagement. C’est la collectivité qui en supporte la charge. » Prendre le temps de s’interroger Il est possible d’éviter cet effondrement si le burn-out est décelé à temps. Pour cela, il faut être attentif aux manifestations qui le précèdent, et ne pas négliger les alertes que peuvent lancer les proches... Les signes les plus reconnaissables sont les troubles du Je n’ai plus de stress « J’étais directeur commercial et lorsque mon entreprise a été vendue, tout a changé : méthodes, patron, équipes, etc. J’étais si mal que j’en avais des nausées, raconte Luc Resseler. Cassé, j’ai fini par donner ma démission. Je m’occupais de mes ânes pour penser à autre chose, et un jour, j’ai organisé une balade pour un anniversaire. D’autres ont suivi et l’activité a vraiment démarré. Ma chance : ma maison était payée et ma femme compréhensive. Car nous avons changé radicalement de vie et de revenus, mais aussi de besoins. Et je n’ai aucun regret ! » sommeil, lorsqu’ils deviennent chroniques. Tout comme l’apparition de troubles musculo-squelettiques (torticolis, maux de dos...), de problèmes dermatologiques (eczéma, psoriasis...) ou encore de changements d’humeur fréquents. C’est à ce moment que l’on doit se poser quelques questions : mon travail n’empiète-t-il pas trop sur ma vie privée ? Estce que je dépasse mes limites ? Mon caractère a-t-il changé ? Et est-ce que j’ai toujours autant de plaisir à travailler ?... Il est aussi impératif de se faire aider par son médecin du travail ou son médecin traitant, qui prescrira éventuellement un arrêt pour pouvoir se reposer et reprendre pied. Et d’alerter selon le contexte son manager, les délégués du personnel, les membres du CHSCT ou la Direction des ressources humaines. * Source : www.appel-burnout.fr En savoir plus D comme DRH et… Dépressif De J. Lhoumeau, éditions Tatamis, 2013, 420 p., 20 euros. Quand le travail vous tue De A. Selly, éditions Maxima, 2013, 128 p., 14,80 euros. sur le BLOG À lire aussi « Burn-out : êtes-vous en danger ? Faites le test. » www.essentiel-sante-magazine.fr DUNOD ÉDITEUR lorsque les responsabilités et les charges s’accumulent. Si le plaisir est toujours là, le travail s’invite de plus en plus dans la vie privée et, avec lui, la fatigue. Peu à peu, l’anxiété prend le pas sur le plaisir. On arrive alors dans une phase de résistance et de rupture où la personne se met à travailler de façon frénétique. La fatigue s’installe et la personne devient irascible, s’isole de ses collègues. Totalement stressée, elle commet des erreurs, travaille moins bien, manque de recul, reçoit ses premières sanctions et perd confiance en elle... Engouffrée dans une spirale, la victime refuse toute aide extérieure, jusqu’à la dernière phase qui se manifeste par un effondrement, généralement brutal. Ce stade est souvent celui de la maladie dépressive, et le risque de passage à l’acte suicidaire existe. POINT DE VUE « Se reconstruire prend en moyenne deux ans » « Retrouver une vie professionnelle de qualité après un burn-out est tout à fait possible. Mais cela passe par plusieurs étapes de reconstruction qui prennent en moyenne deux ans. Il faut d’abord se couper totalement de son travail, s’obliger à se reposer, faire un bilan médical et retrouver une hygiène de vie. Puis, peu à peu, reprendre des activités pour soi. Vient ensuite le temps d’une réflexion à mener avec l’aide d’un gestionnaire de carrière, d’un coach ou d’un psychiatre, sur soi, sur ses compétences, sur ce qui est arrivé et ce qui n’allait pas. Bref, se faire aider pour se retrouver, se comprendre et comprendre son environnement. Une fois ces étapes consolidées, toutes les personnes qui ont réussi à se reconstruire (dites “les résilients”) ont appris à se protéger et à poser des limites. Cela nécessite des changements : d’équipe, de manager, d’entreprise ou, carrément, de métier. Il y a toujours un “avant” et un “après” burn-out. » Sabine Bataille, Consultante RH, auteur de Se reconstruire après un burn-out : les chemins de la résilience professionnelle, InterEditions, 2013, 228 p., 19 euros. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 17 Ma santé 5 QUESTIONS QUE LE VIRUS EBOLA ? 1IQU’EST-CE Il appartient à la famille des filovirus, comme le virus de Marburg moins connu mais tout aussi dangereux. Ces virus très contagieux et très virulents sont responsables d’épidémies de fièvre hémorragique en Afrique. Selon des études récentes, certaines chauves-souris africaines sont le réservoir naturel du virus Ebola : elles sont porteuses mais ne sont pas malades. Par ailleurs, le virus infecte aussi des singes mais, dans ce cas, il provoque le même type de symptômes que chez l’homme. On pense que les premières contaminations ont eu lieu à cause de cadavres ou de viande de singes infectés. En Afrique de l’Ouest, il arrive en effet que l’on chasse et consomme du singe. SONT LES SYMPTÔMES ? 2IQUELS Au départ, ils sont de type syndrome grippal avec fièvre et douleurs. Puis très vite, quelques jours à peine après la contamination, des hémorragies externes et internes se déclarent. Le malade vomit et défèque du sang. Si aucun soin n’est entrepris, la personne décède rapidement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le taux de mortalité peut atteindre 90 %. Au début de l’épidémie, il avoisinait les 75 %. Aujourd’hui, il est encore de 35 à 40 %, ce qui reste très élevé. 18 sur le virus Ebola Une épidémie sans précédent de fièvre hémorragique frappe actuellement l’Afrique de l’Ouest. D’où vient ce virus et comment s’en protéger ? Émilie Gillet Illustrations : Alexia QUELLES PRÉCAUTIONS 4I PRENDRE DANS LES PAYS TOUCHÉS ? EXISTE-T-IL DES 3DESIVACTRA ITEMENTS OU CINS ? Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique contre le virus Ebola. La seule réponse médicale est symptomatique, il s’agit de limiter la fièvre et les dégâts liés aux hémorragies, en prenant en charge les malades dans des services de réanimation. Il faut aussi les isoler et protéger méticuleusement les soignants, ce qui est extrêmement lourd à organiser. Certains patients guérissent avec les soins médicaux adaptés à leur cas, rappelle l’Organisation mondiale de la Santé. Et face à l’urgence de la situation, l’OMS a autorisé le lancement d’essais pour tester des sérums, des antiviraux et probablement aussi des vaccins. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 Mieux vaut ne pas voyager dans les pays les plus touchés (Liberia, Sierra Leone...) car ce sont des pays déstabilisés par l’ampleur de l’épidémie. Si toutefois on doit se rendre dans ces régions, il est recommandé de ne pas consommer de viande de singe, ni de fréquenter des lieux où peuvent se trouver de la viande ou des cadavres de singes (forêt tropicale, marchés, restaurants locaux...). Par ailleurs, il ne faut pas être en contact direct avec des malades ou participer à des rites funéraires. Dans cette région du monde, les soins apportés aux morts sont en général réalisés par les proches. Or, c’est précisément dans les 48 heures qui suivent le décès que le risque de contamination est maximal, car c’est à ce moment-là que le corps contient le plus de virus. Et évidemment, il faut immédiatement consulter en cas de fièvre et/ou de syndrome de type grippal. Y A-T-IL DES RISQUES QUE LA MALADIE SURVIENNE ET SE PROPAGE EN FRANCE ? A priori non, selon les experts. Plusieurs raisons : d’abord les espèces de chauves-souris qui constituent le réservoir naturel du virus et les singes n’existent pas à l’état sauvage en France. Ensuite, le virus ne se transmet pas par voie aérienne comme la grippe par exemple, mais uniquement par contact avec des fluides corporels, ce qui est plus facile à contrôler. En France, les risques de propagation sont extrêmement limités car le système de santé est mieux organisé et surtout il a les moyens de repérer, d’isoler et de prendre en charge ce type de maladies dans des services de réanimation. Enfin, les rites funéraires sont très différents dans notre pays. COMMENT SE TRANSMET EBOLA ? Le virus se transmet par contact direct avec des fluides corporels (sang, salive, urine, lait maternel, sperme, sueur...) des personnes infectées, vivantes ou non, ou avec des objets qui ont été contaminés par les fluides corporels de patients infectés (aiguilles...). Il ne se transmet pas par l’air ambiant (contrairement à la grippe), par échange d’argent ou de marchandises, par la natation en piscine, par les moustiques... Par ailleurs, une personne infectée n’est pas contagieuse durant la période d’incubation (de 2 à 21 jours, avec une moyenne de 8 jours), c’est-à-dire avant que les premiers symptômes n’apparaissent. (Source : Ebola.sante.gouv.fr) « Il est impossible de prédire la durée de cette épidémie. » « L’Afrique de l’Ouest a déjà connu plusieurs épidémies liées au virus Ebola au cours du XXe siècle, mais jamais elles n’ont atteint une telle ampleur. Cette fois, cela a démarré en mars dernier en Guinée. Dès le mois suivant, les premiers cas étaient détectés au Liberia, un pays limitrophe, puis en mai l’épidémie s’est étendue à la Sierra Leone. En juin, alors que le bilan dépassait les 350 morts, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tiré le signal d’alarme, parlant d’une crise sans précédent. En juillet, le virus a atteint Lagos, la capitale du Nigeria qui est aussi la plus grande ville d’Afrique DR 5I (20 millions d’habitants, ndlr). Début novembre, le bilan dressé par l’OMS a dépassé 14 500 cas et 4 800 morts. Les modèles d’épidémies aiguës telles que celle-ci nous laissent à penser qu’à un moment, elle va atteindre une phase plateau, puis s’affaiblir peu à peu. Mais il est impossible aujourd’hui de savoir combien de temps elle va durer et combien de personnes elle va toucher d’ici là. » Pr Philippe Brouqui, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales à l’Institut hospitalier universitaire Méditerranée Infection (Marseille). En savoir plus 0800 13 00 00 et Ebola.sante.gouv.fr Le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a mis en place un numéro vert, accessible 7 jours sur 7 de 9 h à 21 h, et un espace internet. www.who.int/fr L’Organisation mondiale de la Santé dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur le virus Ebola. Elle tient aussi à jour l’évolution de l’épidémie. www.pasteur.fr Hôte du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales, l’Institut Pasteur publie des informations sur son action contre le virus Ebola. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 19 Ma santé ASSURANCE DR Collision, agression, morsure... Dès que vous êtes victime d’un accident mettant en cause la responsabilité d’une autre personne, vous devez le déclarer à votre caisse d’assurance maladie, dans les 15 jours. Vous pouvez télécharger le formulaire sur ameli.fr, msa.fr ou rsi.fr, selon votre situation. Pour le trouver et prendre connaissance de la démarche à suivre, tapez « recours contre tiers » dans l’outil de recherche du site. Vous pouvez aussi vous renseigner par téléphone ou auprès d’une agence de votre caisse. ACCIDENTS DOMESTIQUES Un jeu en ligne pour les enfants CMU-C De la cuisine à la salle de bains en passant par le salon et la chambre, Théo et Léa sont confrontés aux risques d’accidents domestiques dans toutes les pièces de la maison. Ce jeu en ligne, créé par l’Institut national de la consommation, permet aux enfants de 3 à 6 ans d’identifier les dangers et de sécuriser l’ensemble des objets. Les objectifs ? Leur faire prendre conscience des risques domestiques et sensibiliser aussi les parents. Pour jouer, rendez-vous sur www.conso.net, espace éducation, rubrique « La sécurité domestique avec Théo et Léa ». À lire sur www.essentiel-sante-magazine.fr : « Agir contre les accidents de la vie courante ». * Selon le Baromètre de la santé visuelle des Français (AsnaV). Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 ION A/GRAPHICOBSESS S’INFORMER SUR LE DROIT DE LA SANTÉ C’est le temps passé en moyenne devant un écran par les jeunes âgés de 16 à 24 ans*, soit 54 minutes de plus qu’en 2013. Quelques conseils pour limiter les effets indésirables : bien éclairer la pièce en évitant les lumières directes, faire des pauses régulières, se tenir à distance de l’écran... 20 La CMU-C est une protection complémentaire santé gratuite, accordée aux personnes remplissant certaines conditions de résidence et de ressources. Ces conditions pour en bénéficier viennent d’être assouplies notamment pour les parents d’enfants handicapés vivant seuls. Ainsi, la majoration spécifique pour parent isolé (versée en complément de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé) n’est plus prise en compte dans le calcul des ressources en vue de l’obtention de la CMU-C. Pour en savoir plus sur les conditions à remplir, rendez-vous sur www.cmu.fr/cmu-complementaire.php CHRISTINE SCHNEIDER/CULTUR 7 h 52 par jour DU NOUVEAU POUR LES BÉNÉFICIAIRES C Comment avoir accès à votre dossier médical suite à une opération ? Vous êtes ou avez été malade e vous voulez emprunter, quels sont vos droits ? et A Autant de questions auxquelles les juristes et avocats d Santé Infos Droits peuvent répondre au 0 810 004 333 de (n° Azur, tarif selon l’opérateur téléphonique) ou au 01 53 62 40 30 (prix d’une communication normale). Ce service, mis en place par le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), a pour vocation de répondre à toutes les questions en lien avec le droit de la santé. À noter que près de 8 500 appels ont été traités en 2013, soit une augmentation de 10 %. BURGER/PHANIE BLESSÉ PAR UN TIERS : DÉCLAREZ-LE VOISIN//PHANIE SANTÉ / EXAMEN LA MAMMOGRAPHIE Pratiquée par un radiologue habilité, la mammographie permet, grâce à des rayons X, de visualiser certaines anomalies du tissu mammaire et de dépister les cancers du sein. AVANT L’EXAMEN Une mammographie peut être réalisée dans le cadre du programme national de dépistage organisé du cancer du sein (voir Focus) ou bien à titre individuel, à la demande de votre médecin traitant ou de votre gynécologue, notamment si vous avez des antécédents familiaux. Selon les régions, le délai pour obtenir un rendez-vous peut aller d’une à trois semaines. La mammographie doit être réalisée de préférence entre le 8e et le 12e jour après le début de vos règles, car les seins sont alors plus faciles à examiner. Aucune préparation n’est nécessaire, mais il est conseillé ce jour-là de ne pas mettre de crème sur vos seins. L’EXAMEN Vous êtes debout, torse nu, face à la machine. Le sein est d’abord comprimé entre deux plaques horizontales pour faire un premier cliché, puis entre deux plaques verticales pour faire un second cliché. Idem pour l’autre sein. La compression peut être désagréable mais elle ne dure que quelques secondes. es. Dans certains cas (adolescentes et jeunes femmes,, allaitement...), une échographie mammaire peut être réalisée en complément, afin de préciser les clichés. TÉMOIGNAGE « Ma mère a eu un cancer du sein. Ma gynécologue m’a donc conseillé de faire une mammographie tous les deux ans dès l’âge de 35 ans. La première fois, j’ai trouvé que c’était très douloureux car je ne m’étais pas préparée à ça. Le radiologue a fait une échographie dans la foulée. J’ai eu peur qu’il y ait quelque chose de grave. Mais il m’a vite rassurée : il l’a fait simplement parce que je suis encore jeune et que mes seins sont très fibreux. Ce n’est rien de grave mais ça rend les images plus difficiles à lire. » Marie, 37 ans, Paris. Mari ie, 3 FOCUS Le dépistage organisé du cancer du sein LES RÉSULTATS Le radiologue les fournit en général une demi-heure après l’examen. Une copie peut être transmise au médecin prescripteur. Dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, vous aurez les résultats dans un délai d’environ trois semaines. Toutes les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser une mammographie tous les deux ans dans le cadre d’un programme national : l’assurance maladie leur envoie un courrier indiquant une liste de radiologues habilités dans leur département avec lesquels elles peuvent prendre rendez-vous. L’examen est totalement pris en charge, sans avance de frais. L’objectif est de diagnostiquer un éventuel cancer du sein avant l’apparition des premiers symptômes, car plus on le découvre tôt, plus il est facile à soigner. Les mammographies réalisées dans ce cadre sont systématiquement vues par deux radiologues, le second étant spécifiquement formé à la relecture des clichés de mammographies. LE REMBOURSEMENT L’assurance maladie prend en charge 70 % du coût de l’examen et de la consultation du médecin radiologue au tarif conventionnel. Le complément peut être pris en charge en partie ou totalement par votre mutuelle, selon le contrat que vous avez souscrit. Dans le cadre du programme national de dépistage organisé du cancer du sein, l’examen est pris en charge à 100 % (voir Focus). EN SAVOIR PLUS • monradiologue.fr : site de la Fédération nationale des médecins radiologues, qui propose des informations sur les examens d’imagerie médicale, dont la mammographie. • e-cancer.fr : site de l’Institut national contre le cancer, où est présenté en détail le programme national de dépistage organisé du cancer du sein. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 21 SOINS / REMBOURSEMENT QUESTIONS À FABRICE HENRY, président de l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (Unocam). Respecter le parcours de soins coordonnés, c’est choisir un médecin traitant qui sera le pivot de votre suivi médical et bénéficier d’un remboursement maximal. À partir de 16 ans, vous êtes invité à suivre le parcours de soins coordonnés. En premier lieu, il suffit de déclarer un médecin traitant (votre généraliste ou spécialiste habituel) à votre caisse d’assurance maladie. Il organisera votre suivi médical et vous aidera à prévenir certains risques (avec la vaccination, le dépistage...). DANS LE CADRE DU PARCOURS DE SOINS, VOUS SEREZ REMBOURSÉ DE FAÇON OPTIMALE LORSQUE VOUS CONSULTEZ : - un spécialiste sur la recommandation de votre médecin traitant ; - en accès direct le spécialiste qui vous suit pour votre affection de longue durée (ALD) et dans certains cas un gynécologue, un ophtalmologue, un psychiatre ou un stomatologue ; - en déplacement ou en cas d’urgence. HORS PARCOURS DE SOINS En revanche, si vous ne déclarez pas de médecin traitant ou si vous consultez un spécialiste en accès direct (en dehors des cas mentionnés ci-dessus), vous serez « hors parcours de soins ». Ce qui signifie que vous ne serez remboursé qu’à 30 % du tarif de base au lieu de 70 %. Votre complémentaire santé ne prendra pas en charge la différence. Exemple : une consultation à 23 euros ne sera remboursée que 5,90 euros par le Régime obligatoire au lieu de 15,10 euros. Après presque dix ans de mise en place du parcours de soins coordonnés, quel bilan en tirez-vous ? Le fait de consulter son médecin avant d’aller voir un spécialiste s’est généralisé et c’est positif. Les médecins de santé de secteur 1, qui n’ont par principe pas le droit de facturer des dépassements d’honoraires, y sont autorisés lorsqu’un patient les consulte sans l’aval de son médecin traitant. Cela légitime la pratique des dépassements d’honoraires. C’est regrettable, comme est regrettable l’absence d’amélioration de la coordination entre généralistes et spécialistes, médecine de ville et hôpital, médecins et autres professionnels de santé, professionnels de santé et acteurs du champ social. sur le EN SAVOIR PLUS Saisir « parcours de soins » dans l’outil de recherche du site www.ameli.fr, www.rsi.fr ou www.msa.fr, selon votre situation. 22 Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 BLOG DR LE PARCOURS DE SOINS COORDONNÉS Alors selon vous, quelles sont les améliorations possibles ? Le projet de loi sur la santé, qui devrait être discuté au Parlement en 2015, prévoit que les moins de 16 ans aient à leur tour un médecin traitant. Il relance aussi le chantier du dossier médical partagé entre professionnels de santé, dont la création était prévue par la loi de 2004 : cela devrait améliorer la coordination des soins et le suivi des patients. Par ailleurs, le projet de loi prévoit de généraliser le tiers payant dès 2017. Car pour beaucoup de malades, l’avance de frais est un obstacle à l’accès aux soins. Le parcours de soins cherchait à responsabiliser financièrement le patient. Le tiers payant est donc un changement d’orientation. À lire aussi « La prise en charge des affections longue durée (ALD) » ; « Comprendre les tarifs des professionnels de santé » www.essentiel-sante-magazine.fr Des millions de photographies sont partagées chaque jour sur les réseaux sociaux. « On les publie, on les partage, on les commente, on tague ses amis... », souligne la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Celle-ci vient de mettre à jour une fiche pratique avec 10 conseils pour partager ses photos sans se surexposer. Limitez l’accès aux photos que vous publiez, triez-les régulièrement, supprimez celles qui vous dérangent, demandez l’autorisation avant de publier une photo de quelqu’un... Autant d’astuces faciles à mettre en œuvre. Vous pouvez retrouver cette fiche intitulée « Les conseils de la CNIL pour mieux maîtriser la publication de photos » sur www.cnil.fr, rubrique « documentation » « Fiches pratiques ». sur le BLOG À lire aussi « Protéger sa vie privée sur internet ». www.essentiel-santemagazine.fr FACILITER LA LECTURE DES ENFANTS DYSLEXIQUES Une mise en page claire et aérée, une police de caractère adaptée, des photographies de sculpture en guise d’illustrations. Ce sont les ingrédients d’une recette réussie : un livre jeunesse pensé et réalisé, aussi, pour les enfants dyslexiques. Les Ateliers Art terre viennent de publier l’album « Skita, les mémoires d’un vieux singe » pour les enfants à partir de 5 ans (18 euros). Il a été réalisé avec l’appui et le soutien de l’association des adultes et des parents d’enfants dyslexiques (AAPEDYS 35), d’orthophonistes, d’orthoptistes et de psychomotriciens. Pour en savoir plus : www.art-terre.com IMAGESOURCE/GETTY IMAGES MAÎTRISER LA PUBLICATION DE PHOTOS SUR INTERNET TECHNOLOGIES 3D DÉCONSEILLÉES AUX MOINS DE 6 ANS Emmener son enfant de 4 ans voir le dernier dessin animé sorti en 3D n’est peut-être pas une bonne idée. La raison ? Son système visuel est immature. Dans un récent rapport, l’Anses* recommande que les enfants de moins de 6 ans ne soient pas exposés aux technologies audiovisuelles en 3D et que ceux de moins de 13 ans en aient un usage modéré. Parents et enfants doivent donc être attentifs aux éventuels symptômes : troubles de la vision, sensation d’œil sec, maux de tête... Et pour limiter les risques de fatigue visuelle, il est conseillé de limiter le temps d’exposition à la 3D, de s’éloigner de l’écran, de conserver ses corrections optiques pendant la visualisation de contenus en 3D... * Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. JAMIE GRILL/GETTY IMAGES DÉTECTEURS DE FUMÉE : OBLIGATOIRES EN MARS 2015 Av Avez-vous pensé à installer un détecteur de fumée dans votre habitation ? Si ce n’est pa pas le cas, vous avez encore quelques semaines pour le faire. Ces appareils qui détectent le fumées dès le début d’un incendie et émettent un signal sonore vont, en effet, les d devenir obligatoires à partir du 8 mars prochain. La règle est simple : il en faut au moins u par logement. Il doit être fixé le plus haut possible (idéalement au plafond) dans un lieu un d circulation ou dans le dégagement desservant les chambres et à distance des murs de e des sources de vapeur. C’est au propriétaire du logement de l’acheter et de l’installer et o le faire installer. À noter qu’en cas de démarchage à domicile, il n’existe pas d’installateur ou d diplômé, agréé ou mandaté par l’État. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 23 Notre vie « Les seniors ne sont pas une charge MAIS UNE CHANCE » Aujourd’hui, à quel âge est-on considéré comme « un vieux » ou un senior ? 24 longue. Et puis les seniors de maintenant ne sont pas les aînés d’hier ou d’avanthier. Aujourd’hui, la retraite c’est l’après-midi de la vie. La société commence tout juste à comprendre que l’on pouvait s’appuyer sur des personnes âgées : dans les associations bien sûr, mais songez aussi que 32 % des maires sont des retraités ! Et sans ces retraités, Cela dépend de l’environnement et de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, dans une entreprise, on est vieux à 45 ans, après cet âge, nous sommes d’ailleurs peu formés. Dans les médias, c’est à 50 ans car il y a toujours l’image de la ménagère de moins de 50 ans. D’une manière générale, 50 ans est une barrière un peu forte, Aujourd’hui, la retraite car c’est la moitié de 100, au c’est l’après-midi de la vie. moins la moitié de la vie. Et dans la tête des gens, nous sommes vieux à 75 ans. Mais en fait, à n’im- le tissu associatif s’écroulerait, des terriporte quel âge, quelqu’un qui a 15 ans de toires n’existeraient pas... Ils peuvent plus que vous, vous le considérez comme contribuer à la vie économique. Ils ne sont vieux. Après, il y a également des barrières pas une charge ou un poids mais une psychologiques, on se sent vieux quand on chance. Et je n’aime pas parler de dépendépasse l’âge du décès de ses parents, dance liée à l’âge car on est dépendant à quand les enfants quittent la maison, quand la drogue, à l’alcool mais pas à l’âge. À tout moment de la vie, on est dépendant des un stagiaire vous vouvoie... autres, c’est ce qui fait une société, c’est une longue chaîne. Il est préférable de parL’image des seniors a-t-elle changé depuis 20 ou 30 ans ? ler de perte d’autonomie, cela donne une Les choses changent car on commence à dynamique. Plutôt qu’évoquer la dépense faire à l’idée que l’on aura une vie plus dance, parlons d’interdépendance ! ÉRIC BÉNARD/ANDIA En 2050, la France comptera presque 23 millions de personnes de plus de 60 ans. Pour Serge Guérin, sociologue et spécialiste des questions du vieillissement, cette « révolution démographique » invite à repenser la société, l’économie... Explications. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 En quoi le vieillissement peut avoir des effets positifs sur la société ? On va être obligé d’inventer une société différente pour que les plus âgés puissent y vivre, en pensant la ville, les transports, l’habitat, la prévention autrement. Le vieillissement ne va pas nous enfermer mais nous obliger à inventer de nouvelles choses en nous appuyant sur ces personnes. Nous sommes tous concernés, à 5, 15, 35, ou 60 ans, car nous allons vieillir et nous avons des parents ou des grands-parents qui vieillissent. En France, les aidants sont en première ligne face au vieillissement. Leur action représente une économie importante... En effet, leur action équivaut à une dépense de 164 milliards d’euros. Ils sont 8,5 millions en France, la moitié d’entre eux sont des retraités qui accompagnent un proche de manière bénévole et informelle. Cela montre qu’il y a encore de la solidarité. Mais il faut les soutenir car ils contribuent ÉRIC BÉNARD/ANDIA Le vieillissement ne va pas nous enfermer mais nous obliger à inventer une société différente. Serge Guérin (au centre) a participé à une table ronde lors d’un colloque organisé par Agrume Groupe Harmonie, le 9 octobre dernier à Paris, avec Anne Marion, actuaire pour le cabinet Actuarielles et Bruno Céron, directeur général adjoint stratégie et partenariat d’Harmonie Mutuelle. à améliorer la situation humaine de millions de gens. Leur action permet de libérer des places dans les établissements pour des personnes en grande fragilité et contribue à soulager le travail des professionnels intervenant à domicile. Les choses bougent car il y a quelques années, le mot aidant n’existait pas. Depuis 2010, il y a même la journée nationale des aidants (ndlr : 6 octobre). Et pour la première fois, dans le projet de loi sur l’adaptation au vieillissement du gouvernement *, on dit qu’il faut les aider en prévoyant un « droit au répit » avec un soutien financier qui peut aller jusqu’à 500 euros par an. C’est une première marche. Il faudra surtout se centrer sur la prévention en s’appuyant sur les résidences autonomie** par exemple. Mieux vaut une politique de petits pas réels que de grands slogans sans suite. Propos recueillis par Cécile Fratellini * www.social-sante.gouv.fr, rubrique « personnes âgées-autonomie », dossiers « adaptation de la société au vieillissement-projet de loi ». ** Foyers-logements. « LA SOLIDARITÉ ÇA EXISTE... ET EN PLUS ÇA RAPPORTE » Serge Guérin est sociologue et professeur à l’ESG Management School. Directeur du Fonds pour l’innovation sociale, il contribue depuis plusieurs années à faire prendre conscience de la séniorisation de la société en insistant sur ses effets positifs. Il est l’auteur de La solidarité ça existe... et en plus ça rapporte ! paru en 2013 aux éditions Michalon où il montre qu’une société décentrée et solidaire est en marche. Compte Twitter de Serge Guérin : @Guerin_Serge Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 25 Notre vie Vous avez dit «CONSOMMATION collaborative ? I Si le terme est encore flou pour certains, la consommation collaborative est clairement entrée dans les mœurs des Français. Oui, mais c’est quoi au juste ? Angélique Pineau 26 ls covoiturent, co-louent, co-travaillent, co-achètent... Ces dernières années, les Français se sont pris de passion pour le partage, mais aussi pour le don, le prêt, la location, l’échange de biens ou de services ou encore la revente entre particuliers... Une économie de la débrouille, qui compte de plus en plus d’adeptes, et que l’on appelle la consommation collaborative. Ce terme récent – et certes un peu fourretout – désigne ces nouvelles pratiques qui mettent en relation directe des citoyens. Certaines d’entre elles ne datent pas d’hier (troc, achat d’occasion...), mais internet leur a donné un coup d’accélérateur. Elles gagnent petit à petit tous les domaines de notre vie quotidienne (alimentation, logement, mobilité, loisirs...) et changent d’échelle avec la crise économique. Un site comme BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage, revendique 10 millions de membres en Europe. Et près de 2,8 millions de personnes consultent chaque jour* Le Bon Coin, autre poids lourd du secteur, et ses petites annonces entre particuliers. « La situation budgétaire des ménages est plus tendue ces dernières années. Alors pour maintenir leur mode de vie, les Français inventent ou réinventent de nouvelles Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 manières de consommer, qui sortent des sentiers marchands ordinaires et permettent de dépenser moins ou d’en avoir plus pour le même prix », indique Philippe Moati, cofondateur de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) et professeur d’économie à l’université Paris Diderot. Entre dérives et effet positif Si la première motivation est avant tout économique, d’autres raisons expliquent cet engouement. « L’envie de reprendre la main sur sa consommation et d’y trouver plus de sens, des préoccupations environnementales et la recherche de lien social », énonce Samuel Roumeau du collectif OuiShare, qui œuvre au développement de la consommation collaborative. « Aussi, même si le pouvoir d’achat repartait à la hausse, il n’y aurait pas de recul significatif de ces pratiques. Elles sont en train de s’ancrer profondément dans nos habitudes », souligne Philippe Moati. Face à l’ampleur que prennent aujourd’hui ces nouvelles formes de consommation, certains acteurs de l’économie traditionnelle s’inquiètent, et crient à la concurrence déloyale. Comme le montrent les récents débats entre les taxis et Uber (spécialiste du véhicule de PARTAGE DE JARDIN COVOITURAGE GUZ ANNA/SHUTTERSTOCK TROC La consommation collaborative favorise le réemploi des objets et l’usage d’un bien plutôt que sa propriété. Pourquoi acheter une perceuse, que l’on n’utilisera qu’une à deux fois par an, quand on peut la louer à un particulier lorsqu’on en a besoin ? Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 27 Notre vie Seulement 15% 48% d’entre eux ont déjà entendu cette expression. GUZ ANNA/SHUTTERSTOCK Près d’un Français sur deux pratique régulièrement la consommation collaborative. 63 % utilisent la consommation collaborative pour payer moins cher 55 % pour trouver des bons plans et des bonnes affaires Autres motivations évoquées : la possibilité de faire durer les objets, de leur donner une seconde vie (38 %), le fait que ce modèle de consommation soit meilleur pour la société (28 %) et même l’attrait pour un modèle différent (18 %). Source : étude TNS Sofres-La Poste « Les Français et la consommation collaborative », novembre 2013. * Selon Médiamétrie, Audience de l’internet en France en août 2014. 28 En savoir plus sur le BLOG Livre La vie share : mode d’emploi. Consommation, partage et modes de vie collaboratifs d’Anne-Sophie Novel, éditions Alternatives, 2013 (12 euros). DR Études L’Observatoire Société et Consommation a mené deux enquêtes sur les consommations émergentes en 2012 et 2013, à consulter sur Lobsoco.com Dans Essentiel Santé Magazine « Financement participatif : une pépinière à projets », dossier paru dans le précédent numéro (daté de septembre 2014). Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 cofondateur de l’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo) et professeur d’économie à l’université Paris Diderot Samuel Roumeau, VID REMAZ EILLES Sur internet Consocollaborative.com, blog dédié à ces nouvelles pratiques. Ouishare.net/fr : le site du collectif international du même nom, qui vise à promouvoir la consommation collaborative. Retrouvez leur interview croisée sur www.essentiel-sante-magazine.fr Philippe Moati, DA tourisme avec chauffeur) ou entre les hôteliers et Airbnb (le site de locations saisonnières). Car certains particuliers en feraient une activité plus qu’occasionnelle et une partie des revenus qu’ils en tirent échapperait à l’impôt. « Le mouvement est récent et la législation n’a pas eu le temps de s’adapter, précise Samuel Roumeau. Un cadre juridique est certes nécessaire, mais il ne devra pas être trop strict, au risque de l’étouffer. » Et si, au contraire, elle continue à gagner du terrain, la consommation collaborative pourrait bien pousser l’économie tout entière à évoluer, selon Philippe Moati, « pour se soucier des solutions aux problèmes des gens et non pas seulement de produire des marchandises. Avec l’impact environnemental que l’on connaît. » connecteur Bordeaux pour le collectif international OuiShare et contributeur du blog Consocollaborative.com TRANSPORTS ALIMENTATION Repas partagés, achats groupés, partage des produits du jardin... En matière d’alimentation, l’esprit collaboratif est des plus vifs. Et il se crée de nouveaux sites tous les mois pour manger mieux ou pour moins cher, ne pas gâcher ou tout simplement ne pas dîner seul devant sa télé. Née en 2011 au pays des circuits courts, La ruche qui dit oui n’arrête pas de faire des petits. Elle permet aux particuliers de commander sur internet les produits de leur choix, vendus par des producteurs locaux (dans un rayon de 250 km). Il ne leur reste plus qu’à venir les chercher, chaque semaine, dans un point de retrait près de chez eux (La ruche). On connaissait déjà la location de voitures entre particuliers, largement démocratisée, et le très célèbre covoiturage. Mais côté mobilité, on ne se contente plus de partager sa voiture ou d’en emprunter une, le temps d’un trajet. Désormais, on loue aussi son camping-car et même son bateau à des particuliers. Là encore, l’idée est de n’utiliser – et de ne payer – ces différents moyens de transport que lorsqu’on en a besoin, et ainsi de faire des économies. Quelques sites : Covoiturage : Covoiturage.fr, Covoiturage-libre.fr Location de voitures (Drivy.com, Ouicar.fr, Buzzcar.fr), de camping-cars (Jelouemoncampingcar.com), de bateaux (Samboat.fr). Quelques sites : Achats groupés : Laruchequiditoui.fr, Reseau-amap.org Partage de jardin ou de récolte (Plantezcheznous.fr), de repas chez l’habitant (Cookening.com) ou au restaurant (Colunching.com/fr), des restes (Supermarmite.com, Partagetonfrigo.fr). LOGEMENT Échanger sa maison pendant les vacances, squatter un coin de canapé à l’autre bout du monde (couchsurfing) ou encore camper chez l’habitant. En matière de logement aussi, les initiatives ne manquent pas. Et elles n’offrent pas des solutions que pour les vacances. La colocation, répandue chez les étudiants, s’étend aujourd’hui à d’autres communautés. Le site Cotoiturage.fr facilite par exemple la colocation des D’AUTRES IDÉES… Échanger des savoirs (Selidaire.fr), ses vêtements (Trocvestiaire.com, Pretatroquer.fr), ses journaux (Trocdepresse.com), la garde de ses animaux (Animal-fute.com). Louer tout type de matériel (Zilok.com), des jouets (Monjoujou.com), parents solos, entre eux ou avec des étudiants, des retraités, des jeunes actifs, des agriculteurs... qui, eux aussi, ont du mal à joindre les deux bouts. Quelques sites : Colocation : Cotoiturage.fr, Appartager.com Échange de maison : Trocmaison.com Couchsurfing : Bewelcome.org, Couchsurfing.org (en anglais) Camper chez l’habitant : Gamping.fr, Campedansmonjardin.com une cave ou un box (Costockage.fr), des bras pour un déménagement (Mydemenageur.com). Partager un espace de travail (Coworking-carte.fr), ses sorties, ses loisirs (Tripnco.com/fr). Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 29 Notre vie BENAGLIA Commander un café mais en payer deux, pour en faire don à un inconnu. Apparu il y a moins de deux ans en France, le principe du café « suspendu » se répand et a notamment inspiré la baguette « en attente ». CAFÉ « SUSPENDU » B La double dose solidaire ien sûr, il est toujours possible de faire un don à une association ou de s’engager en tant que bénévole. Mais de nouvelles pratiques solidaires voient le jour et permettent de faire un petit geste, peu coûteux, et simple à intégrer dans son quotidien. C’est le cas du café « suspendu » (encore appelé café « en attente »), qui a conquis des bars et brasseries dans toute la France. Ainsi, lorsqu’on commande son petit noir au comptoir, on peut – si on veut – en payer deux : un pour soi et un autre pour un inconnu, qui n’a pas les moyens de se l’offrir. Il peut s’agir aussi bien d’un sans-domicile fixe, d’une personne sans emploi, d’un étudiant ou d’un retraité qui ne roulent pas sur l’or... Toute personne qui en fait la demande peut en bénéficier, car il n’est pas question ici de conditions de ressources. Les établissements qui appliquent ce principe affichent en général le nombre de cafés « suspendus » près du comptoir, pour informer les donateurs comme les bénéficiaires potentiels. Une vieille tradition napolitaine Cette pratique est née chez nos voisins italiens, à Naples plus exactement, où le « caffè sospeso » existe depuis environ un siècle. En France, c’est une internaute qui, 30 au printemps 2013, fait connaître cette tradition en postant un message sur les réseaux sociaux. L’idée séduit immédiatement et le bouche-à-oreille fait le reste. Difficile de savoir quel est le nombre exact d’établissements qui proposent aujourd’hui le café « suspendu » car tous ne sont pas recensés (voir En savoir plus). En tout cas, le principe plaît et s’est, depuis, étendu aux boulangeries avec la baguette « en attente » (lire le témoignage cicontre) et même aux pizzas, aux soupes ou encore aux livres. Angélique Pineau En savoir plus Coffeefunders.fr Pour géolocaliser certains des établissements qui proposent le café « suspendu » ou autres en-cas « en attente ». Unebaguetteenattente.org Le site recense les boulangeries « en attente » et permet aux commerçants qui souhaiteraient se lancer de télécharger un kit gratuit (affiche, logo). sur le BLOG À lire aussi Un article sur la baguette « en attente », (rubrique Notre Vie / Solidarité ). www.essentiel-sante-magazine.fr Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 TÉMOIGNAGE « Près de 150 boulangeries jouent le jeu dans toute la France » « J’ai entendu parler du café “suspendu” pour la première fois en avril 2013. À la même époque, dans mon quartier de ClermontFerrand, je voyais souvent des gens faire les poubelles pour se nourrir. Cela m’a donné l’idée de lancer la baguette “en attente”, pour aider ceux qui rencontrent des difficultés et créer un mouvement de solidarité. Comme le café, le pain est un des piliers de notre culture et, en plus, c’est un aliment de base. Et cela m’a paru simple à mettre en place. J’ai donc démarché en premier lieu des boulangers du Puy-de-Dôme. Trois ont répondu présent. Puis, grâce aux réseaux sociaux, la mayonnaise a pris. J’ai moi-même été surpris par l’ampleur du mouvement. Aujourd’hui, près de 150 boulangeries jouent le jeu, dans toute la France. » Jean-Manuel Prime, initiateur du réseau des baguettes « en attente » Les + DU BLOG L’ACTUALITÉ ITÉ SANTÉ ET SOCIÉTÉ SUR VOTRE BLOG : articles, quiz, infos pratiques, adresses, fiches sur l’accès aux soins... CHAT EXPERT : posez vos questions à un expert santé sur le site Priorité Santé Mutualiste. www.essentiel-sante-magazine.fr Rejoignez la communauté des lecteurs d’Essentiel Santé Magazine et réagissez aux articles de la rédaction. LES PLUS LUS : les articles les plus consultés. COMMENTAIRES : retrouvez ceux qui ont suscité les dernières réactions. SONDAGE : exprimez-vous ! VOTRE NEWSLETTER : pour recevoir par courriel le meilleur du blog. ARCHIVES : consultez tous les anciens numéros en ligne. TÉLÉCHARGEZ NOTRE APPLICATION Connectez-vous à Essentiel Santé Magazine à partir de votre mobile. EN CAS DE DIFFICULTÉS DE CONNEXION N’hésitez pas à réinstaller l’application. Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014 31 Zéro actionnaire. Zéro dividende. Juste des prix justes. Pour découvrir la solution optique adaptée à vos besoins, au prix le plus juste, rendez-vous dans l’un de nos 750 magasins en France. 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