Essentiel Santé Magazine - n°36 - Décembre 2014

Transcription

Essentiel Santé Magazine - n°36 - Décembre 2014
essentiel-sante-magazine.fr
MAGAZINE
Et si c’était un
BURN-
OUT ?
ENTRETIEN AVEC MARISOL TOURAINE
MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES,
DE LA SANTÉ ET DES DROITS DES FEMMES
Le magazine trimestriel de l’Union Harmonie Mutuelles - n° 36 - Décembre 2014
Pages spéciales Midi-Pyrénées
Visitez notre
Édito
BLOG !
L’ANI DOIT PERMETTRE
UNE VRAIE AVANCÉE DE LA SOLIDARITÉ
L’ANI* et la généralisation de la complémentaire
santé à l’ensemble des entreprises représentent
une vraie avancée de la solidarité. Pour les
partenaires sociaux comme pour le législateur,
il s’agissait de permettre l’accès pour tous nos
concitoyens à des soins de qualité.
Mais les faits pourraient contredire cette
ambition. Aujourd’hui, la tendance est de
proposer des garanties de base a minima.
Trop faibles, elles rendront nécessaire
le développement d’une surcomplémentaire
optionnelle. Dès lors, seuls les salariés
qui auront les moyens pourront se payer
ces surcomplémentaires et avoir accès
à des soins de qualité. Là où elles sont
déjà mises en place, elles génèrent
une progression de 30 % des dépenses de santé !
Si cette pratique se généralise, elle provoquera,
mécaniquement, une augmentation
des cotisations du régime obligatoire
et du régime complémentaire. En clair,
les surcomplémentaires pèseront sur
les cotisations de ceux qui n’ont pas
les moyens de se les offrir ! Un comble.
Soyons vigilants : dans la période de crise
actuelle, les exonérations en matière fiscale
et sociale favorisant les contrats collectifs
représentent plus de 4 milliards d’euros.
Il serait inconcevable que ces aides de l’État
permettent de détricoter la solidarité nationale.
Guy Herry
Président de l’Union mutualiste
Groupe Harmonie
Rubriques, infos, newsletter…
www.essentiel-sante-magazine.fr
PAGES SPÉCIALES
De la page 4 à la page 9 : actualités, conseils pratiques et informations
santé de votre mutuelle.
MA SANTÉ
10 ENTRETIEN AVEC MARISOL TOURAINE
La ministre des Affaires sociales, de la Santé
et des Droits des femmes évoque le projet de loi de santé.
12 À QUOI SERT UNE MUTUELLE ?
Les mutuelles ont d’autres missions que le seul
remboursement des soins, notamment celle de garantir
à tous l’accès à la santé et au bien-être.
16
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ET SI C’ÉTAIT UN BURN-OUT ?
5 QUESTIONS SUR LE VIRUS EBOLA
ACTUALITÉS
FICHES SANTÉ
Un examen : la mammographie.
Le parcours de soins coordonnés.
* Accord national interprofessionnel.
Magazine trimestriel (quatre numéros par an) édité par Harmonie
Mutuelles (union livre III du code de la mutualité). Siret :
479834012000 11. 8, bd de Beaumont – CS 11241 – 35012
Rennes Cedex. Directeur de publication : Guy Herry. Directeur
communication et presse : Jean-Yves Larour. Rédactrices en
chef adjointes : Cécile Fratellini et Angélique Pineau. Pages
spéciales : Auvergne, Limousin. Bourgogne. Bretagne. Centre.
Grand Est. Harmonie Mutuelle. Midi-Pyrénées. Normandie. Paca,
Languedoc-Roussillon. Pays de la Loire. Rhône Alpes. Harmonie
Fonction Publique. Tirage : 2 595 500 exemplaires. Le numéro :
0,56 € TTC. L’abonnement : 2,24 €. Publication membre de
l’ANPM, du SPS et de la FNPS. Conception-réalisation :
. Photos couverture : Max
Direction presse/
Oppenheim/Getty Images - Élodie Grégoire. Impression : Presses
de Bretagne, 16 rue des Charmilles, 35577 Cesson-Sévigné
Cedex. Commission paritaire : 0917 M 08162. ISSN : 1771-2718.
Dépôt légal : à parution.
2
NOTRE VIE
23 ACTUALITÉS
24 « LES SENIORS NE SONT PAS UNE CHARGE
MAIS UNE CHANCE »
Entretien avec Serge Guérin, sociologue.
26 VOUS AVEZ DIT
« CONSOMMATION COLLABORATIVE » ?
Covoiturage, achats groupés, échange ou location
entre particuliers... Ces nouvelles pratiques comptent
de plus en plus d’adeptes en France.
30 CAFÉ SUSPENDU : LA DOUBLE DOSE SOLIDAIRE
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
FNFM/NATHANAËL MERGUI
FNFM/NATHANAËL MERGUI
KERPAPE
100 ANS AU SERVICE
DU HANDICAP
Situé à Ploemeur, près de Lorient,
le centre mutualiste de rééducation
et de réadaptation fonctionnelles
de Kerpape est géré par
la Mutualité Française FinistèreMorbihan. L’établissement de
soins de suite et de réadaptation
fête cette année ses 100 ans
d’existence. Et depuis sa création,
il fait tout simplement figure de
référence. Car il propose une prise
en charge globale du handicap,
qu’il soit moteur ou cognitif,
en associant à la rééducation et à
la réadaptation une démarche de
réinsertion sociale, professionnelle
et/ou scolaire. Et ce, afin qu’adultes
et enfants retrouvent une certaine
autonomie. Le centre dispose
notamment d’une école intégrée,
d’un centre de loisirs, d’une
auto-école et propose de nombreuses
activités culturelles et sportives.
Pour en savoir plus,
www.kerpape.mutualite56.fr
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
3
Ma mutuelle
MIDI-PYRÉNÉES
Mon compte en ligne :
un panel de services
En tant qu’adhérent, vous pouvez bénéficier gratuitement de nombreux services
pour faciliter votre quotidien et gagner du temps dans vos échanges avec votre mutuelle.
Simplement en créant votre espace personnalisé en ligne.
C
onsulter vos remboursements à
toute heure, connaître l’agence
Harmonie Mutuelle la plus
proche de chez vous, tout savoir
des garanties de votre contrat... Autant de
possibilités offertes en créant votre compte
en ligne sur www.harmonie-mutuelle.fr
Grâce à votre espace personnalisé, vous
avez accès de façon sécurisée à différents
services, pratiques et gratuits.
S’informer sur vos
remboursements
Le premier intérêt, c’est de pouvoir suivre
au jour le jour vos remboursements de
soins. Votre compte vous permet de les
COMMENT CRÉER VOTRE COMPTE EN LIGNE ?
C’est très simple et l’inscription ne prend que quelques minutes.
Une fois sur le site harmonie-mutuelle.fr, cliquez sur « Connexion » (en haut, à droite).
Une page apparaît avec plusieurs profils : Particuliers / Professionnels,
té.
indépendants et TPE / Entreprises / Professionnels et partenaires de ssanté.
Choisissez celui qui vous correspond
et cliquez sur « S’inscrire ».
Vous n’avez plus qu’à remplir
le formulaire. Parmi vos informations
personnelles (date de naissance,
code postal...), votre numéro
d’adhérent vous sera demandé.
Celui-ci est indiqué sur votre carte
mutualiste. Reste ensuite à choisir
vos codes d’accès (courriel et mot de
passe). Vous recevez enfin un courriel
de confirmation pour valider votre inscription.
Vous pourrez alors vous connecter à votre
compte en ligne, 24 h/24 et 7 j/7.
4
Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
afficher par date et par bénéficiaire. Autre
avantage : pouvoir consulter à tout moment le détail de vos garanties pour
connaître, par exemple, la prise en charge
de tel ou tel acte ou encore les justificatifs
à fournir pour être bien remboursé(e).
En clair, vous y retrouvez tout ce qu’il faut
savoir sur votre contrat.
Connaître tous vos
avantages adhérent
Dans votre compte en ligne, vous pouvez
également vous informer sur tous les services inclus dans votre garantie. Comme
par exemple l’assistance en France et à
l’étranger ou les conseils d’experts santé
par téléphone, l’accompagnement en cas
de difficultés (action sociale)... Toutes les
coordonnées utiles figurent dans votre
espace personnalisé.
Vous le savez sans doute déjà, mais votre
adhésion vous donne aussi accès aux
réseaux d’opticiens et de centres d’audio-
3 500
C’est le nombre moyen
d’inscriptions par semaine
au service Mon compte en ligne.
E+/GETTY IMAGES
prothèse Kalivia, pour vous équiper à
moindre frais. Grâce à votre compte, vous
avez la possibilité de localiser les professionnels agréés près de chez vous.
Harmonie Mutuelle s’est par ailleurs fixé
pour mission de vous proposer des
conseils et des informations santé, pour
vous et vos proches. Les actions menées
dans ce domaine (rendez-vous de prévention santé, programmes d’accompagnement, lettre d’information...) se trouvent là
encore dans votre espace.
Contacter votre mutuelle
Avec votre compte en ligne, vous pourrez
bientôt modifier directement vos informations personnelles (« Votre profil »), par
exemple si vous changez d’adresse, de
numéro de téléphone... Et ce, afin de prévenir rapidement votre mutuelle, pour qu’il
n’y ait pas de retard dans le versement de
vos prestations. Ce service sera disponible
prochainement.
Et si vous avez des questions, vous pouvez
d’ores et déjà contacter votre mutuelle, en
remplissant le formulaire en ligne. Ce qui
vous évite de téléphoner. Et si vous préférez
vous déplacer, l’agence la plus proche de
votre domicile est tout simplement
indiquée sur la page d’accueil de votre
espace personnalisé.
Angélique Pineau
À savoir
Si vous recevez vos relevés de santé par courrier,
ils ne vous seront plus envoyés tous les mois
mais tous les trois mois, à partir de mars 2015.
Et ce, par souci d’économie et pour respecter
l’environnement. Par contre, si vous avez souscrit
aux relevés de santé en ligne, ils continueront
à être mis à jour tous les mois, dans votre espace
personnalisé sur harmonie-mutuelle.fr
VOS RELEVÉS DE SANTÉ
EN LIGNE
Marre du papier qui s’accumule à la
maison ? Vous pouvez décider de ne
plus recevoir chez vous vos relevés
de santé (décomptes de la mutuelle)
mais de les consulter directement
dans votre espace personnalisé
sur harmonie-mutuelle.fr
Ces relevés en ligne ont la même
valeur que les relevés papier et vous
n’avez plus à les stocker. En prime, vous
faites un geste utile pour la planète.
Grâce à ce service gratuit, vous
retrouvez l’ensemble de vos relevés
quand et où vous le souhaitez.
Ils sont automatiquement
triés et archivés. Pour en
bénéficier, il suffit de cocher
une case au moment de la
création de votre compte.
Mais c’est possible aussi
plus tard, une fois celui-ci créé,
en cliquant simplement sur
« S’inscrire » dans la rubrique
« Ma mutuelle en ligne /
Mes prestations /
Mes relevés de santé ».
Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
5
Ma mutuelle
MIDI-PYRÉNÉES
PRÉVOYANCE
Des solutions adaptées
Face aux aléas de la vie, votre mutuelle met à votre disposition une gamme de garanties
adaptées à la situation de chacun.
F
aire face aux conséquences financières des accidents de la
vie, anticiper les dépenses de
frais d’obsèques ou bien encore
protéger ses proches en cas de décès.
Ce sont les objectifs des trois nouvelles
garanties proposées par votre mutuelle.
Quiem permet de faire face aux conséquences des accidents de la vie privée et
professionnelle (chutes, brûlures, agressions, accidents du travail, scolaires ou
sportifs...).
Accessible sans aucune formalité médicale, le contrat prévoit notamment le
versement d’indemnités en cas de handicap
ou de blessures entraînant une incapacité
permanente d’au moins 10 %, des compensations financières si l’accident a engendré des préjudices... S’ajoutent des
prestations d’assistance afin de vous aider
à gérer l’urgence dans les moments difficiles : aide-ménagère, prise en charge des
enfants...
Néobsia est une garantie obsèques. Elle
apporte des solutions pour libérer vos
proches dans cette période douloureuse.
Deux options sont proposées, toujours
sans formalité médicale : le versement
d’un capital garanti ou le financement et
l’organisation des obsèques. Quelle que
soit l’option choisie, vous avez accès à l’assistance (accompagnement dans les démarches administratives...).
Coverto assure, quant à elle, l’avenir de
votre entourage. Cette garantie vous permet, via une simple déclaration de bonne
santé, de choisir le montant du capital qui
sera versé en cas de décès, en fonction de
votre situation familiale et de votre budget.
Des prestations d’assistance (soutien psychologique, aide pour les formalités administratives…) sont également prévues.
Pour en savoir plus sur ces garanties,
contactez un conseiller mutualiste (voir en
page 9).
Cécile Fratellini
POINT DE VUE
« Mieux répondre aux
besoins des adhérents »
« La nouvelle offre concernant les frais
d’obsèques permet une prise en charge
dès la première année de souscription
et une enveloppe financière plus
importante (jusqu’à 10 000 euros),
pour mieux répondre aux besoins et
aux attentes des adhérents.
Le produit décès, qui permet de protéger
les proches, propose une avance
du capital au moment du décès, afin
de régler rapidement les premiers frais
sans attendre le déblocage des fonds.
Quant à Quiem, c’est un nouveau
produit vraiment complémentaire pour
faire face aux aléas de la vie privée et
professionnelle. »
Axelle Chambaud,
responsable du marché particuliers
NOUVELLE GARANTIE DÉPENDANCE
EN JANVIER
ISTOCK/THINKSTOCK
La perte d’autonomie, liée à l’âge, à une maladie ou à un accident,
peut empêcher d’accomplir les gestes de la vie quotidienne.
Or se faire aider a un coût. C’est pourquoi votre mutuelle propose,
à partir du mois de janvier, une nouvelle garantie dépendance :
Edéo. Cette offre vous aide à préserver votre autonomie financière
en cas de dépendance temporaire, partielle ou totale. De nombreux
services d’assistance sont proposés à l’assuré, même si celui-ci
est l’aidant d’une personne dépendante (formation au rôle
d’aidant, assistance psychologique...).
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Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
ASSISTANCE
L’assistance Harmonie Santé Services vous accompagne
au quotidien, en vous apportant aide et conseils.
Au 1er janvier 2015, de nouvelles prestations entrent
en vigueur.
Lors d’une hospitalisation en ambulatoire avec immobilisation
de plus de 5 jours, consécutive à une maladie,
un accident ou une blessure constatée médicalement,
vous bénéficiez des mêmes services d’assistance
que pour une hospitalisation de plus de 24 heures.
Par ailleurs, en cas d’hospitalisation en France de plus
de 5 jours à plus de 50 km, la présence d’un proche
à votre chevet ainsi que ses frais de transport et
d’hébergement sont pris en charge* (5 nuits maximum).
C’est vrai aussi en cas d’hospitalisation à l’étranger d’au moins
10 jours (10 nuits maximum*). Les frais téléphoniques
à l’étranger** sont couverts jusqu’à 100 euros.
Pour connaître toutes les évolutions 2015, contactez
votre mutuelle (voir page 9). Et pour joindre Harmonie
Santé Services : 09 69 39 29 13 (7 j/7 et 24 h/24, appel
non surtaxé).
L’UMT-Mutualité
Terres d’Oc est née
L’UMT-Mutualité Tarnaise
et Mutualité Française
Ariège Services ont fusionné
pour donner naissance
à l’UMT-Mutualité Terres d’Oc.
Cette nouvelle union
territoriale regroupe
55 services de soins
et d’accompagnement
mutualistes (centres
dentaires, d’optique et
d’audition, crèches,
services de soins infirmiers
à domicile, soins de suite
et de réadaptation...)
répartis sur le Tarn et
l’Ariège et rassemble
870 collaborateurs.
CAIAIMAGE/ROBERT DALY
* Pour un montant maximum de 75 euros par nuit.
** À destination ou en provenance d’Harmonie Santé Services.
TARN-ARIÈGE
APHP-PSL-Garo/Phanie
Quelles nouveautés en 2015 ?
HARMONIE SANTÉ
HOSPITALIERS
Une nouvelle
offre santé
Harmonie Mutuelle propose
désormais une protection
globale dédiée aux agents
hospitaliers. Cette garantie
prévoit une complémentaire
santé, des indemnités
journalières en cas de congé
maladie, le cautionnement
de prêt immobilier ainsi que
de nombreux avantages
comme l’accès aux réseaux
Kalivia Optique et Audio
(tarifs négociés...),
une assistance 7 j/7
en cas d’hospitalisation,
de maladie grave ou
de séjour à l’étranger...
Pour en savoir plus,
contactez votre conseiller
mutualiste.
SOINS ET SERVICES À DOMICILE : NOUVEAUX LOCAUX À ALBI
Le service d’aide à la personne et les
services de soins infirmiers albigeois
de l’UMT-Mutualité Terres d’Oc ont
déménagé au 202 avenue Pélissier.
Les nouveaux locaux, aménagés
avec des espaces dédiés pour
chaque service, permettent
un accueil convivial et personnalisé.
Vous pouvez vous y rendre pour
tous renseignements, conseils
et démarches administratives relatifs
à ces deux services pour le secteur
albigeois. Aide aux travaux ménagers,
préparation des repas, assistance aux
personnes âgées et handicapées sont
proposées ainsi que des soins infirmiers
et/ou d’hygiène sur prescription.
Pour en savoir plus, contactez l’UMTMutualité Terres d’Oc du lundi au
vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h
au 05 63 43 26 26 pour les services
d’aide à domicile ou au 05 63 43 26 25
pour les services de soins infirmiers
à domicile.
Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
7
PRÉVENTION
Votre site d’information santé
Votre mutuelle a à cœur de vous offrir
une information santé de qualité. Elle a
récemment revu son site internet dédié
à la prévention, en l’enrichissant de
nouveaux services. Sur harmonieprevention.fr, vous retrouvez
désormais des animations interactives
et ludiques, comme le Voyage
anatomique (pour mieux comprendre
le fonctionnement du corps humain)
et la Maison prévention (avec des
conseils et des astuces dans chaque
pièce).
Le site vous propose aussi
des dossiers santé et des articles
pratiques, avec de nombreux conseils
utiles au quotidien. Vous avez même
la possibilité de vous abonner à la Lettre
d’information prévention ou encore de
tchater avec des experts en santé.
Et vous pouvez accéder à l’agenda
des rendez-vous santé proposés
dans votre région (carte de France),
et consulter l’actualité des
programmes d’accompagnement
d’Harmonie Mutuelle.
à vos questions de santé
Harmonie Mutuelle met à
votre disposition un service
téléphonique d’écoute et d’orientation
pour répondre à vos questions de santé,
vous informer ou vous accompagner.
Pour en bénéficier, il suffit de composer
le 09 69 39 29 13* (appel non surtaxé).
Ce service anonyme et gratuit est
accessible du lundi au vendredi, de 8 h
à 18 h 30 (hors jours fériés). Des experts
vous apportent des réponses concrètes
et fiables sur votre santé et votre
bien-être. Ils vous aident également à
mieux comprendre le système de soins,
vous guident dans le choix de
l’établissement ou de la structure
répondant à vos besoins ou vous
proposent un accompagnement adapté.
* Ce service ne remplace pas une consultation médicale
et ne saurait se substituer à votre médecin traitant.
Rainer Berg/Westend61/Corbis
E+/GETTY IMAGES
PRÉVENTION
MIDI-PYRÉNÉES
Réponses d’experts
Ma mutuelle
PERTE D’EMPLOI : CONSERVER SA MUTUELLE D’ENTREPRISE
Les salariés ayant perdu leur emploi (pour un motif autre que la faute lourde) et bénéficiant
de l’assurance chômage peuvent conserver gratuitement la mutuelle de leur entreprise.
Ces droits, qui sont passés de 9 mois à un an le 1er juin dernier, sont maintenus pendant
la période de chômage et dans la limite de la durée du dernier contrat de travail.
À partir du 1er juin 2015, les salariés ayant perdu leur emploi pourront également continuer
à bénéficier de leurs garanties prévoyance pendant 12 mois maximum, contre 9 aujourd’hui.
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Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
POUR CONTACTER
VOTRE MUTUELLE
PAR COURRIER
YOUSSEF LARAYEDH
À l’adresse postale qui figure sur votre
carte mutualiste.
De gauche à droite : Stéphane Junique, président d’Harmonie Services Mutualistes,
François Venturini, directeur général d’Harmonie Mutuelle, Dr Emmanuel Barbeau,
lauréat de la bourse Alzheimer, Michel Sirven et Dominique Letourneau, respectivement
directeur général délégué et président du directoire de la Fondation de l’Avenir.
ALZHEIMER
Soutenir la recherche
Depuis 2010, la Fondation
de l’Avenir et Harmonie
Mutuelle se sont associées
pour faire avancer la
recherche médicale sur
la maladie d’Alzheimer.
La 5e bourse a été remise
(notre photo), le 22 septembre
dernier, au Dr Emmanuel
Barbeau, directeur de
recherche au CNRS à
Toulouse, pour son projet
sur la mise en œuvre d’aides,
dès le début de la maladie,
pour retarder la perte
d’autonomie. « Notre objectif
est de mieux comprendre
SERVICES DE SOINS
MUTUALISTES
la maladie d’Alzheimer,
son apparition et son
évolution afin d’améliorer
son diagnostic ainsi que
la prise en charge des
patients dès les premiers
symptômes », explique-t-il.
Comme l’an dernier,
les deux partenaires se
sont encore plus engagés
contre la maladie avec
une campagne de
sensibilisation dans
la presse, à la télévision
et sur internet, à l’occasion
de la Journée mondiale contre
la maladie d’Alzheimer.
Les services de soins
et d’accompagnement
mutualistes
Découvrez l’offre en
Midi-Pyrénées :
쐍 centres médicaux,
centres dentaires…
쐍 centres d’audition,
centres optiques…
쐍 services pour la petite
enfance,
services à la personne…
Centres dentaires, crèches,
établissements pour
personnes âgées...
Plus de 240 services de
soins et d’accompagnement
mutualistes de la région
seront répertoriés dans
le nouveau guide 2015
de la Mutualité Française
Midi-Pyrénées.
Au format poche, il sera
disponible courant janvier
dans les agences de
votre mutuelle.
ÉDITION
Un guide pratique
2015
Vous y trouverez toutes
les coordonnées des
services mutualistes
de votre département.
Vous pouvez également
consulter ce guide sur
le site www.masanteen
midipyrenees.fr en
effectuant une recherche
par département ou
par service.
PAR TÉLÉPHONE
(préparez votre numéro d’adhérent)
•Vos conseillers : au numéro qui figure
sur votre carte mutualiste.
•Harmonie Santé Services :
09 69 39 29 13 (prix d’un appel local), 24h/24 et
7j/7, pour l’assistance en France et à l’étranger.
•Action Sociale Harmonie Mutuelle :
09 69 39 29 13 (prix d’un appel local), du lundi
au vendredi, de 8h à 18h30.
VOS CONSEILLERS EN AGENCE
Vos conseillers sont à votre disposition pour
répondre à vos questions et vous accompagner.
SUR INTERNET
www.harmonie-mutuelle.fr
Les informations de la mutuelle, les coordonnées
des agences, l’actualité, les services... et votre
espace adhérent.
Pour tout changement d’adresse concernant
l’envoi du journal, contactez votre mutuelle.
POUR CONTACTER
VOTRE MAGAZINE
8 boulevard de Beaumont
CS 11241 – 35012 Rennes cedex.
[email protected]
Relais communication des pages spéciales : Virginie
Bertrand, Magali Blanchet, Gilles Desbrousses, Nathalie
Gaultier, Clément Gilbert, Fanny Guioullier, Cécile
Jeanneteau, Jean-Yves Larour, Isabelle Lhomme, Franck
Pasteau, Dominique Penet, Josiane Rochoux, Danielle
Sécardin et Nathalie Vignier.
Membres de la commission éditoriale : Patrick Bour,
Florence Condamin, Jacques Dossal, Bruno Duval,
Bernard Fourrier, Didier Guerling, Gabriel Guy, Patrick
Hugon, Jean-Jacques Kuntzmann, Jean-Yves Larour,
Yannick Maréchal, Jean-Jacques Mérour, Florence
Morgen, Dominique Penet, Jacques Poisson, François
Rosso et Marie-Thérèse Zéli.
Essentiel Santé Magazine - Harmonie Mutuelle - Midi-Pyrénées - décembre 2014
9
Ma santé
MARISOL TOURAINE :
« Réformer profondément
notre système de
santé »
Renforcer la prévention, généraliser le tiers payant, désigner un médecin traitant pour les
enfants… sont quelques-unes des mesures phares du projet de loi de santé, présenté en octobre
dernier par Marisol Touraine. La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes
revient, en détail, sur ces grandes orientations.
Pourquoi avoir entrepris
de refonder notre système
de santé ? Est-ce que cela
signifie qu’il ne fonctionne
pas bien aujourd’hui ?
ÉLODIE GRÉGOIRE
Les Français sont attachés à leur système
de santé, considéré comme l’un des plus
performants au monde. Son excellence est
reconnue partout et nous pouvons en être
fiers. Je parle là de la qualité des pratiques
de nos professionnels libéraux ou hospitaliers, de nos équipements de pointe, de
notre engagement dans la recherche et
l’innovation.
Mais nous devons l’adapter au vieillissement
de la population, à l’augmentation des maladies chroniques, tout en garantissant un
égal accès aux soins, dans un contexte
financier contraint. J’ai présenté ce projet de
loi pour que chacun de nos concitoyens
Marisol Touraine,
ministre des Affaires sociales,
de la Santé et des Droits des femmes
10
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
accède plus facilement à ce dont il a besoin
pour protéger sa santé et se soigner et pour
que chaque professionnel accède aux outils
qui lui permettent de mieux répondre aux
besoins de ses patients.
Quelles sont les grandes
orientations de la loi de
santé ?
Le projet de loi est destiné à changer le
quotidien des patients et des professionnels de santé, tout en réformant profondément notre système de santé.
J’ai souhaité retenir trois axes d’intervention prioritaires : renforcer la prévention,
faciliter la santé au quotidien et innover
pour garantir l’excellence du système de
santé. Il s’agit de répondre aux questions
que se posent les Français : qui dois-je
appeler à 11 heures du soir si je tombe
malade ? Pourquoi n’y a-t-il pas de médecin
à côté de chez moi ? Suis-je obligé d’aller
à l’hôpital si je ne peux pas payer ? C’est
à ces questions que je veux apporter
des réponses en proposant une réforme
structurante qui donne aux Français les
moyens de se protéger et de faire face à la
maladie lorsqu’elle survient.
Dès 2015, un
numéro national
unique d’appel
à la permanence
des soins de ville
sera instauré.
Concrètement, que vat-elle changer dans le
quotidien des Français ?
D’abord, ce projet de loi renforce la prévention et passe à l’acte pour combattre
l’image positive de l’ivresse, faire reculer
le tabagisme et enrayer l’obésité en diffusant une information nutritionnelle simplifiée. Chaque enfant aura désormais la
possibilité d’être suivi par un médecin traitant et l’éducation pour la santé sera renforcée. Pour faciliter la santé au quotidien,
le projet de loi généralise le tiers payant à
partir de 2017. Concrètement, le dispositif
concernera la part prise en charge par la
Sécurité sociale et celle remboursée par
les mutuelles. C’est-à-dire que les Français
n’auront plus à avancer les frais chez un
professionnel de santé. Pour les soins d’optique et de prothèses dentaires et auditives, la loi élargit l’application de tarifs
sociaux à tous les bénéficiaires de l’aide à
l’acquisition d’une assurance complémentaire santé (ACS), soit un million de foyers
de plus qu’aujourd’hui. L’information en
santé au public sera organisée dans le
cadre d’un service public. Dès 2015, un
numéro national unique d’appel à la perma-
nence des soins de ville sera instauré.
L’action de groupe permettra aux victimes
d’accidents sériels de ne plus être isolées
pour demander justice. Ce sont des mesures concrètes qui, j’en suis convaincue,
amélioreront le quotidien des Français.
Quelles sont les principales
échéances de cette loi ?
La discussion parlementaire commencera
début 2015. Dès le lendemain de la promulgation de la loi, nous devrons être en mesure de déployer rapidement les dispositifs
votés par le Parlement. Je ferai tout pour
que les décrets d’application soient prêts
au moment où ce texte entrera en application. Ces dispositions feront l’objet de
concertations avec l’ensemble des représentants du système de santé.
Propos recueillis par Cécile Fratellini
« CO-CONSTRUIRE UN SYSTÈME DE SANTÉ SOLIDAIRE »
J. GRISON
« Nous ne pouvons que souscrire
aux grandes orientations de cette loi
que sont le développement de la
prévention comme un des socles
de notre politique de santé, la rénovation
de l’organisation des soins de premiers
recours. Mais nous ne pouvons pas
passer sous silence les déceptions
sur les engagements non tenus sur
la fiscalité des mutuelles qui plafonne
à plus de 13 % de la cotisation,
la limitation de la possibilité pour les
mutuelles
de négocier
les tarifs et
la qualité des
prestations
auprès des
professionnels
de santé afin de
limiter les restes à
charge, l’instauration de planchers et
de plafonds pour les remboursements
qui ne manqueront pas d’engendrer un
système de surcomplémentaires
santé inaccessible à ceux qui n’en
auront pas les moyens.
Le projet de texte de loi ne reconnaît
aucune place aux complémentaires
santé. Il est aujourd’hui impératif de
leur donner un rôle dans la régulation
du système. Ainsi, la généralisation
du tiers payant doit se faire en les
intégrant dans le processus au côté
de l’assurance maladie. Nos mutuelles
sont également des atouts pour
participer à la structuration des
parcours de soins, notamment des
personnes en affection longue durée
(ALD), du fait de leur forte présence
dans l’offre de soins et les services
d’accompagnement.
Aujourd’hui, le rôle des organismes
complémentaires est considéré
par les pouvoirs publics comme
un financeur “aveugle” des dépenses
de santé. Alors qu’ils prennent de plus
en plus de place dans le remboursement
des soins ambulatoires, il est
nécessaire qu’ils puissent participer
à la régulation pour renforcer la
solidarité “bien portants – malades”
qui est un des fondements de notre
politique de santé permettant l’accès
aux soins de tous.
Dans le système actuel, les
complémentaires sont placées
dans une situation qui, de fait,
ne les implique pas suffisamment
dans la consolidation des fondements
de notre système de santé et de son
financement, en coopération avec
l’assurance maladie obligatoire. »
Joseph Deniaud,
vice-président de l’Union mutualiste Groupe Harmonie
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
11
Ma santé
50 %
des soins courants seulement
(médecin, médicaments,
analyses...) sont remboursés
par la Sécurité sociale.
50 % ne le sont pas mais peuvent être pris
en charge par une mutuelle (dans le cadre
du parcours de soins, hors participation
forfaitaire et sous conditions pour
les dépassements d’honoraires).
DIGITAL VISION/GETTY IMAGES
Source : FNMF.
12
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
À QUOI SERT
une mutuelle ?
«
Rembourser une
consultation chez votre
médecin ou les
médicaments de votre petit
dernier... Une mutuelle ne
sert-elle vraiment qu’à cela ?
Eh bien non ! Elle a beaucoup
d’autres missions, peut-être
moins « évidentes » et moins
« visibles ». La première étant :
garantir à tous l’accès à des
soins de qualité.
O
n peut vivre sans les mutuelles. Il suffit de n’être jamais malade ». C’était le
slogan d’une campagne de la
Mutualité Française, l’an dernier. Et voici la
preuve par l’exemple : votre bébé de 5 mois
souffre d’une bronchiolite. Il a besoin de
séances de kiné et de médicaments.
Suivent des bronchiolites à répétition et
même une hospitalisation de 5 jours pour
détresse respiratoire sans oublier les médicaments et le suivi pour comportement
asthmatique. Au total, la note s’élève à
3 558 euros dont 3 094 euros* seront rem-
QU’EST-CE QU’UN CONTRAT « RESPONSABLE » ?
Les contrats dits « solidaires et
responsables » ont été lancés en
2006 pour accompagner le « parcours
de soins coordonnés » (lire la fiche
santé en p. 22). Le but de ce contrat
est de responsabiliser les patients
sur le coût des dépenses de santé.
Si les complémentaires santé ne
s’inscrivent pas dans ce cadre
réglementé, leurs garanties sont
surtaxées et elles perdent les
exonérations sociales et fiscales
accordées aux contrats collectifs
d’entreprise. À partir du 1er avril 2015,
les contrats de complémentaire santé
devront respecter de nouvelles
contraintes fixées par les pouvoirs
publics : plafonnement du
remboursement des dépassements
d’honoraires, des lunettes…
boursés par la Sécurité sociale. Sans mutuelle, vous auriez déboursé 464 euros de
votre poche. Elle sert donc à compléter les
remboursements de base de votre caisse
QUI PEUT ADHÉRER
À UNE MUTUELLE ?
Les mutuelles s’adressent à
tous : salariés du secteur privé,
fonctionnaires, professions
indépendantes, étudiants,
chômeurs, retraités... L’adhésion
peut être souscrite à titre privé
pour une personne et/ou pour sa
famille. Elle peut également l’être
à titre collectif par une entreprise
pour ses salariés ou par une
branche professionnelle.
Mais à partir du 1er janvier 2016,
toutes les entreprises devront
proposer une complémentaire
santé à leurs salariés. C’est l’un
des nouveaux droits prévus par
la loi du 14 juin 2013 relative
à la sécurisation de l’emploi.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
13
Ma santé
d’assurance maladie (consultations,
médicaments, hospitalisation...). Mais également à rembourser, totalement ou partiellement, des soins non pris en charge par
l’assurance maladie (forfait hospitalier, médecines douces, certains contraceptifs...).
Cependant, une mutuelle n’est pas utile uniquement lorsque vous êtes malade. En effet, elle vous informe et vous propose des
actions de prévention afin d’empêcher ou
retarder l’apparition de problèmes de santé.
Quelles différences entre
mutuelle et assurance ?
Mutuelle ou assurance ? Assurance ou
mutuelle ? Est-ce la même chose ? Toutes
les deux peuvent proposer des complémentaires santé mais les mutuelles font
partie de l’économie sociale et solidaire et
sont fondées sur des valeurs de solidarité
et de démocratie. Les mutuelles n’ont pas
d’actionnaires, ce sont des sociétés de
personnes et non de capitaux. Elles sont à
but non lucratif, c’est-à-dire qu’elles ne font
pas de profit à verser à des actionnaires.
Les excédents peuvent servir à développer
de nouvelles garanties, à prendre en
charge de nouveaux traitements plus efficaces ou encore à financer des services de
soins et d’accompagnement mutualistes.
En adhérant à votre mutuelle, vous participez à son fonctionnement en élisant des
délégués qui vous représentent lors de
l’assemblée générale, où sont prises les
principales décisions. Une mutuelle a pour
mission de garantir à tous l’accès à des
soins de qualité. Elle combat la discrimination en ne sélectionnant pas ses adhérents. Elle n’exclut donc personne pour des
raisons médicales, financières ou à cause
de son âge.
Cécile Fratellini
* Coût moyen, source FNMF – juin 2012
www.mutualite.fr/une-mutuelle
FNMF/NATHANAËL MERGUI
3 QUESTIONS À ÉTIENNE CANIARD,
Président de la Mutualité Française
Les mutuelles
doivent aider les
patients à s’orienter
dans l’offre de soins et
devenir un “compagnon
de vie solidaire”
14
LE TERME « MUTUELLES » N’EST-IL PAS
UN PEU GALVAUDÉ, AUJOURD’HUI ?
LES ADHÉRENTS DES MUTUELLES ONT-ILS
CONSCIENCE D’APPARTENIR À L’ESS ?
Dans un monde marqué par une montée
de l’individualisme et du consumérisme,
les valeurs des mutuelles qui fondent
leur identité sur la démocratie,
la non-lucrativité, la solidarité n’ont
peut-être jamais été autant d’actualité.
Les adhérents ont-ils conscience
d’appartenir à l’ESS ? Ce n’est pas certain
effectivement mais c’est aussi de notre
responsabilité de faire la preuve de notre
différence et de la mise en œuvre de nos
valeurs. Prouver par des actes est une
demande forte qui nous est adressée par
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
le grand public, et qui est très bien perçue
par les militants que nous avons réunis
autour de notre projet stratégique.
C’est pour cette raison que nous avons
lancé une web-série, #RDVSolidaire, qui
présentera nos valeurs, leur modernité et
nos atouts. Je tiens à ce que les mutuelles
soient irréprochables et concilient ce que
j’appelle « le dire et le faire ».
Nous avons des valeurs, nous les affirmons,
mais nous devons aussi démontrer
concrètement notre plus-value sociale !
LE SECTEUR MUTUALISTE EST EN PLEINE
RESTRUCTURATION. COMMENT VOYEZVOUS L’AVENIR DES MUTUELLES ?
Les mutuelles se renforcent. Aujourd’hui,
PAROLES D’ADHÉRENT
En savoir plus
sur le
BLOG
À lire aussi
« L’économie sociale et solidaire,
c’est quoi au juste ? »
www.essentiel-sante-magazine.fr
Justine Perochain,
25 ans, assistante
de collection mode
« C’est important pour moi que la
masse monétaire colossale brassée
par une mutuelle soit
utilisée de manière
pertinente. J’espère que
tous les adhérents sont,
comme moi, en phase
avec cette éthique
humaine, et je
souhaite qu’elle
perdure. »
FRÉDÉRIC STUCIN
www.mutualite.fr
Sur le site de la Mutualité Française retrouvez
une web-série, #RDVSolidaire, qui présente
les valeurs et les atouts des mutuelles.
Patrice Rault,
35 ans, directeur d’un
cabinet de recrutement
elles sont en position de « leaders »
dans le domaine de la santé.
55 % des personnes disposant d’une
complémentaire sont protégées par une
mutuelle. La Mutualité Française dispose
également d’un réseau d’établissements
de soins très étendu : 2 500 partout
en France (crèches, EHPAD, centres
de santé...). Alors que les soins courants
ne sont plus remboursés qu’à hauteur
de 50 % par l’assurance maladie, il est
essentiel que le complément soit garanti
par un acteur solidaire et qui anticipe
l’évolution des besoins de ses adhérents.
Les mutuelles doivent aider les patients
à s’orienter dans l’offre de soins et
devenir un « compagnon de vie
HANS BERNHARD HUBER/LAIF-REA
FRÉDÉRIC STUCIN
« Une mutuelle doit être proche,
à l’écoute de ses adhérents et
rembourser chacun
par rapport à ses
besoins réels. Elle doit
pouvoir apporter à
chaque adhérent
une réponse
personnalisée,
s’adapter à
l’évolution de
ses besoins. »
Les mutuelles proposent des actions de prévention pour
accompagner leurs adhérents tout au long de la vie.
solidaire ». C’est tout l’enjeu auquel nous
allons devoir répondre.
QUE PENSEZ-VOUS DES FUTURS
« CONTRATS RESPONSABLES » MIS EN
PLACE À PARTIR DU 1ER AVRIL 2015
(DÉPASSEMENTS D’HONORAIRES,
REMBOURSEMENT OPTIQUE...) ?
Pourquoi souhaitions-nous une réforme
des contrats responsables ?
Tout simplement parce qu’il est
indispensable à la fois d’améliorer
la qualité de l’offre de complémentaire
santé, d’encourager par la fiscalité
les comportements conformes à l’intérêt
général et surtout de maîtriser
les dépenses de soins qui ne sont
plus prises en charge par l’assurance
maladie (optique, dépassements
d’honoraires...). Je crains
malheureusement que les pouvoirs
publics « aient manqué la cible ».
Les plafonds de remboursement définis
sont bien trop élevés. Au lieu de limiter
les coûts, ils peuvent même générer
une inflation des tarifs optiques
et des dépassements d’honoraires,
les plafonds fixés étant supérieurs
aux moyennes aujourd’hui observées...
Nous attendions par ailleurs une réforme
de la fiscalité appliquée aux mutuelles
afin de baisser le coût des garanties.
Là encore, cette demande auprès des
pouvoirs publics est restée lettre morte.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
15
VOISIN/PHANIE
Ma santé
n
u
t
i
a
t
é
’
Et si c
?
t
u
o
n
r
u
b«
Pour atteindre vos objectifs
professionnels, vous avez
repoussé vos limites encore
et toujours, jusqu’à
l’effondrement. Comprendre
le burn-out, s’en protéger et
se reconstruire, c’est possible.
À condition de se poser les
bonnes questions et de se
faire accompagner.
Marianne Leclère
16
A
mbitieuse, j’ai travaillé d’arrache-pied pour ne pas décevoir... Je travaillais de plus en
plus dur, mais je ne recevais pas
les gratifications attendues. Et le jour où un
séminaire m’a été refusé, j’ai craqué. J’ai avalé 15 anxiolytiques. Je voulais en finir. Mais
je me suis ressaisie au dernier moment. »
Comme Aude Selly (voir « En savoir plus »),
plus de 3 millions d’actifs en France* seraient
aujourd’hui menacés par le burn-out, appelé
aussi Syndrome d’épuisement professionnel.
Contrairement à la dépression, qui peut avoir
plusieurs causes, le burn-out trouve toujours
son origine dans le travail. Il touche des individus exigeants qui s’investissent à fond dans
leur mission. Selon Technologia, cabinet d’évaluation et de prévention des risques professionnels, le processus débute par une phase
d’enthousiasme : la personne trouve dans son
travail bien-être et reconnaissance. Mais
vient ensuite une phase de surengagement
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
De nombreux
signes auraient
dû m’alerter
« Pendant 20 ans, j’ai gravi tous
les échelons avant de devenir DRH
dans une multinationale, se souvient
Jacky Lhoumeau. J’étais épuisé,
mais j’ai consciemment ignoré
les signaux d’alerte : insomnies,
fatigue persistante, sensibilité
exacerbée, crises de larmes,
difficultés de concentration,
irascibilité, vertiges... Jusqu’au
jour où j’ai ressenti un enserrement
au niveau de la cage thoracique
si douloureux que je me suis évanoui
dans mon bureau. Après cela,
j’ai été arrêté. C’était en 2011,
et je n’ai à ce jour pas repris
d’activité professionnelle. »
Faire
reconnaître
l’origine
professionnelle
de la maladie
« Entre l’hyperconnexion et les
nouvelles méthodes de management,
l’intensification des conditions de
travail est telle que, dans toute
l’Europe, on voit de plus en plus
de cas de burn-out, explique
Jean-Claude Delgènes, fondateur
de Technologia, cabinet d’évaluation
et de prévention des risques
professionnels. Les entreprises
mettent en place des plans de
prévention, mais ils sont insuffisants.
Le Syndrome d’épuisement n’étant
pas inscrit au tableau des maladies
professionnelles, les entreprises n’ont
pas un intérêt financier à lutter contre
le surengagement. C’est la collectivité
qui en supporte la charge. »
Prendre le temps
de s’interroger
Il est possible d’éviter cet effondrement si le
burn-out est décelé à temps. Pour cela, il faut
être attentif aux manifestations qui le précèdent, et ne pas négliger les alertes que
peuvent lancer les proches... Les signes les
plus reconnaissables sont les troubles du
Je n’ai plus
de stress
« J’étais directeur commercial et lorsque
mon entreprise a été vendue, tout a
changé : méthodes, patron, équipes, etc.
J’étais si mal que j’en avais des nausées,
raconte Luc Resseler. Cassé, j’ai fini
par donner ma démission. Je m’occupais
de mes ânes pour penser à autre chose,
et un jour, j’ai organisé une balade
pour un anniversaire. D’autres ont suivi
et l’activité a vraiment démarré.
Ma chance : ma maison était payée
et ma femme compréhensive.
Car nous avons changé radicalement
de vie et de revenus, mais aussi
de besoins. Et je n’ai aucun regret ! »
sommeil, lorsqu’ils deviennent chroniques.
Tout comme l’apparition de troubles musculo-squelettiques (torticolis, maux de dos...),
de problèmes dermatologiques (eczéma,
psoriasis...) ou encore de changements d’humeur fréquents. C’est à ce moment que l’on
doit se poser quelques questions : mon travail
n’empiète-t-il pas trop sur ma vie privée ? Estce que je dépasse mes limites ? Mon caractère a-t-il changé ? Et est-ce que j’ai toujours
autant de plaisir à travailler ?... Il est aussi
impératif de se faire aider par son médecin du
travail ou son médecin traitant, qui prescrira
éventuellement un arrêt pour pouvoir se reposer et reprendre pied. Et d’alerter selon le
contexte son manager, les délégués du personnel, les membres du CHSCT ou la Direction
des ressources humaines.
* Source : www.appel-burnout.fr
En savoir plus
D comme DRH et… Dépressif
De J. Lhoumeau, éditions Tatamis, 2013,
420 p., 20 euros.
Quand le travail vous tue
De A. Selly, éditions Maxima, 2013,
128 p., 14,80 euros.
sur le
BLOG
À lire aussi
« Burn-out : êtes-vous en danger ?
Faites le test. »
www.essentiel-sante-magazine.fr
DUNOD ÉDITEUR
lorsque les responsabilités et les charges
s’accumulent. Si le plaisir est toujours là,
le travail s’invite de plus en plus dans la vie
privée et, avec lui, la fatigue.
Peu à peu, l’anxiété prend le pas sur le plaisir.
On arrive alors dans une phase de résistance
et de rupture où la personne se met à travailler de façon frénétique. La fatigue s’installe et
la personne devient irascible, s’isole de ses
collègues. Totalement stressée, elle commet
des erreurs, travaille moins bien, manque de
recul, reçoit ses premières sanctions et perd
confiance en elle... Engouffrée dans une spirale, la victime refuse toute aide extérieure,
jusqu’à la dernière phase qui se manifeste
par un effondrement, généralement brutal.
Ce stade est souvent celui de la maladie
dépressive, et le risque de passage à l’acte
suicidaire existe.
POINT DE VUE
« Se reconstruire
prend en moyenne
deux ans »
« Retrouver une vie
professionnelle de qualité
après un burn-out est tout
à fait possible. Mais cela
passe par plusieurs étapes
de reconstruction qui
prennent en moyenne deux
ans. Il faut d’abord se couper
totalement de son travail,
s’obliger à se reposer, faire
un bilan médical et retrouver
une hygiène de vie. Puis, peu
à peu, reprendre des activités
pour soi. Vient ensuite le temps
d’une réflexion à mener avec
l’aide d’un gestionnaire de
carrière, d’un coach ou d’un
psychiatre, sur soi, sur ses
compétences, sur ce qui
est arrivé et ce qui n’allait
pas. Bref, se faire aider pour
se retrouver, se comprendre
et comprendre son
environnement. Une fois
ces étapes consolidées,
toutes les personnes qui
ont réussi à se reconstruire
(dites “les résilients”) ont
appris à se protéger et
à poser des limites.
Cela nécessite des
changements : d’équipe,
de manager, d’entreprise ou,
carrément, de métier. Il y a
toujours un “avant” et un
“après” burn-out. »
Sabine Bataille,
Consultante RH, auteur de
Se reconstruire après un burn-out :
les chemins de la résilience
professionnelle, InterEditions, 2013,
228 p., 19 euros.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
17
Ma santé
5 QUESTIONS
QUE
LE VIRUS EBOLA ?
1IQU’EST-CE
Il appartient à la famille des
filovirus, comme le virus de Marburg
moins connu mais tout aussi
dangereux. Ces virus très
contagieux et très virulents sont
responsables d’épidémies de fièvre
hémorragique en Afrique.
Selon des études récentes,
certaines chauves-souris africaines
sont le réservoir naturel du virus
Ebola : elles sont porteuses mais
ne sont pas malades. Par ailleurs,
le virus infecte aussi des singes
mais, dans ce cas, il provoque
le même type de symptômes que
chez l’homme. On pense que
les premières contaminations
ont eu lieu à cause de cadavres
ou de viande de singes infectés.
En Afrique de l’Ouest, il arrive
en effet que l’on chasse et
consomme du singe.
SONT
LES SYMPTÔMES ?
2IQUELS
Au départ, ils sont de type
syndrome grippal avec fièvre
et douleurs. Puis très vite,
quelques jours à peine après
la contamination, des hémorragies
externes et internes se déclarent.
Le malade vomit et défèque du
sang. Si aucun soin n’est entrepris,
la personne décède rapidement.
Selon l’Organisation mondiale
de la Santé, le taux de mortalité
peut atteindre 90 %. Au début
de l’épidémie, il avoisinait les 75 %.
Aujourd’hui, il est encore de 35
à 40 %, ce qui reste très élevé.
18
sur le virus Ebola
Une épidémie sans précédent
de fièvre hémorragique
frappe actuellement l’Afrique
de l’Ouest. D’où vient ce virus
et comment s’en protéger ?
Émilie Gillet
Illustrations : Alexia
QUELLES
PRÉCAUTIONS
4I
PRENDRE DANS
LES PAYS TOUCHÉS ?
EXISTE-T-IL DES
3DESIVACTRA
ITEMENTS OU
CINS ?
Actuellement, il n’existe aucun
traitement spécifique contre le virus
Ebola. La seule réponse médicale
est symptomatique, il s’agit de
limiter la fièvre et les dégâts liés aux
hémorragies, en prenant en charge
les malades dans des services de
réanimation. Il faut aussi les isoler
et protéger méticuleusement les
soignants, ce qui est extrêmement
lourd à organiser. Certains patients
guérissent avec les soins médicaux
adaptés à leur cas, rappelle
l’Organisation mondiale de la Santé.
Et face à l’urgence de la situation,
l’OMS a autorisé le lancement
d’essais pour tester des sérums,
des antiviraux et probablement
aussi des vaccins.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
Mieux vaut ne pas voyager dans
les pays les plus touchés (Liberia,
Sierra Leone...) car ce sont des pays
déstabilisés par l’ampleur de
l’épidémie. Si toutefois on doit
se rendre dans ces régions,
il est recommandé de ne pas
consommer de viande de singe,
ni de fréquenter des lieux où peuvent
se trouver de la viande ou des
cadavres de singes (forêt tropicale,
marchés, restaurants locaux...).
Par ailleurs, il ne faut pas être
en contact direct avec des malades
ou participer à des rites funéraires.
Dans cette région du monde, les soins
apportés aux morts sont en général
réalisés par les proches. Or, c’est
précisément dans les 48 heures qui
suivent le décès que le risque
de contamination est maximal,
car c’est à ce moment-là que
le corps contient le plus de virus.
Et évidemment, il faut immédiatement
consulter en cas de fièvre et/ou
de syndrome de type grippal.
Y A-T-IL DES RISQUES
QUE LA MALADIE
SURVIENNE ET SE
PROPAGE EN FRANCE ?
A priori non, selon les experts.
Plusieurs raisons : d’abord les
espèces de chauves-souris qui
constituent le réservoir naturel
du virus et les singes n’existent
pas à l’état sauvage en France.
Ensuite, le virus ne se transmet pas
par voie aérienne comme la grippe
par exemple, mais uniquement par
contact avec des fluides corporels,
ce qui est plus facile à contrôler.
En France, les risques de propagation
sont extrêmement limités car le
système de santé est mieux
organisé et surtout il a les moyens
de repérer, d’isoler et de prendre
en charge ce type de maladies
dans des services de réanimation.
Enfin, les rites funéraires sont
très différents dans notre pays.
COMMENT SE TRANSMET
EBOLA ?
Le virus se transmet par contact direct
avec des fluides corporels (sang, salive,
urine, lait maternel, sperme, sueur...) des
personnes infectées, vivantes ou non, ou
avec des objets qui ont été contaminés
par les fluides corporels de patients
infectés (aiguilles...).
Il ne se transmet pas par l’air ambiant
(contrairement à la grippe), par échange
d’argent ou de marchandises, par la
natation en piscine, par les moustiques...
Par ailleurs, une personne infectée
n’est pas contagieuse durant la période
d’incubation (de 2 à 21 jours, avec
une moyenne de 8 jours), c’est-à-dire
avant que les premiers symptômes
n’apparaissent.
(Source : Ebola.sante.gouv.fr)
« Il est impossible de prédire
la durée de cette épidémie. »
« L’Afrique de l’Ouest a déjà
connu plusieurs épidémies
liées au virus Ebola au
cours du XXe siècle, mais
jamais elles n’ont atteint
une telle ampleur.
Cette fois, cela a démarré
en mars dernier en Guinée.
Dès le mois suivant,
les premiers cas étaient
détectés au Liberia, un pays
limitrophe, puis en mai
l’épidémie s’est étendue à la
Sierra Leone. En juin, alors
que le bilan dépassait les
350 morts, l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS)
a tiré le signal d’alarme,
parlant d’une crise sans
précédent. En juillet, le virus
a atteint Lagos, la capitale
du Nigeria qui est aussi
la plus grande ville d’Afrique
DR
5I
(20 millions d’habitants,
ndlr). Début novembre,
le bilan dressé par l’OMS
a dépassé 14 500 cas
et 4 800 morts.
Les modèles d’épidémies
aiguës telles que celle-ci
nous laissent à penser
qu’à un moment, elle va
atteindre une phase
plateau, puis s’affaiblir peu
à peu. Mais il est impossible
aujourd’hui de savoir
combien de temps elle
va durer et combien de
personnes elle va toucher
d’ici là. »
Pr Philippe Brouqui,
spécialiste des maladies
infectieuses et tropicales à l’Institut
hospitalier universitaire
Méditerranée Infection (Marseille).
En savoir plus
0800 13 00 00 et
Ebola.sante.gouv.fr
Le ministère des Affaires sociales,
de la Santé et des Droits des femmes
a mis en place un numéro vert,
accessible 7 jours sur 7 de 9 h à 21 h,
et un espace internet.
www.who.int/fr
L’Organisation mondiale de la Santé
dresse un état des lieux des
connaissances actuelles sur le virus
Ebola. Elle tient aussi à jour
l’évolution de l’épidémie.
www.pasteur.fr
Hôte du Centre national de référence
des fièvres hémorragiques virales,
l’Institut Pasteur publie des
informations sur son action
contre le virus Ebola.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
19
Ma santé
ASSURANCE
DR
Collision, agression, morsure...
Dès que vous êtes victime d’un accident
mettant en cause la responsabilité d’une
autre personne, vous devez le déclarer
à votre caisse d’assurance maladie,
dans les 15 jours. Vous pouvez
télécharger le formulaire sur ameli.fr,
msa.fr ou rsi.fr, selon votre situation.
Pour le trouver et prendre connaissance
de la démarche à suivre, tapez « recours
contre tiers » dans l’outil de recherche
du site. Vous pouvez aussi vous
renseigner par téléphone ou auprès
d’une agence de votre caisse.
ACCIDENTS DOMESTIQUES
Un jeu en ligne pour les enfants
CMU-C
De la cuisine à la salle de bains en passant par le salon
et la chambre, Théo et Léa sont confrontés aux risques
d’accidents domestiques dans toutes les pièces
de la maison. Ce jeu en ligne, créé par l’Institut national
de la consommation, permet aux enfants de 3 à 6 ans
d’identifier les dangers et de sécuriser l’ensemble
des objets. Les objectifs ? Leur faire prendre conscience
des risques domestiques et sensibiliser aussi les parents.
Pour jouer, rendez-vous sur www.conso.net, espace
éducation, rubrique « La sécurité domestique avec
Théo et Léa ».
À lire sur www.essentiel-sante-magazine.fr :
« Agir contre les accidents de la vie courante ».
* Selon le Baromètre de la santé visuelle
des Français (AsnaV).
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
ION
A/GRAPHICOBSESS
S’INFORMER SUR LE DROIT DE LA SANTÉ
C’est le temps passé en moyenne
devant un écran par les jeunes âgés
de 16 à 24 ans*, soit 54 minutes
de plus qu’en 2013. Quelques conseils
pour limiter les effets indésirables :
bien éclairer la pièce en évitant
les lumières directes, faire des pauses
régulières, se tenir à distance de l’écran...
20
La CMU-C est une protection complémentaire santé gratuite,
accordée aux personnes remplissant certaines conditions
de résidence et de ressources. Ces conditions pour
en bénéficier viennent d’être assouplies notamment
pour les parents d’enfants handicapés vivant seuls.
Ainsi, la majoration spécifique pour parent isolé
(versée en complément de l’allocation d’éducation
de l’enfant handicapé) n’est plus prise en compte dans
le calcul des ressources en vue de l’obtention de la CMU-C.
Pour en savoir plus sur les conditions à remplir,
rendez-vous sur www.cmu.fr/cmu-complementaire.php
CHRISTINE SCHNEIDER/CULTUR
7 h 52 par jour
DU NOUVEAU POUR LES BÉNÉFICIAIRES
C
Comment
avoir accès à votre dossier médical suite
à une opération ? Vous êtes ou avez été malade
e vous voulez emprunter, quels sont vos droits ?
et
A
Autant
de questions auxquelles les juristes et avocats
d Santé Infos Droits peuvent répondre au 0 810 004 333
de
(n° Azur, tarif selon l’opérateur téléphonique) ou au
01 53 62 40 30 (prix d’une communication normale).
Ce service, mis en place par le Collectif interassociatif
sur la santé (CISS), a pour vocation de répondre
à toutes les questions en lien avec le droit de la santé.
À noter que près de 8 500 appels ont été traités
en 2013, soit une augmentation de 10 %.
BURGER/PHANIE
BLESSÉ PAR UN TIERS : DÉCLAREZ-LE
VOISIN//PHANIE
SANTÉ / EXAMEN
LA MAMMOGRAPHIE
Pratiquée par un radiologue habilité, la
mammographie permet, grâce à des rayons X,
de visualiser certaines anomalies du tissu
mammaire et de dépister les cancers du sein.
AVANT L’EXAMEN
Une mammographie peut être réalisée dans le cadre
du programme national de dépistage organisé du cancer
du sein (voir Focus) ou bien à titre individuel, à la demande
de votre médecin traitant ou de votre gynécologue,
notamment si vous avez des antécédents familiaux.
Selon les régions, le délai pour obtenir un rendez-vous peut
aller d’une à trois semaines. La mammographie doit être
réalisée de préférence entre le 8e et le 12e jour après le
début de vos règles, car les seins sont alors plus faciles à
examiner. Aucune préparation n’est nécessaire, mais il est
conseillé ce jour-là de ne pas mettre de crème sur vos seins.
L’EXAMEN
Vous êtes debout, torse nu, face à la machine.
Le sein est d’abord comprimé entre deux plaques
horizontales pour faire un premier cliché, puis entre
deux plaques verticales pour faire un second cliché.
Idem pour l’autre sein. La compression peut être
désagréable mais elle ne dure que quelques secondes.
es.
Dans certains cas (adolescentes et jeunes femmes,,
allaitement...), une échographie mammaire peut être
réalisée en complément, afin de préciser les clichés.
TÉMOIGNAGE
« Ma mère a eu un cancer du sein. Ma gynécologue m’a donc
conseillé de faire une mammographie tous les deux ans dès l’âge
de 35 ans. La première fois, j’ai trouvé que c’était très douloureux
car je ne m’étais pas préparée à ça. Le radiologue a fait une
échographie dans la foulée. J’ai eu peur qu’il y ait quelque chose de
grave. Mais il m’a vite rassurée : il l’a fait simplement parce que je
suis encore jeune et que mes seins sont très fibreux. Ce n’est rien
de grave mais ça rend les images plus difficiles à lire. »
Marie,
37 ans, Paris.
Mari
ie, 3
FOCUS Le dépistage organisé du cancer du sein
LES RÉSULTATS
Le radiologue les fournit en général une demi-heure
après l’examen. Une copie peut être transmise
au médecin prescripteur.
Dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein,
vous aurez les résultats dans un délai d’environ trois
semaines.
Toutes les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à réaliser
une mammographie tous les deux ans dans le cadre d’un
programme national : l’assurance maladie leur envoie un
courrier indiquant une liste de radiologues habilités dans
leur département avec lesquels elles peuvent prendre
rendez-vous. L’examen est totalement pris en charge,
sans avance de frais. L’objectif est de diagnostiquer un
éventuel cancer du sein avant l’apparition des premiers
symptômes, car plus on le découvre tôt, plus il est facile à
soigner. Les mammographies réalisées dans ce cadre sont
systématiquement vues par deux radiologues, le second
étant spécifiquement formé à la relecture des clichés de
mammographies.
LE REMBOURSEMENT
L’assurance maladie prend en charge 70 % du coût de
l’examen et de la consultation du médecin radiologue
au tarif conventionnel. Le complément peut être pris
en charge en partie ou totalement par votre mutuelle,
selon le contrat que vous avez souscrit.
Dans le cadre du programme national de dépistage
organisé du cancer du sein, l’examen est pris en charge
à 100 % (voir Focus).
EN SAVOIR PLUS
• monradiologue.fr : site de la Fédération nationale des médecins
radiologues, qui propose des informations sur les examens d’imagerie
médicale, dont la mammographie.
• e-cancer.fr : site de l’Institut national contre le cancer, où est présenté
en détail le programme national de dépistage organisé du cancer du sein.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
21
SOINS / REMBOURSEMENT
QUESTIONS À FABRICE HENRY,
président de l’Union nationale des
organismes d’assurance maladie
complémentaire (Unocam).
Respecter le parcours de soins coordonnés,
c’est choisir un médecin traitant qui sera
le pivot de votre suivi médical et bénéficier
d’un remboursement maximal.
À partir de 16 ans, vous êtes invité à suivre
le parcours de soins coordonnés. En premier lieu,
il suffit de déclarer un médecin traitant (votre
généraliste ou spécialiste habituel) à votre caisse
d’assurance maladie. Il organisera votre suivi
médical et vous aidera à prévenir certains risques
(avec la vaccination, le dépistage...).
DANS LE CADRE DU PARCOURS DE SOINS,
VOUS SEREZ REMBOURSÉ DE FAÇON OPTIMALE
LORSQUE VOUS CONSULTEZ :
- un spécialiste sur la recommandation
de votre médecin traitant ;
- en accès direct le spécialiste qui vous suit
pour votre affection de longue durée (ALD)
et dans certains cas un gynécologue,
un ophtalmologue, un psychiatre ou
un stomatologue ;
- en déplacement ou en cas d’urgence.
HORS PARCOURS DE SOINS
En revanche, si vous ne déclarez pas de médecin
traitant ou si vous consultez un spécialiste en accès
direct (en dehors des cas mentionnés ci-dessus),
vous serez « hors parcours de soins ». Ce qui signifie
que vous ne serez remboursé qu’à 30 % du tarif
de base au lieu de 70 %. Votre complémentaire santé
ne prendra pas en charge la différence.
Exemple : une consultation à 23 euros ne sera
remboursée que 5,90 euros par le Régime obligatoire
au lieu de 15,10 euros.
Après presque dix ans
de mise en place
du parcours de soins
coordonnés, quel bilan
en tirez-vous ?
Le fait de consulter son
médecin avant d’aller voir
un spécialiste s’est généralisé
et c’est positif.
Les médecins de santé
de secteur 1, qui n’ont
par principe pas le droit de
facturer des dépassements
d’honoraires, y sont autorisés
lorsqu’un patient les consulte
sans l’aval de son médecin
traitant. Cela légitime la
pratique des dépassements
d’honoraires.
C’est regrettable, comme
est regrettable l’absence
d’amélioration de la coordination
entre généralistes et spécialistes,
médecine de ville et hôpital,
médecins et autres
professionnels de santé,
professionnels de santé
et acteurs du champ social.
sur le
EN SAVOIR PLUS
Saisir « parcours de soins » dans l’outil de recherche
du site www.ameli.fr, www.rsi.fr ou www.msa.fr,
selon votre situation.
22
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
BLOG
DR
LE PARCOURS DE SOINS
COORDONNÉS
Alors selon vous, quelles
sont les améliorations
possibles ?
Le projet de loi sur la santé,
qui devrait être discuté
au Parlement en 2015,
prévoit que les moins
de 16 ans aient à leur tour
un médecin traitant.
Il relance aussi le chantier
du dossier médical partagé
entre professionnels de santé,
dont la création était prévue
par la loi de 2004 : cela devrait
améliorer la coordination
des soins et le suivi
des patients. Par ailleurs,
le projet de loi prévoit
de généraliser le tiers
payant dès 2017.
Car pour beaucoup de
malades, l’avance de frais
est un obstacle à l’accès
aux soins. Le parcours de soins
cherchait à responsabiliser
financièrement le patient.
Le tiers payant est donc
un changement d’orientation.
À lire aussi
« La prise en charge des affections longue durée (ALD) » ;
« Comprendre les tarifs des professionnels de santé »
www.essentiel-sante-magazine.fr
Des millions de photographies
sont partagées chaque jour
sur les réseaux sociaux.
« On les publie, on les partage,
on les commente, on tague
ses amis... », souligne
la Commission nationale
de l’informatique et des
libertés (CNIL). Celle-ci
vient de mettre à jour une
fiche pratique avec 10 conseils
pour partager ses photos
sans se surexposer.
Limitez l’accès aux photos
que vous publiez, triez-les
régulièrement, supprimez
celles qui vous dérangent,
demandez l’autorisation
avant de publier une photo de
quelqu’un... Autant d’astuces
faciles à mettre en œuvre.
Vous pouvez retrouver cette
fiche intitulée « Les conseils
de la CNIL pour mieux
maîtriser la publication de
photos » sur www.cnil.fr,
rubrique « documentation »
« Fiches pratiques ».
sur le
BLOG
À lire aussi
« Protéger sa vie privée
sur internet ».
www.essentiel-santemagazine.fr
FACILITER
LA LECTURE
DES ENFANTS
DYSLEXIQUES
Une mise en page claire
et aérée, une police de
caractère adaptée, des
photographies de sculpture
en guise d’illustrations.
Ce sont les ingrédients
d’une recette réussie :
un livre jeunesse pensé
et réalisé, aussi, pour
les enfants dyslexiques.
Les Ateliers Art terre
viennent de publier l’album
« Skita, les mémoires
d’un vieux singe » pour les
enfants à partir de 5 ans
(18 euros). Il a été réalisé
avec l’appui et le soutien
de l’association des adultes
et des parents d’enfants
dyslexiques (AAPEDYS 35),
d’orthophonistes,
d’orthoptistes et de
psychomotriciens.
Pour en savoir plus :
www.art-terre.com
IMAGESOURCE/GETTY IMAGES
MAÎTRISER
LA PUBLICATION
DE PHOTOS
SUR INTERNET
TECHNOLOGIES 3D
DÉCONSEILLÉES
AUX MOINS DE 6 ANS
Emmener son enfant de 4 ans voir le dernier dessin animé
sorti en 3D n’est peut-être pas une bonne idée. La raison ?
Son système visuel est immature. Dans un récent rapport,
l’Anses* recommande que les enfants de moins de 6 ans
ne soient pas exposés aux technologies audiovisuelles
en 3D et que ceux de moins de 13 ans en aient un usage
modéré. Parents et enfants doivent donc être attentifs
aux éventuels symptômes : troubles de la vision, sensation
d’œil sec, maux de tête... Et pour limiter les risques de fatigue
visuelle, il est conseillé de limiter le temps d’exposition
à la 3D, de s’éloigner de l’écran, de conserver ses corrections
optiques pendant la visualisation de contenus en 3D...
* Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
JAMIE GRILL/GETTY IMAGES
DÉTECTEURS DE FUMÉE :
OBLIGATOIRES EN MARS 2015
Av
Avez-vous
pensé à installer un détecteur de fumée dans votre habitation ? Si ce n’est
pa
pas le cas, vous avez encore quelques semaines pour le faire. Ces appareils qui détectent
le fumées dès le début d’un incendie et émettent un signal sonore vont, en effet,
les
d
devenir
obligatoires à partir du 8 mars prochain. La règle est simple : il en faut au moins
u par logement. Il doit être fixé le plus haut possible (idéalement au plafond) dans un lieu
un
d circulation ou dans le dégagement desservant les chambres et à distance des murs
de
e des sources de vapeur. C’est au propriétaire du logement de l’acheter et de l’installer
et
o le faire installer. À noter qu’en cas de démarchage à domicile, il n’existe pas d’installateur
ou
d
diplômé,
agréé ou mandaté par l’État.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
23
Notre vie
« Les seniors
ne sont pas une charge
MAIS UNE CHANCE »
Aujourd’hui, à quel âge
est-on considéré comme
« un vieux » ou un senior ?
24
longue. Et puis les seniors de maintenant
ne sont pas les aînés d’hier ou d’avanthier. Aujourd’hui, la retraite c’est
l’après-midi de la vie. La société commence tout juste à comprendre que l’on
pouvait s’appuyer sur des personnes
âgées : dans les associations bien sûr,
mais songez aussi que 32 % des maires
sont des retraités ! Et sans ces retraités,
Cela dépend de l’environnement et de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, dans une entreprise, on est vieux à 45 ans, après cet âge,
nous sommes d’ailleurs peu formés. Dans
les médias, c’est à 50 ans car il y a toujours
l’image de la ménagère de moins de 50 ans.
D’une manière générale, 50 ans
est une barrière un peu forte,
Aujourd’hui, la retraite
car c’est la moitié de 100, au
c’est
l’après-midi de la vie.
moins la moitié de la vie.
Et dans la tête des gens, nous
sommes vieux à 75 ans. Mais en fait, à n’im- le tissu associatif s’écroulerait, des terriporte quel âge, quelqu’un qui a 15 ans de toires n’existeraient pas... Ils peuvent
plus que vous, vous le considérez comme contribuer à la vie économique. Ils ne sont
vieux. Après, il y a également des barrières pas une charge ou un poids mais une
psychologiques, on se sent vieux quand on chance. Et je n’aime pas parler de dépendépasse l’âge du décès de ses parents, dance liée à l’âge car on est dépendant à
quand les enfants quittent la maison, quand la drogue, à l’alcool mais pas à l’âge. À tout
moment de la vie, on est dépendant des
un stagiaire vous vouvoie...
autres, c’est ce qui fait une société, c’est
une longue chaîne. Il est préférable de parL’image des seniors a-t-elle
changé depuis 20 ou 30 ans ? ler de perte d’autonomie, cela donne une
Les choses changent car on commence à dynamique. Plutôt qu’évoquer la dépense faire à l’idée que l’on aura une vie plus dance, parlons d’interdépendance !
ÉRIC BÉNARD/ANDIA
En 2050, la France comptera
presque 23 millions de
personnes de plus de 60 ans.
Pour Serge Guérin, sociologue
et spécialiste des questions
du vieillissement, cette
« révolution démographique »
invite à repenser la société,
l’économie... Explications.
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
En quoi le vieillissement
peut avoir des effets
positifs sur la société ?
On va être obligé d’inventer une société
différente pour que les plus âgés puissent
y vivre, en pensant la ville, les transports,
l’habitat, la prévention autrement. Le vieillissement ne va pas nous enfermer mais
nous obliger à inventer de nouvelles
choses en nous appuyant sur ces personnes. Nous sommes tous concernés,
à 5, 15, 35, ou 60 ans, car nous allons
vieillir et nous avons des parents ou des
grands-parents qui vieillissent.
En France, les aidants
sont en première ligne
face au vieillissement.
Leur action représente
une économie importante...
En effet, leur action équivaut à une dépense
de 164 milliards d’euros. Ils sont 8,5 millions
en France, la moitié d’entre eux sont des
retraités qui accompagnent un proche de
manière bénévole et informelle. Cela
montre qu’il y a encore de la solidarité.
Mais il faut les soutenir car ils contribuent
ÉRIC BÉNARD/ANDIA
Le vieillissement ne va
pas nous enfermer mais
nous obliger à inventer
une société différente.
Serge Guérin (au centre) a participé à une table ronde lors d’un colloque organisé
par Agrume Groupe Harmonie, le 9 octobre dernier à Paris, avec Anne Marion,
actuaire pour le cabinet Actuarielles et Bruno Céron, directeur général adjoint
stratégie et partenariat d’Harmonie Mutuelle.
à améliorer la situation humaine de millions
de gens. Leur action permet de libérer des
places dans les établissements pour des
personnes en grande fragilité et contribue
à soulager le travail des professionnels
intervenant à domicile.
Les choses bougent car il y a quelques années, le mot aidant n’existait pas. Depuis
2010, il y a même la journée nationale des
aidants (ndlr : 6 octobre). Et pour la première
fois, dans le projet de loi sur l’adaptation au
vieillissement du gouvernement *, on dit
qu’il faut les aider en prévoyant un « droit
au répit » avec un soutien financier qui
peut aller jusqu’à 500 euros par an. C’est
une première marche. Il faudra surtout se
centrer sur la prévention en s’appuyant sur
les résidences autonomie** par exemple.
Mieux vaut une politique de petits pas réels
que de grands slogans sans suite.
Propos recueillis par Cécile Fratellini
* www.social-sante.gouv.fr, rubrique « personnes
âgées-autonomie », dossiers « adaptation de la
société au vieillissement-projet de loi ».
** Foyers-logements.
« LA SOLIDARITÉ
ÇA EXISTE... ET EN PLUS
ÇA RAPPORTE »
Serge Guérin est sociologue et
professeur à l’ESG Management
School. Directeur du Fonds pour
l’innovation sociale, il contribue
depuis plusieurs années à faire
prendre conscience de la
séniorisation de la société en
insistant sur ses effets positifs.
Il est l’auteur de La solidarité ça
existe... et en plus ça rapporte !
paru en 2013
aux éditions
Michalon où il
montre qu’une
société décentrée
et solidaire est
en marche.
Compte Twitter
de Serge Guérin :
@Guerin_Serge
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
25
Notre vie
Vous avez dit
«CONSOMMATION
collaborative ?
I
Si le terme est encore
flou pour certains,
la consommation
collaborative est clairement
entrée dans les mœurs
des Français. Oui, mais
c’est quoi au juste ?
Angélique Pineau
26
ls covoiturent, co-louent, co-travaillent,
co-achètent... Ces dernières années,
les Français se sont pris de passion
pour le partage, mais aussi pour le don,
le prêt, la location, l’échange de biens ou de
services ou encore la revente entre particuliers... Une économie de la débrouille, qui
compte de plus en plus d’adeptes, et que
l’on appelle la consommation collaborative.
Ce terme récent – et certes un peu fourretout – désigne ces nouvelles pratiques qui
mettent en relation directe des citoyens.
Certaines d’entre elles ne datent pas d’hier
(troc, achat d’occasion...), mais internet
leur a donné un coup d’accélérateur. Elles
gagnent petit à petit tous les domaines de
notre vie quotidienne (alimentation, logement, mobilité, loisirs...) et changent
d’échelle avec la crise économique. Un site
comme BlaBlaCar, spécialiste du covoiturage, revendique 10 millions de membres
en Europe. Et près de 2,8 millions de personnes consultent chaque jour* Le Bon
Coin, autre poids lourd du secteur, et ses
petites annonces entre particuliers.
« La situation budgétaire des ménages est
plus tendue ces dernières années. Alors
pour maintenir leur mode de vie, les Français
inventent ou réinventent de nouvelles
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
manières de consommer, qui sortent des
sentiers marchands ordinaires et permettent de dépenser moins ou d’en avoir
plus pour le même prix », indique Philippe
Moati, cofondateur de l’Observatoire Société
et Consommation (ObSoCo) et professeur
d’économie à l’université Paris Diderot.
Entre dérives et effet positif
Si la première motivation est avant tout
économique, d’autres raisons expliquent
cet engouement. « L’envie de reprendre la
main sur sa consommation et d’y trouver
plus de sens, des préoccupations environnementales et la recherche de lien social »,
énonce Samuel Roumeau du collectif
OuiShare, qui œuvre au développement de
la consommation collaborative. « Aussi,
même si le pouvoir d’achat repartait à la
hausse, il n’y aurait pas de recul significatif de ces pratiques. Elles sont en train de
s’ancrer profondément dans nos habitudes », souligne Philippe Moati.
Face à l’ampleur que prennent aujourd’hui ces
nouvelles formes de consommation, certains
acteurs de l’économie traditionnelle s’inquiètent, et crient à la concurrence déloyale.
Comme le montrent les récents débats entre
les taxis et Uber (spécialiste du véhicule de
PARTAGE
DE JARDIN
COVOITURAGE
GUZ ANNA/SHUTTERSTOCK
TROC
La consommation collaborative favorise le réemploi
des objets et l’usage d’un bien plutôt que sa propriété.
Pourquoi acheter une perceuse, que l’on n’utilisera
qu’une à deux fois par an, quand on peut la louer
à un particulier lorsqu’on en a besoin ?
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
27
Notre vie
Seulement
15%
48%
d’entre eux ont déjà
entendu cette expression.
GUZ ANNA/SHUTTERSTOCK
Près d’un Français sur deux
pratique régulièrement la
consommation collaborative.
63
%
utilisent la
consommation
collaborative pour
payer moins cher
55
%
pour trouver
des bons plans
et des bonnes
affaires
Autres motivations évoquées :
la possibilité de faire durer les objets,
de leur donner une seconde vie (38 %),
le fait que ce modèle de consommation
soit meilleur pour la société (28 %)
et même l’attrait pour un modèle
différent (18 %).
Source : étude TNS Sofres-La Poste « Les Français et la consommation collaborative », novembre 2013.
* Selon Médiamétrie, Audience de l’internet
en France en août 2014.
28
En savoir plus
sur le
BLOG
Livre
La vie share : mode d’emploi. Consommation,
partage et modes de vie collaboratifs
d’Anne-Sophie Novel, éditions Alternatives,
2013 (12 euros).
DR
Études
L’Observatoire Société et Consommation a mené
deux enquêtes sur les consommations émergentes
en 2012 et 2013, à consulter sur Lobsoco.com
Dans Essentiel Santé Magazine
« Financement participatif : une pépinière à
projets », dossier paru dans le précédent numéro
(daté de septembre 2014).
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
cofondateur de
l’Observatoire Société et
Consommation (ObSoCo)
et professeur d’économie
à l’université Paris Diderot
Samuel Roumeau,
VID
REMAZ
EILLES
Sur internet
Consocollaborative.com, blog dédié à
ces nouvelles pratiques.
Ouishare.net/fr : le site du collectif international
du même nom, qui vise à promouvoir
la consommation collaborative.
Retrouvez
leur interview croisée sur
www.essentiel-sante-magazine.fr
Philippe Moati,
DA
tourisme avec chauffeur) ou entre les hôteliers et Airbnb (le site de locations saisonnières). Car certains particuliers en feraient
une activité plus qu’occasionnelle et une
partie des revenus qu’ils en tirent échapperait à l’impôt. « Le mouvement est récent et
la législation n’a pas eu le temps de s’adapter, précise Samuel Roumeau. Un cadre juridique est certes nécessaire, mais il ne
devra pas être trop strict, au risque de
l’étouffer. »
Et si, au contraire, elle continue à gagner
du terrain, la consommation collaborative
pourrait bien pousser l’économie tout entière à évoluer, selon Philippe Moati, « pour
se soucier des solutions aux problèmes
des gens et non pas seulement de produire des marchandises. Avec l’impact
environnemental que l’on connaît. »
connecteur Bordeaux
pour le collectif
international OuiShare
et contributeur du blog
Consocollaborative.com
TRANSPORTS
ALIMENTATION
Repas partagés, achats groupés, partage
des produits du jardin... En matière d’alimentation,
l’esprit collaboratif est des plus vifs. Et il se crée
de nouveaux sites tous les mois pour manger mieux
ou pour moins cher, ne pas gâcher ou tout simplement
ne pas dîner seul devant sa télé.
Née en 2011 au pays des circuits courts, La ruche
qui dit oui n’arrête pas de faire des petits. Elle permet
aux particuliers de commander sur internet les
produits de leur choix, vendus par des producteurs
locaux (dans un rayon de 250 km). Il ne leur reste
plus qu’à venir les chercher, chaque semaine,
dans un point de retrait près de chez eux (La ruche).
On connaissait déjà la location de voitures entre
particuliers, largement démocratisée, et le très
célèbre covoiturage. Mais côté mobilité,
on ne se contente plus de partager sa voiture
ou d’en emprunter une, le temps d’un trajet.
Désormais, on loue aussi son camping-car et même
son bateau à des particuliers. Là encore, l’idée est
de n’utiliser – et de ne payer – ces différents moyens
de transport que lorsqu’on en a besoin, et ainsi
de faire des économies.
Quelques sites :
Covoiturage : Covoiturage.fr, Covoiturage-libre.fr
Location de voitures (Drivy.com, Ouicar.fr, Buzzcar.fr),
de camping-cars (Jelouemoncampingcar.com),
de bateaux (Samboat.fr).
Quelques sites :
Achats groupés : Laruchequiditoui.fr, Reseau-amap.org
Partage de jardin ou de récolte (Plantezcheznous.fr),
de repas chez l’habitant (Cookening.com) ou au
restaurant (Colunching.com/fr), des restes (Supermarmite.com, Partagetonfrigo.fr).
LOGEMENT
Échanger sa maison pendant
les vacances, squatter un coin
de canapé à l’autre bout du
monde (couchsurfing) ou
encore camper chez l’habitant.
En matière de logement aussi,
les initiatives ne manquent pas.
Et elles n’offrent pas des
solutions que pour les
vacances. La colocation,
répandue chez les étudiants,
s’étend aujourd’hui à d’autres
communautés. Le site
Cotoiturage.fr facilite par
exemple la colocation des
D’AUTRES IDÉES…
Échanger des savoirs (Selidaire.fr), ses vêtements
(Trocvestiaire.com, Pretatroquer.fr), ses journaux (Trocdepresse.com),
la garde de ses animaux (Animal-fute.com). Louer tout
type de matériel (Zilok.com), des jouets (Monjoujou.com),
parents solos, entre eux ou
avec des étudiants,
des retraités, des jeunes actifs,
des agriculteurs... qui,
eux aussi, ont du mal à joindre
les deux bouts.
Quelques sites :
Colocation : Cotoiturage.fr,
Appartager.com
Échange de maison :
Trocmaison.com
Couchsurfing : Bewelcome.org,
Couchsurfing.org (en anglais)
Camper chez l’habitant : Gamping.fr,
Campedansmonjardin.com
une cave ou un box (Costockage.fr), des bras pour
un déménagement (Mydemenageur.com). Partager
un espace de travail (Coworking-carte.fr), ses sorties,
ses loisirs (Tripnco.com/fr).
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
29
Notre vie
BENAGLIA
Commander un café mais en
payer deux, pour en faire don
à un inconnu. Apparu il y a moins
de deux ans en France, le principe
du café « suspendu » se répand
et a notamment inspiré la baguette
« en attente ».
CAFÉ « SUSPENDU »
B
La double dose solidaire
ien sûr, il est toujours possible de
faire un don à une association ou
de s’engager en tant que bénévole. Mais de nouvelles pratiques
solidaires voient le jour et permettent de
faire un petit geste, peu coûteux, et simple
à intégrer dans son quotidien. C’est le cas
du café « suspendu » (encore appelé café
« en attente »), qui a conquis des bars et
brasseries dans toute la France. Ainsi, lorsqu’on commande son petit noir au comptoir, on peut – si on veut – en payer deux :
un pour soi et un autre pour un inconnu,
qui n’a pas les moyens de se l’offrir. Il peut
s’agir aussi bien d’un sans-domicile fixe,
d’une personne sans emploi, d’un étudiant
ou d’un retraité qui ne roulent pas sur l’or...
Toute personne qui en fait la demande
peut en bénéficier, car il n’est pas question
ici de conditions de ressources.
Les établissements qui appliquent ce principe affichent en général le nombre de
cafés « suspendus » près du comptoir,
pour informer les donateurs comme les
bénéficiaires potentiels.
Une vieille tradition
napolitaine
Cette pratique est née chez nos voisins
italiens, à Naples plus exactement, où le
« caffè sospeso » existe depuis environ un
siècle. En France, c’est une internaute qui,
30
au printemps 2013, fait connaître cette
tradition en postant un message sur les
réseaux sociaux. L’idée séduit immédiatement et le bouche-à-oreille fait le reste.
Difficile de savoir quel est le nombre exact
d’établissements qui proposent aujourd’hui le café « suspendu » car tous ne
sont pas recensés (voir En savoir plus). En
tout cas, le principe plaît et s’est, depuis,
étendu aux boulangeries avec la baguette
« en attente » (lire le témoignage cicontre) et même aux pizzas, aux soupes
ou encore aux livres.
Angélique Pineau
En savoir plus
Coffeefunders.fr
Pour géolocaliser certains des établissements
qui proposent le café « suspendu » ou autres
en-cas « en attente ».
Unebaguetteenattente.org
Le site recense les boulangeries « en attente »
et permet aux commerçants qui souhaiteraient
se lancer de télécharger un kit gratuit (affiche, logo).
sur le
BLOG
À lire aussi
Un article sur la baguette « en attente »,
(rubrique Notre Vie / Solidarité ).
www.essentiel-sante-magazine.fr
Essentiel Santé Magazine - Union Harmonie Mutuelles - décembre 2014
TÉMOIGNAGE
« Près de 150 boulangeries
jouent le jeu dans toute
la France »
« J’ai entendu parler du café
“suspendu” pour la première fois
en avril 2013. À la même époque,
dans mon quartier de ClermontFerrand, je voyais souvent des gens
faire les poubelles pour se nourrir.
Cela m’a donné l’idée de lancer
la baguette “en attente”, pour aider
ceux qui rencontrent des difficultés
et créer un mouvement de solidarité.
Comme le café, le pain est un des
piliers de notre culture et, en plus,
c’est un aliment de base. Et cela
m’a paru simple à mettre en place.
J’ai donc démarché en premier lieu
des boulangers du Puy-de-Dôme.
Trois ont répondu présent.
Puis, grâce aux réseaux sociaux,
la mayonnaise a pris. J’ai moi-même
été surpris par l’ampleur du
mouvement. Aujourd’hui, près
de 150 boulangeries jouent le jeu,
dans toute la France. »
Jean-Manuel Prime,
initiateur du réseau des baguettes « en attente »
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