Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête

Transcription

Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête
Commotions cérébrales, des outils pour ne
pas y perdre la tête
Journées Montfort 2016
Sylvain Ladouceur m.d.
Dip. Med. Sport
P.E.C. Université de Sherbrooke
Médecin de famille
Divulgation du présentateur
• Enseignant : Sylvain Ladouceur m.d.
• Relations avec des intérêts commerciaux :
–
–
–
–
Subventions/soutien à la recherche : nil
Bureau des conférenciers/honoraires : nil
Frais de consultation : nil
Autres : nil
Divulgation de soutien commercial
• Ce programme de formation a été produit sans soutien financier.
•
Ce programme de formation a été produit sans aucune forme de
soutien.
• Conflits d’intérêt potentiels :
– AUCUN
Objectifs
• 1. Diagnostiquer les commotions cérébrales.
• 2. Prodiguer des conseils judicieux pour le
retour progressif aux activités (sport, école,
travail)
• 3. Énumérer les mesures efficaces pour les
prévenir.
PLAN
1. Cas clinique
2. Définition
3. Physiopathologie
4. Signes et symptômes
5. Systèmes impliqués
6. traitement
7. Retour aux activités
8. complications
syndrome post commotionnel
syndrome deuxième impact
ETC « encéphalopathie traumatique chronique »
9. Prévention
Loi Rowan Stringer (149)
1. Cas clinique
• Joueur de football de 17ans
se présente avec
son père à la
clinique d’urgence
un mercredi PM
Collision casque à
casque (#52) vendredi passé au 4ième quart
Vous l’examinez 
• Alerte et orienté.
• Aucun déficit à l’examen neuro.
• Cardio-pulmonaire et musculosquelétique O.K.
• Etat mental normal.
Il veut votre accord pour un retour au jeu
Lui donnez-vous?
Sinon quelle est la prochaine étape?
2. Définition
• « Je me suis fait frapper dans la bande, je
me demandais ce qui se passait. J’ai été un
peu ébranlé. J’ai fini la partie. Le lendemain
j’avais mal à la tête, j’étais fatigué »
• Sydney Crosby
Définition
• « Je suis tombé assis, j’ai eu un double choc. J’ai dit au
soigneur que je n’étais pas correct. Le médecin sur place
m’a examiné et m’a fait passer l’examen de base
protocolaire. Il m’a dit que j’avais réussi le test et que je
pouvais retourner au jeu, mais moi, je savais que je n’étais
pas bien et je n’ai pas voulu revenir. J’ai raté deux mois et
demi par la suite… »
Guillaume Latendresse
Définition
• « avoir une commotion c’est comme dire :
t’es pas un « tough » »
Étienne Boulay
2. Définition- évolution
• Commotion : terme historique représentant un mouvement du cerveau
dans la boîte crânienne et résultant en des Sx cliniques sans relation
avec des lésions pathologiques.
• Traumatisme crânio-cérébral (TCC)
– Association plus franche avec des lésions
pathologiques.
– TCCL (léger) GCS 13-15/15 30 minutes ou plus après
–
–
l’accident, lors de l’évaluation à l’urgence.
TCCM (moréré) GCS 9-12/15
TCCS (sévère) GCS 8/15 et moins
– 90% des TCC sont légers et souvent appelés commotions
cérébrales
Définition-évolution
Médecin perse Razes
Première utilisation du terme dans un contexte
moderne à la fin du premier millenium.
A utiliser le terme commotion pour décrire un état
physiologique anormal du cerveau. Lui donnant un
sens spécifique et le distinguant de lésions
cérébrales sévères.
Première définition officielle en 1966 par le
« Committee to Study Head Injury Nomenclature »
Définition-évolution
• 4 grands groupes ont émis des définitions et
des lignes de conduite
– TPCC « Team Physician Consensus Conference »
– AMSSM « American Medical Society for Sports Medicine »
– AAN « American Academy of Neurology »
– CISG « International Consensus in Sport Group »
Consensus sur définition et lignes de conduites
2. Définition-évolution
• 1. 1er symposium international sur les commotions
dans le sport (Vienne 2001)
– IIHF FIFA CIO
– Définition
– Importance évaluation neurocognitive
• 2. 2ième conférence internationale sur les
commotions dans le sport (Prague 2004)
– Commotion simple vs complexe
– Application pédiatrique
– S.C.A.T.
• 3. 3ième conférence internationale sur les
commotions dans le sport (Zurich 2008)
–
–
–
–
–
Abandon de simple vs complexe
S.C.A.T. 2
Aspects psychologiques
ETC
Protocole de retour au jeu
2. Définition
4ième conférence internationale sur les commotions
cérébrales dans le sport (Zurich 2012)
Pathologie complexe touchant le cerveau, induit par des forces
biomécaniques traumatiques
Causé par un coup à la tête ou un
impact à une partie du corps
produisant un mouvement de
va-et-vient de la tête.
Entraînant une altération fonctionnelle>structurelle
Neuroimagerie normale.
Outils S.C.A.T. 3 et S.C.A.T. pédiatrique
Un peu d’épidémiologie
• Phénomène sous diagnostiqué
– Estimation: 1.6-3.6 millions commotions sportives par
année aux USA
• 300 000 de rapportées seulement!(USA)
• TCC: 8.9% des blessures sportives à l’école secondaire
• 6 fois plus de commotions dans les sports organisés (vs loisirs)
– 1/3 des athlètes ne reconnaissent pas les symptômes
– On estime à 70-100 commotions cérébrales par fin de
semaine au Québec dans les sports (Dave Ellemberg)
Selon les sports
• Soccer (football international)
– 11% de cas déclarés
– 62,7% rapportent des symptômes lors d’une saison
• Football américain
– 5.1% de cas déclarés
– 70,4% rapportent des symptômes lors d’une saison
• Hockey sur glace
– 25% de cas déclarés
Source : conférence Dave Ellemberg (neuropsychologue), janvier 2016
Commotions par 1000 athlètes
Br J Sport Med 2013
Culture du sport
Max Pacioretty
Thoma Müller
Eric Lindros
Étienne Boulay
Culture du sport
Mike Webster, premier joueur autiopsié
Par Dr Omalu (Dx ETC)
Brett Favre
Sydney Crosby
Rowan Stringer
Physiopathologie
Pas encore bien compris mais on sait que:
•
•
•
•
•
Perturbation neuro-métabolique
Perturbation neuro-chimique
Dérèglement neuro-électrique
Processus inflammatoires
Crise énergétique
« tempête »
Cascade sur 24-48h
• 1. dommage membrane neuronale
• 2. libération de K+ et glutamate hors du neurone
• 3. entrée de Ca+ entraînant une altération de la production ATP
par les mitochondries du neurone.
• 4. pompe Na+/K+ entraîne une entrée de Na+ entraînant une
demande d’ATP (dont la production est déjà altérée)
• 5. Comme la mitochondrie ne peut fournir l’ATP nécessaire
métabolisme anaérobique avec production de lactates.
• 6. ÉTAT HYPOMÉTABOLIQUE.
Fatigabilité accrue car cerveau sur stimulé
Histoire naturelle
• *Symptômes souvent présents sur le coup
mais peuvent être retardés de plusieurs
heures.
– Parfois plus de 48h
• Durée des Symptômes souvent < 72 h avec résolution
complète en 7-10 jours. (80-90% des cas)
• Récupération prolongée chez:
– les enfants et les adolescents
– ceux avec ATCD de commotion.
QUIZ
• 1. Une PDC brève est associée avec une
récupération prolongée ?
– Faux
Moins de 10% des commotions ont une PDC
• 2. Les convulsions immédiatement après le
traumatisme sont bénignes ?
– Vrai
Mikaël Tam
Coup de coude de Patrice Cormier. Convulse sur la glace.
Voir vidéo sur youtube
QUIZ
• 3. Les céphalée prolongée (>60h), la fatigue, la
confusion ou la présence de plus de 3 symptômes
augmente le risque d’avoir une récupération
prolongée ?
Vrai
4. En aigu, les symptômes sont toujours diffus mais en
chronique il peut y avoir des symptômes locaux
(symptômes visuels lors d’un coup à l’occiput) ?
Faux
QUIZ
• 5. Risque de refaire une commotion après
en avoir fait une ?
– 3 fois plus de risque
– 2 fois plus de risque
– 1,5 fois plus de risque
1,5 fois plus de risque
Signes et symptômes
« J’ai conduis mon auto après le match et j’aurais pas dû. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
*Jugement altéré
« J’avais des nausées lors de l’entraînement. Je me
sentais comme dans un rêve. J’étais ailleurs. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
« Je ne pouvais plus me concentrer dans une conversation avec
des gens »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
« Je m’endormais à la mi-temps dans mon casier. »
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
« J’avais le goût de pleurer pendant le match.
J’étais triste d’avoir échappé le ballon. Je pleurais !
Étienne Boulay (Alouettes de Montréal)
4. Signes et symptômes
•
1.Affectifs/émotionnels
•
2. Cognitifs
•
3. Somatiques/physiques
•
4. Sommeil
Affectif-émotionnel
• Anxiété
• Tristesse-Dépression
• Labilité émotionnelle
• Irritabilité
• Changement de personnalité
• Manie
Cognitifs
• Amnésie
Désorientation
• Se sentir ralenti
Perte de conscience
• Difficulté à articuler
• Confusion
Regard fixe
Réponse verbale retardée
• Difficulté de concentration
• Trous de mémoire
Désorientation
Somatiques-physiques
• Vision brouillée
• Convulsions
• Vertige/déséquilibre
• Fatigue
• Céphalée
• Étourdissement
• Photophobie
• Sonophobie
• Nausée/vomissement
• Engourdissement/fourmillement
• Tinnitus
Sommeil
• Diminution du sommeil
• difficulté à s’endormir
• somnolence
• hypersomnie
5. Systèmes impliqués
• 1. Vestibulaire
– (Rééducation en physio.)
• 2. TM « temporo-mandibulaire »
– Dentiste
• 3. Cervical
– Physio., ostéopathie
• 4. Occulo-moteur
– Rééducation physio., ergo.
• 5. Crânien (cognitif)
– neuropsychologue
• 6. Myofacial (muscles du cou)
– Physiothérapie
• 7.Psychologique
– psychothérapie
Évaluation sur la ligne de touche
Évaluation sur la ligne de touche
• Priorité ABC et stabilisation colonne cervicale
– Colonne cervicale OK selon critères de NEXUS
• Pas de douleur cervicale centrale
• Pas de déficit neuro central
• GCS 15/15
• Pas d’intoxication
• Pas de stimuli douloureux distrayant
– Gestion de l’équipement selon la situation
• Si ABC et colonne cervicale OK: évaluation
supplémentaire hors de la surface de jeu
Évaluation sur la ligne de touche
• 1. idéalement après 15 minutes et dans le calme.
• 2. par une personne qualifiée
• 3. SCAT-3: comprend les questions de Maddock et
BESS (recommandé par le consensus)
• 4. Référer en milieu hospitalier :
–
–
–
–
–
vomissements répétés
convulsions
Sx neuro focal
GCS<15
comportement anormal ou Sx ou signe neuro qui
progresse.
– Lésion spinale potentielle
Score de Maddocks
Épreuve d’équilibre BESS
Erreurs:
D’abord sur une
surface dure puis une
surface molle
1 point par erreur
Durée de 20 sec.
par position
1. Main qui quitte la crête
Iliaque.
2. Déplacement de la
hanche de plus de 30o de
flexion ou d’abduction
3. Soulèvement de l’avant
pied ou des talons
4. Ouverture des yeux
5. pas, trébuchement ou
chute.
6. Non maintien de la
position d’évaluation
pendant plus de 5 sec.
Marche du funambule
-Pas de chaussures.
-Debout les pieds joints sur ligne de départ.
-Marche aussi vite et précisément que possible
sur ligne de 3 m de long et 38 mm de largeur.
-Les talons juste devant les orteils en alternance.
-Demi-tour au bout de la ligne et revient.
-4 essais (on garde le meilleur temps).
-Doit être réussi en 14 sec pour un athlète.
-Échec si : quitte la ligne, écart entre talon et orteils,
touche un objet ou l’examinateur pour garde son
équilibre. Faire un autre essai si possible.
Équilibre dynamique – vitesse - coordination
Coordination
Épreuve doigt-nez
5 répétitions < 4 secondes
Échec si : Ne touche pas son nez
Pas d’extension du coude
Ne peut faire 5 répétitions
Questions « GO NO-GO » de la NFL
• La réponse positive à une de ces questions entraîne un retrait
du jeu
– 1. Perte de conscience ou ne répond pas? (peu importe la
durée) Si présent, durée?______
– 2. Confusion ? (toute désorientation ou incapacité à répondre
de façon adéquate aux questions)
– 3. Amnésie (rétrograde/antérograde) Si présent,
durée__________
– 4. Sx nouveau et/ou persistant ? (céphalée, nausée, vertige)
– 5. Trouvaille neurologique anormale ?(toute anomalie
motrice, sensitive, aux nerfs crâniens, équilibre, convulsion)
– 6. Sx qui progresse, persiste, ou empire ? Si présent,
considérer une lésion de la colonne cervicale et/ou lésion
cérébrale plus sérieuse.
Évaluation sur la ligne de touche
• Si présente signe ou symptôme de
commotion:
– 1. ne pas retourner au jeu
– 2. ne pas laisser sans surveillance
– 3. nécessite évaluation médicale
Si doute, retire (même si évaluation normale)
C’est la LOI aux USA (50 états)
**Ne peut pas conduire son véhicule**
Remettre conseils aux proches
SCAT3 (dernière page)
Outils d’évaluation des commotions
Version enfants (5-12 ans)
Particularités: 1. Évaluation des symptômes (ce que dit l’enfant vs ce que dit le parent)
2. Questions de Maddocks plus simples
SCAT-3
• Faire une évaluation pré-saison chez les
athlètes à risque.
• Comparaison avec évaluation pré-saison
utile
Valeur des outils d’évaluation
Br J Sport Med 2013
Valeur des outils d’évaluation
Test
description
Sensibilité Spécificité
(%)
(%)
« Balance Error
Scoring System
Test d’équilibre, complété en 5
minutes
34-64
91
Évaluations
neuropsychologiques
Évaluations avec papier ou ordinateur.
(mémoire, temps de réaction, fonctions
cognitives, fait par neuropsychologue
71-88
-
« sensory
organisation test »
IMAGE, mesure la capacité de garder
son équilibre en altérant son orientation
48-61
85-90
SAC « standardized
assessment of
concussion
Fait sur lignes de touche. Tôt
après la blessure. 6 minutes
80-94
76-91
American Family Physician
Volume 89, Number 7, April 2014
Outils de diagnostic
• Pas assez d’évidence dans la littérature
pour déterminer quelle est la meilleure
combinaison d’outils.
• Aucun de ces outils ne permet d’éliminer
une commotion.
• Ne remplace un examen médical
neurologique rigoureux ou une évaluation
neuropsychologique rigoureuse.
Outils diagnostics
SONDAGE
Auprès de médecins
de famille au Canada
et aux USA
Br J Sports Med 2013
Outil préféré : examen clinique
Br J Sports Med 2013
Outil de décision : retour au jeu
Br J Sports Med 2013
Outil canadien utile
• Application cerveau/sport pour téléphones
intelligents
Dave Ellemberg Ph.D.
neuropsychologue
Traitement
• 1. Retirer du jeu et école
• 2. Évaluations sériées
• 3. REPOS-REPOS (physique et cognitif)
– 24-48 h
• 4. Environnement calme
• 5.Glace, massage
• 6. Acétaminophène
• 7. Pas d’AINS ni ASA (risque de
saignement en phase aigüe)
Traitement
•
•
•
•
•
•
•
Éviter les jeux vidéos, la télévision, l’ordinateur
Une seule activité cognitive à la fois
Limiter la lecture (cesser si provoque Sx)
Faire tâches plus exigeantes en début de journée
Environnement calme
Si photophobie : lunettes de soleil
Si sonophobie : éviter écouteurs
Traitement
• Éviter l’alcool
• Éviter les médicaments sédatifs.
• Éviter les drogues
• Parce que :
– Retarde la récupération
– Masque une détérioration
*Exercice de faible intensité pourrait être bénéfique pour
les athlètes qui mettent plus de temps à se rétablir.
Évolution souvent favorable
• La majorité des symptômes de commotion
se résorbent en 7-10 jours.
• Les troubles d’équilibres rentrent dans
l’ordre en 3-7 jours.
• Troubles cognitifs peuvent persister dans
quelques cas même si les autres
symptômes et signes sont résolus.
• 10-15% auront des symptômes après 10
jours de repos.
Indicateurs de moins bon pronostic
• 1. nombre, durée(>10 jours) et sévérité des
symptômes
• 2. perte de conscience prolongée (>1min),
amnésie
• 3. commotion avec convulsion prolongée
(>1min.)
• 4. commotions à répétition, commotions
rapprochées
• 5. commotions rapprochées avec impact
moindre ou récupération de plus en plus lente.
Indicateurs de moins bon pronostic
• 6. enfants et adolescents (<18 ans)
• 7. présence de comorbidités (migraine,
dépression, TDAH, trouble d’apprentissage,
trouble du sommeil)
• 8. Prise de médication (psychotropes,
anticoagulants)
• 9. comportement (style de jeu dangereux)
• 10. sport (activité à risque, sport de contact
et collision, sport de haut niveau)
Ref : Australian Family Physician, Vol 43, No 3, Mars 2014
Indicateurs de moins bon pronostic
• La présence d’un seul de ces facteurs de
moins bon pronostic requiert
– une approche plus conservatrice.
– une évaluation plus détaillée.
– un protocole de retour au jeu sur une plus
longue période.
Attention aux enfants
• Plus on est jeune, plus la récupération est
longue et plus on est susceptibles de refaire
des commotions (souvent accompagné de
lésions catastrophiques).
• Plus de risque de :
Syndrome de 2ième impact
(œdème cérébral diffus)
Attention aux enfants
Cerveau en développement
Physique, cognitif, langage
Peut laisser
des traces
Différences physiologiques entre un cerveau jeune et un
plus âgé.
Priorité : retour à l’école avant le
retour au jeu.
Absence de l’école en moyenne
1 ou 2 jours. (Parfois plus long)
Retour à l’école lorsque les Sx ne
sont plus exacerbés par la lecture
ou l’utilisation de l’ordinateur
7. Retour aux activités
• Jeu
• École
• Retour au jeu la même journée ?
– NON
Protocole de retour au jeu
Retour au jeu par étape
Étape
Activité permise
Objectif
1
Aucune activité physique ni cognitive
jusqu’à l’absence complète de symptôme
récupération
2
Exercice aérobique léger (vélo stationnaire)
70% de la FCMA
Augmenter fréquence
cardiaque
3
Exercice relié au sport (lancer le ballon,
patiner…)
Ajouter du mouvement
4
Entrainements sans contact (courir pour
attraper une passe)
Exercice, coordination,
charge cognitive (se
concentrer sur le jeu)
5
Pratique avec contact (sur avis médical)
Reprendre sa confiance,
habiletés évaluées par les
entraineurs
6
Retour au jeu
Chaque étape dure 1 journée ou plus. Autorisation médicale pour passer à l’étape 5
McCrory P, Meeuwisse W, Johnston K, et al. Consensus Statement on Concussion in sport,
3rd International Conference on Concussion in Sport held in Zurich, 2008. Clin J Sport Med 2009
Harmon KG, et al. Br J Sports Med 2013
Protocole de retour au jeu
• Individualisé-graduel-progressif
• Asymptomatique sans médication
• Examen neuro normal, incluant une évaluation
cognitive et de l’équilibre (SCAT3)
• Supervision médicale souhaitable
• Progression sur des jourssemainesmois
• Si l’athlète devient symptomatique lors de la
progression, il DOIT cesser et retourner à l’étape
précédente.
• Protocoles spécifiques pour certains sports
– Hockey, soccer, football
Recommandations scolaires
• Pas de guidelines reconnues
• Il faut les accommoder au niveau académique
– Retirer temporairement de l’école (surtout
pendant la période symptomatique)
– Moins de travaux
– Éviter les examens (10-14 premiers jours)
– Temps prolongé pour faire les travaux et les examens
• Surtout mathématiques, sciences, langue seconde
– Journées de congé…
• Certains athlètes ont des déficits neurocognitifs persistants après une
commotion, malgré qu’ils soient asymptomatiques.
• Aucun sport avec contact tant qu’ils ne sont pas de retour à leur niveau
académique de base.
Ref : American Academy of Neurology
Continuum (Minneap Minn) 2014,20(6);1552-1569
Étapes du traitement
• <2 semaines: rassurance, repos
• 2-4 semaines: traiter les symptômes pour en éviter la
persistance. Approche pharmacologique à envisager
surtout si facteur de risque de chronicité (indicateurs de
moins bon pronostic)
• 4-6 semaines : traitement pharmacologique des
symptômes (céphalée, insomnie, anxiété, dépression)
• 6-12 semaines : intensifier le traitement des
symptômes. Approche multidisciplinaire.
• >12 semaines : Syndrome post-commotionnel, référé en
centre spécialisé pour réadaptation multidisciplinaire
post TCC.
Ref.: Le Médecin du Québec, volume 51, no1, janvier 2016
Évaluation neuropsychologique
• Évalue sphère cognitive seulement.
• Recommandé dans tout cas où la
récupération est incertaine ou dans les cas
complexes (récupération prolongée)
• Permet d’évaluer les déficits subtils
– Attention
– Capacité d’analyser l’information
– Temps de réaction
– Mémoire
Évaluation neuropsychologique
• Plus facile si peut être comparé à un test
pré-commotion.
• Doit être fait par un neuropsychologue.
• Tests:
– Axon Sports
– ImPACT
Une évaluation neuropsychologique NE remplace pas une
histoire complète et un examen clinique neurologique.
Peu aider un médecin à prendre une décision pour retour
au jeu
8. Complications
• Syndrome post commotionnel
• Syndrome de 2ième impact
• Encéphalopathie traumatique
chronique
Syndrome post commotionnel
• « J’ai mal à la tête tous les jours. Je souffre
en chien. Je serais prêt à donner mes
bagues de la coupe Grey pour ne plus avoir
mal à la tête. J’ai du regret d’avoir joué ! »
Gabriel Grégoire (alouettes de Montréal1976-1980, coupe Grey 1977)
Émission Les Franc Tireurs
5 mars 2014
Syndrome post commotionnel
• Pas de définition claire
• Symptômes de commotion durent plus de 710 jours (symptômes post commotion)
• Durée plus de 3 mois (Syndrome)
–
Ref.: Moran B et al., Southern Medical Journal, 108;9 sept. 2015
• Au moins 3 des symptômes suivant:
– Céphalée, vertige, fatigue, irritabilité,
insomnie, trouble de mémoire ou
concentration, intolérance au stress,
anxiété-dépresion
Syndrome post commotionnel
Quand référer en centre
spécialisé: Sx > 3 mois
Quand traiter les
symptômes par modalités
autres que le repos : 1
mois
Ça paraît pas
Jusqu’à 33% des cas peuvent avoir des symptômes après 3 mois
mettre fin à une saison voire à une carrière
Syndrome post commotionnel
Traitement 1
• Atteintes cognitives
– Réhabilitation cognitive,
Rx(methylphenidatecontroversé),…
• Problèmes psychiatriques (dépression, anxiété)
– Psychothérapies, Rx (ISRS sertraline, citalopram)
• Céphalée (migraine, tension, cervicogénique, médicamenteuse)
– Physiothérapie, ostéopathie, dentiste (T.M.)
– Rx (aigüe et prophylactique)
• Tryptan, amitriptyline, pregabalin)
– Infiltrations (Nerf Arnold, blocs facettaires)
Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186)
Syndrome post commotionnel
Traitement 2
• Vertiges (VPPB, migraineux, non-spécifique)
– Physiothérapie, Epley, rééducation vestibulaire)
• Troubles du sommeil (insomnie, apnée sommeil, somnolence
diurne)
– Hygiène sommeil, thérapies comportementales
– CPAP
– Rx hypnotiques (avec prudence)
• Mélatonine, trazodone, amitriptyline, zopiclone
• Fatigue
– Luminothérapie, conditionnement physique
– Traiter autres symptômes
Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186)
Syndrome 2ième impact  attention
• Décrit chez les patients subissant une 2ième
commotion avant que la 1ière ne soit rétablie.
• Perte d’autorégulation cérébrale  congestion
vasculaire augmentation de la PICherniation
 coma  MORT
• Rare mais plus fréquent
chez les boxeurs et les moins
de 20 ans
Syndrome 2ième impact
Ottawa teen died of 'second impact syndrome’
ELIZABETH PAYNE, OTTAWA CITIZEN
Published on: June 25, 2014 | Last Updated: June 26, 2014 2:42 PM EDT
Gordon and Kathleen Stringer's daughter Rowan died after hitting her head
playing rugby a year ago.
Rowan Stringer DCD 2013 suite à 3 commotions cérébrales en moins d’une
semaine en jouant au rugby.
Législation
• LOI 149, Ontario
• Première province
canadienne à légiférer en
matière de commotion
cérébrale.
• Depuis janvier 2014, TOUS les États américains ont
légiféré sur le sujet.
• BUT : éducation (athlètes, parents, entraîneurs)
– Obligation de retirer du jeu si suspicion de
commotion
– Obligation d’avoir une évaluation médicale avant
de retourner au jeu.
Encéphalopathie traumatique chronique (ETC)
(Anciennement dementia pugilistica)
– Définition:
• maladie neuro-dégénérative
• Associé avec des commotions cérébrales multiples
– Accumulation de protéine tau
– Atrophie corticale (frontal et temporo-médial)
– Élargissement des ventricules
ETC
– Il y aurait 2 groupes
• Groupe1 : jeune (trouble de l’humeur et du comportement, suicidaire)
• Groupe 2 : plus âgés (troubles cognitifs, parkinsonisme)
– Diagnostique histo-pathologique au décès
– Période de latence (blessure et manifestations cliniques)
• 5-8 ans après la fin de carrière sportive
– Incidence inconnue
Dr Omalu et al. a rapporté le premier
cas moderne d’ETC en 2005 chez un
ancien joueur de la NFL. (M.Webster)
ETC
• Relation cause-effet pas encore établie entre les
commotions ou exposition à des sports de contact et
l’ETC. Ref.: McCrary P, et al., Br J Sports Med 2013;47:250-258
Lien plausible basé sur
• Études de cas
• Séries de cas
• Études prospectives à venir
Presque tous les chercheurs qui décrivent l’ETC,
proposent une association entre les traumas à la tête
et les trouvailles cliniques et pathologiques de l’ETC.
Ref.: Meehan W. et al., American Academy of Neurology, Neurology, october 2015
Concussion
Dédramatiser les
peurs engendrées
par les médias.
9. Prévention
• Franc-jeu
• Limiter les contacts, surtout les plus jeunes
• Équipement protecteur (protecteurs buccaux,
casques) joue au faible rôle pour réduire les
commotions.
– Protège contre lésions dentaires et orofaciales
– Casques protègent contre des lésions plus graves :
fractures
• Renforcement des muscles du cou
– Limite la transmission des forces à la tête et
diminue l’impact au cerveau
Prévention
Changements des règlements : pourquoi permettre bagarres à poings nus ?
Seulement la LNH permet cela!
On diminuerait de 60% les commotions cérébrales en éliminant les bagarres
au hockey. Dave Ellemberg
Prévention
Au soccer, contact membre supérieur-tête
en tentant de faire une tête, est responsable
de 50% des commotions
Ref.: Andersen T. et al., Mechanism of head injury in elite football.
Br J Sports Med 2004
Risque de refaire une commotion
• 1 commotion : 1,5 X plus de chance
• 2 commotions: 2,8 X plus de chance
• 3 commotions : 3,4 X plus de chance
Ref.: Guskiewicz et al., Cumulative effects associated with recurrent concussion in collegiate football
players : the NCAA Concussion Study, JAMA 2003
Une histoire de 2 commotions ou plus, associé avec des symptômes post
commotion et rétablissement neurocognitif prolongés
Après 3 commotions, 10 X plus de risques de développer:
Déficits cognitifs permanents
Syndrome de type Alzheimer en vieillissant
Dépression majeure
Quand retirer du sport ?
• Pas de ligne de conduite se basant sur des
données probantes.
• Auteurs experts proposent :
– Neuro-imagerie anormale
– Commotions multiple (nombre?)
– Diminution persistante de la performance
académique ou au travail.
– Persistance de Sx post commotion
– Périodes de récupération prolongées
– Commotions se produisant avec de
moindres impacts.
Retour sur le cas
• Que faites-vous ?
• Passer à l’étape 5
– Pratique avec contact
• Ensuite étape 6
– Retour au jeu
Messages clés
• 1. Commotion : plus fréquent qu’on pense
• 2. Sx dans 4 principales sphères
– Physique, cognitif, émotionnel, sommeil
• Au moindre doute, RETRAIT du jeu
• Ne JANAIS retourner au jeu si
symptomatique
• Retour progressif aux activités
• Suivi et éducation : important
• On doit légiférer
Têtes à claque : vidéo youtube
https://www.youtube.com/watch?v=rq5qfacGVbQ
Sites WEB
• M.E.L.S. :
http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publica
tions/publications/SLS/Promotion_securite/2
013_Commotions_depliant_FRP.pdf
• NCAA Concussion program :
NCAA.org/concussion
• CDC Concussion Education/Head Up :
http://www.cdc.gov/concussion/sports
• NFL Health and Safety :
NFLhealthandsafety.com
Merci de votre attention
Merci de votre attention
Vous pouvez poser vos
questions…
Et faire connaître vos remarques…
Même par messagerie électronique
([email protected])
Extra
• Pas assez d’évidence pour déterminer si un
lien existe entre une atteinte cognitive
chronique et les têtes au soccer.

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