Mars 2004 - La RLA et la librairie le Furet du Nord

Transcription

Mars 2004 - La RLA et la librairie le Furet du Nord
Renaissance du Lille ancien
Mars 2004 - La RLA et la librairie le Furet du Nord
Soumis par Jean CALLENS
22-05-2011
LA
RLA ET LA LIBRAIRIE DU FURET DU NORD
Â
Par
Jean Callens, ancien directeur du Furet du Nord. Cette librairie, réputée
la plus grande d'Europe, a
permis pour la première fois à ses clients
de feuilleter les livres sur table ou en rayon. Tous les auteurs, grands
ou célèbres de la fin du XXème siècle sont venus y présenter leurs ouvrages.
Le
tableau de François
Watteau "La Procession de Lille en 1789" offre à ceux
qui s'intéressent de près ou de loin à l'évolution du paysage
architectural
un point de repère idéal. A l'occasion de la procession en l'honneur de
Notre-Dame de la
Treille, instituée par Marguerite de Constantinople en
1269, Watteau donne à voir une fête religieuse qui intègre
encore les
acteurs profanes: corps de métiers, les quatre serments lillois, le fou
de Lille, les châssesreliquaires et les congrégations religieuses. La
Grand'Place offre un cadre exceptionnel à l'événement : la GrandGarde,
l'Hôpital Militaire, un rang de maisons particulières et, toujours debout,
la lourde église Saint-Etienne,
détruite en 1792, lors du siège de Lille.
C'est
une reproduction de ce tableau que Guy Jourdain,
architecte des Monuments
Historiques, déploya lors d'une conférence de Presse qui fit grand bruit.
En effet,
pour remplacer l'incroyable décor 1900 plaqué sur la façade
ancienne, Guy Jourdain annonçait la reconstruction
de la façade du Furet
du Nord qui tiendrait compte du tableau de Watteau. Présents à cette conférence
de
Presse Madame Six-Thiriez, Présidente de la Renaissance du Lille ancien,
Alain Decaux, Michel Marcq, rédacteur Ã
La Voix du Nord, Nord Eclair,
La Croix, radio et télévision régionales, et de nombreuses personnalités
lilloises. Grand étonnement lorsque les personnes présentes apprirent
que l'on avait échappé de peu à une façad
tout à fait différente. A l'époque,
le verre et l'aluminium envahissaient les places, les boulevards et les
banlieues. Un groupe d'architectes avait proposé pour le Furet du Nord
une façade en verre sur cinq niveaux qui,
vue de la Grand'Place, donnerait
d'un seul coup d’œil l'idée de l'importance de la librairie. Il y eut
débat
pendant trois jours. D'un côté les tenants du tout classique de
Lille, saluant par la même occasion son histoire et
sa tradition artisanale
dans le choix du grès, de la pierre blanche et de la brique. Un argument
a fait pencher
la balance dans la décision à prendre: que deviendrait
la façade en verre dans dix ans ? Elle serait sans doute déjÃ
démodée
et à refaire; par contre, dix années plus tard, à cause de l'exemple donné,
la façade reconstruite
deviendrait quasiment un monument historique.
Etat
XVIIème siècle
Etat
1969
En
septembre 1970, le chantier mis en route seize mois plus tôt se terminait
dans la fièvre. Il fallait
démonter les échafaudages en place depuis plus
d'un an. Enfin la vérité apparaîtrait. Et quelle vérité! La faç
terminée,
les pierres calcaires fraîchement taillées et à peine mises en place éblouissaient
de fraîcheur. L
six arcades en grès, élégantes dans leur sveltesse,
accueillaient déjà une clientèle curieuse. Le premier étage,
réservé aux
collections universitaires laissait deviner un plafonnier curieusement
géométrique constitué d'un
jeu de lumières et de plaques multicolores
en tôle émaillée. Quant au second étage, les six fenêtres étaient
béantes
et ouvraient sur le vide.. sur le futur à réaliser…
C'est
ainsi qu'est apparu "Le Furet du Nord" tout
neuf aux lillois étonnés.
Début septembre, la Braderie accueillait plus d'un million de visiteurs
: il est clair que
du jour au lendemain, après cet hommage rendu à Lille
et aux lillois, le Furet du Nord devenait plus qu'une librairie,
le centre
culturel d'une Métropole.
"Ceux
qui y regardent de plus près savent bien que la nouvelle
façade est un
modèle de restauration intelligente, un bel échantillon de ce que fut
l'architecture lilloise à la
fin du XVIIIème siècle. Prendre la taille
européenne tout en s'enracinant plus solidement que jamais dans une
tradition
culturelle locale." (Journal La Croix)
Désormais
à Lille, on ne "casserait" plus nos architectures
anciennes, on respecterait
les pierres blanches, les grès et les briques. Même les arrière-cours
retrouvent
leur élégance. On peut dire que l'année 1970 a marqué le point
d'arrêt d'une "casse" systématique des maisons
anciennes.
Que
serait Lille aujourd'hui si la Renaissance du Lille Ancien n'avait pas
mené sa campagne
contre vents et marées ?
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