COMEDIE ET LE COMIQUE Les genres de la - grec-latin

Transcription

COMEDIE ET LE COMIQUE Les genres de la - grec-latin
LA COMEDIE ET LE COMIQUE Les genres de la comédie La comédie s’inscrit dans une longue tradition théâtrale, née dans l’Antiquité chez des auteurs grecs et latins comme Aristophane, Plaute et Térence. Le propre de la comédie est de susciter le rire par la représentation des travers de l’humanité « moyenne » : contrairement à la tragédie, elle met en scène le spectacle des problèmes de la vie ordinaire. • Le comique grossier de la farce, spectacle populaire du Moyen Age, est encore souvent présent dans la comédie du XVIIe siècle, notamment chez Molière (Les Fourberies de Scapin) : jurons, coups de bâton, duperie des benêts, déguisements sont ses ingrédients principaux. • La comédie classique, au XVIIe et au XVIIIe siècles, introduit cependant des situations et un comique plutôt subtils. o La comédie d’intrigue, à base de rebondissements nombreux et surprenants met souvent en scène un couple de jeunes amants cherchant, avec l’aide de leurs serviteurs, à surmonter l’opposition de parents ou de rivaux tyranniques et ridicules (Beaumarchais, Le Barbier de Séville). Elle est souvent inspirée par les situations et les personnages de la comédie italienne, la Commedia dell’arte. o La comédie de caractère cherche à représenter différents excès de la nature humaine à travers des personnages atteints d’une sorte de foi (Molière, Le Malade Imaginaire, l’Avare). o La comédie de mœurs offre une satire de la vie quotidienne, de certains types sociaux, du « théâtre du monde » Ces différents genres peuvent se combiner dans les grandes comédies de Molière, Marivaux ou Beaumarchais. • Au XIXe siècle, le drame romantique veut mêler le grotesque de la comédie au sublime de la tragédie (Hugo, Ruy Blas). A la même époque, les populaires vaudevilles agrémentent la comédie d’intrigue d’intermèdes chantés (Labiche, Courteline, Feydeau). • Le théâtre du XXe siècle a renoué avec le comique de la farce (Jarry, Ubu roi), mais le comique de l’absurde, caractéristique de la période contemporaine, ne se distingue plus guère du tragique chez Beckett (En Attendant Godot) ou Ionesco (Rhinocéros) : les frontières entre les genres ont alors tendance à s’effacer. Les procédés du comique • Le comique, registre principal de la comédie et source du rire, naît souvent d’un écart par rapport à la norme, d’une répétition ou d’une déformation incongrues. On peut rencontrer le registre comique dans tous les genres littéraires : poésie, roman, nouvelle... • Le comique peut relever de l’humour (on donne une dimension comique à un sujet sérieux pour en révéler un nouvel aspect) ou de l’ironie (arme de la dérision qui permet de dire, par antiphrase, le contraire de ce qu’on veut faire comprendre : c’est du joli !) • On distingue, au théâtre : o le comique de situation (quiproquos, coups de théâtre dus à l’arrivée inopinée d’un personnage, décalage entre ce que sait le spectateur et ce que savent les personnages) ; o le comique de caractères (la fantaisie propre au personnage d’Arlequin dans la comédie italienne ou française) ; o le comique de geste (les pantomimes, les coups de bâton de la farce) ; o le comique de mots (jeu sur les mots, leurs sonorités, leurs ambiguïtés, les niveaux de langue, les interruptions). • La caricature, instrument du comique verbal, souligne en les grossissant les traits saillants d’un personnage, d’un discours, d’une situation. • La parodie est l’imitation comique d’un discours ou des attitudes d’une personne. La parodie de l’héroïsme est le burlesque. • Le comique de l’absurde révèle le caractère étrange ou incompréhensible de faits ou de personnages (souvent dans le domaine du quotidien). Il joue sur le décalage entre les événements et leur interprétation en défiant toute logique. Il caractérise le comique de situation du théâtre contemporain (lonesco, Beckett). • Dans une comédie, d’autres registres plus sérieux peuvent se mêler au comique. Dans l’Ecole des femmes de Molière, les maximes d’Arnolphe sur le mariage sont didactiques ; son abandon par Agnès pathétique. Au XVIIe siècle, le mot « comédie » a deux sens :  Pièce de théâtre, sens ancien mais toujours valable  Pièce divertissante De même pour l’adjectif « comique » : théâtral ou relatif au rire Encore aujourd’hui : comédien désigne l’acteur de théâtre (même s’il joue une pièce tragique).