Le non de KLara

Transcription

Le non de KLara
mar 08 + mer 09 + ven 11 février / 20:30
jeu 10 + sam 12 février / 19:00
théâtre (création)
Le non
de KLara
Cie tout va bien !
texte : Soazig Aa
adaptation et mi
et diffusion : Mar
Matthieu Ferry / 
de Vandœuvre, Transve
du Conseil Régional de
Klara revient d’A
Angélika, qui la
ne pas vouloir re
et élevée à l’épo
de “mettre en m
Comment, après
marche et parle
répondre à cette
vingt-neuf mois
LE NON DE KLARA ?
auteur
Soazig Aaron
adaptation, mise en scène
Virginie Marouzé
comédienne
Coco Bernardis
danseuse, comédienne
Marie Cambois
musicien
Marco Marini
Klara revient d’Auschwitz en juillet 1945. C’est sa belle-sœur,
Angélika, qui la retrouve à l’hôtel Lutetia. Dès son arrivée,
Klara dit ne pas vouloir revoir sa fille, agée de 3 ans, et qui
a été recueillie et élevée à l’époque par Angélika. Pendant 1
mois, Klara va tenter de mettre en mots; Angélika va recevoir
cette parole. Nous avec. Comme, après Auschwitz, continuer
à vivre ? Klara tient debout, marche et parle. Mais peut-elle
être encore dans la vie ? Pour répondre à cette question, Klara
a besoin de revenir sur ces 29 mois de déportation. Elle le fait
avec sa grande et sincère complexité d’être humain.
Interroger encore cette notion de résistance, cette force de vie
qui continue malgré tout après l’horreur. Adapter et mettre en
scène Le Non de Klara pour tenter d’appréhender cette réalité,
et peut-être espérer avec elle...
lumières et scénographie
Mathieu Ferry
« Klara est revenue. Voilà, c’est écrit. Il faut que je l’écrive
pour que ce soit plus vrai et pour y croire. Depuis trois jours,
je ne suis certaine de rien. Klara est revenue. Nous parlons,
oui. Nous parlons… »
coproduction CCAM-Scène Nationale de Vandœuvre, Transversales de Verdun, Cie Tout va bien ! / avec le soutien financier de
la DRAC-Lorraine, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil
Général de Meurthe et Moselle, de la Ville de Nancy
« Là-bas. Ca s’appelle là-bas. Ca s’appelait Oswiecim. Eux
ont inventé un autre nom en allemand. C’était un endroit
pour les saints et pour les bêtes. Certains sont devenus des
saints. Ils sont tous morts. Je ne jurerais de personne, mais
peut-être... nous avons été tous des saints. Alors, nous sommes tous morts... mais si tout cela est réel, il faut imaginer
que tout le reste du monde dormait… »
« Là-bas, c’est comme si tout avait existé depuis la nuit
des temps, on dit cela la nuit des temps, depuis la nuit des
temps, et nous, on était dans la nuit du temps sauf ces
salauds de printemps et d’automnes, les deux nous disaient
que ce n’était peut-être pas depuis la nuit des temps… »
« … Les honnêtes et les godiches meurent. Là-bas, ce que je
savais faire, je ne l’ai plus su, et ce que je ne savais pas, je l’ai
su. Le singe est mort, alors je vole. Je ne suis pas une belle
figure de victime. L’arrogance tranquille de Klara. »
« Klara est revenue, mais ne nous est pas rendue. Klara est
revenue, mais ne nous est pas revenue. »
LE PROPOS
« Le non de Klara » est un texte qui se rajoute à l’importante littérature traitant de la Shoah. Cela dit, il
en diffère en ce sens que sa particularité est de ne parler que très peu des faits et de l’histoire des camps.
Soazig Aaron interroge plutôt l’histoire des rescapés et surtout leur tentative de « réinsertion », de retour
à la vie. Ne plus jamais être celle que l’on a été, ne plus retrouver celle que l’on a connue…
Klara tente, et c’est vital pour elle, une véritable introspection pour tenter de comprendre ce qui s’est
passé, où en est-elle aujourd’hui dans son regard sur elle-même et sur le monde. Elle tente de remettre
en route sa pensée, qu’elle dit s’être arrêtée « là-bas, à Oswiecim ».
« Depuis je me rattrape. Je ne cesse de penser. Je ne pense peut-être pas correctement, et je ne suis pas
sûre que cela soit de la pensée, cela ressemble…mais non, je crois que je ne pense pas encore…Non, mes
pensées ne sont pas encore de la pensée. Je ne sais pas dire. »
Les mots arrivent, se contredisent quelques fois. Parce que cette pensée se remet en route devant nous.
Mais surtout car Klara porte en elle une profonde contradiction : avoir survécu à l’horreur et ne pas pouvoir s’en réjouir. Et même en avoir honte. Et pourtant être là, sans savoir trop pourquoi, ou pour qui…
« Il n’y a d’ailleurs rien eu de glorieux jamais pour moi après la mort de mes amies. Rien que la besogne
journalière pour durer... avec le peu d’intelligence qui me restait et la vigilance de la bête, seulement
cela... »
« Je n’ai pas dit oui, j’ai dit non à tout. C’était peut-être un oui comme tu le dis, mais je l’ai pensé non, c’est
sans doute ce qui me convenait le mieux. Avec un oui, je serais morte, physiquement morte. J’ai toujours
dit non. Seuls, les anges disent oui et puis les idiots... »
Alors elle raconte, sans complaisance, avec une incroyable et complexe sincérité. Elle raconte aussi avec
une haine froide qui quelques fois peut paraître dénuée de sentiment, voire provocatrice. Elle le dit : « je
ne suis pas une belle figure de victime »
Angelika tente de comprendre, elle n’y arrive pas toujours. En tout cas, elle reçoit cette parole, parce que
c’est nécessaire, parce qu’elle n’a pas le choix.
« Toutes ces pages sont dures à écrire. Mais à vivre…Puisqu’elle a fait tout cela, vécu, subi, on lui doit
de l’écouter sinon comprendre. C’est ce qu’elle veut. Cette violence qu’elle nous fait, sans doute ne le
sait-elle pas. A moins que ce ne soit une garantie pour son équilibre future. Sans doute a-t-elle acquis un
instinct très sûr de ce qu’il faut faire pour durer, comme elle dit, dans n’importe quelle circonstance. »
Face à « l’arrogance tranquille» de Klara, et au fur et à mesure de ce texte, on comprend qu’Angelika est
comme perdue et « aspirée» dans cet enfer raconté par Klara.
« Klara me parle, nous parle d’une autre planète avec ses coutumes, ses classes, ses codes, ses rituels,
ses sacrifices... une autre planète. Terrifiante. Tout ce que j’entends, il m’est difficile d’y croire. D’y croire
absolument comme à une évidence. Je veux bien, je suis de bonne volonté pour croire Klara, et cependant
c’est comme un conte, presque une légende grimaçante d’une tribu lointaine, inconnue jusqu’alors tandis
qu’il est question de gens proches qu’on peut côtoyer, qui pourraient être nous, bourreaux et victimes ou
les deux à la fois comme il semble que cela peut être. Nous apprenons que tout est possible, y compris de
nous-mêmes. »
Malgré sa propre difficulté à entendre tout cela, elle sait qu’elle doit aller au bout pour permettre à Klara
de continuer ensuite.
« Je m’inquiète de la dose de cruauté qu’elle me goutte à goutte. Klara la douce, dont je n’avais aucune
raison de me méfier, corrode insidieusement. Me corrode. Et j’ai mal. Goutte d’acide de sa haine quelle ne
déclare pas. J’apprends à entendre entre les mots. Klara me tue à petites doses. Je commence seulement
à le sentir. Je vais tenir jusqu’à son départ. Maintenant, oui, je le désire : Qu’elle parte. »
LES MATIÈRES TEXTUELLES
L’envie d’adapter un texte non théâtral au théâtre est toujours à interroger. « Le non de Klara » porte selon
moi de nombreux éléments qui font qu’une envie de l’adapter peut facilement en naître.
C’est avant tout un texte vivant. Puisqu’il s’agit du journal d’Angélika, il comporte plusieurs modes de narration. Angélika retranscrit notamment à de nombreux moments ses discussions avec Klara. Ces moments
sont donc avec évidence transposables en jeu.
De plus, la particularité de ce texte est, comme nous l’avons écrit précédemment, donnée par la manière
très introspective qu’a Klara de « sortir » sa parole. Les pensées arrivent, les mots avec, et sortent, en apparence en tout cas, de manière très décousue et du coup avec une grande importance donnée au rythme
intérieur de ce qu’elle ressent.
Le personnage de Klara est décrit avec une telle précision qu’il apparaît tout de suite intéressant de faire
la gageure de réussir à l’incarner. Cet être humain parait à certains moments tellement « déshumanisé »
que cela donne l’envie de voir justement si un être humain peut l’incarner.
Angélika, à travers ce qu’elle reçoit, réalise aussi un vrai parcours intérieur entre le début et la fin de ce
journal. Ce parcours donné en mots est du coup très intéressant à retranscrire en « chair ». Recevoir la
parole de Klara et se laisser aller à cette transformation.
Et puis l’importance de la relation de ces deux femmes, tellement riche en terme de jeux, de corps, de
places pour parler et incarner l’histoire de cette amitié à jamais transformée.
Pour réaliser cette adaptation, mon désir premier est avant tout de conserver la très belle écriture de
S.Aaron. Toute la difficulté réside donc dans le fait de non pas transformer ce texte, mais de le « couper »
tout en en gardant l’essentiel. Or dans un tel propos, l’important se situe aussi dans le détail.
Mon adaptation va tout d’abord se resserrer sur les paroles de ces deux femmes. L’objectif est de renforcer
l’intensité de ce face à face qui nous renvoie à ces questions d’oubli, d’acceptation, d’amour, de pardon,
de mort. Dans le texte de S.Aaron, Klara est accueillie par Angélika et son mari, Alban. J’ai donc décidé
de ne pas mettre sur le plateau Alban mais uniquement Klara et Angélika. La parole d’Alban est alors soit
enlevée, ou donnée à Angélika, ou retranscrite par elle car la présence d’Alban est néanmoins citée.
Il s’agit ensuite de réussir à faire un tri dans le texte en fonction de l’« importance » dramaturgique. Il y a
les dialogues mais aussi les pensées et « analyses » d’Angélika, ainsi que des monologues donnés souvent
sous forme de « pensées fleuves » de Klara. Tous ces moments sont bien sûr importants mais c’est surtout
à ce niveau que se pose la complexité du rythme et ce de manière beaucoup plus importante dans un
spectacle vivant que pour un écrit.
Mon désir est donc bien grâce à cette parole « resserrée » à différents niveaux, de retrouver sur le plateau
la vérité du rythme de rencontre de Klara et Angélika.
Virginie Marouzé
LA COMPAGNIE
À son origine, Virginie Marouzé, comédienne et metteuse en scène, travaillait depuis plusieurs années
dans différentes compagnies et avait à son tour, envie de porter et défendre ses propres projets. La compagnie créée en juillet 2005, est composée aujourd’hui de plusieurs interprètes, musiciens et techniciens,
regroupés autour de différentes aspirations :
L’improvisation. Laisser l’acteur au centre de la création. Partir de ses propositions pour construire et (re)
créer… Approfondir cette manière de travailler, consistant à interroger par le filtre de l’improvisation des
acteurs une œuvre parfois même non théâtrale (un roman, un mythe, un thème...) pour adapter ou réécrire sa propre histoire...
Le travail du corps. L’observer, en silence, accepter chaque mouvement comme un point de départ possible au jeu. Donner de l’importance à chacun de ces mouvements.
La rencontre entre son et jeu. Le son comme personnage à part entière. Présent de manière autonome
mais qui se construit en même temps que le jeu, en recherche sur le plateau.
Et à chaque aventure, la recherche collective, ce travail d’équipe le temps nécessaire pour faire aboutir
chaque nouveau projet…
2005 Mise en place d’un atelier de recherche appelé Faute(s) d’Etre(s) avec 3 comédiennes amateurs et 1
professionnelle, autour du mythe de Lilith.
2009 Création du premier spectacle porté par la Cie : La joueuse de go adapté du roman éponyme de
Shan Sa.
2010 Début d’un nouveau projet : l’adaptation et la mise scène du roman de Soazig Aaron Le non de Klara.
Reprise d’une création L’amour donne des ailes, c’est pas vrai quand je tombe amoureuse, je me fais mal,
si j’avais des ailes je me ferais pas si mal
En projet, une création jeune public (adaptation du livre Cache-lune)
ccam : rue de parme, 54500 vandœuvre-lès-nancy, france
site : www.centremalraux.com / email : [email protected]
tel : +33 (0)3 83 56 15 00 / fax : +33 (0)3 83 53 21 85
ccam : rue de parme, 54500 vandœuvre-lès-nancy, france
site : www.centremalraux.com / email : [email protected]
tel : +33 (0)3 83 56 15 00 / fax : +33 (0)3 83 53 21 85

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