Espace culturel - Communauté de communes de la Hague

Transcription

Espace culturel - Communauté de communes de la Hague
HAG tions
N°71-hiver-2015
L E
M A G A Z I N E
D E
L A
C O M M U N A U T É
D E
C O M M U N E S
D E
L A
H A G U E
HISTOIRES
DE LA HAGUE
Urville, entre Gaule
et île de Bretagne
Q U I FA I T Q U O I ?
La boutique Emploi
Espace culturel
une nouvelle vibration
DOSSIER p6
ÉCLAIRAGE
S
BLOC NOTE
DE MICHEL CANOVILLE
Président de la CCH
D
D’ici quelques mois, la France
comptera 13 régions, au lieu de 22,
dont une Normandie unifiée.
J’interprète cette nouvelle carte
comme un signe des temps
nouveaux et la certitude qu’il va
falloir changer notre façon de gérer
nos collectivités. Nous ne pouvons
plus envisager la vie administrative
telle qu’elle s’est déclinée depuis
quarante ans. Les prochains
chantiers de la réforme territoriale
sont connus : après la région, le
département, puis la communauté
de communes avec la nécessité
de réduire les dépenses à chaque
niveau. Nous n’avons pas le choix
en raison de la diminution
drastique de toutes les dotations.
Comme les régions, le nombre
des EPCI de la Manche va être
réduit de moitié. Nous devons
aller de l’avant et réussir cette
réforme. Condition sine qua non :
rester dans la proximité.
C’est pour cette raison que nous
avons commencé à travailler avec
nos voisins de la communauté
de communes des Pieux et
des communautés environnantes.
Pour autant, la réflexion sur la
création de communes nouvelles
fait aussi son chemin pour que
cet échelon fondamental puisse
avoir voix au chapitre au sein
d’un EPCI rassemblant des dizaines
de milliers d’habitants. Notre
collectivité continue à cultiver
la proximité, notamment au
bénéfice des personnes âgées
accueillies dans le nouvel EHPAD
de 46 chambres dont 10 lits
Alzheimer, en gestion publique
à un prix nettement inférieur
à celui du privé. La proximité
se décline aussi avec la culture :
notre nouvel espace constitue
un atout supplémentaire pour
l’attractivité du territoire, pour
que la Hague reste un lieu de vie
et non de passage.
AUSSI DANS CE NUMÉRO
PÉRIPHÉRIQUES ARCHITECTES,
QUI FAIT QUOI ?
La boutique Emploi, plaque tournante................ PAGE 4
EN COUVERTURE Le nouvel espace
culturel de la Hague, bâtiment signé
Périphériques Architectes.
CI-DESSOUS, des élèves de l’école
de musique de la Hague.
À SUIVRE
Des captages d’eau à protéger................................. PAGE 5
DOSSIER
Espace culturel : une nouvelle vibration ..... PAGES 6 - 9
EN BREF................................................................ PAGES 10 - 11
HISTOIRES DE LA HAGUE
Urville, entre Gaule et Île de Bretagne .............. PAGE 12
HAG tions
Une publication de la Communauté de communes de la Hague, 8 rue des Tohagues
BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex. 02 33 01 53 33 - [email protected]
Site Internet : www.lahague.com
Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin.
Photos : Cyril Damourette, Nour Hachimi, Olivier Flamanc, Anthony Lefort,
Sylvain Manquet, Grégoire Martin, Périphériques Architectes, Élodie Sanson,
Antoine Soubigou, Le Tourp, D.R.
Conception, rédaction et réalisation : FAWA. Impression : Groupe Lecaux imprimeries.
Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par
une entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion
des déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé
est certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans
la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement.
10-31-1281
NS
3 QUESTIO
À
JACQUES HAMELIN
Vice-président, en charge
des infrastructures et réseaux
Votre actualité ?
Bâtir le nouveau programme de
mandat et nous allons nous y atteler
dès le mois de janvier. Mon objectif
est de prendre en compte la totalité
des demandes de travaux de voirie.
La liste devrait être toutefois considérablement réduite par rapport aux
années précédentes car nous avons
réalisé de nombreux et importants
travaux depuis dix ans, notamment
les centres-bourgs de l’ensemble des
communes. En parallèle, nous avançons sur la question de l’assainissement : plusieurs stations d’épuration
nouvelles ou rénovées, avec une capacité augmentée, seront mises en
service. Celle d’Omonville-la-Rogue
est prévue en 2015.
LES COMPÉTENCES
l INFRASTRUCTURES ET RÉSEAUX
Cette appellation rassemble la gestion du patrimoine
routier et celle du cycle de l’eau, les travaux de voirie
et les travaux d’alimentation en eau potable (réseau et
assainissement), les espaces verts, l’éclairage public.
Vos priorités ?
Vos perspectives ?
Nous allons renouveler un maximum de canalisations d’eau potable
d’ici trois ou quatre ans afin d’éviter
les fuites d’eau qui pénalisent les
habitants et la collectivité. Enfin,
nous restons vigilants sur l’approvisionnement en eau et, par prudence, nous renforcerons l’interconnexion avec les collectivités voisines
en augmentant sa capacité.
Il est délicat de se projeter dans le
futur car nous ne savons pas jusqu’à
quelle date nous garderons notre
périmètre actuel. D’ici trois ans,
une fusion avec une autre collectivité est tout à fait possible. En
conséquence, nous envisageons les
travaux à mener à échéance 2017.
En regard d’autres collectivités,
nous n’aurons pas à rougir de la
qualité de notre patrimoine routier, de celle de l’eau et de l’assainissement, en voie d’achèvement.
Et je rends hommage aux agents
qui se mobilisent pour qu’il y ait de
l’eau potable par tous les temps et
que l’on puisse circuler dans de
bonnes conditions.
PLUS
D’INFORMATIONS
SUR
www.lahague.com
LES BONNES INITIATIVES
JE COVOITURE
d’infos sur covoiturage-basse-normandie.fr
HAG’TIONS N° 71
Plus de 1 600 « covoitureurs » sont inscrits sur
le site covoiturage.manche.fr. pour effectuer des
déplacements domicile-travail ou tout simplement
pour voyager. Depuis quatre ans, le Conseil général
de la Manche incite au covoiturage : 27 aires de
covoiturage ont été aménagées. La région propose
aussi ce mode de déplacement.
·3·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
QUI FAIT QUOI ?
L A B O U T I Q UE E M P LO I
P LAQU E TOUR NANTE
Missions
Pas besoin de rendez-vous ou de
mot de passe pour accéder à la boutique Emploi. Il suffit de pousser la
première porte à gauche en entrant
dans la Maison des services publics
(MSP) de la Hague. Chacun peut y
passer à son gré pour relever les
offres d’emploi affichées sur un
panneau, consulter la presse ou
peaufiner son CV sur un des trois
ordinateurs en libre service. C’est
un lieu ouvert à tous pour s’informer, s’orienter, que l’on soit demandeurs d’emploi, inscrits ou non au
Pôle emploi, salariés, étudiants, futurs créateurs d’entreprises, employeurs… Sophie Martin, responsable de la boutique Emploi, propose
également des rendez-vous individuels. Grâce à une convention avec
la Maison de l’emploi et de la formation (MEF) du Cotentin, Stéphanie
Duval, chargée des relations entreprises sur le territoire de la Hague,
est sur place deux demi-journées
par semaine et fait le lien entre employeurs et public de la boutique
Emploi. Toutes les deux forment
une force de frappe au service de
l’emploi : « Nous agissons pour que
les personnes disposent des atouts
pour postuler et soient le mieux
armées possible : on fait circuler les
informations, on met en contact. »
Actions
Outre les informations à disposition, Sophie Martin et Stéphanie
Duval proposent des ateliers deux
fois par mois sur des thèmes variés,
par exemple, les services à la personne, les métiers de l’industrie, la
mobilité, la discrimination, l’emploi
des seniors, l’informatique en liaison
avec la cyber-base. Ces séances animées par des intervenants extérieurs
À S AV O I R
JOB DATING Le 19 mars, employeurs et demandeurs
d’emploi ont rendez-vous à la salle des fêtes
de Beaumont-Hague pour un « job dating », une manière
originale et efficace de nouer un maximum de contacts
en un minimum de temps. De courts entretiens permettent
de rencontrer tous les recruteurs présents. Une vingtaine
d’entreprises sont espérées parmi celles implantées sur
le territoire. D’ici le mois de mars, plusieurs ateliers sont
prévus pour préparer au mieux les participants, de
la rédaction du CV à la simulation d’entretien en passant
par le « dress code ».
HAG’TIONS N° 71
·4·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
SOPHIE MARTIN et
STÉPHANIE DUVAL
Contact : 02.33.01.83.90
Horaires : La boutique Emploi
est ouverte de 8h30 à 12h et de 13h30
à 17h (16h30 le vendredi)
Lieu : Maison des services publics
spécialisés rassemblent de six à
douze personnes. « Au début, nous
organisions un seul atelier mensuel.
Face au nombre de thématiques à
traiter, nous sommes passés à deux.
Nous sommes évidemment à l’écoute
des participants et nous leur demandons quels sujets les intéressent »,
expliquent-elles.
Des visites sont également au programme, comme celle de l’usine
Areva ou la participation à des
manifestations sur les métiers de
l’éolien. « Notre objectif est de pousser les portes des entreprises afin
d’identifier les employeurs potentiels et d’aider à rencontrer les responsables. Une des plus grandes
difficultés d’un demandeur d’emploi est de décrocher un entretien »,
souligne Stéphanie Duval. Désormais, les entreprises locales pensent
à la boutique Emploi pour leurs
recrutements, une reconnaissance
du travail de Sophie Martin et Stéphanie Duval.
À SUIVRE
Des captages d’eau à protéger
L
’eau de la Hague est de qualité
et doit le rester. Pour préparer
l’avenir, éviter d’éventuelles pollutions, et également se mettre en
conformité avec les lois sur l’eau, les
12 captages du territoire vont être
davantage protégés. D’ici quelques
mois, chacune des installations sera
entourée d’un périmètre de protection rapproché. Ce dernier sera composé d’une zone sensible où seul le
pâturage sera autorisé et d’une zone
complémentaire où une culture raisonnée est possible. Cette démarche
a déjà été menée dans la majeure
partie du département et la Hague,
en retard sur ce sujet, doit désormais avancer. La question est en effet
épineuse, car elle met en cause l’exploitation d’un certain nombre de
parcelles agricoles (450 hectares au
total sur six communes) qui, pour
certaines, devront être gelées. Près
de 200 personnes, propriétaires et
exploitants, sont concernées de
manière diverse par ces servitudes.
Pour la majorité d’entre elles, il
s’agit de petites parcelles. En revanche, une demi-douzaine de cas
sont plus délicats, car les prescriptions concernent parfois jusqu’à
40% de l’exploitation.
U
ne procédure complexe a été
lancée par la collectivité, en
liaison avec les services de l’État et la
chambre d’agriculture, afin de parvenir à une déclaration d’utilité
publique en 2016. Après les premières études hydrologiques puis
environnementales et la définition
des périmètres, la CCH a obtenu
l’autorisation des services de l’État
d’adapter les résultats aux spécificités territoriales tant en matière
d’indemnités que de solutions alternatives. L’abandon d’un captage peu
productif est ainsi envisagé pour
gagner en surfaces agricoles ainsi
que des échanges de parcelles.
En liaison avec Jacques Hamelin,
élu chargé de l’eau et de l’assainissement, Carine Besnard, responsable
de la direction eaux et assainissement, et Anne-­Emmanuelle Palis,
responsable suivi réglementaire
eaux, ont pris l’affaire à bras le
corps, menant un dialogue constant
avec les propriétaires et exploitants
via l’association Avenir agricole de
la Hague et la chambre d’agriculture. Trois réunions publiques et des
entretiens individuels avec les exploitants et les propriétaires sont
prévus en 2015 avant l’enquête publique. L’objectif est de parvenir à la
signature d’une convention entre
les parties prenantes dans les deux
ans suivant la déclaration d’utilité
publique. Un délai qui autorise les
subventions de l’Agence de l’eau à
hauteur de 80 % des indemnités.
Tout retard entraînera une diminution de subventions.
Cette démarche est une assurance sur l’avenir
pour tous les habitants. La mise en place
des périmètres de protection ne change en rien
ni le goût ni la qualité de l’eau.
En haut, Anne-Emmanuelle Palis (à gauche)
et Carine Besnard (à droite).
En bas, le champ captant de Clairefontaine
et l’intérieur d’une crépine, filtre en acier
inoxydable à l’intérieur d’un forage.
HAG’TIONS N° 71
·5·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
DOSSIER
Espace culturel
une nouvelle vibration
C’est une maison de la culture aux portes grandes ouvertes : amoureux
des arts, pratiquants, curieux, spectateurs avertis ou amateurs y ont
leur place. En 2015, l’espace culturel de la Hague constitue le nouvel
écrin de la saison culturelle et le rendez-vous attendu des associations
du territoire. Dessiné par le cabinet Périphériques Architectes, le
bâtiment privilégie les liaisons et les rencontres. À chaque discipline
correspond désormais un espace sur mesure.
HAG’TIONS N° 71
·6·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
Un geste architectural
E
n 2015, la saison culturelle,
l’école de musique, l’atelier de
danse, celui de théâtre, le studio
d’arts plastiques se retrouvent dans un
lieu unique, flambant neuf, l’espace
culturel de la Hague. Un déménagement attendu avec impatience. La saison culturelle rompt enfin avec le nomadisme et les artistes seront accueillis
dans les meilleures conditions. De
surcroît, les différents ateliers artistiques bénéficient de salles à leur mesure, spécialement conçues à leur intention. « Cet équipement est né du
succès toujours croissant de la saison
culturelle de la Hague et de la vivacité
associative du territoire. Il ne s’agit pas
d’une création ex nihilo mais bien de la
réponse aux attentes du public, celui
des spectacles comme celui des différents cours et ateliers », souligne Manuela Mahier, vice-présidente de la
CCH en charge de la culture. L’espace
culturel est désormais à la hauteur
de la programmation de la saison
culturelle, grâce à une salle de
spectacle de pointe avec 250 places
assises et 670 debout pour les
concerts. Mais c’est aussi un outil
collectif : « Nous refusons que nos
villages deviennent des cités dortoirs et la culture a un rôle à jouer
pour dynamiser le territoire. » Son
objectif est également d’attirer des
publics qui ne viendraient pas
spontanément. « Notre ambition
est également de faciliter l’accès à
la culture et de faire venir des visiteurs qui n’ont pas l’habitude des
sorties culturelles. C’est un travail
que nous allons mener avec le CIAS
car nous souhaitons jeter de véritables passerelles entre la culture
et le social », précise Manuela Mahier.
Les obstacles techniques levés
« Désormais, nous nous adapterons aux contraintes des compagnies et non plus à celles des salles »,
se réjouit Agnès Dubost, chargée de
la programmation culturelle. D’autant que les compagnies invitées
déploient chaque fois leur propre
configuration, exploitant différemment l’espace. Les obstacles techniques qui empêchaient d’inviter
certaines troupes, notamment circassiennes (manque d’espace ou de
hauteur) sont désormais levés.
Agnès Dubost souhaite bien sûr attirer de nouveaux artistes et aussi
continuer à travailler avec des compagnies déjà appréciées du public,
qui se sont fait connaître dans des
salles ou à la Rue Bucolique. Elle a
mille projets dans sa besace culturelle : des spectacles pour la petite
enfance à organiser avec les crèches
et le relais d’assistantes maternelles (RAM), constituer une association de spectateurs qui prêteraient main-forte pour l’accueil des
artistes et du public, la création de
documents pédagogiques et le développement de l’accueil du public
le plus éloigné de la culture.
Mariage de plusieurs matériaux,
habillage tout en géométrie, toiture-bulle,
échancrure laissant entrer la lumière
naturelle, le nouvel espace culturel
est un bâtiment ambitieux.
« Une réussite architecturale est
l’expression d’un fonctionnement réglé.
Nous partons du besoin, du
fonctionnement et nous donnons une
forme qui renforce la fonctionnalité »,
explique David Trottin de Périphériques
Architectes. Les concepteurs ont été
attentifs à relier les espaces pour que les
personnes se croisent ou se posent, qu’il
s’agisse de la rue intérieure qui distribue
les salles ou du foyer, lieu de partage. Si
le bâtiment paraît compact, les espaces
sont ouverts et aérés, les matériaux
jouent entre le béton brut et la légèreté
du métal travaillé : « Nous avons été
inspirés par le paysage de la Hague, par la
circulation dans des chemins couverts,
par cet environnement poreux qui laisse
passer la lumière et nous avons cherché à
restituer ces trouées.» Ainsi, la façade
miroitante réagit à son environnement,
en fonction des humeurs du ciel.
Un bâtiment complexe
« La coordination n’a pas été facile, car
nous avons travaillé avec 16 corps d’état.
La complexité du bâtiment a été
renforcée, car une spécificité technique
correspond à un espace. À chaque fois,
une première enveloppe a été créée, puis
une seconde installée en fonction de la
discipline pratiquée. Nous avons travaillé
avec un scénographe et un expert en
acoustique. Par exemple, certaines dalles
sont montées sur ressort dans les salles
de musique, munies de doubles portes
pour éviter la transmission du son. Nous
espérons avant tout que l’utilisateur sera
satisfait et à l’aise dans cet espace. Notre
rôle est presque terminé : nous
réaliserons ensuite des opérations de
maintenance, car il y a toujours des petits
détails qui clochent quand un bâtiment
se met à vivre. »
Joël Leriche, responsable du département
Investissement bâtiment et
Alain Lefaix, surveillant de travaux neufs
HAG’TIONS N° 71
·7·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
DOSSIER
VOUS JOUEZ
À LA RONDE ?
Premières gammes
« Dès l’ouverture des portes, nous
allons trouver nos marques. Car
nous attendons avec impatience
de travailler dans ces magnifiques
locaux. L’école de musique
compte 130 élèves cette année et
nous espérons bien augmenter
nos effectifs. L’espace culturel
est une grande porte ouverte sur
nos activités. Un lieu tellement
performant donne de nombreuses
idées : je souhaiterais développer
le chant choral et également
renforcer le socle d’initiation
aux instruments pour que les
élèves puissent goûter à tous
les instruments avant de choisir
le leur. Par ailleurs, je voudrais
poursuivre le travail hors les murs
en créant une classe orchestre
à l’école ou au collège. Nous
avons une forte envie de partager
avec les autres disciplines ou avec
les associations. C’est ce que nous
allons faire, par exemple, avec
la Chorale des quatre vents.
La poésie et la géologie ont aussi
été convoquées à l’espace culturel.
Chaque salle a ainsi été baptisée
du nom d’un rocher local :
les amateurs d’arts plastiques se
retrouvent naturellement au Castel
Vendon. Les musiciens font leurs
gammes aux Pierres pouquelées,
à la Ronde, à la Portée ou à
la Foraine. Le studio de danse loge
à la salle des Trois Pieds.
Les artistes font escale dans
les loges, le Trou aux Fées ou
Esquina. Le foyer des artistes a
pris le nom d’une déesse gauloise,
Equinandra. La grande salle
de spectacle s’appelle les Cabarets.
François Zerna, directeur
de l’école de musique
Culture en partage
L
’espace culturel va au-delà d’une magnifique
salle de spectacle et d’espaces dédiés à chaque
discipline. Il a été conçu pour favoriser les
échanges, provoquer des rencontres et donner
naissance à des projets transversaux. Ainsi, l’école
de musique, de danse contemporaine, l’atelier
théâtre ainsi que les ateliers d’arts plastiques et
les autres activités du CAACH (collectif d’associations artistiques et culturelles de la Hague) accordent leurs violons afin de partager les lieux et
d’y construire ensemble des projets. Ce collectif,
qui investit le premier étage de l’espace culturel,
a joué un rôle d’aiguillon dans la conception du
lieu. « Dès l’origine, nous avons sensibilisé les élus
au fait que l’espace culturel n’était pas seulement
une scène de spectacles mais devait être un outil
adapté à différentes pratiques artistiques et une
occasion de rencontres interdisciplinaires »,
HAG’TIONS N° 70
explique Françoise Gaudaire, responsable du
CAACH qui rassemble une douzaine d’associations
du territoire. Si elle apprécie la qualité des espaces,
notamment pour les arts plastiques « il ne s’agit
pas d’une vitrine et nous devons pouvoir nous y
exprimer », elle regrette toutefois l’absence d’un
espace médiathèque-bibliothèque et d’un lieu
d’exposition dans le hall.
L
’espace culturel est aussi un lieu de convi-
vialité tant pour les enseignants, élèves, participants, troupes invitées que pour les parents qui accompagnent leurs enfants. Certains
se réfugiaient dans leur voiture, faute d’un
espace d’accueil aménagé. Désormais, les accompagnateurs sont les bienvenus dans le hall et
pourront siroter un café et s’installer tranquillement en attendant leur progéniture.
·8·SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
L’atelier d’arts plastiques
du CAACH affiche la production
des jeunes enfants.
« Dans ce lieu dédié à la création
artistique où se retrouvent
enseignants, artistes, élèves, familles,
tout est possible et de nouveaux
horizons s’ouvrent. Nous avons
de nombreux projets, en particulier
autour de la danse contemporaine,
et nous avons le lieu
et l’enthousiasme pour les mener ».
FRANÇOISE GAUDAIRE
Grand écart
« Les mercredi et jeudi, j’enseigne
la danse contemporaine à la
Hague (une cinquantaine d’élèves,
enfants et adultes). Les cours se
tenaient jusqu’à présent à l’école
maternelle de Beaumont-Hague.
L’accueil est chaleureux mais
il s’agit d’une salle d’école et
je dois installer et retirer mon
matériel avant les cours. Je vais
enfin bénéficier d’une salle
conçue pour la danse, équipée de
barres et d’un sol souple en bois.
Je limitais auparavant les figures
au sol, nombreuses en danse
contemporaine, car le plancher
n’était pas adapté. Bien sûr,
cet espace donne des idées
et des envies : j’aimerais, par
exemple, recommencer les cours
d’improvisation en duo
enfant-adulte. Le spectacle
de fin d’année sera un grand
moment car, pour la première
fois, les élèves pourront inviter
leur famille et leurs amis. »
« Nous préparons depuis plusieurs mois avec une trentaine
d’élèves notre premier spectacle de danse à l’espace culturel.
J’ai conçu un conte baroque où des personnages
passent des obstacles imaginaires. Nous
avons l’ambition de présenter 18 tableaux et je rêve
d’un accompagnement par l’école de musique. »
PASCALE ANSOT
responsable de l’école de danse
HAG’TIONS N° 70
·9·SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014
Tous en scène
« Jusqu’à présent, les deux
groupes de théâtre, qui
rassemblent une vingtaine de
participants, se retrouvaient à
Océalis, au-dessus de la piscine.
En déménageant, nous allons
gagner un véritable confort
et la perspective de répéter
dans une authentique salle
de spectacle. De plus, ce
regroupement entre disciplines
est une excellente idée car nous
saurons qui fait quoi et nous
pourrons participer. Nous
préparons une adaptation de
saynètes de Molière pour notre
premier spectacle de fin
d’année dans le nouvel espace
et nous aimerions évidemment
y intégrer des musiciens. Bien
sûr, il n’est pas toujours facile
de trouver des temps communs
mais nous avons l’envie et la
volonté de travailler
ensemble ».
MICHEL BEURTON
responsable de l’atelier
théâtre
EN BREF
Les animations
du Tourp
Le manoir propose des ateliers en lien
avec le patrimoine local ou la nature le mercredi.
RESTAURATION ET RÉPARATION
Du 7 février au 17 mai,
l’exposition photographique
POÉSEA : des bateaux et des hommes se pose au
Tourp : des coques de
bateaux, traitées en gros
plan telles des œuvres
abstraites, sont présentées
avec une série de portraits
en noir et blanc de
personnes travaillant
à leur restauration. Autour
de cette passion, Karine
et Serge Nowak, infirmiers
de métier, mettent
en lumière l’association
Amarrage de Cherbourg.
Celle-ci réunit des
patients atteints de
pathologies mentales et
des professionnels. Leurs
itinéraires, leurs rêves et
leurs espoirs sont aussi
évoqués. Si les hommes
restaurent les bateaux,
ce sont souvent les bateaux
qui réparent les hommes.
Deux concerts du chœur
de marins de l’association
Amarrage sont prévus
le dimanche 19 avril
et le samedi 16 mai.
Renseignement :
www.letourp.com
À noter, une activité nouvelle de figurine
gauloise le 11 février, l’atelier sur les nichoirs
à mésange le 25 février, le matelotage ou
l’art des nœuds marins le 4 mars, l’hôtel à
insectes (nouvel atelier) le 11 mars, parures
préhistoriques le 18 mars, laine feutrée
le 1er avril et mangeoires à oiseaux le 8 avril.
Des ateliers familles sont prévus
sur les mêmes thèmes le samedi.
Enfin, durant les vacances, un stage main à
la pâte est proposé du 16 au 20 février à toutes
les générations et un stage écolo-bricolo pour
enfants du 13 au 17 avril.
Renseignement : www.letourp.com
La journée de l’archéologie
S
cientifiques et amateurs
éclairés se sont
retrouvés le 16 novembre
à la CCH pour une journée
de conférences et d’échanges
autour du projet collectif
de recherche Archéologie,
histoire et anthropologie
de la presqu’île de la Hague.
Initié depuis bientôt neuf
ans, ce projet est centré sur
l’évolution de la présence
humaine dans la Hague.
Des restitutions sont
organisées régulièrement,
attirant un public de
passionnés. Une douzaine
de communications ont été
présentées. Parmi celles-ci,
la découverte du bâton de
jet celtique, le boomerang
d’Urville-Nacqueville (voir
page 12), a été évoquée,
ainsi que les perspectives de
recherche aux Treize Vents
à Herqueville, les galets et
haches polis dans la Hague,
les marques des Vikings,
la tour du clocher de
Digulleville, la fraude
au tabac au hameau
Danneville, les derniers
chevaux de travail à
la pointe de la Hague et
le cahier de comptes d’un
agriculteur, Louis Levallois.
HAG’TIONS N° 71
Deux thèmes étaient
consacrés à la Seconde
Guerre mondiale, sur
ses vestiges et sur les ondes
de guerre (radars). Ces
communications sont
publiées dans le volume 8
de la revue Archéologie,
histoire et anthropologie
de la presqu’île de
la Hague, à consulter en
ligne sur le site du Tourp
(www.letourp.com)
à la rubrique archéologie
ou, pour la version papier,
à demander à
l’adresse suivante :
[email protected]
·10·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
ET AUSSI
L’orgue en nid d’hirondelle
a des tubes d’eau
et un clavier de pierre
il cache ses organes
dans la terre
Sans calendrier ni maître
il joue quand ça lui chante
Surfez sur la télé
A ntoine S oubigou :
deux beaux livres
Doublé pour le photographe Antoine
Soubigou aux éditions du Cotentin.
Il y a publié en décembre Vigilances
marines, un livre hommage aux
sauveteurs opérant en Manche et
mer du Nord décrivant en images
leur quotidien. Les textes sont signés
de Jean-Pascal Devis, directeur
du CROSS Jobourg. Va aussi paraître
un magnifique ouvrage appelé tout simplement Hague[s].
Aux photos de paysages d’Antoine Soubigou répondent
les poèmes de Michel Besnier.
Éditions du Cotentin. 25 € chaque ouvrage.
www.leseditionsducotentin.com
NAISSANCE DE LA COMMUNE
Comment s’est développée la commune ?
Claude Lecaplain donne une réponse érudite
dans son ouvrage Inventer la commune
à partir de l’exemple de la Hague.
Editions Eurocibles. 25 €
E N D I R E C T D E L’ E S P A C E
À partir du mois de février, Ludiver propose une série d’animations autour de
la thématique « extra-terrestres, tout ce qui nous vient de l’espace ». C’est le cas
des météorites auxquelles est consacrée une exposition à partir de la collection
d’Alain Carion. Le 17 février, le planétarium organise un après-midi famille sur
la lumière avec des animations, des expériences et des jeux. Le 21 mars, Ludiver fête
le printemps du Planétarium avec des animations astronomiques et agronomiques et
une conférence autour du printemps. Sans oublier les ateliers « les curieux de l’espace »
à chaque vacances scolaires et les soirées d’observations le vendredi soir.
Réouverture le 3 février. Renseignement : www.ludiver.com
tvmanche.tv, la télévision du
Conseil général de la Manche
propose des reportages inédits
et inattendus... mais aussi
des portraits de Manchois à
découvrir sur le Web. Autre
chaîne sur Internet, tevi.tv
diffuse un journal quotidien sur
l’actualité de la Manche et un
reportage lié au terroir.
INSCRIPTION À L’EHPAD
→À partir du mois de janvier,
le dossier d’inscription à l’EHPAD
Roland Ricordeau est à retirer
exclusivement à l’accueil
du CIAS, place de la mairie
à Beaumont-Hague.
Renseignement : 02.33.01.83.90
Défense du consommateur :
une permanence à la MSP
Depuis le mois de
décembre, l’association
nationale de défense des
consommateurs et usagers,
CLCV (consommation, logement,
cadre de vie) tient une
permanence le 1er mercredi
de chaque mois, de 14 à 17h,
à la Maison des services publics.
Cette association informe les
particuliers et les accompagne
dans le règlement de leurs
litiges (bailleurs/locataires,
contrats d’achats ou de prêts,
problèmes bancaires, arnaques).
Elle défend l’intérêt collectif
des consommateurs et usagers.
Contact : Jean-Pierre Ederich
(vice-président de l’association)
Tél. : 02.33.44.25.37
[email protected]
HISTOIRES DE LA HAGUE
Urville, entre Gaule
et île de Bretagne
Une bourgade maritime prospère tournée outre-­Manche
L
es relations transmanche ne datent pas
de la dernière pluie. Ainsi, Anthony
Lefort, jeune archéologue de 30 ans
de l’université de Bourgogne, s’est
spécialisé dans l’étude des relations entre
la Gaule et l’île de Bretagne (Angleterre).
Quelques réponses sont enfouies sous la plage
d’Urville-Nacqueville où ont été trouvés
des vestiges indiquant une relation maritime
entre la Gaule et les côtes anglaises entre
120 et 80 av. J.-C. La découverte d’un bâton
de bois, de la forme d’un boomerang,
a été largement commentée même si
l’enthousiasme des amateurs de jeu a été
douché : il s’agit vraisemblablement d’une
HAG’TIONS N° 71
arme de chasse, servant à rabattre les oiseaux.
Au-delà de ce bâton qui titille l’imagination,
la campagne de fouilles, dirigée depuis 2009
par Anthony Lefort, a mis au jour des pièces
de monnaie, indiquant ainsi qu’UrvilleNacqueville était un site où se pratiquait
le grand commerce. La monnaie était alors
rare, utilisée pour rétribuer les armées,
pratiquer les offrandes ou commercer. Des
vestiges de bâtiments et de nécropole ayant
également été retrouvés, la piste d’un port
pratiquant le commerce maritime avec
l’île bretonne se renforce. Plus les éléments
sont étudiés, plus Anthony Lefort et l’équipe
d’archéologues déterminent une influence
bretonne. Elle se lit dans les tombes où
certains individus sont enterrés comme dans
le Dorset, membres fléchis, au lieu d’être
incinérés selon la mode continentale. Elle se lit
aussi dans les parures en lignite, inconnu dans
la région mais aux gisements alors connus
outre-Manche. Enfin, la forme circulaire
des bâtiments témoigne aussi d’une présence
grande-bretonne. Aussi, à partir des nombreux
vestiges découverts, se dessine l’image
d’une bourgade maritime prospère, tournée
de l’autre côté de la Manche. Une image sauvée
des eaux car toutes traces auraient disparu
d’ici quelques décennies en raison de l’érosion
marine. Urville-Nacqueville est devenu un site
de référence pour l’âge du fer.
·12·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015
Anthony Lefort
brandit les restes
d’une amphore
romaine
(à gauche).
En bas, une vue
générale de
la nécropole et
une sépulture en
cours de fouille.

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