Hag`tions n°66 automne 2013 - Communauté de communes de la

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HAG’TIONS
LE MAGAZINE DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE LA HAGUE
LE PATRIMOINE
DE LA HAGUE VU
DE CERF-VOLANT
NOUVELLE EXPOSITION AU TOURP
N° 66 - AUTOMNE 2013
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ENJEUX
« LES GROS
TRAVAUX DE
VOIRIE SONT
EN VOIE
D’ACHÈVEMENT »
>>>
Jacques Hamelin
Vice-président de la CCH
en charge des infrastructures
et des réseaux divers
Quels ont été les progrès
accomplis en matière
d’assainissement et de voirie
lors de ce mandat ?
Bourg de Biville
HAG’TIONS
Une publication de la Communauté de communes de la Hague
8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex
02 33 01 53 33 - [email protected]
Site Internet : www.lahague.com
Directeur de la publication : Michel Canoville.
Rédaction en chef : Grégoire Martin.
Enquêtes et rédaction : Fabienne Waks.
Photos : Acome, Le Tourp, Olivier Flamanc,
François Levalet, Lignes et architecture Lacroix,
Manche Numérique, Sylvain Manquet, Élodie Sanson,
D.R.
Conception et réalisation : FAWA.
Impression : Le Révérend.
Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une
entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des
déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est
certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la
fabrication du papier provient de forêts gérées durablement.
Nous avons déjà réalisé ou lancé les gros
travaux indispensables au bien-être des
habitants. Les problèmes d’assainissement
collectif, qui nous tracassaient depuis de
nombreuses années, sont pratiquement
réglés. Quant à la voirie, nous avons tenu
notre programme : la rénovation des centres
de tous les bourgs sera bientôt achevée.
Quelle est la situation
dans le domaine de
l’assainissement ?
Les points cruciaux de l’assainissement
collectif sont en voie d’être résolus, ce qui
permettra à la collectivité de bénéficier de
plusieurs années sans travaux d’envergure.
Nous avons considérablement avancé et
nous apercevons enfin le bout du tunnel. La
nouvelle station d’épuration d’Omonville-laRogue devrait être terminée à la fin de
l’année 2014. D’une capacité triplée, elle
desservira également Omonville-la-Petite et
Digulleville. De même, l’agrandissement
de la station d’épuration d’Acqueville
est finalisé et concernera également une
partie de Vasteville. Il n’y aura plus
de nuisances provoquées par un assainissement sous-dimensionné et l’urbanisation
2-
sera à nouveau possible, par exemple à
Acqueville et à Vasteville. La collectivité est
mobilisée depuis plus d’une dizaine d’années. La durée du processus est due en
partie aux multiples autorisations liées au
caractère exceptionnel et préservé de
nombreux sites de notre territoire.
Reste la question des 13 stations à la qualité
défaillante pour lesquelles les solutions
techniques sont en cours. Les travaux
commenceront en 2014 et elles seront, soit
réaménagées, soit regroupées selon le mode
d’assainissement retenu.
En ce qui concerne l’assainissement individuel, le programme de réhabilitation se
poursuit. Toutefois, les élus s’interrogent sur
le fait de continuer à prendre en charge
la totalité des travaux. Leur coût est élevé,
malgré une subvention de l'Agence de l'eau,
environ 15 000 €.
«
Une équipe
technique
fortement
mobilisée
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»
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Bloc-notes
de Michel Canoville
«
Si les mois de juillet et août ont été magnifiques, la fréquentation s’est révélée plutôt
calme, voire décevante en matière d’hébergement,
et les touristes se sont montrés fort attentifs à leurs
dépenses. Même par beau temps, la crise se fait
sentir. En revanche, les animations, en raison de leur
qualité, ont attiré un grand nombre de visiteurs
qu’elles soient gratuites comme celles de la rue
Bucolique au Tourp ou payantes comme les concerts
du festival La Hague en musiques. Dans la foulée de
cet été ensoleillé, la rentrée scolaire 2013 s’est bien
déroulée. Toutefois, nous constatons que l’érosion
des effectifs se poursuit : 1 237 élèves sont inscrits
cette année alors que nous en comptions 1 465 en
2001. Cette décroissance du nombre d’élèves du
primaire ne correspond pas à une baisse démographique car la population du canton est stable, voire
plutôt en augmentation. Sans doute car les ménages
qui s’installent dans notre territoire, en général pour
y construire, le font la plupart du temps quand leurs
enfants ont quitté le primaire.
Nous allons rester sur les bancs de l’école car nous
lançons la concertation sur les rythmes scolaires, une
réforme qui a agité l’ensemble du pays et qui
coûtera 350 000 euros à la collectivité. Nous allons
prendre le temps de réfléchir avec les enseignants,
les parents, les associations et le personnel d’encadrement afin que les enfants profitent de ce changement en termes culturels et pédagogiques et que
les parents n’en pâtissent pas du point de vue de
l’organisation.
Parallèlement, la collectivité poursuit ses travaux
dans les établissements scolaires pour les mettre en
conformité avec la loi d’accessibilité : en 2015, tous
les bâtiments recevant du public doivent proposer
des conditions d’accès équivalentes aux personnes
handicapées et valides. Enfin, une école est en
construction à Vasteville et sera équipée du système
de commande à distance du chauffage, de la
lumière et de l’électricité, comme tous nos établissements scolaires. Car, partout, dans notre territoire,
nous misons sur l’efficacité. Nous serons sans doute
le premier canton rural de France équipé à 100 % en
fibre optique. Nous disposerons d’un fantastique
outil pour moderniser le territoire car des applications innovantes seront développées, en matière de
travail à distance, de domotique, de télévision, de
facilitation de la vie quotidienne. En même temps,
je suis bien conscient du paradoxe : nous lançons ce
programme d’avenir alors que nous sommes impuissants à résoudre la question qui préoccupe nombre
de nos habitants, celle de la réception de la télévision et cela malgré les nombreux échanges avec
l’Agence nationale des Fréquences, les parlementaires et ministères. Signe des temps, les chambres
de notre futur EHPAD seront équipées en connexion
Wi-Fi. La pose de la première pierre est prévue en
novembre avec nos partenaires, l’Agence régionale
de Santé et le Conseil général. Cet événement
marquera l’importance que nous portons à la question fondamentale de la dépendance et l’attention
que nous accordons à un hébergement de proximité
pour les familles.
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Des progrès ont-ils été
accomplis en faveur
de la qualité de l’eau ?
Nous avons continué à améliorer la qualité
de l’eau notamment en rénovant des canalisations qui, pour certaines, sont usagées.
Pour progresser et préparer le futur, nous
recherchons à optimiser l’interconnexion
entre la CCH, la CUC et Douve et Divette.
Notre adhésion au Syndicat mixte départemental pour la gestion durable de la
ressource en eau et la sécurisation de la
production d'eau potable dans la Manche
relève de la même démarche de travail et de
solidarité avec l’ensemble du département
sur l’optimisation de la production d’eau.
Quelles ont été les principales
avancées en voirie ?
Nous avions préparé le programme dès le
début du mandat et nous allons le réaliser
dans les temps. Excepté Urville-Nacqueville,
les travaux importants des bourgs sont pratiquement terminés puisque la deuxième
tranche de Beaumont-Hague est en cours.
Nous en profitons pour installer des réseaux
aussi conçus pour accueillir la fibre optique
qui sera bientôt déployée sur l’ensemble du
canton.
Aujourd’hui, j'espère que toutes les communes sont très satisfaites des résultats des
travaux : les bourgs sont plus aérés avec des
traversées sécurisées et attrayantes. Les
communes ont tendance à fleurir davantage
et la qualité paysagère est indéniable.
Les travaux du prochain mandat seront
de moindre importance et concerneront
surtout les hameaux et l’entretien.
Enfin, je voudrais rendre hommage à mes
collègues élus et à l’équipe technique qui a
L’eau en vedette
V
ous ouvrez votre robinet et l’eau jaillit : un
geste anodin, répété des dizaines de fois
par jour. Pourtant, la fourniture d’eau
potable n’est pas chose facile et exige une
intense mobilisation humaine et technique. Une
équipe forte d’une trentaine d’agents de la CCH
veille sur l’eau et entretient une usine de traitement, 11 forages, 7 réservoirs pour l’eau potable
ainsi que 20 stations d’épuration et 85 postes de
relèvement pour les eaux usées. La direction
eaux et assainissement a participé à « L'EAUdyssée, du Big-bang à notre robinet », la thématique sur l’eau organisée par le planétarium
Ludiver en 2013 en proposant une animation 3D
sur le parcours d’une goutte d’eau. Carine
Besnard, qui dirige le service, poursuit cette
action de sensibilisation en préparant une exposition sur le cycle de l’eau dans la Hague,
destinée en priorité aux scolaires. Elle va y
dévoiler les coulisses, expliquant le travail
réalisé et les investissements nécessaires pour
que se servir un verre d’eau au robinet soit
simple comme bonjour.
été fortement mobilisée durant toutes ces
années et travaille en parfaite harmonie
avec les élus. Si les habitants n’ont pas
manqué d’eau durant l’épisode neigeux de
mars, c’est parce que les services ont réagi
au quart de tour en installant des groupes
électrogènes. Et j’en profite pour tirer mon
chapeau aux agriculteurs qui ont dégagé les
routes et permis ainsi à EDF d’intervenir
plus rapidement. Un cadre légal doit être
trouvé, avec le Conseil général, pour ces
interventions qui sont vitales pour nos
communes rurales en cas de coup dur.
Centre-bourg
d'Omonvillela-Rogue
»
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À SUIVRE
L’EHPAD
NOUVEAU
EN CHANTIER
L
e nouvel EHPAD (Établissement
d’hébergement pour personnes
âgées dépendantes) va bientôt sortir
de terre impasse Côtis Capel, derrière l’école
maternelle de Beaumont-Hague. Les
premiers coups de pioche ont été donnés en
avril pour les terrassements et la dalle a été
coulée en septembre. Ce nouveau bâtiment,
conçu par l’agence caennaise Lignes et
Architectures Lacroix, sera livré à la fin juin
2014 et l’entrée dans les lieux est prévue en
septembre. Le parc paysager sera aménagé
au cours du dernier trimestre 2014 et du
premier semestre 2015. Il devrait être
terminé aux beaux jours et promet aux résidents de belles promenades.
4-
L’établissement comptera 46 lits dont 10
situés dans une unité fermée adaptée à
l’accueil de résidents atteints de pathologie Alzheimer ou apparentée. Celle-ci
disposera d’une salle d’activité spécialement aménagée qui s’ouvrira sur un
jardin thérapeutique sécurisé.
Une attention particulière a été portée à la
fonctionnalité des locaux afin de répondre
aux attentes des résidents, des familles et
des personnels. Cette nouvelle résidence
intègre également l’évolution des
demandes en matière de service (lingerie,
restauration, connexion Internet dans les
chambres…).
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DOSSIER
FIBRE
OPTIQUE :
LE GRAND
SAUT DANS
LE FUTUR
Une fibre
optique :
le fil de verre
où circule
la lumière
qui
transporte
des données
numériques
Nœud de raccordement optique : point de concentration d'un réseau en fibre optique où sont installés les équipements
actifs à partir desquels l'opérateur active les accès de ses abonnés
E
>>>
n 2015, chaque foyer de la
Hague disposera de la fibre
optique et pourra alors faire le
choix de s’y raccorder. Ainsi, le territoire sera l’un des tous premiers
cantons ruraux de France équipé à
100 % en très haut débit Internet. Il
bénéficiera d’atouts considérables
pour faciliter le présent et préparer
le futur. Les élus, bientôt dotés d’un
cartable électronique, vont aussi
vivre la démocratie à l’ère numérique.
-5
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Micro-tranchée pour installer la fibre optique
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Affiche de Manche Numérique pour informer de l'arrivée prochaine de la fibre optique.
DOSSIER
FIBRE
OPTIQUE :
LE GRAND
SAUT DANS
LE FUTUR
Fibre optique à domicile
L
a Hague sera câblée en fibres
optiques en 2015. Le département
de la Manche le sera dans son
ensemble en 2027. Ainsi, le territoire part
avec une longueur d’avance en matière de
nouvelles technologies. Le réseau de fibres
optiques n’a rien d’une mesure gadget pour
le seul plaisir de télécharger à toute vitesse
films et musique ou de procurer un confort
supplémentaire, qui sera bienvenu, pour se
servir du téléphone ou regarder la télévision.
Ses applications vont bien au-delà de la
simple communication ou du domaine des
loisirs et répondent à des enjeux économiques et sociaux de taille.
Aujourd’hui,
chaque citoyen
veut bénéficier d’une
connexion de qualité
Fibres optiques fabriquées par la société Acome.
La fibre optique autorise un débit Internet
illimité et une rapidité incomparable par
rapport à l’ADSL. Or, le territoire est handicapé par la faiblesse de l’accès à Internet
dans certaines zones, empêchant en particulier le télétravail. Aujourd’hui, chaque
citoyen veut bénéficier d’une connexion de
qualité et refuse un Internet au rabais. La
fibre optique est la seule solution technique
qui garantit cette qualité dans toute la
Hague. « D’où le choix des élus de s’y
intéresser depuis des années et de tout
mettre en œuvre pour en équiper au plus
vite chaque foyer. Car la fibre optique sera
amenée à l’abonné (FTTH ou Fiber to
the Home, soit la fibre jusqu’à l’abonné) »,
indique Julien Lissillour, adjoint à la directrice générale de la CCH.
6-
De cette technique découlent de nombreuses applications susceptibles de
changer et de faciliter la vie quotidienne en
y insufflant davantage de confort matériel ou
encore culturel. « Tout le monde est
concerné, jeunes, adultes et seniors. C’est le
champ de la connaissance qui s’ouvre plus
largement à toutes les générations dans de
nombreux domaines, par exemple pour l’apprentissage des langues étrangères ou pour
mener des recherches personnelles ou
professionnelles dans le vaste monde des
bibliothèques numériques », s’enthousiasme
Christian Cauvin, vice-président de la CCH
chargé de la stratégie de développement et
fervent promoteur de ce projet. Déjà, tous
les collèges de la Manche sont connectés et
ce sera bientôt le tour des écoles de bénéficier d’un environnement numérique,
notamment avec le tableau blanc interactif
(voir encadré page 8). Pour les actifs et les
entreprises, le très haut débit est vital. À
l’heure de la visioconférence, comment
attirer une entreprise si les réseaux sont
encombrés et les communications saturées ?
Davantage de confort
et de sécurité pour
les personnes âgées
De leur côté, les personnes âgées bénéficieront d’un meilleur confort et d’une sécurité
plus élevée grâce à des applications domotiques. Des innovations qui vont renforcer
les possibilités de maintien à domicile, s’associant aux services déjà proposés par la
collectivité, comme le portage de repas ou
les soins infirmiers à domicile. Des capteurs
installés dans un logement détecteront, par
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exemple, une absence prolongée de
mouvement. De manière plus prosaïque,
chacun pourra vérifier si son réfrigérateur
est bien fermé, contrôler la température du
salon ou déclencher le chauffage à
distance. Et, bien sûr, l’épineuse question
de la réception de la télévision sera résolue
et une meilleure image obtenue grâce à la
très haute définition.
« Le projet fibre optique de la Hague est
exceptionnel par la rapidité de son déploiement en dix-huit mois et son avance au
regard des autres territoires. En général, il
faut vingt ans pour y parvenir », relève
Roland Courteille, directeur de Manche
Numérique, structure créée en 2004 pour
réussir l’aménagement numérique du
département. Son objectif : raccorder en très
haut débit 60 % de la Manche d’ici cinq ans
et la totalité à l’horizon 2027. Le schéma
directeur d’aménagement numérique
(SDAN), définissant la stratégie numérique
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pour la décennie à venir, s’appuie sur des
expérimentations. Comme les élus de la
Hague étaient déjà mobilisés sur cette question depuis des années, le territoire a été
choisi pour un équipement en avantpremière ainsi que Sourdeval dans le
Mortanais.
Installer la fibre optique est un chantier de
même ampleur que le furent en leur temps
les chantiers électrique ou téléphonique,
même si les conditions techniques sont totalement différentes. De plus, les infrastructures existantes pourront être utilisées pour
faire passer la fibre optique, notamment les
fourreaux de téléphonie.
FIBRE
OPTIQUE :
LE GRAND
SAUT DANS
LE FUTUR
100 % des habitants
câblés : une première
dans un canton rural
Le déploiement dans la Hague signera l’une
des premières expériences globales en
milieu rural. La fibre a déjà été installée
dans des bourgs de Lozère et de l’Ain mais
sans concerner l’ensemble de la population.
Dans la Hague, 100 % des habitants sont
concernés. Car la CCH a fait deux choix
stratégiques : aller le plus vite possible et
déployer la fibre optique sur l’ensemble de
son territoire afin que chaque foyer puisse se
raccorder, s’il le souhaite, au réseau, soit
6 160 prises. Un prix avantageux de raccordement sera proposé lors du câblage. Cette
innovation ne servira pas uniquement à se
connecter plus vite et mieux, mais à profiter
de futurs usages qui demanderont du très
haut débit.
Certains internautes sont satisfaits de leur
puissance actuelle mais elle se trouvera très
vite sous-dimensionnée. Roland Courteille
se sert d’une comparaison avec l’électricité
pour illustrer son propos : « Lorsque l’électricité est arrivée dans nos campagnes, une
ampoule unique était utilisée dans la grande
pièce. Progressivement, toutes les pièces ont
été éclairées et on s’est aperçu qu’on ne
pouvait plus s’en passer. »
Affiche de Manche Numérique pour informer de
l'arrivée prochaine de la fibre optique.
DOSSIER
Attirer des entreprises et des actifs passe
par un véritable désenclavement numérique. La qualité de vie et les paysages
somptueux ne suffisent plus aujourd’hui
car la faiblesse numérique est vécue par les
territoires ruraux comme une injustice
empêchant de profiter d’un monde sans
limites. Le futur se conjugue désormais
avec le très haut débit.
-7
HAG’TIONS N° 66 - OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013
Qui fait quoi ?
L
e maître d’ouvrage du déploiement de la fibre
optique est le syndicat Manche Numérique
auquel la CCH adhère. La maîtrise d’œuvre est
assurée par l’agence technique départementale de
Valognes et les travaux par l’entreprise Sogetrel. La
CCH apporte sa contribution financière à cette installation. Le coût du raccordement par foyer (payé une
seule fois) sera de 50 euros durant la phase
de travaux et passera ensuite à 200 euros.
L’abonnement proprement dit sera à souscrire
auprès d’un opérateur.
LEXIQUE
>> Fibre optique : fil de verre où circule la
lumière transportant des données numériques.
>> Débit : kilobits, megabits et gigabits par
seconde, ce sont les mesures de la quantité de données
numériques transmises par unité de temps. Plus le débit
est élevé, plus la connexion est rapide.
>> Télécharger : récupérer des informations
d’Internet (programmes, données, images, sons, vidéos)
ou d’un autre ordinateur sur son propre ordinateur.
>> ADSL : technologie permettant d’accéder à
l’Internet haut débit via le réseau téléphonique.
>> FTTH : Fiber to the Home ou la fibre optique chez
l’abonné.
>> Triple play : les opérateurs proposent une
offre commerciale regroupant trois services : l’accès à
Internet, le téléphone fixe et la télévision.
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DOSSIER
FIBRE
OPTIQUE :
LE GRAND
SAUT DANS
LE FUTUR
Au tableau
Christian Cauvin, vice-président de la CCH chargé de la stratégie de développement, prépare l’entrée de la Hague
dans l’ère numérique.
Les élus
à l’avant-garde numérique
D
ans les locaux flambant neufs de la cyberbase, trône désormais le TBI ou tableau
blanc interactif. Souvenir de l’inauguration
de l’équipement en avril dernier, le tableau porte
la signature manuscrite du préfet. Ce bijou technologique, destiné principalement à la pédagogie, se compose d’un ordinateur portable, d’un
écran et d’un projecteur. On écrit tout simplement
au crayon sur l’écran tactile, de format panoramique, sans besoin de souris. On gomme aussi
facilement. Cette immense tablette intègre le
contenu d’un ordinateur pour surfer sur Internet,
télécharger, sauvegarder des documents. Elle
intègre des outils de géométrie (rapporteur,
équerre, compas) et permet de zoomer sur des
cartes. Ainsi, les enseignants pourront disposer
durant leurs cours de ressources inépuisables.
Un animateur de la cyber-base fait une démonstration des ressources du tableau blanc interactif.
L
a Hague est un territoire pionnier
pour la fibre optique et ses élus se
placent résolument à l’avantgarde. En 2014, ils devraient adopter le
parapheur, la signature électronique et
être dotés d’un cartable numérique.
Munis d’une tablette reliée à Internet, ils
seront en mesure d’étudier, d’échanger et
de valider des documents, qu’il s’agisse de
convocation ou de compte-rendu de
commissions et de conseils pléniers, de
budget ou de textes de référence. Les
modes de travail seront modifiés car les
notions d’espace et de temps évoluent. Il
sera possible de prendre connaissance de
documents à tout moment et à tout
endroit. « Le cartable numérique est un
enjeu démocratique car il permettra à
davantage de personnes, notamment aux
jeunes actifs, de participer à la vie d’une
collectivité locale. Avec cet outil, on peut
créer son propre emploi du temps et
supprimer ainsi une partie des obstacles
qui freinent la participation à la vie locale »,
souligne Christian Cauvin, qui a pour
8-
ambition de transformer les modes de
travail de l’administration territoriale.
Cette connexion sera ensuite étendue aux
autres acteurs du territoire pour le développement et le partage de nouveaux
usages, par exemple avec les enseignants.
Écran noir
L
a télévision terrestre numérique (TNT) a
souvent l’écran en berne. Depuis 2012, les
problèmes de réception se multiplient,
mettant en rogne les téléspectateurs frustrés. La
raison : la modification des fréquences en GrandeBretagne perturbe l’émetteur de Cherbourg. De
plus, le beau temps aggrave la situation, provoquant un choc des ondes entre la Bretagne et la
Normandie. La collectivité relaie le mécontentement des habitants auprès des structures concernées mais n’a aucune prise sur la situation. Le
câblage en fibre optique permettra d’en finir avec
les problèmes de réception de télévision et de
disposer d’une image en haute définition. Toutefois,
un abonnement dit « triple play » qui intègre la
télévision, le téléphone et l’abonnement Internet
sera à souscrire auprès d’un opérateur.
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UNE
JOURNÉE
AVEC...
DIDIER BIHEL
LE CIEL
EN DIRECT
O
n ne demandera pas à Didier Bihel
son alibi pour la nuit du 9 août.
Comme des centaines de milliers de
passionnés d’étoiles en France, il admirait le
ciel. Celui-ci s’est montré un peu capricieux
en début de soirée puis s’est ensuite dégagé
au son de la samba d’un groupe de musique
brésilienne, récompensant les observateurs
les plus tenaces. Depuis sept ans à la tête du
Planétarium Ludiver et présent depuis le
lancement de l’équipement, soit treize ans,
Didier Bihel vit chaque Nuit des Étoiles
comme la consécration d’une passion tout
en veillant au déroulement de la soirée. « Ici,
le ciel est beau, préservé, sans lampadaires
polluants et nous avons la grande chance
d’avoir de nombreuses nuits claires. » Une
soixantaine de personnes — l’équipe reçoit
le renfort d’associations et de bénévoles —
se mobilisent pour cet événement qui
demande des mois de préparation.
La préparation du futur
Chaque journée du directeur de Ludiver est
différente, aussi changeante que la couleur
du ciel. Il consacre une partie de son énergie
au temps présent à piloter son équipe de
neuf personnes (son adjointe, quatre animateurs scientifiques dont un supplémentaire
en été, deux hôtesses d’accueil, une secrétaire et un technicien bâtiment), souvent
renforcée par des saisonniers et des
stagiaires. Il se retourne aussi sur le passé
pour en tirer bilan et enseignements. Il
prépare surtout le futur. En effet, la muséographie du planétarium va être totalement
revue, car elle avait peu évolué depuis sa
conception, voilà treize ans. Une durée
record car les refontes interviennent en
général après huit ans d’activité. De plus, le
site recevant de nombreux jeunes des
établissements scolaires et des centres de
loisirs, le renouvellement était nécessaire
pour favoriser les « re-visites ». « Nous
portons l’esprit du service public et nous
devons faire notre maximum pour attirer le
public et faire de sa visite une réussite »,
remarque Didier Bihel. D’ailleurs l’accueil et
les prestations de Ludiver, portés par toute
l’équipe, sont reconnues*.
Ludiver 2 sur la rampe
de lancement
Après avoir renoncé à un premier projet
d’envergure qui intégrait une extension du
bâtiment, les élus se sont accordés le
5 septembre dernier sur un nouveau projet
présenté par Yves-Marie Bonnissent, viceprésident de la CCH en charge du tourisme
et de la promotion. Ludiver 2 est donc placé
sur la rampe de lancement. Atterrissage
prévu en 2017 pour un site proposant
davantage de manipulations et d’expérimentations autour de l’astronomie, de la
découverte spatiale, de la météorologie, de
la climatologie, du tellurisme, thèmes qui
ouvrent sur toutes les sciences. « Place au
rêve et à l’interactivité », s’exclame Didier
Bihel qui est lui-même tombé dans la
marmite de l’astronomie à l’âge de 7 ans.
Durant ses vacances, il consacre chaque
année huit jours à des missions d’enregistrements photos et vidéos du soleil à
l’Observatoire du Pic du Midi au profit de
scientifiques français.
Aussi, diriger un des plus grands planéta-
-9
HAG’TIONS N° 66 - OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013
Jardin du Planétarium Ludiver
riums de l’Hexagone, membre de
l’Association des planétariums de langue
française, est un plaisir qu’il ne boude pas,
même si l’administratif prend souvent le pas
sur l’observation et s’il regarde son ordinateur plus souvent que les étoiles. Ce qui ne
l’empêche pas de rester vigilant sur la
qualité des séances hebdomadaires d’observation qui affichent souvent complet lors des
beaux jours. Le télescope de Ludiver est le
seul de cette taille et de cette performance à
être accessible au public au nord de la Loire.
Encore une question de service public ! Il ne
cache pas non plus sa fierté lorsqu’il évoque
la qualité des séances de planétarium durant
lesquelles les animateurs scientifiques
transportent le public, construisant les
sessions en direct en fonction des participants afin de les faire réfléchir et participer.
Et le public semble ravi, préférant même un
voyage dans les étoiles à une matinée à la
plage durant les belles journées d’été. « C’est
la magie de la séance du planétarium, qui
attire du monde quelle que soit la météo,
pour faire découvrir la dimension de l’univers, sans limite au niveau du temps et de
l’espace », conclut Didier Bihel.
* Ludiver est labellisé « Qualité Tourisme national »,
« Normandie Qualité Tourisme », « Tourisme et
Handicap ».
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BRÈVES
Rover
© Philippe Lebruman
Marcio Faraco
© Robson-Galdino
Saison culturelle chaude
pour temps frais
Namaskar
© Veronique Guillien
>> Concert de Rover le samedi 12 octobre en partenariat
avec Le Circuit, révélation pop rock incontournable du printemps 2012, nominé aux Victoires de la musique 2013
dans la catégorie « révélation scène ». Géant par sa taille
et par sa musique, une pop lyrique et mélodique forgée
au fil des années par une identité multiculturelle,
Timothée Régnier, alias Rover, chante en anglais d’une
voix puissante et délicate, qui rappelle celle de David
Bowie et transporte dans un monde tantôt rock, tantôt
« cold wave », entrecoupé d’escales folks irrésistibles.
>> Vendredi 18 octobre, Caliband Théâtre fait revivre
Pinocchio dans l’adaptation de Lee Hall, auteur et scénariste britannique qui transpose le texte de Collodi en s’inspirant des univers grinçants et oniriques de Terry Gilliam et
Tim Burton. On a retrouvé le corps d’un pantin que l’on
identifie comme étant celui de Pinocchio. L’enquête est
lancée dans une atmosphère tendue, de secrets en révélations.
>> Mercredi 13 novembre, le Théâtre des Tarabates
propose un spectacle musical d’ombres, une histoire
d’amour et un voyage initiatique sous le titre de
Namaskar, formule consacrée pour saluer en Inde et au
Népal. Les mains de Philippe Saumont se promènent dans
de superbes sculptures en métal conçues par la plasticienne Cécile Pelletier, au rythme de la musique de
Fannytastic.
>> Vendredi 13 décembre est jour de chance pour
assister à Une carte ne vous sauve pas la vie pour rien
de Belkheir Djenane, alias Bébel le magicien, virtuose du
tour de cartes à la renommée internationale. Avec lui, la
magie n’est pas une seule performance mais devient une
expression artistique grâce à la vidéo. Il créé un univers
fantastique où les cartes prennent vie, prêtes à lever le
voile sur une part de leur mystère.
>> Samedi 18 janvier, magnifique début d’année avec le
compositeur Marcio Faraco, un des plus originaux et créatifs de la musique populaire brésilienne. Il présente son
sixième album « O Tempo », qui évoque la nostalgie de
la musique portugaise mâtinée des sons de l’Afrique et de
Cuba. Voix au timbre suave et compositions voyageant de
la samba à la bossa en passant par des nuances jazz,
Marcio Faraco est adulé par la critique internationale et
plébiscité par le public.
10-
HAG’TIONS N° 66 - OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013
Pinocchio
© Julien Reveillon
Une carte ne vous
sauve pas la vie
© Christophe
Raynaud De Lage
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BRÈVES
Une Maison de la CCH accessible à tous
Les travaux de mise aux normes d’accessibilité
des bâtiments de la collectivité avancent. Déjà
la Maison de la CCH est équipée d’une borne
magnétique dans le hall et de flashs lumineux
dans la coursive en cas d’alarme, destinés aux
personnes malentendantes. Pour une plus
grande sécurité, le tapis de l'accueil est intégré
dans le sol. Toutes les écoles et les bâtiments
dépendant de la CCH seront accessibles aux
personnes handicapées avant 2015.
Cerf-volant au Tourp
Jusqu’au 22 décembre, le Tourp expose les photos aériennes de
François Levalet. L’artiste en cerf-volant a promené son appareil
photo au-dessus des plus beaux sites de la Hague et invite à
découvrir son patrimoine bâti à vue d’oiseau, à partager son
regard au-dessus du monde, lorsqu’il se glisse au plus près des
toits, survole la campagne, longe les falaises et découvre les
paysages sous un angle inédit. Un stage photo sera organisé
pendant les vacances de la Toussaint dans le cadre de l’exposition.
Préparer la rentrée 2014
1 237 élèves ont pris le chemin de l’école pour la
rentrée 2013-2014. Deux classes ont été fermées,
l’une à Gréville-Hague et l’autre à Beaumont-Hague.
Afin de préparer dans les meilleures conditions le
passage aux nouveaux rythmes scolaires, programmé
pour 2014-2015, une large concertation est initiée et
9 groupes de travail se réuniront de septembre à
février sur les questions du temps de l’enfant, l’articulation entre le projet de l’école et le projet éducatif du
territoire et l’organisation des locaux.
« La Hague : 5000 ans de patrimoine à vue d’oiseau ».
Entrée libre — www.letourp.com
Manéo informe en temps réel
Vous utilisez Manéo Express ou Proximité et voulez disposer de toutes les informations utiles en temps réel ?
Inscrivez-vous sur le site www.transports. manche.fr
en indiquant votre adresse mail. Vous recevrez les
alertes sur les travaux ou événements qui peuvent
avoir des répercussions sur les lignes, les modifications
d’horaires, les intempéries…
• Du 2 septembre au 3 novembre
tous les jours de 14 h à 18 h sauf dimanches
et vacances scolaires : 10 h 30-18 h
• Du 4 novembre au 22 décembre
tous les jours de 14 h à 18 h
Fermé à partir du 23 décembre
Recherche familles à énergie positive
Une initiative goûteuse et solidaire
Pour soutenir les producteurs, consommer autrement et retrouver le goût des produits locaux, se
crée un nouvel espace convivial, pratique et solidaire : la croisée des paniers. Dans ses locaux,
inaugurés le 28 septembre dans l’ancienne
gendarmerie, face à la caserne des pompiers, on
trouvera à s’approvisionner en produits de saison
variés. La croisée des paniers ouvre ses portes le
mardi matin et le vendredi après-midi.
On peut passer ses commandes sur le site
www.lacroiséedespaniers.fr avant le mardi 14 h
pour les récupérer le vendredi sur place.
2 rue des Goublins : 02 33 93 04 99
-11
HAG’TIONS N° 66 - OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013
Votre famille a l’ambition de réduire sa consommation
d’énergie d’au moins 8 % ? Vous êtes prêts à participer
à la seconde édition du défi « Famille à énergie positive » à partir de décembre. Une vingtaine de familles
volontaires du Cotentin cherchent à baisser leur
consommation en modifiant leurs habitudes quotidiennes, en contrôlant régulièrement la température
du logement ou en coupant les veilles des appareils.
Si vous voulez relever le défi et baisser votre consommation, proposez votre candidature au Syndicat Mixte
du Cotentin.
Renseignements : Syndicat mixte du Cotentin.
Morgane Jestin au 02 33 53 57 12
mail : [email protected]
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HISTOIRES DE LA HAGUE
GÉOLOGUE, BAROUDEUR ET CHASSEUR
I
l a baroudé en Afrique et en
Amérique du Sud comme prospecteur d’uranium avant de poser ses
malles pour l’Andra dans la Meuse
puis de prendre racine dans la Hague. Le
géologue moustachu qui a dirigé durant
quatorze ans le Centre de la Manche a
pris sa retraite sans prendre ses cliques et
ses claques. Jean-Pierre Vervialle était
venu pour une mission de cinq ans, a
pratiquement triplé la durée de son
mandat et joue les prolongations pour son
plaisir. Il s’y plaît, se revendiquant comme
un rural de mentalité et de contact,
passionné de chasse et de pêche.
Il connaissait déjà le pays depuis l’enfance, ayant passé ses vacances dans le
Cotentin durant dix ans d’affilée et en
comprenant le patois. Il l’a redecouvert à
la tête du Centre de la Manche où il a
multiplié les contacts avec les élus et les
riverains afin de démystifier l’installation.
« Il est important de montrer aux gens ce
qu’ils ont à côté de chez eux pour éviter le
syndrome Tour Eiffel. En effet, la majorité
des Parisiens n’y met pas les pieds à moins
d’y accompagner des touristes. Or, à mon
arrivée, le public local ne connaissait pas
vraiment notre activité. » Il s’attache à le
familiariser avec le Centre de stockage de
la Manche en organisant notamment des
nombreuses rencontres autour de la
gestion du patrimoine de La Hague et de
la mémoire.
Jean-Pierre Vervialle s’est pris au jeu du
contact avec le public dans cette nouvelle
étape de sa carrière, bien différente de ses
débuts aventureux. Prospecteur d’uranium pour la Cogema, il a sillonné
l’Afrique et l’Amérique du Sud durant
dix ans, tâtant du hamac et de la forêt
équatoriale plus souvent que du palace
pour expatrié. Il se souvient encore de son
premier Noël sous la tente lorsqu’il était
en mission au Sénégal, à la frontière avec
le Mali et la Guinée, et de la langouste
(décongelée !) qui avait fait office de
réveillon exotique. En Amérique du Sud, il
circule en pirogue ou en hélicoptère dans
une ambiance à la Indiana Jones, les
Amérindiens ouvrant la route à la tronçonneuse pour préparer le terrain d’atterrissage. Puis en raison de la chute du prix
de l’uranium, la Cogema s’est séparée de
ses géologues et de ses mineurs. JeanPierre Vervialle, après être passé du
Limousin, pour l’exploitation d’une mine
d’uranium, à la Zambie, pour l’exploration minérale, a rejoint l’Andra comme
responsable des futurs sites de labora-
12-
toires souterrains de recherche, puis
comme directeur responsable des
recherches pour l’implantation de l’actuel
laboratoire de Meuse-Haute-Marne avant
de gagner La Hague.
Aujourd’hui, il aspire à une vie calme
dans sa maison avec vue sur mer
d’Urville-Nacqueville, rythmée par la
saison de la chasse et les séances de
pêche, même s’il continuera de donner
des cours à l’école d’ingénieurs de
Cherbourg. Parole de géologue, il se sent
chez lui parmi les vieilles pierres de la
Hague et ses paysages encore sauvages,
en compagnie de ses proches et de ses
amis car il a noué ici de solides liens.
Même s’il vante les jours tranquilles
dans La Hague, Jean-Pierre Vervialle
a encore la bougeotte, sauf bien sûr
durant la chasse, toujours entre deux
voyages aux États-Unis où vit sa fille
et plusieurs de ses petits-enfants.
HAG’TIONS N° 66 - OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2013

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