Perspectives des productions de sucre et d`éthanol au Brésil
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Perspectives des productions de sucre et d`éthanol au Brésil
International Sugar Organization Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Mars 2012 MECAS(12)05 Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil MECAS(12)05 Mars 2012 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil 30 mars 2012 Abrégé L’industrie de transformation de la canne à sucre du Brésil est la plus grande et la plus diversifiée du monde et le pays est le plus gros producteur mondial de sucre et d’éthanol de canne. L’industrie sucrière du Brésil est celle qui a connu la croissance la plus rapide dans les années 1990 et la première décennie du XXIe siècle. En fait, la part du total mondial que représentent la production et les exportations de sucre du Brésil ont augmenté de leurs niveaux respectifs de 7 et 6 % en 1990 à 25 et 50 % en 2010. Cependant, depuis 2009 et la dernière étude de l’OIS sur le Brésil (MECAS (09)06 « Perspectives d’avenir pour la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil ») l’expansion frénétique du Brésil s’est interrompue. Le pays a été confronté à une série de problèmes qui ont défié la production dont, entre autres, la baisse des rendements agricoles, l’escalade des coûts de production, les contraintes environnementales nécessitant l’accélération de la mécanisation, le raffermissement de la monnaie nationale et des conditions climatiques défavorables. Dans la filière industrielle, une vague de création de co-entreprises, de fusions et d’acquisitions a constamment remodelé les parts de marché des acteurs majeurs et la tendance s’est orientée vers le développement de friches industrielles plutôt que l’investissement dans des projets entièrement nouveaux sur des sites vierges. Cette étude est constituée de cinq parties. La Partie 1 présente le contexte général et la situation de la production de sucre et d’éthanol du Brésil par rapport à la production mondiale. La Partie 2 évalue les développements les plus récents du secteur cannier du Brésil, les facteurs qui déterminent les rendements, les coûts de production de la canne par rapport à son prix et elle fait une comparaison des revenus bruts à l’hectare de la canne et des autres grandes récoltes concurrentes comme le soja et le maïs. La Partie 3 traite des récents développements survenus dans le broyage industriel de la canne, présentant de façon détaillée les leaders du marché et le rôle de l’investissement étranger direct. Cette partie traite également des données économiques qui déterminent le partage de la canne entre les productions de sucre et d’éthanol. La Partie 4 examine les six facteurs principaux qui ont un effet sur la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil sur le marché mondial, des coûts de production à la diversification dans des filières telles que la cogénération et les bioplastiques. La Partie 5 évalue les perspectives de la demande intérieure et de la demande internationale en sucre et en éthanol du Brésil et elle présente les prévisions de la croissance de l’offre et des exportations jusqu’à l’horizon 2020. L’étude conclut qu’il y a suffisamment de raisons pour penser que le secteur du sucre et de l’éthanol du Brésil va poursuivre sa croissance dans la présente décennie, mais à un taux plus modeste. Dans ses projections, l’OIS estime que la croissance de la production de canne du Brésil sera à un taux moyen d’environ 3 % par an entre 2010 et 2020, comparé à un taux moyen de 10 % par an dans la décennie précédente, ce qui devrait mettre la production de canne du Brésil aux environs de 850 mln de t d’ici 2020. Cela serait suffisant pour permettre qu’au Brésil environ 20 % du parc projeté de véhicules légers fonctionnent à l’éthanol hydraté, tout en permettant au pays de maintenir sa part actuelle de la production mondiale de sucre, avec pour résultat une production d’éthanol de 43,6 mld de litres et une production de sucre de 47,5 mln de t en 2020. Organisation internationale du sucre i MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Table des matières Organisation internationale du sucre 1 Canada Square Canary Wharf Londres E14 5AA Renseignements : +44 (0) 20 7513 1144 Publications : +44 (0) 20 7715 9436 Courriel : [email protected] Web: www.isosugar.org INTRODUCTION 1 PARTIE 1 : INDUSTRIE BRESILIENNE DU SUCRE/DE L’ETHANOL 2 APERÇU DE LA PRODUCTION DE CANNE/DE SUCRE/D’ETHANOL DU BRESIL 2 PARTIE 2 : PRODUCTION DE CANNE 4 SUPERFICIE SOUS CANNE ET RENDEMENTS A L’HECTARE COUTS DE PRODUCTION DE LA CANNE A SUCRE PRIX DE LA CANNE A SUCRE PRIX DES AUTRES RECOLTES ET COMPETITIVITE DE LA CANNE 5 8 10 11 PARTIE 3 : LA TRANSFORMATION INDUSTRIELLE 13 PRINCIPAUX GROUPES DE BROYAGE NOUVELLES CO-ENTREPRISES IMPLIQUANT DES GROUPES ETRANGERS PARTAGE DE LA CANNE ENTRE LE SUCRE ET L’ETHANOL DILEMME DU MARCHE LOCAL DE L’ETHANOL POLITIQUE GOUVERNEMENTALE ET FISCALITE 13 16 17 19 21 PARTIE 4 : FACTEURS DE LA COMPETITIVITE DU BRESIL SUR LE MARCHE MONDIAL 23 COUTS DE PRODUCTION INFRASTRUCTURE ET LOGISTIQUE DU COMMERCE DEMANDE INTERNATIONALE EN SUCRE BRESILIEN COMPETITIVITE LIEE AU TAUX DE CHANGE LE MARCHE MONDIAL DE L’ETHANOL COMBUSTIBLE COGENERATION BIOCHIMIE ET AUTRES TECHNOLOGIES 23 24 25 28 29 30 31 PARTIE 5 : OFFRE ET EXPORTATIONS DE SUCRE/D’ETHANOL DU BRESIL JUSQU’EN 2020 ET PERSPECTIVES 32 CONCLUSION 35 ANNEXE: INDICATEURS DE PRODUCTION DES GROUPES ETRANGERS, PAR MOULIN 37 Organisation internationale du sucre ii MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Introduction L’industrie de transformation de la canne à sucre du Brésil est la plus grande et la plus diversifiée du monde et le pays est le plus gros producteur mondial de sucre et d’éthanol de canne. L’industrie sucrière du Brésil est celle qui a connu la croissance la plus rapide dans les années 1990 et la première décennie du XXIe siècle. En fait, la part du total mondial que représentent la production et les exportations de sucre du Brésil ont augmenté de leurs niveaux respectifs de 7 et 6 % en 1990 à 25 et 50 % en 2010. Depuis 2009 et la dernière étude de l’OIS sur le Brésil (MECAS (09)06 « Perspectives d’avenir pour la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil ») l’expansion frénétique du Brésil s’est interrompue. Le pays a été confronté à une série de problèmes qui ont défié la production dont, entre autres, la baisse des rendements agricoles, l’escalade des coûts de production, les contraintes environnementales nécessitant l’accélération de la mécanisation, le raffermissement de la monnaie nationale et des conditions climatiques défavorables. Alors qu’entre 2009 et 2010 la production de canne avait augmenté de 2,8 %, après avoir augmenté en moyenne de 10 % par an dans la décennie précédente, l’année dernière la production de canne a dégringolé à son niveau le plus faible depuis 2007/08. La production de sucre a également dégringolé de 3 mln de t pour se situer à 36 mln de t. Etant donné que le Brésil joue un rôle de faiseur de prix sur le marché mondial, il n’est pas surprenant que la contre-performance du pays ait un effet haussier sur les fondamentaux du marché mondial du sucre. Cette étude a pour objectif de passer en revue les récents développements de la production de canne du Brésil et du secteur de la transformation ainsi que les facteurs qui ont un effet sur la compétitivité future du Brésil sur les marchés mondiaux du sucre et de l’éthanol. L’étude est constituée de cinq parties. La Partie 1 présente le contexte général de l’industrie et du statu quo actuel et elle présente la production de sucre et d’éthanol du Brésil comparée à la production mondiale. La Partie 2 évalue les développements les plus récents du secteur cannier du Brésil, les facteurs qui déterminent les rendements, les coûts de production de la canne par rapport à son prix et elle fait une comparaison des revenus bruts à l’hectare de la canne et des autres grandes récoltes concurrentes comme le soja et le maïs. La Partie 3 traite des récents développements survenus dans le broyage industriel de la canne, présentant de façon détaillée les leaders du marché, la restructuration récente de l’industrie par la création de co-entreprises, les fusions et les acquisitions ainsi que le rôle de l’investissement étranger direct, notamment des géants de l’industrie pétrolière. Cette partie traite également des données économiques derrière le partage de la canne entre les productions de sucre et d’éthanol, présentant le dilemme auquel est confronté actuellement le marché intérieur de l’éthanol et finalement le rôle que joue la politique gouvernementale pour inciter la croissance du marché intérieur. La Partie 4 examine les six facteurs principaux qui ont un effet sur la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil sur le marché mondial, des coûts de production à la diversification dans des filières telles que la cogénération et les bioplastiques. La Partie 5 évalue les perspectives de la demande intérieure et de la demande internationale en sucre et en éthanol du Brésil et elle présente les prévisions de la croissance de l’offre et des exportations jusqu’à l’horizon 2020. Organisation internationale du sucre 1 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Partie 1 : Industrie brésilienne du sucre/de l’éthanol Aperçu de la production de canne/de sucre/d’éthanol du Brésil Le Brésil a l’industrie de transformation de la canne à sucre la plus grande et la plus diversifiée du monde. Les sucreries du Brésil sont en majorité dotées de distilleries d’éthanol intégrées, ce qui permet de transformer la canne en sucre ou en éthanol. Depuis 1999/2000, la part du contenu en saccharose de la canne (connu au Brésil sous le terme « ATR », ou Açúcar Total Recuperável) utilisée à la production de sucre a varié entre 41 % et 52 % (voir tableau 1). Le taux d’extraction du saccharose de la canne est supposé être élevé par rapport à la norme mondiale et il a été en moyenne d’environ 140 kg/t de canne (ou 14 %) dans les dix dernières années. La production nationale de canne a doublé dans la dernière décennie, avec une croissance annuelle d’environ 10 %, malgré la contraction majeure enregistrée en 2011/12, quand la production a baissé de 620 mln de t à un niveau estimé à 562 mln de t, le niveau le plus faible depuis 2007/08. Tableau 1 – BRESIL : Production de canne industrielle (avril/mars), mln de t Total sucres réducteurs (ATR) mln de t Rendement saccharose (ATR) en kg/t de canne Part ATR pour production de sucre (%) Part ATR pour production d’éthanol (%) 1999/00 310,05 43,91 141,61 46,2% 53,8% 2000/01 255,90 35,19 137,53 48,0% 52,0% 2001/02 290,57 39,86 137,18 50,2% 49,8% 2002/03 322,37 45,64 141,57 52,1% 47,9% 2003/04 358,39 51,82 144,59 50,2% 49,8% 2004/05 386,74 54,74 141,55 51,1% 48,9% 2005/06 386,11 54,59 141,39 49,6% 50,4% 2006/07 426,29 62,10 145,69 50,5% 49,5% 2007/08 491,43 70,73 143,93 45,3% 54,7% 2008/09 572,67 80,33 140,28 41,3% 58,7% 2009/10 602,91 78,75 130,62 43,9% 56,1% 2010/11 619,53 86,64 139,85 45,9% 54,1% 2011/12 (e) 562,45 76,96 136,84 48,7% 51,3% Total Année de récolte canne Source : Annuaire éthanol de l’OIS La production et les exportations de sucre du pays ont connu une croissance spectaculaire dans les deux dernières décennies, jusqu’en 2010, confirmant le rôle tenu par le pays en tant que leader du marché mondial du sucre. Comme l’indique le tableau 2, la production sucrière du Brésil a quintuplé de 8 mln de t en 1990 à 39 mln de t en 2010, tandis que les exportations ont connu une croissance exponentielle, passant de 1,6 mln de t à 28 mln de t, valeur brute, dans la même période. En résultat, la part de la production et des exportations mondiales que représente le Brésil a augmenté de 7 et 6 % en 1990 à des niveaux impressionnants de 25 et 50 % en 2010. Si l’on considère cela dans une perspective internationale, le deuxième producteur, l’Inde, a une part de Organisation internationale du sucre 2 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil 15 % de la production mondiale et le deuxième exportateur, la Thaïlande compte pour une part de 12 à 15 % des exportations mondiales de sucre. Alors que la production d’éthanol de canne à sucre du Brésil a également connu une augmentation significative entre 1990 et 2010, passant de 12 mld de litres à 27 mld de litres, la part de la production mondiale représentée par le Brésil a décliné (de 58 % en 1990 à 26 % en 2010), mais cela reflète plutôt la croissance exceptionnelle de la production d’éthanol de maïs des Etats-Unis. Durant la première moitié de la dernière décennie, la croissance rapide de la demande internationale en sucre VHP de qualité supérieure des nouvelles raffineries construites au Moyen-Orient a été le facteur majeur de la croissance de l’offre de canne du Brésil. Dans la seconde moitié de la dernière décennie, le marché intérieur de l’éthanol, en pleine croissance, dopé par l’augmentation du nombre de véhicules flex-fuel (utilisant principalement l’éthanol hydraté), ajouté à la demande soutenue des importations de sucre, ont encouragé la croissance de la production. A l’apogée de la période d’expansion de l’industrie, entre 2005 et 2009, 103 nouvelles usines, axées principalement sur la production d’éthanol, ont été mises en service dans le pays, une moyenne de plus de vingt nouvelles usines par an. Depuis 2010, le nombre de nouvelles unités mises en exploitation s’est réduit à une poignée. En novembre 2011, la part de la production et des exportations mondiale de sucre que représente le Brésil a décliné et aucun redressement n’est anticipé pour 2012. Tableau 2 - Production de sucre/d’éthanol au Brésil en tant que part de la production mondiale, (sucre en mln de t, valeur brute ; éthanol en mld de litres) Année 1990 2000 2005 2010 2011(p) Production de sucre Brésil Monde 8,0 16,5 28,1 39,0 36,0 110,8 130,0 140,7 156,7 170,0 Part Brésil 7% 13% 20% 25% 21% Export sucre Brésil Monde 1,6 6,5 18,4 28,0 25,6 28,4 36,5 48,0 55,5 53,0 Production d’éthanol Part Brésil 6% 18% 38% 50% 48% Brésil Monde 12 11 16 27 23 20 30 46 103 101 Les chiffres de 2011 sont préliminaires Source : OIS La dernière évaluation du ministère de l’Agriculture du Brésil (27 février 2012) indique que le Brésil compte aujourd’hui un total de 414 complexes de sucre/éthanol en activité. De ce total, 297 usines ont une sucrerie/distillerie d’éthanol intégrée alors que 104 fabriquent uniquement de l’éthanol et que 11 usines fabriquent uniquement du sucre (2 usines ayant une production « non enregistrée »).1 Il y avait un plus grand nombre d’usines en activité il y a trois ans (420 unités le 13 mars 2009) mais avec un plus petit 1 http://www.agricultura.gov.br/arq_editor/file/Desenvolvimento_Sustentavel/Agroenergia/Orientacoes_Tecn icas/Usinas%20e%20Destilarias%20Cadastradas/DADOS_PRODUTORES_27_02_2012.pdf Organisation internationale du sucre 3 MECAS(12)05 Part Brésil 58% 35% 35% 26% 23% Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil nombre de sucreries/distilleries d’éthanol intégrées (157 usines fabriquant seulement de l’éthanol). Quatre Etats de la région Centre-Sud du pays se partagent les plus grands nombres d’unités de production à l’échelle nationale : São Paulo, avec 184 usines, suivi par Minas Gerais avec 44 usines, Goiás avec 33 usines et Paraná avec 30 usines. Bien que l’Etat de São Paulo soit encore dominant, sa part de la production nationale a décliné dans les dernières années alors que les Etats de Goiás et Minas Gerais (qui sont dans la région de savane brésilienne du « Cerrado ») ont gagné des parts de marché. En 2009, l’Etat de São Paulo comptait 200 usines en activité, comparé à 37 au Minas Gerais, 33 au Paraná et 27 dans l’Etat de Goiás. Les deux autres gros Etats producteurs de canne sont les Etats d’Alagoas et de Pernambouc dans la région Nord-Nord-Est du pays, avec 24 et 20 usines, respectivement. Alors que 9 usines nouvelles sont entrées en service en 2010 et que 3 autres sont venues s’ajouter l’année dernière, de nombreuses usines existantes auraient, selon les dires, cessé de broyer la canne dans les deux dernières saisons, pour des raisons surtout financières. Datagro, le plus grand consultant des secteurs du sucre et de l’éthanol du Brésil, estime que 26 sucreries existantes n’ouvriront pas leurs portes dans la saison 2012/13 qui va commencer, 12 d’entre elles étant dans l’Etat de São Paulo, 4 au Minas Gerais, 4 dans l’Etat de Rio de Janeiro, 2 en Alagoas, 2 dans l’Etat de Goiás, une dans l’Etat de Tocantins et une dans l’Etat de Ceará. Partie 2 : Production de canne Avec 80 % des usines du pays, la région Centre-Sud compte pour près de 90 % de la production nationale de canne, contre 81 % en 2000/01 (voir tableau 3). Tableau 3 – BRESIL : Production de canne industrielle par région (mln de t) Nord-Nord-Est Part C/S du total Centre-Sud (C/S) (N/N) national (%) 2000/01 207,1 48,8 80,9% 2001/02 244,0 46,5 84,0% 2002/03 270,4 52,0 83,9% 2003/04 299,4 59,0 83,5% 2004/05 328,7 58,0 85,0% 2005/06 336,9 49,3 87,2% 2006/07 372,7 53,6 87,4% 2007/08 431,2 60,2 87,7% 2008/09 505,0 67,7 88,2% 2009/10 542,0 60,9 89,9% 2010/11 556,9 62,7 89,9% 2011/12 (e) 495,0 67,4 88,0% Source : UNICA/Datagro/Annuaire éthanol de l’OIS La quasi-totalité des nouvelles installations de production qui sont entrées en service au Brésil dans la dernière décennie sont dans le Centre-Sud, dont la topographie se prête bien à la culture de la canne à sucre et qui est situé plus près des grands marchés de consommation. La capacité de broyage moyenne d’un moulin du Centre-Sud est supérieure à 2 mln de t, alors que dans le Nord-Nord-Est, un moulin de taille moyenne Organisation internationale du sucre 4 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil broie à peine plus de 1 mln de t de canne par an. Alors que la récolte de canne dans le Centre-Sud se déroule entre avril et décembre, dans le Nord-Nord-Est, la majeure partie de la récolte est réalisée entre septembre et mars, ce qui est la raison pour laquelle l’année de récolte nationale du Brésil est d’avril à mars. Le tableau 4 montre la production mensuelle de canne au Brésil. Le plus gros de la production nationale est entre les mois de juillet et septembre, quand la production mensuelle peut atteindre 80 mln de t. Entre janvier et mars, qui sont les mois de la morte saison dans le Centre-Sud, la production de canne dépasse rarement 10 mln de t. Tableau 4 – BRESIL : Production mensuelle de canne, (milliers de t) Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc Total 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 9 325 3 830 800 14 261 38 731 45 984 50 593 49 484 49 929 48 610 30 336 11 490 353 371 8 307 6 043 4 620 10 778 30 040 44 554 50 338 56 495 56 183 50 897 45 792 23 116 387 165 11 791 5 358 1 398 16 299 44 513 49 711 54 199 56 153 49 462 51 770 35 301 14 797 390 750 11 383 1 949 573 19 818 50 584 55 869 60 190 58 482 54 304 53 675 42 750 13 965 423 541 9 583 4 919 2 150 20 868 53 394 62 666 59 565 69 704 68 883 64 527 48 325 23 913 488 499 7 541 7 358 4 681 22 996 56 745 65 743 74 965 70 435 73 068 74 238 67 020 38 099 562 889 17 000 7 879 4 486 44 453 67 053 67 414 72 387 71 905 66 900 75 313 66 631 36 383 597 802 15 213 16 053 3 208 59 000 75 681 81 349 84 389 83 343 71 364 66 309 53 919 21 171 630 999 9 580 7 294 6 133 24 872 76 253 77 118 85 449 81 246 81 930 57 653 38 169 14 118 559 815 Source : Annuaire éthanol de l’OIS La majeure partie de la canne est plantée et récoltée par les usines elles-mêmes, plutôt que par des planteurs indépendants. Non seulement les sucriers sont eux-mêmes propriétaires d’environ les deux tiers de la superficie sous canne, mais ils louent également des terres aux agriculteurs pour y produire de la canne, ce qui met la part des usines à environ 75 % de la production totale de canne. La plus grande association de planteurs indépendants du Brésil est Orplana, l’Organisation des planteurs de canne de la région Centre-Sud. Orplana compte 34 membres représentant 17 000 producteurs qui comptent pour 125 mln de t de canne ou 25 % de l’offre de canne de la région. Superficie sous canne et rendements à l’hectare Jusqu’à la saison 2009/10, l’expansion de la production de canne du Brésil était liée à l’accroissement de la superficie sous canne et aux gains réalisés en rendements agricoles. Cette tendance a changé dans les deux dernières saisons, où l’on a observé un déclin significatif des rendements de canne, malgré le maintien de la croissance positive des superficies sous canne (voir tableau 5). Alors que, selon les estimations, les superficies de canne industrielle récoltées auraient atteint un record absolu en 2011/12 Organisation internationale du sucre 5 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil (avril/mars) à 8,2 mln d’ha, les rendements de canne moyens enregistrés en 2011/12 ont baissé à leur niveau le plus bas des dix dernières années de 68,9 t/ha, comparé à des niveaux de 80-81 t/ha enregistrés lors des récoltes de 2008/09 et 2009/10.2 Plusieurs raisons sont liées à ce déclin soudain et considérable des rendements agricoles qui a interrompu brutalement la croissance à long terme du secteur. Premièrement, le mauvais temps résultant de l’influence des phénomènes climatiques El Niño et La Niña dans les dernières saisons a joué un rôle important dans cette correction baissière des rendements. Deuxièmement, le ralentissement des activités de renouvellement de la canne et d’expansion sur de nouvelles terres, attribué à un manque de trésorerie, l’insuffisance de nouvelles plantations et surtout la croissance rapide des coûts des intrants, comme les engrais, ont contribué à un vieillissement dramatique des champs de canne dans le pays. Selon Datagro, l’âge moyen de la canne dans les champs du Centre-Sud est estimé aujourd’hui à 3,8 ans, ce qui est nettement supérieur à l’âge moyen optimal de 2,7 ans. Troisièmement, le secteur agricole de production de la canne au Brésil a connu un changement en profondeur avec la mécanisation rapide de la récolte de canne, qui pose des défis considérables à court terme étant donné que la main-d’œuvre inexpérimentée doit être formée aux nouvelles techniques de plantation et de récolte. Tableau 5 – Indicateurs de la récolte de canne industrielle au Brésil 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12(e) Superficie de canne industrielle récoltée (mln d’ha) C/S 3,5 3,8 4,2 4,3 4,7 5,2 6,0 6,4 6,9 7,1 N/N 0,9 1,0 1,0 0,9 1,0 1,1 1,1 1,1 1,1 1,1 Brésil 4,4 4,8 5,2 5,2 5,6 6,3 7,1 7,5 8,0 8,2 542,0 556,9 495,0 Tonnage de canne industrielle récolté (mln de t) C/S N/N Brésil 270,4 299,4 328,7 336,9 372,7 431,2 505,0 52,0 59,0 58,0 49,3 53,6 60,2 67,7 60,9 62,7 67,4 322,4 358,4 386,7 386,1 426,3 491,4 572,7 602,9 619,5 562,4 Rendements de canne industrielle (t/ha) C/S 77,1 78,7 78,7 78,4 79,5 82,2 83,5 84,2 80,5 70,2 N/N 56,8 59,8 58,8 53,5 56,0 56,6 63,7 57,1 56,7 61,0 Brésil 72,9 74,8 74,9 74,0 75,5 77,9 80,6 80,4 77,2 68,9 C/S - avril/décembre; N/N - septembre/mars Source : Annuaire éthanol de l’OIS Depuis 2009, des conditions météo instables affectent la production de canne du Brésil. 2009 a été l’année la plus pluvieuse de l’histoire récente du Brésil, tandis que les années 2010 et 2011 ont subi une sécheresse qui a eu un effet négatif sur la pousse de la canne (voir Fig. 1). Alors que le temps excessivement pluvieux de 2009 n’a pas vraiment affecté les volumes de canne, faisant plutôt baisser le contenu en sucre de la canne, la sècheresse de 2010 et de 2011 a fait baisser considérablement la production de canne par rapport aux attentes initiales. Ajouté à cela, en 2011 le gel et la floraison ont affecté 2 La canne industrielle (utilisée pour produire du sucre/de l’éthanol dans les sucreries/distilleries modernes) compte pour environ 90 à 95 % des superficies sous canne totales du Brésil. Organisation internationale du sucre 6 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil considérablement la pousse et le développement de la canne et les pluies précoces de novembre ont causé la fin prématurée de la récolte de canne. mm Fig. 1 : Pluies cumulées d’avril à janvier, Ribeirao Preto 1400 1200 2007 1000 800 2008 2009 600 400 2010 200 0 Av r M ai Ju in Ju il Ao û Se p Oc t No v Dé c Ja n 2011 Source: CIIAGRO Encadré 1 : Canne résistant à la sècheresse Tenant compte des pertes de la production de canne causées par le mauvais temps dans les 2 dernières saisons, le Brésil intensifie la recherche dans le développement de variétés de canne OGM résistant à la sècheresse. Embrapa, le Centre de recherche de l’agriculture du gouvernement, a un budget de 40 mln BRL pour le développement de nouvelles variétés de canne jusqu’en 2015. La canne OGM résistant à la sècheresse est un des objectifs de la recherche menée depuis 2008 en collaboration avec le Centre japonais de recherche internationale pour les sciences de l’agriculture (JIRCAS). Le CTC (Centro de Tecnologia Canavieira) est un autre grand centre technologique de la canne du Brésil. Fondé en 1969 par Copersucar, mais financé depuis 2004 par près de 200 groupes de transformation de la canne du pays, le CTC travaille au développement de la canne OGM tolérant la sécheresse en partenariat avec BASF Plant Sciences et Bayer CropScience, par la voie de projets de R&D distincts. Un autre centre de recherche est le Centre IAC (Instituto Agronômico de Campinas) financé par l’Etat de São Paulo. En 2005, IAC a ouvert une station de recherche à Ribeirão Preto, la grande région de production de canne du Brésil. Le programme est rapidement devenu un des plus grands du Brésil avec 400 champs expérimentaux dans 11 Etats. La station de Ribeirão Preto étudie deux domaines majeurs : la résistance à la sècheresse et le développement de la canne à haut contenu bioénergétique et fibreux. Entre 2005 et 2011, IAC a développé 50 nouvelles variétés de canne. Les données de CANASAT, le système satellitaire du Brésil utilisé pour contrôler la croissance de la superficie sous canne indique que seulement 5,8 % des superficies sous canne du Centre-Sud ont fait l’objet d’un renouvellement de la canne en 2010/11, contre 6,4 % en 2009/10 (voir tableau 6). En 2011/12, les superficies sous canne inexploitées pour permettre le renouvellement de la canne auraient, selon les estimations, atteint 9 %. Dans les années précédentes, les superficies inexploitées pour renouvellement de la canne en tant que part des superficies totales étaient aussi relativement faibles, à seulement 7,3 % en moyenne entre 2006/07 et 2008/09, mais l’expansion du domaine cannier sur de nouvelles terres était élevée à 14,5 %. Par conséquent, contrairement à l’opinion de certains, la cause principale du vieillissement de la canne a été le ralentissement de l’expansion sur de nouvelles terres, où les rendements à l’hectare sont Organisation internationale du sucre 7 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil les plus forts, plutôt qu’une baisse du taux de renouvellement de la canne. En fait, la part que représentent les superficies nouvellement cultivées de la superficie récoltée totale a baissé à environ 5 % en 2011/12 et 2010/11, une baisse considérable sur le total de près de 10 % observé en 2009/10 et sur la moyenne de 14,5 % trouvée entre 2006/07 et 2008/09. Tableau 6 - Part des superficies utilisées pour le renouvellement de la canne et des zones de nouvelle expansion dans les superficies totales, par Etat, Centre-Sud du Brésil Superficies Inexploitées pour renouvellement de la canne Zones d’expansion 2009/10 2006/07 to 2008/09 2011/12 2010/11 2009/10 2006/07 to 2008/09 2011/12 2010/11 Espírito Santo 4,7% 4,5% Goiás 5,1% 3,9% 5,2% 5,4% 12,2% 12,7% 24,3% 24,5% 6,7% 12,3% 5,2% 10,4% 6,1% 6,5% 5,1% 10,1% 9,2% 6,8% 8,5% 5,1% 14,5% 6,6% 21,8% 11,6% Mato Grosso do Sul 3,8% 3,3% 2,5% 6,8% 13,8% 17,0% 29,3% 20,9% Paraná 6,2% 6,0% 5,3% 4,4% 2,7% 2,5% 5,6% 16,8% Rio de Janeiro 4,4% 9,6% na na na na na na São Paulo 10,9% 6,1% 7,0% 8,0% 3,2% 2,8% 6,6% 12,3% Total Centre-Sud 9,0% 5,8% 6,4% 7,3% 5,3% 5,0% 9,8% 14,5% Minas Gerais Mato Grosso Source : CANASAT/INPE Coûts de production de la canne à sucre Un facteur du ralentissement du taux de renouvellement de la canne et de l’expansion dans de nouvelles zones a été l’escalade des coûts de production de la canne, poussée par l’augmentation rapide des coûts de la production agricole. Ce phénomène n’est pas exclusif au Brésil, il a affecté plusieurs autres matières premières agricoles et il est lié principalement à l’augmentation rapide des prix des matières premières sur le marché mondial. Depuis 2005, de nombreuses matières premières agricoles ont vu leur prix sur le marché augmenter de nettement plus de 10 % par an en moyenne. Le maïs a augmenté de 20 % ; le coton de 19 % ; le sucre de 17 % ; le café de 16 % ; et le soja de 14 % (pour plus de détails, voir la section Prix des matières premières dans le Bulletin trimestriel : Perspectives du marché de l’OIS (MECAS(12)02). Une étude de CNA/PECEGE de février 2012 a conclu que les coûts de production de la canne au Brésil ont été régulièrement supérieurs au prix de la canne elle-même entre la saison 2007/08 et la saison 2010/11.3 En 2011/12, bien que les coûts de production de la canne aient continué d’augmenter fortement d’une année à l’autre, ils ont été inférieurs aux prix de la canne pour la 3 CNA est la Confédération de l’agriculture et de l’élevage du Brésil et PECEGE est le Centre de recherche économique en agro-industrie de l’Université de São Paulo. Voir Pecege/CNA, « Custos de Produção de Cana-de Açúcar, Açúcar e Etanol no Brasil: Acompanhamento da Safra 2011/12 », février 2012, ISSN 21774358. Organisation internationale du sucre 8 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil première fois en 5 ans. Le coût de production total de la canne dans la région de production traditionnelle du Centre-Sud est maintenant estimé à 71 BRL/t, contre 59,3 BRL/t en 2010/11, mais il est estimé à un niveau inférieur, de seulement 56 BRL/t, dans les zones de nouvelle expansion. Le coût de production moyen de la canne dans la région Centre-Sud est aujourd’hui supérieur à 60 BRL/t (35,29 USD/t). L’augmentation du coût de production de la canne au Brésil est liée en grande partie à l’augmentation du coût des intrants. En 2011, l’OIS a réalisé une étude sur les coûts des intrants de la production de canne et de betterave à sucre dans le monde, y compris au Brésil (pour plus de détails voir MECAS(11)18 Coûts des intrants dans la culture de la canne et de la betterave à sucre). Les résultats ont montré qu’au Brésil le coût de la canne de semence a doublé de 20 USD/t à 40 USD/t entre 2005 et 2010. Le coût des engrais a augmenté de 309 USD/t en 2005 à 568 USD/t en 2010. Le coût de location des terres a augmenté de 212 USD/ha en 2005 à 435 USD/ha en 2010. Crucialement, le coût de la récolte mécanisée s’est littéralement envolé de 210 USD/ha à 460 USD/ha (voir tableau 7). Tableau 7 - Coûts indicatifs des intrants de la production de canne au Brésil 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Location des terres (USD/ha) 212 334 264 284 317 435 Engrais (USD/t) 309 334 484 815 488 568 29 40 Canne de semence (USD/t) 20 30 24 27 Récolte mécanique (USD/ha) 210 350 280 300 320 460 Source : MECAS(11)18 Le coût considérable de la récolte mécanisée est en fait un élément déterminant des coûts de production au Brésil. Bien qu’à long terme la mécanisation puisse accroître les rendements de canne, à court terme l’inverse peut se produire. Dans le Centre-Sud du Brésil, où la dénivellation des terres peut atteindre 15o, la mécanisation a donné lieu à une baisse des rendements agricoles dans les deux dernières saisons. Premièrement, il y a le problème posé par la formation du personnel pour lui permettre d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour la récolte mécanisée. Deuxièmement, la quantité de déchets laissés dans les champs par les moissonneuses a été liée à la dissémination potentielle des maladies de la canne et par conséquent à une baisse des rendements agricoles. Troisièmement, la topographie défavorable dans certaines régions oblige à ralentir la vitesse de travail des moissonneuses. Par exemple, une étude menée sur les pratiques représentatives de récolte de la canne au Brésil et en Australie met la vitesse moyenne de la récolte mécanisée au Brésil à 4,7 km/h, comparée à une vitesse de 8 km/h en Australie. 4 Les coûts supérieurs associés à la récolte mécanique au Brésil vont perdurer dans les prochaines années car les producteurs sont obligés de changer rapidement leurs méthodes pour s’adapter à la nouvelle législation particulièrement stricte sur le brûlage de la canne. D’ici 2014, 75 % de la récolte de canne dans les Etats de São Paulo et Minas Gerais devront être mécanisés et ce total s’élèvera à 100 % trois ans plus tard. Il est estimé qu’environ 60 % de la récolte dans ces 2 Etats étaient mécanisés durant la campagne 2011/12, contre moins de 30 % 5 ans plus tôt. 4 PECEGE/Canegrowers/Rex Consulting/Queensland University, “Comparativo das Práticas Agrícolas de Brasil e Austrália”, 2011. ISSN-2117-4358. Organisation internationale du sucre 9 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Un autre intrant agricole dont le coût augmente rapidement est le coût des engrais. Le tableau 8 montre que les coûts des engrais de la canne vierge ont augmenté de 55 % quand ils sont exprimés en USD entre 2007/08 et 2010/11, de 434 USD/t à une moyenne de 674 USD/t en 2010/11. Tableau 8 - Coût d’une tonne d’engrais de canne dans le Centre-Sud du Brésil (en BRL et USD) 2007/08 2008/09 2008/09 2010/11 Engrais pour canne vierge (BRL/t) 793 1,267 1,103 1,159 Engrais pour repousses (BRL/t) 740 1,062 1,007 963 Taux de change BRL/USD Engrais pour canne vierge (USD/t) Engrais pour repousses (USD/t) 1,83 2,03 1,84 1,72 434 405 625 524 599 547 674 560 Source : Pecege/CNA/MECAS(11)17 Détail important, il n’y a pas de répit en vue pour l’augmentation des prix des engrais. Entre le deuxième trimestre 2011 et le début mars 2012, le prix de référence mondial de l’urée (l’engrais azoté) – FAB Golfe du Mexique, USA – a été en moyenne supérieur à 450 USD/t, comparé à un prix de 350 à 400 USD/t au premier semestre 2011. Les analystes du marché s’attendent au maintien des prix à des niveaux élevés pour l’urée dans toute l’année 2012 et par la suite. Cela est dû au fait que la Chine, le plus gros exportateur mondial d’urée, a maintenant imposé une taxe à l’exportation de 110 % sur ce produit, alors que les projections indiquent que la demande mondiale continuera d’être soutenue. Les importations d’engrais du Brésil, le plus gros producteur mondial de canne, ont atteint un niveau record dans l’année civile 2011, à 19,84 mln de t, soit 70 % de la demande totale en engrais du pays.5 Avec l’expansion envisagée des superficies sous canne et des autres récoltes, il est probable que ce chiffre va encore s’accroître dans un proche avenir. Prix de la canne à sucre Les coûts de production de la canne ne sont pas pris en compte dans la formule de calcul des prix de la canne payés aux planteurs indépendants. Les prix sont calculés sur la base d’une méthodologie agréée entre sucriers et planteurs, qui tient seulement compte de l’évolution des prix du marché du sucre et de l’éthanol.6 Par conséquent, le prix d’1 kg de saccharose (ATR) de la canne est fonction des variations des prix du sucre et de l’éthanol, sur le marché intérieur et les marchés d’exportation, multipliées par les parts de marché respectives. Le tableau 9 montre la dynamique des prix perçus par un planteur dans l’Etat de São Paulo. Après s’être négocié pendant de nombreuses années entre 19 et 25 USD/t, le prix de la canne a grimpé à 33 USD/t en 2010/11 et à un niveau estimé à 39 USD/t en 2011/12. A la base, bien que le prix brut de la canne à sucre ait augmenté significativement dans les deux dernières années, cela ne semble pas avoir incité les planteurs de canne à accroître leur production de façon significative. En fait, les planteurs indépendants ont soutenu que l’ajustement du prix 5 6 Voir http://www.anda.org.br/Principais-Indicadores-2011-Detalhados.pdf Voir formule Consecana sur http://udop.com.br/index.php?item=cana&op=tonelada Organisation internationale du sucre 10 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil était insuffisant et qu’il arrivait trop tard étant donné qu’entre 2005 et 2010 les coûts de production de la canne avaient déjà augmenté fortement. 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011 2011/2012 Tableau 9 - Prix de la canne - São Paulo (récolte avril/mars) Taux de ATR (kg/par t Prix ATR Prix canne change (BRL/t) (BRL/t) de canne) BRL/USD 142,15 196,10 27,88 1,93 144,47 207,44 29,96 2,45 147,62 243,80 35,99 3,27 30,22 2,91 148,88 203,00 143,70 244,50 35,13 2,84 145,94 308,30 44,99 2,28 150,86 343,00 51,74 2,15 146,57 244,30 35,81 1,83 143,25 278,20 39,85 2,01 46,36 1,84 132,75 346,52 141,16 403,80 57,00 1,70 (p) 138,00 500,00 69,00 1,75 Prix canne (USD/t) 14,46 12,21 11,02 10,38 12,37 19,73 24,06 19,60 19,84 25,17 33,14 39,00 Source : Consecana/Annuaire éthanol de l’OIS Prix des autres récoltes et compétitivité de la canne Comment peut-on évaluer la culture de la canne à sucre au Brésil en termes de sa compétitivité relative par rapport aux autres grandes récoltes agricoles brésiliennes ? Les chiffres de la production et des superficies récoltées enregistrés par l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE) ont été compilés pour un choix de récoltes qui sont en concurrence (même si elle n’est que partielle) pour la terre disponible dans le Centre-Sud du Brésil, à savoir : soja, café, maïs et oranges.7 Il convient de noter que les surfaces de canne enregistrées par IBGE comprennent les superficies sous canne cultivées à des fins industrielles et non industrielles. En plus des productions de récolte et des superficies récoltées, nous avons obtenu les prix intérieurs réels exprimés en USD pour ces récoltes en utilisant les données de prix en BRL du Cepea, le centre d’études agricoles de l’Université de São Paulo.8 Des comparaisons de la production annuelle moyenne des superficies récoltées, des rendements et des indicateurs de prix sont présentées au tableau 10. Les superficies sous canne ont connu la croissance la plus rapide de toutes les récoltes examinées. Comparées à la moyenne observée dans la période de 2000 à 2005, les superficies sous canne avaient progressé de 52 % dans la période 2006-2011, suivies par le soja avec 24 % et le maïs avec 10%, alors que les superficies consacrées au café s’étaient contractées. Il est important de noter que la conversion des terres de la culture du café à la culture de la canne est particulièrement difficile quand on compare cela à la conversion au soja et au maïs, suggérant que la canne à sucre a surtout réalisé son expansion sur des terres non agricoles 7 IBGE/CEPAGRO, Levantamento Sistemático de Produção Agrícola, v.25 n.01 p.1-82, janvier 2012, ISSN 0103-443X 8 CEPEA: Centro de Estudos Avançados em Economia Aplicada, ESALQ, Université de São Paulo, Indicadores de preços, www.esalq.usp.br/cepea. Organisation internationale du sucre 11 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil dans les dernières années.9 Le revenu brut par hectare de canne à sucre cultivée a augmenté de 137 % entre les périodes 2000 à 2005 et 2006 à 2011. Cette augmentation correspond plus ou moins à l’augmentation des revenus bruts du soja et du café qui ont augmenté respectivement de 146 et 135 % entre les deux périodes. Les revenus bruts de la culture du maïs ont augmenté légèrement moins à 127 % tandis que les revenus de la culture des oranges n’ont augmenté que de 61 %. En conclusion, en termes de revenus bruts, la canne a conservé sa compétitivité par rapport aux autres cultures récoltées dans le Centre-Sud du Brésil dans les six dernières années. Tableau 10 - Indicateurs de production d’une sélection de grandes récoltes agricoles au Brésil Moyenne 2000- 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012* Canne à sucre 5,28 6,36 7,08 8,14 8,51 9,08 8,91 8,75 Café 2,34 2,31 2,26 2,22 2,20 2,16 2,11 2,10 Soja 17,84 22,05 20,57 21,06 21,75 23,29 24,05 24,66 Maïs 12,15 12,61 13,77 14,44 13,66 12,81 13,27 14,90 0,83 0,81 0,82 0,84 0,79 0,84 0,77 0,80 Superficie récoltée (mln ha) Oranges Production (mln t) Canne à sucre 378,16 477,41 549,71 645,30 671,39 719,16 634,85 690,84 Café 2,78 2,57 2,25 2,80 2,44 2,87 2,67 2,96 Soja 44,25 52,46 57,86 59,24 57,35 68,52 74,83 70,07 Maïs 39,24 42,66 52,11 58,93 50,75 56,06 56,10 62,52 Oranges 17,72 18,03 18,68 18,54 17,62 19,11 19,66 18,03 Canne à sucre 71,52 75,12 77,63 79,27 78,85 79,20 71,23 78,94 Café 1,19 1,11 0,99 1,26 1,11 1,33 1,27 1,41 Soja 2,50 2,38 2,81 2,81 2,64 2,94 3,11 2,84 Maïs 3,22 3,38 3,79 4,08 3,71 4,37 4,23 4,20 21,52 22,38 22,75 22,64 22,38 22,67 25,50 22,66 Rendements (t/ha) Oranges Prix (USD/t) 12,14 24,06 19,60 19,84 25,17 33,14 39,00 36,00 Café Canne à sucre 1 199,84 1 912,70 2 161,50 2 409,28 2 224,34 2 953,26 4 939,66 4 471,05 Soja 200,83 216,81 298,96 538,97 485,34 479,44 587,49 558,90 Maïs 116,17 137,03 204,81 239,33 176,95 204,59 302,85 284,67 Oranges 175,52 243,92 271,41 245,25 125,94 310,00 371,26 na Revenu brut par hectare (USD) 866,03 1 807,33 1 521,59 1 572,80 1 984,76 2 624,54 2 777,93 2 841,90 Café Canne à sucre 1 417,70 2 128,78 2 147,06 3 032,36 2 465,55 3 937,29 6 255,13 6 293,94 Soja 500,95 515,93 841,07 1 516,33 1 279,61 1 410,30 1 827,92 1 587,95 Maïs 370,50 463,47 775,24 976,47 657,35 895,00 1 280,70 1 194,41 3 774,90 5 458,86 6 174,64 5 552,55 2 818,41 7 027,60 9 466,69 na Oranges * les données de 2012 sont estimées Source : IBGE/OIS/Cepea 9 Alors que le remplacement du soja par la canne sur des terres agricoles a été observé dans le passé, le remplacement du café par la canne à sucre est négligeable. Organisation internationale du sucre 12 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Partie 3 : La transformation industrielle Principaux groupes de broyage Les 414 moulins aujourd’hui en activité au Brésil sont contrôlés par 150 groupes différents, faisant apparemment du secteur de transformation de la canne à sucre du Brésil un des moins concentrés en termes de structure d’entreprise de l’agro-industrie brésilienne. Alors que dans la majeure partie de la dernière décennie les groupes entrants dans le secteur se sont concentrés sur les acquisitions de projets nouveaux sur des terres vierges, depuis la crise du crédit de 2008, les fusions et acquisitions ont remodelé l’industrie et un grand nombre des nouveaux acteurs qui entrent maintenant dans le secteur procèdent à l’acquisition de friches industrielles et d’anciennes installations. La plus grande association de moulins du Brésil est UNICA, dont les 146 membres comptent pour respectivement 60 % et 50 % des productions de sucre et d’éthanol du Brésil. Selon Datagro, 25 groupes de production couvraient 52,9 % du volume total de la canne broyée dans la région 2010/11 (avril/mars) (voir tableau 11). Cosan était alors le leader du marché, suivi par Louis Dreyfus-Santelisa Vale (LDC SEV). Guarani (Tereos/Petrobras) était le troisième groupe de production en 2010/11. Détail intéressant, après la vague de fusions et d’acquisitions de l’année dernière, le secteur a connu d’autres transformations significatives. Raizen, une nouvelle co-entreprise créée par Shell et Cosan, est aujourd’hui le leader du marché et BP s’est joint au groupe des plus gros producteurs en procédant à une vague d’acquisitions pesant 680 mln USD. Raízen Energia est aujourd’hui le plus gros producteur et exportateur de sucre et d’éthanol du Brésil. Il contrôle 24 complexes de production de sucre/d’éthanol et représente une capacité de broyage de 65 mln de t. Raízen s’attend à battre le record de production de canne de 2010/2011 de Cosan la saison prochaine avec un volume de canne prévu de 57,6 mln de t, une production de sucre de 4,3 mln de t et une production d’éthanol de 2,4 mld de litres. Le deuxième plus gros producteur de sucre et d’éthanol du Brésil est LDC SEV. A la fin 2009, Louis Dreyfus, qui était à l’époque le cinquième producteur du Brésil, a pris le contrôle de Santelisa Vale, devenant de ce fait le deuxième groupe de transformation de canne à sucre du monde sous le nom LDC SEV. Le groupe compte 13 complexes sucriers en activité et il entend investir 7 mld BRL dans d’autres projets d’expansion entre 2012 et 2016. Le troisième plus gros producteur du Brésil est Guarani, dont Tereos International détient 68,6 % des parts, le restant étant contrôlé par Petrobras. Guarani est propriétaire de six moulins dans l’Etat de São Paulo et le groupe contrôle 50 % du capital d’un septième moulin, Vertente. Organisation internationale du sucre 13 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Tableau 11 – Gros transformateurs de canne du Brésil Récolte 2010/11 (avril/mars) Production de canne Groupes (tonnes) 1 COSAN 54 541 000 2 LDC SEV 36 321 710 3 GUARANI 19 661 000 4 USAÇUCAR 15 922 293 5 ALTO ALEGRE 15 466 392 6 CARLOS LYRA 15 159 952 7 BUNGE 13 483 556 8 SÃO MARTINHO 13 001 551 9 ZILOR 10 817 798 10 NOBLE 10 672 179 11 RENUKA 10 297 346 12 T.WANDERLEY 10 276 340 13 GVO 10 030 137 14 COLORADO 9 454 955 15 PEDRA 9 250 045 16 ETH 9 002 000 17 USJ 7 839 296 18 COLOMBO 7 831 434 19 MORENO 7 825 305 20 CLEALCO 7 173 000 21 BAZAN 7 077 263 22 FARIAS 6 968 320 23 BERTIN 6 955 952 24 ARALCO 6 827 133 25 VALE DO VERDÃO 6 109 362 TONNAGE DES 25 PLUS GROS 327 965 319 TOTAL BRESIL 620 036 692 52,9% PART EN % Source : Datagro Petrobras – la compagnie pétrolière d’Etat géante actionnaire minoritaire de Guarani est un acteur relativement nouveau dans l’industrie brésilienne du sucre et de l’éthanol depuis l’annonce en 2009 de l’acquisition d’une part du groupe Guarani contrôlé par Tereos mais aussi d’une part de Total Agroindústria dans l’Etat du Minas Gerais. La société détient par ailleurs une part minoritaire dans Grupo São Martinho par le biais de la co-entreprise Nova Fronteira qui contrôle le moulin Boa Vista, qui envisage aussi une expansion considérable. Avec la forte baisse de l’approvisionnement en éthanol du Brésil entre 2010/11 et 2011/12, le gouvernement s’efforce de mettre au point une stratégie qui permettrait à la compagnie d’Etat de produire jusqu’à 5 mld de litres d’éthanol d’ici 2015, comparé au volume de 1,3 mld de litres qu’elle produit actuellement (comparé à une production brésilienne totale de 23 mld de litres). Cela va quasi certainement impliquer la prise d’autres participations dans d’autres groupes de production du pays – pour plus de détails sur la politique gouvernementale, voir la section ultérieure de l’étude traitant de ce sujet. Organisation internationale du sucre 14 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Deux autres groupes brésiliens méritent une attention spéciale. Grupo São Martinho, avec une capacité de broyage de 14,5 mln de t de canne contrôle trois moulins et une part d’un quatrième. Les actifs du groupe comprennent le plus gros moulin du Brésil, São Martinho, avec une capacité de broyage de plus de 8 mln de t par an. Grupo São Martinho va probablement progresser au classement des plus grands groupes brésiliens dans les prochaines années car son moulin de Boa Vista prévoit une expansion qui en fera une installation de broyage géante avec une capacité de 8 mln de t de canne par an. Le groupe qui connaît probablement la croissance la plus rapide au Brésil est ETH Bioenergia. Cette société a seulement fait son entrée dans l’industrie brésilienne du sucre et de l’éthanol en 2008. Aujourd’hui le groupe contrôle 9 moulins en activité et construit 2 projets nouveaux sur des terres vierges qui vont probablement entrer en service dans les 2 prochaines années. Des 3 nouvelles usines qui sont entrées en service dans le Centre-Sud en 2011/12, deux appartiennent à ETH Bioenergia. ETH est contrôlé par Odebrecht et son activité se concentre sur la production d’éthanol plutôt que la production de sucre. Son objectif est de produire 3 mld de litres d’éthanol en 2012 et jusqu’à 2 700 GW d’électricité par cogénération. Comme l’indique le tableau 11, le Brésil compte plusieurs autres groupes broyant jusqu’à 10 mln de t de canne par an, et incluant des sociétés nationales et internationales. Voir l’encadré 2 pour un profil de ces autres grands producteurs nationaux. Pour une vue générale des autres principaux acteurs internationaux, voir la section suivante sur les « Nouvelles coentreprises impliquant des groupes étrangers ». Encadré 2 : Géants « moins connus » du sucre et de l’éthanol au Brésil Plusieurs groupes de production relativement inconnus du Brésil ont une capacité de broyage de 10 mln de t de canne par an ou plus. Trois groupes – Usacucar, Alto Alegre et Carlos Lyra, méritent une attention particulière car ils représentent une capacité de broyage qui dépasse 15 mln de t. Usacucar exploite 9 moulins, construit 2 nouveaux projets sur des terres vierges et contrôle une part de la production de la région Nord-Ouest de l’Etat de Paraná, un des plus gros producteurs de canne après le Nord-Ouest de l’Etat de São Paulo et le Sud-Ouest du Minas Gerais. Carlos Lyra contrôle 5 moulins, 3 dans le Nord-Nord-est et 2 dans le Minas Gerais, qui ont broyé 15,2 mln de t de canne en 2010/11. Alto Alegre contrôle 3 moulins dans le Nord-Ouest de l’Etat de Parana et 2 moulins dans la partie Sud-Ouest de l’Etat de São Paulo. Groupes Nbre de moulin Nom des moulins Tonnage broyé 9 Terra Rica-Santo Antonio do Caiua-ParanacityIguatemi-Ivate-Rondon-Cidade Gaucha-Sao Tome-Tapejara 16,1 mln de t 5 Junqueira- Floresta-Santo Inacio-FlorestopolisCentral 155 mln de t 5 Caete-Marituba--Volta Grande- Delta -Cachoeira 15,2 mln de t 3 Barra Grande-Quata-Sao Jose 10,8 mln de t 3 Campo Florido-Limeira do Oeste-IturamaCoruripe 11,2 mln de t Zilor 3 Barra Grande-Quata-Sao Jose 10,8 mln de t GVO 4 Catanduva-Itapira-Jose Bonifacio-Moncoes 10,0 mln de t Usacucar Altoalegre Carlos Lyra Zilor Tercio Wanderley Organisation internationale du sucre 15 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Nouvelles co-entreprises impliquant des groupes étrangers Les groupes internationaux sont aujourd’hui parmi les plus gros producteurs du pays avec une part de 25% de la production, contre une part inexistante il y a 12 ans et de seulement 12 % en 2008/09 – pour une étude historique de l’investissement étranger direct dans le secteur sucrier brésilien, voir l’étude MECAS (07)06 Investissements transfrontières dans l’industrie mondiale du sucre et MECAS (09)06 Perspectives d’avenir pour la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil. Alors que la période comprise entre 2006 et 2009 a vu un afflux considérable d’investissement étranger direct dans de nouveaux projets établis sur des terres vierges en réponse à la croissance rapide du marché intérieur et des marchés internationaux du sucre et de l’éthanol, plus récemment, l’investissement étranger direct a été lié à l’acquisition de capacités d’expansion et de friches industrielles et d’anciennes exploitations. Dans de nombreuses régions un seul groupe contrôle désormais un ensemble de trois à quatre usines dans la même municipalité, ce qui facilite la gestion de la logistique de la canne. Aujourd’hui, 16 sociétés étrangères contrôlent des parts importantes des moulins du Brésil : les sociétés françaises Tereos et Louis Dreyfus ; la société américano argentine Adecoagro, British Petroleum, Inversiones Manuelita de Colombie, Shell, Pantaleon Sugar Holdings du Guatemala, le groupe espagnol Abengoa, le groupe indien Shree Renuka, les multinationales américaines Bunge, Glencore, ADM et Cargill ; le Chinois Noble, le Norvégien UMOE et le Japonais Sojitz. Ces entreprises ont procédé à des acquisitions agressives dans le secteur sucrier du pays dans les dernières années. Bunge et Noble, qui il y a à peine trois ans ne contrôlaient qu’un moulin chacune au Brésil sont maintenant propriétaires de respectivement neuf et quatre moulins. BP contrôle maintenant quatre moulins, (dont un est un établi sur des terres vierges) contre un seul nouveau projet il y a trois ans. Cargill, Adecoagro, Louis Dreyfus et Sojitz ont investi lourdement dans d’autres projets d’expansion. Le groupe indien Shree Renuka a fait son entrée dans le secteur à la fin 2009 avec l’acquisition rapide en deux étapes de quatre moulins et il est maintenant à la recherche de nouveaux partenaires.10 On trouvera dans l’Annexe une liste complète des actifs estimés de ces entreprises, y compris les capacités estimées de production de canne, de sucre et d’éthanol attribuées aux sociétés internationales établies au Brésil. Des barrières s’opposent cependant à une autre croissance des fusions et acquisitions dans le secteur. Un obstacle nouvellement apparu est lié à la faillite des moulins affectés par la crise du crédit et qui sont en cours de règlement judiciaire imposé par leurs créanciers. Ainsi, par exemple, la vente du moulin Albertina au groupe LDC SEV est actuellement bloquée par la dette que ce moulin doit à Cosan. Ce moulin avait été le premier à déposer son bilan en novembre 2008 après la faillite de Lehman Brothers. Comme cela a été indiqué précédemment, plus de 25 moulins ne seront probablement pas exploités dans la saison 2012/13 en raison de difficultés financières similaires. 10 Des communiqués de presse publiés l’année dernière indiquaient que Shree Renuka avait passé un accord de partenariat avec Olam, un courtier coté à la bourse de Singapour, pour procéder à de nouvelles acquisitions dans le pays. Organisation internationale du sucre 16 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Détail important, 2010 a vu la réinterprétation par le système juridique brésilien de la loi de 1971 concernant l’accès à la propriété foncière au Brésil pour des groupes étrangers. Ce changement a imposé, dans la pratique, une nouvelle limite aux superficies de terre qui peuvent être sous le contrôle de groupes étrangers. Une nouvelle loi qui doit être passée par le Parlement devrait éclaircir la situation, mais l’incertitude règne pour le moment. Cet état de chose pourrait avoir contribué au récent ralentissement des fusions et acquisitions dans le secteur. Alors que 26 fusions et acquisitions ont été enregistrées dans l’industrie sucrière brésilienne en 2010, ce total a baissé à 15 l’année dernière. Selon UNICA, les restrictions imposées aux sociétés étrangères désireuses d’acquérir des terres agricoles au Brésil vont dans les prochaines années priver le secteur agricole d’un investissement fort utile qui pourrait aller jusqu’à 100 mld BRL. A l’heure actuelle, les sociétés contrôlées par des capitaux étrangers ne peuvent pas détenir plus de 25 % des terres d’une quelconque municipalité dans le pays. Cela dit, les groupes étrangers ne sont pas les seuls à avoir joué un rôle actif dans les fusions et acquisitions. Certains groupes brésiliens ont racheté les parts de sociétés étrangères, aidés par les capitaux produits par leurs activités à grande échelle et par les prix supérieurs du sucre et de l’éthanol. Un exemple est São Martinho, qui a racheté la participation de 10 % que Mitsubishi Corporation détenait dans le moulin Boa Vista. Le groupe Humus Agroterra a également racheté le moulin Vertente du groupe Moema, quand celui-ci a été repris par Bunge. En 2010, Humus a néanmoins cédé 50 % de sa part du moulin Vertente à Guarani. Qui est plus est, les plus gros producteurs brésiliens cherchent également à investir à l’étranger. Au début de l’année dernière, Cosan a racheté les actifs au Royaume-Uni de Comma Oil & Chemicals, une filiale de la société Essex Petroleum Company, responsable de la distribution et de l’exportation des lubrifiants ExxonMobil. Copersucar, la branche de commerce/marketing de 48 complexes brésiliens de production de sucre et d’éthanol des Etats de São Paulo, Minas Gerais, Parana et Goiás, a récemment établi une coentreprise 50/50 à Dubaï sous le nom de Copa Shipping pour réaliser des activités de courtage international du sucre. La société négocie par ailleurs la formation d’une coentreprise à Hongkong pour établir sa première présence directe en Asie, avec des vues sur l’augmentation de la demande d’importation de sucre de la Chine. Odebrecht va devenir un des premiers groupes étrangers à investir dans la production de sucre et d’éthanol à Cuba. La société a passé un accord avec un moulin de Cienfuegos pour la modernisation des installations de production dans les dix prochaines années. Odebrecht entend également produire de l’éthanol à Cuba en construisant une nouvelle raffinerie dans le pays. Ce groupe est également actionnaire avec Sonangol et Damer, d’une sucrerie appelée Biocom qui a ouvert l’année dernière en Angola. Partage de la canne entre le sucre et l’éthanol Comme cela a été mentionné dans la première partie de l’étude, la production de canne du Brésil consacrée à la production de sucre a varié entre 41 % et 52 % dans les dernières années. Alors que le plus gros de la production d’éthanol est destiné au marché intérieur, seul le tiers de la production de sucre est consommé sur le marché intérieur, le reste étant exporté, principalement sous la forme de sucre VHP (sucre brut de qualité supérieure). Le tableau 12 montre la part historique du saccharose extrait de Organisation internationale du sucre 17 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil la canne (ATR) consacrée à la production de sucre blanc et de sucre brut (VHP) dans l’Etat de São Paulo, ainsi que les parts de la récolte de canne consacrées à la production d’éthanol hydraté et anhydre et d’éthanol destiné à des utilisations industrielles. La part de la canne réservée aux exportations de sucre VHP a augmenté de 23 % en 2004/05 à plus de 30 % en 2011/12. Détail intéressant, la part de la canne consacrée à la production d’éthanol destiné à l’export s’est effondrée de plus de 10 % en moyenne entre 2006/07 et 2008/09 à moins de 5 % dans les deux dernières saisons. Qui plus est, depuis 2009, le secteur a connu un déclin rapide de la part de la récolte de canne consacrée à la production d’éthanol hydraté, utilisé dans les véhicules flex-fuel (qui peuvent fonctionner à l’éthanol hydraté, au carburol, qui contient une part d’éthanol anhydre, ou à des mélanges des deux). Cette baisse s’est produite malgré une augmentation considérable du nombre de véhicules flex-fuel immatriculés au Brésil qui est passé de 10 mln d’unités en 2009 à plus de 15 mln d’unités actuellement. La baisse de la production d’éthanol marque un tournant de la tendance antérieure, où la production d’éthanol gagnait des parts de marché. Avec la réduction de la récolte de canne de la saison dernière, les producteurs ont décidé d’accroître la part de canne utilisée à la production de sucre aujourd’hui plus rentable. Tableau 12 -Etat de São Paulo State -Utilisations diverses de l’ATR (en %) Sucre intérieur 2004/05 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 15,73 16,32 15,49 14,04 11,68 12,10 11,07 11,15 Sucre blanc export 12,63 10,35 9,60 8,29 7,16 7,37 8,07 8,08 Sucre brut VHP export 23,11 23,70 27,22 24,33 22,88 26,86 29,02 30,09 35,74 34,05 36,82 32,62 30,04 34,23 37,09 38,17 Ethanol anhydre combustible 24,81 22,99 12,97 15,1 14,36 12,82 15,28 17,26 Ethanol hydraté combustible Exportations de sucre 12,88 17,18 20,39 26,35 29,99 31,48 29,40 26,28 Ethanol anhydre indutriel 0,52 0,50 0,60 0,88 0,81 0,76 0,70 0,62 Ethanol hydraté industriel 1,56 1,45 1,47 1,77 1,67 1,72 2,03 2,36 39,77 42,12 35,43 44,1 46,83 46,78 47,41 46,52 3,16 2,28 9,00 4,72 6,79 2,39 1,86 1,94 Ethanol intérieur Ethanol anhydre export Ethanol hydraté export Exportations d’éthanol Total 5,6 5,23 3,46 4,52 4,66 4,51 2,58 1,95 8,76 7,51 12,46 9,24 11,45 6,90 4,44 3,89 100 100 100 100 100 100 100 100 La Fig. 2 montre que jusqu’à la fin 2008, le prix intérieur de l’éthanol hydraté (départ usine) au Brésil était à un niveau similaire au prix du sucre vendu sur le marché intérieur et sur le marché international. Depuis, cependant, les prix du sucre sur le marché intérieur et sur le marché mondial se sont souvent négociés avec une prime significative d’au moins 10 cents/livre ou 220 USD/t par rapport aux prix de l’éthanol sur le marché intérieur. L’industrie a répondu à cet écart de prix en réduisant la production d’éthanol Organisation internationale du sucre 18 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil de 4 mld de litres la saison dernière. Cela a inquiété le gouvernement, qui prépare maintenant une stratégie à long terme appliquée à la distribution de l’éthanol (voir la partie Politique gouvernementale pour plus de détails). 40 Fig. 2 Comparaison de prix sucre/éthanol au Brésil, en équivalent cents/livre Prix mondial du sucre Sucre cristal - prix intérieur Prix éthanol hydraté 35 Cent US/livre 30 25 20 15 10 5 ju ilo c 06 tja 0 6 na v 07 rju 07 ilo c 07 tja 0 7 na v 08 rju 08 ilo c 08 tja 0 8 na v 09 rju 09 ilo c 09 tja 0 9 na v 10 rju 10 ilo c 10 tja 1 0 na v 11 rju 11 ilo c 11 tja 1 1 n12 0 Source : Cepea Dilemme du marché local de l’éthanol La consommation totale d’éthanol du Brésil a baissé dans les deux dernières années, après avoir atteint un pic de 23,92 mld de litres en 2009, dont 22,5 mld de litres étaient de l’éthanol combustible (voir tableau 13). La plus grande partie de la baisse de la demande en éthanol est à mettre au compte du regain de compétitivité de l’essence (dont le prix est fixé par Petrobras pour six ans) comparé à l’éthanol hydraté, dont les prix n’ont cessé d’augmenter depuis le milieu d’année 2009, suivant en partie la hausse des prix du sucre. Or, quand le prix de l’éthanol hydraté représente plus de 70 % du prix du carburol, son utilisation n’est plus efficace en termes de coût en raison de son contenu énergétique inférieur. En résultat, les propriétaires de véhicules flex-fuel conscients du rapport de prix se sont reconvertis au carburol. Il est estimé que la consommation intérieure d’éthanol hydraté au Brésil a baissé à 12,50 mld de litres en 2011/12, contre 14,50 mld de litres en 2010/11 et 15,56 mld de litres en 2009/10. L’éthanol anhydre, qui est mélangé à l’essence dans un rapport qui varie de 19 % à 25 % pour produire le carburol, a vu un modeste redressement de sa demande, mais cela est cependant insuffisant pour compenser la forte baisse de la consommation d’éthanol hydraté. Organisation internationale du sucre 19 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Tableau 13 - Production, importations, exportations, consommation et stocks d’éthanol au BRESIL (en mld de litres) Consommation combustible Consommation industrielle Consommation totale Stocks fin camp. Production Import Export Commerce net 2006 17,714 0,000 3,429 3,429 12,699 1,23 13,924 3,644 2007 22,243 0,000 3,533 3,533 16,204 1,30 17,503 4,851 2008 27,095 0,000 5,124 5,124 19,962 1,35 21,312 5,510 2009 25,323 0,004 3,296 3,292 22,523 1,40 23,923 3,617 2010 27,970 0,076 1,953 1,877 21,951 1,55 23,501 6,208 23,000 1,150 1,965 0,815 20,500 1,80 22,300 6,093 Année 2011(p) Source : Annuaire éthanol de l’OIS La tableau 14 montre que le rapport de prix éthanol hydraté/carburol à la pompe est à plus de 70 % depuis décembre 2010. En d’autres termes, dans les 2 dernières années, les prix de l’éthanol hydraté ont atteint la limite à laquelle le marché intérieur du Brésil et la demande sombrent dans un état de marasme. Tableau 14 - Rapport de prix à la pompe éthanol hydraté/carburol au BRESIL 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Jan Fév 69% 70% 63% 63% 60% 59% 60% 61% 74% 76% 70% 71% 74% 72% Mar 76% 63% 59% 60% 71% 78% 73% Avr Mai 77% 69% 66% 66% 59% 59% 59% 58% 66% 63% 80% 71% Juin 63% 60% 59% 56% 61% 91% Juil Aoû 63% 64% 56% 55% 59% 59% 57% 58% 61% 62% 71% 71% Sep 62% 54% 59% 60% 63% 73% Oct Nov 60% 59% 53% 56% 60% 60% 65% 67% 66% 68% 73% 74% Déc 59% 59% 60% 68% 70% 73% Source : Annuaire éthanol de l’OIS En conclusion, on peut dire qu’actuellement le Brésil est confronté à un dilemme concernant les prix du sucre, de l’éthanol et de l’essence. Alors que les prix de l’éthanol sont aujourd’hui à un niveau relativement élevé comparé à l’essence, ils sont considérablement inférieurs aux prix du sucre dont ils sont séparés par une marge importante. Alors que les prix du sucre offrent une marge intéressante, les producteurs Organisation internationale du sucre 20 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil ne reçoivent pas du marché de signes pouvant les convaincre d’accroître la production d’éthanol. Avec l’offre d’éthanol inférieure, les exportations nettes d’éthanol du Brésil ont, selon les estimations, baissé au niveau le plus bas de plusieurs années, à seulement 0,815 mld de litres en 2011. Politique gouvernementale et fiscalité La réponse habituelle du gouvernement à la fermeté générale des prix de l’éthanol a été de réduire le taux d’éthanol anhydre ajouté à l’essence pour produire le carburol. C’est ce qui fut le cas en octobre dernier, quand le mélange a été ramené de 25 à 20 % (voir tableau 15). Cette réduction du taux de mélange signifie cependant que le Brésil doit maintenant accroître ses importations d’essence, ce qui n’est pas particulièrement souhaitable à un moment où les cours du pétrole brut sont à des niveaux élevés. Une solution suggérée a été d’augmenter le prix intérieur de l’essence, mais le gouvernement craint l’effet que cela pourrait avoir sur l’inflation. Tableau 15 – Taux d’inclusion d’éthanol dans l’essence au BRESIL Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 20% 20%-23% 23% 23% 23% 23% 23% 23% 23%-25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 20% 20% 20% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 25% 20% 20% 20% 2 chiffres indiquent que le rapport a varié dans une fourchette Source : Annuaire éthanol de l’OIS Par conséquent, le gouvernement a conclu que la seule solution envisageable à long terme pour résoudre ce dilemme était d’intervenir de façon plus décisive sur le marché de l’éthanol en favorisant une augmentation de l’offre d’éthanol. La méthode envisagée pourrait inclure l’octroi de crédits pouvant représenter jusqu’à 100 mld BRL au secteur dans la prochaine décennie. Selon les calculs d’UNICA, l’industrie sucrière brésilienne aurait besoin de 156 mld BRL pour doubler la production de canne à sucre de son niveau actuel d’environ 600 mln de t à 1,2 mld de t d’ici 2020, sur la base de la création de 120 moulins additionnels.11 La question-clé à résoudre est que le gouvernement entend réserver ces crédits à la canne utilisée pour la production d’éthanol et pas à celle 11 Voir la partie 5 de l’étude pour l’évaluation par l’OIS des perspectives de la demande en sucre/éthanol du Brésil Organisation internationale du sucre 21 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil utilisée à produire du sucre, alors que l’industrie soutient que l’avenir du secteur dépend du développement d’une capacité flexible de production de sucre et d’éthanol. Dans les années d’excédent/de déficit sur le marché mondial, l’industrie doit être libre de faire varier la production dans un sens ou dans l’autre en réponse à la dynamique des prix. Dans la pratique, le gouvernement souhaitait octroyer ces crédits par l’intermédiaire de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES) dont, à ce qu’il paraît, le bilan des crédits est le quadruple de celui de la Banque mondiale. En janvier, la BNDES a débloqué un premier paquet financier pour soutenir le renouvellement de la canne vieillissante des champs brésiliens – sous le nom de Prorenova – avec un crédit totalisant 4 mld BRL pour l’année civile 2012, offert à un taux d’intérêt annuel d’environ 8 %. Cette mesure a précédé la publication d’un programme de travail national élargi qui envisage un accroissement des superficies sous canne de leur niveau actuel de 9 mln d’ha à plus de 14 mln d’ha. Cela sera sans doute incorporé dans un programme appelé le Plan stratégique pour le secteur sucre-énergie, qui devrait être achevé en avril 2012. Sur un autre front, un projet envisage le financement du stockage de l’éthanol par le Conseil monétaire national (Conselho Monetário Nacional - CMN)). Une politique à long terme de financement des stocks d’éthanol est une option envisagée depuis plusieurs années mais qui ne s’est jamais concrétisée. Le programme de financement des stocks d’éthanol impliquerait des crédits pouvant s’élever à 4,5 mld BRL, à un taux d’intérêt annuel de 8,7 %, qui est encore inférieur au taux de base actuel de la Banque centrale, de 9,75 %. A partir d’avril 2012, le Brésil exigera des distributeurs d’éthanol qu’ils soumettent des contrats anticipés de 70 % des ventes totales attendues pour la saison. Encore un autre front sur lequel le gouvernement pourrait intervenir est la taxation de l’éthanol. L’industrie soutient que dans les dix dernières années le gouvernement a, dans l’ensemble, accordé davantage de défiscalisation incitative à l’essence qu’à l’éthanol. Selon UNICA, en 2002, la taxe Cide (la taxe à la vente) sur l’essence représentait 14 % du prix à la pompe et ce pourcentage a été réduit progressivement jusqu’à son niveau de seulement 2,7 % aujourd’hui. La taxation globale appliquée à l’essence est aujourd’hui de 35 %, comparée à 47 % il y a dix ans, tandis que la taxation appliquée à l’éthanol est de 31 % et qu’elle n’a pratiquement pas changé depuis dix ans. L’industrie soutient que maintenant serait le moment opportun de réduire la taxation appliquée à l’éthanol, en particulier la taxe ICMS (ou taxe à la valeur ajoutée) qui varie encore considérablement d’un Etat à un autre. Un pas dans ce sens a été fait avec la réduction de la taxe ICMS sur l’éthanol dans l’Etat du Minas Gerais qui est passée de 22 % à 19 % depuis janvier cette année. Dans l’Etat de São Paulo, le plus gros producteur d’éthanol du pays, la taxe ICMS appliquée à l’éthanol est de 12 %, alors qu’au Paraná elle est de 18 %. Cela est à comparer à des taxes ICMS appliquées à l’essence de 27 %, 25 % et 26 % dans les Etats de Minas Gerais, São Paulo et Paraná, respectivement. Dans l’Etat de Goiás, un des autres 4 gros Etats producteurs d’éthanol, la taxe ICMS appliquée à l’essence et à l’éthanol est actuellement à des niveaux respectifs de 29 et 22 %. Détail intéressant, l’éthanol anhydre importé est exempté de la taxe ICMS depuis le 1er octobre 2011, étant donné que le pays dépend d’un volume record d’importations saisonnières pour son approvisionnement. L’année dernière, le Brésil a importé plus de 1,1 mld de litres d’éthanol, principalement des Etats-Unis, contre seulement 75 mln de litres en 2010. Organisation internationale du sucre 22 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil De petits programmes de subventions directes de la production pour soutenir l’offre de sucre/d’éthanol du Brésil sont appliqués seulement dans la région Nord-Nord-Est, où les petits et moyens planteurs reçoivent une bourse de 5 BRL par t de canne jusqu’à un maximum de 10 000 t pour compenser les coûts de production élevés dans la région dus à sa topographie défavorable. En 2011, les subventions totales accordées au secteur dans la région Nord-Nord-Est se sont élevées à 58 mln BRL. La région est par ailleurs confrontée à un endettement élevé en raison des coûts de production qui augmentent rapidement. Selon la presse, les moulins du Pernambouc doivent environ 15 mln BRL aux planteurs indépendants. Dans les trois dernières années, le gouvernement de l’Etat de Pernambouc a distribué plus de 5 000 t d’engrais aux petits planteurs en utilisant les sucreries/distilleries d’éthanol en tant que points de distribution. Partie 4 : Facteurs de la compétitivité du Brésil sur le marché mondial Dans la dernière étude l’OIS sur le Brésil, MECAS (09)06, cinq facteurs essentiels de la compétitivité du Brésil sur les marchés mondiaux du sucre et de l’éthanol avaient été évalués : coûts de production, infrastructure et logistique, mouvements des devises, taux de fret maritime et conditions du marché mondial de l’éthanol. Le Brésil a-t-il gagné ou perdu en compétitivité en résultat des changements de ces facteurs dans les deux dernières années ? Dans le cas de 3 de ces 5 facteurs, le Brésil a cédé du terrain aux autres grands pays exportateurs. Cependant, concernant la demande internationale pour ses exportations de sucre et un sixième facteur, la diversification dans d’autres filières comme la production d’électricité par cogénération et les applications biochimiques de la canne, le Brésil a progressé et consolidé son degré de compétitivité sur le marché. Coûts de production Les coûts de production du sucre départ usine ont augmenté fortement dans les dernières années, cela correspondant à la forte augmentation des coûts de production de la canne qui a été soulignée précédemment dans cette étude. Dans son évaluation des coûts de production du sucre au Brésil en 2011/12, PECEGE/CNA estime que les coûts de production du sucre dans la grande région traditionnelle de production du Brésil ont augmenté de jusqu’à 20 % à un niveau record de 19,56 cents/livre (776 BRL/t ou 431 USD/t) pour le sucre VHP et à 21,78 cents/livre (819 BRL/t ou 480 USD/t) pour le sucre blanc. Les coûts de production de l’éthanol, sur une base d’équivalent sucre, sont estimés avoir atteint 19,79 cents/livre pour la version anhydre et 18,03 cents/livre pour la version hydratée. PECEGE/CNA estime cependant que la différence entre les prix du sucre sur le marché et les coûts de production a été positive pour la deuxième année de suite, alors que dans les trois saisons comprises entre 2007/08 et 2009/10, les coûts de production avaient dépassé le revenu de la vente du sucre (on se souviendra que pour la canne à sucre, le prix moyen du marché a seulement dépassé le coût de production dans la saison 2011/12).12 12 Pecege/CNA, “Custos de Produção de Cana-de Açúcar, Açúcar e Etanol no Brasil: Acompanhamento da Safra 2011/12”, février 2012, ISSN 2177-4358. Organisation internationale du sucre 23 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil En principe, des coûts de production nettement supérieurs devraient se traduire par une perte de compétitivité du Brésil sur le marché mondial quand il s’agit des marchés d’exportation. Il n’y a dans le domaine public aucune étude comparant les coûts nominaux de production de sucre dans les divers pays. Quoiqu’il en soit, LMC, un consultant qui se spécialise dans la comparaison des coûts de production d’un pays à un autre, a récemment établi que la compétitivité du Brésil en matière de coûts s’est resserrée sensiblement et que des opportunités d’investissement pourraient maintenant exister ailleurs.13 Ce consultant met les coûts de production du sucre FAB Brésil à 21 cents/livre dans l’année 2011/12, une augmentation significative sur les 14 cent/livre de 2009/10. Le consultant estime que l’avantage en termes de coûts du Brésil par rapport aux autres grands pays exportateurs comme la Thaïlande, l’Australie, la Colombie et l’Afrique du Sud a cédé du terrain, d’environ 80 USD/t au milieu de la dernière décennie à seulement 30 USD/t dans les 3 dernières saisons. L’obstacle majeur serait la difficulté à entrer dans le secteur où l’investissement nécessaire pour construire un nouveau moulin dépasse maintenant 150 mln USD. Il est difficile de dire si les coûts de production au Brésil vont continuer d’augmenter au rythme observé dans les dernières saisons. Avec un redressement attendu des rendements de canne et d’autres gains de rendements possibles quand la mécanisation de la récolte aura été pleinement réalisée dans quelques années, les coûts de production pourraient se stabiliser. Bien que les coûts de main-d’œuvre doivent, selon les prévisions, continuer d’augmenter parallèlement à la croissance du PIB, il y a un potentiel de gain certain en termes de productivité de la main-d’œuvre. Les coûts de production sont également fonction des mouvements des devises – voir la section ultérieure sur La compétitivité des taux de change pour plus de détails. Infrastructure et logistique du commerce Le Brésil a fait des progrès dans le domaine de l’infrastructure et de la logistique dans les deux dernières années. En 2010, le pays était confronté à de sérieux problèmes d’engorgement pour ses expéditions de sucre, la presse mentionnant jusqu’à 100 navires faisant la queue pour charger leur cargaison de sucre au port de Santos. Ce problème était un peu moins prononcé l’année dernière, en raison en partie du volume plus faible des exportations résultant de la baisse du volume de canne broyé mais des queues de jusqu’à 80 navires en attente de chargement étaient encore mentionnées. Les récents travaux d’infrastructure comme le nouveau toit installé sur son terminal de chargement par Rumo Logistics qui permet aux navires d’être chargés quand il pleut, devraient améliorer les problèmes de queue de navires à l’avenir. Un autre développement majeur récent a été l’ouverture en mars 2012 d’un nouveau terminal ferroviaire réservé au sucre à Ribeirão Preto. Cet ouvrage permettra le transport de 1,5 mln de t de sucre par an de la grande région de production du Brésil au port de Santos, par le rail, en moins de 10 heures à partir de la saison 2012/13, ce qui économisera un temps considérable sur les transports par poids lourds qui prenaient 2 à 3 jours. 13 Todd, Martin, « Cost of Production – Key to Success », Etude présentée à l’occasion du Séminaire du 20e Jubilée de l’OIS, novembre 2011. Organisation internationale du sucre 24 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil En outre, les investissements prévus pour le port de Santos devraient accroître la capacité de chargement de conteneurs et la mettre à 8 mln d’équivalent vingt pieds (EVP), comparé à la capacité actuelle de 3,2 mln EVP. Odebrecht et Coimex investissent actuellement dans la construction de nouveaux terminaux à Santos. Codesp (la direction du port de Santos) investit actuellement 200 mln BRL en travaux d’amélioration du terminal utilisé par Copersucar et Cosan. Copersucar va bientôt procéder à des travaux d’amélioration de son terminal d’exportation pour faire passer sa capacité de 5,5 à 7,5 mln de t. Du côté éthanol, l’investissement dans l’infrastructure de pipelines est en train de regrouper trois projets existants en un seul projet dirigé par Logum (dont Raizen, Copersucar, Petrobras et d’autres sont actionnaires). Le projet couvre la construction d’un réseau de pipelines d’éthanol au Brésil, qui reliera l’Etat de Goiás avec la côte Sud-Est du pays et qui permettra le transport de 23 mld de litres. En outre, un axe de transport fluvial (empruntant le fleuve Tiete-Parana) destiné à faciliter de transport de l’éthanol dans la région Ouest de l’Etat de São Paulo est en cours de développement. En janvier 2012, la société ALL Logistics a par ailleurs inauguré une ligne de chemins de fer réservée au transport de l’éthanol reliant les distilleries du Mato Grosso do Sul à la capitale de l’Etat, Campo Grande. Demande internationale en sucre brésilien Alors que les investissements dans l’infrastructure de transport se poursuivent, la croissance de la demande internationale en sucre a continué de soutenir les perspectives d’une croissance de la production au Brésil. Le Brésil a exporté un volume record de 28,6 mln de t de sucre, valeur brute, en 2010, comparé à un volume moyen de seulement 17 mln de t au milieu de la dernière décennie. Il y a seulement quelques années, une variable critique affectant la compétitivité du Brésil sur le marché mondial était la variation des taux de fret maritime. En milieu d’année 2008, le sucre blanc en sacs expédié du Brésil en Indonésie encourait un surcoût de 100 USD/t comparé au sucre blanc de Thaïlande. Ce surcoût du fret maritime a maintenant baissé à seulement 60 USD/t (voir Fig. 3). Quand elle est exprimée en pourcentage du prix mondial du sucre blanc, la baisse est encore plus forte, de 25 % du prix du marché mondial en août 2008 à moins de 10 % en février 2012. De même, le coût relatif de l’expédition du sucre brut en navires de 40 000 t a baissé dans les dernières années. En milieu d’année 2008, le coût du fret maritime pour transporter le sucre brut brésilien en vrac à destination de l’Iran, par exemple, ajoutait un surcoût de 60 USD/t comparé au sucre brut expédié de Thaïlande. Ce surcoût dû au fret maritime a maintenant baissé à seulement 20 USD/t (voir Fig. 4). Quand il est exprimé en tant que pourcentage du prix du sucre brut sur le marché mondial, le surcoût du fret maritime a baissé encore plus, d’environ 20 % en milieu d’année 2008 à seulement 4 % en février 2012. Organisation internationale du sucre 25 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Fig. 3 – Fret du sucre blanc en sacs rendu Indonésie, par origine, navire de 14 000 t, en USD/tonne Brésil 160 Thaïlande 140 120 100 80 60 40 20 18 /0 8/ 20 11 18 /0 8/ 20 10 18 /0 8/ 20 08 18 /0 8/ 20 09 0 Fig. 4 – Fret du sucre brut en vrac rendu Iran, par origine, navire de 40 000 t, en USD/tonne 140 Brésil 120 Thaïlande 100 80 60 40 20 18 /0 8/ 20 11 10 18 /0 8/ 20 18 /0 8/ 20 09 18 /0 8/ 20 08 0 Le fait qu’il revient maintenant beaucoup moins cher d’expédier du sucre du Brésil en Asie, comparé aux expéditions depuis d’autres pays, a permis une diversification des destinations offertes aux exportations de sucre du Brésil. Selon les statistiques de l’OIS, au milieu de la dernière décennie, seule la Russie importait plus de 1 mln de t du Brésil. En 2010, ce chiffre était de huit pays (voir tableau 16). Les exportations vers des pays tels que l’Iran, la Chine, l’UE et l’Indonésie, en particulier, se sont envolées dans les dernières années. Les chiffres préliminaires publiés par le ministère de l’Agriculture pour Organisation internationale du sucre 26 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil 2011 confirment cette tendance, montrant que dans l’année neuf pays ont importé plus de 1 mln de t du Brésil, les exportations vers la Chine à elles seules, dépassant désormais 2 mln de t. Le Tableau 17 montre un aperçu des cargos de sucre, par type de sucre et catégorie d’acheteur/vendeur qui ont appareillé du port de Santos en septembre 2011. Plus de 80 % des exportations de sucre ont été sous forme de sucre VHP. Les producteurs de sucre représentent la majorité des vendeurs directs et les maisons de courtage constituent la majorité des acheteurs utilisant le port. Tableau 16- BRESIL - Exportations par pays de destination Pays de destination 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Sucre brut 3 287 719 3 995 824 4 498 224 4 304 599 4 451 955 2 761 021 3 464 945 Inde Féd. de Russie. 865 865 1 329 927 7 763 0 165 212 4 139 854 2 093 123 Iran 80 000 294 574 996 959 1 061 756 467 853 474 661 1 540 384 0 0 193 064 50 955 76 690 263 060 1 237 005 Algérie 627 227 579 030 698 865 820 200 738 511 935 356 1 186 024 UE 106 057 151 698 64 923 372 443 552 145 355 325 1 128 709 0 89 705 122 153 91 818 130 100 585 244 1 092 060 Egypte 826 504 535 788 969 941 709 566 1 180 541 676 713 1 074 218 Arabie Saoudite 603 921 862 240 792 737 1 109 878 598 228 509 822 968 994 0 11 540 410 384 425 230 529 106 1 284 785 897 871 243 086 386 190 1 155 084 920 845 684 461 782 783 868 230 0 508 144 607 274 766 355 812 415 187 781 885 Maroc 528 007 516 100 570 688 526 542 550 360 833 894 774 063 Canada 646 984 756 903 778 777 868 493 830 076 890 816 699 884 Syrie. 103 498 70 945 91 859 118 700 579 528 374 278 611 444 Nigeria 548 815 852 880 908 723 843 984 1 022 853 1 003 565 579 857 0 667 260 884 796 975 626 313 980 1 151 578 468 606 Chine Indonésie Bangladesh Malaisie Venezuela Emirats Arabes Unis Autres Total sucre brut 2 379 026 1 400 075 1 046 643 898 426 873 788 967 286 1 460 935 10 846 709 12 501 187 14 336 190 14 373 827 14 101 199 18 405 228 20 928 237 1 141 049 Sucre blanc Emirats Arabes Unis République du Yémen Pakistan 0 443 362 389 348 383 093 312 999 725 130 288 405 477 227 558 393 264 200 307 300 609 060 639 556 12 194 202 935 107 419 3 986 4 248 83 007 467 022 454 565 Ghana 458 981 479 588 295 345 415 564 466 477 289 602 Syrie 413 511 364 445 269 789 285 234 176 004 262 320 431 032 Nigeria 739 519 468 456 257 409 341 983 383 368 275 459 430 024 Arabie Saoudite Autres Total sucre blanc Exportations de sucre totales 0 0 0 0 706 544 543 272 328 044 3 535 409 3 462 039 3 316 695 4 461 977 3 685 076 3 794 852 3 784 133 5 448 019 5 898 052 5 194 398 6 156 037 6 042 016 6 582 702 7 675 425 16 294 728 18 399 239 19 530 588 20 529 864 20 143 215 24 987 930 28 603 662 Source : Annuaire sucre de l’OIS Organisation internationale du sucre 27 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Tableau 17 – Liste des navires de sucre, port de Santos, Brésil - Sept 2011 Quantité négociée Part du (en Type de commilliers Vendeur Acheteur Destination sucre merce de t) Producteur Raffinerie de sucre de sucre Emirats Arabes Unis VHP 148 7,91% Chine, Canada, Mer Noire, Nigeria, Tunisie, Bangladesh, Inde, Algérie, Maroc, Indonésie, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Corée du Sud, Espagne, Egypte, Venezuela, Malaisie, VHP 1 227 65,61% Producteur Courtier de de sucre sucre Ghana, Mer Noire, Nigeria, Autres Côte d’Ivoire, Bangladesh types 126 6,73% Bulgarie, USA, Venezuela, Chine VHP 243 12,99% Courtier Courtier de Afrique du Sud, Corée du de sucre sucre Sud, Ghana, Colombie, Venezuela, Chine, Yémen, Autres Tunisie, Nigeria types 126 6,75% Total 1 870 100% Source : Datagro/OIS Compétitivité liée au taux de change Les mouvements de devises sont aujourd’hui un facteur majeur qui affecte la compétitivité du Brésil sur le marché mondial. Dans la dernière décennie, la monnaie du Brésil s’est appréciée considérablement par rapport au dollar (USD), inversant la tendance antérieure qui a pris fin en 2003. A l’époque, une part importante de la compétitivité croissante du Brésil sur les marchés d’exportation de sucre était attribuée à la faiblesse du real (BRL) – (voir MECAS (03)18 Les fluctuations des taux de change et leur impact sur le marché mondial du sucre. Aujourd’hui, le taux de change de 1,7 BRL pour 1 USD est bien loin du taux de 4 BRL pour 1 USD de la fin 2002. En juillet dernier, le BRL était à son niveau le plus haut par rapport au dollar depuis 12 ans ½ à 1,56 BRL pour 1 USD. L’analyse de l’effet qu’ont les mouvements de devises sur la compétitivité des exportations de sucre d’un pays est, comme il se doit, particulièrement sensible à la période de temps choisie. Dans la période d’août 2006 à août 2011, le BRL s’est apprécié de 26 % par rapport à l’USD. En résultat, alors que les cours mondiaux du sucre exprimés en USD ont doublé dans la période en question, quand ils sont exprimés en BRL ils ont augmenté de « seulement » 50 %. Organisation internationale du sucre 28 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Entre 2007 et le début 2012, les mouvements de devises ont amorti les prix nettement plus élevés du sucre sur le marché mondial pour les exportateurs de Thaïlande, du Brésil et d’Australie, dont les taux de change se sont appréciés de 9 à 21 % depuis 2007 (voir Fig. 5). Par contre, les monnaies INR et ZAR ont faibli, donnant aux exportateurs de sucre de l’Inde et de l’Afrique du Sud une compétitivité en termes de taux de change, comparés aux autres principaux acteurs du marché. La fermeté relative persistante des monnaies du Brésil, de la Thaïlande et de l’Australie, les trois plus gros exportateurs mondiaux dans les dernières années, est un des facteurs qui maintiennent les prix du marché mondial exprimés en USD à des niveaux relativement élevés. Fig. 5 – Mouvements du taux de change par rap. à l’USD dans les pays exportateurs de sucre Indice (1=2007) 1,30 1,20 1,10 1,00 0,90 0,80 2012 (jan/fév) Inde Afrique du Sud Union européenne (EUR) Guatemala Taux de change pondéré du sucre Thailand Brazil Australia 2011 2010 2009 2008 2007 0,70 Le marché mondial de l’éthanol combustible Le marché mondial de l’éthanol combustible a perdu une partie de son éclat dans les dernières années. La production mondiale s’est contractée de 1 % en 2011, à 84,4 mld de litres, en raison principalement du marasme que traverse la production d’éthanol au Brésil. La production devrait, selon les attentes, se redresser dans une certaine mesure en 2012. La croissance annuelle de la production mondiale avait été en moyenne de plus de 10 % jusqu’en 2010. Le commerce mondial de l’éthanol a atteint son apogée en 2008, quand le Brésil fournissait plus de 90 % des exportations mondiales d’éthanol combustible. Depuis, la part des exportations mondiales d’éthanol que représentait le Brésil a baissé tandis que la part de marché des Etats-Unis ne cessait d’augmenter – pour plus de détails, voir la section Ethanol du Bulletin trimestriel : Perspectives du marché de février – MECAS(12)02. Les exportations nettes du Brésil ont dégringolé à moins de 1 mld de litres en 2011 et il est peu probable qu’elles se redressent vraiment Organisation internationale du sucre 29 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil cette année. Le prix à l’export de l’éthanol du Brésil, qui a augmenté dans les dernières années, reflétant en partie la hausse des prix du sucre, est à l’origine du marasme qui a gagné la demande d’importation. Cela est un revers de fortune majeur pour le Brésil qui, jusqu’à récemment, était le plus gros exportateur mondial d’éthanol. En 2011, les EtatsUnis lui ont ravi ce titre, quoique la disponibilité à l’export des Etats-Unis doive baisser cette année selon les prévisions. A plus long terme, le commerce mondial devrait se redresser. La consommation mondiale d’éthanol combustible pourrait retrouver la croissance si les politiques adoptées par les gouvernements en matière de biocarburants étaient entièrement mises en œuvre. Cela pourrait donner au Brésil l’occasion de retrouver sa position de premier fournisseur mondial, avec des exportations d’éthanol qui pourraient potentiellement égaler le record de 5 mld de litres établi en 2008 d’ici la fin de la décennie. Encadré 3 : Le Brésil peut-il diversifier sa base d’approvisionnement en éthanol ? Vu la pénurie d’éthanol des deux dernières années, de nouvelles tentatives sont entreprises pour produire de l’éthanol de sources autres que la canne. Dans l’Etat du Rio Grande do Sul, deux usines pilotes établies dans les villes de Sao Borja et Camaqua produisent de l’éthanol de riz. A Campos de Julio dans l’Etat du Mato Grosso, une usine polyvalente qui peut fabriquer de l’éthanol de canne ou de maïs a démarré la production et elle peut fonctionner hors saison en utilisant le maïs comme matière première. Cette année elle a fabriqué ses 90 000 premiers litres d’éthanol de maïs, bien que le coût de production de 1,23 BRL/litre soit encore supérieur au coût de 1,10 BRL/litre de l’éthanol de canne. L’usine entend porter la production d’éthanol de maïs à 120 000 litres/jour. Embrapa a procédé à des essais de faisabilité d’une unité de production d’éthanol à grande échelle utilisant le sorgho dans le Mato Grosso et les premiers résultats sont attendus en mai prochain. Alors que le sorgho est considéré avoir un rendement plus faible que la canne dans le Mato Grosso, il a des avantages naturels en ce que sa plante murit plus rapidement, en 120 jours, et en ce qu’il peut être planté dans des zones où la culture de la canne est actuellement interdite par le gouvernement. L’année dernière, le moulin de Cerradinho à Catanduva (Noble) a produit 1,5 mln de litres d’éthanol de sorgho. Les essais font partie d’un projet commun entrepris par Monsanto/CanaVialis, qui font des recherches sur le sorgho pour produire des bioénergies depuis 2004. La conclusion pour l’instant est que même si les nouveaux projets de fabrication d’éthanol avec d’autres matières premières sont commercialement viables, ils ne pourront pas contester la domination de la canne en tant que base essentielle de l’offre d’éthanol du Brésil. Cogénération La majeure partie de l’effort entrepris récemment pour améliorer la compétitivité des moulins brésiliens s’est concentrée sur la maximisation des flux de revenus pouvant être tirés des sous-produits de la canne à sucre. Selon l’Institut de recherche dans les nouvelles énergies du gouvernement, EPE, le Brésil devrait doubler la production électrique tirée de la biomasse de bagasse dans les 10 prochaines années. La capacité actuelle de production électrique par cogénération utilisant la biomasse de canne à sucre qui est actuellement de 4,5 GW devrait plus que doubler, à 9,2 GW d’ici la fin de la présente décennie d’après le plan envisagé. La cogénération va continuer à l’avenir d’être un des facteurs-clés de la rentabilité économique du secteur. ETH, le producteur d’électricité par cogénération du Brésil qui connaît la croissance la plus rapide a installé des centrales de cogénération à la pointe de la technique dans tous ses moulins en activité. La majeure partie de la bioélectricité Organisation internationale du sucre 30 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil ainsi produite a été vendue par l’entremise de programmes autres que les adjudications organisées par le gouvernement. En août 2011, l’accès au plus grand marché d’adjudication de contrats de livraison d’électricité a été accordé à six centrales utilisant la bagasse de canne à sucre, leur permettant de vendre 327 MW d’électricité, les autres contrats (861 MW) ayant été adjugés à l’énergie éolienne. La filière éolienne a actuellement moins de difficultés à se raccorder au réseau national. Les prix de l’électricité fixés par le gouvernement au mois d’août lors de l’adjudication des contrats pour la nouvelle capacité de production électrique ont baissé aux environs de 100 BRL par mégawatt-heure (0,06 USD/KWh), comparé à un prix de 144 BRL en août 2010. Ce prix est inférieur d’environ un tiers à ce qui est nécessaire pour justifier la construction des centrales électriques utilisées typiquement pour alimenter les sucreries. La prochaine adjudication de contrats de fourniture d'électricité à l'échelle nationale au Brésil a été reportée aux 28 juin au lieu de la date initiale du 22 mars. Selon UNICA, le prix plafond par unité a été fixé à un niveau trop faible pour susciter l'intérêt de l'industrie de transformation de la canne du pays. Le nouveau prix plafond de 0,112 BRL/KWh (0,063 USD/KWh), est inférieur de 20 % au niveau de l'an dernier (0,139 BRL/KWh). La prochaine adjudication distribuera les contrats de fourniture d'électricité à long terme, à savoir de 20 à 30 ans commençant en 2015. 22 projets de production électrique par cogénération utilisant la canne à sucre représentant une capacité de 1 042 MW sont candidats à cette adjudication mais cela ne représente que 4 % du total, la part du lion étant de nouveau convoitée par le secteur de l'énergie éolienne avec 51 % de la capacité de production électrique enregistrée. Biochimie et autres technologies L’OIS estime que la production d’éthanol destiné au secteur des bioplastiques et de la biochimie va s’élever à 4 mld de litres au Brésil d’ici la fin de la décennie. Cela est plus du triple du niveau actuel et correspond au décollage de la demande de ce secteur. La société Braskem exploite depuis août 2010 une usine de production de bio-éthylène d’une capacité de 200 000 t par an, à Triunfo, au Brésil, qui utilise l’éthanol de canne à sucre comme matière première. Cette unité a été la première usine mondiale de production d’éthylène vert à l’échelle commerciale. L’éthylène produit est converti en résine polyéthylène (PE) ou en plastique vert. A la fin 2011, Braskem a passé un contrat avec la société allemande de bioplastiques FKuR pour la transformation du bio-éthylène de Braskem en composés polyéthylènes qui seront commercialisés en Europe. L’usine de bioplastiques Triunfo, de Braskem, utilise jusqu’à 570 millions de litres d’éthanol par an. Pour s’approvisionner la société traite avec des grands producteurs brésiliens des Etats de Minas Gerais, Paraná et São Paulo. L’éthanol est transporté de ces Etats par voie d’eau, par le rail et en petite quantité par la route. Entre-temps, Dow Chemical a annoncé en novembre 2011 que Dow et Mitsui & Co., Ltd., de Tokyo, Japon, avaient obtenu toutes les autorisations gouvernementales nécessaires et conclu la création d’une co-entreprise au Brésil, par laquelle Mitsui Organisation internationale du sucre 31 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil détiendra une part de 50 % dans l’unité d’exploitation Dow, de Santa Vitória, Minas Gerais, Brésil. L’objectif initial de la co-entreprise est la production d’éthanol de canne à sucre destiné à la production ultérieure de polyéthylène pour des applications bioplastiques. La production de bioplastiques autres que l’éthylène est également devenue une réalité dans plusieurs autres complexes de production de sucre/d’éthanol du Brésil. La canne à sucre peut également être utilisée directement en tant que matière première à la place de l’éthanol. Un exemple de ce type d’application est la production actuelle de polyhydroxyalkanoates (PHA) à partir de la canne à sucre par le groupe Balbo au Brésil. Dans d’autres applications biochimiques, la société BioAmber Incorp. mène avec Tereos une étudie de faisabilité pour la construction au Brésil de deux usines de production d’acide succinique et/ou de butane 1,4-diol (BDO) cristallins bio-sourcés. La société fournira les technologies privées de fabrication d’acide succinique et de BDO biosourcés, tandis que Tereos devrait fournir la biomasse utilisée en tant que matière première, les services publics, l’infrastructure disponible et les services partagés. Partie 5 : Offre et exportations de sucre/d’éthanol du Brésil jusqu’en 2020 et perspectives Demande/offre d’éthanol jusqu’en 2020 Estimer la demande intérieure d’éthanol au Brésil demeure un facteur essentiel pour prévoir la demande et l’offre de sucre et d’éthanol du Brésil jusqu’en 2020. Depuis 2007, plus de 50 % de la production de canne du Brésil ont été utilisés à la production d’éthanol. Quelles sont les perspectives de la demande intérieure en éthanol combustible jusqu’en 2020 et comment cela va-t-il affecter le partage de la canne pour la fabrication d’éthanol, comparé au sucre ? La majeure partie du parc de véhicules légers du Brésil sera équipée de moteurs flex-fuel d’ici la fin de la décennie. Aujourd’hui, seule environ la moitié de la demande en essence totale du pays provient des véhicules flex-fuel, le reste de la demande provenant des véhicules dont les moteurs ne fonctionnent qu’au carburol. D’ici 2020, la majeure partie de la demande en essence au Brésil proviendra des véhicules flex-fuel étant donné que la part du parc national de véhicules légers qu’ils représentent sera un jour proche de 90 %. Actuellement environ 15 mln de véhicules à moteurs flex-fuel sont utilisés dans le pays et ce chiffre pourrait probablement atteindre 40 mln d’unités d’ici 2020. Entre 2006 et 2009, environ 75 % de tous les véhicules flex-fuel fonctionnaient à l’éthanol hydraté, mais cette part a décliné à 48 % en 2010 et à 35 % l’année dernière. Dans ses projections, l’OIS indique que le nombre de véhicules flex-fuel qui utiliseront exclusivement l’éthanol hydraté va augmenter du nombre actuel de 6 mln d’unités à 8,5 mln d’unités d’ici 2020. Cela signifie, néanmoins, que la part des véhicules flex-fuel qui utilisent l’éthanol hydraté comparés à ceux qui utilisent le carburol va continuer de décliner et qu’elle ne sera plus que de 20 % en 2020. A moins que les prix de l’essence n’augmentent de façon significative par rapport au niveau actuel, il est peu probable que l’on assiste à une Organisation internationale du sucre 32 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil conversion de l’emploi du carburol à l’emploi de l’éthanol hydraté par les propriétaires de véhicules flex-fuel, car cela causerait une hausse immédiate du prix à la pompe de l’éthanol hydraté qui limiterait le potentiel de croissance de la demande additionnelle. En résultat, les prévisions indiquent que la demande totale en éthanol combustible au Brésil atteindra 34,6 mld de litres en 2020 – avec un partage de 16,8 mld de litres d’éthanol anhydre et 17,8 mld de litres d’éthanol hydraté (voir Fig. 6). Cela est à comparer à la demande estimée à l’heure actuelle de 21,5 mld de litres, partagée entre 8 mld de litres d’éthanol anhydre et 13,5 mld de litres d’éthanol hydraté. Les prévisions mettent la demande intérieure totale en éthanol à 38,6 mld de litres, en tenant compte de 4 mld de litres d’éthanol utilisé à des fins industrielles (dont l’éthanol utilisé en biochimie). Demande en essence et éthanol anhydre, mld de litres 60 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 50 40 30 20 10 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 Demande en éthanol hydraté, mld de litres Fig. 6 : Prévision de la demande en essence et éthanol combustible, Brésil, 2010-2020 2020 Demande en essence Demande en éthanol anhydre Demande en éthanol hydraté Source : OIS Quand on tient compte d’un volume additionnel de 5 mld de litres pour les marchés d’exportation, qui demeurent sensibles aux aléas du marché mondial, la production totale d’éthanol du Brésil devrait, selon les prévisions, atteindre 43,6 mld de litres en 2020, comparée à une production actuelle de 25 mld de litres (voir le tableau 18). Tableau 18 - Estimations de l’offre/la demande totale en éthanol du Brésil jusqu’en 2020, en mld de litres 2009 Consommation Production Excédent exportable net Source : OIS 2015(p) 2020(p) 23,9 25,3 28,9 30,6 38,6 43,6 1,4 1,7 5,0 Organisation internationale du sucre Croissance prévue 2009-2020 Croissance annuelle 2000-2009 4,5% 5,1% 6,8% 9,2% 33 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Offre de saccharose jusqu’en 2020 Comme l’a révélé cette étude, la culture de la canne à sucre au Brésil traverse une période mouvementée qui a affecté négativement les rendements de canne et le taux d’expansion de la culture de la canne à sucre dans de nouvelles zones. Il y a évidemment un potentiel certain d’augmentation des rendements de canne à l’hectare et des taux de saccharose récupérable (ATR) dans la décennie qui vient de commencer. Les rendements et les taux devraient non seulement rattraper les pertes des dernières années mais peut être établir de nouveaux records d’ici la fin de la décennie. L’OIS prévoit à l’heure actuelle que les rendements de canne à l’hectare vont s’améliorer au point d’atteindre une moyenne d’environ 85 t/ha d’ici 2020. Les prévisions indiquent également que la superficie sous canne totale augmentera dans les 8 prochaines années, quoiqu’à un taux plus lent que celui observé dans la décennie précédente. L’OIS prévoit par ailleurs que les superficies sous canne récoltées dans le Centre-Sud vont également s’accroître à 10,1 mln ha d’ici 2020, contre 8,2 mln ha récoltées à l’heure actuelle. Les rendements de sucre récupérable dans le Centre-Sud devraient également, selon les estimations, augmenter de leur niveau actuel de 140 kg/t de canne à 146,8 kg/t de canne d’ici 2020. La production de canne à l’échelle nationale devrait, par conséquent, augmenter selon les projections des 630 mln de t de 2010 à 846 mln de t en 2020, soit une croissance annuelle moyenne de 3 %. Détail intéressant, l’offre totale en saccharose (ATR au Brésil) devrait s’accroître à un taux annuel encore plus élevé de 3,6 % et atteindre un volume estimé à 123,6 mln de t en 2020. Offre/demande et exportations de sucre jusqu’en 2020 Pour être en mesure de couvrir la demande en éthanol estimée qui a été indiquée dans la section précédente, 61 % de la disponibilité en canne, soit 518 mln de t, devraient être consacrées à la production d’éthanol plutôt que de sucre. Cela est nettement supérieur au partage actuel d’environ 51 % en faveur de l’éthanol. Après avoir satisfait cette demande en éthanol, il devrait « rester » 328 mln de t de canne pour la production de sucre, ce qui serait équivalent à une production potentielle de 47,5 mln de t, valeur brute. Une telle offre potentielle de sucre du Brésil pourrait-elle être absorbée par le marché intérieur et le marché mondial ? Le modèle de la consommation de sucre de l’OIS (voir MECAS (10)17 La demande mondiale de sucre : perspectives jusqu’en 2020) estime la demande mondiale en sucre à 201 mln de t, valeur brute en 2020. Si la production mondiale augmente à un niveau correspondant à la demande mondiale anticipée, cette prévision de la production de sucre du Brésil serait équivalente à 24 % de la production mondiale, un marché similaire à celui du Brésil à l’heure actuelle. Finalement, l’excédent de sucre exportable net du Brésil est par conséquent mis par les prévisions à 32,9 mln de t, valeur brute (voir tableau 19). Organisation internationale du sucre 34 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Tableau 19 - Offre/demande de sucre estimée du Brésil jusqu’en 2020, en mln de t, valeur brute Consommation Production Excédent exportable net Source : OIS 2009 2015 (f) 2020 (f) Croissance prévue 20092020 12,2 34,3 13,4 40,3 14,6 47,5 1,6% 3,0% 22,1 26,9 32,9 Croissance annuelle 2000-2009 2,80% 9,13% Conclusion Cette étude a révélé qu’un nombre croissant de problèmes défier la croissance de la production de sucre et d’éthanol du Brésil dans les prochaines années. L’expansion frénétique du secteur sucrier qui a vu des taux de croissance de la production de 10 % par an s’est certainement interrompue. Les rendements agricoles ont décliné avec la baisse significative de la part de canne vierge dans la récolte totale et avec la conversion rapide à la mécanisation de la récolte. Les mauvaises conditions climatiques dues aux phénomènes La Niña et El Niño ont également eut un effet négatif, faisant baisser la production de canne de 10 % la saison dernière. Les coûts de production ont augmenté en raison de la hausse rapide du coût des intrants et du raffermissement du real par rapport au dollar. Les coûts de production du sucre au Brésil à l’heure actuelle sont estimés à environ 20 cents/livre, ce qui est considérablement plus que les 14 cents seulement d’il y a trois ou quatre ans. Les prix payés pour la canne ont été dépassés par les coûts de production depuis plusieurs saisons en raison de l’escalade du coût des intrants comme les coûts de location des terres et les coûts des engrais, l’augmentation de ces derniers étant déterminée en grande partie par la hausse des cours du pétrole brut. Les prix plus faibles de l’éthanol comparés à ceux du sucre font que les prix de la canne ne suivent pas entièrement l’augmentation des prix du sucre sur le marché mondial. La plus grande fermeté du BRL fait également qu’il est devenu plus coûteux d’investir dans de nouvelles unités de production. Qui plus est, l’industrie est confrontée à un dilemme sans précédent concernant les prix du sucre/de l’éthanol/de l’essence, qui n’incite pas les industriels à accroître l’offre d’éthanol qui constitue néanmoins la base de l’industrie de la canne du pays. Dernier problème, mais non le moindre, l’industrie a été confrontée à un effondrement temporaire de la demande d’importation mondiale d’éthanol du Brésil. Cependant, plusieurs raisons portent à croire que le secteur du sucre et de l’éthanol du Brésil va poursuivre son expansion dans la prochaine décennie. Primo, la canne est encore une récolte profitable comparée aux autres cultures du Centre-Sud du Brésil, comme le soja et le maïs. Secundo, le Brésil a pris des mesures importantes pour développer l’infrastructure de la logistique et des transports dans le pays et pour diversifier sa base d’exportation géographique. Tertio, la diversification dans des filières telles que la production d’électricité par cogénération et la fabrication de bioplastiques aide le redressement de l’industrie en apportant des flux de revenus additionnels. Quarto, les fusions et les acquisitions impliquant des groupes géants nationaux et internationaux, y compris les grandes compagnies pétrolières, plus robustes et ayant un pouvoir financier largement supérieur, sont en train de moderniser et de transformer Organisation internationale du sucre 35 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil l’industrie, qui bénéficiera à terme d’une production beaucoup plus efficace et d’économies d’échelle considérables. Dans plusieurs régions, par exemple, un seul groupe sucrier contrôle aujourd’hui un ensemble de 3 à 4 sucreries voisines, ce qui facilite considérablement la gestion de la logistique de la canne et du sucre, du champ jusqu’au marché. L’OIS prévoit que les superficies sous canne et les rendements à l’hectare vont s’améliorer d’ici 2020. Les projections mettent la production nationale de canne à 846 mln de t en 2020, contre 630 mln de t en 2010, soit une croissance annuelle moyenne de 3 %. Seule une partie de cette croissance sera couverte par de nouveaux moulins établis sur des terres vierges, étant donné qu’il existe actuellement une capacité estimée de friches industrielles et d’anciennes installations qui pourrait être équivalente à 150 mln de t. Les perspectives indiquent le redressement de moyen à long termes de la croissance de l’offre et de la demande d’éthanol. La demande en éthanol combustible totale au Brésil devrait, selon les prévisions, atteindre 34,6 mld de litres en 2020 – partagés entre 16,8 mld de litres d’éthanol anhydre et 17,8 mld de litres d’éthanol hydraté. En tenant compte d’un volume additionnel de 4 mld de litres pour les filières bioplastiques/biochimie et de 5 mld de litres pour l’export, la production d’éthanol totale du Brésil devrait, selon les prévisions, atteindre 43,6 mld de litres en 2020, comparée à 25 mld de litres à l’heure actuelle. Après avoir couvert la demande en éthanol, il devrait « rester » 328 mln de t de canne pour la production de sucre, ce qui est équivalent à une production potentielle de sucre de 47,5 mln de t, valeur brute, environ 8 mln de t de plus que la production actuelle. Les projections indiquent que l’excédent de sucre exportable net s’élèvera à 32,9 mln de t d’ici 2020. Bien qu’il ne semble pas que le Brésil puisse gagner d’autres parts de marché, le pays continuera d’être un faiseur de prix sur le marché mondial et les développements de l’industrie sucrière du Brésil continueront d’influencer considérablement l’économie mondiale du sucre et de l’éthanol. Organisation internationale du sucre 36 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Annexe: Indicateurs de production des groupes étrangers, par moulin Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t 50% USJ En expl. Abengoa (Espagne) 15 Santo Antonio de Posse MS 5 6 Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération t de sucre 3,5 145 201 500 MWh 360 000 En expl. 3 90 230 000 MWh 285 000 Abengoa (Espagne) 16 En expl. 0,3 Angélica Adecoagro (USA/Arg)17 En expl. 4 MG Monte Alegre Adecoagro (USA/Arg) 18 En expl. 1,5 MS Ivinhema Adecoagro (USA/Arg) 19 Vierge (expl. en 2013) 6 (2017) Etat Nom du moulin Société 1 SP São João da Boa Vista Abengoa (Espagne) 14 2 SP Sao Luiz 3 SP 4 Total broyé, en mln de t 30 000 134 1 166 001 30 16 MW 14 Abengoa website: http://www.abengoabioenergy.com/corp/web/pt/acerca_de/oficinas_e_instalaciones/bioetanol/brasil/vista/index.html, http://www.valor.com.br/empresas/1011408/cargill-e-usj-querem-triplicar-moagem-de-suas-usinas-em-goias 15 Abengoa website: http://www.abengoa-bioenergy.com/corp/export/sites/abg_bioenergy/resources/pdf/acerca_de/es/Informe_Anual_2010_1.pdf http://www.abengoabioenergy.com/corp/web/pt/acerca_de/oficinas_e_instalaciones/bioetanol/brasil/vista/index.html 16 Abengoa website: http://www.abengoabioenergy.com/corp/web/pt/acerca_de/oficinas_e_instalaciones/bioetanol/brasil/vista/index.html 17 Reuters website: http://www.reuters.com/finance/stocks/companyProfile?symbol=AGRO.K 18 Source: http://www.brasilagro.com.br/index.php?noticias/detalhes/4/18686, Adecoagro website : http://www.adecoagro.com/index.php?seccion_generica_id=194, http://www.sermatec.com.br/por/noticias_show.php?cod=70 19 Source: http://www2.prnewswire.com.br/releases/pt/Adecoagro%20inicia%20constru%C3%A7%C3%A3o%20da%20Usina%20Ivinhema/12671 Organisation internationale du sucre 37 MECAS(12)05 81 000 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres ADM (USA) 20 100% En expl. 3 1,2 (10/11) 108 (2009) Tropical Bioenergia BP (R.-U.) 21 100% En expl. 2,5 100 250 000 MWh MG CNAA – Ituiutaba BP (R.-U.) 22 100% En expl. 2,5 100 340 000 MWh 10 GO CNAA - Itumbiara BP (R.-U.) 23 100% En expl. 2,5 100 340 000 MWh 11 MG CNAA – Campina Verde BP (R.-U.) 24 100% Vierge 5 12 MG Santa Juliana Bunge (USA) 25 80% Bunge, 20% Itochu En expl. 4 2,7 97 13 MG Usina Itapagipe Bunge (USA)26 100% Bunge En expl. 1,7 1,1 50 14 TO Pedro Afonso Bunge (USA) - Itochu (Japon) 27 80% Bunge 20% Itochu En expl. 2,5 1,4 109 Etat Nom du moulin Société 7 MG Limeira do Oeste 8 GO 9 Cogénération 38 175 000 340 000 MWh 102 900 MWh 202 000 63 000 180 000 MWh 20 Source: http://agricultura.ruralbr.com.br/noticia/2009/01/usina-limeira-do-oeste-encerra-safra-com-moagem-recorde-de-cana-2383578.html 21 Tropical Bioenergia website: http://www.tropicalbioenergia.com.br/chamada_noticia.php?id_noticia=312 22 Source: http://campinaverde.net/home/blog/2011/10/24/british-petroleum-confirma-investimentos-em-usina-de-alcool-em-campina-verde/ , http://www.desenvolvimento.mg.gov.br/pt/component/content/285?task=view 23 Source: http://destaque-mg.blogspot.com/2011/03/bp-faz-acordo-para-comprar-cnaa-de.html, http://campinaverde.net/home/blog/2011/10/24/british-petroleum-confirmainvestimentos-em-usina-de-alcool-em-campina-verde/ 24 Campina Verde website : http://campinaverde.net/home/blog/2011/10/24/british-petroleum-confirma-investimentos-em-usina-de-alcool-em-campina-verde/ 25 Bunge website : http://www.bunge.com.br/empresa/noticias.asp?id=241, http://www.bunge.com.br/empresa/noticias.asp?id=641 26 Source: http://www.fazenda.gov.br/resenhaeletronica/MostraMateria.asp?cod=486160, Cargill Website : http://www.cargill.com.br/pt/produtos-servicos/agricola/acucaretanol/index.jsp, Usina Ouroeste website: http://www.usinaouroeste.com.br/usitapagipe.html 27 Bunge website: http://www.bunge.com.br/empresa/noticias.asp?id=641 Organisation internationale du sucre t de sucre MECAS(12)05 0 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération t de sucre 100% Bunge En expl. 1,4 0,9 73 41 700MWh 0 100% Bunge En expl. 2,2 1,2 40 22 000MWh 106 000 29 100% Bunge En expl. 2,2 1,3 54 Bunge (USA) 30 100% Bunge En expl. 2,5 1,7 77 27 800MWh 102 000 Cardoso Bunge (USA) 31 Vierge 4 MG Usina Moema Bunge (USA) 100% Bunge En expl. 4,8 3,6 156 39 870MWh 234 000 21 GO Sao Francisco (Cargill & SJC Bioenergia) USAJ 33 50% Cargill 50% SJC En expl. 5 4,5 170 350 000 MWh 22 SP Cevasa Cargill 63% En expl. 3 2 75 65 000 MWh 200 000 23 GO Cachoeira Dourada (Cargill & SJC Bioe) USJ 50% Cargill 50% SJC Vierge (expl. en 2013) 2,5 170 200 000 MWh 420 000 Etat Nom du moulin Société 15 MS Monteverde Bunge (USA) 16 SP Usina Ouroeste Bunge (USA) 17 SP Usina Guariroba Bunge (USA) 18 MG Usina Frutal 19 SP 20 28 29 30 31 32 33 34 28 32 34 94 000 Source: http://exame.abril.com.br/negocios/empresas/noticias/bunge-adquire-5-usinas-grupo-moema-us-1-5-bi-522279 Usina Ouroeste website: http://www.usinaouroeste.com.br/usguariroba.html Usina Ouroeste website: http://www.usinaouroeste.com.br/usguariroba.html Source: http://www.brasilagro.com.br/index.php?noticias/visualizar_impressao/12/27007 Source: http://www.scalcool.com.br/portugues/lista_usina.asp?codigo=125&uf=mg, Moema website : http://www.usmoema.com.br/usitapagipe.html SJC Bioenergia website: http://www.sjcbioenergia.com.br/, Cevasa website: http://www.cevasa.com.br/produtos.php, Source: http://www.paginarural.com.br/noticia/98763/cargill-investira-r-190-milhoes-para-produzir-acucar-na-cevasa Organisation internationale du sucre 39 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques 24 Etat Nom du moulin Société SP Rio Vermelho Glencore 35 25 SP Cruz Alta Guarani 26 SP Cia Energética São José Guarani 36 27 SP Mandu Guarani 37 28 SP Andrade Guarani 38 29 SP Vertente Guarani/ CLEEL 30 SP Guarani Tanabi Guarani 39 Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t 100% En expl. 1,3 Tereos International 68,6% /Petrobras 31,4% En expl. 4,5 79 459 000 Tereos International 68,6% /Petrobras 31,4% En expl. 4,2 248 226 000 68,6 %Tereos International 31,4%Petrobras En expl. 3,5 175 12 MW 200 000 68,6 %Tereos International 31,4%Petrobras En expl. 3,3 274 135 000 MWh 236 000 68,6 %Tereos International 31,4%Petrobras En expl. 1,6 74 Tereos International 68,6% /Petrobras 31,4% En expl. 1,2 102 Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération 114 000 35 Source : http://www.e-usinas.com.br/Conteudo/Noticias/VisNoticias.aspx?ch_top=2272&Painel=1, Agranet: http://www.agranet.com/portal2/home.jsp?template=pubarticle&artid=1331288467234&pubid=ag044 36 Unica : http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 37 Source: http://www.leonardoconcon.com.br/economia/controlada-da-acucar-guarani-adquire-usina-mandu-por-r-345-milhoes/ 38 Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 39 Usina Vertente website: http://www.usinavertente.com.br/ Organisation internationale du sucre 40 t de sucre MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Capacité de broyage en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération 90 414 383 MWh 5,6 245 12 MW 372 000 5 4,5 160 90 MW 340 000 En expl. 2,9 2,6 146 En expl. 2,4 1,8 96 26,45 MW 130 000 70 000 MWh (export) 175 000 Etat Nom du moulin Société Actionnariat Mise en exploitation 31 SP Severinia Guarani Tereos International 68,6% /Petrobras 31,4% En expl. 32 SP Vale do Parana (Suzanopolis) Invs Manuelita, Pantaleón Sugar 40 50% Unialco 25%Manuelita 25%Pantaleon En expl. 33 SP Santelisa 41 LDC SEV 34 MS Rio Brilhante LDC SEV 42 En expl. 35 SP MB LDC SEV 43 36 SP Cresciumal LDC SEV 44 Total broyé, en mln de t 1,7 En expl. 37 MG Lagoa da Prata LDC SEV 45 En expl. 2,4 90 38 SP São Carlos LDC SEV 46 En expl. 2 94 En expl. 1,8 En expl. 1,5 39 RN Estivas LDC SEV 47 40 MS Maracaju LDC SEV 48 t de sucre 115 000 117 000 40Source: http://www.ifc.org/ifcext/agribusiness.nsf/Content/SelectedPR?OpenDocument&UNID=81B46EB0676F19998525729E0055A8B0 41 Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls, Source: http://www.leonardoconcon.com.br/economia/controlada-da-acucar-guarani-adquire-usina-mandu-porr-345-milhoes/ 42 Odebrecht website: http://www.odebrechtonline.com.br/materias/01401-01500/1488/, 43 Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 44 Source: http://www.revolucaomkt.com.br/noticias/ldc-amplia-usina-em-sp/, Unica : http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 45 Wkimapia: http://wikimapia.org/18060719/pt/LDC-SEV-Bioenergia-Usina-Lagoa-da-Prata 46 Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 47 Source: http://www.portogente.com.br/texto.php?cod=7191 48 Maracaju Government website: http://www.maracaju.ms.gov.br/secretaria-de-desenvolvimento/76-louis-dreyfus-promoveu-audiencia-publica-em-maracaju.html Organisation internationale du sucre 41 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t 49 En expl. 1 LDC SEV 50 Vale do Rosario LDC SEV 51 SP Jardest 45 MS 46 Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres En expl. 2,3 109 En expl. 5,9 245 LDC SEV En expl. 1,2 48 86 000 Passa Tempo LDC SEV 52 En expl. 3,6 2,6 125 160 600 SP Potirendaba Noble (Chine Hong Kong) 53 100% En expl. 3,8 196 300 000 MWh 198 000 47 SP Catanduva Noble BP 100% En expl. 4,6 219 300 000 MWh 216 000 48 SP Meridiano Noble (Chine Hong Kong) 55 100% En expl. 4 49 SP Noroeste Paulista Noble (Chine Hong Kong) 56 100% En expl. Etat Nom du moulin Société 41 PB Giasa LDC SEV 42 SP Continental 43 SP 44 Actionnariat 54 Cogénération 151 000 45 MW 42 375 000 400 000 1,8 115 49 000 49 Source : http://www.sindicape.com.br/inicio/index.php?option=com_content&task=view&id=391&Itemid=1 50 Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 51 LDC-SEV website: http://www.ldcsev.com/unidades.php?id=3, Source: : http://cdm.unfccc.int/filestorage/F/S/_/FS_510456720/PDD%20NM-0001.pdf?t=WDZ8bTE2bmdnfDABeHZC5vJlNRwaBU93kvN, Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls 52 Canal de Cana: http://www.canaldacana.com.br/novo/view/mercado_trabalho/?act=listar&pag=3¬icia_id=1954 53 Source: http://economia.estadao.com.br/noticias/neg%C3%B3cios,noble-paga-us-950-mi-por-2-usinas-do-grupo-cerradinho,48268,0.htm 54 Source: http://economia.estadao.com.br/noticias/neg%C3%B3cios,noble-paga-us-950-mi-por-2-usinas-do-grupo-cerradinho,48268,0.htm 55 Source: http://economia.estadao.com.br/noticias/neg%C3%B3cios,noble-paga-us-950-mi-por-2-usinas-do-grupo-cerradinho,48268,0.htm 56 Source: http://www.investe.sp.gov.br/noticias/lenoticia.php?id=1051&c=6&lang=1, Unica : http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls Organisation internationale du sucre t de sucre MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération t de sucre 50%Cosan 50%Shell En expl. 62 53 (10/11) 2 200 900 MW 4,3 mln 100% En expl. 6,5 347 138 MW 290 000 59 100% En expl. 4 170 157 MW 100 000 Shree Renuka 60 100% En expl. 2,2 Shree Renuka 61 100% En expl. 0,8 Etat Nom du moulin Société 50 SP Raízen (24 mills: Caarapo; Barra; Benalcool; Bom Retiro; Bonfim; Costa Pinto; Destivale; Diamante; Dois Corregos; Gasa; Ibate; Ipaussu; Junqueria; Mundial; Rafard; Santa Helena; Sao Francisco; Tamoio; Univalem; Araraquara; Maracai; Matriz; Paraguacu; Taruma) Raízen (Shell/Cosan)57 51 SP Equipav Shree Renuka 58 52 SP Revati Shree Renuka 53 PR Vale do Ivai II (Sao Pedro do Ivai) 54 PR Vale do Ivai I (Cambui) 57 58 59 60 61 Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Shell website: http://www.shell.com/home/content/investor/financial_information/quarterlyresults/2011/q2/ Unica: http://unica.com.br/downloads/estatisticas/ranking0809.xls Shree Renuka website: http://www.renukadobrasil.com.br/br/historia Udop: http://www.udop.com.br/index.php?item=noticias&cod=1077173 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?item=noticias&cod=1077173 Organisation internationale du sucre 43 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Etat Nom du moulin Société 55 MS Eldorado 62 56 MS Costa Rica Sojitz Co (Japon) –ETH 57 GO Morro Vermelho Sojitz Co (Japon) – ETH 58 GO Agua Emendada Sojitz Co (Japon)-ETH 59 GO Rio Claro Sojitz Co (Japon) – ETH 66 60 MS Santa Luzia Sojitz Co (Japon) – ETH 67 61 SP Conquista do Pontal Sojitz Co(Japon) – ETH Sojitz Co(Japon) – ETH 63 64 65 68 Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération t de sucre 67%ETH 33%Sojitz En expl. 5 2,5 (10/11) 360 130 MW 132,000 67%ETH 33%Sojitz En expl. 3,8 67%ETH 33%Sojitz En expl. 3,8 360 35 MW 67%ETH 33%Sojitz En expl. 3,8 360 380 000 MWh 67%ETH 33%Sojitz En expl. 3 190 130 MW 67%ETH 33%Sojitz En expl. 3 180 380 000 MWh 67%ETH 33%Sojitz En expl. 2,7 140 300 000 MWh 62 ETH: http://www.eth.com/index.cfm/10/pt/quem_somos, Source: http://economia.terra.com.br/noticias/noticia.aspx?idNoticia=200803141919_RTR_1205522393nN14422113 63 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?cod=1067964&item=noticias 64 Source: http://www.nuca.ie.ufrj.br/blogs/gesel-ufrj/index.php?/archives/13476-ETH-Bioenergia-inaugura-UTE-Morro-Vermelho.html 65 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?cod=1080060&item=noticias 66 ETH: http://www.eth.com/index.cfm/2/pt/noticias/artigo_id=374/Unidade_Rio_Claro_entra_em_operacao 67 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?item=noticias&cod=1060260 68 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?cod=1074081&item=noticias, http://www.udop.com.br/index.php?cod=1067964&item=noticias, http://www.udop.com.br/index.php?cod=1061515&item=noticias Organisation internationale du sucre 44 MECAS(12)05 Comité d’évaluation du marché de la consommation et des statistiques Etat Nom du moulin Société 62 MT Alto Taquari Sojitz Co (Japon)-ETH 63 SP Alcídia Sojitz Co(Japon) – ETH 71 64 SP Euclides da Cunha Sojitz Co (Japon) 65 SP Presidente Epitácio Sojitz Co (Japon) 72 66 SP Dest. Paranapanema UMOE (Norvège) 73 69 70 Perspectives des productions de sucre et d’éthanol au Brésil Actionnariat Mise en exploitation Capacité de broyage en mln de t 67%ETH 33%Sojitz En expl. 2,1 67%ETH 33%Sojitz En expl. 1,6 67%ETH 33%Sojitz Vierge (projetée mais sans date) 2,7 67%ETH 33%Sojitz Vierge (projetée mais sans date) 2,7 En expl. 2,7 Total broyé, en mln de t Produc d’éthanol en mln de litres Cogénération 190 69 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?cod=1077588&item=noticias 70 Sojitz: http://www.sojitz.com/en/news/2010/20100219.html 71 Odebrecht: http://www.odebrechtonline.com.br/materias/01401-01500/1488/ 72 Source: http://economia.terra.com.br/noticias/noticia.aspx?idNoticia=200803141919_RTR_1205522393nN14422113 ; http://www.odebrechtonline.com.br/materias/0140101500/1488/ 73 Udop: http://www.udop.com.br/index.php?cod=1081566&item=noticias Organisation internationale du sucre 45 MECAS(12)05 t de sucre International Sugar Organization PRIX DES PUBLICATIONS POUR 2012 Séminaires : 2011: Competitive Edge in Sugar – the Road to 2020 (en ligne) £350 Consommation industrielle et directe de sucre – une étude internationale Perspectives pour le sucre et l’éthanol Amérique centrale/des Caraïbes (MECAS(10)18)* £205 2010 : Crunch time goodbye - Sugar and Bioenergy fllying high Par CD/en ligne £110 La demande mondiale de sucre : perspectives jusqu’en 2020 (MECAS(10)17)* £205 2009 : Crunch time for Sugar and Ethanol Par CD/en ligne Perspectives pour le sucre et l’éthanol d’Amérique centrale/des Caraïbes (MECAS(10)07)* £110 Ateliers : 2011: Sugar Industry Potential in Africa (en ligne) £275 2010 : 2009 : The African Sugar Economy: Stock Taking & Potential Development Par CD/en ligne £70 Selected issues Impacting on the Sugar/Ethanol Economy Par CD/en ligne £70 Evénements spéciaux : 2009 : Conférence internationale OIS/Egypte “World Perspectives for Sugar Crop as Food and Energy” Par CD/en ligne £170 2008 : Recherche sur les dérivés de la canne à sucre par l’Institut cubain de la recherche ICIDCA (espagnol) Par CD-ROM £175 Etudes de l’OIS : Etude internationale sur les rendements sucriers et les prix des récoltes de sucre ((MECAS(11)19)* £250 £205 Commerce mondial du sucre brut et blanc – tendances récenteset perspectives (MECAS(10)06)* £205 Betterave et canne GM : perspectives dans un nouvel environnement de marché (MECAS(10)05)* £205 Le commerce physique international du sucre – étude (MECAS(09)19)* £205 Les prix intérieurs du sucre (MECAS(09)18)* £205 Potentiel du marché des bioproduits de la canne et de la betterave à sucre (MECAS(09)17)* £205 Ethanol de canne à sucre et sécurité alimentaire (MECAS(09)07)* £185 Perspectives d’avenir pour la compétitivité du sucre et de l’éthanol du Brésil (MECAS(09)06)* £185 Cogénération – opportunités pour les industries sucrières mondiales (MECAS(09)05)* £185 Publications périodiques : Coûts des intrants dans la culture de la canne et de la betterave à sucre (MECAS(11)18)* £250 Bulletin trimestriel : Perspectives du marché £325 Analyse à moyen terme de l’évolution du marché du sucre, de l'éthanol et des édulcorants Perspectives du sucre etde l’éthanol combustible en Thaïlande (MECAS(11)17)* £250 Bulletin mensuel de statistiques* Vue actualisée de la situation du sucre dans le monde Amérique du Sud (Brésil exclu): perspectives pour le sucre et l’éthanol ((MECAS(11)07)* £250 Rapport mensuel du marché* £210 Rapport sur le marché du sucre et de l’éthanol du mois précédent Politiques gouvernementales appliquées au sucre dans un nouvel environnement de marché : étude ((MECAS(11)06)* £250 Annuaire 2010 du sucre* Marchés créneaux pour le sucre ((MECAS(11)05)* £225 £205 Ouvrage de 400 pages sous couverture cartonnée regroupant 150 tableaux de pays : tous les détails de la production, de la consommation, du négoce et des stocks £250 Annuaire de l’éthanol* Prix et facteurs déterminants de l’éthanol :une étude mondiale (MECAS(10)19)* £205 £180 Toutes les statistiques de l’éthanol combustible Bilan sucrier mondial* £230 Prévisions actuelles et données historiques (séries de 7 ans) production, consommation, importations et exportation EGALEMENT DISPONIBLE EN VERSION INFORMATIQUE Tél : 020 7513 1144 International Sugar Organization 1 Canada Square, Canary Wharf, Londres E14 5AA Fax : 020 7513 1146 Courriel : [email protected] web : www.isosugar.org