Hara Kiri, journal bête et méchant

Transcription

Hara Kiri, journal bête et méchant
Hara Kiri, journal
bête et méchant
Hommage à Hara-Kiri, l’ancêtre de Charlie
Hebdo
La triste horreur du monde à rattrapé mercredi 7 janvier les auteurs du journal
satirique charlie hebdo, électrons libres de la presse française , il ont fait rire
certains et on choqués d’autres. Lumière sur l’ancêtre de charlie hebdo, le journal bête et méchant Hara-Kiri.
Georges Bernier plus connu sous le nom de Professeur Choron, créateur et directeur du magazine Hara-Kiri
A
u milieu des années 1950,
François Cavanna et Georges
Bernier plus connu sous le
nom de professeur Choron se rencontrent dans la rédaction du journal
Zéro où travaille également Fred. A
cette époque, Cavanna souhaite se
lancer dans la création d’un nouveau
magazine plus corrosif inspiré de
la revue satirique américaine Mad.
Avec Fred et d’autres dessinateurs,
il parviennent à convaincre Georges
Bernier de se rallier à eux.
En mai 1960, Bernier fait réunir
l’ensemble de ses colporteurs au
4 rue Choron, un local dans le 9e
arrondissement de Paris où Bernier
possède un bail, et leur propose de
travailler pour lui seul. Le magazine
mensuel Hara Kiri est donc créer en
septembre, la première de couverture
est un dessin de Fred sur fond rouge
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représentant un samouraï éventré
et surlégendé « honni soit qui mal
y panse ». Il est initialement tiré à
10000 exemplaires vendus par des
colporteurs dans les rues. Il sera interdit deux fois, en 1961 puis en 1963.
Le journal continu ses publications
humoristique provocatrices et en mai
68 on voit de nombreux tags «Hara-Kiri « dans les rues, Cavanna dira
d’ailleursque mai 68 n’aurait peu
être pas été sans ce journal qui venait
justement se moquer de la france
traditionnel et conservatrices.
le déjà célèbre petit bonhomme de
Wolinski s’esclaffer en citant divers
sujets, dont les « pendus de Bagdad ».
D
ans son no 94, daté du lundi 16 novembre 1970, la couverture de
l’hebdomadaire titre : « Bal tragique à Colombey – 1 mort » suite au
décès du général de Gaulle dans sa propriété de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, le 9 novembre 1970.
Le choix de ce titre faisait référence à un fait divers qui avait défrayé la chronique le 1er novembre précédent : l’incendie d’un dancing, le « Cinq-Sept », à
Saint-Laurent-du-Pont (Isère) où 146 personnes avaient trouvé la mort.
Durant la semaine suivante, ce drame avait été rebattu par une presse plus
préoccupée de spectacle que d’information, et qui employait unanimement le
terme de « bal tragique», pour évoquer le sinistre. Le deuil populaire fut bref
cependant, à l’échelon national, alors que la page choc du magazine souligna de manière spectaculaire le deuil interminable dans lequel le pays était
plongé suite à la mort du général, entretenu par toutes les figures d’autorité
de l’époque, par les médias et autres organisations bien pensantes. Le titre
parodique de Hara-Kiri soulignait la démesure, et pour bien des Français
constituait une bouffée d’air frais.
«mai 68 n’aurait peu
être pas été sans ce
journal»
Le lendemain de la publication le journal est interdit par le ministre de l’intérieur Ramond Marcellin.
Le relève est immédiate et une semaine plus tard est créer le magazine Charlie
Hebdo.
En février 1969, Hara-Kiri crée, sans
supprimer le mensuel, un hebdomadaire qu’il nomme alors Hara-Kiri
Hebdo. Ce premier numéro montre
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Couverture du magazine datant de 1978 avec Coluche.Spécial anti tabac titré «arretez de fumer, sucer vous la
langue».
L
e mensuel continue à paraître jusqu’en 1986. On y retrouve tous les collaborateurs de l’hebdomadaire (y compris Delfeil de Ton qui avait quitté l’hebdomadaire en 1975). Avant gardiste, Hara-Kiri ouvre ses pages
régulièrement à des auteurs ou dessinateurs non conformistes, à l’humour
absurde, noir ou outrancier, souvent rejetés par les autres publications ou tout
simplement impubliables à l’époque. Les détournements salaces de publicités ou de tableaux de maître feront la gloire du journal, lequel multipliait des
images et photos à caractère pornographique mais sous couvert de dérision, à
l’instar de L’Écho des savanes.
Le journal se voulait un espace de liberté et proposa diverses innovations dans
la presse française, comme le premier cadeau gadget et les premiers détournements photos.
Le titre était la propriété du professeur Choron. Il vend en fin de compte le
titre Hara-Kiri à des acheteurs extérieurs qui conduiront rapidement le magazine à la faillite. Le Professeur Choron continue de son côté le magazine La
Mouise, qui contient principalement des dessins de Vuillemin et est vendu par
des colporteurs volontaires, comme l’était Hara-Kiri à ses débuts.
Le journal Hara-Kiri reparaît en mars 2000, sous la direction d’André Bercoff
qui avait racheté le titre en 1998, contre l’avis de François Cavanna mais avec
le soutien de Choron. Cependant le journal sera arrêté au bout de 4 numéros
sans donner d’explication.
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