Biodynamie - Domaine Ostertag

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Biodynamie - Domaine Ostertag
BIODYNAMIE :
bienfait ou
supercherie ?
Par André Ostertag
Vigneron en Alsace
MAI 2002
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BIODYNAMIE : bienfait ou supercherie ?
Préambule
1. BASES ET FONDEMENTS DE L’AGRICULTURE BIODYNAMIQUE
2. PRATIQUE DE LA BIODYNAMIE AU DOMAINE OSTERTAG
MOTIVATIONS ET ETAT D’ESPRIT
LES ACTES CLEFS EN VITICULTURE
La bouse de Corne (500)
La silice de Corne (501)
La dynamisation
Le compost
Autres préparats :
* compost de bouse Maria Thun (MT)
* 500 Urticae
Maladies et ravageurs
* maladies cryptogamiques (mildiou- oïdium)
* ravageurs (vers de la grappe)
* les tisanes
Entretien du sol
Travaux en vert
MISE EN ŒUVRE ET ORGANISATION QUOTIDIENNE
Ressources humaines et besoins matériels
Calendrier annuel des principaux travaux
3. BILAN DES PREMIERES ANNEES
CHANGEMENTS OBSERVES
Sur nous-même
Sur le sol
Sur la vigne
Sur le rendement et le degré
RISQUES ET LIMITES
Les maladies
Le cuivre
Abus et insuffisances
Seuils de rupture
BILAN
4. CONCLUSION
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PREAMBULE
Cette présentation de la Biodynamie s’est faite à la suite d’un dialogue engagé avec mon
ami Dominique Lafon, vigneron à Meursault. Dominique Lafon avait débuté la biodynamie
en 1995, au Domaine Ostertag nous l’avons démarrée en 1997.
Il nous a paru intéressant d’échanger nos expériences et nos points de vue sur un sujet,
certes dans l’air du temps, mais souvent difficile à cerner et surtout à exprimer de façon
claire, objective et loin de toute idéologie ou arrière pensée marketing.
Nous nous sommes vite aperçus que chacun de nous s’était forgé son expérience de la
biodynamie à la lumière de son propre terroir, terroir au sens du climat, du sol et du
cépage mais aussi au sens de son héritage culturel, de sa sensibilité personnelle voire des
rêves et visions portés par chacun d’entre nous.
Il peut en résulter que certaines pratiques viticoles se fassent un peu différemment chez
l’un ou chez l’autre mais sur le fond , l’essentiel donc, Dominique Lafon et moi-même
partageons la même conviction que la biodynamie permet une approche plus fine, plus
vaste et en fin de compte plus humaine de ce formidable métier de vigneron.
La présentation qui suit n’est qu’une façon d’interpréter la biodynamie, c’est le fruit des
cinq premières années (seulement !) de pratique au Domaine Ostertag.
*Note: Le domaine a entrepris récemment la certification en biodynamie avec Demeter, qui sera
acquise à partir du millésime 2011.
Loin d'être un argument marketing, c'est pour nous une étape importante qui marque un
aboutissement et une confiance acquise et totale envers cette méthode de production.
Bien qu'il soit dommage de résumer la biodynamie à un label, tant elle peut avoir de
visages, d'interprétations différentes, c'est néanmoins un gage de sécurité pour les
consommateurs attentifs au respect de la nature et de leur propre corps.
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1.Bases et fondements de l’agriculture biodynamique
Cette méthode est fondée sur 8 conférences données par Rudolf Steiner en 1924
devant un public d’agriculteurs dont le contenu a été consigné dans un ouvrage
intitulé « Agriculture. Fondements spirituels de la méthode Biodynamique », qui est
en quelque sorte la bible de l’agriculture biodynamique.
Rudolf Steiner est avant tout connu comme le père de l’anthroposophie, vaste
pensée allant de l’éducation à la santé en passant par les arts.
C’est vers la fin de sa vie, préoccupé par la dégénérescence de la qualité des
aliments, qu’il impute à l’usage d’engrais chimique, que Rudolf Steiner posa les
bases d’une agriculture saine et durable et donna des conseils concrets sur la
manière de vivifier le sol, faire pousser harmonieusement les plantes et produire
des aliments de qualité.
Il insiste alors particulièrement sur les points suivants :
• influence du système solaire tout entier sur la croissance des plantes
• importance du compostage de déchets animaux et végétaux pour la
fertilisation du sol
• usage de préparations à base de plantes, dans le compost, pour stimuler la
formation d’humus favorable à la croissance végétale.
• usage de la préparation Bouse de Corne à même la terre
• pulvérisation de la préparation Sicile de Corne sur les feuilles
La méthode biodynamique propose une vision globale de l’agriculture qui intègre
l’ensemble de l’environnement, macrocosme (terre, ciel) et microcosme (faune,
flore) avec comme point central l’être humain responsable du Domaine.
La méthode biodynamique, quoique englobée dans l’agriculture biologique, suit un
cahier des charges spécifiques contrôlé par l’association DEMETER, qui comme
pour l’agriculture bio classique, proscrit évidemment tout recours chimique mais
recommande en plus l’usage des diverses préparations (500, 501, etc.…) et tient
compte des rythmes de la nature et du cosmos.
Ce dernier point a été particulièrement développé par Maria Thun qui publie
chaque année un Calendrier des Semis qui sert de guide aux différents travaux
agricoles.
Ce calendrier est basé sur la théorie des 4 éléments développés par la Grèce
Antique et reliée aux organes des plantes, Terre à la Racine, Eau à la Feuille, Air à la
Fleur, Feu aux Fruits et Graines.
Il découpe l’année en dates favorables aux différents organes de la plante en
fonction de la position de la lune face aux douze constellations zodiacales. Ce
calendrier fait aussi apparaître les périodes favorables en fonction d’opposition ou
de nœuds planétaires.
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2. Pratique de la biodynamie au Domaine Ostertag
MOTIVATIONS ET ETAT D’ESPRIT
Au Domaine Ostertag nous sommes presque arrivés naturellement à la biodynamie,
étapes après étapes.
A l’âge de 20 ans j’avais déjà côtoyé les idées de Steiner à l’occasion d’un voyage
au Goethenaum à Dornach (Suisse) siège de l’anthroposophie, mais très
honnêtement tout cela m’avait à l’époque semblé obscur et exalté et mes
premières tentatives de lecture du cours aux agriculteurs s’était avéré un échec
total. Je n’y comprenais rien et pire je n’arrivais vraiment pas à rentrer dedans.
De 1980 à 1990 le Domaine Ostertag a progressivement arrêté les engrais et les
désherbants. Nous avons d’abord maintenu un enherbement naturel puis nous nous
sommes remis à labourer. C’est ainsi que peu à peu nous avons fini par être en bio
sans vraiment nous en rendre compte.
Je connaissais bien les vignes de Dominique Lafon car nous avions l’habitude de
nous voir régulièrement. Dominique avait débuté la biodynamie en 1995 convaincu
par les vignes de sa voisine Anne Claude Leflaive et je dois avouer que le résultat
était spectaculaire. Je me rappelle tout particulièrement une vieille vigne de Volnay
Santenots proche de la mort tellement elle était affaiblie par le virus du court-noué,
la biodynamie l’avait littéralement ressuscitée, c’était vraiment impressionnant.
A partir de là, j’ai été convaincu qu’il se passait quelque chose et nous avons alors
commencé des essais sur 1.5 ha en 1997. Et dès 1998 nous avons converti
l’ensemble du Domaine en biodynamie.
LES ACTES CLEFS EN VITICULTURE
La biodynamie est une pratique complexe. On peut pourtant considérer que 2
préparations, la Bouse de Corne (500) et la Silice de Corne (501), en constituent le
socle fondamental.
La bouse de Corne ou 500
Préparée à partir de Bouse de vache enterrée dans une corne de vache pendant
l’hiver, la préparation Bouse de Corne est une pulvérisation repartie sur le sol.
Elle favorise l’activité microbienne, la formation d’humus, la croissance des racines
et leur développement en profondeur.
En viticulture elle permet d’installer la vigne dans son terroir en faisant plonger les
racines.
Période d’application : printemps (mars à mai), l’après midi, de préférence en jour
fruit et à la lune descendante.
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La Silice de Corne ou 501
Préparée à partir d’une corne de vache remplie d’une pâte de silice, enterrée du
début de l’été à la fin de l’automne, la silice de corne se pulvérise sur les feuilles.
Cette préparation renforce la photosynthèse, rééquilibre la vigueur des plantes et
améliore le goût et les arômes des fruits.
L’application se fait au printemps avant la floraison (jusqu’à 3 applications possibles)
en jour fruit uniquement, du lever du soleil à 8 H GMT du matin, et à l’automne
après vendange sur feuille verte le matin, sur feuille colorée l’après-midi.
La dynamisation
La biodynamie repose sur la mémoire de l’eau capable de transmettre des
informations ou des impulsions aux systèmes vivants en utilisant les principes de
haute dilution connus en homéopathie et appliqués en biodynamie à des préparats
dynamisés, c’est à dire chaotisés. Ce point a fait l’objet de travaux scientifiques
notamment par Jacques Benveniste (sur la haute dilution) en France et le Dr
Lorenszen (Micro-cluster Water) aux Etats-Unis.
Pour dynamiser on utilise un dynamiseur qui est une sorte de cuveau équipé d’un
système de pals rotatifs tournant alternativement à droite et à gauche afin de créer
un vortex dans le liquide dynamisé qui sera chaotisé à chaque changement de sens.
Compost
Le compost est un autre élément fondamental en biodynamie car l’attention portée
à l’humus est la clef de la pérennité des sols. Le compost biodynamique est le
résultat de la fermentation d’un mélange de déchets végétaux et de fumiers
animaux auxquels on aura rajouté les 6 préparations spécifiques (valériane, pissenlit,
écorce de chêne, ortie, achillée mille-feuille, camomille).
Le compostage se démarre idéalement au printemps et le compost est réparti dans
la vigne en novembre.
Autres préparats
*compost de Bouse Maria Thun
soutient et renforce les processus de décomposition, aide à la formation du
complexe argilo-humique. S’applique en automne et en hiver.
* 500 Urticae
sur vignes faibles, problèmes de pousse, carences, blocages végétatifs, pour aider à
l’allongement des merithalles. Orties fraîches, eau portée à ébullition puis
macération de 24 heures suivie d'une dynamisation.
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Maladies et ravageurs
*les maladies cryptogamiques
La stratégie de lutte repose sur des cadences de traitement rapprochées avec un
dosage en matière active faible et l’utilisation de tisanes préventives.
La lutte contre le mildiou se fait grâce au cuivre sous forme d’hydroxyde de cuivre
ou de bouillie bordelaise. Le soufre est utilisé contre l’oïdium sous forme de soufre
fleur en poudrage ou mouillable en pulvérisation.
*les ravageurs
En Alsace le seul véritable souci est le vers de la grappe (cochylis, eudémis, eulia).
La lutte se fait grâce au B.T. (Bacillius Thuringiensis) qui est une bactérie parasite du
vers de la grappe. Cette bactérie produit une protéine qui a la faculté de dérégler
le système digestif des vers de la grappe. Cette protéine est pulvérisée sur la zone
des grappes en période d’éclosion des œufs.
La biodynamie préconise aussi une lutte contre les parasites animaux par
l’incinération du parasite concerné un jour favorable au calendrier cosmique, puis
une dilution des cendres obtenues sur la base de 1/10 suivie d’une dynamisation de
3 minutes, le tout répété 7 fois afin d’obtenir au final une dilution appelée D8. La
pulvérisation de D8 se fera de préférence un jour favorable au calendrier cosmique.
*les tisanes
la biodynamie utilise de nombreuses tisanes, en viticulture voici les plus fréquentes
- tisane d’ortie :
régulateur et stimulateur de croissance
effet préventif du mildiou
- décoction de prêle :
effet préventif du mildiou surtout à proximité de la pleine
lune ou périgée de la lune très propice aux maladies
cryptogamiques
Entretien du sol
Le sol est travaillé sur 2/3 de la parcelle c’est à dire 1 rang sur 2 ainsi que le
cavaillon central. On y pratique un labour à l’automne ainsi qu’un léger buttage, au
printemps griffages et décavaillonnages puis on entretient jusqu’à fin juillet. Le rang
enherbé est fauché régulièrement du printemps à l’été.
Travaux en vert
La main humaine a beaucoup d’importance dans les travaux en vert. Epamprage,
ébourgeonnage, finition et entretien du palissage se font à la main. Le palissage est
aidé par un relevage mécanique et maintien par ficelle des pampres, toujours
accompagné d’un ou plusieurs passages à la main. L’écimage et le rognage se font
le plus tard possible et parfois pas du tout car nous privilégions toujours des
vigueurs végétatives peu fortes.
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MISE EN ŒUVRE ET ORGANISATION QUOTIDIENNE
Ressources humaines et besoins matériels
La biodynamie nécessite une autre façon de travailler où l’on privilégie l’implication
personnelle de toutes les personnes travaillant au Domaine. Il faut beaucoup
d’attention car tout repose sur l’observation et la capacité de chacun à sentir la
vigne, à devancer les problèmes.
Il faut également une organisation rigoureuse du planning de travail pour tenter
dans la mesure du possible de s’accorder au calendrier planétaire.
Le matériel nécessaire se limite à un dynamiseur, à un pulvérisateur à dos pour les
500 et les MT, à un pulvérisateur mécanique pour les 501 et à des outils de travail
du sol (charrues, griffes, etc.….). Par contre la biodynamie nécessite un gros
investissement humain c’est à dire davantage de personnel avec plus de formation.
Calendrier annuel des principaux travaux
Hiver
:
taille (à partir de janvier)
eau d’enduit (nettoyage des bois, lutte contre l’eutypiose)
compost de bouse MT
Printemps :
travail du sol
bouse de corne
silice de corne
traitements contre mildiou, oïdium et vers de la grappe
travaux en vert (ébourgeonnage, palissage)
Eté
:
traitements anticryptogamiques et antiparasitaires
travaux en vert (entretien palissage, effeuillage, rognage)
entretien du sol
Automne
:
vendange
silice de corne
labour
apport de compost
3. BILAN DES PREMIERES ANNEES
CHANGEMENTS OBSERVES
Sur nous-mêmes
La biodynamie a d’abord su faire évoluer notre propre regard sur la vigne, elle l’a
affiné. Elle nous a ouvert les yeux sur des détails, des subtilités qu’avant nous
n’avions jamais remarqués. Aujourd’hui nous sommes à la fois plus attentifs et plus
en éveil. La biodynamie nous a d’abord changé nous-mêmes.
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Sur le sol
La structure des sols s’est améliorée ainsi que la diversité florale qui s’est élargie ce
qui prouve l’effet positif sur le biotope. Nous avons aussi pris conscience de
l’impact des machines sur la vie des sols, par le tassement elles provoquent son
étouffement et les racines des plantes ont beaucoup de mal à se développer. Ceci
nous a tout naturellement amené à repenser l’ensemble de nos passages de
tracteur.
Sur la vigne
La vigne nous paraît plus en harmonie avec une verticalité renforcée, une pousse
élancée tendue vers la lumière, une meilleure organisation du feuillage qui permet
une amélioration de la photosynthèse et plus d’aération. Le cycle végétatif semble
s’améliorer et s’optimiser. Le début de pousse est souvent plus lent que les vignes
conventionnelles mais le retard se compense vite car l’aoûtement démarre plus tôt
d’environ 8 jours et souvent nous n’avons même pas besoin d’écimer.
Sur le rendement et le degré
Dominique Lafon a vu une augmentation de la vitalité de ses vieilles vignes qui s’est
traduit par une amélioration du rendement et de la qualité.
Au Domaine Ostertag, nous avons constaté une augmentation des sucres naturels
(de + 0.5 à 1°) sur l’ensemble du vignoble sans modifier nos dates de vendanges et
sans perte de rendement.
RISQUES ET LIMITES
Les maladies
La gestion des maladies cryptogamiques et des parasites nous semble présenter
des limites dans notre vignoble, par le morcellement des parcelles et le risque de
contamination des parcelles voisines traitées différemment par leur propriétaire et
souvent infectées par les maladies. Ainsi l’apparition de nouvelle souche d’oïdium
plus résistante suite à l’usage intempestif d’IBS de voisins irréfléchis nous a posé
des soucis de lutte dans quelques vignes et nous interpelle sur l’évolution de
l’oïdium.
Le cuivre
L’excès de cuivre pour le traitement du mildiou peut s’avérer toxique pour la vie du
sol. La recommandation d’un maximum de 4 kg de cuivre métal/an nous paraît
réalisable à condition de la calculer sur une moyenne quinquennale.
Sur les 4 dernières années au Domaine Ostertag, la moyenne a été de 3.95 kg/ha,
ce qui nous place bien en dessous de la réglementation Bio de l’Union Européenne
qui fixera à partir de 2006, la limite à 6 kg/ha/an (aujourd’hui la dose limite est
encore de 8 kg/ha).
*Note: Aujourd'hui la moyenne sur le domaine est toujours en baisse année après année. Il est
important de calculer cette moyenne sur une base quinquennale vu les écarts significatifs
qu'il peut y avoir entre chaque millésime, dus aux conditions climatiques variables.
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Abus et insuffisances
Une biodynamie insuffisamment raisonnée peut avoir des conséquences néfastes
sur la plante. La 501 peut bloquer une vigne. L’abus de tisane d’ortie ou de 500
peut provoquer des excès de vigueur et sa cohorte de maladies.
La biodynamie doit se raisonner parcelle par parcelle. Ce n’est pas une recette,
c’est une prise de risque et une responsabilité permanente, il faut être capable de
réagir très vite.
Seuils de rupture
La biodynamie est exigeante en attention et en main d’œuvre, en cela il s’agit d’une
viticulture de luxe car elle exige de gros moyens humains avec un seuil de rupture
économique à évaluer précisément par chacun
Elle peut aussi en cas de forte pression, engendrer un stress élevé qu’il faut savoir
gérer : c’est le seuil de rupture humaine qu’il ne faut pas négliger car il est vital
pour la bonne ambiance et l’harmonie dans le travail.
BILAN
La biodynamie renforce le terroir par l’accroissement de l’exploration racinaire
profond et l’amélioration de l’assimilation énergétique de la vigne.
L’approche globale de la biodynamie accroît la vitalité du biotope et stimule les
systèmes immunitaires de la vigne et de ce fait la restitue dans un plus grand
contexte d’indépendance. Au contraire de la dépendance chimique qui met la
vigne sous perfusion et la coupe de son terroir. La biodynamie permet en quelque
sorte une optimisation du potentiel de chaque vigne sans contrôle artificiel de la
charge mais bien au contraire au profit d’un rendement naturel.
Enfin la biodynamie privilégie une approche « artistique » basée sur l’homme au
détriment d’une approche industrielle basée sur la seule notion de rentabilité
économique. Elle développe l’intuition et la sensibilité, qualités indispensables au
grand vin. Elle raccorde la pensée à l’acte, l’esprit au geste et permet à l’ensemble
des personnes travaillant à la vigne de devenir des acteurs primordiaux, conscients
et fiers de leur travail.
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4. CONCLUSION
La biodynamie est le contraire d’un acte commercial et marketing, car c’est d’abord
une nouvelle approche du vivant, une façon sans doute plus juste de l’aborder car
plus respectueuse de la vie. C’est une démarche de vigneron conscient de son
environnement, désireux d’aller au bout de son terroir tout en le perenissant.
Il serait intéressant dans les années à venir d’explorer davantage la qualité digestive
des vins issus de la biodynamie, car n’oublions pas que la qualité alimentaire fut
l’une des premières motivations de Steiner. Tout comme il reste encore à prouver
que la supposée qualité « bio dynamique » existe bel et bien sur le plan gustatif.
Toujours est-il que la biodynamie a ouvert une brèche certaine dans les systèmes
habituels de pensée et obligera à reconsidérer de nombreuses pratiques viticoles
dans les années à venir.
Bibliographie :
« Agriculture. Fondements spirituels de la méthode Bio-dynamique »
Rudolf Steiner. Editions Anthroposophiques Romandes
Guide Pratique pour la Bio-dynamie
Pierre Masson
Calendrier des Semis
Maria et Mathias K. Thun – Édité en France par le Mouvement de Culture Biodynamique
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