MODELISATION DU RISQUE
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MODELISATION DU RISQUE
MODELISATION DU RISQUE TRAITEMENT DE L’INCERTAIN Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 I-CRITERES DE DECISION DANS L’INCERTAIN Exemple d’illustration des différents critères. Trois types de contrats d’assurances et pour chacun d’eux trois éventualités. Les montants expriment les gains et les pertes rassemblés dans une matrice de paiements. E1 E2 E3 A1 12 -6 24 A2 36 12 48 A3 -3 60 30 Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 a) Critère de Laplace-Bayes Aucune information sur les probabilités. Selon ce critère, on assigne la même probabilité aux différents évenements. Les résultas sont donc : E(A1) = 1/3 (12) + 1/3 (-6) + 1/3 (24) = 10 E(A2) = 32 et E(A3) = 29 Le choix sera porté sur A2 avec un profit espéré de 32. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 b) Critère du Maximin Il correspond à la stratégie de la prudence. Dans notre exemple, les moins bons résultats sont -6, 12 et -3 et le meilleur de ces trois résultats est 12. Le choix sera donc A2. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 c) Critère du Maximax C’est l’opposé du Maximin et traduit une préférence pour le risque. On établit les trois éventualités les plus favorable et on sélectionne celle qui a la plus forte valeur. Dans notre exemple, on a 24, 48 et 60. Selon ce critère c’est A3 qui est choisit. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 d) Critère d’Hurwicz Sorte de compromis entre les deux précédents critères. Ici le décideur doit assigner une probabilité aux maxima et aux minima de chaque contrat. Selon l’attitude qu’il a vis-à-vis du risque, la pondération sera différente. Supposons q’il affecte 1/3 au résultat le plus faible et 2/3 au résultat le plus favorable. On obtient les évaluations suivantes : A1 : 1/3 (-6) + 2/3 (24) = 14 A2 : 36 et A3 : 39 c’est le contrat A3 qui sera choisi. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 e) Critère du Minimax-Regret Il exprime en quelque sorte l’insatisfaction d’un décideur qui regrette le choix effectué. Supposons que notre agent ait choisi A1 et obtenu 12 dans le cas de l’éventualité E1. S’il avait sélectionné A2, le gain correspondant à E1 aurait été de 36 ; le choix de A1 a donc entraîné un manque à gagner de 36 – 12 = 24 Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 Matrice des regrets En procédant de la même manière pour tous les résultats, on peut construire la matrice des regrets. Le but de cette méthode est de protéger le décideur contre des coûts d’opportunité excessifs. Dans ce cas le décideur adopte le contrat A3. E1 E2 E3 A1 24 66 24 A2 0 48 0 A3 39 0 18 Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 II- CRITERES DE DECISION SOUS RISQUE a)Le critère de l’espérance mathématique et le paradoxe de Saint-Pétersbourg -L’espérance mathématique. Appelée également valeur probable permet de comparer des situations aléatoires qu’on appelle loteries. Si X peut prendre des valeurs x1, x2, x3 avec les probabilités p1, p2 et p3 E(X) = x1p1 + x2p2 +x3p3. De façon générale E(X) = ∑xi pi Ce critère a une portée limitée, n’intéresse que les agents qui sont indifférents aux risque. Critère pertinent dans certaines conditions ou la loi des grands nombres s’applique ; le cas du marché de l’assurance. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 - Le paradoxe de Saint-pétersbourg. Le jeu consiste à jeter une pièce de monnaie jusqu’à ce que face apparaisse. Si face apparaît au nième lancer, le gain est de 2ⁿ € moins la mise initiale. Quelle que soit la mise initiale, l’espérance mathématique de ce jeu est égale à : (1/2)2 + (1/2)² 2² + (1/2)³ 2³ + …+(1/2)ⁿ 2ⁿ = ∞ Devant ce jeux, on devrait sauter sur l’occasion et participer quelque soit le montant de la mise. Et pourtant! On ne trouverait personne capable de miser plus de 4 €. C’est que la mise ne correspond pas au gain espéré mais, à l’espérance d’une fonction de gains qui traduit l’attitude devant le risque. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 b) Utilité espérée, équivalent certain et prime de risque -Critère d’utilité espérée. Les travaux de von Neumann et Morgenstern (VNM) ont porté sur la construction d’une fonction d’utilité. Soit une loterie x = (c1,p1 ; c2,p2 ; c3,p3) avec p1 + p2 + p3 = 1. Le théorème de VNM permet d’écrire : V(x) = p1U(c1) + p2U(c2) + p3U(c3) la fonction V est appelée Index de Bernoulli et la fonction U la fonction de VNM. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 - Equivalent certain et prime de risque Par définition un individu averse au risque préfère toujours l’espérance des gains d’une loterie x = (c1,p1 ; c2,p2), c’est-à-dire un montant certain, à la loterie ellemême. Ce qui peut s’écrire V(E(x)) > V(x) ou encore U(p1c1 + p2c2) > p1U(c1) + p2U(c2) ; ce qui peut être représenté par le graphique suivant illustrant la fonction d’utilité d’un tel agent : Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 Utilité de l’euro G 20 18 E C 14 10 F Prime de risque A Euro 10 16 20 30 40 Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 Le degré d’aversion au risque d’un individu peut être également décrit en terme de courbes d’indifférence établissant une relation entre le revenu espéré et la variabilité du revenu. Revenu espéré U1 (individu fortement averse au risque) b1 a1 U2 (individu faiblement averse au risque) b2 a2 Écart-type du revenu Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 III- MECANISMES INCITATIFS ET MARCHE DE L’ASSURANCE Asymétrie d’information (AI) : caractéristique du marché de l’assurance. Deux problèmes liés à l’AI qui sont : * La sélection adverse ou l’anti-sélection. Phénomène selon lequel les mauvais risques peuvent se faire passer pour de bons risques parce que l’assureur ne peut pas observer toutes les caractéristiques qui affectent leur probabilité de sinistre. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 * Risque moral ou aléa moral définit comme un risque supplémentaire que crée lui-même un assuré en diminuant sa prévention du risque fondamental parce que, justement, il est assuré. Le risque moral introduit une inefficacité dans le mécanisme d’assurance. Conjugués, ces deux phénomènes conduisent inévitablement à des allocations inefficaces. L’AI crée un problème de principal-agent. Une relation d’agence apparaît lorsque les agents poursuivent leurs propres buts que ceux du principal. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005 Les conditions sous lesquelles, en présence d’aléa moral et de sélection adverse, existent des mécanismes incitatifs et collectivement efficaces doivent toutefois être appréciées au regard de deux hypothèses centrales : - la transférabilité des utilités - les valeurs privées qui sont connaissances communes. Adda Benslimane CNA Alger 11/2005