Le symbole de la foi dit « économique ».
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Le symbole de la foi dit « économique ».
Le symbole de la foi dit « économique ». « L’économie » Dans le Credo l'Église exprime sa foi en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Cette foi en Dieu est en lien avec son action dans l’histoire des hommes. Dieu a un « projet » pour nous : « Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein bienveillant qu'Il avait formé en lui (son Fils Bien-aimé) par avance, pour le réaliser quand les temps seraient accomplis : ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ ... » (Ep. 1,9-10). Ce projet divin est désigné par les Pères grecs sous le nom d' « Économie » qui signifie administration ou de disposition. Cette notion est voisine de celle d'alliance, dont le sens étymologique est également celui de « disposition »1. Cette « Économie » divine va de la Création au Jugement dernier, en passant par l'Incarnation du Fils, la Rédemption et l'envoi de l'Esprit pour sanctifier les hommes. C'est par l' « Économie » que nous pouvons comprendre qui est Dieu en lui-même. On peut dire alors que le Credo est « économique » en ce sens que nous confessons ; par les différents articles ; que nous croyons en Dieu - Père, Fils et Esprit – qui nous a donné le salut. Dans cette « économie trinitaire » l'aspect christologique est particulièrement important. De fait l'article le plus développé de cette confession de foi trinitaire est le 2ième qui porte sur le Fils. Vraisemblablement les premiers chrétiens, après la Pentecôte, ont été baptisés « au nom de Jésus-Christ » ou « au nom du Seigneur Jésus » (Ac 2,38 ; 8,16 ; 10,48 ; 22,16) et leur confession de foi baptismale a été certainement christologique. En effet, dès les origines, on a reconnu comme fondamentales pour la foi chrétienne les données historiques relatives à Jésus, qui manifestent la réalité de l'incarnation : « conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie, crucifié sous Ponce Pilate ». Mais le mystère du Christ est indissolublement lié au monothéisme de l'Ancien Testament. Le Dieu de l'alliance qui avait parlé autrefois par les prophètes nous a parlé maintenant dans son Fils (He. 1,1-2). Et c'est ce Fils, devenu homme, mort et ressuscité, qui nous révèle l'Esprit ; à l'œuvre depuis le commencement du monde ; en l'envoyant d'auprès du Père au jour de la Pentecôte. C’est pourquoi « L'objet du Symbole ne concerne pas seulement des choses et des événements, fut-ce l'événement du salut, mais Quelqu'un : le Dieu vivant comme Dieu pour nous et avec nous, tel qu'il s'est clairement manifesté dans l'homme Jésus2. » Ainsi se manifeste la spécificité singulière de la foi chrétienne. « Le mystère de Dieu, inaccessible à toute intelligence créée, s'est révélé, s’est manifesté, pour nous et pour notre salut par la venue dans la condition humaine du Fils, tout entier tourné vers le Père, de qui il envoie l'Esprit vivificateur et sanctificateur, conduisant à son accomplissement et son achèvement ultime la création tout entière3 ». Le Symbole de foi, synthèse de la Révélation chrétienne Les chrétiens sont baptisés « au nom » (singulier) du Père et du Fils et du Saint-Esprit, car il n'y a pas trois dieux mais Un seul Dieu en trois Personnes. Ce mystère de la Trinité révélé par Jésus dans l’Evangile, est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne. Il est la source de tous les autres mystères de la foi. 1 F. Bousquet, « Comprendre et prier le Credo », p.9 ; `Fêtes et Saisons' p. 491 (janvier 1995), Paris, Cerf. 2 E. SCHILLEBECKX Révélation et Théologie, p. 184, C.E.P. Bruxelles, 1965. 3 DALMAIS, La Règle de la foi et les Symboles de la foi, dans connaissance des Pères de l’Eglise, p. 34 (1989/2), p. 7 Si les hommes religieux ont invoqué Dieu comme `Père' - des dieux, des hommes, du peuple - c'est au sens strict que Jésus nous le révèle que Dieu est éternellement Père d'un Fils unique qui n'est Fils qu'en relation à son Père qu'il connaît intimement parce qu'il partage son être, sa divinité : « Nul ne connaît le Fils si ce n'est le Père, comme nul ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11,27). Après Pâques, les Apôtres ont confessé Jésus comme le Fils unique de Dieu le Père. En 325, au 1er Concile œcuménique de Nicée, face à l'hérésie d'Arius, l'Église a précisé que le Fils est « consubstantiel » au Père, c'est-à-dire un seul Dieu avec lui. Avant Pâques, Jésus annonce l'envoi d'un « autre Paraclet » (Défenseur), l'Esprit Saint, le révélant comme une 3e Personne divine, à côté du Père et du Fils. Après Pâques et sa glorification, Jésus envoie l'Esprit sur ses disciples, Esprit qui révèle en plénitude le mystère de la Trinité. En 381, au 2e Concile, à Constantinople, l'Église confesse : « Nous croyons en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père. » L'Église reconnaît par là que le Père est source et origine de la divinité. En ajoutant « ... et du Fils » dans sa proclamation liturgique, l'Église latine veut donner droit à la vérité que l'origine éternelle de l'Esprit Saint, si elle est bien du Père n'est pas cependant sans lien avec celle du Fils. Le symbole de la foi : Révélation sur l'homme Non seulement le Credo nous révèle le mystère de Dieu Trinité, mais il nous ouvre au mystère de l’homme : qui est créé libre par Dieu le Père, qui le soutient de sa Providence et l'appelle à être créateur avec lui. qui est sauvé du péché par Dieu le Fils devenu homme, l'appelant - par son Incarnation même – à prendre au sérieux sa vie corporelle et spirituelle afin de devenir à son tour fils de Dieu. qui est sanctifié par l'Esprit Saint de Dieu qui lui fait vivre trois réalités majeures : la communion ou solidarité entre les disciples du Christ - le pardon des péchés - l'espérance en un au-delà de résurrection de la chair et de vie éternelle avec le Père, le Fils et l'Esprit. Le symbole de la foi : Révélation sur l'histoire Le Credo nous révèle également que l'histoire humaine a un sens. Elle se présente comme une « Histoire du Salut » qui a : - un commencement : la création, se perpétuant avec la Providence divine ; - un passé : les prophètes et, au centre de l'histoire, « sous Ponce Pilate », Jésus-Christ né, mort, ressuscité ; - un aujourd'hui : l'Église ; - un demain : le Jugement dernier et la vie éternelle avec Dieu Trinité.