Il faudra trouver une solution à l`épineuse question du fart
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Il faudra trouver une solution à l`épineuse question du fart
15 Sports La Gruyère / Mardi 5 avril 2016 / www.lagruyere.ch Il faudra trouver une solution à l’épineuse question du fart Un énième problème de fartage est venu contrarier l’ultime course de la saison de Nicole Donzallaz, néanmoins 15e en Suède. Pour continuer de «régater avec les meilleures», la professionnelle gruérienne devrait étoffer son staff pour les aspects techniques. KARINE ALLEMANN SKI DE FOND. S’il y a une blague à éviter en ce moment auprès de Nicole Donzallaz, c’est le fameux «Salut, ça fart?», de l’idiot légendaire Brice de Nice. Car, cet hiver, l’épineuse question du fart a entraîné la fondeuse de Vaulruz dans bien des galères. La dernière course de sa saison, disputée ce week-end en Suède, n’a pas échappé à la règle. Pourtant, sa 15e place finale constitue plutôt un bon résultat, compte tenu de la participation «de toutes les meilleures mondiales». A l’heure d’échanger ses skis pour ses chaussures de course à pied, la sémillante professionnelle gruérienne dresse le bilan. Nicole Donzallaz: vous étiez annoncée en Russie ce week-end, vous voilà en Suède… Ma participation à la course en Russie était beaucoup trop chère, et trop compliquée! Déjà, le billet d’avion se montait à 1500 francs par personne. De plus, j’avais reçu une invitation et je pensais qu’elle faisait office de visa. Or, j’aurais encore dû faire toutes les démarches pour obtenir le visa au dernier moment, ainsi qu’une attestation de l’assurance. Bref, j’ai décidé de changer pour la Suède, à Äre, où se disputait une étape de la Visma Classic, sorte de Coupe du monde des classiques. Comment s’est passée la course? C’était du costaud, avec 63 km et 1200 m de dénivelé. Nous étions censés arriver en pleine ville, mais il n’y avait pas assez de neige. Alors ils ont modifié le parcours et ils nous ont fait tournicoter, avec quand même une belle bosse au milieu. J’ai terminé 15e, ce qui est plutôt un bon rang. D’autant plus que j’avais eu la crève la semaine dernière. Mais, une fois de plus, le fartage s’est avéré compliqué, avec quatre sortes de neiges sur le tracé: de la neige dure, poudreuse, glacée, amenée... Difficile de faire juste au moment de préparer les skis. Au final, je ne glissais pas, mais j’aurais pu grimper les murs. Je rattrapais tout le monde à la montée, puis je me faisais reprendre dans les descentes. Mais, par rapport à la Marcialonga, j’ai moins perdu de temps sur les meilleures (3 h 28’05, soit +26 minutes sur la lauréate polonaise Justyna Kowalczyk). Ça a été ma dernière galère pour finir la saison! Pourquoi tous ces soucis avec le fartage? Disons que je vais avoir besoin d’un farteur professionnel l’année prochaine, je n’aurai plus le choix. Car ça ne vaut pas la peine de m’entraîner autant pour tout perdre à cause d’un problème de matériel. Sur les «Ça ne vaut pas la peine de m’entraîner autant pour tout perdre à cause d’un problème de matériel. Sur les courses, je suis la seule qui sort les skis de ma voiture et les pose sur mon chevalet.» NICOLE DONZALLAZ Parmi les bons souvenirs 2015-2016, Nicole Donzallaz retiendra sa belle quatrième place à Sparenmoos (photo), théâtre des championnats de Suisse 30 km. courses, je suis la seule qui sort les skis de ma voiture et les pose sur mon chevalet. Les autres concurrentes ont des camions de fartage avec des spécialistes qui vont repérer le parcours. Et j’ai vu la différence les trois fois dans la saison où Hansueli Forrer, d’Avenches, est venu s’occuper de mes skis. Hélas, il est engagé par l’équipe canadienne de snowcross, je ne pourrai pas compter sur lui l’hiver prochain. Mais je devrais pouvoir trouver quelqu’un, j’ai un contact en Italie. Cette personne m’a déjà permis de bénéficier de skis de Coupe du monde alors que j’avais reçu des skis de magasin en début de saison. Actuellement, vous vous déplacez uniquement avec votre entraîneur en course? Jusqu’à aujourd’hui, oui. Pierre (Bourquenoud, son ami) prend des jours de congé pour m’accompagner. Mais, même s’il est super pour la glisse, il n’est pas spécialiste, et moi non plus. Donc je dois trouver une solution, car ces problèmes techniques m’ont bouffé beaucoup trop d’énergie cet hiver. Ils m’ont usée physiquement et moralement. Actuellement, mon budget pour une saison est de 50 000 francs. Ce qui me permet de vivoter à côté du ski. Je vais devoir l’augmenter de 20000 francs pour avoir les moyens d’engager un farteur professionnel. Etes-vous néanmoins satisfaite de votre saison? J’ai été très contente de ma forme, oui. Quand j’avais de bons skis, j’ai vraiment pu rivaliser avec les meilleures. Il y a encore deux ans, j’étais très loin des cadres de l’équipe nationale. Cette année, aux championnats de Suisse 30 km, je me suis battue avec des filles qui marquent des points en Coupe du monde. Donc je vois ma progression, ça fait plaisir. Quels ont été vos meilleurs résultats? Ma 6e place à la Dolomitenlauf, ma 8e à l’American Birkebeiner, à seulement 2’50 de la meilleure, malgré une chute, et mon 6e rang à Campra. Et puis, je suis très heureuse de ma 4e place aux 30 km des championnats de Suisse. Ça avait été une très belle course. Cela me montre que, physiquement, j’étais bien puisque j’ai obtenu de bons résultats en skating. Reste à trouver une solution pour ce problème du fart, qui heureusement est plus facile à résoudre que si c’était une question de méforme. Vous avez dit rêver des jeux Olympiques 2018. Est-ce que Pyeongchang est toujours dans votre ligne de mire? Bon, pour cela, il faudrait que Swiss Ski m’ouvre ses portes. Et ce n’est pas gagné. Après les championnats de Suisse, j’ai écrit à l’entraîneur national pour savoir s’il pouvait m’accueillir à quelques camps d’entraînement, que je financerais moi-même. Je n’ai pas encore reçu de réponse, à voir s’il m’accepte. Ce serait déjà un bon début. Qu’allez-vous faire jusqu’à la reprise l’hiver prochain? Je vais commencer par une pause durant avril et mai. Puis on va reprendre la préparation. Je vais notamment participer à des épreuves de course à pied. Je profiterai de la pause pour aller remercier tous mes sponsors, car j’ai la chance d’avoir du monde qui me soutient. L’hiver prochain, mon principal objectif sera les championnats de Suisse, où j’essaierai de faire mieux que 4e. Je ne suis pas fan du chocolat! ■ En bref VTT Une reprise au Tessin pour L’Homme et Dénervaud La saison des courses nationales VTT a repris ses droits dimanche avec l’ouverture de la série Swiss Bike Cup. A Rivera, au Tessin, les deux vététistes gruériens Léo L’Homme et Rémy Dénervaud ont pris le départ de la course élites, remportée par le champion olympique grison Nino Schurter en 1 h 34’39. Sur la boucle de 4,3 km (108 m de dénivelé), le Vuadensois Léo L’Homme s’est classé 41e, à un tour. Rémy Dénervaud, des Sciernesd’Albeuve, a lui été relégué à deux tours (44e final). De son côté, le Fribourgeois Florian Chenaux a pris le 26e rang, en 1 h 45’31. Pour le compte de la deuxième étape de la Swiss Bike Cup, les meilleurs vététistes du pays se retrouveront le 17 avril prochain sur les sentiers de Buchs (SG). Alina Pochon décroche le titre U20 sur 10 km COURSE À PIED Pierre-Yves Cardinaux termine 5e à Heitenried ARCH - C. HAYMOZ Alina Pochon a réalisé une performance de choix, dimanche à Saint-Maurice (VS). L’athlète du Pâquier s’est offert le titre de championne de Suisse du 10 km sur route, dans sa catégorie U20. Grâce à un excellent chrono de 39’01, l’espoir licencié au CS Neirivue a réalisé la 18e marque nationale, la 3e romande. Elle a également abaissé son record personnel de 50 secondes. QD La 36e édition de la course d’Heitenried s’est déroulée samedi dans les alentours de la commune singinoise. Longue de 10,2 km, l’épreuve a été remportée par le Bernois Simon Zahnd, en 34’59. Le Veveysan Pierre-Yves Cardinaux s’est lui emparé de la 5e place au scratch. Le coureur de 30 ans a concédé 1’26 au lauréat du jour.