Délocalisation : pourquoi - CFE-CGC

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Délocalisation : pourquoi - CFE-CGC
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Délocalisation : pourquoi ?
De plus en plus d’entreprises françaises délocalisent leurs sites de production, mettant en péril
des pans entiers de notre industrie. Certaines vont même jusqu’à proposer à leurs salariés de
se « délocaliser » eux aussi et ce pour un salaire indécent ! Quelles sont les raisons de tels
comportements ?
L
es entreprises installées en France
subissent une forte pression
concurrentielle de la part de celles
implantées dans les pays émergents,
dont le développement a été très rapide.
Elles peuvent être amenées à délocaliser tout ou partie de leur activité pour
réduire les coûts de production. Lorsqu’un bien ne peut plus être amélioré
par des innovations, il est facilement
copiable et les pays à faibles salaires
ont un avantage comparatif contre
lequel on peut difficilement lutter, les
coûts du travail plus faibles compensant largement les différences de productivité quand elles existent. En effet,
les transferts de technologie et de
savoir-faire opérés par les firmes étrangères permettent à la main-d’œuvre de
se qualifier très rapidement.
Cependant, une des raisons majeures de
la délocalisation résulte de la volonté de
s’implanter le plus près possible de la
demande, sur les marchés en croissance.
« C’est la délocalisation de conquête. »
Il serait bien sûr préférable de fournir ce
marché à partir de nos exportations. Du
moins les produits fabriqués à l’étranger
ne sont pas susceptibles de revenir nous
concurrencer sur notre propre marché.
La cotisation sur la consommation freinerait les délocalisations.
L’entreprise peut également s’installer
là où existe un pôle d’excellence technologique. Dans ce cas, la localisation
se fait le plus souvent dans un autre
pays développé. La création des pôles
de compétitivité constitue un enjeu
en termes de développement d’une économie en réseau. Ils doivent permettre
d’accroître le poids de la France sur le
marché international.
Une délocalisation peut malheureusement générer d’autres délocalisations.
Certaines grandes entreprises demandent à leurs sous-traitants de les suivre,
voire même l’exigent sous peine de perdre leurs marchés.
Enfin, l’entreprise qui, en délocalisant,
obtient des coûts moindres, pousse ses
concurrents à faire la même chose dans
la mesure où ils craignent de ne plus
être compétitifs. Il y a dans ce cas un
effet de contagion qui affecte toute la
branche.
Les secteurs les plus concernés sont
les entreprises du textile et de la chaussure, les industries métallurgiques, les
équipementiers des constructeurs automobiles, le secteur des composants
électroniques, de l’équipement du
foyer, des équipements mécaniques, de
la chimie. Ils font partie des secteurs
les plus destructeurs d’emplois en
France entre 2001 et 2003.
Pour la CFE-CGC, la création
d’une cotisation sur la consommation est une solution pour lutter
contre les délocalisations. Elle permettrait aux entreprises françaises
qui produisent des biens en France
d’améliorer leur compétitivité
en baissant leur prix de revient à
l’exportation grâce à la baisse des
charges sociales patronales.
Par ailleurs, alors que le coût du
travail en France peut jouer un
rôle négatif sur les décisions des
entreprises en matière de localisation de leurs implantations, la
consommation constitue, l’assiette
non délocalisable par excellence.
Les entreprises françaises seraient
ainsi moins tentées de délocaliser
■
leurs activités à l’étranger.
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EM 125 - juin 2005

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