nîmes feria - Midi Libre

N ÎM ES FERIA
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Vendredi 19 septembre 2008
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El Juli, un empereur
쑼 L’incroyable découverte
Au cartel, l’accompagnaient Marc Serrano et
Rafael Cañada. Ce matin du 16 septembre
1995, El Juli traversait pour la première fois la piste des arènes de Nîmes, pour aller combattre un
lot de La Laguna. Il n’avait pas encore 13 ans et,
en piste, c’était déjà "le patron".
Omniprésent et impérial. Photo Michel PRADEL
Photo Robert RICAULX
➜ Il était haut comme trois
pommes. Une matinée de
septembre, n’ayant pas
encore 13 ans, il avait
illuminé les arènes,
laissant les aficionados
abasourdis par la maestria
de cet enfant dont le
sourire laissait encore
apparaître un appareil
dentaire. Depuis ce jour de
1995, Nîmes et El Juli
vivent des jours d’osmose,
de respect et
d’enthousiasme. Sous la
bulle, un an et demi plus
tard (ci-dessus), ou à ciel
ouvert les temporadas
suivantes, El Juli a
composé des faenas
souveraines. Pour régner
comme un empereur
romain. Un empereur qui
célèbre cette année ses
dix ans d’alternative.
쑿 Un après-midi pour l’histoire
Les aficionados qui y assistaient en gardent un souvenir impérissable. C’était le 24 mai 2001, dans le
cadre de la feria de l’Ascension, organisée la semaine précédant la Pentecôte, un mano a mano
entre deux enfants "baptisés" à Nîmes, Jesulin de Ubrique et El Juli. A la mi-corrida, le ciel devint
d’encre et les premières gouttes tombèrent, suivies d’une averse d’une violence inouïe, transformant
la piste en marécage. Qui voulut poursuivre, pieds dans l’eau et boue jusqu’aux genoux ? El Juli bien
sûr, sous les clameurs d’un public transporté dans un autre monde. Photo Canal +
씰 Dernières Vendanges
Sous le soleil de l’été finissant,
lors de la dernière feria des
Vendanges 2007, El Juli, qui
venait d’accomplir une
nouvelle temporada jalonnée
de journées majuscules,
revenait à Nîmes, neuf saisons
après y avoir reçu son
"doctorat". Avec la muleta, à
nouveau, le Madrilène imposa
la puissance de son toreo,
étalant sa capacité à dominer
tous les sujets.
Photo William TRUFFY
R. M.
씱 La cérémonie
Le 18 septembre 1998,
attendue par toute la
planète taurine, la
corrida d’alternative.
Pour cette date, José
Maria Manzanares avait
été choisi pour parrain,
et José Ortega Cano
était le témoin.
L’après-midi restera
dans les mémoires pour
l’extraordinaire quite
par lopecinas, offert par
le nouveau maestro.
Photo Michel PRADEL
Aspirant Matéo Julian :
A quel âge aurait-il pu être
matador ? Sans hésiter, Robert Pilès, qui au moment
des premiers pas d’El Juli à
Nîmes, en 1995, dirigeait les
arènes répond : « A 12 ans. »
Ayant découvert le prodige,
deux ans auparavant, à l’occasion d’une tienta organisée à l’école taurine de Ma-
drid, il a tout de suite été
ébloui par le savoir du garçon : « Il savait tout, c’est le
plus doué que j’aie jamais
vu. »
Pour sa présentation sans
picadors, dans le cadre de la
feria des Vendanges 1995,
El Juli, loin d’avoir l’âge réglementaire, était arrivé avec
"de vrais faux papiers" délivrés par l’autorité espagnole.
« Pour l’avoir invité à se produire à ce moment-là à Nîmes, nous sommes passés
deux fois au tribunal et on a
payé une amende de
VISION D’ITALIE EN AUTOMNE
« Les mots sont peu »
Italie
Malte
Grèce
Élève du Centre de
tauromachie de Nîmes, et participant au tournoi Graines de toreros, Matéo Julian, également acteur dans le court métrage de Philippe Donadille,
Mort dans l’après-midi, est
l’un des grands fans d’El Juli.
Dans le catalogue de l’exposition de la galerie des Arènes,
consacrée aux dix ans d’alternative du maestro, le jeune aspirant torero a même écrit
une lettre admirative à celui
qu’il découvrit un jour d’août
à Béziers, pour sa première
corrida.
Dans l’un des paragraphes
de ce courrier, Matéo Julian
essaye de traduire tout ce que
dégage le toreo d’El Juli : « Il
m’est difficile d’exprimer ce
que je ressens… », « les mots
sont peu face à ce que je vis
sur cet instant, un moment
unique que je ne suis pas
près d’oublier… » Visionnant
régulièrement des documents
vidéos, le novillero sans picadors reste ébahi par la technique et l’extraordinaire force
de "son" maestro devant les
toros de tous types. Chaque
Robert Pilès :
« Le plus doué »
Accompagnatrice
+ 1 nuit à Venise
tir de
Prix à par
735 €
Matéo Julian, fan d’El Juli.
soir de corrida, sur les sites internet, il attend le résultat des
triomphes, avec ceux de Juan
Bautista, son autre torero de
prédilection. Et quand on lui
demande s’il aurait aimé vivre
à une autre époque pour être
autant fasciné par un matador en activité, la réponse fuse : « Au temps de Nimeño ».
Pas mal comme références,
non ? ●
R. M.
u
à bord d a
ren
Costa S5e nuits
6 jours/
+ 1 nuit
à Venise
rises aux repas
Boissons comp
20 000 francs de l’époque.
Comme argument, j’avais
pourtant avancé qu’il y
avait des antécédents dans
sa famille, puisque son père
était torero et que j’ai défilé
au paseo avec lui, et dans
l’Histoire de la tauromachie
aussi. »
Et Robert Pilès se souvient
aussi que le jour de sa présentation, le jeune novillero
était arrivé avec une joue
gonflée à cause d’un coup reçu en tienta. « Ne le dis à
personne, dis que tu as une
rage de dents ! » ●
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