Prédication – Leçons tirées du syndrome de Lazare

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Prédication – Leçons tirées du syndrome de Lazare
Prédication – Leçons tirées du syndrome de Lazare
Leçons tirées du syndrome de Lazare
Willie et Elaine Oliver
Texte : Jean 11.1-44
Introduction
Il faisait froid et humide en cette fin d’après-midi, lorsque notre train arriva à Venise. Après avoir
passé presque deux semaines en Italie pour diverses rencontres organisées par la Division
Intereuropéenne, nous nous apprêtions à prendre un avion pour rentrer à la maison. Nous venions de
passer cinq semaines épuisantes sur la route.
Fatigués et lassés d’être constamment en déplacement, nous n’avions qu’une idée en tête : passer
une bonne nuit de sommeil. Mais nous nous trouvions à Venise, l’une des destinations touristiques les
plus prisées en raison de l’architecture de la ville, de ses restaurants, de ses boutiques, de ses canaux, de
ses gondoles et de ses vendeurs de glace.
Certes, nous avions déjà fait un séjour à Venise. Cependant, nous ne voulions pas manquer
l’occasion de profiter une fois encore de cette belle ville. En effet, Venise est le type de ville que l’on peut
visiter plusieurs fois sans se lasser. Nous prîmes donc le bus n° 5 en face de notre hôtel situé près de
l’aéroport Marco Polo. Nous voulions nous rendre au Piazzale Roma qui se trouve après le pont de la
Liberté. De là, nous avions prévu de prendre un bateau-taxi pour nous rendre à la place Saint Marc.
Finalement, nous décidâmes de nous y rendre à pied, ce qui fut une erreur comme nous le
comprîmes rapidement. Il faisait sombre, la pluie se mit à tomber à verse et le vent se mit à souffler avec
force. C’était un trajet facile à faire en pleine journée en suivant les panneaux indicateurs. Mais en pleine
nuit, l’éclairage public était à peine suffisant. De plus, nous étions fatigués et nous nous trompâmes donc
de chemin.
Nous étions perdus ! Les rues bondées peu de temps auparavant étaient maintenant désertes. Le
Grand Canal était sur notre droite, et nous n’étions jamais allés aussi loin jusqu’alors. Il faisait nuit, le
vent soufflait, il pleuvait et les ombres nous jouaient des tours. Nous n’étions donc pas rassurés. Ce qui
devait être une agréable soirée de détente et de plaisir devint un cauchemar. Nous nous demandions si
nous allions finir par nous en sortir. Nous priâmes pour que Dieu nous guide et nous accorde sa paix.
Après plusieurs minutes qui nous semblèrent être une éternité, nous trouvâmes un arrêt de bateau-taxi et
nous arrivâmes enfin dans un lieu sûr que nous connaissions.
Notre vie est faite de circonstances imprévisibles. Avant que nous puissions pleinement prendre
conscience de notre situation, les événements que nous avons prévus prennent un tour inattendu. Dans les
difficultés, Dieu nous invite à le découvrir davantage, à lui faire confiance et à porter secours à nos frères
et sœurs qui sont confrontés à l’incertitude, à l’instabilité et aux complexités du troisième millénaire.
Je vous invite à prier.
I – L’annonce de la maladie de Lazare
Dans Jean 11.1-16, nous lisons : « Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et
de Marthe, sa sœur. — C’est Marie qui répandit du parfum sur le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec
ses cheveux, et c’est son frère, Lazare, qui était malade. — Les sœurs envoyèrent quelqu'un lui dire :
Seigneur, ton ami est malade. Quand il entendit cela, Jésus dit : Cette maladie ne mène pas à la mort ; elle
est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. Or Jésus aimait Marthe, sa sœur et
Lazare. Quand donc il eut entendu dire que celui-ci était malade, il demeura encore deux jours au lieu où
il était, puis il dit aux disciples : Retournons en Judée. Les disciples lui disent : Rabbi, tout récemment les
Juifs cherchaient à te lapider, et tu y retournes ! Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures dans le jour ?
Si quelqu’un marche de jour, il ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais si
quelqu’un marche de nuit, il trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. Après avoir dit cela, il
ajoute : Lazare, notre ami, s’est endormi, mais je vais le réveiller de son sommeil. Les disciples lui
dirent : Seigneur, s’il s'est endormi, il est sauvé ! Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il
parlait d'un simple sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement : Lazare est mort. Et, pour vous, je me
réjouis de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. Thomas, celui qu'on appelle le
Jumeau, dit alors aux autres disciples : Allons-y, nous aussi, pour que nous mourions avec lui ! »
Les responsables religieux de Jérusalem méprisaient Jésus. Ils n’avaient rien à offrir au peuple
fatigué de l’oppression romaine et des principes religieux exigeants et peu gratifiants, excepté des rituels
dénués de sens. Ainsi, l’arrivée de Jésus dans ce contexte allait transformer les descendants d’Abraham
qui attendaient le Messie.
Jésus fut baptisé par son cousin Jean-Baptiste dans le Jourdain. À cette occasion, la voix de Dieu
se fit entendre et il identifia Jésus comme le Messie promis, tandis qu’une colombe descendait sur lui.
Puis Jésus choisit douze disciples et accomplit son premier miracle en changeant de l’eau en vin lors d’un
mariage à Cana, dans la région de Galilée.
Après le miracle de Cana qui fortifia la foi des disciples, Jésus passa quelques jours à Capernaüm
avec sa mère, ses frères et ses disciples ; puis il se rendit à Jérusalem où il purifia le temple en chassant
ceux qui avaient oublié que c’était un lieu consacré à l’adoration de Dieu, et non un lieu destiné à faire du
profit aux dépens d’autrui. Les responsables religieux se sentirent alors accusés de manquer d’honnêteté
spirituelle. Ils devinrent les ennemis jurés de Jésus et commencèrent à comploter pour lui ôter la vie.
Jésus accomplit ensuite de nombreux miracles, et les gens comprirent que ce n’était pas un
prophète ordinaire. Un homme fut guéri à la piscine de Bethesda un jour de sabbat, cinq mille personnes
furent nourries, des malades recouvrèrent la santé, une femme prise en flagrant délit d’adultère fut
pardonnée et un aveugle fut guéri puis rejeté du temple par les responsables. Ainsi, le fils de Marie et
Joseph prodigua de nombreux signes au peuple.
Tout ce que fit Jésus pour libérer les gens de l’emprise de Satan les conforta dans l’idée qu’il était
le Messie et suscita la colère des responsables religieux discrédités. Ceux-ci ne pouvaient plus exercer
leur pouvoir. De plus, ils perdirent tout prestige aux yeux du peuple. Ainsi, ils décidèrent de trouver un
moyen de mettre Jésus à mort. Voici quel était le contexte où évoluait Jésus quand il fut mis au courant de
la maladie de Lazare.
Lazare, Marthe et Marie étaient des amis proches de Jésus. Tous trois étaient de fidèles disciples
du Galiléen. Ils étaient une famille pour Jésus. Dans un contexte lourd de suspicion et d’hostilité malsaine
à son égard de la part des Pharisiens et des Saducéens – les responsables religieux de l’époque – le foyer
de Lazare, Marthe et Marie était un oasis apaisant où il pouvait se reposer et oublier temporairement la
tension liée à l’exercice de son ministère.
La résurrection de Lazare est uniquement relatée dans l’évangile de Jean. Les trois autres
évangiles (Matthieu, Marc et Luc) se contentent de raconter ce que le Christ fit en Galilée, la région où il
passa l’essentiel de son temps. Ce miracle y occupe une place plus importante que tous les autres miracles
du Christ, car il mit en évidence quelle était la nature de sa mission et annonçait la résurrection de Jésus
lui-même, événement qui vint couronner son ministère terrestrei.
La manière dont Jésus réagit à l’annonce de la maladie de Lazare fut une source de confusion pour
ses disciples. Marthe et Marie avaient envoyé un messager annoncer cette triste nouvelle à Jésus. Ils
n’auraient pas eu cette réaction si la situation n’avait pas été si sombre, triste et potentiellement tragique.
Pourtant, Jésus prit la nouvelle de façon calme, tranquille – presque sereine. « Cette maladie ne mène pas
à la mort ; elle est pour la gloire de Dieu. » (Jean 11.4)
Deux jours après avoir appris cette nouvelle concernant Lazare, Jésus annonça à ses disciples
qu’ils allaient se rendre en Judée – la région où se trouvait Jérusalem, qui était à trois kilomètres environ
de Béthanie – où vivaient Lazare, Marthe et Marie. Les disciples ne comprirent pas la décision de Jésus.
Ils avaient déjà été témoins de sa capacité à guérir les malades. Pourtant, deux jours plus tôt, alors que
celui-ci aurait pu encore faire quelque chose pour Lazare qui était dans un état critique, Jésus leur avait
semblé indifférent. Désormais, il ne semblait plus avoir de raison urgente de se rendre à Béthanie et les
disciples étaient inquiets pour sa vie. En effet, le fait que les dirigeants de Jérusalem complotaient pour le
faire mourir n’était un secret pour personne. De plus, Jean-Baptiste avait été décapité peu de temps
auparavant et Jésus n’était pas intervenu. Ainsi, le doute commençait à naître en eux concernant la
véritable identité de Jésus.
Voici ce que dit Ellen White à ce sujet dans son livre Jésus-Christ : « Pendant ces deux jours le
Christ ne parut pas penser à la triste nouvelle qu’il avait reçue ; car il ne fit aucune allusion à Lazare. Les
disciples songeaient à Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Ils s’étaient demandé pourquoi Jésus, qui
accomplissait des miracles extraordinaires, avait laissé Jean languir en prison et subir une mort violente.
Pourquoi n’avait-il pas fait alors usage de sa grande puissance pour sauver la vie de Jean ? Les Pharisiens
discutaient sur cette question, s’en faisant un argument irrésistible contre les prétentions du Christ à la
filiation divine. Le Sauveur avait annoncé à ses disciples des épreuves, des privations et des persécutions.
Allait-il les abandonner dans l’épreuve ? Quelques-uns se demandaient s’ils ne s’étaient pas trompés au
sujet de sa mission. Tous étaient profondément troublésii. »
II – La visite de Jésus aux deux sœurs endeuillées
Dans Jean 11.17-32, nous lisons : « À son arrivée, Jésus constata que Lazare était déjà dans le
tombeau depuis quatre jours. Or Béthanie était proche de Jérusalem, à quinze stades environ. Beaucoup
de Juifs étaient venus trouver Marthe et Marie pour les réconforter au sujet de leur frère. Lorsque Marthe
eut entendu dire que Jésus arrivait, elle vint au-devant de lui, tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! Mais maintenant même, je
sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Jésus lui dit : Ton frère se relèvera. Je sais,
lui répondit Marthe, qu’il se relèvera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit : C’est moi qui suis la
résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et met sa foi
en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi, je suis convaincue que c’est toi
qui es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. Après avoir dit cela, elle s’en alla. Puis elle
appela Marie, sa sœur, et lui dit en secret : Le maître est arrivé, il t’appelle. Dès qu’elle entendit cela,
celle-ci se leva vite pour venir à lui ; car Jésus n’était pas encore entré dans le village ; il était encore au
lieu où Marthe était venue au-devant de lui. Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la
réconforter la virent se lever vite et sortir ; ils la suivirent, pensant qu’elle allait pleurer au tombeau.
Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu
avais été ici, mon frère ne serait pas mort ! »
Le chagrin de Marthe et Marie était manifeste tandis qu’elles s’adressaient à tour de rôle à Jésus. Il
est intéressant de noter que, malgré leur déception et leur peine immense, chacune d’entre elles confessa
sa foi en Jésus et en ce qu’il affirmait être. Les deux sœurs croyaient sincèrement que, si Jésus s’était
rendu plus tôt à Béthanie, leur frère ne serait pas mort. Quelle immense foi !
Effectivement, si Jésus avait été à Béthanie lorsque Lazare était tombé malade, il ne serait pas
mort. Même si personne ne pouvait le comprendre sur le moment, la décision prise par Jésus de retarder
sa visite à Lazare alors qu’il était malade avait pour but de fortifier la foi de ses disciples – qui allaient
traverser des épreuves bien plus grandes après son ascension – ainsi que celle de Marthe et Marie, qui
devaient avoir la conviction que Jésus était réellement le Messie attendu. Jésus voulait également donner
l’assurance à tous ceux qui ne croyaient toujours pas en lui qu’il était celui qu’il affirmait être, à savoir le
Fils de Dieu et le Sauveur du monde.
Matthew Henry insiste sur ce point en disant : « Les miracles que Jésus accomplit en Galilée
furent nombreux, mais ceux qu’il fit à Jérusalem ou non loin de là furent plus marquants. C’est là qu’il
guérit un homme malade depuis trente-huit ans, un autre homme qui était aveugle depuis sa naissance, et
qu’il ressuscita un homme qui était mort depuis quatre jours. »
Ellen White ajoute : « Si le Christ s’était trouvé dans la chambre du malade, Lazare ne serait pas
mort car Satan n’aurait eu aucun pouvoir sur lui. […] Le Christ resta à distance pour permettre à l’ennemi
d’exercer sa puissance afin de pouvoir ensuite le chasser comme un ennemi vaincu. […] En retardant son
arrivée auprès de Lazare, le Christ avait aussi une intention miséricordieuse à l’égard de ceux qui ne
l’avaient pas reçu. Il tardait afin de pouvoir, en ressuscitant Lazare d’entre les morts, démontrer à son
peuple rebelle et incrédule qu’il était vraiment ‘la résurrection et la vie’. » (p. 524)
III – La résurrection de Lazare
Dans Jean 11.33-44, nous lisons : « Quand Jésus la vit pleurer, et qu’il vit pleurer aussi les Juifs
qui étaient venus avec elle, son esprit s’emporta et il se troubla. Il dit : Où l’avez-vous mis ? — Seigneur,
lui répondirent-ils, viens voir ! Jésus fondit en larmes. Les Juifs disaient donc : C’était vraiment son ami !
Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas aussi faire
en sorte que cet homme ne meure pas ? Jésus, s’emportant de nouveau, vint au tombeau. C’était une
grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit : Enlevez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit :
Seigneur, il sent déjà : c’est le quatrième jour ! Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la
gloire de Dieu ? Ils enlevèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux et dit : Père, je te rends grâce de ce que
tu m'as entendu. Quant à moi, je savais que tu m’entends toujours, mais j’ai parlé à cause de la foule qui
se tient ici, pour qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. Après avoir dit cela, il cria : Lazare, sors ! Et
le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit :
Déliez-le, et laissez-le aller. »
Quel incroyable événement ! Jésus savait qu’il allait ressusciter Lazare ; pourtant, il fut capable de
ressentir ce qu’était la peine du deuil et de compatir au point d’en pleurer. Plus que tout autre récit des
Écritures, cet épisode souligne à quel point le Christ s’identifie aux êtres humains qui souffrent.
Jésus demanda à voir Lazare et, en approchant du tombeau, il demanda à ce que la pierre soit ôtée.
Marthe exprima sa réticence, peut-être pour préserver Jésus de l’odeur fétide du corps en décomposition,
ou pour protéger la dignité de son frère en faisant en sorte que son corps en état de putréfaction ne soit pas
dévoilé en public. Jésus rappela gentiment à Marthe qui il était, et il s’apprêta à faire ce pour quoi il
était là.
Auparavant, Jésus avait été accusé d’accomplir des miracles par la puissance de Satan, et il voulait
établir clairement qui il était. Alors il fit appel au Père, ayant donc sans aucun doute possible recours à la
puissance divine. Jésus voulait aussi montrer aux disciples que la puissance qu’ils devaient utiliser à
l’avenir était celle de Dieu et non la leur. Celui qui donne la vie appela Lazare et l’invita à sortir – et non
à descendre ou à monter, car Lazare était ni au ciel ni en enfer, mais dans la terre, où il avait perdu toute
conscience. L’auteur de l’Ecclésiaste déclare à juste titre : « Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ;
mais les morts ne savent rien ; pour eux il n’y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Leur
amour, leur haine et leur passion jalouse ont déjà disparu ; ils n’auront plus jamais de part à tout ce qui se
fait sous le soleil. » (9.5,6)
Au sujet de l’appel de Jésus, Ellen White dit ceci : « Quelque chose soudain remue dans la tombe
silencieuse, et voici qu’apparaît, à l’entrée du sépulcre, celui qui était mort. Ses mouvements sont gênés
par les linges mortuaires dans lesquels il a été enveloppé, et le Christ ordonne aux spectateurs étonnés :
‘Déliez-le, et laissez-le aller.’ » (p. 531)
Puis, rompant avec toutes les lois humaines, Lazare revint à la vie et fut accueilli avec joie et
reconnaissance par ses sœurs endeuillées, qui considérèrent la résurrection de leur frère comme un cadeau
du Maître.
Quelques soient les difficultés que nous pouvons rencontrer, rappelons-nous toujours que Dieu
dirige toutes choses. Il se préoccupe de nous et il nous comprend.
IV – L’impact de ce miracle sur ses témoins
Dans Jean 11.45-48, nous lisons : « Beaucoup de Juifs qui étaient venus chez Marie, ayant vu ce
qu’il avait fait, mirent leur foi en lui. Mais quelques-uns d’entre eux s’en allèrent trouver les pharisiens
pour leur dire ce que Jésus avait fait. Alors les grands prêtres et les pharisiens rassemblèrent le sanhédrin
et dirent : Qu’allons-nous faire ? Car cet homme produit beaucoup de signes. Si nous le laissons faire,
tous mettront leur foi en lui, et les Romains viendront détruire et notre lieu et notre nation. »
Certaines personnes réagirent de façon positive à ce miracle sans précédent et spectaculaire. Il
était indéniable que Lazare était mort et qu’il avait été ressuscité. Ceux qui sont enclins à croire font
preuve d’une foi immense. Cependant, ceux qui choisissent de douter en face de la vérité trouvent
toujours des raisons d’être sceptiques et de ne pas croire en Jésus. Nous sommes appelés à parler de Jésus,
car il y a toujours des gens désireux de croire à la vérité présentée par Dieu et par sa Parole.
Conclusion
Lazare était mort quand Jésus arriva au tombeau. Il était mort depuis quatre jours. Mais Jésus
arriva au moment propice pour apporter la lumière et le salut à de nombreuses personnes, et il appela son
ami Lazare qui entendit sa voix du tombeau et bougea. Quand nous entendons la voix de Jésus, quel que
soit l’endroit où nous nous trouvons – le lieu où nous sommes, les conditions dans lesquelles nous nous
trouvons, les relations que nous entretenons avec autrui – nous devons répondre si nous voulons avoir la
vie. Lazare entendit la voix de Jésus et il répondit alors qu’il portait encore le linge du tombeau. Il allait
en être libéré en faisant confiance au corps du Christ – les familles de l’Église.
Voici ce que signifie témoigner : c’est aller avec Jésus là où ceux qui sont morts sont ressuscités
et, en tant que membres de la famille de Dieu, assumer notre responsabilité consistant à accompagner les
nouveaux croyants de façon à ce qu’ils rejettent les vêtements de péché de leur vie passée.
Dans Ésaïe 55.8,9, nous lisons ce texte : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, vos voies ne
sont pas mes voies — déclaration du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes
voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. » Souvent, nous ne
comprenons pas quelles sont les voies de Dieu et les raisons pour lesquelles certaines choses nous
arrivent. Il nous faut recevoir l’Esprit de Dieu pour avoir la certitude que Dieu sait ce qu’il fait et qu’il
œuvre pour notre bien. En effet : « Nous savons, du reste, que tout coopère pour le bien de ceux qui
aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet. » (Romains 8.28)
Dieu nous appelle à partager avec nos proches, nos voisins et nos amis notre assurance que Dieu
est fidèle, même quand nous sommes découragés, déprimés ou désespérés. Cette soirée passée à Venise
nous rappela que dans toute situation de peur, d’incertitude ou d’agitation, nous devons toujours placer
notre confiance en Dieu. Après tout, voici ce qu’il nous dit dans Ésaïe 41.10 : « N’aie pas peur, car je suis
avec toi ; ne jette pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu ; je te rends fort, je viens à ton secours, je
te soutiens de ma main droite victorieuse. »
Que Dieu nous aide à tirer des leçons du syndrome de Lazare et, ce faisant, à accroître notre foi et
notre confiance en lui.
Willie Oliver est titulaire d’un doctorat et d’un diplôme en éducation, et Elaine Oliver est titulaire d’une maîtrise et d’un
diplôme en éducation. Tous deux sont responsables du département du Ministère de la famille à la Conférence générale des
adventistes du septième jour dont le siège se trouve à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.
Prédication – Guider les enfants dans la joie vers le royaume de Dieu
Guider les enfants dans la joie vers le royaume de Dieu
Claire et Jon Sanches
Texte : Psaume 78.1-7
Introduction
Un jour, en Inde, un étudiant déprimé et découragé alla voir son professeur de philosophie et lui
demanda : « Monsieur, quelle est la véritable valeur de l’être humain ? » Celui-ci lui donna un caillou et
lui répondit : « Essaie de découvrir quelle est la valeur de ce caillou. » Le jeune garçon se rendit au
marché et demanda au marchand de fruits et légumes : « Que seriez-vous prêt à me donner en échange de
ce caillou ? » « Cinq kilos de pommes de terre », répondit-il. Puis le jeune garçon alla voir le poissonnier
et lui posa la même question. « Dix thons », déclara-t-il. Remarquant que la valeur de ce caillou semblait
s’accroître, il rendit visite au bijoutier qui se trouvait non loin de là. « Je suis prêt à te donner mille
roupies », dit-il. Enfin, il prit son courage à deux mains et alla voir le bijoutier le plus célèbre du village.
Celui-ci prit le caillou, se rendit dans son arrière-boutique et revint en s’exclamant : « Jeune homme, fais
très attention à ce caillou, il a une valeur immense. Ne le vends jamais. Tu peux demander tout ce que tu
veux en échange de ce caillou. » Tenant son caillou avec précaution, le jeune homme retourna voir son
professeur et lui fit part de son expérience. Celui-ci lui dit alors : « Il en est de même avec les êtres
humains. Tout dépend de la valeur qu’ils pensent avoir. Certaines personnes ont peu d’estime d’ellesmêmes et pensent avoir peu de valeur. Celles qui ont conscience de ce qu’elles valent ne se sous-estiment
pas. Plus on a conscience de sa valeur, plus on est heureux. »
Dieu accorde de la valeur à chaque être humain
Il est essentiel d’avoir une saine estime de soi. La conviction de notre valeur détermine largement
la façon dont nous nous percevons. Le rôle des parents consiste avant tout à faire comprendre à leurs
enfants qu’ils ont de la valeur. Le même principe s’applique à la famille de l’Église. Il est important de
faire comprendre aux autres que nous les apprécions, et réciproquement. Ceci est essentiel, notamment
dans nos relations avec les enfants et les jeunes. Il est plus difficile d’accepter l’amour inconditionnel de
Dieu et de pleinement comprendre l’amour de Jésus quand nous perdons le sens de notre valeur
personnelle en raison de la façon dont nous avons été traités. L’apôtre Pierre déclare : « Vous savez en
effet que ce n’est pas par des choses périssables — argent ou or — que vous avez été rédimés de votre
conduite futile, celle que vous teniez de vos pères, mais par le sang précieux du Christ, comme par celui
d’un agneau sans défaut et sans tache. » (1 Pierre 1.18,19) Dieu a payé le prix fort en Jésus pour chaque
être humain né sur cette planète. Ainsi, tout individu qui n’hérite pas de la nouvelle terre est une vie
perdue. Chaque être humain est digne du sang de Jésus.
Les instructions de Dieu aux familles d’Israël
Dieu accorde une grande importance à la famille. Il nous a donné le don de procréation et confié
l’immense responsabilité d’élever nos enfants. Jésus est entré dans le monde sous la forme d’un enfant
vulnérable et il a lui-même été élevé par une famille humaine. Dieu lui-même a transmis à son serviteur
Moïse des recommandations essentielles sur l’éducation :
« Ecoute, Israël ! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de
tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que j’institue pour toi aujourd’hui seront
sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras chez toi et quand tu seras en
chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras comme un signe sur ta main, et
elles seront un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et aux
portes de tes villes. » (Deutéronome 6.4-9)
On pourrait reformuler ce passage ainsi : « Quand tu es en relation avec des enfants et des jeunes,
quand tu joues avec eux, accorde-leur toute ton attention. Guide-les dans la joie et la prière vers la vie
éternelle. » Avant toute chose, Dieu appelle tous les parents et les adultes, quelle que soit leur culture, à
s’engager avec lui et s’attacher à lui qui est la source de l’amour et de la vie. C’est par un attachement
personnel et un enracinement en Jésus que tout commence. Puis Dieu recommande aux parents d’inspirer
et de guider les enfants, afin que ceux-ci puissent vivre en relation avec leur Créateur et Sauveur. Dans le
livre des Psaumes, le désir profond de guider la jeune génération vers Dieu est exprimé dans une prière
magnifique et sincère :
« Mon peuple, prête l’oreille à ma loi ! Tendez l’oreille vers les paroles de ma bouche ! J’ouvre la
bouche pour un poème, j’annonce les énigmes du temps jadis. Ce que nous avons entendu, ce que nous
connaissons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons pas à leurs fils, mais nous dirons à
la génération future les louanges du Seigneur, nous raconterons sa puissance et les choses étonnantes qu’il
a faites. Il a dressé un témoignage en Jacob, il a mis une loi en Israël, qu’il a ordonné à nos pères de faire
connaître à leurs fils pour que la génération future sache ; des fils naîtront, ils se lèveront et le raconteront
à leurs fils. Ils fonderont en Dieu leur assurance, ils n'oublieront pas les actions de Dieu, ils garderont ses
commandements. » (Psaume 78.1-7)
Pourquoi était-il si important de rappeler aux familles d’Israël en quoi consistait leur tâche ?
Moïse s’adressait à une génération de parents nés dans le désert, dont les enfants allaient grandir dans la
terre promise. Ainsi, l’expérience de l’esclavage en Égypte leur serait inconnue. Ils ne vivraient pas,
contrairement à leurs parents, la cruauté d’une vie d’asservissement au service du Pharaon, ni
l’indispensable dépendance vis-à-vis de Dieu.
Ils ne vivraient pas la miraculeuse délivrance de Dieu. Ils connaîtraient uniquement cette terre
riche en lait et en miel, et la prospérité matérielle. Ils auraient la possibilité d’acheter leurs terres et de
bâtir leurs maisons. Leurs grands-parents avaient connu l’exode et dépendaient de Dieu dans leur
traversée difficile du désert. Mais les enfants de Canaan ne vivraient pas les mêmes expériences que la
génération précédente et couraient donc le risque d’avoir un sentiment trompeur de sécurité. Parce qu’ils
n’auraient pas la même connaissance de Dieu que leurs ancêtres, ils poseraient des questions comme :
« Maman, pourquoi observons-nous toujours le sabbat ? » « Papa, pourquoi donnons-nous la dîme,
pourquoi y a-t-il tant de règles sur les viandes pures et impures, pourquoi louons-nous Dieu et prionsnous ? Pourquoi respectons-nous tous ces principes ? » Dans Deutéronome 6.20,21, nous lisons :
« Lorsque, demain, ton fils te demandera : ‘Que signifient ces préceptes, ces prescriptions et ces règles
que le Seigneur, notre Dieu, a institués pour vous ?’, tu diras à ton fils : ‘Nous étions esclaves du pharaon
en Egypte, et le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte d’une main forte.’ »
Arrêtons-nous un instant et posons-nous la question suivante : Qu’est-ce que les Israélites étaient
supposés dire à la génération suivante ? Dans Deutéronome 6.21, nous lisons : « Tu diras à ton fils :
‘Nous étions esclaves du pharaon en Egypte, et le Seigneur nous a fait sortir d’Égypte d’une main
forte.’ » (Deutéronome 6.21) Ils étaient invités à partager leur expérience personnelle et communautaire
avec Dieu, ainsi que leur héritage spirituel, le récit de leurs origines, leur histoire, leur parcours, leur
marche avec Dieu et l’importance qu’il avait pour eux. Avant toute chose, ils devaient partager
l’expérience qu’ils avaient vécue avec Dieu. Il ne s’agissait pas de sermonner, mais de parler de l’amour,
de la fidélité et de l’action de Dieu dans leur vie. Les enfants et les jeunes adultes qui allaient grandir en
Canaan avaient besoin de rester liés aux parents et aux adultes de la communauté. Ceux-ci pourraient les
inciter à marcher avec Dieu et à vivre en communion avec lui.
De cette façon, les pratiques spirituelles dont Dieu était à l’origine garderaient tout leur sens et
continueraient à les guider vers le royaume de Dieu.
Notre nature humaine nous pousse à nous éloigner de notre Créateur et Sauveur et à tomber dans
l’idolâtrie. Les pratiques religieuses deviennent alors une fin en elles, au lieu de nous guider à Jésus.
Dieu prend cela au sérieux
Ceci se produisit plusieurs fois au cours de l’histoire du peuple d’Israël. Régulièrement, l’héritage
spirituel et collectif du peuple de Dieu se transformait en pratiques religieuses rituelles dénuées de sens.
Régulièrement, il perdit Dieu de vue et adopta des pratiques que nous ne comprenons absolument pas.
Plusieurs siècles après avoir révélé à Moïse quelle était sa volonté, Dieu demanda au prophète
Jérémie d’annoncer aux familles et aux responsables ce message urgent. En effet, le peuple avait adopté
des pratiques choquantes. Voici ce que nous lisons dans Jérémie 19.1-7 :
« Ainsi parle le Seigneur : Va acheter une cruche chez un potier, et prends avec toi des anciens du
peuple et des anciens des prêtres. Sors vers la vallée du Fils de Hinnom, qui est à l’entrée de la porte des
Tessons ; et là, tu crieras les paroles que je te dirai. Tu diras : Écoutez la parole du Seigneur, rois de Juda,
et vous, habitants de Jérusalem ! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d’Israël : Je fais
venir sur ce lieu un tel malheur que quiconque en entendra parler en restera abasourdi. Car ils m’ont
abandonné, ils ont rendu ce lieu méconnaissable, ils y ont offert de l’encens à d’autres dieux, que ne
connaissaient ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda, et ils ont rempli ce lieu du sang des innocents. Ils
ont bâti les hauts lieux du Baal pour jeter au feu leurs fils en holocaustes au Baal, chose que je n’avais pas
ordonnée, dont je n’avais pas parlé et qui ne m’était pas venue au cœur. C’est pourquoi les jours viennent
— déclaration du Seigneur — où ce lieu ne sera plus appelé ‘topheth’ et ‘vallée du Fils de Hinnom’, mais
‘vallée de la Tuerie’. En ce lieu j’anéantirai les projets de Juda et de Jérusalem. Quant à eux, je les ferai
tomber par l’épée devant leurs ennemis, par la main de ceux qui en veulent à leur vie. » (Jérémie 19.1-8)
Au lieu d’élever leurs enfants de façon à leur faire connaître Dieu, leur Créateur, les parents les
sacrifiaient aux idoles. Aujourd’hui, nous pensons avoir des pratiques plus sophistiquées, être plus
cultivés et développés. Nous désapprouvons les cultures et les individus qui pratiquent les sacrifices
humains. Cependant, d’une certaine façon, nos enfants ne sont-ils pas aussi sacrifiés aux idoles
d’aujourd’hui, de façon plus subtile ?
Le contexte culturel dans lequel nous vivons peut inciter les parents, de façon très subtile, à
négliger les besoins émotionnels et spirituels des enfants et des jeunes. En raison des difficultés
économiques et sociales qu’ils rencontrent, certains parents sont obligés de travailler beaucoup pour
pouvoir prendre soin de leur famille. D’autres consacrent toute leur énergie à leur carrière, et il leur reste
peu de temps et de courage pour former les jeunes esprits malléables de la génération suivante. La
neuroscience a montré que le cerveau des jeunes enfants est façonné par le contexte physique,
émotionnel, intellectuel et social dans lequel les placent les parents et les adultes qui les entourent. C’est
au cours de la grossesse de la mère que les premiers fondements de la croissance de l’enfant s’établissent.
Aujourd’hui, les enfants et les jeunes sont constamment assaillis par des valeurs culturelles
contradictoires que les médias, les célébrités et leurs amis plus expérimentés à l’école ou dans leur
quartier leur donnent en exemple.
Pensez aussi aux nombreux enfants qui grandissent dans les zones de guerre, à ceux qui sont
victimes de violence, qui grandissent dans des quartiers difficiles ou dans la pauvreté. Beaucoup de
parents n’ont pas conscience de devoir poser les fondements du développement du cerveau de leur enfant.
Cette tâche merveilleuse leur a été confiée par Dieu. Quand les enfants et les jeunes sont encouragés à
découvrir les valeurs élevées de Dieu en matière de croissance et de développement, leur esprit et leur
cœur sont façonnés par la puissance du Saint-Esprit. Oui, ils peuvent vivre parfois des choses qui nous
inquiètent, mais l’Évangile a été semé dans leur âme. Les valeurs qui leur sont transmises auront un
impact durable dans leur vie.
C’est la raison pour laquelle Jésus a fait plusieurs déclarations importantes sur la façon dont nous
devrions considérer les enfants. Dans Matthieu 18.6, il déclare : « Mais si quelqu'un devait causer la chute
de l’un de ces petits qui mettent leur foi en moi, il serait avantageux pour lui qu’on lui suspende une
meule de moulin au cou et qu’on le noie au fond de la mer. » Cette façon de parler nous étonne, de la part
de Jésus, mais il est très clair à ce sujet. Il s’intéresse à chaque enfant. Il sait parfaitement à qui nous nous
attachons. L’ennemi rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer (1 Pierre 5.8).
Les instructions de Dieu révélées à Moïse s’appliquent à toutes les cultures et à tous les
environnements. Comme Jérémie, nous sommes appelés à encourager les familles à accomplir cette tâche
essentielle. Les prophètes ne sont jamais appréciés, au début. Ils donnent l’impression d’aller à l’encontre
des habitudes établies. Cependant, en fin de compte, leur action est bénéfique. Ainsi, les familles de notre
Église locale et de notre entourage seront enrichies et bénies si nous mettons en pratique fidèlement les
instructions de Dieu données dans Deutéronome au chapitre 6.
Des circonstances différentes
Le retour de Jésus approche et je me demande souvent de quelle façon notre grand ennemi adapte
sa stratégie. Elle doit être très subtile. Petit garçon, j’ai grandi dans les années soixante et au début des
années soixante-dix, dans la banlieue de la capitale du Surinam, une ancienne colonie hollandaise en
Amérique du Sud, près du Brésil. Le rythme de vie était tranquille pour nous, les enfants, et nous n’avions
pas toujours conscience des longues journées de travail que nos parents faisaient pour gagner leur vie.
Cependant, dans le village où nous habitions, tous les matins à 6 heures, nous étions réveillés par les
chants des oiseaux et ceux d’une famille adventiste qui faisait son culte quotidien. Alors que les premiers
rayons de lumière illuminaient la nuit sombre, les unes après les autres, les familles du quartier
commencèrent aussi à chanter et à prier. Une fois par an, nous organisions une semaine de prière. À
5 heures du matin, l’Église se réunissait pour louer Dieu ensemble.
Maman nous réveillait à 4 heures 30. Nous nous levions en protestant. Vers 6 heures, tous les
membres d’Église sortaient pour accueillir la journée nouvelle en chantant et en priant. En fait, c’était une
belle idée de débuter ainsi la journée. J’ai donc grandi dans une atmosphère où la religion, la spiritualité
et l’Église avaient une influence majeure. Le dimanche matin nous avions des réunions de jeunesse, le
soir il y avait des rencontres d’évangélisation, le mercredi soir la réunion de prière et le vendredi une
rencontre pour les jeunes. Le programme du sabbat matin débutait à 9 heures et ne se terminait que vers
13 heures. Dans l’après-midi, après une courte sieste, mes parents allaient distribuer des prospectus. Ils
essayaient de nous convaincre d’aller avec eux. Le sabbat après-midi un programme pour les
Missionnaires Volontaires était organisé. Cela correspond aujourd’hui aux activités de service de la
jeunesse. Le samedi soir nous avions des rencontres sociales, et le dimanche tout recommençait.
Mais ce n’est pas tout. Nous étions aussi souvent interrogés par les tantes et les oncles de la
famille de l’Église. Ils nous demandaient régulièrement comment nous allions et ils nous faisaient parler.
Ils ne le faisaient pas toujours avec tact. Nous nous prévenions mutuellement quand ils s’approchaient de
nous ! Quand ils apprenaient que nous avions fait quelque chose de peu recommandable, ils nous
reprenaient gentiment.
Ayant maintenant des enfants, je prends conscience de l’importance que ces gens ont eue pour
moi. À leur façon, ils nous montraient qu’ils s’intéressaient à nous et qu’ils voulaient nous revoir dans le
ciel. Ils nous considéraient comme faisant partie des leurs. Ils nous réprimandaient avec affection. Ils
nous aimaient. Voici ce dont les enfants et les jeunes ont désespérément besoin aujourd’hui, dans l’Église
ainsi que dans les quartiers dans lesquels ils vivent.
Beaucoup de parents ont grandi dans une atmosphère similaire, où l’Église occupait une place
majeure. Notre monde est différent, aujourd’hui. Nous vivons souvent dans des lieux imprégnés d’une
culture n’ayant rien à voir avec le christianisme, et où l’Église doit lutter pour survivre. Dans certains
endroits, les Églises prospèrent. Mais la globalisation s’accroît et fait du monde un village où les valeurs
et les tendances en matière de culture se répandent rapidement parmi les jeunes. Dans notre monde, les
enfants et les jeunes ne grandissent pas toujours avec des principes spirituels inspirés par Dieu.
Aujourd’hui, de nombreuses personnes pensent que chacun a le droit de définir ce qui est bon et vrai. Il
n’y a plus de valeurs absolues. Les gens ont tendance à prendre des décisions en fonction de ce qu’ils
ressentent, et non plus selon des principes élevés. La valeur de l’individu au sein de la famille supplante
de plus en plus souvent l’autorité confiée par Dieu aux parents, consistant à guider leurs enfants.
Beaucoup d’adolescents aujourd’hui veulent être libres de fixer leurs propres limites. Souvent, les parents
n’ont pas la capacité de guider leurs enfants.
Il est temps
Les recherches montrent que dans beaucoup de sociétés, un nombre alarmant de jeunes quittent
l’Église. Dans certains cas, 50% d’entre eux quittent l’Église avant l’âge de 20 ans, ce qui ne signifie pas
nécessairement qu’ils cessent de croire en Dieu. La même recherche indique que lorsque les Églises
travaillent activement avec les familles et les écoles d’Église, impliquent systématiquement les enfants et
les jeunes dans les différentes parties du service de culte et les encouragent à entretenir une relation avec
Dieu, environ 80% d’entre eux ont un sentiment d’appartenance. Notre objectif principal est de gagner les
âmes à la vie éternelle.
Savez-vous que 95% des gens qui s’engagent en tant que chrétiens le font avant l’âge de 25 ans ?
Après 25 ans, une personne sur 10 000 seulement se fait baptiser ; après 35 ans, c’est une sur 50 000 ;
après 45 ans, une sur 200 000 ; après 55 ans, une sur 300 000 ; après 65 ans, une sur 500 000 ; enfin,
après 75 ans, une sur 750 000. En principe, vers l’âge de 13 ans, un jeune a déjà fait le choix de croire en
Dieu ou non. Ainsi, nos plus grands efforts en matière d’évangélisation doivent être faits au sein des
familles, auprès des enfants et des jeunes. Œuvrer avec les familles, les enfants et les jeunes ne revient pas
à faire du baby-sitting spirituel et n’est pas moins important que d’autres ministères, comme on peut être
tenté de le penser. C’est de l’évangélisation à un niveau essentiel.
Voici ce que dit Ellen White à ce sujet : « La société est composée de familles, et sera ce qu’en
feront les chefs de ces dernières. C’est du cœur que procèdent ‘les sources de la vie’, et le cœur de la
société, de l’Église ou de la nation, c’est la famille. Le bien-être de la société, les progrès de l’Église, la
prospérité de l’Etat dépendent des influences familialesiii. »
« La restauration et le relèvement de l’humanité commencent par la famille, c’est-à-dire par
l’œuvre des parents. La société est composée de familles, et sera ce que la font les chefs de
ces dernièresiv. »
Une mission à notre portée
Pour accomplir cette tâche, nous devons être remplis de l’amour de Jésus, afin de pouvoir aimer
les familles, les enfants et les jeunes. Si elle est fondée sur l’amour de Jésus, l’Église deviendra une
communauté de disciples, conformément à la volonté de Dieu. Il y règnera un climat spirituel, émotionnel
et intellectuel inspiré par l’Esprit, et il fera bon s’y trouver. La grâce, le pardon et les principes bibliques
détermineront la qualité de nos relations. Les activités d’Église seront intéressantes et agréables. La
valeur personnelle de tous les enfants et les jeunes sera reconnue. Ils s’y impliqueront aussi souvent que
possible et ils auront la possibilité d’exprimer les talents que Dieu leur a confiés. Tous les membres
prieront pour que les cœurs soient touchés.
Voici un principe essentiel : Pour que la Parole touche les cœurs, elle doit d’abord toucher les sens
et toucher les individus. Nous pouvons toucher le cœur des enfants et des jeunes si nous connaissons leur
mode de développement et l’acceptons, et si nous sommes honnêtes avec eux. Dès ses débuts, l’Église a
pris conscience de cette réalité grâce à l’action de l’Esprit. Elle a compris que les familles, les enfants et
les jeunes devaient être touchés en tenant compte des différentes étapes de leur développement. Or, pour
des enfants le jeu est important ! Jésus entretenait des relations avec les gens. « Il se mêlait aux hommes
pour leur faire du bien, leur témoignant sa sympathie, les soulageant et gagnant leur confiance. Puis il leur
disait : ‘Suivez-moi.’v » Voici ce que signifie devenir disciple du Christ.
Nous n’avons pas de temps à perdre. Bientôt, les enfants de nos Églises n’en seront plus à l’étape
des jeux. Bientôt, ils quitteront leur foyer et leur Église locale. Aurons-nous fait tout ce qui était possible
pour les guider vers le royaume de Dieu ?
Conclusion
Quand nos garçons étaient jeunes et que nous partions en vacances, nous avions à peine quitté la
maison qu’ils demandaient : « Papa, nous sommes bientôt arrivés ? » Quand la route est longue, nous
devons occuper les enfants et les jeunes de façon positive et attractive. Leur énergie sans fin, leur besoin
d’aventure, leur curiosité, leurs recherches et leurs questions doivent être canalisés. Moi, Claire, je prenais
généralement des jouets, des livres illustrés, des histoires et de la nourriture pour agrémenter nos voyages.
Parfois, nous nous arrêtions en route et nous nous offrions un repas spécial.
Quelqu’un a dit un jour que l’Église était semblable à un train. Nous voyageons dans le temps et
nous sommes en route pour la cité céleste de Dieu, la nouvelle Jérusalem, qui est notre destination finale.
Le voyage semble long, selon notre perspective. Les compartiments du train sont les différents ministères
de l’Église.
L’un de ces nombreux compartiments est le Ministère de la famille. Dans ce compartiment, les
familles et les enfants doivent célébrer la joie du salut par la musique, le partage, les rencontres amicales,
les célébrations, et servir les autres. Si nous prenons la peine d’impliquer tout le monde, personne ne
quittera le train du salut.
Nos enfants resteront-ils dans ce train ? Atteindront-ils la destination finale ? Il est important que
nous ne soyons pas obligés de dire plus tard : « Si seulement j’avais fait ceci, si seulement j’avais agi
comme cela. » Engageons-nous à servir le Seigneur, notre Dieu (Josué 24.24), et à faire tout ce que nous
pouvons pour former et encourager les parents à guider leurs enfants vers le royaume de Dieu. Prions
pour tous les parents, pour toutes les familles et pour tous les enfants de notre Église. Engageons-nous
aujourd’hui à travailler, jouer et prier avec les enfants pour les guider dans la joie vers le royaume
de Dieu.
Claire Sanches et Jon Sanches sont responsables du département du Ministère de la famille à la Division transeuropéenne
dont
le
siège
se
trouve
à
Saint
Albans,
Herts,
en
Angleterre.
Prédication – Apprendre à pardonner
Apprendre à pardonner
Jongimpi Papu
Texte : Genèse 50.15-21
Introduction
Il est vrai que le pardon est une démarche qui « semble toujours facile quand nous en avons
besoin, et si difficile quand nous devons l’accorder » (Anon). Ce sont les gens qui nous sont proches,
ceux que nous aimons, que nous avons souvent du mal à pardonner. Malheureusement, l’amour ne rend
pas le pardon plus facile. Quand nous sommes blessés par une personne que nous aimons, cette blessure
est profonde et rend le pardon difficile. La capacité de pardonner devrait donc être considérée comme
l’une des qualités les plus importantes dans le domaine des relations humaines. Ce n’est pas tant le
manque d’amour que l’incapacité à se pardonner mutuellement qui peut détruire les mariages unis.
D’après le texte de Matthieu 6.14,15, la capacité de pardonner ouvre aussi la porte au pardon de Dieu.
Quand nous ne parvenons à pardonner, nous fermons le canal de la grâce de Dieu à notre égard.
D’après la Bible, le pardon n’est pas une option, mais un impératif pour les chrétiens. C’est la
raison pour laquelle Pierre ne demanda pas à Jésus si nous devrions pardonner, mais combien de fois nous
devrions le faire. Jésus lui répondit que nous devrions pardonner sans compter, indéfiniment. Tant que
nous blessons les autres, nous devons pardonner. Le pardon est donc lié à la guérison et il devrait être
considéré comme un antidote pour les cœurs brisés. Non seulement il permet de rétablir les relations,
mais il apporte aussi l’apaisement à notre corps physique. Qui ne connaît pas l’effet terrible du
ressentiment et de l’amertume ? Douglas Weiss parle du pardon comme d’un mode de vie (p. 157). Ainsi,
savoir pardonner est l’un des aspects d’une vie saine.
Oui, le fait de pardonner apporte la guérison ; mais plus encore, le fait de ne pas pardonner signifie
faire preuve de désobéissance. Cela revient à dire non au commandement du Christ selon lequel nous
devons pardonner à ceux qui nous font du mal. Nous savons que les commandements de Dieu sont pour
ceux qui l’aiment et pour ceux qui sont pardonnés pour leurs péchés. Dieu ne nous demande pas de
pardonner pendant qu’il nous regarde essayer de lutter pour l’impressionner. Par le Saint-Esprit, il est
toujours prêt à nous accorder sa puissance et à nous donner la force de faire sa volonté.
Si nous avons conscience que nous devons nous pardonner mutuellement sans limite, notre seule
prière devrait être celle-ci : « O Seigneur, apprends-nous à pardonner. » La question est alors : Comment
pouvons-nous pardonner les fautes à ceux que nous aimons, aux amis qui nous sont chers ? Comment
pouvons-nous nous approcher les uns des autres et nous tendre mutuellement la main pour nous
pardonner les uns les autres ? L’histoire de Joseph nous permet de découvrir différents aspects du pardon,
nous aidant ainsi à comprendre ce que la Bible enseigne à ce sujet. Étudions rapidement ces aspects.
Pardonner pour notre bien
Les frères de Joseph lui envoyèrent des messagers avec le mot suivant : « S’il te plaît, pardonne la
transgression de tes frères et leur péché. » (Genèse 50.17) C’était peut-être la première fois que les frères
de Joseph réclamaient ouvertement son pardon. Pourtant, Joseph leur avait déjà offert son pardon. Dans
les chapitres précédents nous lisons :
« Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Égypte. Maintenant, ne vous affligez pas
et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu ici, car c’est pour sauver des vies que Dieu m’a envoyé en avant
de vous. […] Hâtez-vous de monter vers mon père ; vous lui direz : ‘Ainsi a parlé ton fils Joseph : Dieu
m’a fait maître de toute l’Égypte ; descends vers moi, sans tarder. Tu habiteras au pays de Goshen, et tu
seras près de moi, toi, tes fils, tes petits-fils, ton petit bétail et ton gros bétail, et tout ce qui t’appartient.
Là, je pourvoirai à tous tes besoins. » (Genèse 45.4-11)
Bien que le mot « pardon » ne soit pas utilisé, Joseph prit l’initiative d’offrir le pardon à ses frères,
alors qu’ils ne l’avaient pas demandé. Il ne le fit pas parce qu’il se sentait en position de faiblesse et parce
qu’il avait peur de ses frères. Rappelez-vous, Joseph était le deuxième personnage de l’Égypte en ordre
d’importance. Un mot de sa part aurait suffi pour faire mourir ses frères ou les envoyer en prison. Les
frères de Joseph furent non seulement abasourdis de le voir en vie, mais ils eurent peur pour eux-mêmes
en se rappelant du mal qu’ils lui avaient fait. Son geste de bonté à leur égard fut reçu avec hésitation et
indécision. Ils étaient tellement ébranlés et perplexes qu’ils ne prononcèrent pas un seul mot
de remerciement.
Nous lisons dans le texte de Genèse 50.15 que les frères de Joseph pensèrent alors que celui-ci
avait fait semblant de vouloir leur pardonner par crainte de leur père. Maintenant que Jacob était mort, ils
pensaient recevoir le châtiment qu’ils méritaient pour ce qu’ils avaient fait à Joseph. Pourtant, il est clair
que le geste de Joseph n’était pas une geste formel, mais une offre de pardon sincère. Il n’attendit pas que
ses frères viennent le supplier de leur accorder son pardon. Il prit sur lui et sa main tendue était un geste
d’affection et de réconciliation.
C’est avant tout pour son bien que Joseph voulait pardonner à ses frères les fautes qu’ils avaient
commises. Son acte n’était pas motivé par une confession ou une demande de pardon de leur part. Il leur
offrit simplement son pardon. Le nombre de fois où Joseph pleura souligne qu’il faisait cela pour son
bien, pour sa propre guérison et sa paix intérieure. Il le fit pour obéir à Dieu. Garder rancune à ses frères
alors que Dieu avait tant fait pour lui aurait été un signe d’ingratitude envers Dieu. Si le pardon est un
mode de vie, comme nous l’avons souligné précédemment, alors l’offenseur n’a pas à le mériter.
La Bible ne nous demande pas de pardonner les fautes de ceux qui nous demandent pardon. Ceci
n’est pas une condition du pardon. Nous devons pardonner parce que nous avons été blessés, et non parce
qu’on nous le demande. Le pardon est une attitude vis-à-vis de celui qui nous a blessé, et pas seulement
une réponse à une requête. En principe, nous devrions pardonner même si l’offenseur ne vient jamais le
demander ou ne reconnaît pas sa faute. Le pardon n’est pas tant pour l’offenseur qui peut le demander ou
pas, mais pour nous qui sommes offensés. Le pardon nous libère et nous permet d’échapper à une
deuxième blessure, celle de l’amertume. Quand nous pardonnons, nous choisissons de ne pas être amers,
car l’amertume est une blessure que l’on s’inflige à soi-même.
Ainsi, le pardon contient et limite la souffrance, l’empêchant de se répandre comme des cellules
cancéreuses qui détruisent le corps entier. Il est bien que ceux qui ont commis une faute demandent
pardon. Le terme qui est utilisé dans la Bible pour cela est celui de « confession ». La personne qui a fait
du mal reconnaît ses torts sans chercher à rationaliser ou trouver des excuses pour ce qu’elle a fait. Ceci
est bon pour l’âme, même si le pardon n’est pas toujours accordé. Cette démarche joue un rôle essentiel
dans la réconciliation et la restauration de la confiance. Cependant, la Bible ne nous dit pas d’attendre la
confession de ceux qui nous ont blessés avant de leur accorder notre pardon.
Effectivement, nous pardonnons parce que nous avons été blessés, et non parce que l’offenseur
vient se confesser. En réalité, il ne viendra peut-être jamais demander pardon. Il peut même mourir sans
avoir eu l’occasion de demander pardon. Ceci n’est pas facile. Cependant, nous ne sommes pas appelés à
faire des choses faciles, mais des choses impossibles. C’est la raison pour laquelle nous devons prier.
Nous pardonnons parce que nous pouvons tout par celui qui nous rend puissants (Philippiens 4.13).
Le pardon, un choix d’effacer la dette
Il est très intéressant de noter que les frères de Joseph confessèrent leurs fautes de peur que Joseph
se venge en raison de ce qu’ils lui avaient fait subir. En fait, ils voulaient que leur dette soit effacée et que
Joseph ne réclame pas ce qui lui était dû. Celui-ci aurait pu le vouloir, mais au lieu de cela il pardonna. Il
avait le pouvoir de rétablir son droit, de faire souffrir ses frères pour toutes les souffrances qu’ils lui
avaient occasionnées. Il est facile de pardonner à ceux qui ont le pouvoir, si nous avons besoin de leur
protection, qu’elle soit physique ou émotionnelle. C’est l’une des raisons pour lesquelles certaines
personnes victimes de violence ne mettent pas fin à leur relation avec l’offenseur et considèrent que tout
est de leur faute. Ces personnes préfèrent souffrir plutôt que perdre le sentiment superficiel de sécurité et
de protection que leur donne leur offenseur.
Joseph fut confronté à la tentation d’utiliser son pouvoir pour prendre sa revanche. Il résista à la
tentation en choisissant de pardonner. Le fait de prendre sa revanche n’efface pas toujours l’amertume et,
de plus, montre à la personne coupable que vous n’êtes pas meilleur qu’elle. Vous faites ce qu’elle a fait
quand elle en avait la possibilité, ce qui, d’une certaine façon, justifie ses actes. C’est en renonçant à
prendre sa revanche que l’on peut commencer à guérir.
Personne n’a le droit d’exiger le pardon. Un offenseur ne peut même pas citer l’histoire de Joseph
pour contraindre la personne blessée à pardonner. Personne ne mérite d’être pardonné, et personne n’a le
droit d’être pardonné. Nous demandons pardon parce que nous n’avons pas d’excuse pour ce que nous
avons fait. Le pardon est un choix effectué par la personne offensée. Nous pardonnons parce que Dieu
nous le demande. Nous pardonnons parce que c’est le seul moyen grâce auquel Dieu peut apaiser
notre cœur.
La revanche et le refus de pardonner créent une illusion de satisfaction. Prendre sa revanche pose
deux problèmes. Tout d’abord, il nous faudrait nous en souvenir quand nous serions en position de
réclamer le pardon de quelqu’un. Nous ne pourrions pas attendre que ceux qui nous ont fait du mal nous
demandent pardon. Deuxièmement, le même principe s’applique à Dieu. Il nous faudrait avoir une vie
parfaite, car nous ne pourrions pas espérer qu’il nous pardonne. Rappelez-vous que si nous ne pardonnons
pas à autrui, la même chose nous sera appliquée. Il nous revient de choisir.
Le pardon précède la guérison
Dans Genèse 50.17, nous lisons : « Joseph se mit à pleurer quand on lui dit cela. » La Bible ne dit
pas pourquoi Joseph se mit à pleurer. Rappelez-vous que c’est le moment où les messagers envoyés par
ses frères arrivèrent auprès de lui pour réclamer son pardon. Les frères de Joseph reconnaissaient
clairement qu’ils lui avaient fait du mal. Est-ce la raison pour laquelle Joseph pleura ? La Bible relate
plusieurs épisodes où Joseph pleura. Le dernier se trouve dans Genèse 45.2, où il est dit que Joseph pleura
si fort que le Pharaon et ses serviteurs l’entendirent. C’est le moment où Joseph se fit connaître à ses
frères. Immédiatement après avoir pleuré en public, il leur accorda son pardon et promit de prendre soin
d’eux et de leur famille.
D’après le récit des événements, les pleurs de Joseph semblent être liés à son acte de pardon. Il est
également intéressant de souligner que, manifestement, Joseph se reprit à chaque fois après avoir pleuré.
Le texte le montre : « Il sortit dans une autre pièce et se mit à pleurer. Après s’être lavé le visage, il
ressortit et, faisant des efforts pour se contenir… » (Genèse 43.30,31) Le récit n’indique pas que
quelqu’un le réconforta. Le fait que Joseph pleura l’aida peut-être à se préparer à pardonner à ses frères.
Prendre sa revanche a pour but de faire pleurer l’offenseur, alors que pardonner donne envie à ceux qui
font cette démarche de pleurer. Les pleurs de Joseph furent peut-être une façon pour lui d’apaiser
l’amertume et la colère qui bouillaient en lui. Ce fut une manière de gérer sa souffrance passée. Lorsque
ses frères vinrent le voir pour réclamer son pardon, ses blessures s’ouvrirent probablement à nouveau,
mais il parvint à se ressaisir et à offrir son pardon.
La question que nous pouvons nous poser alors est la raison pour laquelle Joseph pleura à nouveau
alors qu’il avait déjà pardonné à ses frères, avant que ceux-ci ne le lui demandent. J’aime le commentaire
de Justin et Trisha Davis, dans leur livre intitulé Beyond Ordinary, au sujet de la répétition du pardon :
« Jésus demande à Pierre de pardonner soixante-dix fois sept fois, non parce que la personne que
nous voulons pardonner a besoin de l’être autant, mais parce que le ressentiment a parfois une telle
emprise sur notre cœur que nous avons besoin de pardonner souvent à cette personne pour notre propre
apaisement. » (p. 148)
La réponse est donc que, même si Joseph pardonnait à ses frères pour la deuxième fois, la
situation était aussi douloureuse que la première fois. Nous devons pardonner à ceux qui nous font du mal
encore et encore, tant que le ressentiment et l’amertume ont une place dans notre cœur.
Joseph ne s’attendait pas à ce que ses frères le réconfortent. Ils lui avaient causé de la peine et de
la souffrance, et il ne s’attendait pas à ce qu’ils l’apaisent. La guérison de Joseph vint de Dieu, et non de
la confession de ses frères et de leur aveu de culpabilité. Plus tard, il leur rappela qu’ils lui avaient causé
du mal mais que Dieu avait un autre plan pour lui. Le « mais » permit d’effacer leur acte mauvais, et le
pardon ouvrit la voie à la guérison. Ce qui vient après le « mais » est plus puissant et plus satisfaisant que
le mal qui avait précédé. C’est Dieu qui répara toutes choses, et non les frères de Joseph. L’avenir de
Joseph était entre les mains de Dieu, et personne ne pouvait le changer.
L’une des raisons pour lesquelles nous avons du mal à pardonner est que nous avons le sentiment
que ceux qui nous font du mal sont plus grands que Dieu. Ils semblent avoir le dernier mot au sujet de
notre avenir. Nous avons la capacité de pardonner quand nous comprenons que Dieu dirige notre vie.
Dans l’épître aux Romains, Paul le souligne ainsi : « Nous savons, du reste, que tout coopère pour le bien
de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet. » (Romains 8.28)
Voici une leçon importante pour nous concernant nos relations : Nous ne devons pas penser que la
personne qui nous a fait du mal est en charge de notre guérison. La guérison et la souffrance ne peuvent
provenir de la même source. C’est Dieu, par sa puissance, qui nous donne la force de pardonner et
accomplit le processus de guérison. Joseph put faire du bien à ses frères qui souffraient d’un immense
sentiment de culpabilité, car il avait reçu le réconfort et la guérison de Dieu.
Le pardon rend l’offenseur responsable
Joseph mentionna l’offense de ses frères avant de pouvoir les assurer de son pardon. Il leur dit :
« Le mal que vous comptiez me faire, Dieu comptait en faire du bien. » (Genèse 50.20) Les frères de
Joseph savaient qu’ils étaient coupables. Ils ne cherchèrent pas à rationaliser ou à justifier leur
comportement. Ce qu’ils avaient fait était mal, et Joseph avait le droit de prendre sa revanche. Il est
intéressant de noter que le désir de Joseph de leur pardonner ne l’incita pas à minimiser leurs mauvaises
actions. Joseph souligna qu’ils avaient fait du mal alors même qu’il leur accordait son pardon.
Joseph ne se faisait pas d’illusion, il ne souffrait pas de lésions cérébrales, ce que ses frères lui
avaient fait était mal. Il n’essaya pas de minimiser leur acte ou de le prendre à la légère. Il les déclara
coupables et ne prit pas sur lui la responsabilité de leurs actes. C’est peut-être la raison pour laquelle
Joseph pleura à plusieurs reprises. La pensée de ce qu’il avait subi de leur part réveilla sa souffrance
émotionnelle. Il n’avait rien fait de mal et il ne méritait pas ce qu’il avait subi. Il s’agissait de ses frères !
Comment avaient-ils pu penser un instant faire tant de mal à celui qui était de leur sang ? Joseph était
blessé, et ses frères avaient tort. Pourtant, il leur accorda son pardon.
L’une des raisons pour lesquelles nous avons du mal à pardonner à ceux qui nous font du mal est
notre crainte de donner l’impression que nous fermons les yeux sur les fautes qui ont été commises. Nous
ne voulons pas donner le sentiment que ce qui s’est passé n’est pas grave. Nous pensons même qu’il
serait plus facile de pardonner à l’offenseur si la faute commise n’était pas si grave, si elle ne nous avait
pas fait tant de mal. Pardonner n’est pas utile si ce n’est pas grave, si vous ne souffrez pas. Vous pouvez
considérer alors qu’il s’agit d’un malentendu et l’oublier. Mais quand il y a une volonté délibérée de faire
du mal et de nuire physiquement ou émotionnellement, le pardon devient nécessaire, même s’il est peutêtre difficile à accorder.
Pardonner signifie lâcher prise, mais cela ne revient pas à dire : « Ignorer la blessure permet
d’ouvrir la voie de la guérison. » (Davis, p. 183) Les personnes responsables doivent être déclarées
coupables et tenues pour responsables des actes répréhensibles qu’ils commettent. C’est le fondement du
pardon. Ainsi, nous devons faire un choix, à savoir pardonner et libérer le coupable, ou ne pas pardonner
et devenir son esclave. Généralement, quand il y a un prisonnier, il y a aussi un gardien. Quand on libère
le prisonnier, le gardien est également libéré. Il en est de même pour le pardon.
Lorsque pardonner revient à ignorer le mal accompli, cela encourage l’offenseur à répéter ses
erreurs. Il ne s’agit pas d’un pardon authentique, mais de la peur déguisée du rejet. Quand nous ne tenons
pas le coupable pour responsable, nous le laissons continuer à nous blesser. Joseph avait mieux à faire que
de ruminer ce que ses frères lui avaient fait dans le passé. Nous avons tant à vivre, et le temps est si
court ! Ne le perdons pas en nourrissant des sentiments de rancune et d’amertume, car nous mettrions
alors notre vie entre parenthèses.
Pardonner ne signifie pas oublier
Parvenons-nous à pardonner et à oublier ? Manifestement, Joseph ne se mit pas à souffrir de
lésions cérébrales après avoir accordé le pardon à ses frères la première fois. Il faut noter que même après
la mort de son père, Joseph se souvenait encore de ce qu’ils lui avaient fait. Non seulement il pleura, mais
il établit clairement qu’ils étaient responsables du mal qu’ils avaient commis à son encontre. L’une des
raisons pour lesquelles Joseph ne réussissait pas à pardonner est que c’était lié à l’intervention de Dieu.
C’est en utilisant le mal commis par les frères de Joseph que Dieu accomplit ses plans. Oublier ce qu’ils
avaient fait reviendrait à oublier la façon dont Dieu était intervenu pour sa propre gloire.
Nous aimons tous réciter cette déclaration d’Ellen White dans Testimonies to Ministers and
Gospel Workers : « Nous n’avons rien à craindre pour l’avenir si ce n’est oublier ce que le Seigneur a fait
pour nous. » Le Seigneur nous a guidés dans nos déceptions et nos blessures. Oublier nos déceptions et
nos blessures, c’est oublier de quelle façon il nous a guidés. Nous serons peut-être confrontés à des
déceptions et des blessures similaires à l’avenir, mais nous n’avons pas de raison d’avoir peur. Elles
passeront aussi. Mais pour que nous puissions adopter cette attitude, nous ne devons pas oublier les
souffrances que nous avons traversées.
Parfois, c’est quand nous sommes blessés et déçus par ceux qui nous aiment que nous pouvons
commencer à croître. Le fait de vouloir oublier nos blessures pourrait bien effacer de notre mémoire les
bénédictions que Dieu nous a accordées à ces occasions. Ainsi, nous nous souvenons davantage des
leçons que nous avons apprises par les épreuves que des dommages que nous avons subis. Rappelez-vous
que, lorsque le ressentiment et l’amertume surgissent et que nous éprouvons le désir de prendre notre
revanche, nous devons pardonner de nouveau, car le pardon n’a pas de limite. C’est le pardon qui finit par
détruire le ressentiment et la rancune, et non l’oubli.
Le pardon n’est pas toujours synonyme de réconciliation
La question que beaucoup de personnes se posent certainement est de savoir si le pardon doit
mener à la réconciliation, ou même si le pardon est synonyme de réconciliation. Nous avons parfois peur
qu’après avoir accordé notre pardon à une personne, la réconciliation doive s’ensuivre, qu’un pardon
authentique mène nécessairement à une réconciliation. Dans le récit que nous étudions, Joseph pardonna à
ses frères les fautes qu’ils avaient commises, mais il se rapprocha aussi d’eux et se réconcilia avec eux.
Nous avons tendance à associer pardon et réconciliation. Kerry et Chris Shook insistent sur un point
important : « Le pardon est une chose que l’on choisit de faire sur l’instant, mais il faut du temps pour
rétablir la confiance. » (p. 83) La réconciliation est basée sur la confiance, et nous n’avons pas l’assurance
de pouvoir rétablir la confiance après le pardon.
Joseph put se réconcilier avec ses frères car, comme le dit Ellen White dans Patriarches et
prophètes, il vit « les fruits de la véritable conversion » (p. 208). Le pardon peut être accordé sans que
l’offenseur ne se confesse, mais la réconciliation n’est pas possible sans une véritable confession et un
aveu du mal qui a été commis. Dans certains cas, la réconciliation n’est pas possible. Cela ne signifie pas
qu’il n’y a pas de pardon authentique. Rétablir la confiance prend du temps, comme nous l’avons déjà
souligné, et même en prenant ce facteur en compte, il n’y a aucune garantie que cela soit possible.
Dans le cas de certaines offenses, il faut parfois beaucoup de temps pour comprendre que
l’offenseur se repent sincèrement, même s’il a déjà reconnu le mal qu’il a fait. Cependant, il ne faut pas
refuser de se réconcilier pour prendre sa revanche. L’amertume et le ressentiment ne doivent pas être des
raisons pour ne pas se réconcilier. Souvenons-nous des différentes étapes qui se succèdent : le pardon
mène à la guérison ; la confession et le remords peuvent mener à la réconciliation.
Est-ce possible ?
La dernière question que nous sommes peut-être tentés de poser est de se demander si tout cela est
possible aujourd’hui. Oui, Joseph l’a fait, peut-être parce qu’il avait tout. Qu’en est-il de ceux qui ont tout
perdu ? D’un conjoint qui est HIV positif en raison de l’infidélité de son partenaire ? D’un enfant dont la
vie ne sera plus jamais la même en raison des violences subies de la part de ses parents ? Que disons-nous
à ces gens ? Dans quelle mesure l’histoire de Joseph peut-elle les réconforter ?
Ce sont en effet des questions difficiles, mais le problème est que nous avons tendance à mettre un
point final là où Dieu utilise une virgule. Nous pensons que le futur est réduit à néant en raison du présent
ou d’une expérience passée négative. Nous renonçons souvent, car nous ne regardons pas en avant.
Joseph fut incarcéré pour un crime qu’il n’avait pas commis, mais il refusa de se laisser enfermer par le
ressentiment vis-à-vis de la femme de Potiphar. La vie et le destin de Joseph étaient entre les mains de
Dieu, et non entre celles de cette femme mauvaise. Voici comment la Bible décrit cette étape de la vie
de Joseph :
« Le maître de Joseph le fit arrêter et mettre en prison, là où étaient enfermés les prisonniers du
roi ; il resta là, en prison. Le Seigneur fut avec Joseph et il lui accorda de la faveur. Il lui donna de la
grâce aux yeux du chef de la prison. » (Genèse 39.20,21)
Le même Dieu qui était avec lui à l’époque où il avait du succès et était heureux, était aussi avec
lui en prison. Ceux qui nous font du mal peuvent nous laisser des cicatrices, mais Dieu ne nous
abandonnera jamais. Renoncer quand les gens nous blessent et nous déçoivent, c’est voter contre Dieu et
le rendre incapable de nous aider. Joseph était en prison, mais il était libre de pardonner. Il entama alors
un processus de guérison, et il alla de l’avant. C’est l’attitude de Joseph qui changea l’environnement de
la prison où il se trouvait, et non l’inverse.
Jésus dit une fois à un homme qui était paralysé depuis trente-huit ans : « Lève-toi et marche ! »
(Luc 5.23) Nous connaissons cette histoire. Aujourd’hui, le même Jésus dit à ceux qui sont paralysés par
le ressentiment et l’amertume depuis des années : « Levez-vous et tendez la main du pardon à ceux qui
vous ont fait du mal. » Celui qui vous demande de vous lever et de pardonner est désireux de vous donner
la force et la puissance de le faire. Vous avez besoin de vivre la guérison aujourd’hui, quoi que l’avenir
vous réserve. Aujourd’hui, vous pouvez réclamer cette guérison en tendant la main à Dieu pour lui
demander de vous aider à faire la même chose pour ceux qui vous ont blessé. Levez-vous et marchez vers
un avenir meilleur.
Références
Davis, J. et Davis, T. (2012). Beyond ordinary, USA: Tyndale House Publishers.
Shook, C. et Shook, K. (2010). Love at last sight, USA: Waterbrooks Press.
Weiss, D. (2007). Ten-minute marriage principles, USA: Faithworld.
White, E. G. (1923). Testimonies to ministers and gospel workers, W: Review and Herald
Publishing Association.
White, E. G. (1958). Patriarches et prophètes, Éditions Vie et Santé.
Jongimpi Papu est responsable du département du Ministère de la famille à la Division de l’Afrique du Sud et de
l’Océan Indien, dont le siège se trouve à Irene, Pretoria, en Afrique du Sud.
Prédication – Faire des disciples pour Jésus
Faire des disciples pour Jésus
Pamela et Claudio Consuegro
Texte : Matthieu 28.19,20
Introduction
Vous pouvez relater une autre histoire de pêche, ou un récit similaire à celui-ci.
Quatre heures du matin. « C’est l’heure de se lever », disait alors papa. C’est son horloge interne
qui le réveillait pendant les vacances que nous consacrions à la pêche à la marigane sur les rives du lac
Beresford.
C’était la semaine de l’année que papa préférait. Cette semaine de pêche si attendue était le
moment fort d’une longue année consacrée au travail pour l’entreprise Southern Bell et à la ferme. Tous
les matins, papa me tirait alors de mon lit et nous nous préparions pour une journée sur le bord du lac.
C’était généralement à la fin du printemps, ou au début de l’été, que papa réservait une location
pour nous à DeLand, en Floride. Maman et mes trois sœurs venaient avec nous, mais elles ne se levaient
pas aussi tôt que nous. Elles nous rejoignaient plus tard alors que nous pêchions depuis un moment déjà.
À cinq heures, papa et moi étions attablés dans son restaurant préféré pour un bon petit-déjeuner.
C’était un relais routier dont le nom m’échappe mais qui préparait les meilleurs œufs brouillés que j’ai
jamais goûtés. C’était aussi l’avis de tous les routiers qui fréquentaient ce lieu.
Rassasiés, papa et moi nous nous rendions ensuite à la marina, où il louait un emplacement pour le
bateau qu’il avait acheté pour ces vacances annuelles. Ce bateau était toujours prêt le jour pour le
lendemain, papa n’étant pas du genre à faire les choses au dernier moment. Le matin, il s’assurait que les
rames étaient bien fixées sur les côtés, que le réservoir était plein et que notre pique-nique était prêt. Nous
ne revenions pas pour le déjeuner. Manger était une perte de temps et de trajet, d’après papa. Cela aurait
empiété sur notre temps de pêche. Bien souvent, nous mangions un sandwich et des biscuits salés, et nous
buvions du Coca Cola.
Nous achetions les appâts dont nous avions besoin au magasin de la marina, puis nous nous
installions sur le bateau. À la première lueur du jour, nous partions.
L’air frais du matin transperçait mes vêtements. J’avais compris que je pouvais me protéger un
peu en me mettant dos au vent. C’était encore mieux quand je pouvais m’asseoir juste à côté de papa pour
qu’il fasse écran au vent. Je me souviens encore de son odeur, alors que nous naviguions à toute vitesse
vers son endroit favori, couvert de nénuphars. Nous grelottions pendant les quinze minutes du trajet, puis
nous mettions nos appâts sur notre ligne et nous les lancions au loin, au milieu des nénuphars. L’attente
commençait alors.
Papa avait une façon étrange de pêcher le premier poisson de la journée. Il ne m’annonçait jamais
qu’il avait attrapé une première marigane. Je le comprenais en entendant le bruit que faisait sa ligne
lorsqu’il remontait le poisson. Immédiatement après, celui-ci se retrouvait dans le bateau. Je lui
demandais alors où il avait attrapé la marigane. « Par là-bas », me disait-il sans désigner d’endroit
particulier ni même faire un mouvement de tête. Il me revenait d’ouvrir le panier pour qu’il dépose sa
prise. C’était à moi de trouver des mariganes. Je finissais toujours par trouver un moyen d’en attraper une
première. Je persévérais.
Nous restions au même endroit la journée entière. Dès que papa attrapait un premier poisson le
matin, nous restions à cet endroit. Si cela ne mordait pas, nous nous déplacions.
Nous vivions la même routine tous les matins : nous essayions et persévérions, jusqu’à ce que
notre patience soit couronnée de succès. Papa manœuvrait le bateau avec des gestes précis pour éviter de
heurter les bancs de poissons que nous rencontrions souvent. Il contrôlait le bateau du pied, pêchait d’une
main et buvait du Coca Cola de l’autre main, tout ceci sans jamais s’approcher trop près des branches des
arbres qui se trouvaient sur les rives.
J’attrapais généralement un poisson quand papa en pêchait trois. Notre but était de battre nos
propres records. Nous y parvenions parfois, mais pas souvent. C’était amusant. Nous testions différentes
techniques et expérimentions des idées nouvelles. Mais papa revenait toujours à son idée première, à
savoir pêcher avec un appât parmi les nénuphars.
Quand l’obscurité commençait à tomber, nous retournions à la marina. Parfois nous nous en étions
beaucoup éloignés, alors il faisait presque nuit noire quand nous arrivions à notre emplacement. Nous
déchargions nos poissons et les lavions sur le quai, sous l’œil attentif d’un hibou. Le directeur nous avait
dit un jour que, si nous lui donnions un poisson, il nous laisserait tranquille. Papa ne voulut pas lui céder
l’une de nos prises la première fois que nous le vîmes. Alors au moment où nous nous éloignâmes
légèrement, le hibou descendit, ouvrit le couvercle de notre glacière et prit l’un de nos poissons ! Puis il
nous laissa seuls pour nettoyer les autres ! À partir de ce jour-là, nous décidâmes de sacrifier un poisson
chaque fois que nous allions nettoyer nos prises.
Maintenant je vis à LaGrange, en Géorgie. Je me remémore toujours ces souvenirs de papa et moi
à la pêche quand je me rends sur le lac de West Point. Les techniques de pêche ont beaucoup changé,
mais l’esprit est le même : il faut persévérer !
Merci, papa, pour les leçons que tu m’as enseignées et pour les bons moments passés à pêcher
ensemble. Récit de C. Hyers.
Certaines personnes vont à la pêche depuis leur plus jeune âge, d’autres n’ont jamais pêché de leur
vie. Une grande partie de la terre est couverte d’eau – océans, fleuves, lacs. Ainsi, la plupart d’entre nous
avons déjà vu des gens essayer d’attraper des poissons dans leur filet ou au bout de leur canne à pêche.
Jésus lui-même utilisa l’image de la pêche tandis qu’il appelait ses disciples à le suivre : « Comme il
marchait au bord de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, celui qu’on appelle Pierre, et André, son
frère, qui jetaient un filet dans la mer — car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : Venez à ma suite, et je vous
ferai pêcheurs d’humains. Aussitôt ils laissèrent les filets et le suivirent. » (Matthieu 4.18-20)
« Je vous ferai pêcheurs d’humains », dit Jésus. L’Église a pris au sérieux cette promesse de Jésus
et s’efforce de pêcher des êtres humains depuis deux mille ans. Les adventistes du septième jour utilisent
diverses méthodes pour cela : les études bibliques, les rencontres d’évangélisation, les médias (la
télévision, Internet, la radio), les activités de santé, et beaucoup d’autres. Ainsi, en cent cinquante ans,
l’Église est passée de quelques milliers de membres habitant essentiellement dans le Nord-Est des ÉtatsUnis à plus de dix-sept millions de membres dans le monde entier.
Plusieurs façons de pêcher
On peut pêcher de différentes façons. La façon de procéder la plus courante consiste à utiliser une
canne à pêche, un fil, un hameçon et un appât. La plupart des gens qui pêchent ainsi veulent attraper des
poissons, que ce soit pour leur consommation personnelle ou pour les vendre à d’autres.
À l’époque de Jésus, les pêcheurs utilisaient le plus souvent un filet. L’avantage de cette méthode
est qu’il est plus facile d’attraper un grand nombre de poissons qu’avec un hameçon.
Certaines personnes n’ont pas l’intention de garder les poissons qu’elles pêchent, mais choisissent
de les libérer. Il s’agit alors d’une activité visant à relever un défi, à savoir pêcher autant de poissons que
possible avant de les remettre à l’eau.
Je crois que parfois, dans l’Église, nous utilisons cette méthode. Peu de temps après le baptême
d’une personne, nous l’oublions, nous l’abandonnons ou nous lui manquons de considération, et elle finit
par quitter l’Église, parfois définitivement. Quand Jésus appela ses disciples à être « pêcheurs
d’hommes », il ne voulait pas dire qu’il fallait les « pêcher et les consommer », les « pêcher et les laisser
mourir », les « pêcher et les remettre à l’eau ». Il parlait surtout de notre champ d’action. En effet, pêcher
avec un filet permet de couvrir une grande étendue d’eau et d’attraper de nombreux poissons. De la même
façon, notre approche devrait être aussi large que possible et toucher le plus grand nombre de gens.
Il est important de noter aussi que Jésus utilisa cette image de « pêcheurs d’hommes » lorsqu’il
invita Pierre, André, Jacques et Jean à le suivre. Or, ces hommes étaient des pêcheurs. Dans les autres cas
de figure, Jésus nous invita à « faire des disciples », notamment dans le mandat évangélique de
Matthieu 28.19.
Ainsi, que signifie « faire des disciples » ?
Attraper ou faire ? Attraper ou faire croître ?
Voici quelques pistes de réflexion :
1. Nous « n’attrapons pas » des disciples, nous « faisons » des disciples
L’industrie des appâts est vaste. Ces entreprises se spécialisent dans l’art de tromper – tromper les
poissons en leur faisant croire que le mouvement de l’eau est créé par un animal qu’ils peuvent manger,
alors qu’ils se retrouvent attrapés par un hameçon ou prisonniers d’un filet. Ils perdent alors toute liberté,
voire même leur vie.
Nous ne voulons pas que les personnes désireuses de devenir membres d’Église aient le sentiment
d’être prises au piège et constatent qu’elles perdent leur liberté, et même leur vie.
2. Si nous voulons faire des disciples, nous devons les aider à croître
La croissance d’un disciple est caractérisée par plusieurs aspects. L’un de ces aspects est la
transformation. L’apôtre Paul souligne ce point dans Romains 12.2, alors qu’il exhorte ses lecteurs : « Ne
vous conformez pas à ce monde-ci, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence. »
Cette transformation est un processus qui dure la vie entière et qui débute par une réconciliation avec
Dieu, un effet de sa grâce, et qui aboutira à une transformation définitive lors du retour du Christ.
L’imitation est une autre caractéristique du disciple. Chaque disciple, quelles que soient ses
capacités, est appelé à imiter le Christ et à devenir comme lui. Ellen White déclara : « Un véritable
disciple du Christ cherche à le prendre comme modèle. Son amour amène à l’obéissance parfaite. Il étudie
dans le but de faire la volonté de Dieu sur la terre, comme au ciel. » (The Faith I live by)
La troisième caractéristique du disciple est l’acculturation. L’acculturation est « le processus
d’apprentissage par lequel l’individu reçoit la culture de la famille, du groupe, du milieu ou de l’ethnie
auxquels il appartient » (Wikipédia). Le processus à long terme de la croissance implique une découverte,
un changement, une adaptation à un nouveau mode de vie et à une nouvelle culture, l’adoption de
nouvelles idées, de nouvelles valeurs et de nouvelles pratiques. Être un disciple ce n’est pas seulement
croire, mais aussi vivre comme tel.
Ainsi, en tant qu’Église, nous devons organiser nos ministères de façon à faciliter l’intégration des
nouveaux membres. Il est important de leur permettre de participer à la vie de l’Église et de les
encourager à s’y impliquer, afin de faciliter leur croissance spirituelle.
Il faut du temps pour faire des disciples. Dans l’expérience de Jésus avec ses disciples, on peut
noter différentes phases par lesquelles il les a amenés à croître et à atteindre la maturité. Les mots que
Jésus prononça témoignent de ces différentes étapes :
1. « Venez et vous verrez. » (Jean 1.35 – 4.46) Cette phase consistant à venir et à voir correspond
à la période de quatre ou cinq mois pendant laquelle il se fit connaître aux disciples et les familiarisa avec
son ministère, après son baptême dans le Jourdain. Jésus voulait donner à ces hommes le temps nécessaire
pour que les graines qu’il avait plantées dans leur âme puissent germer. Ainsi, quand il les invita à
s’engager davantage, ils étaient prêts à accepter.
2. « Venez à ma suite. » (Matthieu 4.19 et Marc 1.16-18) Cette phase correspond à la période de
dix mois quand les disciples renoncèrent à l’exercice de leur profession pour voyager avec Jésus. Celui-ci
leur laissa le temps de prendre de solides décisions. Ainsi, quand les graines qu’il avait plantées
germèrent, ils acceptèrent immédiatement l’invitation à le suivre.
3. « … pour qu’ils soient avec lui. » (Marc 3.13,14) Cette phase correspond à la période de vingt
mois au cours de laquelle Jésus s’intéressa essentiellement aux disciples, afin qu’ils puissent ensuite aller
prêcher sa Parole. Cette période nécessitait un investissement total. La première chose que Jésus fit, au
cours de cette phase, fut de les inviter à s’asseoir avec lui et de leur enseigner les vérités essentielles
concernant le mode de vie d’un croyant. Il s’agit du sermon sur la montagne (Matthieu 5 – 7).
4. « Demeurez en moi. » (Jean 15.4-7) Cette phase débuta par un changement radical chez les
disciples, alors que Jésus les préparait à son départ et à la mission qu’ils allaient accomplir dans le monde.
Ce que Jésus voulait leur enseigner alors est relaté dans Jean 14 – 21. Ce sont les paroles qu’il prononça
dans la chambre haute. Il est intéressant de noter que Jésus passa 49% de son temps avec les disciples, et
plus de temps encore alors que les événements de Jérusalem et de la croix approchaient.
5. « Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples. » (Matthieu 28.19) Cette phase finale
marque la fin du premier cycle d’apprentissage des disciples et le début du deuxième, les disciples
formant alors d’autres disciples. Pendant son ministère, Jésus invita les douze à devenir ses disciples,
mais après sa résurrection et son ascension, il lança cette invitation par le moyen des disciples, les
missionnaires chrétiens. Il est important de se rappeler que, lors de cette phase, la mission recommandée
par le Christ ne consistait pas seulement à convertir, mais à faire des disciples. Ainsi, le but de l’Église
doit être d’aider les nouveaux chrétiens à avancer et à devenir des disciples portant du fruit, mûrs
et engagés.
Il est important de comprendre ces différentes phases de la croissance du disciple, notamment
pour que l’Église apprenne à éviter l’éloignement des nouveaux membres. Grâce à cette méthode
progressive permettant de faire des disciples, Jésus nous invite à accompagner les disciples potentiels
jusqu’à l’étape finale. Nous devons faire preuve de patience avec les nouveaux membres, tandis qu’ils
croissent vers la maturité. Nous qui sommes dans l’Église depuis de nombreuses années, nous ne sommes
pas encore parfaits. Pourquoi donc voudrions-nous que ceux qui viennent juste de se joindre à l’Église
le soient ?
Aucun être humain ne devient instantanément un adulte. Aucun être humain ne fait un bond de
géant entre sa naissance et l’âge adulte. Il nous faut des années pour croître et apprendre.
Les différentes étapes de la croissance d’un disciple
Pour nous rappeler qu’il nous fait cheminer avant d’atteindre la maturité, l’apôtre Paul identifie
trois étapes dans la croissance d’un disciple.
Le nouveau-né / La période de l’enfance
L’apôtre Paul voulait que ses « enfants » fassent l’expérience des bienfaits du salut et portent du
fruit, alors il endossa pour eux le rôle d’une mère auprès de ses enfants. Il déclara : « Mais nous nous
sommes faits tout petits au milieu de vous ; comme une mère prend soin des enfants qu’elle nourrit… »
(1 Thessaloniciens 2.7) Ce verset nous donne l’image d’une mère qui s’occupe de ses enfants et en prend
soin avec tendresse. Lors de cette étape, la mère ne cherche pas à corriger toutes les erreurs qu’ils peuvent
commettre. Elle ne leur donne pas un nombre trop important d’informations, mais elle fait en sorte
d’établir un lien entre elle et eux et de leur faire comprendre qu’ils sont aimés et acceptés. À ce point, la
forme première d’instruction est l’exemple.
Outre la protection et l’amour, les nouveaux disciples ont besoin d’être nourris par le lait pur de la
Parole de Dieu (1 Pierre 2.2,3). Un disciple nouveau-né a aussi besoin d’une famille, de l’amour des
membres de l’Église qui doit être pour lui une communauté de frères et sœurs capables de l’encourager et
de contribuer à son épanouissement (1 Thessaloniciens 5.11).
La période de la jeunesse
Alors que les enfants grandissent, le rôle des parents et leurs relations changent aussi. Lors de
cette étape, la mère veut généralement susciter dans le cœur de ses enfants le désir de croître en Christ, et
le père veut leur donner les moyens de mener une vie de fidélité envers Dieu, de se comporter en citoyens
du royaume. Paul changea aussi ses méthodes et ses objectifs tandis qu’il assumait le rôle d’un père
auprès de ses enfants (2 Thessaloniciens 2.10-12).
Lors de cette étape, les croyants ont besoin d’assumer davantage de responsabilités dans leur vie et
dans leur ministère, alors Paul les encourage, les réconforte et les adjure (1 Thessaloniciens 2.12). Ces
trois mots sont importants, car ils soulignent quel chemin Paul, leur père spirituel, souhaite les voir
emprunter. Le mot traduit par encourager signifie « appeler, demander instamment, pousser quelqu’un à
adopter une ligne de conduite » (W. Vine, 1981). Le mot traduit par réconforter signifie « apaiser,
consoler, encourager, stimuler dans l’accomplissement sérieux des fonctions » (p. 208) et le mot traduit
par adjurer signifie « témoigner de sa foi par sa vie et ses actes » (p. 225). Ainsi, Paul encourage les
nouveaux croyants à mener une vie digne de Dieu, mais il les tranquillise aussi et il encourage leurs
efforts. Jean encourage aussi les jeunes ainsi : « Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts,
que la Parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Mauvais. » (1 Jean 2.14)
À cette étape de leur vie, il est important que les nouveaux croyants soient l’objet d’une attention
personnelle, individuelle, de la part de disciples plus âgés et plus expérimentés. Il est important de passer
du temps avec eux, afin de les équiper au mieux pour la mission que Dieu leur a confiée, et de les soutenir
alors qu’ils développent le caractère et les compétences nécessaires pour accomplir cette mission.
Jésus savait à quel point il est important de soutenir les nouveaux convertis. Comme Ellen White
le souligne (Évangéliser, p. 72), ils peuvent « s’encourager mutuellement, prendre conseil l’un de l’autre
et prier ensemble, la force de l’un venant au secours de la faiblesse de l’autre ». Jésus savait également
que certaines associations sont particulièrement profitables : Jean, qui avait un tempérament doux,
travaillait avec Pierre, qui était parfois emporté et impulsif. Il était important aussi que Jean, le plus jeune,
soit avec Pierre, qui était plus âgé et plus expérimenté. Le groupe des douze apôtres et plus tard des
soixante-dix était non seulement équilibré, mais chacun pouvait s’inspirer de l’exemple d’autrui
(L. Schaller).
L’étape des frères et sœurs mûrs
Paul était aussi un frère pour les membres de l’Église de Thessalonique. Les nouveaux convertis
montraient qu’ils avaient accepté le message et la mission qui leur était confiée, alors Paul encourage ces
frères et sœurs dans la foi, disant : « En recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre,
vous l'avez accueillie, non pas comme une parole humaine, mais comme ce qu'elle est vraiment : une
parole de Dieu, qui est aussi à l'œuvre en vous qui croyez. » (1 Thessaloniciens 2.13) Puis il souligne la
fidélité dont ils ont fait preuve alors qu’ils étaient persécutés au nom de l’Évangile.
Paul ne considérait plus ces gens comme des enfants ou même des jeunes, mais comme ses frères
et sœurs, ses pairs, sur un pied d’égalité avec lui. En raison de la maturité dont ils faisaient preuve, il se
sentait libre d’avancer et de leur confier une tâche. Ce n’était pas comme si il les abandonnait ou les
oubliait. En effet, il était en contact avec eux par courrier, il recevait de leurs nouvelles par d’autres
personnes et il continuait à prier pour eux.
Comment une Église qui fait des disciples peut-elle aider les nouveaux convertis à croître ?
Une Église qui désire faire des disciples contribue à répondre aux besoins particuliers des
nouveaux convertis en les aidant à s’adapter à leur famille de l’Église.
1. La nécessité de se faire rapidement des amis
L’étude de Lyle Schaller montre que plus une personne a d’amis dans l’Église, moins elle court le
risque d’être inactive ou de quitter l’Église. Jim Cress et Win Arn ajoutent que le nombre d’amis
chrétiens que se fait une personne au cours des six premiers mois après son entrée dans l’Église détermine
en grande partie si elle sera active ou si elle quittera l’Église.
Ceci dit, « on ne peut juste espérer que les gens se fassent des amis dans l’Église. Il faut
encourager cela, faire des plans dans ce sens et faciliter cette démarche » (R. Warren, p. 224-225). Si,
après six mois, un nouveau converti ne s’est pas fait quelques amis ou aucun ami proche dans l’Église, il
est très probable qu’il reste inactif. Comme l’écrit Ronald Sider (p. 26), « l’amitié est le facteur le plus
important permettant d’inciter une personne à s’engager dans l’Église ou de la quitter ». Le fait d’associer
le partage d’un repas, l’amitié, le chant, la prière et l’étude de la Bible « encourage et soutient de
nombreuses personnes brisées sur le long chemin de la transformation personnelle ».
2. La nécessité d’éprouver un sentiment d’appartenance
Albert Winseman (p. 26) souligne que « le sentiment d’appartenance incite fortement à croire.
[…] Plus les gens se sentent impliqués dans leur Église, plus ils s’engagent spirituellement. » Quand les
gens s’engagent pour le Christ et dans l’Église, ils sont parfois confrontés à une certaine résistance de la
part de leur famille. Certaines activités comme des repas, des soirées récréatives ou sociales, des retraites,
des camps, des rencontres de famille et des groupes de soutien, permettent de les soutenir, de fortifier leur
foi et de les encourager à témoigner (D. Garland).
3. La nécessité de l’accompagnement des membres plus âgés
Ron et Karen Flowers, qui étaient auparavant responsables du Ministère de la famille à la
Conférence générale, soulignent souvent la valeur de l’imitation et du modèle dans le processus
d’apprentissage, parce que les gens ont tendance à devenir comme ceux ou ce qu’ils regardent. Ce
principe s’applique aux relations en général, et notamment à la maison, où l’imitation est quotidienne. Les
enfants imitent leurs parents et leurs frères et sœurs. Les conjoints s’imitent souvent l’un l’autre.
Conclusion
Au cours des cent cinquante dernières années environ, des millions de gens sont devenus membres
d’Église. Nous nous en réjouissons et nous louons Dieu pour cela !
Cependant, malheureusement au cours de cette même période, de nombreuses personnes ont quitté
l’Église. Certaines l’ont quittée parce qu’elles étaient en désaccord avec une ou plusieurs doctrines et,
même si cela nous attriste, nous ne pouvons pas forcer les gens à croire ce que nous croyons. D’autres
personnes sont peut-être parties en raison de difficultés personnelles – pression de la famille, difficulté à
s’adapter au mode de vie adventiste, etc.
Notre tristesse et notre préoccupation concernent les gens qui croient ce que nous croyons, qui ont
fait des changements dans leur mode de vie, qui sont heureux de faire partie de la famille de l’Église,
mais qui, de sabbat en sabbat, éprouvent un sentiment de solitude alors qu’ils sont assis au milieu de leur
famille spirituelle. Nous sommes tristes de constater parfois que nous, membres d’Église, qui nous
réjouissons de voir de nouveaux membres rejoindre nos rangs, ne faisons rien pour les accompagner et les
soutenir tandis qu’ils avancent sur leur chemin spirituel.
Ellen White déclara : « Il faudrait s’occuper avec patience et affection de ceux qui se sont
nouvellement convertis ; il appartient aux membres plus anciens de l’Église de chercher les voies et les
moyens d’apporter aide, sympathie et instructions à ceux qui, de bonne foi, ont quitté d’autres Églises par
amour pour la vérité et qui se sont par là même privés du soutien pastoral auquel ils étaient habitués. Une
responsabilité particulière repose sur l’Église : elle doit prêter son appui à ces personnes qui ont marché
d’après les premiers rayons de lumière qu’elles ont reçus. Si les membres de l’Église manquaient à ce
devoir, ils trahiraient du même coup la confiance que Dieu leur avait accordée. » (Évangéliser, p. 317)
Continuons à être de fidèles pêcheurs d’hommes. Mais ne nous contentons pas d’attraper et de
relâcher ensuite. Au lieu de cela, faisons des disciples et retenons les nouveaux convertis qui se joignent à
notre famille afin qu’à leur tour ils puissent faire des disciples.
Références
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MI: Baker Books.
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Winseman, A. (2007). Growing an engaged church: How to stop “doing church” and start being
the church again. New York, NY: Gallup Press.
Claudio et Pamela Consuegro sont responsables du Ministère de la famille de la Division d’Amérique du Nord des
adventistes du septième jour dont le siège se trouve à Silver Spring, dans le Maryland, aux États-Unis.
Prédication – Des relations assaisonnées d’une pincée de sel
Des relations assaisonnées d’une pincée de sel
Barna Magyarosi
Texte : Marc 9.33-50
Nous vivons dans une société de plus en plus individualiste, égoïste et assoiffée de pouvoir – mais
pas dans le domaine du caractère, bien sûr ! Il ne s’agit pas du pouvoir de servir les autres, mais du
pouvoir d’obtenir toujours plus, du pouvoir de satisfaire nos besoins réels ou ressentis, du pouvoir de
nous procurer que nous désirons à tout prix.
Dans le domaine des relations humaines, Steven Covey a identifié quatre façons possibles d’entrer
en interaction avec autrui : gagnant-gagnant, gagnant-perdant, perdant-gagnant, perdant-perdant. La
plupart des gens ont grandi avec l’idée que si quelqu’un gagne, alors quelqu’un d’autre doit perdre. Les
jeux, les compétitions et les sports que nous pratiquons nous enseignent la même chose. Les biens et les
privilèges sont comme un grand gâteau, chacun s’efforçant d’en avoir la plus grosse part possible.
Cependant, plus on en a, moins il en reste pour les autres.
Ayant grandi dans un pays communiste, je me souviens encore de ces soirées où, après avoir fait
la queue pendant trois heures pour acheter 500 grammes de bananes, nous regardions notre mère alors
qu’elle tentait l’impossible : partager une banane en trois parts égales, sans créer une situation gagnantperdant. La situation aurait été bien différente si nous avions eu des bananes en abondance ! Il n’y aurait
pas eu de discussions ou de disputes. Dieu a créé un monde basé sur le principe de l’abondance. Il y a
suffisamment de ressources pour que chacun soit heureux et satisfait. Dieu a créé un univers qui
fonctionne selon le principe gagnant-gagnant. Cependant, Satan n’aimait pas l’idée que tout le monde
puisse gagner, et il établit la triste réalité du péché qui rend les gens heureux uniquement si les autres
perdent quand ils gagnent (gagnant-perdant). Il voulait avoir tout, alors que les autres perdraient ou
auraient moins. Alors Jésus décida de restaurer toutes choses et il accepta de tout perdre (perdantgagnant). En apparence il perdit tout, mais Dieu, le Père éternel, restaura toutes choses par le sacrifice de
Jésus. Par conséquent, nous sommes confrontés à un ennemi qui, sachant qu’il a perdu, éprouve du plaisir
à causer autant de dégâts que possible dans le monde de Dieu (perdant-perdant). C’est l’attitude d’une
armée battant en retraite qui détruit tout sur son passage, désirant apaiser sa colère en causant des dégâts
et en occasionnant des souffrances. C’est la colère des couples en instance de divorce, qui vendent leurs
biens pour presque rien, préférant avoir très peu puisqu’ils ne peuvent pas avoir tout.
Jésus témoigna de son amour, de son altruisme et de son abnégation auprès de ses disciples, et
pourtant ils eurent du mal à adopter le même esprit. Tandis qu’ils marchaient vers Capernaüm, ils
abordèrent l’un de leurs sujets de conversation préférés : « En chemin, ils avaient discuté pour savoir qui
était le plus grand. » (Marc 9.34) En d’autres termes : « Qui sont les gagnants et qui sont les perdants ? »
Bien sûr, aujourd’hui nous ne discuterions pas de cette question aussi ouvertement. Nous avons appris à
être politiquement corrects, alors nous demandons : « Selon vous, qui a les meilleures qualités pour
devenir ancien d’Église, président de Fédération… ? » Nous pensons : « Quelle famille de l’Église a le
même niveau de vie que nous, pour que nous puissions l’inviter à déjeuner ? »
Le monde des disciples n’était pas très différent du nôtre. Ils étaient constamment confrontés au
même état d’esprit qui domine dans notre société aujourd’hui. L’armée d’oppression de l’Empire romain
donnait l’impression que le succès s’obtient par la force absolue. Les différents courants de la religion
juive faisaient croire à leurs partisans que la suprématie s’obtient par la ferveur personnelle et les actes
religieux. Les philosophes et les enseignants proclamaient que la connaissance est primordiale et qu’elle a
le pouvoir d’influencer l’avenir.
C’est dans ce contexte que Jésus vint enseigner à ses disciples la grandeur de l’humilité, la force
de la dépendance et la joie du service. Mais il lui fallut du temps pour y parvenir.
Une fois arrivé à Capernaüm, il s’adressa à ses disciples et, plaçant un enfant au milieu d’eux, leur
dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant, comme celui-ci, m'accueille moi-même ; et quiconque
m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais celui qui m'a envoyé. » (Marc 9.37) Un enfant dépend
totalement d’autrui : il est immature physiquement et spirituellement, il n’est pas responsable, il a une
compréhension limitée de la réalité, il est faible. Tout ceci est très éloigné de ce que le monde considère
comme étant la grandeur et la garantie du succès. Dans un texte parallèle de ce récit, Jésus dit : « Amen,
je vous le dis, si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les enfants, vous n'entrerez jamais dans
le royaume des cieux. » (Matthieu 18.3)
Ce sont des paroles fortes ! Cependant, il semble que la capacité de compréhension des disciples
était limitée, car Jean interrompit presque Jésus, comme s’il voulait changer de sujet et parler de choses
plus intéressantes : « Jean lui dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons par ton nom et
nous avons cherché à l'en empêcher, parce qu'il ne nous suivait pas. » (Marc 9.38) Quelles étaient les
raisons motivant la question de Jean ? Se préoccupait-il du ministère de Jésus ? Cela est peu probable. Il
avait peut-être deux questions en tête, toutes deux ayant un rapport avec la notion de prestige. Et si le fait
de travailler au nom de Jésus s’avérait être un échec et n’entraînait que de la honte ? Et si d’autres
devenaient plus grands ? La question de Jean indique que les disciples, ayant pourtant changé de sujet, ne
pouvaient s’empêcher de retourner cette question dans tous les sens : « Qui est le plus grand ? »
La réponse de Jésus les interpella : « Ne l'en empêchez pas, car il n'y a personne qui puisse parler
en mal de moi tout de suite après avoir fait un miracle en mon nom. En effet, celui qui n'est pas contre
nous est pour nous. » (Marc 9.39,40) Puis il poursuivit en abordant la question de ceux auxquels nous
nous opposons parce qu’ils n’ont pas la même vision que nous et n’atteignent pas le même niveau de
performance que nous. Le terme grec utilisé à plusieurs reprises ici est skandalidzo, qui signifie : « causer
à quelqu’un un choc ou de la colère en raison de ce qui a été dit ; offenser quelqu’un, être à l’origine
d’une offense » (J. P. Louw et E. A. Nida). En d’autres termes, si vos talents, vos dons, vos capacités et
vos aptitudes vous font croire que la contribution d’autres personnes ayant moins de capacités que vous
est inutile, il est préférable que vous les perdiez plutôt que de perdre le salut. Ne vous méprenez pas sur
mes propos. Dieu et son Église ont besoin de gens riches, doués et capables, mais si ces dons deviennent
un obstacle à l’accomplissement de la mission de Dieu, il est préférable de ne pas en disposer. Les paroles
de Jésus sont fortes, voire même choquantes, mais elles rappellent à l’Église une vérité importante : nous
devons entretenir des relations authentiques avec les autres, reconnaître notre interdépendance et nous
réjouir des succès des autres.
Dans le passage parallèle, Matthieu introduit alors la parabole de la brebis perdue. Elle nous donne
l’image d’un Dieu s’intéressant davantage à une personne qui reconnaît son état qu’aux quatre-vingt-dixneuf autres qui pensent être sauvées.
Résumant l’essentiel, Jésus apporta une conclusion au sujet avec les mots suivants : « Car chacun
sera salé de feu. Le sel est une bonne chose ; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnerezvous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. » (Marc 9.49,50)
Quel est le lien entre le sel et la discussion précédente ? Quel est le lien entre le sel et la paix ?
Auparavant, au Proche-Orient, le sel était le symbole des traités de paix ou des alliances de loyauté. À
l’époque d’Esdras, quand les leaders de l’opposition écrivirent une lettre au roi Artaxerxès pour exprimer
leurs craintes quant à la reconstruction de Jérusalem, ils firent référence à la loyauté à leur roi en
s’exprimant ainsi : « Comme nous mangeons le sel du palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir
mépriser le roi, nous envoyons au roi ces informations. » (Esdras 4.14) De la même façon, quand Abiya
s’adressa à Jéroboam, il lui rappela que la royauté était à David selon « une alliance de sel »
(2 Chroniques 13.5).
Auparavant, le sel était un agent de conservation et il devint donc un symbole de pérennité.
Cependant, pour Israël, il aurait dû avoir une autre signification, comme le montrent les sacrifices qui
annonçaient le sacrifice de Jésus. Dieu avait fait cette recommandation aux prêtres lévites : « A toutes les
offrandes végétales que tu présenteras tu ajouteras du sel ; tu ne laisseras pas ton offrande végétale
manquer du sel de l'alliance de ton Dieu ; avec tous tes présents tu présenteras du sel. » (Lévitique 2.13)
Le sel était le symbole de l’alliance éternelle de Dieu pour le salut de l’humanité. Il représentait l’essence
de la mort de Jésus, son esprit de sacrifice désintéressé, qui rendirent possible notre réconciliation avec le
Père (2 Corinthiens 5.18-19).
La paix avec Dieu et la paix avec autrui ne sont pas seulement synonymes d’absence de conflit,
mais sont aussi synonymes de la présence du Christ et de son esprit de sacrifice. Le concept hébreu de
shalom ne faisait pas uniquement référence à la paix, mais aussi au bien-être, à la prospérité, à
l’abondance – autrement dit à tout ce que Dieu avait prévu pour ses enfants à l’origine. Cependant, pour
vivre cela dans l’Église aujourd’hui, nous devons adopter un esprit d’abondance et de sacrifice. Nous
devons comprendre que nous sommes plus forts ensemble. Nous devons davantage utiliser de sel pour
témoigner auprès de notre entourage, et non seulement rechercher notre propre intérêt mais aussi le bienêtre d’autrui (1 Corinthiens 10.24). C’est l’une des façons dont l’esprit d’amour de Dieu se manifestera
parmi nous, et les gens qui nous entourent verront que nous sommes disciples de Jésus.
J’ai entendu parler d’un grand-père qui donna à sa petite-fille un cadeau de mariage très étrange, à
savoir un gros sac de sel. J’imagine que la curiosité des jeunes mariés se transforma en stupéfaction
quand ils ouvrirent leurs cadeaux de mariage. Pourquoi le sac était-il si lourd ? Que contenait-il ? Quelle
surprise ! Un sac de sel ! Il était accompagné d’une lettre manuscrite dans laquelle se trouvait une simple
demande : « Promettez-moi de rester ensemble jusqu’à ce que vous ayez entièrement consommé le
contenu de mon cadeau. » Les deux conjoints restèrent ensemble, non seulement parce qu’ils étaient
engagés par une « alliance de sel », mais parce qu’ils apprirent à franchir les obstacles de la vie en
s’engageant à dépendre l’un de l’autre.
Nous formons une grande famille, et nous devons nous engager par une alliance de sel semblable,
avec le sel de l’esprit de sacrifice de Jésus. Prêtons attention à ceux qui, dans l’Église ou dans notre
entourage, mènent une vie fade, dénuée de sens, et développons des relations assaisonnées d’une pincée
de sel de l’amour, de l’attention et du sacrifice de Dieu. Que le sel soit parmi vous, et vivez en paix !
Références
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Louw, J. P., & Nida, E. A. (1989). Greek-English lexicon of the New Testament based on
semantic domains (2nd Ed), New York, New York: United Bible Society.
Barna Magyarosi est responsable du Ministère de la famille à la Division intereuropéenne des adventistes du septième jour,
dont le siège se trouve à Berne, en Suisse.
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Henry, M. (1994). Matthew Henry’s commentary on the whole Bible: Complete and unabridged in one volume (Jn 11:1-49).
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White, E. G. (1977). Le ministère de la guérison, Éditions Vie et Santé