I] Introduction
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I] Introduction
I] Introduction Qui connaît la Verveine officinale (Verbena officinalis L.) ? Cette plante grêle, d’aspect squelettique passe souvent inaperçue. Ces petites fleurs blanches/rosées n’attirent bien souvent que les abeilles ! Mais cette herbe si discrète possède des noms évocateurs tel que Herbe sacrée, Herbe aux sorciers, Herbe guérit tout. Depuis ces premières traces d'utilisation à l'époque Celte, on la considère comme une panacée associée à de puissants pouvoirs magiques. Elle est pourtant peu utilisée de nos jours, en France notamment, a contrario de « sa cousine » la verveine citronnée (Lippia citriodora L.). Qu’en est t-il de ses vertus légendaires? Sont elles justifiées ? Nous étudierons donc sont histoire à travers les âges ainsi que la situation des plantes médicinales de l’époque. Puis sa classification dans les végétaux, pour finir sur une étude chimique de ses composants et propriétés ainsi que son utilisation actuelle sous leurs différentes formes. « On ne connaît bien une science que lorsqu’on en connaît son histoire » Auguste Comte (1798-1857) 1 II] Nomenclature vernaculaire Verbena officinalis L. La Verveine officinale, a été utilisée pour frapper les traités, les textes de lois, afin de les rendre sacrés. Ainsi les Dieux veillaient à leur bonne application et leur conféraient plus d’autorité. D’où le terme « verbenaca » verveine, « verbum » le mot, « verberare » frapper, « verbos » le coups, « verbenae » rameaux sacrés. Dans la langue Celte, elle était désignée sous le terme « ferfaen » croître, car cette plante pousse rapidement. En France elle possède de nombreux noms vernaculaires : Herbe sacrées, Herbe aux enchantements, Herbe de tous les maux, Herbe aux sorciers, Herbe du sang, Guérit tout, Herbe du foie, Verveine sauvage, Verveine des champs, Herbe de la merveille, Colombaire, Herbe aux pigeons, Larme d’Isis, Sang de Mercure, Herbe de Venus. En Allemagne : Eisenkraut (nom provenant d’une croyance populaire qui indique que la verveine officinale soigne les blessures causées par les objets en fer). En Espagne : Vervena medicinal En Angleterre : Common vervain/ Holy-erb En Italie : Verbena commune/ Verminacola/ Berbenaca En Chine : Ma Bian Cao (Cao signifiant plante entière)クマツヅラ En Grec : peristereon orthos 2 III] Historique Remontons le temps jusqu'à se perdre dans les méandres de l’histoire. De tous temps les hommes se sont soignés avec la nature, au début de façon empirique, en s’inspirant des animaux. Ces derniers connaissaient les plantes à ingérer, à frictionner, ainsi que l’absorption d’argile, tout ceci afin d’améliorer leur état de santé. Dès la préhistoire des traces d’utilisation de plantes ont été découvertes dans les cavernes. Les plus anciennes traces écrites traitant de médecine datent de 4 000 ans av J.C. sur des tablettes cunéiformes notamment de Gilgamesh. Les Chaldéens mettent au point le premier suppositoire à base de plante il a 5 000 ans… On peut également citer le papyrus d’Ebers (nom du personnage qui l’a découvert) datant de 1 600 ans av J.C., en Égypte, qui recense les rites thérapeutiques de l’époque ainsi que 877 recettes a base de plantes médicinales. L’histoire de la verveine officinale est passionnante de par la grande réputation qu’elle a acquise depuis la nuit des temps, d’un point de vue médicinal et ésotérique. Avant d’entreprendre l’étude de cette plante il est nécessaire d’écarter les doutes historiques sur son identification. En effet certains auteurs récents (Aller, Spielmann) notent que les anciens avaient donné le nom de verveine à diverses plantes, ce qui reviendrait a diviser les qualités qu’on attribuait à Verbena offcinalis L. Pline (23-79 ap. J.C.) et Dioscoride (I siècle ap J.C.) considèrent qu’il y a un pied femelle et un pied mâle, cette constatation peut résulter du fait que la verveine officinale est une plante vivace qui lors d’hivers doux peut rester au stade de rosette (pied mâle) et en été fleurir (pied femelle). Cependant l’étude botanique avec une identité spécifique ne sera réellement développée que sous Linné au XVIII siècle, les croquis antérieurs n’étant que peu fidèles à la réalité. A contrario Galien (131-201 ap. J.C.) ne site qu’une seule verveine. Les croisements les plus récents attestent d’une seule et même plante, dont les vertus correspondent effectivement. Il me semble intéressant de faire une petite étude de chaque époque, afin de positionner la verveine officinale dans son contexte et de mieux comprendre son évolution. Commençons par un « peuple » qui vécut avant les Celtes et dont l’élite était composée des Druides. 3 1) Le Druidisme Leur transmission de savoir se faisant oralement, ils nous est difficile d’établir un historique objectif et précis. Cependant des traces écrites ont étaient retrouvées en Irlande, copiés par des moines, qui on passés des bribes de tradition dans la nouvelle religion, la chrétienté. C'est enseignement (avec un début en tant que Barde puis Ovate et enfin Druide) demandait une vingtaine d’années d'apprentissage, afin de ne plus être dans une accumulation de savoirs mais bien dans la connaissance. Ceci permettait également de « tester » les futurs Druides et leur motivation première. Une transmission orale d’une durée importante permet de perpétuer une histoire en la racontant de façon précise avec l’impact positif (vibrations) du maître. On évite ainsi le risque de l’écriture qui dépend de l’interprétation du traducteur et donc des suites de l’histoire… La verveine officinale était quasiment aussi honorée que le gui. La récolte s’effectuait au moment du lever de Sirius tant que le Soleil et la Lune restaient invisibles au dessus de l’horizon, pour se cacher de ce délit. Les Druides venaient alors de dépouiller la terre. Pour la dédommager, ils déposaient un rayon de miel sur le lieu de la récolte. Druide signifie Homme du sacré, Sage du Chêne. Les Grecs comparaient les Druas (druides) à des philosophes et astrologues d’un grand savoir. Leurs contacts permanent avec la nature leur ont permit une grande érudition dans le domaine des plantes et leurs utilisations. A noter que les femmes faisaient également partie de l’enseignement et étaient l’égales des hommes. Dans l'ordre d'évolution de l'enseignement nous pouvons citer les utilisations faite par les différentes classes : Les Bardes, pour chanter ne manquaient pas de s’en couronner. Les Ovates s’occupaient de la médecine, en grande partie à base de plantes. Ces derniers, pour chasser les mauvais esprits, aspergeaient les habitations d’eau lustrale 4 avec un bouquet de verveine officinale. Lui attribuant des propriétés divinatoires, ces derniers buvaient son infusion avant de prédire l’avenir ou jeter des sorts. Les Druides opérants lors de cérémoniels utilisaient l’infusion de verveine officinale qui entrait dans la composition de l’eau lustrale, avec les cendres d’un sacrifié immolé. Cette eau servait à purifier les autels avant les sacrifices, les cérémonies religieuses. Utilisée également pour laver les objets de communion et toute personne ayant été en contact avec une dépouille. La verveine était brûlée dans les rituels pour éloigner les forces maléfiques. 2) L’époque égyptienne De nombreuses préparations ont été réalisées dans ce pays, à cette époque (2000 av J.C.) notamment grâce à leur religion qui accordait une grande importance à la conservation des corps (l’embaumement). Ceci fait intervenir des notions de médecine avec des produits anti-fongiques, anti-putrides… D’après leur histoire la verveine officinale serait née des larmes versées par la Déesse Isis, divinité du mariage, du foyer domestique qui pleurait son époux le Dieu Osiris, Dieu de la vie éternelle et de la végétation. 3) L’époque grecque Les Grecs racontent qu’elle provenait des larmes de Junon, protectrice du mariage également épouse du Dieu du Ciel, de la Lumière, de la Foudre et de Jupiter. Ils l’appelaient l’herbe sacrée, c’était avec cette herbe seulement qu’ils nettoyaient la table de Jupiter, avant tout évènement solennel. 4) L’époque Romaine Les Romains lors de leurs conquêtes ont adopté cette plante avec toute sa symbolique et sa thérapeutique. En effet elle était utilisée pour guérir l’épilepsie, les fièvres, les angines, les maladies de peau et les contusions. Selon Pline l’Ancien (23-79 ap J.C.) aucune plante à Rome ne jouit d’une popularité aussi grande que l’herbe sacrée. Il cite la verveine officinale dans son « histoire naturelle », il y décrit les deux plantes (mâle et femelle) et leurs usages médicinaux « … de l’areignée-phalange (espèce de fourmi) aussi la verveine (est l’antidote) avec du vin rouge ou de l’eau vinaigré » (livre 22 5 parag. 119). 5 Dioscoride (1 siècle ap J.C.) dans son de « Matéria medica » vante l’efficacité de la verveine mâle contre les douleurs des femmes, pour réduire les ulcères et souder les plaies. La verveine femelle a encore plus d’intérêt, elle agit contre les serpents, la jaunisse, les ulcères, les fièvres tierces et quartes. Galien (131-201 ap. J.C.), il ne parle que d’une espèce et cite « la verveine à était appelée Peristereon, pour raison des pigeons qui l’ayment et s’en accostent grandement. Elle est si dessicative qu’elle peut souder playes … mesmes faisant cuyre simplement la verveine en huyle, en s’en frottant le teste, on est seur de guérir de toutes douleurs invétérées, causées de froideur ou de grosse humeurs ». On constate donc que Galien connaissait les vertus vulnéraires et hépatiques de la verveine. Les archéologues nous apprennent que les députés romains prêtaient serment en tenant à la main des rameaux de verveine. Dérivé de verbun désignant la parole jurée. Elle était signe de bon augure. Les couronnes de mariage étaient composées de verveine officinale que la mariée avait elle-même cueillie. On en faisait de petits balais pour lustrer les autels de Jupiter (dieu romain du Ciel, il est aussi le père des dieux). On en frappait les traités, les textes de lois afin de les rendre sacrés. Les prêtres s’en couronnaient quand ils allaient conclure un traité, déclarer la guerre ou prédire l’avenir. Lors de fouilles effectuées à Neuss (Allemagne) sur un ancien camps romain, au sein du valetudinarium (infirmerie militaire) furent découvertes des semences de coriandre, centaurée… et verveine officinale (P. Delaveau) La verveine officinale est également associée à une légende selon laquelle, elle pousserait sur le mont calvaire et aurait servi a étancher le sang des plaies du Christ crucifié. Elle possède des propriétés dans le domaine amoureux. Les romains l’avaient dédiée à Venus, Déesse de l’amour couronnée de verveine et de myrte. Sous forme de philtre d’amour, elle avait la propriété de rallumer les amours éteints. Offerte en bouquets, elle porte bonheur. Un proverbe dit que « la main qu’on oint de jus de verveine éveille l’amour quand on touche celui qu’elle désire ». 6 5) Le Moyen Age A cette époque Verbena officinalis L. était utilisée comme vulnéraire, astringente, emménagogue, somnifère. On l'employait dans les affections digestives/hépatiques, les fièvres. Son suc était donné comme remède contre la peste, la plante était prescrite dans une trentaine d’affections dont l’épilepsie et la fièvre. Hildegarde de Bingen (1098-1179) la mentionne contre les ulcères. Albert Le Grand (1193-1280) « quelques uns la nomment aussi colombaire ou verveine. Sa racine mise sur le cou, guérit les écrouelles, les parotides, les ulcères et la perte d’urine, si on fait un emplâtre, on le mettra sur l’endroit où est le mal. Elle est souveraine contre les écorchures qui se font dans le fondement et contre les hémorroïdes. Si on boit son suc avec du miel et de l’eau chaude, elle donne bonne haleine et libre respiration. Elle rend amoureux parce que son suc fait beaucoup de sperme. Si on la met dans une maison, une terre, une vigne on en tirera de grands revenus… » Verbena ou Verbenaca dérive de Hierobotana signifiant herbe sacrée. Sa récolte à des fins magiques n’est pas simple, Delatte retranscrit les précautions exigées. « Il faut compter trois jours pour la cueillette de la verveine. Au cours de la première nuit, on prend possession de la plante par un rite d’attouchement Catharique (purificateur) et par conjuration, c’est seulement au matin du troisième jour qu’on la déterre ». Il faut opérer par une nuit sans lune, a l’heure de Venus, le mardi ou le jeudi. Consacrée au signe du Taureau, elle doit être prélevée dans la deuxième quinzaine d’Avril. Un proverbe médiéval raconte que pour une réciprocité de sentiments amoureux, il fallait mettre de la verveine dans la bouche de celle dont on voulait se faire aimer. Puis embrasser une servante à la place de cette dame tout en prononçant « Pax tibi sensum contenerit in amore me » littéralement « Que la paix conserve tes sentiments dans ton amour pour moi ». La sorcellerie a utilisé la verveine officinale, elle était employée par les sorciers dans leurs incantations, pour jeter des sorts et faire le mal (d’où certains noms vernaculaires, Herbe aux enchantements, Herbe aux sorciers ). Paradoxalement elle procurait souvent le bien, en philtre d’amour notamment ainsi que diverses guérisons. De plus « elle chasse les esprits malins et les démons » (Albert Le Grand). 7 La religion chrétienne finit par se l’approprier, beaucoup avaient l’habitude de porter de la verveine contre les vents froids, et quand ils la cueillaient, ils la bénissaient en ces termes « tu est sainte, Verveine, comme tu croîs sur terre, car d’abord sur le mont Calvaire l’on te trouva. Tu guéris notre rédempteur Jésus-Christ et ferma ses plaies sanglantes, au nom du Père, du Fils et du St Esprit, je te cueille ». Nous pouvons citer Charlemagne qui en 812 avec son Capitullaire de Villis impose la culture sur le territoire de certaines plantes aromatiques, médicinales et ornementales. La verveine officinale n’y figure pas, probablement par son abondance à l’état sauvage. St Louis en 1258 accorde un statut aux apothicaires, confirmé par Philippe VI le 22 mai 1336. Cependant la profession d’herboriste n’existe pas encore. 6) Du XV siècles au XX siècles Paracelse (1493-1541), de part sa conception des choses, fait un lien entre le micro et le macro Cosme, il cite donc la verveine officinale pour indiquer sa vertu dans « la direction des yeux », comme l’euphrasia, leurs corolles étant bien brillantes. Au XVI siècles le médecin Matthiole écrit à propos de cette plante : « Les magiciens perdent leur sens et leur entendement à l’endroit de cette herbe. Car ils disent que ceux qui s’en seront frottés obtiendront tout ce qu’ils demanderont, ayant opinion que cette herbe guérit des fièvres et fait aimer la personne, et en somme, elle guérit de toutes les maladies et de plusieurs autres ». A la renaissance, les jardins de simples se multiplient. Olivier de Serres (1539-1619) conseille la culture pour ses vertus « cest herbe appaise la douleur des dents et les affermit, guérit les ulcères de la bouche, le mal de teste, y affermit les cheveux, les gardant d’en tumber, est bonne contre les fièvres tierce et quarte… » P.J.B. Chomel (1671-1720), botaniste Français et médecin du roi Louis XIV cite la verveine (et une seule plante) pour ces nombreuses propriétés « on emploie toute la plante pour en tirer l’eau distillée qui est très utile dans les maladies des yeux et surtout dans l’inflammation, le suc de verveine éclaircit la vue et nettoie les yeux comme l’eau distillée ». Outre cette propriété , cette plante est vulnéraire, apéritive, détersive, hystérique et fébrifuge. Le vin dans lequel ont fait infuser la verveine pendant la nuit est propre pour 8 la jaunisse et pour les pâles couleurs, on en fait prendre le matin trois ou quatre onces à jeun ». N. Lemery (1645-1715) apothicaire Français cite « la verveine est incisive, céphalique, vulnéraire, apéritive, son suc nouvellement tiré est purgatif. Pour apaiser la pleurésie, on applique dessus la plante écrasée, elle laisse sur la peau une couleur rouge ». Elle était considérée comme une panacée : jaunisse, ulcère, rage de dents, maladie cardiaque, fièvre… Portée sur soi, elle faisait fuir les reptiles. En application externe elle guérit morsures de serpent et les maladies de peau. Les jeunes mères l’utilisent pour stimuler la sécrétion lactée. Elle aurait le pouvoir de prévenir les cauchemars. Grâce à Carl von Linné (1707-1778) l’herbe sacrée devint officiellement Verbena officinalis L. La verveine officinale fait partie du bouquet de la St Jean. Durant cette nuit, fête du solstice d’été, du feu, du soleil, de la croissance de la végétation, la verveine était récoltée. La rosée était précieuse car elle tenait les vertus magiques de l’autre monde et exaltait les pouvoirs des plantes. Les herbes devaient être cueillies avant les premiers rayons du soleil. Une légende raconte que des lépreux, jadis, furent guéris parce qu’il allèrent se rouler dans un champ de verveine le matin de la St Jean. Le statut véritable d’herboriste attendra le XVIII siècles, le 30 octobre 1767 par un arrêté du Roi. Les herboristes seront soumis aux contrôles des apothicaires. Le 11 septembre 1941 sous Vichy la profession est arbitrairement, purement et simplement supprimé. La France comptait alors 4 500 officines. La verveine officinale est citée dans le codex de 1866 dans la liste des plantes utilisées en tisanes. Elle est inscrite sur la liste révisée des drogues végétales de la pharmacopée Française de 1937 et 1976. Elle figure parmi la liste des plantes médicinales utilisées en allopathie et homéopathie de la pharmacopée Française de 2000 mais n’a pas de monographie. 7) XXI siècles La dernière édition de la pharmacopée Européenne (2002 et 2005) ne la mentionne pas. 9 A l’heure actuelle la verveine citronnée est beaucoup plus utilisée que la verveine officinale. Lippia citriodora L. originaire du Chili a été acclimatée en Europe au XVIII siècles. Dans le reste du monde, la verveine officinale est connue et utilisée : En Amérique du Sud elle est un remède populaire contre l’hydropisie, les fièvres intermittentes (Dr Ricci). Son suc est efficace contre la jaunisse, ses feuilles et ses racines cuites soignent les oedèmes (Martinez). (Moldenke). En Indochine la plante est considérée comme amère et aromatique En chine elle est efficace à la dose de 2,5g dans les congestions et comme emménagogue (J. Roi). Elle est décrite dans la pharmacopée Chinoise sous le nom de Ma Bian Cao. Elle est citée comme de nature légèrement froide, de saveur amère et agit sur le méridien de la rate et du foie. Notons déjà que plusieurs vertus de cette plante sont similaires et prouvés à diverses époques par plusieurs auteurs de renommé. Les propriétés fébrifuge et vulnéraire sont confirmées. Ses talents à rallumer le feu de l’Amour sont également notés à plusieurs reprises… Comment ce fait t-il qu’une plante qui ai jouit d’une telle réputation ait pu tomber en désuétude ? Nous allons situer la plante dans la classification végétale et analyser les composants de Verbena officinalis L. afin de connaître ses qualités d’un point de vue scientifique. 10 IV] Description botanique L’étude des végétaux permet d’organiser une classification afin de rapprocher les plantes ayant des caractères communs. Nous devons à Théophraste d’Erèse (372-287 av J.C.) la nomenclature binomiale qui sera reprise par Carl von Linné (1707-1778) complétée d’une classification des végétaux. Il nomme la verveine Verbena officinalis en 1753. Ces outils permettent une herborisation plus aisée. Embranchement Spermatophytes Sous- Angiospermes Classe Dicotylédones Sous-classe Gamopétales tétra cyclique superovariées embranchement Auteurs Engler Cronquist Dahlgren Groupe Tubiflorae Asteridae Lamiiflorae Ordre Verbenineae Lamiales Lamiales Famille Verbenaceae Genre Verbena Espèce officinalis L. 1) Verbenacées L’ordre des Lamiales comprend les Lamiacées, Plantaginacées et Verbenacées. Ces dernières ont des inflorescences individuelles racémeuses en épis ou cymeuse, une tige quadrangulaire avec des poils simples, des feuilles généralement opposées (ou verticillié) entières ou divisées sans stipules, les fleurs sont hermaphrodites, un fruit appelé polyakène ou drupe, une graine exalbuminée et un style terminal. La famille des Verbenacées est constituée classiquement de plus de 90 genres et 3 000 espèces. Le genre Verbena est constitué de 200 espèces dont de nombreuses ornementales. Cependant les dernières recherches en phylogénétique ont réduit la taille de cette famille au profit des Lamiacées. On trouve parmi ces genres des arbres, des lianes, des arbustes, et des plantes herbacées. Leurs répartitions sont surtout centrée sur les domaines équatoriaux, tropicaux, 11 sub-tropicaux mais également dans le monde entier à l’exception du Nord et du centre de l’Eurasie. Au niveau du genre Verbena ce sont des arbrisseaux, plantes herbacées à port dressé, diffus, couché. Les feuilles le plus souvent opposées parfois verticillées, parfois entières, sont généralement dentées, incisées ou divisées. Les inflorescences axillaires ou terminales sont des épis, des corymbes. La plupart sont Américaines, certaines médicinales, Verbena officinalis L. est la seule du genre poussant à l’état spontané en Europe Occidentale. On trouve en Europe d’autres genres tels que Vitex, Lantana et Lippia. 2) Verbena officinalis L. H. Coste (XX siècles) la décrit de façon plus précise : plante vivace de 40-80 cm, verte, un peu poilue-scabridule. Tiges dressées ou ascendantes, quadrangulaires, caniculées alternativement sur deux faces opposées, rameuses. Feuilles inférieures pétiolées, ovales ou oblongues en coin, incisées-dentées ou pennatifides. Fleurs bleuâtres ou liliacées, petites, sessiles, en long épis filiformes lâches disposés en panicules terminales bractées acuminées plus courtes que le calice, celui-ci pubescent, subtétragone à cinq dents inégales. Corolle en entonnoir, à tube saillant, à limbe presque plan et à cinq lobes peu inégaux, étamines incluses. Fruit inclus oblong se séparant en quatre carpelles. En résumé (annexe I), la plante se multiplie par graines. Cette dernière est de couleur brune sur sa face dorsale de forme linéaire, convexe, striée et blanche, longitudinale et finement réticulée sur la face ventrale. Constituée d’une souche radicante assurant chaque année le redémarrage de la végétation, ces racines sont fasciculées, longues, fines mais résistantes. Tige rigide, dressée, quadrangulaire creusée longitudinalement d’un petit canal, alternativement sur deux faces opposées, les rameaux sont grêles, écartés de la tige. Cette dernière ce ramifie en plusieurs épis floraux vers le haut, en forme de chandelier. 12 d’insertion : Les feuilles opposées par deux, de couleur vert foncé diffèrent selon la hauteur - prés de la base, pétiolées avec une bordure grossièrement dentée et échancrée - au milieu, trilobées et attachées par un pétiole court - dans la partie supérieure elles sont sessiles, dentées et glabres Les fleurs hermaphrodites sont fécondées de façon autogame et entomogame, elles sont de petites tailles sans pédoncule, disposées en épis. nectar. Floraison de juin à octobre, les abeilles y récoltent un bon Le calice est dressé, presque à quatre angles, à cinq dents courtes et inégales. La corolle dont le tube dépasse le calice, présente cinq lobes arrondis, inégaux et qui viennent s’étaler dans le même plan. Les pétales sont de couleur lilas pâle. Les quatre étamines sont à filets courts, dont deux plus grandes. Le pistil formé de deux carpelles bilobés, un style divisé en deux lobes au sommet. L’ovaire est libre, divisé en deux loges, chacune renfermant deux ovules séparés par une fausse cloison (diagramme floral annexe I). Le fruit est enfermé dans le calice formant une capsule rugueuse. Il se divise en quatre akènes contenant une graine qui se détache à maturité, elles sont exalbuminées. Il existe des poils rigides, hérissés sur les deux faces des feuilles. Les poils vecteurs, unicellulaires (500 microns), à paroi épaisse. Ils se situent sur les marges des feuilles et sur les veines de la face inférieure. Les poils glandulaires, sécréteurs sont plus petits (200 microns) et présents sur les nervures foliaires. 13 L’utilité de ces sécrétions pour les plantes n’a pas encore été bien définie. Moyen de défense contre les prédateurs, insectes, maladies ? Moyen de communication ? Réserve d’énergie ? Déchets métaboliques ? Les questions demeurent. C’est donc une plante vivace qui se perpétue par des bourgeons sur les tiges souterraines et par semence, elle peut avoir une floraison hivernale lors d’un temps ‘doux’. P. Fournier (1877-1964) la décrit comme tel « il est étrange qu’une plante de physionomie si effacée ait jouie d’une telle célébrité… une maigre tige rigide, dressée, de 30 à 75 cm sur laquelle s’espacent de médiocres feuilles plus ou moins découpées et quelques rameaux grêles et raides, portant chacun un étroit épis de petites fleurs lilas, peu voyantes, inodores comme du reste toute la plante, voila la verveine officinale. On la croirait en fil de fer ». 14 V] Biotope La verveine officinale est très commune, originaire de la région méditerranéenne, elle est largement répandue dans le monde. Elle pousse à l’état sauvage dans presque toute l’Europe (sauf la zone arctique) en Asie, Amérique, Afrique du Nord et en Australie (importée par les colons). En Europe elle est très commune, particulièrement la Suisse, Belgique et France. Dans ce dernier pays elle ne s’élève guère dans les zones sub-alpines du Jura, Ardennes… on peut cependant la trouver jusqu'à 1 500m d’altitude dans les Alpes et les Pyrénées. C’est une plante vivace, sauvage qui pousse sur les rochers, lieux incultes (terrains vagues, pelouses, bords des chemins, décombres…) Les sols doivent être riches en nutriments, ensoleillés et pas trop secs. Biotope primaire (spontanée) : grande vallées alluviales, sables et limons calcaires des fleuves et des rivières. − Caractéristique méditoeuropéennes. écologique : friches vivaces mésoxérophiles, − Indication phytosociologique : Dauco carotae subsp carotae – Melilotion albi. Biotope secondaire : cultures, vignes, vergers, terrains vagues, bords des chemins et des routes, prairies agricoles piétinées. Caractère indicateur : tassement des sols riches en bases et en matières organiques. Compactage important des limons dans les cultures provoquant des anaérobioses. Elle ce situe de préférence sur d’anciens emplacements cultivés, abandonnés depuis plusieurs années suite à la médiocrité de leur sol calcaire ou calcaro-sableux, surtout dans les régions de petites cultures, elle apprécie les sols à pH basique. On la rencontre dans des strates herbacée dense, mais de hauteur irrégulière et d’aspect hirsute, par taches hétérogènes à floraison surtout estivale-automnale. Persistance de nombreuses annuelles et bisannuelles, à côté d’herbacées vivaces et de buissons dispersés, surtout fréquents à proximité des bois. Les plantes que l'on peut rencontrer en sa présence sont : Bromus sterilis, Carduus crispus, Daucus carota, Echium vulgare, Geranium pusillum, Lactuca serriola, Linaria vulgaris, Potentilla reptans, Verbascum thapsus... On constate que la verveine officinale est commune en France, avec peu de contrainte édaphique et climatique, on peut la classer dans les plantes synanthrope. 15 VI] Travaux sur la verveine officinale 1) Culture Commune à l’état sauvage, la mise en culture est discutable. Un bon rendement nécessite une terre riche. Il faut semer les graines au printemps dans une terrine puis repiquer (généralement en mai) lorsque les plants atteignent 5 cm. Une distance de plantation de 30 cm est recommandée. Ses ennemies sont les pucerons, cicadelles et thrips, surtout par temps sec. Elle redoute l’attaque des limaces et de l’oïdium par temps humide. 2) Cueillette/Récolte La verveine officinale possède une souche excessivement tenace au regard de la maigreur de ces tiges. Cependant la partie utilisée pour l’herboristerie (en France) est la partie aérienne qui se récolte en début de floraison pour un maximum de principe actif. La cueillette traditionnelle actuelle se réalise au moyen d’une serpette, puis la partie de plante récoltée sera le plus rapidement traitée pour une qualité optimale. D’un point de vue anthroposophique, on cueille la verveine officinale pendant la nuit ou à l’aurore(comme beaucoup de plantes magiques). Le premier jour de la lune et l’époque du solstice d’été sont des moments propices. Au niveau des croyances populaires, on conseille de s’approcher d’elle en reculant pour ne pas rencontrer de plein fouet l’éventuelle aura défensive « la marche à reculons doit dérouter les démons […] et détourner le mauvais sort qui aurait été jeté à l’herboriste ». Si cette coutume remonte à une époque très primitive, il est possible que l’herboriste ait voulu, par ce moyen, mieux surprendre la plante qui, croit-on, se dérobe ou se défend (Delatte). Mais, peut-être, cette approche à contresens est-elle aussi la seule qui permette d’accéder à l’envers du visible. On marche beaucoup à reculons dans les mythes et les contes. La verveine selon Pline doit être emprisonnée dans un cercle tracé avec un glaive de fer, tenu dans la main gauche (dit son contemporain Scribonius). Des offrandes à la plante ont la fonction d’amadouer les puissances détentrices. Pline rapporte que les magiciens offrent des gâteaux de miel et du miel en piamentum (expiation) à la terre lors de la cueillette de la verveine. Ou bien c’est la veille du jour de la cueillette, lors du tracement du cercle qu’on fait ce don qui prend alors valeur propitiatoire. 16 Ce type d’offrande (grains de céréales enduit de miel) faisait partie des rites associés au culte de Déméter et atteste le lien, toujours sous-jacent dans la pensée ancienne, entre le pouvoir des plantes médicinales et grandes divinités de la végétation. Un geste d’élévation de la verveine vers le ciel permet d’écarter la plante du lieu d’enracinement, où les pouvoirs se perdent aussi facilement qu’il est difficile de les gagner (Pline). 3) Transformation/Conservation La verveine officinale pourra être transformée et sera donc stabilisée pour diverses préparations : plante sèche : la drogue officinale est constituée de tiges, feuilles et fleurs, séchées et grossièrement coupées, de couleur gris-verdâtre plus ou moins foncé, d’aspect général rude. Elle sera donc séchée, à l’abri de la lumière pour qu’elle conserve ses propriétés et sa couleur. Un séchoir clos avec déshumidificateur et une température inférieure à 35°C étant l’idéal, tant pour la qualité que pour l’aspect visuel. La partie cueillie sera disposée sur des claies de séchage d’épaisseur moyenne (3 cm), cette plante ne contenant que peu d’eau. La dessiccation sera rapide (2-3 jours), elle perd 3 fois son poids au séchage, contrairement à la mélisse (qui perd 7 au séchage et est difficile à réussir). Elle sera ensuite conservée dans un endroit sec à l’abri de la lumière en sachet kraft avec isolant autour (plastique) afin qu’elle ne reprenne pas d’humidité. En boutique des contenants en verre sont idéaux. Au niveau de sa reconnaissance à l’état sec elle présente : - des fragments de tige de section quadrangulaire avec bien apparente, les rigoles profondes creusées sur les deux faces opposées - des fragments de feuilles recroquevillées, plus ou moins profondément incisées, glabres aux nervures apparentes sur la face inférieure - les tiges terminales portent les calices tubuleux persistants, a cinq dents courtes, en épis plus ou moins serrés, les corolles violacées, pâles rarement visibles - parfois de minuscules fruits bruns et pâles, inclus dans les calices 17 fleur de Bach : elles furent crées par le Dr Edward Bach (1886-1936) médecin anglais, dans les années 30, il prône « Tant que l’âme, le Corps et l’Esprit sont en harmonie, rien ne peut nous affecter ». Il élaborera donc 38 élixirs floraux afin de rééquilibrer l’émotionnel (nous étudierons ses vertus dans un autre chapitre) . La préparation se fait en trois étapes - les essences mères sont préparées à partir de plantes et d’eau de source pure en utilisant soit « la méthode soleil » soit la « méthode par ébullition » comme indiqué par le Dr Bach. - L’essence mère est composée d’eau de source pure « vitalisée » (première étape) mélangée à une quantité égale de Brandy à 40%, ce dernier sert uniquement de conservateur. - L’essence mère est ensuite ajoutée à 30 ml de Brandy à 27% pour la mise en flacon. Méthode du soleil : Dr Bach utilisa cette méthode pour préparer vingt de ses essences, dont la plupart sont des fleurs délicates qui fleurissent en plein été. Méthode par ébullition : Dr Bach utilisa cette méthode pour préparer les dix-huit autres, à partir d’arbustes et de plantes, dont la plupart fleurissent en début d’année. l’homéopathie : élaborée officiellement par Samuel Hahnemann (1755-1843) médecin allemand, il établit la loi des similitudes. Préparation : - une alcoolature est préparée avec la plante - une quantité q d’alcoolature A est diluée dans 99 q de solvant S pour obtenir une dilution au centième (1CH Centésimale Hahnemanienne). On applique une série de succussions (dynamisation). - 1 q de la préparation est diluée dans 99 q de solvant nous arrivons a une dilution de 2CH, puis dynamisation… 18 L’opération se répète jusqu'à la dilution voulue. En France la limite est de 30CH. Cependant dans d’autres pays, les dilutions vont beaucoup plus loin et travaillent sur le plan émotionnel. Verbena officinalis L. entre dans d’autre préparation , nous les étudierons dans un prochain chapitre avec la posologie adapté. 19 VII] Principes actifs Les composants chimique de Verbena officinalis L. sont variées. Les premiers travaux du début du XX siècles ont porté sur les iridoïdes. Dans les années 1980, des équipes ont étudiés cette plante et ont isolé des dérivés de l’acide caféique et des flavonoïdes. D’autres constituants comme l’huile essentielle, acide ursolique, sucres, stérols et vitamines ont été extrait par la suite. 1) Etude des constituants chimiques Les iridoïdes, ce nom provient des fourmis, iridomirmex. Chez ces insectes, ces composés sont impliqués dans les mécanismes de défense. Les iridoïdes sont des monoterpenes, en majorité ce sont des glucosides d’iridoïdes. Après leur récolte, les végétaux constitués de ce composant noircissent rapidement. Dans ce groupe il faut citer la verbénaline, le verbénalol et la verbénine. C’est un Français, Léon Bourdier, qui le premier, en 1908, a l’idée d’analyser cette plante, en isolant son « principe immédiat » permettant d’expliquer les propriétés qui lui ont été attribuées. A coté du tanin, mucilages, saponines, d’une substance amère… il découvre un hétéroside cristallisé qu’il baptisera Verbénaline. En 1939 K. Kuwazima découvre un autre glucoside, la Verbénine glucose En 1942 Asano montre que la verbénaline ce scinde en verbénalol et un En 1943 Breitwrieser signale encore la verbénaline et une huile volatile En 1946 P. Karrer et H Salomon approfondissent l’étude de la verbénaline et rectifie quelques erreurs. En 1968 Sakan et Abe confirment que le verbénalol est l’aglycone de la verbénaline. De nombreuses études ont lieux afin de mieux connaître cette plante d’un point de vue chimique, preuve d’un grand intérêt à son égard. Concentration en Verbénaline 27% 34% F e uilles e t f leur s T ig e G r aine R a c ine 5% 34% 20 La verbenaline se concentre donc majoritairement dans les feuilles, fleurs ainsi que la tige à 34%. C’est l’iridoïde le plus abondant de la plante. Étudions la variation selon l’âge de la plante : Age de la plante Teneur en verbénaline en % Un mois 0,12 Deux mois 0,13 Quatre mois (floraison) 0,15 Quatre mois ½ (milieu de floraison) 0,24 Lors de la croissance de la plante, la concentration est faible, elle s’accroît lors de la floraison et chaque année avec un maximum au bout de la troisième année de croissance. Après la floraison le taux de verbénaline diminue fortement. Ceci a son importance dans la date de récolte. La cueillette le jour de la St Jean n’était donc pas un hasard à l'époque ou l'on ne disposé pas d'analyse. Les hétérosides d’acide caféique sont majoritairement concentrés dans la racine en fin de floraison et durant la deuxième année de croissance. Le verbascoside est le seul composé dont on a déterminé les teneurs. Les flavonoïdes au sens strict sont des composés jaunes, polyphénoliques répandus dans les végétaux. Ils auraient joué le rôle de pigments lors de l’emploi de la verveine en teinturerie vers 1800. Dans les feuilles, ils protègent les protéines et acides nucléiques de l’action des UV. Ils laissent passer la lumière de façon sélective dans les couleurs bleu-violet-rouge, importantes lors de la photosynthèse. On peut citer l’apigénine, lutéoline, galactoside… Les flavonoïdes sont sécrétés en grande quantité au début de la floraison puis chutent. Au fil des années leur concentration augmente avec la croissance de la plante. La verveine officinale contient de l’huile essentielle (très peu) par ses poils sécréteurs, sa composition diffère suivant son origine et sa date de récolte. Voici la constitution principale de Verbena officinalis du Maroc : - spathulénol 10,8% limonène 7,5% 1-8 cinéole 7,5% oxyde de caryophyllène 7,3% lar-curcumène 6% 21 Voici la constitution de verbena officinalis d’Iran - 1-octen-3-ol 32,76% - verbénone 20,49% - 3-hexen-1-ol 7,28% - géranial 7,22% - linalol 4,66% Elle est constituée d’une quarantaine de substances en totalité. On constate bien la différence de concentration suivant le pays et le lieu de la récolte, malheureusement les dates (saisons, années, stades) n’ont pas été mentionnées pour cette étude. L’huile essentielle de verveine officinale n’est pas utilisée car cette dernière en contient trop peu. D’autres composés ont été identifiés, des stérols et triterpène, des sucres (les racines en contiennent 23,2%, la tige 13,7%) des vitamines. La verveine officinale en fleur contient 20 mg d’acide ascorbique pour 100g de plante fraîche, les feuilles contiennent 35,4 mg de carotène pour 100 g de feuille, également du calcium à raison de 300 mg pour 100g de plante. 2) Propriétés de Verbena officinalis L. En isolant certains principes actifs, on constate des propriétés particulières. A noter que l’utilisation d’une plante comprend une multitude de principes actifs qui fonctionnent en synergie et son beaucoup moins « violent » tant pour leurs assimilations que pour leurs effets thérapeutiques. On nomme cet ensemble le Totum de la plante. Le tableau qui suit permet d’avoir une vue générale des diverses propriétés de la verveine officinale. 1 Antipyrétique X X Antitussive X Anti-inflammatoire 2 3 4 X X 5 8 X X 9 1 verbénaline 2 verbénine 3 aucubine/ hastatoside 4 verbascoside 5 flavonoïde 6 acide ursulique 7 huile essentielle 8 béta sitostérol 9 zinc X Acaricide Mimétique 7 X Anti microbienne Parasympato 6 X X Galactogène X Contraction utérine X Hépato protecteur X Diabète type II X 22 Chez la souris la verbénaline réduit de 50% un œdème et l’extrait de 64% (Calvo 1998). L’administration orale est moins efficace que celle utilisée en topique en effet, elle évite le premier passage hépatique. Cet iridoïde possède également des propriétés hépato-protecteur (Singh 1998) et réduit la toxicité de certaines molécules. De plus la durée des effets indésirables est proportionnellement réduite par rapport à la dose de verbénaline. En 1938, Cheymol établissait des propriétés parasympathomimétiques après injection en intraveineuse : - la respiration se ralentit et augmente d’amplitude ralentissement du rythme cardiaque, baisse de la pression artérielle et vasodilatation rénale - les mouvements de l’intestin sont amplifiés augmentation de l’activité de l’acétylcholine, neuromédiateur du système parasympathique - action nette sur la fièvre expérimentale du lapin action sur l’utérus : avant : contraction spontanée, l’addition du produit n’entraîne pas l’apparition de ces contractions sitôt avant ou sitôt après une contraction : elle ne modifie pas la périodicité de ces mouvements mais renforce ces contractions et augmente l’amplitude. Une étude chinoise en 1939 (K. Kuwazima) confirme ces résultats. Un test sur une cinquantaine de plantes du monde de réputation vulnéraire (dictamne, millepertuis, thym…) a été effectué avec présence d’escherichia coli comme facteur pathogène. Les conclusions sont que les propriétés antimicrobiennes de la verveine officinale ont un spectre étroit et une faible activité (P Delaveau, P Lallouette, A.M. Tessier 1980/Hernandez 2000). Elle aurait des effets positifs sur le diabète, grâce au zinc qu’elle renferme en quantité intéressante (60 micro grammes par gramme de plante). Ce ne sera cependant qu’une aide et non un traitement (Osorio 2000) Des extraits de verveine officinale ont montré in vitro sur des cellules humaines des désorganisations de placenta et contraction de l’utérus (Zava 1998). Cependant les études doivent être poursuivies pour des résultats concluants sur la grossesse. Elle maintiendrait la sécrétion de progestérone pendant la grossesse. 23 L’infusion jouerait un rôle de régulateur hormonal (stimule la production de gamète et production d’hormone gonadiques : œstrogène, progestérone, testostérone…). Cette préparation joue également un rôle au niveau des calculs rénaux, non par son action directe mais par l’augmentation du pH urinaire qui pourrait prévenir la formation de cristaux d’acide urique. Elle possèderait également des effets positifs sur l’ostéoporose (lien avec ses effets sur les hormones) des actions sur le système cardiaque, contre certaines cellules cancéreuses. Ce sont des études à poursuivre à l’heure actuelle. D’autres ouvrages (moins scientifiques) mentionnent des propriétés souvent similaires. J. Palaiseul (XX siècles) dans ‘Nos grand-mère savaient’ recommande la verveine officinale sous forme de décoction (50g de plante sèche pour 1 litre d’eau) en usage interne, à la dose de 3 à 4 tasses par jour, contre : les maladies du foie, de la rate, des reins, les digestions difficiles, la diarrhée, les gaz intestinaux, la faiblesse générale, les affections fébriles, les règles douloureuses et irrégulières, surtout lorsqu’elles sont accompagnées de migraine. A l’extérieur, la même décoction ou plus corsée, utilisée en compresse pour nettoyer et cicatriser les plaies et les ulcères pour soulager les douleurs en cas de foulure, d’ecchymose, de névralgie faciale. Indiquée en gargarisme contre les maux de gorge, en bain de bouche contre les inflammations des gencives et la mauvaise haleine, badigeonnée sur le front et les tempes, elle calme les maux de tête. L’abbé Coste dans sa flore de France (début XX siècles) précise qu’elle est « très usitée dans les campagnes comme vulnéraire et résolutive ». Le Dr J. Valnet (XX siècles)lui rapporte de nombreuses propriétés. En usage interne, sédatif, antispasmodique, antinévralgique, antithermique (pour lui supérieure à la quinine), digestif, expectorant, facilite l’accouchement, galactogène. Ainsi qu’en externe, rubéfiant et vulnéraire. ‘Secrets et vertus des plantes médicinales’ du Reader’s Digest (P. Delaveau, P. Jovet, R. Paris) est un ouvrage où la verveine est particulièrement bien indiquée pour ces multiples usages : - allaitement, pour augmenter les sécrétions lactées, infusion de verveine officinale 30g de sommités fleuries séchées par litre d’eau bouillante, 4 tasses par jour 24 - cellulite : cataplasme de 50g de plante fleurie fraîche cuite dans du vinaigre, laisser évaporer, étaler entre deux linges. - contusion : application de feuilles cuites dans le vinaigre - fièvre : infusion avec 20g de plante pour un litre d’eau bouillante, repos 10 min, trois tasses par jour. - lithiase rénale ou biliaire : infusion avec 30g/litre - rhumatisme : appliquer sur l’articulation douloureuse un cataplasme très épais de feuilles fraîches cuites dans du vinaigre. Dans son traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes F.J. Cazin (XIX siècles) cite « on a vanté la verveine comme antispasmodique, diaphorétique, résolutive, astringent, vulnéraire… Autrefois cette plante guérissait les fièvres intermittentes, l’hydropisie, l’ictère, la pierre, la chlorose, les coliques, les maux de gorge quelconques, les vapeurs, les ulcères, l’ophtalmie, la pleurésie, la céphalalgie, elle augmentait le lait des nourrices et sa décoction prévenait l’avortement quand on y avait fait bouillir des écrevisses ». Wadel, Riedelin, Tournefort, Boerhaave, Linné, Haller et Chomel ont parlé de la propriété fébrifuge de la verveine, dans le XVII siècles. A l’extérieur, on a employé cette plante dans la pleurodynie, les rhumatismes, les douleurs nerveuses… Forestus, Plater, Dehaen, Vicat, et beaucoup d’autres médecins l’appliquaient sur la tête dans les céphalalgies rebelles. Dubois s’est bien trouvé dans quatre cas de douleurs rhumatismales ou névralgiques à appliquer un cataplasme préparé avec des feuilles de verveine cuites dans du vinaigre et écrasées. « On trouve chez les apothicaires, dit Lieutaud (matière médicale) une eau distillée de verveine, que l’on vante beaucoup pour la guérison des fluxions, des inflammations et des ulcères de l’œil, mais qui paraît avoir perdue aujourd’hui de sa réputation ». Elle serait également bénéfique pour les reins ainsi que pour dormir (Cornimont) pour le foie et la digestion, en cas de stress comme calmant, contre la migraine. Beaucoup disent que verbena officinalis L. est bien plus puissante que la verveine citronnée. Les propriétés de la verveine officinale sont nombreuse et ce recoupent fréquemment, depuis les temps ancien jusqu’aux dernières études. 25 VIII] Utilisations/Conditionnement La verveine officinale peut être préparée de diverses façons et possède donc plusieurs utilisations. En Herboristerie, l’infusion se prépare avec 20 g de plante par litre d’eau bouillante. Prendre trois tasses par jour (stomachique…). Une décoction pendant deux minutes avec une cuillère à soupe de plante coupée par tasse, trois tasses par jour (migraine…). En externe une poignée pour un litre d’eau, de vinaigre ou de vin bouillir dix minutes. En compresse chaudes sur les contusions, entorses, plaies, névralgies (Valnet). En Allemagne on prépare un extrait employé comme adjuvant du quinquina. Un extrait sec à la dose de 2g ou une décoction de 15g de feuilles dans 60g d’eau (Rivière, Gavini) préconisée contre les migraines liées à la dysménorrhée et même idiopathiques. La plante fraîche est utilisée en cataplasmes, piler une poignée de feuilles et les mêler à une poignée de farine de seigle et un blanc d’œuf. Étendre le mélange sur du coton et l’appliquer sur la partie malade (P de Bonneval). En lotion, faites bouillir pendant dix minutes deux cuillères à soupe de verveine dans ¼ L d’eau. Filtrée laisser tiédir et appliquer en compresse ( École Européenne d'Herboristerie). En liqueur, Chartreuse de Gabriel : - 10g de Verbena officinalis L. feuille - 5g de Tanacetum vulgare L. graine 5g de Mentha aquatica L. feuille 10g de Melissa officinalis L. feuille 10g de Mentha piperata L. feuille 5g de Foeniculum vulgare L. semence 1 pincé de Crocus sativus poudre Macérer 48 heures au soleil dans un litre d’alcool à 90°, filtrer et ajouter un sirop de sucre tiède (700g de sucre pour un litre d’eau). Macérer 48 heures filtrer et mettre en bouteille. L’alcool stabilise la préparation. 26 Élixirs floraux du Dr Bach, la verveine apprend à l’individu à se maîtriser. Il sait argumenter son point de vue sans pour cela imposer ses idées à autrui. Les personnes manifestant une irritation lors d’événements incontrôlés ou lorsqu’il n’arrive pas a leur fin, impulsives ou idéalistes utiliseront cet élixir. Cet état se rencontre également chez les enfants très actifs qui n’arrivent pas a s’endormir le soir. - adulte : trois gouttes trois fois par jour - enfant (7-14 ans) deux gouttes deux fois par jour - enfant (1-7 ans) une goutte une fois par jour - bébé une goutte une fois par jour, sur la face intérieure des poignets, la plante des pieds ou le plexus solaire. Une « cure » dure en moyenne trois semaines. Il ne faut pas stocker le flacon à côté d’éléments perturbateurs : source électromagnétique, portable, enceintes… et huiles essentielles, ceci annulerait l’effet vibratoire de l’élixir. Il conviendra donc de le redynamiser. L’homéopathie, Verbena officinalis L. est utilisés lors de troubles inflammatoires externes, contusions et ecchymoses, spasmes, constipation, troubles digestifs, éruptions cutanées, état grippaux. La posologie est de 5 à 15 granulés par jour (à adapter suivant la douleur des symptômes ainsi que les dilutions. Faible dilution ‘coup physique’, haute dilution ‘coup psychique’). En 4 ou 5 CH elle est indiquée dans les dépressions nerveuses et obnubilations cérébrale chez les épileptiques. L’utilisation d’extrait fluide est également utilisé pour ses propriétés antispasmodiques et sédatives à raison de une à deux cuillères à café par jour. Une teinture mère (ou alcoolature) pour les mêmes propriétés peut être utilisé, ainsi qu’en usage externe pour des contusions et ecchymoses L’utilisation de la verveine officinale est commune dans le Tarn et Garonne, les ventes en officine sont importantes, dues à de nombreuses prescriptions par des ‘guérisseurs’ (Mme Nardou une des dernières herboristes Française à Montcuq 46). Des personnes interrogées ont déclaré être guéries de divers maux, sinusite chronique, congestion douloureuse des ovaires, candidose et céphalée tenace. Là où la médecine conventionnelle n’avait plus d’effet. 27 Cependant l’indication la plus courante se trouve dans le domaine des plaies, coups, contusions, traumatismes, rhumatismes, arthroses, névralgies. La verveine présente alors de remarquables propriétés résolutives, vulnéraires, antalgiques. Une guérisseuse (également de Montcuq 46) déclarait utiliser souvent la verveine, en usage externe et en cataplasme avec du blanc d’œuf et de l’huile d’olive, en cas de coup, coupure, plaies, ‘membre gonflé’. La décoction résout les problèmes de cuir chevelu. Par voie interne la tisane est efficace en cas de refroidissement, de rhumatisme ou de douleurs musculaires. Pour être plus active la verveine sera cueillie « le matin entre 9 et 11h, quand la rosée a disparu et que le soleil commence à chauffer les plantes ». Elle est également utilisée comme décrite ci-dessus en Charente et Pyrénées orientale. Utilisé lors du traitement des plaies ou d’infection interne (furoncle). Rapidement après l’application d’un cataplasme (suc et plante, blanc d’œuf et huile), ce dernier suppure et un écoulement est présent avec une note rougeâtre. Les anciens signalaient que c’était le mal qui sortait. Après application sur une partie saine, le cataplasme prend une couleur beige rosé mais il n’y a aucun écoulement. La verveine officinale est donc bien efficace. En Allemagne, les utilisations de la verveine officinale retenues par la commission E sont : pathologie bucco pharyngée (angine, maux de gorge) maladies des voies respiratoires, toux, asthme, coqueluche douleur, crampe, état d’épuisement, troubles nerveux troubles digestifs, pathologies hépatobiliaire, troubles rénaux ménopause, dysménorrhée, galactogène rhumatisme, goutte, troubles du métabolisme, anémie brûlures par voie externe dans les retards de cicatrisation, des ulcérations et des En France, les cahiers de l’agence n°3 indiquent qu’elle est utilisée traditionnellement « par voie orale pour favoriser l’élimination rénale d’eau et en local comme traitement d’appoint anti-prurigineux et adoucissant des affections dermatologiques, comme trophique protecteur dans les traitements de crevasses, 28 écorchures et les piqûres d’insectes. En cas d’érythème solaire, de brûlure superficielle, d’érythème fessier ». Hors AMM, elle est indiquée comme régulatrice hormonale, dans les migraines prémenstruelles ou cataméniales liées à une hyperoestrogénie et dans la pré-ménopause. Ces indications s’appuient sur des améliorations constatées en clinique. L’efficacité de la verveine serait liée à une stimulation hépatique, lieu de métabolisation des hormones et donc contribuant à un rééquilibrage hormonal. La verveine officinale est très utilisée par les médecines traditionnelles, citons le cas du Kashmir où les tribus nomades s’en servent comme antipyrétique. En Chine, elle est indiquée pour : - calmer les douleurs, faire baisser la fièvre lutter contre les infections, furoncles, dysenterie, paludisme, diphtérie les aménorrhées les œdèmes En usage externe elle entre dans la composition de shampooings, produits cosmétiques anti-âge. Elle est dite anti-oxydante et lutte donc contre les radicaux libres. Au niveau des spécialités commerciales nous pouvons citer : En France poconéol® n°48(mélange homéopathique) comme remède du terrain respiratoire et des états grippaux. hépatique. En Belgique la verveine officinale entre dans la composition d’une tisane En Allemagne, en Suisse le nom commercial du produit est sinupret®. En Angleterre, pour lutter contre les désordres de la ménopause et des cycles menstruels, athera®, modern herbal menopause®, contre le stress newrelax®, sunerv® et contre les affections respiratoires cathair®. On retrouve Verbena officinalis L. dans des préparations modernes (fleurs de Bach, homéopathie, produit pharmaceutique…). Elle reste cependant très peu connu du 29 grand public. Il est intéressant de voir que les diverses préparations permettent de capter des principes actifs distincts et donc des utilisations variées. Au niveau culinaire (Couplan) rapporte qu’au Japon les jeunes feuilles de Verbena officinalis L. sont blanchies, assaisonnées et consommées comme légumes. Mais le goût de nos plantes locales est extrêmement amer. 1)Toxicité ∆ La toxicité de la verveine officinale porte sur la consistance sanguine, complexation du fer. La présence de vitamine K réduit les effets des anti-coagulants. Un cas a été rapporté lors d’une application répétée et de longue durée d’une allergie et du développement d’un érythème. L’étude de Murrel montre une interaction avec le fer. Teneur en polyphénols mg/tasse Absorption du fer en % Eau 0 28 Camomille 58 2,3 Verveine officinale 116 2,3 Thé noir 274 0,9 Les polyphénols complexent le fer, le rendant inabsorbable par l’organisme, il sera donc éliminé directement. Notons également la forte teneur en polyphénols du thé dont il tire ses vertus anti-oxydantes. La verbénaline est peu toxique et disparaît du courant circulatoire en moins de trois heures. Elle s’élimine intégralement et en nature par l’urine. La toxicité de la verveine officinale est minime. Après cette étude chimique de Verbena officinalis L., nous pouvons constater qu’elle possède de multiples vertus, vulnéraires, fébrifuges, régulateur hormonal (qui lui procurent des propriétés emménagogues, galactogènes, anti-migraines, favorables à la ménopause…) probablement dû en grande partie au foie qu’elle protège et renforce. Également des propriétés balsamiques, stomachiques, sédatives et antalgiques. Elle mérite bien les nombreuses appellations d’Herbe à tous les maux, Herbe sacrée… 30 IX] Conclusion Après avoir parcouru les millénaires, nous avons une idée plus précise de Verbena officinalis L., de sa richesse thérapeutique et symbolique. Son utilisation à l’heure actuelle est faible. Le nom verveine étant souvent usité pour définir la verveine citronnée. Seuls ses noms vernaculaires témoignent d’un riche passé. Les études récentes, lui ont également rapporté de nombreuses vertus. Les anciens connaissaient bien la verveine officinale, ses propriétés fébrifuges et vulnéraires étant couramment utilisées. Les légendes sur le terrain amoureux sont à rapprocher de son pouvoir hormonal. Des vertus anti-inflammatoires, anti-oxydantes, hépato-protectrices… étaient connues et appréciées dans les temps anciens. Les propriétés de l’époque trouvent actuellement des explications scientifiques. Il est indéniable que la verveine officinale possède de multiples vertus, cependant elle n’est plus usitée, seul quelques guérisseurs et personnes renseignées connaissent ses pouvoirs. Pourquoi est- elle tombé en désuétude ? Je n’ai pu éclaircir ce point. Son amertume ne lui est plus profitable (alors qu’autrefois c’était une saveur recherchée), sa cousine Lippia citriodora est beaucoup plus apprécié pour son goût citronné. Ces nombreuses propriétés ne l’indiquent pas spécialement dans une pathologie cela joue t’il en sa défaveur ? Peut être est-elle trop commune, pas assez exotique, sa physionomie squelettique et sa floraison discrète ne lui permettent pas de briller dans notre société de « l’image ». Y a-t’il là leçon à prendre ? nos sens Toutes ces plantes tant médiatisées qui viennent de contrées lointaines charmer (avec des répercutions environnemento-sociales souvent négatives, industrialisation, déforestation…) nous occultent de trésors, qui sont sous nos yeux. L’échange a toujours été important pour l’humanité, les savoirs, les techniques et la médecine se sont enrichis grâce à diverses situations et localisations. Cependant, conservons nos connaissances pour les utilisées et les faire évoluer, plutôt que de les remplacer par des envies compulsives. Nous réduirons notre empreinte écologique et prendrons conscience de la nature qui nous entoure. 31 Ces savoirs anciens , sont à préserver et à diffuser, garants d’une cohésion avec notre lieu de vie et le respect de la nature environnante. Les plantes d’une contrée sont à même de guérir les hommes de cette même contrée. « Quand l'homme n'aura plus de place pour la nature, peut-être la nature n'aura t-elle plus de place pour l'homme... » Stefan Edberg 32 Bibliographie : « Enquête sur les plantes magiques » M. Bilimoff édition Ouest-France 2003 « Les plantes les hommes et les Dieux » M. Bilimoff édition Ouest-France 2006 « Petit Larousse des plantes qui guérissent » Larousse 2006 « Les plantes des Vosges médecines et tradition populaire » C. et E. Busser édition La nuée bleue 2005 « Secret des plantes » M. Pierre et M. Lis édition Artémis 2005 « Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes » F.-J. Cazin édition Abel Franklin 1997 « Phytothérapie » Dr J. Valnet édition Vigot 2003 « Flore descriptive et illustrée de la France de la Corse et des contrées limitrophes » abbé H. Coste librairie scientifique et technique Albert Blanchard 2007 « Encyclopédie des plantes aromatiques et médicinales » N Vermeule édition succès du livre 2003 « L’herboristerie manuel pratique de la santé par les plantes » P. de Bonneval édition desiris 2003 « La plante compagne » P. Lieutaghi édition acte Sud 1998 « Guide des groupement végétaux de la région parisienne » M. Bournérias, G. Arnal, C. Bock édition Belin 2001 « Le régal végétal » vol 1 F. Couplan édition équilibre aujourd’hui 1989 « L’encyclopédie des plantes bio-indicatrice alimentaire et médicinales » G. Ducerf édition Promonature 2007 « L’herboriste et vous » S. Benard et B. Vaesken Dargaud éditeur 1979 « Les plantes du jardin médiéval » M. Botineau édition Belin éveil nature 2003 « Nos grands-mères savaient » La vérité sur les plantes et la vie naturelle Jean Palaiseul édition Le club 1972 « Secret et vertus des plantes medicinales » P. Delaveau, P. Jovet, R. Paris édition Reader’s Digest 1977 « La verveine officinale Verbena officinalis L. Verbenacées » Thèse de Laure Hilaire Bibliothèque Universitaire de medecine/pharmacie Grenoble I (2004 GRE 17045) « Historique et intérêt de Verbena officinalis dans la thérapeutique ancienne et moderne » Thèse de Chrystel Wantz-Debarre 1985 Toulouse III Internet 1. http//www.tela-botanica.org 2. http//commons.wikimedia.org 3. http//www.ars-grin.gov 33