rencontre avec des techniciens en transmissions…
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rencontre avec des techniciens en transmissions…
Temps de lecture : 7 min RENCONTRE AVEC DES TECHNICIENS EN TRANSMISSIONS… E n ce mardi d’août, une équipe du service Informatique et Transmissions se dirige vers la commune de Labaroche. Nicolas et Robert ont prévu ce jour l’installation d’un intrigant coffret mural. De quoi s’agit-il au juste ? Rencontre avec des techniciens en transmissions… Notre métier est passionnant. Du fait de nos compétences sur de multiples domaines dans le monde des télécommunications, de l’électronique et de l’informatique, nous avons rarement deux journées identiques. Et oui, aujourd’hui, vous ne trouvez quasiment plus de systèmes électroniques qui n’embarque pas un minimum d’informatique. Notre large autonomie dans ces domaines nous permet de mettre en œuvre des solutions sur mesure pour les besoins de nos sapeurs-pompiers. Ces techniques ne sont pas réalisables facilement dans le monde industriel du fait de leurs spécificités : je défie quiconque de trouver un coffret identique à celui que nous transportons aujourd’hui à l’arrière de ce véhicule 4x4. Il n’est pas rare que nos fournisseurs s’intéressent à nos réalisations et s’en inspirent pour les commercialiser dans le milieu industriel. Bien évidemment, quelques modifications sont apportées, nos réalisations restant artisanales. A quoi sert-donc cette boîte ? Il s’agit d’un terminal d’ alerte de la société Systel (qui est le fournisseur de notre solution d’alerte « Stratus »). Cette console d’alerte permet de piloter les émetteurs nécessaires au déclenchement des récepteurs individuels d’appel sélectif, appelés plus communément « bips ». Texte et photos : JAMMES Nicolas Août 2013 v1.5 Mais dites voir, nous n’avons pas cet équipement dans notre C.I.S. ? Les terminaux d’alerte utilisés dans notre département sont tous identiques. Suivant l’endroit d’implantation, nous adaptons « l’emballage », c’est d’ailleurs là que nous apportons une plus-value à la solution. Dans votre C.I.S. vous trouverez donc ce même terminal d’alerte mais intégré dans un caisson au format 19 pouces. Quoi, 19 pouces ? Le format 19 pouces est utilisé dans le monde de l’industrie, il désigne la largeur d’une armoire (ou plutôt de ses montants) permettant ainsi de standardiser le format des équipements à superposer : 19 pouces = 48,26 cm Y a un accident ? De passage, des promeneurs nous interpellent « Bonjour messieurs, il y a un accident ? » Grand sourire de Robert et Nicolas : « Non, nous intervenons uniquement sur les équipements de transmissions utilisés pour les pompiers ». Il est en effet fréquent que nous soyons interrogés par les gens de passage lorsque nous intervenons sur ces sites isolés. Mais comment arrive-t-on à piloter ce terminal d’alerte à distance ? Revenons sur cette mystérieuse boîte. Le terminal d’alerte Systel appelé dans notre jargon @ CIS (prononcez ATCIS ) n’est pas le seul équipement présent sur le site distant. Pour piloter à distance cette console d’alerte, nous nous appuyons sur notre réseau informatique (ethernet) dont nous avons la fierté d’en assurer la gestion de bout en bout (cet aspect est rare dans les autres SDIS). Il suffit d’un simple accès à l’internet pour raccorder ce terminal d’alerte au réseau interne (LAN) du SDIS 68. Suivant les sites et les contraintes technologiques, nous sommes amenés à utiliser plusieurs supports : - Fibre optique (sur les sites centraux) Liaison ADSL (nous travaillons avec Orange et SFR) Liaison 3G – UMTS (nous travaillons avec Orange, SFR et Bouygues Télécom) Liaison câblée CATV (nous travaillons avec Numéricâble, K-Bleu) Liaison VSAT par satellite (bande KU) Sur le site de Labaroche où nous sommes aujourd’hui, nous avons choisi d’utiliser un support de type 3G UMTS. L’équipement nécessaire pour interfacer le terminal d’alerte aux serveurs Systel situés sur le site de Colmar s’appelle un routeur. Ici il est équipé d’un modem UMTS et embarque une carte SIM (identique à celle présente dans votre téléphone portable). Pour sécuriser nos communications sur l’internet, nous utilisons la technologie VPN (Virtual Private Network en anglais, soit Réseau Privé Virtuel), elle consiste à crypter les données transmises de bout en bout (d’où la notion de tunnel) afin que les informations ne puissent pas être interprétées par une personne malveillante. Texte et photos : JAMMES Nicolas Août 2013 v1.5 Et pour déclencher les bips, il faut aussi une antenne ? Il ne faut pas une antenne mais deux. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons en circulation différents types de récepteurs qui ne fonctionnent pas sur la même fréquence. Et comme une antenne doit être adaptée à une bande de fréquences bien précise, nous avons ici deux antennes fixées sur le pylône. La première, perchée tout en haut du pylône, à 32 mètres du sol est nécessaire pour déclencher les récepteurs alphanumériques (FNA : Fréquence Numérique d’Alerte), les fameux POCSAG. permet d’une part d’étendre la zone de déclenchement des C.I.S. du Corps Départemental (Lapoutroie et Orbey, et par la même occasion de disposer d’un émetteur de secours en cas de défaillance d’un de ces deux C.I.S.) et d’autre part d’apporter un service supplémentaire aux C.P.I. locaux (amélioration de la couverture, mise en service de la FNA). Les études sont réalisées en interne au travers de remontées terrain (visite de sites, essais terrain) ainsi que l’exploitation de cartes de couverture éditées par notre service. La seconde est située sur un bras de déport, elle déclenchera les récepteurs analogiques (FAA : Fréquence Analogique d’Alerte), les CCIR 5tons. POCSAG, 5 TONS, c’est quoi la différence ? Pourquoi avoir choisi ce site ? Le SDIS est locataire auprès de la société TDF (Télédiffusion de France) de ce point-haut depuis 1993, année durant laquelle a été déployé le réseau radio analogique 80 MHz (prédécesseur d’Antares). Lors de la migration sur le réseau numérique Antares, le SDIS a démantelé l’ensemble de ses relais 80 MHz. Une réflexion a alors été menée afin de « recycler » ces sites points hauts : certains ont été abandonnés, d’autres ont été convertis en station d’alerte, ce qui est le cas de Labaroche. Le service Informatique et Transmissions améliore la couverture POCSAG d’années en années en gardant toujours à l’esprit une rationalisation des besoins et un usage optimal des deniers publics. Belle démonstration pour ce site qui Texte et photos : JAMMES Nicolas Août 2013 v1.5 Les services d’incendie et de secours exploitent des fréquences allouées par le Ministère de l’Intérieur et encadrées par des textes. L’OBNSIC (Ordre de Base National des Systèmes d’Information et de Communication) nous décrit les réseaux utilisables pour nos missions. Pour l’alarme du personnel (c’est-àdire le déclenchement bip des pompiers), deux technologies sont utilisables : - Le POCSAG : ce nom provient du comité de standardisation de la poste britannique (Post Office Code Standardisation Advisory Group) qui en a assuré le développement. Il s’agit d’un protocole de radiomessagerie qui permet d’envoyer des messages alphanumériques sur un récepteur de poche. Dans le Haut-Rhin, nous utilisons deux fréquences : une dans la bande 80 MHz et une autre dans la bande 173 MHz. La volonté aujourd’hui est de migrer petit à petit l’ensemble du parc sur une fréquence unique (173 MHz) avec pour avantage une réduction des coûts de maintenance (un seul stock de pièces détachées) et une meilleure mobilité des sapeurs-pompiers. - Le CCIR : ce nom provient du Comité Consultation International des Radiocommunications. Cette technologie est également appelée 5TONS car le déclenchement du récepteur se fait en émettant un code audible composé de 5 tonalités (similaires aux fréquences vocales DTMF d’un téléphone). Ce type de récepteur est sorti de la circulation au fur et à mesure de la mise en service de nouvelles stations d’alerte : d’une part sa technologie ne permet pas de transmettre un message alphanumérique, d’autre part son coût d’acquisition et d’entretien est deux à trois fois plus cher qu’un récepteur POCSAG. Que se passe-t-il en cas de coupure de courant ? L’ensemble de nos équipements d’alerte sont alimentés en très basse tension. Nous avons choisi d’alimenter l’ensemble des équipements distants sur une tension de 12 Volts continue. Ce choix permet de secourir les installations en ajoutant une batterie permettant d’avoir une autonomie minimale de 8 heures lors d’une absence de secteur EDF. Ces batteries sont au gel et de type plomb étanche, elles sont sans entretien et disposent d’une capacité de 100 Ah. Lors d’une absence de secteur EDF, une alarme est remontée au CTA-CODIS ainsi qu’au service Informatique et Transmissions. Cela nous permet de prendre les mesures adéquates si le défaut persiste. Et en cas de panne d’internet ? La station est équipée d’un vecteur de transmission qui repose sur le réseau Antares. Ainsi un message d’alerte peut être transmis, par le canal « DATA » au terminal d’alerte depuis les serveurs du CTA-CODIS. Et le dépannage ? Comme tout équipement, il peut tomber en panne. Heureusement, ce matériel est fiable et nous avons peu de pannes à déplorer. La plupart du temps, il s’agit d’un plantage logiciel de l’émetteur POCSAG, il suffit alors d’effectuer un arrêt / marche électrique de l’encodeur. Texte et photos : JAMMES Nicolas Août 2013 v1.5 Pour éviter les déplacements et réduire la durée d’indisponibilité, les dernières stations d’alerte déployées sont équipés d’un petit automate permettant de redémarrer à distance certains équipements : nous agissons tout simplement sur l’alimentation des équipements sensibles (le terminal d’alerte @CIS ainsi que l’émetteur POCSAG TEMPO100). En effet, la température peut expliquer certaines pannes ou certains dysfonctionnements, il est donc intéressant de surveiller cette constante. L’intégration de cette carte ainsi que la programmation des fonctionnalités sont réalisées par le service informatique et transmissions. Un simple clic de souris depuis un navigateur internet est suffisant pour commander à distance le relais. Cet automate nous permet également de remonter des défauts tels que le défaut secteur (en cas de coupure de courant 230V), défaut intrusion (lorsque la porte du coffret est ouverte), DAAF incendie (si détection de fumée dans le coffret). Cet automate est conçu autour d’une carte Raspberry raccordée à notre réseau informatique. Elle fonctionne grâce à un dérivé de la distribution linux Debian et permet également de raccorder des sondes de température : Le bon réflexe en cas de défaillance d’un équipement de transmissions : Aux heures ouvrables : vous pouvez contacter directement un technicien du service Informatique et Transmissions aux coordonnées habituelles Hors heures ouvrables : et uniquement pour les pannes bloquantes ayant un impact opérationnel (ex. plus de déclenchement de l’ensemble des bips d’un centre), vous pouvez contacter le Chef de Salle du CTACODIS au 03 89 30 18 18. Suivant la panne, il informera le technicien d’astreinte pour trouver une solution. NE JAMAIS TENTER DE CONTACTER UN AGENT DU SERVICE INFO / TRANS EN DIRECT. Besoin de renseignements, envie d’en savoir plus ? 03 89 30 18 38 ou [email protected] Texte et photos : JAMMES Nicolas Août 2013 v1.5