Du plus petit au plus grand
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Du plus petit au plus grand
http://www.jacteulet.4yu.fr Numéro 96 N e w s l e t t e r d u s i t e I n t e r n e t d e J a c q u e s Te u l e t Mars 2011 Du plus petit au plus grand Du plus petit au plus grand, des peintures, des aquarelles et des dessins s’affichent sur les pages du site Internet. Le musée virtuel propose une promenade autour des dernières créations. Quelques peintures encore jamais exposées et puis des choses plus étonnantes comme ces miniatures aquarellées qui affirment un certain plaisir de création. La démarche artistique révélée dans les rubriques du site mérite d’être analysée. Il ne s’agit pas d’oeuvres importantes à proprement parler mais leur naissance exprime un souci de recherche qui mènera ensuite à la réalisation de toiles abouties. Ce seront des toiles qui reprennent les thèmes abordés dans ces petits formats en exacerbant plus particulièrement des signes symboliques et des atmosphères connues dans les oeuvres des dernières années. L’art ne se résumant pas à la seule représentation du réel, ni à l’approche par le seul discours, il paraît évident que la symbolique permet de sortir des canons imposés par les phénomènes de mode. L’art actuel et déclaré comme officiel ne portant pas ces valeurs, il est permis de penser que ce qu’on peut voir sur les pages du site appartient au langage de l’avenir de la peinture. Allons vérifier sans retenue sur : http://www.jacteulet.4yu.fr De l’art et du fric... La véritable valeur d’une oeuvre d’art réside-t-elle dans sa facture ou bien dans la notoriété qu’on a bien voulu accorder à son auteur en raison de ses amitiés ou de son vérifiable talent ? A moins que ce soit dans la faculté d’adaptation aux modes en vigueur dont il fait preuve. Hervé Télémaque - «Eclaireur N° 2» Estimation : 35 / 40 000 euros Dans les salles de ventes, les experts et autres marchands d’art ne sauront bientôt où donner du marteau. Si on observe attentivement les toiles proposées à l’encan à Drouot par exemple. Un « m o d e r n e » a b s t r a c t o - surréalisant vaut en salle de ventes environ 40 000 euros alors qu’une estampe de grande rareté issue de la série des «cent vues célèbres d’Edo» et datée de 1857 ne frôle que les 600 euros dans sa plus haute estimation. inexplicables et pas toujours justifiées. Tristan Ghy Il y a là de quoi se poser de grandes questions quant à la réalité des marchés artistiques. Evidemment, les choses ne vont pas changer du jour au lendemain mais il serait bon que les collectionneurs, le public qui affectionne autant les vide-greniers que les salles de ventes tentent d’influer sur ces dérives Andô Hiroshige Estimé à 600 euros Editorial «Le monde est assez grand pour contenir les besoins de chacun, mais trop petit pour contenir l’avidité de quelques uns» - (Gandhi). Jamais cette citation de Gandhi n’aura été autant d’actualité. Le monde ne tourne plus qu’autour du profit et chacun se prend à rêver d’accéder au suprême. Parceque le suprême, maintenant, c’est la fortune et son pendant : le paraître. Quand on pense qu’il suffirait de viser juste en dessous, avoir ce qu’il faut pour vivre bien, tout simplement. Les tenants de toutes sortes de pouvoir devraient s’en être rendu compte depuis longtemps mais comme ils sont atteints du mal, ils ne peuvent pas connaître ces élémentaires valeurs.. Alors, c’est la course au profit qui s’organise et tout le monde veut y participer. Les complices de cette course au fric s’appellent publicité, medias, politique, people, etc... Et chaque petit habitant de la pauvre planète qui nous héberge se croit obligé de suivre le cortège. Résultat, le moindre signe de richesse suscite la convoitise. Alors, le crime s’installe, insidieux, arrimé à la concupiscence, première victime de l’envie. Quand on pense qu’il suffirait de freiner l’ardeur consommatrice pour rendre l’humain à sa vraie nature, lui rendre son initiale valeur... Ce ne serait pas le priver que de cesser d’inventer des produits pas forcément utiles mais vecteurs du simple désir de paraître. Un jour, pas très lointain en somme, ceux qu’ils appellent «la populace» se révoltera contre tous les abus de quelques uns commis au détriment de la majorité. Rien ne peut être imaginé de ce que seront ces jours de ténèbres. Mais il faudra se rendre à l’évidence, l’or n’est rien face au désir de bonheur des peuples. Des peuples qui ne visent qu’à vivre en paix avec eux mêmes et avec les autres. Mais ces idées là sont tellement loin des préoccupations des sectes en place aujourd’hui, formées en écoles spécialisées. Ils se nomment eux même «le monde politique»... Les pauvres !!! Tristan Ghy [email protected] Tsars à Paris Avant que ne survienne une révolution, les souverains de la Grande Russie avaient réuni des foules d’oeuvres d’art du plus haut niveau. Naissance d’un musée impérial : L’Ermitage La Pinacothèque de Paris présente un ensemble rare d'une centaine d'œuvres venues du musée de l'Ermitage de SaintPétersbourg. Un trésor artistique constitué dès la fin du XVIIe siècle qui rassemble les collections Chardin : Les attributs des arts impériales russes. Très vite, cet (détail) ensemble devient l’un des plus importants d'Europe. En 1785, le comte Ernest de Munich l’affirme en écrivant : «Les étrangers et les curieux du pays admis à visiter ces vastes et riches galeries de peinture en admirent avec raison la magnificence». Très chronologique, l’exposition de la Pinacothèque démarre avec les œuvres réunies par Pierre le Grand (1672-1725). Collectionneur averti, il envoie des agents «très spéciaux» dans toute l'Europe qui vont recueillir peintures et sculptures destinés à la décoration des palais de SaintPétersbourg. Plus tard, Catherine II (1729-1796), souveraine imprégnée de la philosophie des Lumières, enrichit les collections et commande la construction du Petit Ermitage, édifié à côté du Palais d'Hiver. Les souverains qui se succédèrent à la suite de Catherine n’eurent de cesse d’enrichir ces collections en y ajoutant des chefs d’oeuvre de peintres espagnols. L’Ermitage s’agrandit ainsi au gré des volontés et goûts artistiques des souverains russes. Ainsi se construisit un musée moderne, égal à ceux qui fleurissent alors en Europe : le Louvre, le British Museum, etc. En deux siècles, les Romanov ont rassemblé l'une des plus belles collections du monde et construit un musée moderne, ouvert au grand public dès 1805. Autour de cette idée originale : «naissance d'un musée», la Pinacothèque de Paris rapporte l’histoire des tsars collectionneurs et du goût des élites européennes les plus brillantes de leur temps. Parallèlement, les collections réunies par les princes Esterhazy, prêtées par le musée des beaux arts de Budapest complètent cette exposition prestigieuse. Pinacothèque de Paris - Jusqu’au 29 mai 2011 Annulation bizarre... Communiqué de presse, Paris le 22 février 2011 : Les autorités mexicaines ont annoncé devoir renoncer à l’organisation de l’exposition «Les Masques de jade mayas» en raison de la dégradation des relations avec la France ces derniers jours. Cette décision a été prise à la suite du retrait du gouvernement mexicain de l’organisation de l’Année du Mexique en France, qui allait présenter près de 350 événements culturels en France dans le cadre de cette année bilatérale. La décision a été annoncée par un courrier de l’Ambassadeur du Mexique adressé ce lundi 21 février 2011, à Marc Restellini, directeur de la Pinacothèque de Paris. La Pinacothèque regrette cette décision grave qui prive le public de la possibilité d’admirer des trésors uniques mayas, qui auraient été montrés pour la première fois en France depuis leur découverte. «Sans entrer dans la polémique générale, je déplore le gâchis culturel de l’annulation de l’Année du Mexique en France et je tiens à souligner les difficultés financières auxquelles les entreprises françaises qui participaient à cet événement culturel, risquent de se trouver confrontées » souligne Marc Restellini. La Pinacothèque de Paris remplace l’exposition sur les «Masques de jade mayas» par une exposition sur Hugo Pratt, créateur de Corto Maltèse. Noté par Jean-Claude Santier Côté patrimoine Fantastique !!! La tenture de l'Apocalypse d'Angers Même quand on n'est pas friand de superlatifs, à Angers ceux-ci s'imposent. La première rencontre produit un choc esthétique. L'œuvre se présente sur un mur bleu sombre d'une immense salle toute en longueur, construite exprès pour l'héberger, noyée dans un subtil clair-obscur. C'est la plus grande tenture tissée en Europe avec une longueur de 140 mètres et une surface de 850 mètres carrés. Elle formait, à l'origine un ensemble de six pièces chacune d'un seul tenant et mesurant plus de 23 mètres de long et 6 mètres de haut , chaque pièce se composait de quatorze scènes déployées sur deux niveaux. Les outrages du temps et la sottise des hommes l'ont amputée de près d'un tiers et nombre de scènes ont disparu, ne nous laissant que des supputations pour les imaginer ou parfois, des descriptions. Il ne reste plus que... 104 mètres ! Avec ses couleurs pâlies, ses dessins étranges, incompréhensibles à un non-initié, ses luttes violentes issues du fond des âges, ses animaux de légende, ses figures inaccessibles, et ses personnages allégoriques, la tenture de l'Apocalypse est un des plus fabuleux témoignage du passé; de l'Histoire, et de la foi des hommes. Dans le langage courant apocalypse signifie «catastrophe» mais en grec cela veut dire «révélation». Ce dernier livre de la bible serait la retranscription des visions, des hallucinations et révélations de Saint-Jean, dit l'Evangéliste. Il s'agit du combat du bien et du mal, de la lutte entre Dieu et le diable, lutte dont l'humanité est l'enjeu. Et qui se termine par la victoire du Christ et de son Eglise dans la Jérusalem céleste. Dernier livre du Nouveau testament, l'Apocalypse de Saint Jean, a inspiré au XIVème siècle, le peintre Hennequin de Bruges, qui a conçu pour le duc d'Anjou, le plus grand ensemble de tapisseries du Moyen -Age. Les éditions Diane de Selliers proposent de revisiter ce chef -d'œuvre à travers l'intégralité des visions de l'évangéliste. Pour éclairer le rapport entre la tapisserie et le livre poétique, Paule Amblard, historienne et spécialiste de l'art chrétien, commente la signification des images et des symbôles de ce texte souvent incompris. Les amateurs d'art et de spiritualité chemineront avec émotion dans cet univers coloré, inquiétant et magnifique, et pourront mieux interpréter l'original lors d'un déplacement en Pays de Loire. La figuration la plus efficace se situe dans les représentations fantastiques ou post-surréalistes. Face à l’invasion de soi-disant oeuvres d’art contemporaines qui font prendre les vessies pour des lanternes, les peintres des mouvances visionnaire ou fantastique se retrouvent rejetés hors des frontières de la «doulce France». Alors, pour profiter des toiles de Lucas Kandl, Kandl il faudra se rendre à Vienne, en Autriche ! Ici, rien de tout ça. C’est pas à la mode ! Palais Palffy, 1010 WIEN - Josefsplatz 6 Jusqu’au 13 mars 2011 2011 Jean-Claude SANTIER En galerie Peindre des vies tout entières. Un travail formidable entrepris par Pierre Lamattie depuis pas mal de temps déjà et qui se concrétise dans cette exposition parisienne. L’artiste reconnaît avoir eu du bonheur à réaliser ses peintures car il affirme : «Maintenant que j’ai dépassé la cinquantaine, je me rends compte que j’ai connu des hommes et des femmes à divers stades de leur vie, des stades très différents qui s’enchaînent souvent de façon étonnante. D’un seul regard, j’embrasse désormais des vies entières. C’est un sentiment bizarre, mais pas complètement négatif. En effet, j’ai l’impression de mieux comprendre un tas de choses. Quand je peins, je me dis que j’aurais vraiment réussi mon coup, si en un seul regard, en une seule intuition, ma peinture permettait de saisir l’essentiel d’une vie tout entière». Et puis, qu’est-ce qui peut être plus révélateur que certains CV déposés dans les entreprises ? Les cabinets de recrutement sont formels, ils résument une vie à l’essentiel. Musée virtuel sur Google Le moteur de recherche américain va mettre progressivement en ligne des centaines d’oeuvres d’art avec l’assentiment des plus grands musées internationaux. Ils sont déjà 17 musées en accord avec ce projet. La National Galery de Londres, le MoMa de New-York ont déjà accepté de livrer sur la toile une somme importante de leurs collections. Voilà un bienfait pour les internautes qui pourront laisser de côté Facebook et Twiter pour se rendre sur des lignes un brin plus instructives. En plus, c’est gratuit ! C’est à vérifier sur http://www.googleartproject.com Les oeuvres présentées par la galerie Blondel prouvent qu’il ne s’agit pas d’une simple vue de l’esprit. Des couples estampillés, une sorte de trombinoscope peint affirment la volonté de Lamattie de restituer le quotidien des humains dans la plus simple expression de leur besoin d’existence. «Quoi de mieux, en effet, pour parler de la vie des hommes et des femmes d'aujourd'hui, que des curriculum vitae ? En tout cas, à notre époque, c'est un genre qui a beaucoup de pratiquants. Un CV, c'est moins long qu'un roman, et souvent plus vrai… plus tragiquement vrai». affirme ce peintre bien dans son temps. Personne n’a envie de le contredire en face de ces portraits vérité. Galerie Alain Blondel 128 rue Vieille du Temple - Paris 3° Jusqu’au 19 mars 2011 Retour au bercail Le Havre va reprendre possession d’un Degas volé il y a plus de trente ans ! Le 12 février dernier, le maire du Havre a fêté le retour prochain de la «blanchisseuse soufffrant des dents» qui avait disparu du musée normand depuis 1973. L’oeuvre avait été reconnue par un amateur dans le catalogue d’une vente à New-York en 2010. En janvier 1974, un mystérieux kidnapeur avait réclamé une rançon de 400 000 francs et avait disparu de la circulation sans avoir reçu le moindre centime. Le Degas fut réputé perdu pendant 36 ans... Tonton Georges A partir du 15 mars, Georges Brassens fera l’objet d’un événement important à la cité de la musique de Paris. Des textes inédits, des photos et vidéos seront présentés au public. Pendant cette exposition hommage, ces inédits seront interprétés sur place G. Brassens par divers artistes. par Jacques Teulet Cet hommage est Collection privée tout particulièrement recommandé aux amoureux de la bonne chanson française. Lu dans la presse - 144 oeuvres de Pierre Bonnard et Edouard Vuillard ont été offertes au Musée d’Orsay par un généreux donnateur qui désire garder l’anonymat. - Exaspéré par la mafia et les coupes budgétaires, le directeur du musée italien de Casoria a envoyé une lettre à Angela Merkel pour demander l’asile et déménager sa collection en Allemagne... Arts magazine N° 54 - Mars 2011 Bon, ben voilà, ça bouge pas mal dans le monde de l’art mais est-ce toujours judicieusement ? En tous cas, pour Orsay, c’est dans la bonne direction... Le site du mois Du réalisme et de l’imaginaire «Il y a des gens dans notre société qui croient encore à la place de l’artiste dans le monde !». Ainsi s’exprime cet américain qui consacre sa vie à un art assez particulier bâti autour du symbolisme et des rêves. Les peintures de Daniel Merriam sont des rêves en technicolor. Ces oeuvres invitent le spectateur à participer à une excursion au sein de l’imaginaire. Né en 1963 dans le Maine, il a passé son enfance dans une localité rurale de cet Etat. Autodidacte, il a rencontré non pas la peinture mais l’art dans toute sa signification dès l’âge de sept ans. Tout en faisant des études de mécanique et de design architectural, il n’a jamais cessé de consacrer de son temps à la peinture. Ensuite, ses talents l’orientèrent vers des travaux plus commerciaux, comme la réalisation d’illustrations pour de nombreuses multi nationales en quête d’arguments et de visuels publicitaires. En 2009, le château de Belcastel près de Rodez dans l’Aveyron lui a consacré une rétrospective pendant près de six mois. Les visiteurs du mois d’août ont eu la chance de le rencontrer sur place et d’assister sur place à la réalisation de quelques toiles. Cette exposition française avait permis de découvrir cet art qu’il nomme Réalisme Imaginaire. Pour l’instant, rien de nouveau le concernant n’est prévu en France. Heureusement, il reste la magie d’Internet et personne ne regrettera sa connexion sur le site de cet artiste. A voir sur : http://www.danielmerriam.com Chanson Française : Hommage à Jean Ferrat dans un nouveau tour de chant autour des plus belles chansons de ce poète disparu…Michel Michel Monaco, Monaco découvert par Mick Micheyl (comme Laurent Gerra) se produit un peu partout en Europe, où il connaît un vif succès. Parrainnant l’association Enfance-espoir, il enchaîne des enregistrements en faveur de grandes causes. Des poèmes d'Aragon à ses propres créations, de refrains connus en compositions personnelles, il véhicule une émotion vibrante. Comment ne pas se souvenir des textes évocateurs de Jean Ferrat : «la montagne», «que serais-je sans toi», «aimer à perdre la raison», «ma France», etc, et ce titre «Monsieur Jean» écrit par Michel Monaco et Sébastien Guinet. Cet album enregistré au studio des Marendiers est dans les bacs et vous trouverez «tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Michel Monaco sans jamais oser le demander» sur http://www.michelmonaco.com http://www.michelmonaco.com JEAN CLAUDE SANTIER Le Billet des Arts Publication mensuelle uniquement diffusée par courrier électronique en format PDF Direction de publication : Jacques Teulet Abonnement gratuit par mail à : [email protected]