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[Idées]
Inviter l’art au bureau
Il fallait que ce soit une
idée belge : transformer
les couloirs des bureaux
en galeries d’art !
Pourtant elle s’est très
bien exportée en France,
en Allemagne, en Italie
et en Grande-Bretagne.
Aujourd’hui,
« Little van Gogh »
expose chaque année
7000 toiles dans
700 entreprises
pour le plaisir de
100.000 personnes.
Et cette entreprise n’est
pas la seule à offrir ce
service.
Dans un aménagement de bureau d’un
certain niveau, plus personne ne peut se
satisfaire de voir se délaver un peu plus
chaque année, les mêmes photos promotionnelles ou les mêmes posters
démodés. Le minimalisme absolu finit
lui aussi par lasser, et il contredit une
tendance annoncée par le gourou du
« trend », Faith Popcorn, dans ses livres
successifs : le cocooning et le souhait de
disposer au bureau, du même agrément
à vivre que chez soi.
Michel Brancart, fondateur de Little
van Gogh, l’avait compris voici déjà
une douzaine d’années. C’est en effet en
1996 qu’il a osé proposer ce concept :
exposer des oeuvres originales dans les
locaux de bureaux, salles de réunions et
couloirs. Avec des effets insoupçonnés,
qu’aucune « déco » ne pourra jamais
obtenir. Car il s’agit ici de se confronter
avec la production de personnalités
créatives, pas seulement de faire joli…
Parmi ces effets : l’addiction, le mal
d’amour, et le dialogue.
L’addiction : « Les contrats de location
d’oeuvres d’art sont reconduits à 95% »,
affirme Michel Brancart.
Le mal d’amour : « Certains se décident à acheter un tableau lorsqu’il est
parti. Ils s’aperçoivent qu’il leur
manque. Le temps de contact avec
l’oeuvre, une ‘gestation’ d’un mois, est
important. Voilà pourquoi nous n’exposons pas dans les restaurants. »
Le dialogue : « La richesse de la
démarche est dans les discussions qui
naissent dans l’entreprise, après l’accrochage. Pourquoi on aime, pourquoi
on n’aime pas ? On s’aperçoit aussi que
les goûts évoluent et s’affinent. »
La formule en résumé : pour une somme
forfaitaire (environ 1800 euros),
10 tableaux d’un seul artiste sont exposés pendant un mois, 11 mois par
an (sauf août). Soit 11 artistes et
110 tableaux à découvrir, sans quitter
son entreprise.
Patrick BARTHOLOMÉ I
Photos : Arnaud SIQUET
Michel Brancart :
« En moyenne, un tableau est
vendu chaque jour, et 80 % du
montant de la vente sont
ristournés à l’artiste. »
Un service complet à prix
unique et forfaitaire
accompagne la location
d’oeuvres d’art : livraison,
accrochage, remplacement
et cela onze fois par an.
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Dossier workplace design
L’histoire de Little van Gogh fourmille
d’anecdotes liées à des ventes
d’oeuvres : visiteur étranger sur le
départ vers l’aéroport, qui se décide en
dernière seconde, pièces
intransportables en avion…
Un fabricant mondial de boisson
gazeuse a demandé de ne pas exposer
de toiles basées sur le bleu et le
rouge, les couleurs de son concurrent.
Tous les membres du personnel de
Little van Gogh ont l’occasion de se
rendre en entreprise pour réaliser le
remplacement des oeuvres exposées.
Tous sont à même de commenter les
oeuvres proposées.
Les créations du sculpteur
André Englebert accueillent les
visiteurs de Baker, Tilly & Dorthu,
réviseurs d’entreprises.
Profacility Magazine septembre 2008
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Dossier workplace design
Le logo de l’entreprise
évoque un tableau du
maître d’Arles à
jamais disparu dans
un incendie.
Les lieux d’accrochage sont décidés en
concertation avec les responsables de
l’entreprise.
Perçue comme un peu « futile »,
cette proposition de service est souvent
difficile à introduire en entreprise.
Mais une fois que celle-ci y a goûté, le
contrat est renouvelé dans 95% des cas.
Des pistes pour louer ou
emprunter une oeuvre d’art
• www.littlevangogh.be
• www.gpoa.be : L’Artothèque de la Commune de Woluwe
Saint-Lambert, premier service de prêt d'œuvres d'art en
Communauté française de Belgique.
• www.arts-alternatives.be : Arts-Alternatives propose des interventions
dans les domaines de la peinture, de l’installation, de la performance,
du happening, de la sculpture monumentale, de l’objet détourné, du
dessin, de la photgraphie, du land art, de la vidéo…

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