Daihatsu Copen 31.03.2006
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Daihatsu Copen 31.03.2006
Moteurs 39 vendredi 31 mars 2006 Daihatsu relance la voiture des copains AVANT-PREMIÈRE Elle sera ce week-end, l’une des vedettes du Salon du coupé et du cabriolet, ce qu’elle est tout à la fois, mais ici en miniformat, idéal pour bondir de la ville à la plage au premier rayon de soleil. UN JAPONAIS en cache toujours un autre. Vous pensiez en avoir terminé avec le roadster rétro après la réédition de la MX-5 par Mazda ? Eh bien voilà la Copen, un microcar à la japonaise comme il en pullule sur l’Archipel, où chaque mètre carré urbain vaut une fortune. Certaines villes exigeant avant tout achat de voiture de prouver la jouissance d’un parking, les marques nipponnes se sont spécialisées dans ces réductions de berlines, de monospaces, de 4 x 4 ou de coupés voire de cabriolets, des réductions à la sauce japonaise qui concentrent la chimie des ingrédients nécessaires à toute bonne recette. Voilà donc la voiture-sushi, un concentré de ce qui existe ailleurs interprété en version trois cinquièmes. Quelques importations à doses homéopathiques avaient bien eu lieu mais avec des voitures en conduite à droite comme ce fut le cas avec la Nissan Figaro jadis ou, plus significativement, avec la Daihatsu Copen. Là, l’importateur français avait exposé au Salon sa Copen, un craquant cabriolet muni d’un tout petit quatre cylindres turbo de 660 cm3. Malgré son parfum extrême-oriental, elle avait réussi à séduire plus de soixantedix clients français. Fort de cette fructueuse expérience, Daihatsu, marque peu connue mais appartenant à Toyota, a concocté une version européenne de sa Copen, avec conduite à gauche cette fois, moteur 4 cylindres de 1 298 cm3 et toujours le toit rigide pliant électriquement dans le coffre. La fiche technique Moteur : 4 cyl., 2 ACT, 16 soup., 1 298 cm3 Puissance : 87 ch à 6 000 tr/mn Couple : 120 Nm à 4 400 tr/mn Transmission : 5 vitesses, aux roues avant. Dimensions : 3 440 x 1 475 x 1 245 mm Coffre : 210 dm3 Poids : 8 50 kg (9,7 kg/ch) Accélérations : 0-100 km/h : 9,5 sec. Vitesse : 180 km/h Consommation : 6,0 l (moyenne UE) Prix : 20 990 ¤ BIEN VU : voiture ludique mais corvéable, toit escamotable rigide, design de BD, équipement complet, parrainage de Toyota. À REVOIR : ABS intrusif, bruits parasites, inconfort sur mauvaises routes, matériaux de grande série, volant bas. La Copen n’a absolument rien perdu dans cette adaptation européenne, bien au contraire. Et tout d’abord cette formidable sympathie spontanée qu’elle suscite sur son passage, toutes générations confondues. Avec son profil rétro presque symétrique entre l’avant et l’arrière, elle a ce parfum désuet des roadsters des années 60. Son minuscule gabarit de 3,44 m de long allié à une direction directe (2 tours trois quarts) et une maniabilité diabolique en font une reine en ville. Tout se fait électriquement Cette voiture a un atout rare, elle emmène la semaine sous la grisaille urbaine cette part d’évasion qui est l’apanage des week-ends. Et un rayon de soleil suffit pour que le toit s’évanouisse en 25 secondes dans le coffre et offre ainsi un acompte sur le congé suivant. Excepté le déverrouillage manuel du toit, très facile, tout se fait électriquement, jusqu’à l’escamotage des quatre glaces latérales. Il est permis de rouler ainsi aussi toit fermé. Toit plié, un rideau de séparation délimite la place qui reste aux bagages, c’est-à-dire pas grandchose. Toit en place, le coffre permet d’emporter deux valises moyennes et on trouvera d’autres rangements dans les portes, les boîtes à gants verrouillables ou le filet derrière les sièges. A découver t, on n’aura à craindre que quelques remous sur le sommet de la tête. En effet, la glace antiretour entre les deux arceaux chromés remplit fort bien son office. Si les matériaux respirent la grande série, l’équipement est très complet et intègre la climatisation, la radio CD mp3, les verrouillages de portes à distance ou le petit volant Momo en cuir. Réglable dans les deux sens, la direction reste trop basse et il manque des accoudoirs dans les portes. Malgré un habitacle étroit, la position est néanmoins bonne et on apprécie immédiatement la direction très intuitive ou la boîte précise et directe avec son levier chromé. Le petit 4 cylindres double arbre ne manque pas de tonus, adore tourner vite et abat le 0 à 100 km/h en 9,5 secondes. Il procure un dynamisme réconfortant à la Copen qui rappelle la vivacité du comportement de la Mini. Sur bonne route, c’est parfait, sur les autres, les suspensions à débattements cour ts talonnent et la Daihatsu rebondit et rudoie ses passagers. Le freinage incisif est affecté par un ABS beaucoup trop intrusif et qui allonge inopinément les freinages appuyés. Toit en place, quelques bruits parasites indiquaient qu’un réglage était nécessaire sur notre voiture toute neuve alors que découverte, la Copen montrait encore une rigidité très correcte. A peine descendue du bateau pour cet essai exclusif, la Daihatsu Coupés et cabriolets, porte de Versailles ■ Coupé ou cabriolet ? Les Français comme beaucoup d’autres ont tranché. Ce sera les deux avec cette formidable invention qu’est le C + C ou, si vous préférez, le Coupé + Cabriolet. Initié par Mercedes et le premier SLK, ce système de toit pliant rigide venant se ranger dans le coffre fait école. D’ici à une dizaine d’années, les constructeurs pensent qu’ils occuperont 90 % du marché des découvrables. Ce système a surtout été popularisé par Peugeot et la 206. La trouvaille du constructeur français a été de concevoir une chaîne suffisamment flexible pour qu’y soient fabriquées toutes les formes de carrosseries, y compris le C + C. Alors que la fabrication des cabriolets était confiée auparavant à des carrossiers spécialisés au prix d’une logistique complexe et avec le handicap d’un coût de fabrication très élevé. La formule fonctionne si bien qu’une petite voiture populaire comme la Daihatsu Copen (voir l’essai exclusif ci-dessus) l’adopte aussi. Ce week-end, au Salon du coupé et du cabriolet (1), on en verra un certain nombre encore, surtout chez les constructeurs allemands mais le C + C fait de plus en plus d’adeptes. On découvrira ainsi un étonnant prototype Heuliez de berline quatre portes à toit rigide découvrable, la Macarena, sur la base d’une 407 Peugeot. Il y aura aussi des avant-premières comme les VW Eos, Alfa Romeo Spider, Lotus Europa S mais encore des modèles inédits, C + C ou avec capotes, et déjà essayés dans nos colonnes comme les Jaguar XK Coupé et cabriolet, Volvo C 70 et autres BMW Z4 M. Ajoutons-y des constructions plus artisanales mais pas moins intéressantes comme les ultrasportives de Brabus, Gumpert avec l’Apollo, Caterham et sa CSR 200 Cosworth, Four Stroke et ses airs de mini Bugatti Atlantic ou encore la TVR Sagaris. J. C. ■ (1) Salon du coupé et du cabriolet, du 31 mars au 2 avril, au Parc des expositions de Paris. Entrée : 12 ¤. Les sièges en cuir rouge ont limité les teintes extérieures à deux gris et un bleu. Chauffants, ils permettent de rouler à découvert par temps frais. DR. Les capots en aluminium aident à contenir le poids à 850 kg. DR. montre crânement qu’une voiture née en 1999 peut bonifier et séduire très longtemps après avec cette dernière version de moteur. La consommation de 8,7 l durant notre test sera un argument sur une voiture qui devrait rester rare car c’est une sér ie limitée de 250 exemplaires numérotés qui sera vendue cette année. Ceci explique sans doute un prix élevé qu’un modèle moins équipé pourra venir tempérer l’an prochain, si la demande européenne se confirme. JACQUES CHEVALIER Vingt-cinq secondes suffisent pour refermer le toit. DR.