SOMMAIRE - Siparex

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SOMMAIRE - Siparex
La lettre Siparex
Financer les champions de demain
Juin 2009
N°51
UNE PAGE SE TOURNE, UNE NOUVELLE PAGE S’ÉCRIT…
La transmission d’une entreprise
est un exercice plein de risques,
surtout quand elle a été dirigée
par son fondateur depuis plus de
30 ans.
a été choisi à l’unanimité des associés dirigeants et du Conseil
d’Administration de Siparex Associés sur ma proposition.
il y a plusieurs années, de fixer une
date butoir pour mon départ que je n’entendais pas dépasser ;
la seconde d’obtenir du Conseil d’Administration de Siparex
Associés en avril 2008 un nouveau mandat de 3 ans, pour
disposer d’une marge de manœuvre suffisante ; enfin celle de
mettre en œuvre, avec le concours du Président de Siparex
Associés et du Président du Comité stratégique et d’éthique,
un processus rigoureux de décision en étroite collaboration
avec les associés dirigeants du Groupe et avec le conseil d’un
consultant extérieur.
Moi-même, en devenant Président de
Siparex Associés, la holding de nos principaux actionnaires et
souscripteurs, comme mes prédécesseurs, tous industriels de
renom, je serai le garant du respect de nos principes fondateurs
et notamment de l’indépendance de notre société de gestion.
Merci à René Zingraff, ancien co-gérant de Michelin, qui occupe
actuellement ces fonctions, de me les avoir proposées.
Bertrand Rambaud a toute la légitimité et toutes les qualités
pour réussir rapidement et dans la durée : la loyauté d’abord,
l’opiniâtreté, le professionnalisme et enfin le sens de l’équipe.
Ce sujet me préoccupait depuis Pétris de notre culture, lui et l’équipe dirigeante font face à
plusieurs années : rester encore, la crise avec les réflexes qu’ils ont acquis depuis leur arrivée
c’était repousser le problème chez nous : le respect de nos participations autant que de nos
à un âge où j’aurais été moins à même de le traiter, dans la souscripteurs, l’engagement dans la durée à créer de la vraie
valeur, le rejet de l’âpreté au gain
sérénité et avec une totale maîtrise
de la situation. Il fallait donc sortir par
“Un processus rigoureux de qui disqualifie une partie du monde
financier d’aujourd’hui, le respect des
le haut et pour cela faire preuve de
réflexion et de décision, en
personnes, la rigueur morale autant que
détermination.
étroite collaboration avec les la rigueur intellectuelle, la défense de
J’ai donc pris trois décisions succesassociés dirigeants du Groupe“ l’indépendance du Groupe à tout prix.
sives : la première, avec mon épouse
Le résultat a été à la hauteur de l’enjeu : mon successeur sera
issu du Groupe pour assurer la pérennité des valeurs qui ont
fait son succès. Il sera assisté d’un directoire, pour associer
aux décisions majeures les principaux dirigeants. Et surtout, il
Un nouveau Président du Groupe Siparex prend le relais pour
les décennies à venir : notre Groupe va confirmer avec cette
équipe dirigeante et leurs collaborateurs, sa modernité…
dans la continuité de sa culture, fondée sur l’éthique et la
performance.
Dominique Nouvellet
SOMMAIRE
En direct
des entreprises
Investissements
(Emka Technologies)
Cessions (Eurogerm)
Chez Siparex
R egards croisés
Entretien avec
Dominique Nouvellet
et Bertrand Rambaud
L ’événement :
lancement du fonds
Beltone MidCap Fund
R égis Bello,
ancien Président
du groupe De Dietrich
A
ctualités
À
savoir... (revue de
presse, carnet, agenda)
À l’honneur (Dirickx)
02-03
L’invité
04-05
06-07
08
En direct
Investissements
Capital
de proximité
EMKA TECHNOLOGIES,
DES AMBITIONS
INTERNATIONALES
L’entrée au capital d’Emka Technologies
lors d’une opération d’OBO concrétise le
second investissement du fonds Siparex
Proximité 3. Cette PME, fondée par JeanGérard Napoléoni, occupe un marché de
niche mais à dimension mondiale : celui
du logiciel et de l’instrumentation pour
la recherche préclinique, un secteur aux
évolutions technologiques extrêmement
rapides que seule une PME très réactive
comme Emka a la capacité d’anticiper.
Emka Technologies vend des systèmes de
mesure et d’analyse de données utilisés lors
d’études physiologiques dans les centres
de recherche en pharmacologie ou en
toxicologie. L’entreprise conçoit et fabrique
elle-même les trois-quarts de ses produits et
commercialise en complément une gamme
complète d’équipements techniques de
mesure auprès de ses clients. La société,
dont le chiffre d’affaires qui intégre sa filiale
américaine est en forte croissance, a réussi à
affirmer sa crédibilité scientifique auprès des
plus grands laboratoires pharmaceutiques
mondiaux.
En s’appuyant sur Siparex et son réseau,
Emka Technologies va pouvoir aborder dans
de bonnes conditions de sécurité financière
une nouvelle phase de son développement
qui devrait se traduire à la fois par des
performances accrues des logiciels existants,
la mise sur le marché de nouveaux produits
et services ainsi que le lancement de filiales
de distribution au Japon et en Chine.
02
Siège : Paris
Création : 1991
Activité : conception et fabrication
d’instruments pour la recherche médicale
Chiffre d’affaires : 5 M€
Effectif : 40
Participation de Siparex : 1,5 M€
Site : www.emkatech.com
Contact : Sébastien Boulard
EN BREF
Capital de proximité
Siparex Proximité 3 et Avenir Entre‑
prises ont pris une participation minoritaire dans Sushi West, 3ème chaîne de
restauration japonaise. Créée en 2000
par Laurent Boukobza et Benjamin
Azoulay, Sushi West est spécialisée
dans la restauration rapide et la livraison
de repas à domicile en s’appuyant sur
un réseau de 14 restaurants essentiellement à Paris. L’entreprise, qui connaît une
croissance annuelle supérieure à 50 %,
a réalisé en 2008 un chiffre d’affaires de
12 M€. L’arrivée d’actionnaires va aider
Sushi West à financer l’ouverture de 4 à
5 nouveaux restaurants par an dans les
grandes villes françaises notamment à
Lyon et à Marseille.
EN BREF
Capital de proximité
Franche-Comté PME 3 et Siparex
Proximité 3 ont investi 1 M€ dans le
Groupe OZ, né du rapprochement de
trois entreprises aux activités complémentaires : TB’Com, sa filiale Galapagos
et Aladin. Ce groupe, dont le siège social
est à Besançon, est devenu un des tout
premiers spécialistes français du marketing opérationnel pour les centres
commerciaux, les galeries marchandes
et la grande distribution, avec un chiffre
d’affaires de 10 M€ pour son premier
exercice consolidé.
Le Groupe Siparex vient d’investir
0,5 M€ dans la société Axxair à l’occasion d’une augmentation de ca­pital.
Créée en 1997 par Frédéric Legrand et
implantée dans la Drôme, Axxair est
spécialisée dans la conception et la
commercialisation de machines-outils à
couper, chanfreiner et souder les tubes.
Affichant une croissance soutenue et
une bonne rentabilité, Axxair a réalisé en
2008 un chiffre d’affaires de 4,1 M€ et
vise 5,3 M€ en 2009 en dépit de la crise,
notamment grâce au développement de
ses filiales de distribution créées sous
forme de joint venture en Asie.
des entreprises
Cessions
Capital
transmission
EUROGERM,
UNE BELLE MOISSON
Siparex a cédé à Cathay Capital Private Equity
le solde de sa participation dans Mobago, holding de contrôle d’Eurogerm (Saint ApollinaireCôte d’Or), après un désinvestissement partiel
réalisé lors de l’entrée en Bourse de la société
en 2007. Une opération qui permet à Siparex
de réaliser un TRI de 20 %.
Créé en 1989 par Jean-Philippe Girard,
Eurogerm est devenu l’un des premiers
spécialistes des correcteurs de farine, améliorants de panification et ingrédients céréaliers. Lors de l’entrée de Siparex dans son
capital en 2004, Jean-Philippe Girard mobilisait son énergie sur son projet “Cap 2009“
qui a largement atteint tous ses objectifs : en
s’appuyant sur Siparex, Eurogerm a conforté
sa présence à l’international en devenant le
numéro un européen du secteur et a finalisé
l’extension de son outil de production dont
les capacités ont doublé.
Bertrand Rambaud, Membre du directoire de
Siparex, déclare : “après cinq années passées aux côtés de Eurogerm, il était normal
que nous passions le relais. Nous sommes
très satisfaits de notre parcours d’investisseur puisque la société a quasiment multiplié
par deux son chiffre d’affaires depuis notre
entrée au capital.“
L’arrivée de Cathay Capital est notamment
motivée par les fortes perspectives de développement d’Eurogerm sur le marché chinois.
EN BREF
Capital développement
EN BREF
Capital risque
En finalisant la réorganisation de son
capital, Trace One (spécialiste des logiciels destinés à optimiser les relations
entre fabricants et distributeurs) a permis à ses partenaires historiques dont
le Groupe Siparex, d’assurer la liquidité
de leurs investissements. De nouveaux
intervenants, dont un fonds secondaire
allemand, ont pris le relais pour accompagner aux côtés de Jérôme Malavoy, le
Président fondateur de Trace One, le fort
développement de la société (11,3 M€
de chiffre d’affaires en 2008) en particulier à l’international. Siparex avait
investi 2,5 M€ au capital de Trace One
lors de sa création en 2002.
Présent au capital de Clairvoie depuis
2006, le Groupe Siparex (via son fonds
Nord Europe PME, qui avait investi
168 000 €) vient de céder sa participation à l’occasion d’une réorganisation
du capital. Cette opération a permis à
Clairvoie une nouvelle levée de fonds de
1,6 M€. Spécialisée dans la distribution
de produits alimentaires à domicile à
travers une flotte de 32 camions magasins qui desservent 900 communes, la
société, implantée près d’Arras, réalise
un chiffre d’affaires annuel de 9 M€.
Le Groupe Siparex vient de céder la participation qu’il détenait dans Chausport
au groupe anglais JD Sports Fashion,
coté à la bourse de Londres. Créé en
1980, Chausport est l’un des principaux
intervenants français dans la distribution
de chaussures de sport avec 80 magasins
implantés principalement dans des villes
moyennes. Son dernier chiffre d’affaires
s’est élevé à près de 40 M€.
À l’honneur
COUP DOUBLE POUR DIRICKX
Premier réseau français de protection et de sécurisation des bâtiments industriels, administratifs ou sportifs, Dirickx, qui disposait
déjà de 25 agences en France et dans les départements d’Outre-Mer,
vient de prendre le contrôle, par l’intermédiaire de sa filiale Dirickx
Espace Protect, de 2 sociétés spécialisées dans la pose de clôtures.
Les acquisitions de Clôture CSC et Clôture Paloise consolident le
maillage du groupe en région parisienne et dans le Sud-Ouest, tout en
apportant un chiffre d’affaires additionnel de 3,5 M€. Dirickx Espace
Protect a réalisé de son côté 73,7 M€ de chiffre d’affaires en 2008.
Créé en 1994, le groupe Dirickx, qui a réalisé au total près de 190 ME
de CA en 2008, a vu entrer Siparex dans son capital en 2004.
03
Regards croisés
Président de Siparex Associés, j’aurai une
vision moins pressée par le quotidien, je
deviendrai comme mes prédécesseurs garant
et non plus gérant de Siparex. La gestion, elle,
est confiée à Bertrand Rambaud et au directoire* ; d’ailleurs, je n’aurai plus de bureau !
Mon rôle est de transmettre une culture, un
tour de main, des recettes, un relationnel…
En résumé de m’assurer de la pérennité du
modèle Siparex.
L’Assemblée Générale de Sigefi, la société de gestion du Groupe Siparex, a nommé
Bertrand Rambaud Président du Groupe à compter du 31 juillet prochain, sur proposition
unanime des Associés dirigeants et avec l’accord également unanime du Conseil
d’Administration de Siparex Associés, la holding des principaux actionnaires et souscripteurs. Il succède à Dominique Nouvellet, Fondateur et dirigeant du Groupe Siparex
depuis 31 ans, dont la nomination en qualité de Président du Conseil d’Administration
de Siparex Associés sera proposée le 23 juillet prochain, en remplacement de René
Zingraff, ancien co-gérant des Etablissements Michelin, qui deviendra vice-Président.
Pourquoi ce changement à la direction
de Siparex et pourquoi aujourd’hui ?
Dominique Nouvellet : Dans la vision
de beaucoup de gens, 65 ans est un âge
symbolique ; c’est donc un sujet de réflexion
que j’avais en tête depuis un certain temps.
Il fallait trouver la bonne organisation et le
moment adéquat. Plusieurs circonstances
m’ont amené à enclencher ma succession
à la présidence de Siparex. L’équipe de
direction en place a considérablement mûri
depuis quelques années, s’est forgée une
forte expérience et surtout a mis en place
un fonctionnement plus collégial, avec un
transfert progressif des responsabilités.
En tant que fondateur de Siparex, ce qui a
guidé ma démarche, c’est le besoin viscéral
de pérenniser cette entreprise. Face à la crise
actuelle, il est nécessaire d’avoir des yeux
jeunes et une vision à moyen et long termes.
04
Bertrand Rambaud : Nous nous sommes
toujours dit que le moment de ce changement
à la tête de Siparex appartenait à Dominique
Nouvellet. C’est un processus qui se déroule
dans un grand esprit de cohésion, ce qui est
essentiel pour le Groupe. Le timing est particulièrement favorable puisque nous sortons
d’une importante levée de fonds réussie dans
le Capital Développement - LBO. D’autre
part, il s’agit bien d’un changement dans la
continuité, d’une transmission accompagnée,
avec la présence de Dominique Nouvellet
pour passer le témoin. Enfin, le choix de la
solution interne pour cette succession permet
de préserver les valeurs du Groupe.
Qu’en est-il désormais de la corporate
gouvernance au sein du Groupe Siparex ?
DN : Il existe un principe de base : méfionsnous des fausses sorties. En devenant
* Le directoire est composé de Benoît Metais (capital développement/transmission), Denis Rodarie (capital de proximité),
Paul-Louis Santy (capital risque), Paul Tholly (pays émergents)
BR : Concrètement, le Président du Groupe
et le directoire vont devoir prendre le relais
et mettre en œuvre leur vision sur les grands
sujets concernant le Groupe. Sur un plan
opérationnel, chaque ligne métier (capital
développement/transmission, capital de
proximité, capital risque, pays émergents)
conserve son autonomie.
Comment définir aujourd’hui la culture
Siparex ?
DN : La culture Siparex c’est avant tout une
culture du terrain, l’écoute permanente des
entrepreneurs et des souscripteurs. C’est
aussi le refus des schémas théoriques et de
la vision superficielle du moment auxquels
nous privilégions le respect de la matière
et de l’entreprise. Nous avons un souci du
moyen et du long termes associé à l’écoute
et au respect des autres.
BR : J’ajouterai que c’est une culture
d’exigence et de respect des gens que l’on
accompagne, mais aussi de transparence
vis-à-vis de nos souscripteurs. Qui plus est,
il existe une dimension propre à Siparex :
la culture de la convivialité et un sentiment
fort d’appartenance, ce qui fait de nous une
entreprise dotée d’une âme et pas seulement
un gestionnaire de fonds.
Chez Siparex
Quelles sont les conséquences de la
crise ?
DN : Nous sommes pleinement confiants en
la pérennité financière de Siparex. N’oublions
pas non plus que Siparex est née à la fin des
chocs pétroliers, en période de crise, ce qui
nous a permis de nous forger une logique
d’entrepreneur. J’ajouterai que le choix d’une
solution interne à ma succession vise également à rassurer le Groupe, ses équipes et
souscripteurs quant à son développement.
Comment vivez-vous cette succession
dans le contexte économique actuel ?
BR : Le Monde traverse une triple crise
- éthique, financière et économique - qui
peut faire peur et qui fait souffrir certaines
entreprises. Mais on peut le voir de manière
positive : l’ensemble des acteurs est sur le
pont et très attentif ; qui plus est les périodes
de crise sont aussi porteuses d’excellentes
opportunités d’investissement.
BR : Sans sous-estimer la crise que nous
traversons actuellement, je suis enthousiaste
de vivre cette aventure à titre personnel
avec une équipe de Siparex soudée. Notre
segment de marché, les PME, est celui
où se concentrent les principaux besoins
de financement de demain. Nous avons
d’excellentes équipes sur le terrain, dans
le back office ou encore dans nos relations
investisseurs pour saisir les nombreuses
opportunités que va nous présenter le
marché.
DN : Je suis aussi fondamentalement optimiste : ce passage de relais qui aurait pu
être une épreuve pour le Groupe s’est bien
déroulé, avec un processus très rigoureux
et une équipe soudée qui veut faire durer
le système. Notre modèle a démontré avec
éclat son bien-fondé et sa justesse. Quelle
satisfaction 30 ans après sa création ! Je
pars serein, même si j’en demeurerai son
garant depuis Siparex Associés.
Comment se porte le portefeuille de
Siparex ?
BR : Nous adoptons avec les entreprises
de notre portefeuille une double démarche.
Défensive d’abord, face à la crise, en
les aidant à améliorer leur gestion par la
baisse du point mort, l’amélioration de
la trésorerie… Mais offensive aussi car
cette crise va offrir des opportunités et
nous sommes là pour aider nos entreprises
à les saisir. Il est clair par ailleurs que
nous vivons depuis six mois une sorte de
parenthèse avec un coup de frein brutal sur
les investissements. Notre positionnement
d’acteur de proximité nous permet cependant
d’être en mesure de ressentir les premiers
mouvements d’une reprise d’activité, dont
les prémices se font actuellement ressentir.
Côté sorties, il y a toujours des mandats,
des cessions en cours… Au final, notre
portefeuille très diversifié, qui compte près
de 200 entreprises, se porte bien, avec
des situations très différentes suivant les
sociétés bien entendu.
DN : Le “modèle Siparex“ est un grand motif
de satisfaction d’autant plus qu’il trouve toute
sa justification avec l’éclatement actuel de
la bulle du crédit et du surendettement : les
grands principes forgés il y a 30 ans tiennent la
route et sont au final beaucoup plus sains que
les évolutions récentes de la profession. Nous
avons une double approche qui nous aidera
à franchir nombre d’obstacles. Tout d’abord
notre approche plurirégionale, au plus près des
préoccupations des entreprises, qui donne à
nos équipes un suivi et une réactivité uniques,
d’autant plus utiles en ces temps difficiles.
Ensuite, notre culture de fonds propres, née
de notre histoire, puisque Siparex a été créée
durant une période de surendettement. Nous
ne sommes pas contre l’endettement des
entreprises, mais celui-ci doit être modéré
pour ne pas mettre le diagnostic vital en péril.
Nous avons une hantise du surendettement
qui nous pousse à accompagner le cycle de
développement naturel des entreprises et à
éviter les LBO trop tendus qui sont un drame
pour les entreprises qui les subissent et les
souscripteurs des fonds qui n’ont pas su
résister à cette tentation.
05
L’événement
LANCEMENT DU FONDS BELTONE MIDCAP FUND EN EGYPTE
La création du fonds Beltone MidCap est le fruit d’une rencontre placée
sous l’égide de la Banque Mondiale à l’occasion de l’édition 2008 du
Forum de Washington sur le capital investissement dans les pays
émergents. Celle-ci a été à l’origine de la collaboration entre le groupe
Beltone, une des toutes premières banques d’affaires égyptiennes et
le Groupe Siparex qui dispose d’une expérience plus que trentenaire
dans le financement des PME. Le fonds Beltone MidCap est aussi une
des retombées concrètes d’Euromed Capital Forum organisé à Tunis
en avril 2008.
Lancé au Caire en avril 2009, le fonds Beltone MidCap devrait dans
un premier temps être doté de 100 millions de dollars. Il a déjà
trois parrains prestigieux puisque la Banque Mondiale et la Banque
Européenne d’Investissement vont lui apporter chacune 16,5 millions $
tandis que l’EDBE (Banque Egyptienne de Développement à l’Export)
abondera à hauteur de 10 millions $. Le fonds Beltone MidCap a pour
objectif d’investir dans des entreprises familiales égyptiennes à fort
potentiel de développement sur leur marché intérieur et à l’exportation.
Il concentrera ses investissements dans quatre grands secteurs : le
textile, l’agroalimentaire, la logistique et le packaging. Le premier de
ces investissements devrait intervenir début 2010. Au cours d’une
seconde étape, le fonds devrait monter à 200 millions de dollars pour
des investissements localisés cette fois dans des entreprises des pays
du Golfe.
Ce partenariat vient conforter l’expertise de longue date du Groupe
Siparex en Afrique du Nord. Deux accords anciens noués par le Groupe
font référence en Tunisie depuis 15 ans et au Maroc depuis 10 ans. Ces
contacts viennent notamment élargir les ouvertures internationales
pour les participations de Siparex mais aussi élargir la base des
souscripteurs de ses fonds.
Actualités
PRIX CAPITAL FINANCE
LEVÉE DE FONDS
Sigefi, la société de gestion du
Groupe Siparex, a reçu le Prix
Capital Finance 2009 pour la
“Meilleure sortie capital développement“, au
titre de l’opération de sortie Maisons France
Confort (MFC), numéro deux de la construction
de maisons individuelles en France.
En partenariat avec Siparex, la Financière
de Champlain a lancé un fonds ISF destiné à
investir dans les entreprises non cotées dont
l’activité est orientée vers le développement
durable. Champlain Innovation, investira aussi
bien dans des sociétés liées au secteur de la
santé qu’à ceux de l’agriculture biologique ou
de la protection de l’environnement.
Siparex a accompagné la famille Vandromme,
propriétaire de MFC, pendant 6 ans. Un premier
investissement a été réalisé en 2002, suivi
d’un autre en 2004, via la holding de sa société
cotée.
06
ZOOM
CLUB SIPAREX
Le Club Siparex a eu le plaisir d’accueillir ces
derniers mois :
Avec l’appui de son partenaire Siparex, le
groupe Maisons France Confort a réalisé pendant cette période une très forte croissance,
finalisant notamment une dizaine d’acquisitions, multipliant ainsi son chiffre d’affaires
par 3 pour atteindre 500 M€ et doublant ses
effectifs jusqu’à 1 230 salariés.
- Francis Lemor, PDG du groupe Stef-TFE,
spécialiste européen de la logistique froid - lors
d’une réunion débat en avril dernier à Paris.
La cession de cette participation en 2008 a
permis à Siparex de réaliser un TRI de 50 %
et, avec l’arrivée d’un nouveau partenaire
stratégique, à la famille de conserver le contrôle
du groupe Maisons France Confort.
- Philippe Chalmin, Economiste, Président
Fondateur du CyclOpe, sur le thème “La
chevauchée fantastique des matières
premières : de la crise au rebond“ en mars
dernier à Lille.
- Charles Beigbeder, PDG du groupe Poweo
sur le thème “4 ans après l’ouverture à la
concurrence, où en est le marché de l’énergie
français ?“ en mai dernier à Paris.
Le Forum Euromed qui s’est déroulé au
printemps 2008 à Tunis a pris à cette
occasion une telle dimension et a eu
un tel impact que très vite la nécessité d’organiser une nouvelle édition
dès 2009, pour répondre aux attentes
des participants, s’est imposée comme
une évidence. Sous une forme plus
modeste, il se déroulera à Tanger les
23 et 24 octobre prochains. Il réunira
une nouvelle fois les différents acteurs
du capital développement sur la zone
Afrique du Nord/Moyen Orient.
Euromed Tanger va permettre d’appliquer sur le terrain un certain nombre
d’idées apparues à Tunis et de dresser
un premier bilan des opérations en
cours. Centré autour de l’entrepreneur,
Euromed Tanger, en multipliant les
applications concrètes, devrait être ce
fameux accélérateur de croissance dont
ont tellement besoin les différents pays
du pourtour méditerranéen.
www.euromed-capital.com
Chez Siparex
À savoir
Bertrand Rambaud. Un homme du sérail
à la tête de Siparex
Le capital-investissement veut être utile
à l’économie française
Arkoon. Atteindre 20 à 30 M€ de chiffre
d’affaires
Soucieux de rester en prise direct avec le
terrain, le dirigeant continuera à suivre les
huit PME dont il est administrateur et à
s’occuper personnellement d’opérations de
haut de bilan ou autres rapprochements.
“Nous essayons d’aligner constamment
l’intérêt des dirigeants des sociétés en
portefeuille avec leurs actionnaires, c’est-àdire nous, et, d’un autre côté, avec nos actionnaires épargnants“. Benoît Métais, coprésident capital-développement/LBO, membre du
directoire de Sigefi, Groupe Siparex…
“Ce sera difficile en croissance organique.
Nous nous tournons davantage vers la
croissance externe, confie le directeur
financier. Nous cherchons des briques
technologiques et un chiffre d’affaires de
2 à 4 M€ sur des marchés de niche. Deux
dossiers sont actuellement à l’étude et
devraient se concrétiser dans les quatre à
six mois sur les secteurs de la sécurité des
postes de travail“.
Juin 2009
Mai 2009
Mars 2009
Carnet
Bertrand Rambaud, prend la présidence du
Groupe Siparex à compter du 31 juillet prochain (voir pages 4 et 5).
Marie-Clothilde Vial, Directrice juridique
de Sigefi. 37 ans, titulaire d’un DESS de
droit des affaires, MarieClothilde Vial avait passé
6 ans au sein du Cabinet
Fidal avant de rejoindre le
groupe Samat pendant près
de 10 ans.
Xavier Chalandon, a été coopté comme
membre du Comité d’éthique de Sigefi
Partners, la holding qui regroupe les cadres
dirigeants du Groupe Siparex.
Alessandro Bellia, 38 ans, titulaire d’un
master en économie de l’Université catholique de Milan rejoint Sigefi Italia Private
Equity à Milan. Après avoir débuté sa
carrière à Paris à la banque Martin Maurel,
il a intégré l’équipe de conseil et d’audit
Concilia comme Directeur
Général des opérations de
M&A small cap en Italie,
Chine et Roumanie, puis en
2008 la société de private
equity italienne Conectra.
Alain Carton, vient de prendre sa retraite.
Entré dans le Groupe en 2002, il était
Directeur Adjoint chez Franche-Comté PME
Gestion, l’activité “capital de proximité“
basée à Besançon.
Agenda
2 4 septembre 2009
Table Ronde avec l’ENS Lyon
“L’innovation, une des clés du
retour à la croissance“.
1 er et 2 octobre 2009
Convention annuelle du Groupe
Siparex à Dinard.
2 3 et 24 octobre 2009
Les Entretiens Euromed Capital
à Tanger.
07
L’invité
Interview : Régis Bello
Où en est-on de la crise aujourd’hui ? Les entreprises familiales la
subissent-elles et la gèrent-elles différemment ?
La crise a particulièrement touché l’automobile et la construction et par rico‑
chet les équipementiers, fournisseurs ou sous-traitants qui sont principalement
des PME. Néanmoins certains autres secteurs résistent bien comme les
industries alimentaires ou le matériel ferroviaire. Dans les entreprises familiales,
tout au moins quand les situations financières sont suffisamment solides, ces
conséquences sont moins brutales que dans les grands groupes car il y a une
vraie volonté de préserver les ressources humaines et les investissements
stratégiques dans le cadre d’une vision à long terme.
Les entreprises familiales ont-elles la capacité de faire évoluer leur
modèle industriel ? Vous-même alors Président de De Dietrich, vous
êtes séparé de certaines activités…?
Certaines entreprises font évoluer leurs business models rapidement car
leurs dirigeants sont réactifs et leur situation financière le permet ; d’autres
n’en sont pas capables, souvent parce que leurs dirigeants sont trop sous la
pression commerciale ou financière du court terme. J’insiste sur la solidité
financière, car c’est elle qui permet de réagir en “donnant du temps“ : le
niveau de fonds propres est essentiel, or beaucoup d’entreprises n’en ont pas
assez car elles privilégient la course au volume par rapport à la rentabilité,
sous-estiment leurs besoins de fonds de roulement quand elles croissent vite,
ou gèrent mal leur cash.
Dans le groupe De Dietrich, plusieurs de nos activités n’avaient plus la capacité d’investir suffisamment dans des secteurs très capitalistiques et qui se
sont concentrés au niveau mondial dans les décennies 80/90. Nous les avons
cédées à des groupes mondiaux, notamment à Alstom, à Fagor/Brandt, à
l’allemand Vossloh ou au hollandais Remeha, pour lesquels elles représentaient
des compléments d’activité ou des parts de marché intéressantes. Toutes les
usines concernées ont subsisté et se sont même développées. Nous avons
conservé notre activité de biens d’équipement pour les industries chimiques et
pharmaceutiques qui est leader ou N°2 mondial dans ses spécialités.
La mutation d’une entreprise familiale peut-elle se faire sans l’appui
de partenaires financiers extérieurs ?
C’est possible si elle est très capitalisée. Mais souvent elle n’a pas assez
de fonds propres et un partenaire financier peut l’aider très utilement lors
de mutation profonde ou de croissance très rapide. En outre un partenaire
financier expérimenté et indépendant peut l’aider dans sa gouvernance et sa
réflexion, et lui ouvrir des horizons nouveaux.
Vous avez dirigé de grands groupes textiles, secteur très exposé à la
délocalisation. Est-ce que l’on peut avoir encore une industrie manufacturière dans ce pays ?
Il existe encore de belles entreprises textiles en France : ce sont celles qui ont
toujours investi tant dans leurs outils industriels que dans l’innovation, leurs
réseaux commerciaux ou les hommes. Mais reconnaissons qu’elles sont rares
et très méritantes.
Peut-il y avoir une “réindustrialisation“ de la France aujourd’hui ?
À quelles conditions ?
Oui, à condition d’investir dans les hommes, d’innover en permanence, et
d’exporter ou de s’implanter dans les pays émergents qui sont des relais de
croissance. Au niveau macro-économique cela suppose que les entreprises
françaises soient à égalité de prélèvements fiscaux et sociaux avec leurs
principaux concurrents ; or ce n’est pas le cas, la France est dans le peloton de
queue de l’Europe dans ce domaine. En outre la législation est trop complexe et
trop mouvante : les règles changent sans cesse. Reconnaissons par contre que
notre pays bénéficie de conditions géographiques et climatiques favorables,
et d’infrastructures en général performantes.
Vous êtes membre du Medef, réticent à encadrer la rémunération des
grands patrons - quel est votre avis ?
Le Medef a raison de s’opposer à toute réglementation dans ce domaine
car les entreprises diffèrent par leurs tailles, leurs secteurs d’activité, leurs
implantations, leurs business models et par bien d’autres choses encore.
Par contre le Medef doit pousser davantage à une bonne gouvernance et à
de bonnes pratiques ; il doit ainsi s’élever publiquement contre les dérives
évidentes. C’est tout le défi qu’aura à relever Claude Bébéar qui va présider
le nouveau Comité des Sages du Medef.
27, rue Marbeuf Paris 8e - tél. 01 53 93 02 20. fax. 01 53 93 02 30 ; 139, rue Vendôme Lyon 6e - tél. 04 72 83 23 23. fax. 04 72 83 23 00
15, rue Belleville 44100 Nantes - tél. 02 40 69 38 38 ; 37/41, rue de la Barre 59005 Lille - tél. 03 20 17 66 00
Témis Center 2 - 9, avenue des Montboucons 25000 Besançon - tél. 03 81 25 06 14 ; 10, rue Schimper 67000 Strasbourg - tél. 03 88 23 61 68
Internet : http://www.siparex.com - La Lettre de Siparex/I.S.S.N. - 1244-1643
Directeur de la publication : Edith Jarsaillon.
Conception, coordination, co-rédaction : Capmot. Conception graphique : www.tribu-conseil.com
08
Imprimé sur papier recyclé à 60 % et 40 % de bois provenant de forêts gérées de façon durable.
Régis Bello, Président du groupe De Dietrich
jusqu’en 2008, vient de s’engager aux côtés
de Siparex en tant que Président du Conseil
des Entrepreneurs du Grand Est. Un retour aux
sources en somme pour ce grand capitaine
d’industrie qui débuta sa carrière à l’IDI et
qui connaît donc parfaitement les problèmes
de financement rencontrés par les PME. Au
moment où le Groupe Siparex s’implante à
Strasbourg, son expérience sera précieuse.