PINOCCHIO Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio.

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PINOCCHIO Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio.
Dossier pédagogique réalisé par
Alain MEGISSIER - Service éducatif –
Office départemental de la culture de l’Orne
www.odc-orne.com
PINOCCHIO
Vous pouvez vous consulter le texte Les aventures de
Pinocchio de C Collodi, traduction de Claude Sartirano
grâce au lien suivant :
http://www.ebooksgratuits.com/pdf/collodi_pinocchi
o.pdf
Pinocchio, encore Pinocchio, toujours Pinocchio.
C’era una volta…
« Un re ! » diranno subito i miei piccoli lettori.
« No ragazzi, avete sbaliato ». C’era una volta un pezzo di legno.
Ainsi commence le texte de Carlo Collodi, comme un texte à entendre plutôt
qu’un texte à lire. Et comme il s’agit de l’histoire d’une marionnette, il est donc
tout naturel qu’il inspire à bon nombre d’artistes une envie boulimique d’être mis
en scène.
Oui, une envie boulimique… Il est impossible de quantifier le nombre
impressionnant de « Pinocchio » à travers le monde. Comme si Pinocchio était luimême l’auteur d’une oeuvre en perpétuelle évolution : Pour commencer, le monde
de l’enfance fut envahi par une multitude de publications papier, d’illustrations et
de variations sur cette histoire. Par la suite, avec l’avènement du cinéma et de la
télévision, les feuilletons, les films et les dessins animés n’ont eu de cesse de
remanier, réadapter, revisiter le mythe de Pinocchio. Aujourd’hui, le personnage
appartient à la culture collective et reçoit de nombreuses lectures : fresque
historique, roman picaresque, fable moralisatrice, parfois libertaire, analyse
psychologique ou même sociologique. Chacun peut interpréter Pinocchio selon ses
doutes, ses questions, son langage, sa vision du monde.
Mais à travers ce mythe universel enrichi de réflexions et d’analyses, connaît-on
encore le Pinocchio des origines ?
Le directeur d’un journal destiné aux enfants, « Il
Giornale per i Bambini », commanda un feuilleton à
Collodi (de son vrai nom Lorenzzini). Journaliste en
révolte, coutumier d’articles et autres essais politicohumoristico-satyrique, Collodi accepta la proposition
puisqu’il avait besoin, dit-on, de renflouer ses dettes de
jeux. Ainsi naquit, à l’été 1881, à Florence « Le Aventure
di un Burattino ». Notons que Collodi s’était déjà attaqué
auparavant à la traduction des contes de Perrault et avait
tenté de dépoussiérer le conte à but éducatif.
Au XVème chapitre de la version originale de Pinocchio,
l’auteur tue son héros de bois sans cérémonie : Pinocchio
meurt pendu à un arbre par des bandits. Mais les petits
lecteurs protestèrent fortement et Collodi ressuscita sa
marionnette par le truchement d’une fée : Le feuilleton
dura jusqu’en 1883 sous le titre « Les Aventures de Pinocchio ».
Parce que Pinocchio est un feuilleton destiné à la jeunesse, son écriture est
délibérément
simple,
nette
et
très
précise.
Ce style sans formule alambiquée ni fioriture littéraire, a permis au texte de Collodi
de ne pas vieillir.
Pourtant, bon nombre de lecteurs se sont penchés sur sa complexité plutôt que sur
cette simplicité. Outre le caractère moralisateur faisant l’éloge de l’instruction, bien
d’autres thèmes ont reçu un plaidoyer : La parabole sur la parentalité, la parabole
sur la monstruosité, sur la différence… Mais aussi celle sur les maltraitances
infligés aux enfants. Nous pouvons encore citer l’éloge du courage, de la liberté, de
l’honnêteté… le tout en égratignant discrètement au passage le monde de la justice,
de la politique et de la médecine.
Mais Pinocchio a aussi ses détracteurs : Gênés par le caractère profondément
moralisateur de l’oeuvre, ils s’opposent au discours de l’adulte culpabilisateur et
craignent que cette morale rédemptrice constitue un frein à la liberté, au rêve et à la
fantaisie.
Finalement, tant d’adultes y ont vu tant de choses alors que, selon nous, Pinocchio
fait appel au « bon sens commun » plutôt qu’à l’analyse.
ème
Nous le rappelons, Collodi a écrit un feuilleton pour des enfants du 19 siècle. Un
feuilleton à valeur divertissante dont les aspects merveilleux allègent la réalité de
ème
ce 19 siècle italien aussi embourgeoisé que miséreux et trop moralisateur.
Les enfants d’aujourd’hui ont aussi accès à des feuilletons, diffusés à la télévision
plutôt que dans les journaux. Les programmes jeunesse sont truffés de téléfilms et
de dessins animés à épisodes. Ces programmes ancrés dans la réalité des
spectateurs, comme pouvait l’être Pinocchio, ont comme premier but avoué une
valeur divertissante, même si certains véhiculent d’autres valeurs plus
«éducatives».
Si Collodi avait vécu de nos jours, il aurait pu écrire pour la télévision. Sans doute
aurait-il aussi égratigné les parents à travers les enfants, à la manière de l’Illustre
Famille Buratini avec « T’as de Beaux Yeux Carabosse ».
Dans cette énième version des aventures de la marionnette, il nous importe donc
d’accorder notre spectacle à cette simplicité des origines, celle de l’écriture de
Collodi, à la générosité des rebondissements et à ce mélange naturel de merveilleux
et de réalité. Livrer en somme un feuilleton destiné à la jeunesse du 19
ème
siècle aux
ème
enfants du 21 et, alors qu’on parle de retour aux anciennes valeurs éducatives,
permettre grâce à Pinocchio d’ouvrir le débat avec les intéressés.
Les Aventures d’une Marionnette
Divine Quincaillerie propose ici un spectacle dont le mode de
représentation semble bien éloigné de son terrain de jeu
habituel. Pourtant la démarche n’est pas différente : « Les
Aventures d’une Marionnette » ne s’adressent pas
exclusivement au jeune public. C’est un spectacle à partager en
famille « au coin du feu », dans les salles de théâtre, mais aussi
dans les jardins publics ou les cours intérieures…
. L’adaptation
Le spectacle raconte les célèbres péripéties de la marionnette en restant le plus
fidèle possible au texte de Collodi : l’adaptation a été faite à partir du texte en
langue originale (avec l’aide de la très fidèle traduction de Claude Sartirano). Cet
attachement aux origines apparaît notamment à travers notre narrateur qui, de
temps en temps, laisse échapper quelques phrases dans la langue de l’auteur.
Le temps limité de la représentation nous a néanmoins réduits à trahir Collodi et à
éliminer certains épisodes : Adieu donc Maître Cerise, les pieds brûlés, le premier
gendarme, Pinocchio chien de garde, l’auberge de l’écrevisse rouge, le ver luisant,
les lapins croque-mort, le perroquet, le serpent, Alidor le chien, la chute du cahier
d’arithmétique, Pinocchio en poisson frit, le goûter d’anniversaire, la limace de
l’étage, la mort de Lucignolo, l’adorable fée en chèvre turquoise, etc.
Qu’importe. Il reste à notre héros suffisamment d’aventures éloquentes, terribles,
inéluctables : Pinocchio devra souffrir de la faim, pleurer, tomber de fatigue et
même mourir… mais étant fait de bois, il flotte, ne saigne pas, ne grandit pas, ne
vieillit pas :
« …marionnettes elles naissent, marionnettes elles vivent, marionnettes elles
meurent… »
Tel est le paradoxe et le drame de Pinocchio : Sa condition de marionnette ne lui
correspond pas puisque il est un être vivant, libre et sans attache.
Notre adaptation est construite autour d’un personnage physique qui est à la fois le
narrateur, la fée bleue et qui entretient une relation particulière avec Pinocchio : Il
conte l’enfant qu’il était et la mère qu’il sera. Narrateur, Pinocchio et Fée bleue
forment une trinité.
Ce personnage a la capacité de s’adresser au public autant que de converser avec
les marionnettes. Avec le manipulateur, ils représentent la réalité, le contrepoint du
merveilleux.
Le personnage de Pinocchio n’est pas un « mauvais garçon ». C’est un être
intelligent et aimant mais trop curieux pour résister à la tentation. Sa naïveté et son
inconscience le poussent parfois à faire les mauvais choix, à être blessant ou à
adopter un comportement insolent. Pinocchio n’est pas méchant, il manque
simplement d’instruction.
Les autres personnages n’ont pas d’autre prétention que d’être ce qu’il sont :
Gepetto est un père aimant et impuissant, les bandits sont des bandits, les
marionnettes sont des marionnettes…
L’adaptation a également nécessité de faire un choix parmi les nombreux
personnages secondaires : Tous les personnages moralisateurs (et parfois
bienveillants) ont été réunis en un seul : « il Grillo parlante », sorte de passeur qui
possède les clefs des différents mondes traversés. Pour les autres, il s’agira de les
faire exister par la bouche du narrateur.
Distribution :
1 conteur
1 manipulateur
10 marionnettes : Pinocchio Pantin, Gepetto, le
Grillo
parlante,
Arlequin,
Pulcinella,
Mangiafuoco, le Chat-Renard, Lucignolo,
Pinocchio l’Ane, le Pigeon.
. Les Marionnettes
Le récit des aventures de Pinocchio ne comporte en réalité que très peu de
personnages marionnettes (si ce n’est celles du théâtre, et Pinocchio lui-même).
Bizarrement, c’est la nature du personnage principal qui détermine le recours à la
marionnette comme mode de représentation.
Il nous faut alors s’imposer quelques règles simples pour éviter toute confusion :
La marionnette de Pinocchio doit rester un simple pantin de bois, sans vêtement ni
attribut particulier. Pour les autres personnages, quels que soient les matériaux
utilisés pour la fabrication des marionnettes, celles-ci seront peintes ou habillées
puisque se sont des personnages accomplis.
. Décor et toiles de fond
Les premières illustrations de Pinocchio par Mazzanti puis Chiostri ont été réalisées
ème
à l’encre et à la plume. Au début du 20 siècle, le travail d’Attilio Mussilo,
premier illustrateur couleur de Pinocchio, est encore aujourd’hui une référence. En
Italie, le village de Vernante où a vécu Mussilo, est un véritable hymne à Pinocchio
: Ses aventures sont peintes sur les façades des maisons et les représentations du
petit pantin de bois sont omniprésentes dans les vitrines.
Soucieux de respecter cette tradition, nous avons voulu retrouver l’ambiance naïve
des illustrations traditionnelles de Pinocchio sans pour autant reproduire l’imagerie
existante :
Les différents univers traversés notre héros sont reproduits sur des toiles peintes,
qui se déroulent tout au long du spectacle. A chaque aventure Pinocchio change de
décor comme on tourne les pages d’un livre.
Les marionnettes, quant à elles, évoluent sur un comptoir fait de malles et de
valises… parce que la marionnette Pinocchio voyage encore et toujours.
Chambre de Gepetto (détail)
Casina bianca (détail)
Il teatro dei burattini
Le pays des jouets
Le champs des miracles
(détail)
Il Circo
. Les voix, les ambiances sonores et l’univers musical
Nous avons voulu accorder une importance toute particulière à l’univers sonore
du spectacle pour que le périple de Pinocchio soit un voyage à entendre autant
qu’à regarder.
Les voix des personnages-marionnettes sont enregistrées. Le narrateur-conteur
quant à lui intervient en voix directe puisqu’il est l’élément « réalité » du
spectacle.
Chaque tableau est accompagné d’une ambiance sonore (pluie, nuit, printemps,
mer etc.) et de musiques empruntées au folklore italien mais aussi roumain,
égyptien, irlandais… Le mythe de Pinocchio a voyagé bien au-delà des
frontières de sa Toscane natale.
Le support de la bande son implique une rigueur de jeu pour le comédien et le
manipulateur. Il est le fil du spectacle, immuable, identique d’une représentation
à l’autre comme le texte de l’auteur couché sur le papier.
. Distribution
Adaptation, mixage, interprétation ……………….……………Vanessa Clément
Création des marionnettes, manipulation ………………………..….Thierry Hett
Avec les voix de : Jérôme Kocaoglu, Philippe Lecomte, Eve Lafarge, Ludovic
Volet, Emilie Jobin, Frédéric Fialon, Well Houssin, Raphaël
Merci à Tom Garcia
BIOGRAPHIE : CARLO COLLODI
Carlo Collodi, de son vrai nom Lorenzini, naît à Florence en 1826.
D'abord journaliste, il fonde deux revues humoristiques qui ne durent guère.
En 1859, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance italienne et signe pour la première fois
quelques opuscules politiques de son pseudonyme.
Dans ses moments de loisir, Collodi compose au cours des années suivantes quelques
comédies, un drame aujourd'hui oublié et plusieurs romans d'intérêt secondaire avant de se
consacrer à partir de 1876 à l'adaptation pour un public enfantin de contes traditionnels ainsi
qu'à la composition d'une demi-douzaine d'ouvrages éducatifs dont le héros, Petit Jean (qu'il
promène à travers l'Italie, et auquel il inflige des leçons de grammaire et d'arithmétique), ne
fait pas toujours preuve d'un sens moral très strict.
Lorsque Pinocchio surgit dans sa vie, Collodi a 54 ans.
Le directeur du Giornale per i bambini lui avait commandé un feuilleton pour ses jeunes
lecteurs. Collodi, qui avait accumulé les dettes de jeu, lui envoya le premier chapitre des
Aventures de Pinocchio en juillet 1881 avec le billet suivant : "Si ce début vous plaît, faitesle-moi savoir et adressez-moi un chèque pour m'aider à poursuivre".
Quinze chapitres plus tard, à ce qu'on raconte, Collodi avait gagné assez d'argent pour pouvoir
mettre un terme aux tribulations de sa marionnette, et pendit Pinocchio sans autre forme de
procès à la branche d'un chêne.
Mais devant les protestations de ses lecteurs, il lui fallut bien vite se remettre à l'ouvrage, dont
les livraisons se poursuivirent jusqu'en janvier 1883.
Quatre ans plus tard, avec son recueil d'Histoires gaies, Collodi tenta en vain de retrouver un
tel succès.
Il mourut dans sa ville natale en 1890.
Pinocchio, traduit dans toutes les langues, est aujourd'hui un des livres les plus lus au monde.
Bibliographie de Carlo Collodi
Pinocchio le garçon ou incognito à Collodi
Auteur : Carlo Collodi et Lane Smith, adaptation - Illustrateur : Lane Smith
Album à partir de 4 ans Seuil jeunesse, - 2005
Pipi ou le Petit Singe couleur de rose
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Lionel Koechlin Seuil jeunesse, - 2003
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean-François Dumont Conte à partir de 8 ans
Père Castor Flammarion, - 2002
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Monique Gorde Fleurus Editions, - 2002
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean-Marc Rochette Casterman, - 2000
La petite boîte de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Sara Fanelli Seuil jeunesse, - 1996
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Kestutis Kasparavicius F. Coppenrath Verlag, - 1993
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Monique Gorde Fleurus Editions, - 1993
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Lorenzo Mattoti Albin Michel jeunesse, - 1993
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Ginette Hoffmann Nathan, - 1989
Les Aventures de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Roberto Innocenti Gallimard jeunesse, - 1988
Les aventures de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Giovanni Giannini Gautier-Languereau, - 1985
Pinocchio. Histoire d'un pantin
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Carlo Chiostri Gallimard jeunesse, Coll. Folio junior 1985
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Mette Ivers
Hachette jeunesse, Coll. Livre de poche jeunesse - 1982
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : François Jeannequin Lito, - 1982
Les aventures de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Giovanni Giannini Gautier-Languereau, - 1981
Les Aventures de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Jean Reschofsky G.P., Coll. Bibliothèque Rouge et Or 1977
Les aventures de Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Françoise Pichard Hachette, - 1975
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Roland Topor 1972
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Attilio Mussino 1911
Pinocchio
Auteur : Carlo Collodi - Illustrateur : Enrico Mazzanti 1883
Pinocchio illustré par Jean Marc Rochette paru chez Casterman en 2000
Pinocchio illustré par Lorenzo Mattoti paru chez Albin Michel Jeunesse en 1993
Comment fut accueilli Pinocchio :
Pendant une période assez longue, de 1883 à la première guerre mondiale, Les aventures de
Pinocchio, furent considérées à peine mieux qu’un livre agréable. Il connut un assez grand
succès auprès du jeune public, mais il fut largement dépassé par Cuore de Edmondo de
Amicis. Les deux romans sont sortis en même temps, mais l’accueil fut très différent: Cuore
fut perçu comme le guide éducatif des nouvelles générations, faisant appel ouvertement appel
à l’hyperbole émotionnelle.
Pinocchio, au contraire, cheminait dans l’Italie de fin de siècle, comme un vagabond, comme
un anti-héros revêche, à la fois fabuleux et vériste, avec un esprit tout à fait étranger aux fastes
patriotiques et à la rhéthorique des bons sentiments.
La première reconnaissance qui fera autorité viendra, en 1914, non de l’Italie, mais bien de la
France, avec Paul Hazard: dans un article intitulé “ la littérature enfantine en Italie” publié
dans la “Revue des deux mondes”, il sème pour la première fois, une graine critique qui se
révèlera féconde et qui nourrira quelques unes des analyses récentes: il mettra en évidence le
“cousinage” de Pinocchio avec les masques traditionnels italiens ainsi que le lien de cette
oeuvre narrative avec les expressions et les accents du théâtre populaire.
Références au socle commun de connaissances et de compétences (Encart – B. O.
n° 29 du 20 juillet 2006)
5 – La culture humaniste
…« La culture humaniste contribue à la formation du jugement, du goût et de la sensibilité.
Elle enrichit la perception du réel, ouvre l’esprit à la diversité des situations humaines, invite à la réflexion sur
ses propres opinions et sentiments et suscite des émotions esthétiques…
Elle se nourrit des apports de l’éducation artistique et culturelle. »
Domaines/
Champs
disciplinaires
Maîtrise du
langage et de la
langue française/
Littérature
Références aux programmes
(objectifs et compétences)
En amont : des clés pour permettre Situations pédagogiques pouvant
l’entrée dans le spectacle
s’inscrire dans un projet de
classe
« Le
théâtre
peut
offrir
Après le spectacle,
l’occasion d’un projet plus
élaboré. Il peut en être de même
Relire « Pinocchio » de Carlo
avec des assemblages de textes
Collodi et comparer avec les
en prose ou en vers… »
différentes adaptations du conte.
Apports culturels
C
Y
C
L
E
S
2
E
T
3
Lire ou visionner :
- le conte original d’après l’œuvre de
Carlo Collodi,
- différentes adaptations du conte,
- des albums dont la structure
narrative est de type «récit dans le
récit ».
Education
artistique
« Les
démarches
d’enseignement
artistique
valorisent les liens interdisciplinaires et, en retour, elles
donnent accès aux formes
symboliques élaborées qui sont
la clé de nombreux savoirs
étudiés à l’école. En lien avec
les
autres
champs
disciplinaires, elle apporte des
références
artistiques
qui
contribuent à construire la
« culture humaniste. »
Document réalisé par Josiane PETARD CPCH Alençon
Dire :
- Mettre en voix quelques extraits
du conte original et des autres
versions.
- Mettre sa voix et son corps en jeu
dans une activité collective portant
sur des extraits du conte original et
des autres versions.
A partir du conte original, écrire :
- en imaginant une autre suite du
récit après le chapitre 15, (en
référence à Collodi qui a poursuivi
l’histoire après demande de ses
enfants lecteurs),
- en inventant une autre fin,
différente de celle du spectacle et
du conte original.
Outils pédagogiques et références culturelles
Différentes adaptations de « Pinocchio »
Filmographie :
- de Walt Disney,
- de Robert Begnini,
Alors qu’en Italie, Pinocchio de Begnini est un triomphe commercial, l’acteur - réalisateur italien
essuie en France et aux USA de violentes critiques (non loin parfois de l’attaque personnelle) unanimement contre sa vision dite « traître » (selon certains) du mondialement célèbre livre de
Carlo Collodi.
Ratage ?
Pinocchio n’est plus un petit garçon, mais un clown quinquagénaire du nom de Roberto Begnini, il
suffisait d’y penser. C’est Fellini qui d’ailleurs y pensa le premier souhaitant réaliser Pinocchio
avec Begnini dans le rôle titre (Fellini surnommait affectueusement Begnini « Pinocchieto ») mais
mourut avant de pouvoir réaliser son vieux rêve. Begnini rend ici clairement hommage à son
maître - pour qui il avait tourné La voix de la Lune en 1989. Curieusement, cela rappellera à
certain(e)s l’hommage de Spielberg rendu à Kubrick qui réalisa récemment, lui aussi, le rêve de
son maître disparu Stanley Kubrick à travers le décrié (là aussi) A.I. (2001).
Passation de pouvoir, l’élève remplace le mentor. Un rapport filial au cour même de Pinocchio et
de A.I. (par ailleurs adaptation futuriste de Pinocchio). Mais que ce soit Spielberg ou Begnini,
l’hommage au maître n’en est pas moins l’affirmation d’un style singulier et de l’indépendance du
fils. En réalisant Pinocchio, Begnini n’a pas eu la prétention et la faiblesse de donner dans
l’étrangeté morbide ni dans la folie mélancolique et ambiguë (comme on aurait pu s’y attendre
avec Fellini). A contrario, Begnini revendique haut et (très) fort sa nature bouffonne et survoltée,
ne cache pas sa joie de vivre électrique et ne trahit pas son enthousiasme légendaire. Pinocchio
de Roberto Begnini, c’est du Begnini.
Certes, nous pourrons toujours préférer Les Aventures de Pinocchio (1971-1972) de Luigi
Comencini pour sa noirceur et son intimisme poétique, mais on ne peut reprocher à Begnini sa
sincérité et son énergie. Là où Comencini filme au-delà de l’enfance et de la candeur joyeuse (car
il filme la boue, la pauvreté, la saleté, la détresse et l’abandon), Begnini, lui, chante surtout la vie,
la Toscane (très beaux plans de paysage) et remue ciel et terre en galopant comme un fou sorti
de sa boîte (avec un corps aussi libéré qu’au temps du muet). Begnini n’a donc heureusement pas
cherché à copier, à refaire, à redire, mais a sorti tout ce qu’il pouvait donner de lui dans le déchaînement, précisément.
Après le succès de La vie est belle (1997), Begnini savait qu’il aurait les moyens de financer
Pinocchio et qu’il s’agirait peut-être même de sa seule chance de réaliser sans contrainte sa vision
du conte. Un conte italien dont Begnini se sent très proche : « Pinocchio est une histoire cruelle,
comme toutes les histoires sur l’humanité, elle fait pleurer, elle n’est pas triste mais cruelle, elle
n’est pas mélancolique mais bouleversante, sans le vouloir véritablement. C’est une histoire qui
réveille nos craintes d’enfant ! » On retrouve un peu tout ça dans le film quand la baleine dans la
nuit avale Pinocchio d’un coup. Une séquence assez noire nuançant les scènes franchement
guimauves du film.
Quand on sait que Roberto Begnini est né en Toscane à quelques kilomètres à peine où est né
Pinocchio ; quand on voit ses clins d’oeil impertinents au Mentor, au grand menteur ; et tout cet
amour à la vérité de la Toscane, à la démence et aux possibles de l’enfance, difficile de rester
indifférent à Pinocchio de Begnini. Du burlesque italien, théâtral et populaire, aux tragédies
quotidiennes, Begnini signe un film à gros budget, mais personnel et paradoxalement mature,
indépendant. Adresses et maladresses d’un des derniers clowns (revendiqués comme tels !) de
notre temps. Un clown sorti de la terre nous invitant plus que jamais à faire l’école buissonnière,
à suivre notre ombre espiègle, et à nous écouter être enthousiaste, à nous écouter être plus
humain, à nous écouter. Être, tout simplement.
Alexandre TYLSKI
Laboratoire de Recherches en Audiovisuel
Ecole Supérieure d’Audio Visuel, Toulouse
- de Luigi Comencini : étude du film 1972
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/mire/teledoc_pinocchio.pdf
Cédéthèque :
- version proposée par Annie Duperey et Daniel Prévost,
- version proposée par Anouk Grimberg, Zabou Breitman, Jean-Pierre Cassel,
Jean Topart…
Albums dont la structure narrative est de type « récit dans le récit » :
- « Le gentil facteur ou Lettres à des gens célèbres » Janet et Allan
Ahlberg
- cf site http://perso.orange.fr/livresenreseaux
Sites sur Pinocchio :
- http://perso.wanadoo.fr/joseph.cabioch/index.htm
- http://perso.wanadoo.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm
D’autres sites intéressants :
- Site présentant un très riche dossier sur le thème de la métamorphose
http://www.crdp.ac-creteil.fr/telematique/comite/métamorphose.htm
- Institut International de la Marionnette à Charleville Mézières
http://www.marionnette.com
- Le Clip de Pinocchio « T’es pas cap Pinocchio »
En 2006, une nouvelle adaptation, musicale a été réalisée par Bruno Berrebi, auteur et
compositeur italien. Version française : « T’es pas cap Pinocchio » possibilité de
téléchargement
http://linternaute.com/musique/clip/pinocchio/pinocchio.shtml
- Site proposant une émission de TV ARTE –Pinocchio- Thema du 24.12.2002
http://archives.arte-tv.com/fr/archive 123680.html
-Site présentant différentes affiches
http://perso.orange.fr/joseph.cabioch
- Site présentant un travail pédagogique
http://perso.orange.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm
http://www.ac-clermont.fr/cddp15/lr/docs-tel/pinocchio.doc
http://perso.wanadoo.fr/ecole.mat.hilard/pino.htm
Interprétations par l'illustration
Les contes étant issus de la tradition orale, on peut constater que, à partir
d'un même texte, ce sont les illustrations qui donnent une tonalité et une
interprétation différente au récit. Après une comparaison des versions
existantes, chacun aura le droit de s'inventer sa propre interprétation d'un
personnage ou d'une situation.
- Trier les ouvrages en deux grandes catégories : sans texte, avec texte.
- Montrer en quoi les illustrations, que l'ouvrage comporte du texte ou non,
orientent la compréhension selon la perception de l'auteur. Plus les détails de
l'illustration sont précis et plus la réception est orientée. C'est en comparant
des versions différentes et variées que l'enfant pourra se créer son propre
réseau de références et ses projections personnelles.
À partir des différentes versions de Pinocchio :
- comparer les traits physiques du personnage qui sont mis en relief, en
particulier les différentes représentations du nez de Pinocchio. Analyser les
impressions produites ;- imaginer pour chaque version, d'après les illustrations,
dans quel pays se situe le récit. Comparer avec les indications données par le
texte ;
- repérer et lister les différents lieux représentés, ceux où le personnage
séjourne longtemps ;
- recenser les diverses métamorphoses de Pinocchio. Relever pour chaque version,
celles qui sont représentées par l'illustrateur ;
- écrire et illustrer un autre épisode des aventures de Pinocchio, dans lequel il
rencontrerait deux ou trois héros d'autres contes

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