Un emploi sur trois est menacé

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Un emploi sur trois est menacé
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AGC Automotive
Un emploi sur trois est menacé
mardi 1er février 2005
Le 2 décembre, la direction de
l’usine AGC Automotive annonçait
sa décision de supprimer 284 emplois, soit un emploi sur trois. La nouvelle
a fait l’effet d’une bombe dans une région frappée
durement par le chômage. Depuis, les ouvriers se battent pour garder leur
emploi.
Beaucoup d’ouvriers d’AGC Automotive risquent de perdre
leur emploi — Photo : Flémal
Depuis trois mois, l’usine AGC Automotive de Fleurus est en grève.
Cette entreprise, qui s’appelait auparavant Splintex, fait partie du
groupe Glaverbel. Glaverbel est lui-même la propriété d’un
géant japonais, Asahi Glass, qui a des usines un peu partout : en Europe,
en Amérique, en Chine, au Japon,...
Pertes de toutes sortes
AGC Automotive produit du verre pour les automobiles.
Du verre feuilleté pour
les pare-brise et du verre trempé pour les autres vitres. Elle est basée à Fleurus
et s’appelait auparavant Splintex.
Les 840 travailleurs de Fleurus ont
cessé le travail le 2 décembre,
lorsque la direction de l’entreprise leur a annoncé qu’elle
allait supprimer 284 emplois, soit un emploi sur trois. « Depuis 1999,
nous avons remis 155 millions d’euros, et nous avons en plus investi 43 millions d’euros », explique la
direction de Glaverbel. Et l’usine
travaille toujours à perte. En cinq ans, les pertes ont atteint 83 millions
d’euros.
La direction a donc décidé de réorganiser
fondamentalement cette usine qui est une des plus importantes du groupe en
Europe. Elle désire
ne garder que les emplois qui servent directement à la production de
verre. La garde des bâtiments, la cantine, etc... seront confiés à d’autres
sociétés. La direction désire aussi mettre en place une
autre organisation de travail. Par exemple, l’usine ne s’arrêtera
plus pendant le week end. Et puis, Asahi Glass désire réduire
la taille de l’usine, en fermant un des trois fours qui fabriquent le
verre trempé.
La colère
La nouvelle provoque la colère dans une région
où il y
a déjà énormément de chômeurs. En plus, ce
n’est pas la première fois que Asahi Glass supprime des emplois.
Il y a six mois, Glaverbel avait déjà diminué l’emploi
dans son usine de Lodelinsart en supprimant 96 des 240 postes de travail. Et
un an auparavant, Glaverbel avait également fait disparaître une
centaine d’emplois à Seneffe. C’est ce qui explique que
Christian Viroux, le secrétaire régional de la centrale générale
de la FGTB FGTB Fédération Générale des Travailleurs de Belgique, plutôt socialiste. Sa couleur : le
rouge. , qualifie ce nouveau plan d’« agression ».
Sans le
dire ouvertement, le groupe japonais estime que l’emploi coûte
trop cher en Belgique et préfère produire son verre ailleurs.
Pour lui, ce n’est pas un problème, il possède des usines
un peu partout.
Les ouvriers ont donc très mal digéré ce
plan de suppression d’emplois. Le jour où il a été annoncé,
ils ont arrêté immédiatement le travail et emprisonné la
direction. Pendant un mois et demi, ils ont empêché que le travail
reprenne et que les camions viennent chercher ou apporter de la marchandise.
Mais le 17 janvier, un tribunal de Charleroi a interdit que l’usine soit
bloquée. Et le 19 janvier, environ 200 ouvriers et employés se
sont remis au travail, alors que les 640 autres poursuivaient la grève.
Situation
bloquée
On en est là aujourd’hui. Comme souvent quand un
conflit éclate,
on a nommé un conciliateur social pour essayer de trouver un accord
entre la direction et les syndicats. Une tentative de compromis compromis décision après une discussion
où chacun a fait un effort pour trouver un accord était
de réduire le nombre de suppressions d’emploi à 249, plutôt
que 284 : une partie du personnel touché par ces mesures irait en prépension,
une autre (environ 95 personnes) serait licenciée, mais on les aiderait à retrouver
un autre emploi (sans garantie cependant d’en avoir un). On a demandé aux
ouvriers de voter sur ce plan, mais moins de la moitié ont voulu le
faire. Ceux qui ont voté ont accepté à 57% le plan. Ce
qui veut dire qu’il y a toujours une grande majorité des ouvriers
qui s’opposent à cette mesure. Et que même si la fatigue
commence à se faire sentir, ils désirent toujours se battre durement
pour sauver leur emploi.
Pierre-Henri Thomas

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