HDA 5 LA VIE EST BELLE ( PDF

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HDA 5 LA VIE EST BELLE ( PDF
La vie est belle Italie (1998) Histoire des Arts
PRESENTATION
Artiste :
Œuvre :
Nature de l’œuvre
Genre de l’œuvre
Roberto Benigni
La vita è bella
Cinéma Fiction
Comédie dramatique
Genre : Comédie dramatique Écriture cinématographique : Fiction
Synopsis
Dès le générique, une voix compare cette histoire à « un conte ». En 1938, Guido arrive à Arezzo avec Ferruccio, un
ami poète. Guido rêve d’ouvrir une librairie. Mais il est d’abord serveur au Grand Hôtel, sur la recommandation de
son oncle Eliseo, qui commence à subir des agressions antisémites. Il y rencontre un médecin allemand, Lessing,
obsédé par les devinettes, et tombe amoureux d’une institutrice, Dora, qu’il charme en rendant magique chacune de
leur rencontre. Quand sont annoncées ses fiançailles avec un dignitaire fasciste local, Guido enlève la jeune fille sur
le cheval de son oncle, que des fascistes avaient couvert d’inscriptions antisémites. Cinq ans plus tard, Guido, son
petit garçon, Giosué, ainsi qu’Eliseo sont arrêtés et dirigés vers un camp d’extermination nazi. Dora exige de monter
dans le train avec eux. Au camp, Guido dépense toute son énergie à faire croire à Giosué que tout cela n’est qu’un jeu
« à mourir de rire », dont le gagnant recevra un véritable char d’assaut. L’oncle Eliseo est assassiné dans les
chambres à gaz mais Guido parvient à cacher Giosué et à tenir auprès de lui la fiction du jeu organisé. Il retrouve
Lessing, officier-médecin du camp, qui lui permet de devenir serveur au mess du camp. Alors que les camps vont être
libérés et que les Allemands déchaînent leur furie, Guido est tué en cherchant sa femme, non sans avoir mis à l’abri
son fils qui retrouve sa mère après avoir vu arriver un char américain, apparition qui confirme l’invention de Guido.
Rôles
Guido, clown juif ?
Chez Benigni, comme chez tous les clowns, il est difficile de séparer l’interprète du personnage. Il possède cependant
un attribut nouveau : il est juif. Benigni a dit qu’il ne l’était pas lui-même, mais que la Shoah lui appartenait comme à
tout être humain. En tout cas, la façon dont la judéité de Guido est présentée montre la grande maturité morale de
Benigni. Ce qui est essentiel chez Guido, c’est que le fait d’être juif n’est pas un problème pour lui. Quand il
découvre le cheval souillé, il a un mot qui disqualifie l’absurdité congénitale du racisme : « Je ne savais pas que ce
cheval était juif ». Et on apprend que Guido est juif quand il se rassure : « Au pire ils me déshabilleront et écriront :
Achtung, serveur juif ». Cette annonce inopinée pour le spectateur correspond à l’état d’esprit du personnage mais
aussi à l’horreur de la Shoah : s’il y a problème, c’est pour les assassins. Les victimes, même en songeant aux
persécutions du passé ne pensaient pas, ne pouvaient pas penser qu’elles finiraient brûlées dans des fours. Guido pas
plus qu’un autre. Le clown ne sait pas qu’on le brûlera dans un four, et c’est le sujet de ce film.
Dora
Personnage d’abord charmant et charmée par les tours de passe-passe de Guido, convaincue par sa force vitale que
c’est lui qu’elle doit aimer et non une marionnette fasciste, Dora n’est pas exactement un personnage comique dans la
première partie. Elle est ce que les Italiens appellent la spalla (l’épaule) du capocomico (chef comique). Pas un fairevaloir, mais un partenaire sur qui il peut compter en permanence pour faire rebondir ses pirouettes. Elle devient
ensuite un personnage héroïque, puisque, non-juive, elle exige de suivre fils et mari dans leur voyage mortel. Elle ne
peut, pas plus que Guido, envisager l’infini désastre qui leur est promis. Son héroïsme est tout à fait comparable à
celui de Guido puisqu’il est motivé par la confiance dans la vie, le goût pour le bonheur.
Giosué
Giosué croit-il les mensonges de son père? En réalité, il doute sans cesse et revient sans cesse à la crédulité. Jusqu’à
la pirouette finale, l’arrivée du char qui valide l’invention de Guido.
Lessing
Curieux personnage de cinéma qui annonce par ses devinettes (sur le silence notamment) la terreur à venir et disparaît
quand le spectateur et Guido imaginent qu’il va être un sauveur. C’est un personnage d’oracle aveugle qui annonce le
destin, mais qui est privé d’humanité, telle la Pythie qui ne peut participer à la vie et ne peut ressentir de compassion.
Il est la figure de l’Indifférence, combien importante dans l’histoire de la Shoah.
Eliseo
Avant d’être gazé, Eliseo relève une gardienne qui a trébuché, lui demande courtoisement si elle s’est fait mal et
croise un regard glacial. Eliseo est dans ce film la figure de la Culture face à la Barbarie.
Mise en scène
Comment faire avec l’horreur du monde ?
Le film annonce sa grande complexité dès le titre : en effet, l’acrobatie intellectuelle qui consiste à intituler ainsi un
film sur les camps d’extermination est difficile à comprendre au premier abord.
Elle a permis à Jean-Luc Godard de dire, avant d’avoir vu le film ! Que Benigni aurait dû avoir l’honnêteté de
l’appeler « La vie est belle à Auschwitz ». Même si Godard a modéré ensuite sa position, la difficulté logique de ce
titre demeure.
Et dans la dernière scène, lorsque Giosué crie à sa mère : « Nous avons gagné ! », qui ne voit là l’ironie amère et la
subtilité des dialoguistes, qui rappellent le mot de Totò: « Victoire, victoire, j’ai perdu ! » ?
On est cependant obligé de reprocher à Benigni d’introduire à ce moment-là cette étrange voix off qui indique : «
C’est mon histoire », comme par la voix d’un Giosué adulte. C’est le seul moment de confusion d’un film par ailleurs
très cohérent. Confusion peut-être explicable par le fait que le père de Roberto Benigni fut effectivement déporté en
Allemagne.
Benigni a répété que son camp n’est pas plus réel que la caverne de Platon. C’est une figure platonicienne, une
représentation, pas un documentaire (comment cela serait-il possible ?). Et dès que l’on accepte l’on accepte ce parti
pris — que le film est un film abstrait, un film de réflexion —, on peut affirmer que cette réflexion porte non pas sur
l’expérience des camps mais sur notre confrontation, à nous qui ne les avons pas connus, et plus particulièrement sur
la confrontation de l’enfant qui est en chacun de nous, à cette expression diabolique du réel que furent les camps de la
mort.
Comment, face à cette existence réelle du Diable, sommes-nous en mesure de vivre, de penser, de rire, d’être heureux
peut-être ? Comment, simplement, pouvons-nous passer de l’enfance qui nous permet de se faire peur à bon compte
avec l’histoire du petit Chaperon rouge, à un autre âge, l’âge adulte, où nous savons que ce que c’est que la Gueule du
Loup, la Gueule du Loup réelle ? Tout en préservant, tout de même, la force de l’enfant dans nos corps et nos têtes
d’adultes ?
Si l’on considère ce film comme une question : « Comment faire avec l’horreur de notre monde ? », une question
philosophique fondamentale, il devient un moment de la pensée contemporaine tout à fait exceptionnel. En reposant,
de surcroît, et de façon saisissante, la question récurrente de la fiction au cinéma.
Enfin, pour aller dans le sens de Roberto Benigni, si ce masque cesse de faire rire au moment de l’arrivée au camp, il
ne cesse jamais d’être un masque de clown. Ainsi, cette pirouette tragique, cette acrobatie mentale qu’est La Vie est
belle, vient prouver ce dont on s’était déjà douté, notamment avec les quelques milliers de pages que comptent le
Talmud : le Rire pense
Analyse
À l’intérieur de cette « fable », le mensonge est salvateur. Mais les enseignants ne doivent pas « protéger » leurs
élèves. Leur rôle est de leur dire la vérité. Et en l’occurrence de leur montrer la fonction très particulière du
mensonge, du travestissement, de l’édulcoration dans le comportement de Guido. Ce rôle des enseignants est rendu
complexe par le fait que la situation du film est en fait totalement invraisemblable, même s’il se conclut, selon nous
de façon regrettable, par la voix d’un Giosué adulte annonçant « Ceci est mon histoire ».
La première invraisemblance est la survie de Giosué. Les enfants, s’ils n’étaient pas morts pendant le voyage en train,
étaient gazés à leur arrivée. Il était impossible de cacher un enfant dans un camp d’extermination. D’autre part, il n’y
avait que quelques centaines de SS à Auschwitz pour des dizaines de milliers de prisonniers. La chiourme du camp,
impitoyable et criminelle, était formée par les kapos, déportés privilégiés à qui la perversité nazie confiait la
surveillance de leurs codétenus. Ce ne sont pas les Américains qui ont libéré Auschwitz mais les Soviétiques. La
scène finale où Dora, apparemment en bonne santé se roule dans l’herbe avec son fils retrouvé est également absurde.
Le camp avait transformé les déportés ; les survivants, affaiblis et traumatisés, ne ressemblaient pas à des prisonniers
joyeux d’être libérés. D’innombrables déportés moururent après leur libération, à la suite du traitement inhumain
qu’ils y avaient subi (comme le poète Robert Desnos que les enfants connaissent bien).
Il y a aussi le parti pris de ne pas montrer la violence, de la suggérer. Un spectateur attentif comprend très bien ce qui
se passe dans ce camp. Mais un peu de distraction pourrait laisser croire que ce n’est qu’un lieu de détention un peu
dur, où les brutalités n’empêchent pas de plaisanter avec un petit enfant. Il s’agit de préciser aux élèves, de façon
circonstanciée, quel était l’horrible sort des détenus, en quoi ces camps étaient littéralement des enfers.
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C’est avec ces explications préalables, que les élèves pourront comprendre le sens de ce film : non pas
raconter une histoire vraie, mais méditer sur la façon dont nos consciences acceptent ou pas l’événement
incroyable et réel de la Shoah. Rappelons ces mots de Primo Levi : « Aujourd’hui encore, à l’heure où
j’écris, assis à ma table, j’hésite à croire que ces événements ont réellement eu lieu ». L’esprit humain
est naturellement tendu vers le bonheur, le plaisir, la réussite de sa propre vie. C’est cette révolte devant
l’insupportable réalité de la Shoah que Benigni met en scène. Certains déportés, presque nus dans la
neige, subissant l’Appel pendant des heures avec des milliers de leurs compagnons, pensaient : « C’est
trop d’horreur, tout cela ne peut être qu’une blague ».
• 1 – L’« incroyable » réalité de la Shoah
• A l’intérieur de cette « fable », le mensonge est salvateur.
Le terme Shoah désigne l'extermination par l'Allemagne nazie des trois quart des juifs de l'Europe occupée,
soit les deux tiers de la population juive européenne, pendant la seconde guerre mondiale, ce qui représente
entre cinq et six millions de victimes selon les estimations des historiens, Ce génocide des juifs constituait
pour les nazis «la solution finale a laquestion juive», l'horreur de ce « crime de masse» a conduit à
l'élaboration de la notion juridique de « crime contre l'humanité » et de génocide, utilisé postérieurement dans
d'autres contextes.
La mise à mort du peuple juif se singularise toutefois entre toutes par son caractère industriel, bureaucratique
et systématique, qui la rend encore aujourd'hui sans équivalent dans l'histoire de l'humanité, Aboutissement
paroxystique de longs siècles de haine antisémite, c'est aussi le seul génocide a avoir voulu traquer et éliminer
radicalement, jusqu'au dernier bébé ou vieillard, un peuple désarmé, lié a aucun Etat, dispersé sur tout un
continent, n'occupant aucun territoire disputé, et ne représentant aucune menace militaire ou politique sinon
dans l'imagination des bourreaux, l'extermination des juifs, cible principale des nazis, fut perpétrée par la faim
dans les ghettos de Pologne et d'URSS occupés, par les unités mobiles de tuerie des Einsatzgruppren sur le
front de l'Est au moyen de l'extermination par le travail forcé dans les camps de concentration et dans les
chambres a gaz des camps de la mort. Roberto Benigni dira « qu'il ne faut rien chercher de réaliste dans ce
film, car il n'y a rien de plus puissant ni de plus terrible que dévoquer la terreur ».
La vie est belle se veut fidèle a l'idée même de la shoah, soir a son irréalité, Désireux de nous faire vivre
l'absurdité de la situation à travers le regard d'un petit garçon, Benigni a mêlé l'horreur et onirisme,
extermination et illusion. C'est un film osé et ambitieux, comme dans toutes les fables connues, il y a de
l'humour pour cacher un message sur l'humanité et des faits historiques, Roberto Benigni signe ici une fable
exceptionnelle ou il arrive, par le biais d'une créativité sans faille, a créer des situations comiques tout en
faisant référence à des épisodes peu glorieux de l'histoire (nazisme et camp de concentration, colonie
italienne, haine des juifs...) et sans tomber dans le grotesque. Aussi, ce film est surtout une belle histoire
d'amour doublée d'une relation père-fils tendre, à laquelle le personnage du petit garçon donne toutesa
fraicheur. La fin est à la fois tragique et miraculeuse, et l'ensemble est porté par une musique géniale.
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2 – Les indispensables explications
La première invraisemblable est la survie de Giosué. Les enfants, s’ils n’étaient pas morts pendant le
voyage en train étaient gazés à leur arrivée. Il était impossible de cacher un enfant dans un camp
d’extermination.
D’autre part, contrairement à ce que l’on voit dans le film, il n’y a que quelques centaines de SS à
Auschwitz pour des dizaines de milliers de prisonniers, et ils ne les rencontraient presque jamais. La
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chiourme du camp, impitoyable et criminelle, était formée par les kapos, déportés privilégiés à qui la
perversité nazie confiait la surveillance de leurs codétenus.
Ce ne sont pas les américains qui ont libérés Auschwitz mais les Soviétiques.
La scène finale où Dora, apparemment en bonne santé se roule dans l’herbe est également absurde. Le
camp avait transformé les déportés ; les survivants, affaiblis et traumatisés, ne ressemblaient pas à des
prisonniers joyeux d’être libérés. D’innombrables déportés moururent après leur libération, à la suite du
traitement inhumain qu’ils avaient subi
Il y a aussi le parti pris de ne pas montrer la violence, de la suggérer. Un spectateur attentif comprend
très bien ce qui se passe dans ce camp. Mais un peu de distraction pourrait laisser croire que ce n’est
qu’un lieu de détention un peu dur, où les brutalités n’empêchent pas de plaisanter avec un petit enfant.
Il s’agit de préciser, de façon circonstanciée, quel était l’horrible sort des détenus, en quoi ces camps
étaient littéralement des enfers.
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Le message que Benigni, fils de déporté et admirateur de Primo Levi, veut faire passer est que la shoah, c'est
avant tout absurde. Donc pourquoi faire croire des absurdités à un enfant? L'humour est justement l'arme la
plus redoutable contre.
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la dictature, et Benigni espère, et nous aussi, que les hommes ne referont plus jamais un tel acte de barbarie. «
La vie est belle » est donc un film à voir comme un devoir de mémoire, sans jamais nuire à la mémoire de
tous les déportés.
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Roberto Benigni montre la volonté d'un père de ne pas mêler son fils à l'horreur de la situation, à lui laisser
son innocence.
Les affiches du film
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De Roberto Benigni, pays d’origine :
Italie(Toscane)
Titre original : La vita è bella
Scénaristes : Roberto Benigni et
VicenzoCerami
Montage : Simona Paggi
Image : Tonini Tolli Colli
Décors et costumes : Danilo Donati
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Date de sortie : 1998
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Durée : 1h57min
OEuvre qui a inspiré le film :Le récit la vie est
belle
Son : Nicola Piovani
Genre : Comédie dramatique
Producteur : Elda Ferri et Gianluigi Braschi
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Acteurs et rôles :
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Roberto Benigni: Guido
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Nicoletta Braschi: Dora
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Giorgio Cantarini: Giosué
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Dr Lessing : Horst Buchholz
La mère de Dora : Marisa Paredes
L'Oncle de Guido : Giustino Durano
Ferruccio Papini : Sergio Bustric
Les affiches italienne et française du film la Vie est belle présentent les 3 principaux personnages du film :
Guido, libraire juif, son épouse Dora institutrice (non-juive) et leur enfant de 5 ans Giosuè.
Cette famille va vivre la déportation dans le camp d’Auschwitz. Le père y trouvera la mort pour sauver son fils et sa
femme.
L'affiche montre le bonheur de la famille avant qu'ils ne soient plongés dans l'horreur de la guerre.
Cette affiche représente un passage du film:
C'est au moment où ils partent tous les trois en vélo, Dora sur le guidon, Giosuè sur le porte-bagage et Guido qui pédale. Guido
et Giosuè déposent Dora à son travail avant qu'il aille à la librairie
Ils sont sur la Place D’Arezzo (ville du centre de l’Italie),
Le couple, au premier plan, en couleur, se donne un baiser,
Leur enfant de dos, en couleur lui aussi, comme protégé par ses parents, (mais aussi le fruit de leur amour) est assis sur le vélo.
On pourrait même y voir une scène religieuse.
La famille représente la vie et se détache sur la ville en noir et blanc qui pourrait symboliser le noir de la guerre et la période
tourmentée qu’ils vont traverser.
C’est une scène d’adieu qui annonce l’adieu final, Guido meurt pour sauver sa famille.
Aucun personnage ne fait face.
L’enfant sera protégé durant tout le film par les mensonges de son père qui seront salvateurs pour lui.
Il tourne le dos, il ne sera pas conscient de la réalité qu’il a vécue.
L’affiche anglaise ne transmet quant à elle pas tous ces renseignements
La Vie est belle, de Roberto Benigni est caractérisée comme une œuvre d'art car elle a pour référence
Plusieurs secrets de tournage historique comme :
- le numéro de prisonnier de Roberto Benigni (Guido), est le même que celui sur l'uniforme de Charlie Chaplin dans
Le Dictateur qui est qu’autre qu'une satire du fascisme et du racisme de Hitler.
- Roberto Benigni a déclaré que le titre venait d’une phrase de Léon Trotsky lorsqu'il était au Mexique. Sachant qu’il
allait se faire tuer par les assassins de Staline, il vit sa femme dans le jardin et lui dit: "la vie estbelle". C’est ainsi que
le titre lui est venu. Le film est caractérisé comme un film osé et ambitieux car il a pour synopsis un sujet très délicat :
le nazisme et les camps de concentration. Jusqu' ici, toutes les comédies réalisées sur la Seconde Guerre mondiale
avaient soigneusement évité de choisir pour cadre les camps de
la mort. Mais comment montrer de façon réaliste a travers ce film, ce que lui-même n’avait jamais vu et qui était pour
le moins inconcevable? Donc "La vie est belle" n'est pas une reconstruction historique mais une fable dans laquelle
l'histoire entre comme un matériau.
Roberto Benigni s'en est extrêmement bien sorti car il signe ici une fable exceptionnelle ou il arrive, par le biais d’une
créativité sans faille, à créer des situations comiques tout en faisant référence à des épisodes peu glorieux de l'histoire
et sans tomber dans le grotesque. Ce film est aussi une belle histoire d’amour entre Guido et Dora (qui sont par
ailleurs véritablement mariés dans la vie) et ainsi qu'une relation père-fils
exceptionnelle.
Comment cacher à un enfant de 4 ans l’enfer des camps de concentration?
Au début de l'histoire, c’est la relation entre Guido (Roberto Benigni) et Dora (Nicoletta Braschi) qui est mis en avant
par les nombreux gags que Guido effectue, pour séduire Dora. De cette union naîtra un enfant, Giosuè (Gingio
Cantarini). Jusqu' à cet instant, tout va pour le mieux même s’ils vivent en plein moment où les lois raciales sont
promulguées en Italie (1938). Le nœud de l’histoire qui apparait d' ailleurs au moment où l’on s’y attend le moins
(l’anniversaire de Giosué): deux policiers viennent arrêter Guido et son fils dans leur librairie. Le père et l’enfant sont
alors envoyés dans un camp de concentration. Dora qui n'est pas juive, exige de les accompagner. De là, Guido
cachera avec brio à son fils ce qu’ils sont venus faire dans cet endroit peu conforme. Pour éviter qu’il ne prenne
conscience de l’insoutenable réalité qui l’entoure, Guido invente un concept de jeu ou le gagnant se verra attribuer un
véritable char d’assaut, comme le jouet qu’il devait avoir le jour de son anniversaire. Après tout ce n’est qu’un
voyage organisé...
Le dénouement de cette histoire est triste: Guido meurt en se faisant fusiller car il s’était déguisé en femme pour
pouvoir apercevoir sa femme. Giosué qui s'était caché dans une sorte de cage pour ne pas se faire repérer sort à la fin
de l' histoire quand il n'y a plus de bruit comme lui avait dit son papa, et c' est là que son cadeau se trouve devant lui:
un véritable char d' assaut. Il monte alors dedans et sur la route, il retrouve sa mère... Tout au long le film est porté
par une musique très émouvante de Nicola Piovani .
En général, toute les critiques des spectateurs sont très favorables, ce film a été adoré comme nous le montre cette
critique d'Olivier Guéret "La vie est belle est une petite merveille. Un film tendre et spirituel sur un sujet délicat dont
on ressort ému mais le coeur gonflé d’énergie" mis a part ceux qui reprochent à Benigni de s’être moqué d’un sujet
grave. De plus les entrées comptabilisées en France, au mercredi 27janvier 1998 étaient de 3 614 117.
Les 4 étoiles ne sont pas suffisantes pour noter ce film, il a d' ailleurs remporté plusieurs prix notamment: trois Oscars
(acteur principal, film étranger et musique) le César du film étranger, le Grand Prix du jury de Cannes en 1998, le
prix du public aux festivals de Montréal, Toronto et Vancouver, le Neuf Donatello aux oscars italiens. Comment ne
pas être ému par cette belle histoire d’amour entre un père et son fils qui
permettra à un enfant de traverser l' horreur sans peur et avec des rires? Même les "cœurs de pierre" sont forcément
touchés.
Entre deux éclats de rires, le réalisateur italien dédiait sa récompense (prix de Cannes) "à tous ceux qui ne sont plus
là, disparus pour nous faire comprendre ce que c’est que la liberté et la vie"
Titre du film : La vie est belle
Réalisateur : Roberto Benigni
Date de réalisation : 1998
1-Le film (résumé rapide / quel aspect de la guerre est montré ?/ quel genre ?)
Guido est un jeune homme juif plein de gaieté et de vie. Avec son ami Ferrucio, il quitte la campagne pour chercher
le bonheur en ville. Malgré les tracasseries de l'administration fasciste, Guido rêve d'ouvrir une librairie. En attendant,
il est engagé comme serveur dans un grand hôtel. Le jeune italien tombe amoureux de Dora, l'institutrice du village,
qui est prête à épouser un fasciste qu'elle n'aime pas. Pour la rencontrer et la séduire, il met au point toutes sortes de
stratagèmes. Il l'enlève le jour de son mariage.
Dans cette première partie : installation d'un véritable climat de conte de fée
Cinq ans plus tard, ils sont parents d'un petit Giosuè. Durant ces années, des lois raciales sont entrées en vigueur en
Italie. Un jour de 1943, Dora rentre chez elle mais ne trouve ni fils ni mari. Elle apprend alors qu'ils vont être
déportés, et décide par amour de monter de son plein gré dans le wagon à bestiaux qui les emmène dans un camp de
concentration.
A l'intérieur du camp, par amour pour son fils, Guido n'a qu'une obsession : sauver l'innocence de son fils en lui
cachant la réalité. Pour cela il lui raconte que le camp est un jeu, qu'il crée au fur et à mesure. Si Giosuè accepte de se
cacher, de se taire, de ne pas manger à sa faim, il gagnera des points, les méchants prendront la fuite, et il gagnera un
véritable char d'assaut.
Dans cette deuxième partie, on retrouve les mêmes personnages, mais au camp. Ils réagissent donc en conséquence
du contexte.
Þ histoire d'une famille heureuse qui soudain, en n'ayant commis aucune faute, est jetée dans l'horreur.
Pas une reconstitution historique, mais un conte, une fable dans laquelle l'histoire entre comme un matériau. Benigni
revendique ce droit à prendre des libertés avec le réalisme, car de toute manière rien ne peut approcher la réalité du
camp.
2-L’extrait choisi
°Départ de Guido, Giosuè et de l'oncle vers un camp de concentration. Guido fait l'éloge des conditions du voyage, se
moque de la précision des allemands, pour ne pas effrayer son fils. Dora, qui n'est pas juive, monte de son plein gré
dans le train pour rester avec son mari et son fils. A la descente du train les femmes, hommes et vieillards sont
séparés. Les vieillards et malades sont conduits aux chambres à gaz :c'est ce que nous allons voir dans notre second
extrait.
Þ cruauté des nazis.
°L’oncle de Guido et tous les autres déclarés inaptes au travail sont gazés. Les nazis leurs ordonnent de faire attention
à leurs affaires et qu’ils les récupéreraient après la douche.
°Un médecin SS, ancien client de Guido obsédé par les devinettes, demande de l'aide à Guido alors que celui-ci croit
qu'il va l'aider à sortir du camp. Le médecin est catastrophé, fatigué, il ne dort plus la nuit, il supplie Guido de lui
trouver la réponse à la devinette.
Þ Folie des nazis
3-Quel message ?
°Pour le réalisateur faire des éloges est un moyen de mieux dénoncer l’inhumanité et les circonstances atroces du
voyage.
°Cet extrait souligne la cruauté des nazis. Ils les trompent pour ne pas les affoler. On voit également que les juifs
n’étaient pas rancuniers lorsque l’oncle de Guido aide la jeune femme allemande à se relever après avoir trébuché.
Celle-ci ne le remercie pas et à la place lui lance un regard noir.
°On voit clairement que « les hommes normaux » (évoqué dans le poème shemà de Primo Levi) amplifient des
choses totalement subtiles, banales, dérisoires alors que Guido lui connaît l’enfer du camps.
- le personnage central, Guido, est antifasciste dans son cœur et dans son corps : il incarne la générosité, la victime
innocente. En effet, il était un juif intégré, qui ne s'occupait pas de politique, et a pourtant vu sa vie se briser.
- il se sacrifie pour son fils, fait tout pour éviter le traumatisme à son enfant, pour protéger sa pureté.
- Giosuè est à l'âge charnière où on comprend tout mais où on peut aussi croire qu'il s'agit d'un jeu.
- Quand même un message d'espoir (le char à la fin et les retrouvailles de l'enfant et de sa mère) : la vie vaut quand
même la peine d'être vécue.
- Message universel sur le génocide : rapprochement dans les années 1990 avec la situation en ex-Yougoslavie ?
4-Par rapport au contexte, quelle mémoire de la guerre est véhiculée ?
- Références de Benigni : Primo Levi / Maus de Spiegelman, où les juifs sont des souris et les Allemands des chats /
l'historien Marcello Pezzetti / des témoignages de déportés.
- Angle d'approche très particulier : le rire, le bonheur (titre), car dans les situations extrêmes, le rire peut sauver.
Réussir à imaginer un côté amusant dans une situation horrible est une forme de résistance.
- les écarts par rapport à la réalité : un enfant comme Giosuè n'aurait pas dû survivre / aucun nom ou référence à un
camp précis, pour qu'aucune mémoire ne soit trahie.
- Benigni rappelle aussi que les persécutions des juifs ont commencé, en Italie, bien avant l'arrivée des nazis. Ne plus
occulter ce passé antisémite.
5-Accueil du film à sa sortie
Bien accueilli dans la communauté juive italienne.
Certains ont été choqués par la forme, et par le mélange comédie / drame.
En Israël, des arbres sont plantés en l'honneur de Benigni.
Film qui fut beaucoup récompensé : Grand Prix du Jury au festival de Cannes. Au festival de Cannes, le réalisateur a
dédié sa récompense (Grand Prix du Jury) " à tous ceux qui ne sont plus là, disparus pour nous faire comprendre ce
qu'est la liberté, et la vie "
6-Réactions personnelles
°Film à la fois drôle et émouvant, interprété par un Roberto Benigni au sommet de son art.
Un chef d’œuvre à déguster !
°Ce que nous avons le plus apprécié dans ce film, c'est l'idée du père qui protège son fils d'un traumatisme, et ainsi
qui préserve la pureté et l'innocence de son enfance.
Débat :
Fuir le réalisme, n'est-ce pas cacher la réalité ? (point de vue de Benigni : l'artiste thahit forcément car il doit choisir
un style).
https://www.youtube.com/watch?v=1VSAOzxu3HM La razza superiore
https://www.youtube.com/watch?v=DrNdCn3sEyM Abbiamo vinto
https://www.youtube.com/watch?v=h_Fe9ohptEQ VIETATO L’INGRESSO AI CANI E AGLI EBREI
https://www.youtube.com/watch?v=3eR7u5JkY0w Il treno per il lager
https://www.youtube.com/watch?v=sQFkXj5H5qo I lavori forzati
https://www.youtube.com/watch?v=8jO3EGFyae4 musique le train
https://www.youtube.com/watch?v=CSPW9lTN6oQ During the war Steve- Different trains Reich
Des ponts vers d’autres œuvres.
-Affiches de propagande : 1ère guerre mondiale, Nazisme, URSS, front populaire, 2e guerre mondiale, Régime de
Vichy ….
- Bandes dessinées historiques :
- C'était la guerre des tranchées de Tardi sur la 1ère guerre mondiale
- Maus d'Art Spiegelman sur la shoah
- Carnets d'Orient tomes 6 à 10 de Jacques Ferrandez sur la décolonisation en Algérie…
- Films :
- Films sur la 1ère guerre mondiale : A l'ouest rien de nouveau de Lewis Milestone, Les sentiers de la gloire
Stanley Kubrick, La Grande illusion de Jean Renoir, Un long dimanche de fiançailles de Jean-PierreJeunet
- Films de propagande : La ligne générale ou le cuirassé Potemkine d'Eisenstein, La Vie est à nous de Jean
Renoir
- Films sur la 2e Guerre mondiale : L'armée des ombres deJean-Pierre Melville, La Vie est belle de Roberto
Benigni ….
- Mon oncle de Jacques Tati …
- Œuvres picturales : tableaux d'Otto Dix, de Picasso (Guernica …), de Dali … John Heartfield
- Œuvres littéraires :
- Sur la Première Guerre mondiale : A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria remarque, Un long dimanche de
fiançailles de Sébastien Japrisot …
- Sur la Seconde Guerre mondiale : Le journal d'Anne Franck, Si c'est un homme de P. Levi, Matin brun de F.
Pavloff, Inconnu à cette adresse de K. Taylor …Dino Buzzati le K Povero bambino
- Œuvres musicales/chansons :
- Chanson de Craonne, Boris Vian le Déserteur, le chant des marais, le chant des partisans, Bella ciao …
- https://www.youtube.com/watch?v=CSPW9lTN6oQ During the war Steve- Different trains Reich
- Affiches de publicité : Affiches de l'après guerre en France symbolisant la société de consommation …
-
Monuments : Monuments aux morts ….
-Sculptures, installations,performances
-Him Cattelan
-Ebrea,Le mur des lamantations Fabio Mauri
- Zoé Léonard, Robert, 2001…
 Les camps de concentration sont des camps d'emprisonnement et de travail forcé pour les adversaires politiques
du nazisme (communistes, syndicalistes, résistants) et pour les "asociaux" (criminels de droit commun, témoins de
Jéhovah, homosexuels...). Les traitements infligés aux détenus sont très durs et les conduisent souvent rapidement à la
mort. Dans certains camps de concentration, il y a des chambres à gaz, mais pas dans tous. Elles sont généralement de
petite capacité.
 Les camps d'extermination sont destinés à détruire méthodiquement, industriellement les vies humaines, en
particulier par des chambres à gaz de grande capacité. Ces camps n'emploient que peu de main d'oeuvre, juste ce qu'il
faut pour récupérer les affaires des déportés exterminés et détruire les corps dans les fours crématoires.
 Le camp d'Auschwitz est un cas particulier, à la fois immense camp de concentration et camp d'extermination (à
Birkenau).