les journalistes roumains entre I`illusion du pouvoir et I`absence de
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les journalistes roumains entre I`illusion du pouvoir et I`absence de
Lrs Cmtrt?sDLttouRNALsurx"2 Hélite fragile : les journalistes roumains entre I'illusion du pouvoir et I'absence de responsabilités Mihaï Coman Drn'ende la.facultédejournalisme de Bucarest tr4 Pendant les dernières semainesde la campagneélectoralede cette année,la chaîne : privéeANTENA-1a lancéunenouvelleémission "Le gouvernement de la presseindépendante". Devant un jury formé par cinq directeursde journaux "indépendants",les représentants désignéspar chaqueparti pour les dir,erses fonctionsgouvernementales présentaientleur plate-formeet répondaientaux questionsdes lournalistes.A la fin de ce tour de force, ils recevaient desnoteset le lendemain,le meilleur médiatisé d'entreeuxétaitlargement par la presse écrite. I1ne fallaitpasêtretrop psychologue ou trop cyniquepour constaterle plaisir immenseque ressentaient les journalistesde se retrouveren situationde "professeurs" et d'accorder desnotes. Toutsepassait qui avaient commesi cesdirecteurs, occupédes fonctionsimportantes avantla chute du communisme, avaientréaliséenfinleur rêr'e: celui de contrôlerles politiciens,celui de n'être plus l'objetde leurspressions, celui de devenir, eux,lesjugesdeslenders du mondepolitique. Ceuxqui travaillentdanslesmédiasroumains du sont trèsfiersde leur statutde représentants "quatrièmepouvoir" et considèrentla position adversative et la lutteincessante contrele pouvoir du commela "mission" et l'étatd'espritpermanent "vrai" journaliste. fait Cetteattitudecombattante largement échoau modèledu journaiiste activiste, (P.Lendvai,7980; utilisépar ia pressecommuniste P.Cross,1990; M. Coman ,1994).En mêmetemps, elleoffrela raisond'êtreet l'alibi pour les fautes commisespar une pressequi, en crise de croissance, chercheune idéologieet, plus encore, une mythologie.C'est ainsi que le devoir de combattreles "néo-communistes" au pouvoir,ou DE RESpoNSABtltES L'Éttrr FRA];LE RouNlA/Ns F rRFL'rLLLisroN Dti pouvotREr I'AB;ENCE : LESloLRNALrsrES leshommesd'affaires ou de défendre corrompus, ou l'inefficacité despoliticiens, justifie la mise entre parenthèses le droit à la libre expression, des règles déontologiques. Lesdéclarations de foi desjournalistes font rarementappelà la notion de responsabilité et fréquemment aux svntagmes(jamaisexpliciteset "quatrièmepouvoir","droits du jamais définis)de "libertéd'expression", journaliste" u)ntcll dog, etc. , Dans les pays communistes, la pressea été,dès le début des nour,'eaux pouvoirs, détournéede sa fonction initiale et investiepar une mission nouvelle : celle de l'endoctrinement. Conçuecommeun vecteurde journalistes font rarement appel à la la presseo s'esttranst'onyréc, propagande, selonle notion de responsabilité > journnldu Komint'orm du B décenrbre L950,en Ln1 , (F.Fejto, pourIesocinlisme instrument deconrbnt etd'éducntion desnmsses populnires jouaitsurtous 1952, Lapropagande, p.340). centralisée, permanente et insidieuse, les registres: l'information(caractérisée par la nonpar la "secrétomanie", actualité,par la planification,par la fabricationd'une réalité de façade), l'éducation (métamorphosée en manipulation des consciences) et le "formative" (dontla dimension divertissement devraitéliminerla gratuitédel'art et du jeu). Le travail des journalistesainsi que le rôle des médiasétaient instrumentalisés afin de servirlesbutsdu pouvoir,afin d'imposercommeréels, nécessaires le modèlede la réalitéet le modede vie prescrits et inéluctables, par la doctrinecommuniste(voir J.J.Walter,1982,P.Gross,1996,T. Mattelart,1995). Ceuxqui travaillaient dansla presseétaientglobalement lesgens considérés,par ordinaires,commedes porte-parole du pouvoir,commedes valetsdu parti communiste, commedesspécialistes du mensonge et de la propagande. Le nouveau paysage médiatique roumain La chutedu régimede Ceausescu a relancéla presse,qui s'estprésentée commepremierinstrumentde la "parolelibre"et commeespace démocratique où tout le mondepour,aitavoiraccès à l'expression. Ellea aussiouvertla porteà un nombre indéfini de gens,venant de partout, de formationsde base très hétérogènes, qui trouvaientdansles nouveauxmédiasun emploi,un tremplin pour la gloireou, au moins,un instrumentde défoulement public. Dans tous les pays post-communistes, l'ér'olutiondes médiasa été caractérisée par le décalageentre l'explosionrapide de la presseécrite (multiplicationdes titres,privatisationgénérale, multiplicitédes dérégulation, formeset descontenus) et par.lacroissance beaucoup pluslentede l'audiovisuel (prédominance du système d'Etat,manquedecadrelégislatif, lente, privatisation dimension localedesnouvelles institutions, etc.).SelonSlavkoSplichal, on assiste ), QUise caractérise alorsau développement d'un o système pnternel-commercial par n ln prittntisntion progressiae desnÉdias(spécinlement la presse écrite)et par Ie , (1922, mnintien dupouaoir del'Etntsurl'nudiouisuel p.10). tfi x" 2 Lts C,qutu?sDLtJOUt?t\tAttstttL Des centaines de publicationssont néesdès les premiersmois de "postà la fin de 7993,11 Sien 1989,on comptait186de cespublications, communisme". y en avait 1 087.La radio roumaine,qui émettait30 1.18heuresen 1989,en roumaine,qui produisaiten 1989 diffusait,en 7993,67 333heures,La télér'ision 7 795heuresd'émissionpar an, passaiten 1990à 8 541heuresavantse de À de la Roumanie). stabiliseren7991à9997heures(sélonl'Annuairestatistique noterque la premièrechaînede la télér'isionroumaine(TVR-1)cou\/retout le territoire,tandisque la deuxièmechaîne(TVR-2) des centaines de publications sont nées couvreseulement de 1996, du pays,Au c-lébut 60o1, roumaine Lrne section la télévision a créé "post-comînunisme" >> dès le début du internationale, qui distribuepar satellitedes roumaine. programmes pourla diaspora (1992)etLnloi L'audiovisuel a fait l'objetde deuxlois:Ln loidel'nudiotisuel Rotunnirrc de Rndioet deln concernnnt In créntion et le.fonctionnenrcnt deln Société (1991).La premièreétablit les conditions SociétéRotnnnine de Télér,ision d'attributiond'unelicenced'émission, au niveaulocal,régionalet national,pour la radio et la télé ; elle a conduit à la créationdu ConseilNational de l'Audiovisuel(CNA) et au dér'eloppement desstationsprivéesc1eradio et de télér'ision, ainsi qu'à l'émergence par câble des distributeursde programrnes dansun rvthrnequi a dépassé desautres de loin lesévolutionsde l'audiovisuel Ainsi,de 1992à 1995,1e unelicence payspost-communistes. CNA avaitaccordé 727 à plusieurscentaines de demandeurs la fin de 1995 à étaient opérationnels ; stationsde radioslocales, localeset 678distributeurs 56 stationsde télévisions Ni les par câble(letout pour unepopulationd'environ23millionsd'habitants). radios,ni lestélévisions nesesontmisesenréseau; de télévision certaines chaînes de Bucarest(PRO-TVet ANTENA-I), profitantdes facilitésoffertespar le satellite,ont commencédéjà à se faire distribuer,par câble,dans toutesles officielles, grandesvillesdu pays,Il faut mentionnerque,selonlesstatistiques sur 7,5 millions de familles,2,3 millions sont abonnées au câble,Une autre recherchemontre que pour 100 habitants,7 sont câblés,chiffre largement (r'oirla revueCnpitnl, supérieurà ceuxenregistrés pour la Franceou l'Angleterre no40,1995). Crise de confiance et de crédibilité De longsdébatsont entourélesprojetsde loisde la presse. Jusqu'àprésent, lesjournalistes sesontopposés, farouchement, à touteidée,intentionou textede loi concernant leur domained'activité.Unelonguelutte,menéeà partirde 7994 a conduitle Parlement à modifierlesarticles204et 205du CodePénal: dansla versioninitiale,il était prér'u que les actesde diffamationcornmisdans les médias(qu'ils soientimputablesaux journalistesou à d'autrespersonnes) n'ayantpas seraientsanctionnés d'une peineplus lourdeque les diffamations "bénéficié" médiatique. Finalement, la peinea étéuniformisée d'unecouverture tr6 /?Ot.i,\/^\/\.! ÉN//?f1?lt'StOl DL,plt.VOu?u I'AgSt\('[DÉ/?fSpO\.5{t/t/fFs L'tLttt FRACIF:/t.9/Ot./?,\4tt.SttS a été établi par les pour tout tvpe de diffamation.Un code déontologique jour la réalité de chaque prouvequ'il n'a été associations mais professionnelles, ni assumé,ni respecté et ni utilisécommeinstrumentd'auto-contrôle par les représentants desmédias. de l'intérêtdesgens Lesdernières années ont montréunebaissedramatique Le signele prluséviàent danslesjournalistes. pour la presseet de leurconfiance de cetteér'olutionestla chutedestiragesdesjournaux: entre1990et 1995,les Libern ou Adeunrul) tiragesdesgrandsquotidiens d'information(telsqueRonmnin Un journal sonttombésde 500 000exemplaires par jour à 150000exemplaires, zileiqui,en 1992,faisaitla loi sur le marchéavec populairecommeEuenitnanttil par jour plafonneaujourd"huià 100000exemplaires. 600 000exemplaires institutionsdansle les trimestriels réaliséspar différentes Selon sondages lesaudiences de la presse écritesont cadredu "Baromètre de I'opinionpubliqr-re", à24ui.., pourAtletnrul tombées, entre7994et 1996pourEtutinmftul:ileide38,9%, Au coursde la même de I6,1n/,à 13%,pour Rttnnrinlibernde 15,7otu à 11o1,. à 42u/n. période,la lecturede la prresse de 36,97o écritelocalea augmenté la premièrechaîne(d'Etat)occupeune En ce qui concernela télér'ision, positiondominanteavecun taux d'audiencede 74"/r, (l'audience en ltoumanie àes chaînesdespavsvoisinsest tombéeà 7u,',' tandisque celledestélér'isions localesdépasseles 20%).Les chiffressont différentspour la capitaleoir un réaliséau moisde mars7996, montrequela prremière chaîne sondage de I'IRSOP, Bucarestois des publique (TVR-l) est regardéequotidiennement 58% par la deuxièmechaînepublique(TVR-2)par39o/,, tandisqu'auniveau questionnés, PRO-TVoccupeune positiondominante(60%),suiviepar deschaînesprir,ées, TELETabc(39"1,), ANTENA-1(37"/"), AMEROM(12'l")et SIGMA(distributrice de TV5enRoumanie :- 1%). réalisés montrentle peu Lessondages par l'lnstitutRoumainc1eSociologie de crédibilitéde la presse.Parmi les gens questionnésen 7992,8,459'o considéraient 37,2o/,, qu'onpeut confiance à la presse, qu'onpeutfairetotalement avoirassez 409ir ne confiance, avoir que très confiance,9,3u/,, qu'on peut peu Qu'on ne peut pas du tout lui faire confiance, n'avaientaucune tandis que 11,1'ln n Qrrepensez-ulus ,,5,7u/u opinion.A la question deln ntornlité deslournnlistes? des interrogées personnes avaientunebonneopinion,17,Zn/u uneassezbonne,44,6Yu ni bonne,ni mauvaise,22,3"/,,, la jugeaientmauvaise plutôt mauvaiseet 1,6olu (7l,7ui,, n'avant aucuneopinion).Enfin, en ce qui concernela compétence la jugeaientbonne,27,1o,',', assezbonne, professionnelle desjournalistes, 13,4"/.' 33n,,, ni bonne,ni manr,aise, mauvaise(6,3oli sans 76,7o/o plutôt mauvaise, 3,2u/o opinion)(voirV. Marinescu,1993, sont,euxaussi, pp 62 et 63).Lesjournalistes très critiquesenversleur prestations, mais en dépit de leurs déclarations de bonnefoi, ni leur comportement ni leur attitudeenversle besoin professionnel, (P.Gross,1996,pp.101-124), de la professionnalisation ni enfinleurpointde vue (C.Coman,M. faceau svstème de formationor.rperfectionnement professionnel Coman,1995)ne font l'objetd'un changement significatif. t r7 Lts CmtrRsDUJOr.tRNALtsur x" 2 (qui On assiste doncà un doublejeu.D'un côté,le discoursdesjournalistes s'offrentgénéreusement des espacesou du temps médiatiquepour leurs déclaration de foi) vantele pour,,oir desmédiasen tantque"chiensde garde"des pour,,oirs, et la missionsaintedesjournalistes en tant qu'élitequi jouit de la libertétotale d'expression. De l'autre côté,ni les pouvoirs,ni le public ne semblentconvaincus par le travailet le pouvoirdesjournalistes. Lesfaiblesses moraleset professionnelles desgensqui "font"lesmédiassontplusqu'évidentes (voir P. Gross,7996,M. Coman,1994).L'analyse professionnelles des gens qui "font" désirset victimesde leur propresfantasmes, les >> tesmédias sontptusqu'éaidentes lT},îl"ii ,ËilJ['_i'ï:ii:,fÏ"'i:J: caricaturale de ce que la presseauraitdû être dansdes momentsde grande importance historique. Uaveuglementdu quatrième pouvoir En Europecentraleet de l'Est,la fin du communisme a conduit,dès les jours,à uneexacerbation premiers du rôlede la presseet desélections politiques, vues- touteslesdeux - commedesformesdemanifestations et commegaranties "ensoi"de la démocratie. Lescampagnes électorales sontdevenues desmoments d'accélération de la fragmentation sociale, de l'apparitiondu pluralismeet des antagonismes dans le corpssocial,aprèsles courtset euphoriques moments d'unitéglobaleprovoqués par la joiede libérationde la dictature. Danscecontexte, le jeu symbolique a connuun agrandissement visiblede la (lediscoursdespoliticiens, sphèredescontenus le discoursde la presseécriteet audiovisuelle, (les le discourspublic),maisaussidesformesde manifestation constructions mythiques,le langagemétaphorique le comportement généralisé, ritualisé).Nous avons analysé,dans d'autres textes,certainesde ces manifestations(M. Coman,7994et 1996).Nous avons notammentdéfini la positionoccupéepar l'espacepublic dansle systèmede la communication de masseainsiquelestechniques et lesparadigmes scientifiques. Dansle présentarticle,nousallonsessayer la réactionde la presse d'analyser écriteroumainejusteaprèsla fin de la campagne électorale pour les éiections législatives de 7992,dansun momentd'attenteprolongée(presque un mois)de la composition du nouveaugouvernement et la nominationdu nouveauPremier journalistique ministre.Le contexte danslequels'estinscritcedébata étémarqué par deux sériesévénementieiles, largementmédiatisées. Dansles événements directement liésà la sphèreélectorale, on peutrelever: - lesdébatspour le deuxième tour desélections présidentielles polarisés par l'oppositionentrele présidenten titre, Ion Iliescu(situéà la gauchedu spectre (situéà droite)qui représentait politique)et Emil Constantinescu les partis d'opposition, regroupés dansla Convention Démocrate; ItB L ' t t t t t u t 4 , ( , t L: Ll L S t r J L R \ { / / 5 / tR5O L , \ / { / \É 5 \ / R l l l t t t s l o r D L P o L\ o / / ?f I / ' , { B 5\ l( I D t R t s P O \ 5 4 8 / l / / [ s - lesdifférentscontacts, débats,confrontations et variantessur la structure du gouvernement, dans des conditionsoù aucun parti n'avait la majorité parlementaire absolue; les confrontations liéesau mode de fonctionnement du systèmeIRSOPINFASde monitoriirg lesdifférentes desélections, accusations surdesirrégularités desélections ou desfraudesdansl'organisation ; - le rapportde l'anciengouvernement, ajoutéà l'annoncede la haussedes et de certains de base. prix descarburants produitsalimentaires figurent Parmiles événements sansliaisondirecteavecla sphèreélectorale entreautres: - le concertde MichaelJackson les rencontres à Bucarest, avecle Premier ministreet le présidentde la Roumanie, lesvisitesdanslesjardinsd'enfantset orphelinats; ultérieurement, le scandaletouchantla manièrepar laquelle "MammaConcerts" a obtenul'exclusivité de la transmission en directet de la diffusiondesenregistrements ; - le 70. annir,,ersaire du couronnement du roi Ferdinandcommeroi de la "GrandeRoumanie" ajoutéau refusdesautorités roumaines un visaà d'accorder l'ex-roiroumain,Mihai ; - le refusdu CongrèsdesÉtats-Ur,is la clausede d'accorder à la Roumanie "la nationla plusfavorisée" ; - les électionsprésidentielles aux Etats-Uniset la victoiredu candidat Bill Clinton. démocrate, "local"),ont retenul'attention (et d'autres,à caractère Touscesévénements d'unepressequi a (encore) lesthèmes, gardél'inertiede la campagne électorale, lespolarisations la période.Malgrécela,le et le ton pathétique qui ont caractérisé "lesbombes"et les mois d'octobrea été marquésurtoutpar les discussions, spéculations sur la personne la missioningratede formerle qui voudraassumer nouveaugouvernement. Le 5 novembre, un jour aprèsle résultatdesélections présidentielles aux États-Unis, le nouveau quandle présidentIliescua présenté Premierministre,la surprisea étégénérale : aucundesvingtnomsvéhiculés par la pressen'aétéconfirmé! L'éditorialiste du journalCurierul nntional exprimaitun , Pendant sentiment généralen écrivanl: o Laroulette desspéculntions s'est t'ermée. quelquessemaines, plusieursnomsde possibles Premiersministresavaientété évoqués.On avait d'abordparlé des académiciens, des magnatseuropéens d'origineroumaine, d'un futurologue qui a réussien Amérique.Puis,lesregards avaientchangéde direction: on avait alorscommencé à chercherun Premier ministredansnotreWall Street,dansle mondedesbanquiers. Toutcelaavaitété suivi par desplaidoyerspour une équipede "politiciens de carrière". Mais le mercredimidi, le présidenta finalementprésentéson Premierministre,M. NicolaeVacaroiu. Beaucoup sesontexclamés : o Surprise ! ,... D'un certainpoint de vue,ils avaientpeut-être raison: cenomn'étaitpasprévupar la "roulette"... Danscetteétude,nousnenoussommes au substrat pasintéressé politiquede cejeu entrele pouvoiret la pressemaisplutôt au discoursde la presseet,plus 1r9 No 2 Lts Ctntn?sDU rouRNALtswtt lescatégories et souterraines à l'imaginairede l'élitejournalistique, exactement, ont écritet lessymboles majeursqui ordonnentla manièredont lesjournalistes quatre Nous a\ronschoisi,pour cetterecherche, commentécet événement. libern(RL)avecun tiragede trèsinfluentsà cemoment-là'. Rontsnin quotidiens, (A) (200000ex.)et (C) avec60 000exemplaires, Adeunrul 200000ex.,Cotitlinnul les (CN)(70000ex,).Mêmes'ilssedéclarent tousindépendants, nntionnl Curiertil et Emil soutenulespartisd'opposition deuxpremierssupportsont constamment pendantque les deux derniers Constantinescu la candidaturede Ion lliescu.Les mais plus encore la aoix soutenaient la structure d'un p_ossible traitaient articles dis gens ordinaires >> gouvernement(avec les variantes d'union nationale, despoliticiensde droite,despoliticiens soutenus, despartis,etc.),mais de gauche,destechnocrates, desindépendants aussila personne d'un possiblePremierministre.D'un pointde vue numérique, : la distributiondesarticlesestla suir,ante Le genrejournalistique La publication Total A Nouvelle Interview Déclarationde personnepolitique Enquêted'opinion G T T 33 08 14 01 Commentaire Total remarquerque RL a publiéles plus nombreuxarticies On peut facilement (32),suivi de loin par A (22),C (21)et puis CN (13).Lesnouvelles(33)et les (32)sontprédominants deshommespolitiques commentaires ; lesdéclarations (14groupements Les avecune trentainede leaders). sonttrèspeu nombreuses (uneseule inten'iewssontrares(8)maisplusencorela voix des"gensordinaires" (17 et 9), A les enquêted'opinion !). RL et C préfèrentles commentaires nouvelles.Mais la majoritédes nouvelles,danstous les journaux,parlentde ce qui les rumeurset de propositions, basées toujourssur de "hautessources", d'interférence entrenouvelleet opinion. placedansunezoneincertaine Mélange des genres et conjectures Cetteconfiguration confirmele styledanslequella presseroumainea préde Comanet Cross: sentéla campagne électorale, ce qui validelesconclusions r60 DE RESPINSABILttES F^JrRÉ : LESrotJRNALrsrES t?otiMAl,\s I'ftLustoNDLipoLivotREt L'AtssENCt L'rurr FRA();LE des d'exysression incnpnbles desedétncher dela "ffiagie" sesontréitélés " Lesjournolistes nrtec d'ér,aluation l'opinion, lecommentnire etd'nutres oTtinions et ilsotttmélnngé t'ormes , (M. Coman,P.Gross,1994,p.237,voir aussipp.227-230). l'information été favorisées par Dansle casanalysé,de tellestendances ont également la vingtainede noms l'absencedes candidatssignificatifs,Généralement, (Th.Stolojan, (crédibles) véhiculés venaitde deuxcatégories : lesnoms" anciens" Petre ministredesAffairesEtrangères; Premierministreen titre; AdrianNastase, Ninosu,ministrede la Justice; Mugur Isarescu, présidentdelaBanqueNationa1e;ùartianDan,<< et lesnoms l'opinion, le commentaire et d'autres présidentde la ChambredesDéputés) "nouveaux".Ces derniers étaient soit des formes d,éaaluation 'auec personnalités politiques(v19t.1.. Mircea Ciumara,Ion Ratiu, Victor H*l:l::, Stanculescu, I'information > N. Constantinescu, Misu Negritoiu, etc,),soit des outsiders(l'académicien le princeDimitrieSturdza,le mathématicien l'économiste TudorelPostolache, Mihai Botez,l'homme d'affairesIon Tiriac,etc.).La piupartde cesnomsont le nereste pns, le seulnom "fort",Th.Stolojan(- Si Stolojan statutde "nomsfaibies"; pas,n'importetlui peutêtreIe Premierministrer, disait une Çane m'intéresse RL,le 23octobre) étudiante, avaitclairement manifesté sonintentionde partirau il Fondsmonétaire international Danscesconditions, commehautfonctionnaire. dansl'avalanche étaitdifficilede détacher, des"nomsfaibles"une personnalité , (CorinaCretu,CN, le 15 (indépendante ou de parti) de o t'orcemûhentiqug octobre).Ce syntagmemontre que les journalistescherchaientdes noms "résonants" enutilisantdescatégories plutôtsymboliques quepolitiques(aucune règledu jeupolitiquenedit qu'unnouveauPremierministredoitnécessairement être une personnalitétrès connue; en échange,l'imaginairesocialassocie fréquemment toujoursle visagedu leaderavecla personnalitécharismatique, mvthifiée(r,oirM. Abls,1990,pp.128-151 ou D. Dayan,E.Katz,1992,pp.27-4I, 78-118, etc.). Parmicescandidats, la pressea étéattiréeet a beaucoup autourdes spéculé Roumainsde la diaspora(M. Botez,D. Sturdza,L Tiriac)parceque ceux-ci avaientuneauréolesymbolique à part,commelesopérateurs binairesde mythes (voir C. Lér'i-Strauss, 797I,p.501)et apparaissaient dansdeux simultanément systèmessymboliques, commemédiateurset élémentsde passagede l'un à l'autre.Dansle casqu'on analyse,les immigrantssont à la fois roumainset ici et là, procheset lointains,sortesde passerelles étrangers, entre"national"et "universel". Leur ambivalence les rendaitattractifset dangereuxen mêmetemps: en le discourscentrésur la utilisantla iogiquedu "protectionnisme" qui caractérise Nation(voirC. Verdery, 7994,p.140-178), un desleaderspolitiquesnationalistes, ,.Le Gh.Funar,affirmequ'on< n'apasbesoirt d'unPremier ministre d'importation joueici sur l'ambiguïtédu produitd'importation, fascinant, syntagme désirable, mais cher et, peut-être,asservissant, Dans ce type de discours,un Premier r6r x" 2 Lrs CnutrRSDUJouRNAusur ministrevenu de la diasporan'est qu'une forme masquéede colonialisme, introduitcomme d'un autochtone, exercépar desétrangers par l'intermédiaire o ln 5, colonne ) au premierrangdu pays.D'ici aux spéculations et aux mythes il n'y a qu'un de l'agentbienplacé,véhiculésavectantde voluptépar la presse, pas. "l'étranger" a le désavantage devenirde loin Surun autrepaliersymbolique, CN, le et,donc,de ne pasêtreau courantdes"problèmes du pays"(1.Popeanga, idéequi rappelieun dessloganscontre 23octobre), connu les plus ingénieuses formules desalnmi naecdu soin 1990: o Vousn'alezpasmangé dedéductionstogiques> i :,,;i;^:;:#:. ;,,t'iiil*'ffi iii lËTl'ifi,lï.i qui, par l'intermédiaire du jeu politique,veut arrivertrop prèset trop vite dans ie système autochtone. De l'autrecôté,f immigranta aussides connotations positives: il fait la faible liaisonentrelesdeuxsystèmes où il estplacéet facilitel'accèsdu système au systèmefort. Parconséquence, lesjournauxinsistentsur la capacité de teiie de ln Roumanie dansle monde personneo d'améliorer trèsaite l'imageot't'icielle (S.Andon,A, le 26octobre), mais occidentnl, interne, d'offrirn un cspitsldeprestige externeattssitrèsprécieux, (Tia Serbanescu, RL, le 26 octobre),o d'nttirerdes l, (F1.Iaru, RL, le 8 octobre)- bref, d'avoir tous les inaestisseurs étrnngers n delnt'ornnile avantages Ponici, (Al. Ganea,C,le 26octobre). Dans cette perspective,l'étrangerapparaîtcomme un générateurde ressources externes, commeun médiateuret,à la limite,commeun pacificateur. D'ailleurs,cetype de valeurssymboliques a définila figuredu roi Mihai aussi, chaquefoisquela pressel'a présenté commeunesolutionpossible pour sortirde la crisede la transition(voir M. Coman,1994), Parmilescandidatures desRoumainsde la diaspora,la plus discutéea été celledu mathématicien et futurologueMihaiBotez.Cetintérêtn'estpasgratuit: il a étéamplifiépar unecourtevisiteà Bucarest orchestrée avecsubtilité;par des rumeursdiscrètement filtréesavantson arrivéeen Roumanie;par une arrivée (annoncé presquerocambolesque et attenduau vol de New-Yorkle matin,Mihai Botezestarrir,éen cachette, dansl'après-midi, du vol de Zurich); par plusieurs entrevuesà haut niveau; finalement,par uneconférence de presseoùrtoutesles rumeurs ont été nonchalamment démenties,conférenceorganiséeau fief intellectuel de l'opposition(le club du Groupede DialogueSocial), en présence d'uneaudience forméede l'élitedesintellectuels l'opposition, plus qui soutenait les ambassadeurs françaiset hollandaisà Bucarest. Mihai Botezy n a psru réellement irritédel'insistsnce desiournnlistes denrcttre encluseInpossibilité qilil soit Ie futur Premierministre, (CN, Ie 26 octobre); il a fait des déclarations : n S'ily n unt'eu,cen'estpnsmoiquiI'nitnllunÉ,(idem)ou n Larunrcur tranchantes justepourt'nireoublierle nomtlut'utur queje sersiIe Premier ministren étélnncée Premier ministre,(CN,le 26octobre). 162 DE RESz]NSABIuTFS RoUMAlNs FNrRFI'rLtusroNDLtpouvorRETL'ABSENCE : LESloLtRNALrsrES L'rurc FRACTLE les spéculations de presseont connu les plus Jusqu'àce dénouement, ingénieuses formulesde déductions"logiques".Ainsi, dans C, la visite à de Cotrocenide ZbigniewBrzezinskia étéinterprétéecommeune "préparation" de la visitede MihaiBotez.Plusquecela,lefait queMihaiBotezsoitle président "FutureImpactInternational" la formuleo L'intenntionale l'organisation a généré degnuche semble serrerlesrangs,(C,le 21octobre). Lesélémentsde la penséesymboliquede type analogique sontdominants MihniBotez,(A, le 23octobre), danslestitresde A aussi n AprèsMichnel [nckson, allusionau faitquelesdeuxMichelont éié"sortis" par la garede marchandises pour êtreprotégésdesfanset desjournalisteset ont étéreçusavecleshonneurs , (A,le 24octobre), jeudemots (= baptême).,. Cotroceni à la présidence; ou n Botez "fonction" de Mihai BotezcommePremier onomastique qui suggèrela possible ministre.Dela mêmemanière, dansRL le mystèrede l'arrivéedeMihaiBotezest homologuéavecsa désignation de Premierministre: o Ainsi,Ie but deIn aisite sepréciser; d'unemploidePremier semblait il nepourraits'agirquedeln proposition RL, Ie 26 octobre).Le poids de cesélémentsde ninistre, (Tia Serbanescu, l'imaginairesymboliqueest si lourd que même infirmée, la rumeur est interprétéecommeune confirmation: o Ett urécisnnt son intentionde rentrer Ia aujottrd'hui enCalit'ornie, Milni Botez nlusa consolidé ln supposition d'aaoirnégocié "unrinnte , (D, deseraice" à la têted'ungouuernenrcnt detechniciens,,, , sAnominntiott Basca, C, le 26octobre). , t t t , - t , r , I r , t ' n , Une configuration symbolique D'aprèsEdgarMorin (1968),dans un systèmedominépar des références le contre-mythe n'apparaît du symboliques, pascommeunenégationrationnelle mythe,maiscommeun prolongement de celui-cidansuneversionplusfaiblequi, sansinfirmerle mythe,lui donneune autre"solution"et le dirigeversun autre L'épisodeMihai Botez(qui del'iendral'ambassadeur dénouement. roumainà Washington) noui permetde découvrirunevaleursymbolique fondamentale sousdansle discoursdesjournalistes : il s'agitde l'imagedu leoder, connu entendue forte.Onpeutsupposer exclusivement commeunepersonnalité qu'untelcomplexe (leroi-dieu), estfondésoitsurdesréminiscences symbolique archaïques soitsurdes récents(le dictateurcommuniste). Maissanstenircomptedesracines, souvenirs cetteimageproduitdestensions et orientetoutle discours dela preise,enobturant leszonesdu politiqueet en ouvrantlesportesversla sphèredu symbolique. Cette imagea facilitéla manipulation évidentede la presse(parla miseen scènede la "échappées" visitedeMihaiBotezet par lesinformations qui l'ontanticipée) ; ellea favorable misenscène offertun champderéception auxéléments parlespoliticiens, un codecultureloui a découpé lesinformations celles en sélectionnant seulement marquées qui le confirmaieniet qui a nabltOceséléments ennarrations parle thème indépendante, de la personnalité de l'autocrate du leaderexceptionnel supérieur, "lepactesocial"ardemment réaliser qui peutfinalement souhaité. 161 Lrs CauttRSDUJorJRNALsur x" 2 D'ailleurs,l'insertionde Mihai Botezdanscetteconfigurationsymboliquea été facilitéepar un systèmed'oppositionsconstruitesexactement autour de l'imagedu lender autoritaire.Mêmeavantcet épisode,la presseglosaitsur le pouvoirdu présidentIliescu,vu en permanence commela personnalité dont la totalitédu jeu politiquedépend.Lesmotsde celui-cin je ueurêtrel'ttrbitre, ont été interprétéscommeune séparationdes exigences du parti majoritairequi l'avait soutenuaux électionset commeune affirmationde l'autoritéet du (voirRL,le20octobre). Dansce pouvoirpersonnel oriente tout le discours Mircea Ciumara,l'éminenceéconomiquede la >> Convention Démocratique,soit Ie Premier de la presse ' ministre,a étéprésentée comme< uneot'fre fnitepar Ion lliescu, (RL,le 14 octobre). Un autrearticledu mêmejournalcompareIon IliescuavecSlobodan Milosevicet déplorele risqueo d'encournger continuellement Iesinclinstions du président Iliescuaersunet'ornrc d'imposer permettant sonpouaoir , (R. Brumariu,RL, le 22 octobre).De plus, l'annoncedu nom du persorutel Premierministredésigné,NicolaeVacaroiu,est narré dansC à l'aide d'une , (C. métaphore : o Contme lestricheurs depoker, M. IonIliesrun tirél'nsdesnmanche Panzaru,C, le 5 novembre).Un autre article présentele nouveau Premier > ministrecommeun o ilh.tstre inconnu,qui a la missiond'être< un pnratl'nnerre (Al. Canea,C, le 5 novembre). TiaSerbanescu écrivaitnarquoisement : n Si celuici est le portrnit-robot du Premierministre,élnboré par desspécialistes nncrléconomirytes deM. Iliescu, alors,soitilsont malagencéles uisdecerobot,soitilsn'en auaient pnsdu tout> (RL,le 6 novembre). Touscestextespréfigurent deuxcouplesbinaires: 1.président fort - Premier ministre fort; 2, présidentfort - Premierministre faible. Le premier cas a "1'al'antage" symboliqued'offrir un contrepoids pour le pouvoirdu président (contesté Parconséquent, par l'opposition). lesnoms"forts"sontimmédiatement utiliséspar lesjournalistes, surtoutceuxdesjournauxfavorables à l'opposition; ils ignorentla logiquepolitique(car,du point de vue politique,le deuxième coupleétaitbeaucoup plus plausible)et selaissentporterpar lescombinatoires suggérés deshypothèses symboliques. Lesnomsdespersonnalités de la diaspora sont ainsi intensémentvaloriséset les détails qui peuvent confirmerces jusqu'àl'entierobscurcissement suppositions sontextrapolés du paysage. A traversce canevassymbolique,l'intoxicationde la presseavec des rumeurs,son incitationpar le blocaged'accèsà certainsévénements (voir l'arrir,ée mystérieuse deMihaiBotez)et le maintiend'uneambiguïté incitanteont fonctionnéavecun rendementsupérieur.De cettemanière,la combinaison des journalistique éléments (obsédé de l'imaginaire illustre)avec par la personnalité "les accidents"des évolutionspolitiques,a conduit à la configurationd'un scénario qui,en dernièreinstance, a satisfaittout le monde: lesreprésentants du pouvoir ont obtenule renvoiet un rideaude fuméequ'ils escomptaient, les journalistes ont eu le suspense et leshistoiresqui,par leur dosede sensationnel, t61 L'atrt FRACTLE : LESroLtRNALtstEs RoLlN,rAlNs FNrRFL'tLLUStoN DUpouvotREr L'ABSENCE DE RESpoNsABtLtTES Ieur ont donnéun sentimentde valorisation,le public a eu une attentericheen hvpothèses, doncdessujetspour les commentaires amicaux.Car,on le sait,le mythe et le mondesymboliqueont la grandequalitéde ne laisserpersonne mécontentI Bibliographie ABELES,M. 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