les journalistes roumains entre I`illusion du pouvoir et I`absence de

Transcription

les journalistes roumains entre I`illusion du pouvoir et I`absence de
Lrs Cmtrt?sDLttouRNALsurx"2
Hélite fragile : les journalistes
roumains entre I'illusion du pouvoir
et I'absence de responsabilités
Mihaï Coman
Drn'ende la.facultédejournalisme
de Bucarest
tr4
Pendant les dernières semainesde la
campagneélectoralede cette année,la chaîne
:
privéeANTENA-1a lancéunenouvelleémission
"Le gouvernement
de la presseindépendante".
Devant un jury formé par cinq directeursde
journaux "indépendants",les représentants
désignéspar chaqueparti pour les dir,erses
fonctionsgouvernementales
présentaientleur
plate-formeet répondaientaux questionsdes
lournalistes.A la fin de ce tour de force, ils
recevaient
desnoteset le lendemain,le meilleur
médiatisé
d'entreeuxétaitlargement
par la presse
écrite.
I1ne fallaitpasêtretrop psychologue
ou trop
cyniquepour constaterle plaisir immenseque
ressentaient
les journalistesde se retrouveren
situationde "professeurs"
et d'accorder
desnotes.
Toutsepassait
qui avaient
commesi cesdirecteurs,
occupédes fonctionsimportantes
avantla chute
du communisme,
avaientréaliséenfinleur rêr'e:
celui de contrôlerles politiciens,celui de n'être
plus l'objetde leurspressions,
celui de devenir,
eux,lesjugesdeslenders
du mondepolitique.
Ceuxqui travaillentdanslesmédiasroumains
du
sont trèsfiersde leur statutde représentants
"quatrièmepouvoir" et considèrentla position
adversative
et la lutteincessante
contrele pouvoir
du
commela "mission"
et l'étatd'espritpermanent
"vrai" journaliste.
fait
Cetteattitudecombattante
largement
échoau modèledu journaiiste
activiste,
(P.Lendvai,7980;
utilisépar ia pressecommuniste
P.Cross,1990; M. Coman
,1994).En mêmetemps,
elleoffrela raisond'êtreet l'alibi pour les fautes
commisespar une pressequi, en crise de
croissance,
chercheune idéologieet, plus encore,
une mythologie.C'est ainsi que le devoir de
combattreles "néo-communistes"
au pouvoir,ou
DE RESpoNSABtltES
L'Éttrr FRA];LE
RouNlA/Ns
F rRFL'rLLLisroN
Dti pouvotREr I'AB;ENCE
: LESloLRNALrsrES
leshommesd'affaires
ou de défendre
corrompus,
ou l'inefficacité
despoliticiens,
justifie la mise entre parenthèses
le droit à la libre expression,
des règles
déontologiques.
Lesdéclarations
de foi desjournalistes
font rarementappelà la
notion de responsabilité
et fréquemment
aux svntagmes(jamaisexpliciteset
"quatrièmepouvoir","droits du
jamais définis)de "libertéd'expression",
journaliste"
u)ntcll
dog,
etc.
,
Dans les pays communistes,
la pressea été,dès le début des nour,'eaux
pouvoirs, détournéede sa fonction initiale et
investiepar une mission nouvelle : celle de
l'endoctrinement.
Conçuecommeun vecteurde journalistes font rarement appel à la
la presseo s'esttranst'onyréc,
propagande,
selonle notion de responsabilité >
journnldu Komint'orm
du B décenrbre
L950,en Ln1
, (F.Fejto,
pourIesocinlisme
instrument
deconrbnt
etd'éducntion
desnmsses
populnires
jouaitsurtous
1952,
Lapropagande,
p.340).
centralisée,
permanente
et insidieuse,
les registres: l'information(caractérisée
par la nonpar la "secrétomanie",
actualité,par la planification,par la fabricationd'une réalité de façade),
l'éducation (métamorphosée
en manipulation des consciences)
et le
"formative"
(dontla dimension
divertissement
devraitéliminerla gratuitédel'art
et du jeu). Le travail des journalistesainsi que le rôle des médiasétaient
instrumentalisés
afin de servirlesbutsdu pouvoir,afin d'imposercommeréels,
nécessaires
le modèlede la réalitéet le modede vie prescrits
et inéluctables,
par
la doctrinecommuniste(voir J.J.Walter,1982,P.Gross,1996,T. Mattelart,1995).
Ceuxqui travaillaient
dansla presseétaientglobalement
lesgens
considérés,par
ordinaires,commedes porte-parole
du pouvoir,commedes valetsdu parti
communiste,
commedesspécialistes
du mensonge
et de la propagande.
Le nouveau paysage médiatique roumain
La chutedu régimede Ceausescu
a relancéla presse,qui s'estprésentée
commepremierinstrumentde la "parolelibre"et commeespace
démocratique
où
tout le mondepour,aitavoiraccès
à l'expression.
Ellea aussiouvertla porteà un
nombre indéfini de gens,venant de partout, de formationsde base très
hétérogènes,
qui trouvaientdansles nouveauxmédiasun emploi,un tremplin
pour la gloireou, au moins,un instrumentde défoulement
public.
Dans tous les pays post-communistes,
l'ér'olutiondes médiasa été
caractérisée
par le décalageentre l'explosionrapide de la presseécrite
(multiplicationdes titres,privatisationgénérale,
multiplicitédes
dérégulation,
formeset descontenus)
et par.lacroissance
beaucoup
pluslentede l'audiovisuel
(prédominance
du système
d'Etat,manquedecadrelégislatif,
lente,
privatisation
dimension
localedesnouvelles
institutions,
etc.).SelonSlavkoSplichal,
on assiste
), QUise caractérise
alorsau développement
d'un o système
pnternel-commercial
par n ln prittntisntion
progressiae
desnÉdias(spécinlement
la presse
écrite)et par Ie
, (1922,
mnintien
dupouaoir
del'Etntsurl'nudiouisuel
p.10).
tfi
x" 2
Lts C,qutu?sDLtJOUt?t\tAttstttL
Des centaines
de publicationssont néesdès les premiersmois de "postà la fin de 7993,11
Sien 1989,on comptait186de cespublications,
communisme".
y en avait 1 087.La radio roumaine,qui émettait30 1.18heuresen 1989,en
roumaine,qui produisaiten 1989
diffusait,en 7993,67 333heures,La télér'ision
7 795heuresd'émissionpar an, passaiten 1990à 8 541heuresavantse de
À
de la Roumanie).
stabiliseren7991à9997heures(sélonl'Annuairestatistique
noterque la premièrechaînede la télér'isionroumaine(TVR-1)cou\/retout le
territoire,tandisque la deuxièmechaîne(TVR-2)
des centaines de publications sont nées couvreseulement
de 1996,
du pays,Au c-lébut
60o1,
roumaine
Lrne
section
la
télévision
a
créé
"post-comînunisme"
>>
dès le début du
internationale,
qui distribuepar satellitedes
roumaine.
programmes
pourla diaspora
(1992)etLnloi
L'audiovisuel
a fait l'objetde deuxlois:Ln loidel'nudiotisuel
Rotunnirrc
de Rndioet deln
concernnnt
In créntion
et le.fonctionnenrcnt
deln Société
(1991).La premièreétablit les conditions
SociétéRotnnnine
de Télér,ision
d'attributiond'unelicenced'émission,
au niveaulocal,régionalet national,pour
la radio et la télé ; elle a conduit à la créationdu ConseilNational de
l'Audiovisuel(CNA) et au dér'eloppement
desstationsprivéesc1eradio et de
télér'ision,
ainsi qu'à l'émergence
par câble
des distributeursde programrnes
dansun rvthrnequi a dépassé
desautres
de loin lesévolutionsde l'audiovisuel
Ainsi,de 1992à 1995,1e
unelicence
payspost-communistes.
CNA avaitaccordé
727
à plusieurscentaines
de demandeurs
la
fin
de
1995
à
étaient
opérationnels
;
stationsde radioslocales,
localeset 678distributeurs
56 stationsde télévisions
Ni les
par câble(letout pour unepopulationd'environ23millionsd'habitants).
radios,ni lestélévisions
nesesontmisesenréseau;
de télévision
certaines
chaînes
de Bucarest(PRO-TVet ANTENA-I), profitantdes facilitésoffertespar le
satellite,ont commencédéjà à se faire distribuer,par câble,dans toutesles
officielles,
grandesvillesdu pays,Il faut mentionnerque,selonlesstatistiques
sur 7,5 millions de familles,2,3 millions sont abonnées
au câble,Une autre
recherchemontre que pour 100 habitants,7 sont câblés,chiffre largement
(r'oirla revueCnpitnl,
supérieurà ceuxenregistrés
pour la Franceou l'Angleterre
no40,1995).
Crise de confiance et de crédibilité
De longsdébatsont entourélesprojetsde loisde la presse.
Jusqu'àprésent,
lesjournalistes
sesontopposés,
farouchement,
à touteidée,intentionou textede
loi concernant
leur domained'activité.Unelonguelutte,menéeà partirde 7994
a conduitle Parlement
à modifierlesarticles204et 205du CodePénal: dansla
versioninitiale,il était prér'u que les actesde diffamationcornmisdans les
médias(qu'ils soientimputablesaux journalistesou à d'autrespersonnes)
n'ayantpas
seraientsanctionnés
d'une peineplus lourdeque les diffamations
"bénéficié"
médiatique.
Finalement,
la peinea étéuniformisée
d'unecouverture
tr6
/?Ot.i,\/^\/\.!
ÉN//?f1?lt'StOl DL,plt.VOu?u I'AgSt\('[DÉ/?fSpO\.5{t/t/fFs
L'tLttt FRACIF:/t.9/Ot./?,\4tt.SttS
a été établi par les
pour tout tvpe de diffamation.Un code déontologique
jour
la
réalité
de
chaque
prouvequ'il n'a été
associations
mais
professionnelles,
ni assumé,ni respecté
et ni utilisécommeinstrumentd'auto-contrôle
par les
représentants
desmédias.
de l'intérêtdesgens
Lesdernières
années
ont montréunebaissedramatique
Le signele prluséviàent
danslesjournalistes.
pour la presseet de leurconfiance
de cetteér'olutionestla chutedestiragesdesjournaux: entre1990et 1995,les
Libern
ou Adeunrul)
tiragesdesgrandsquotidiens
d'information(telsqueRonmnin
Un journal
sonttombésde 500 000exemplaires
par jour à 150000exemplaires,
zileiqui,en 1992,faisaitla loi sur le marchéavec
populairecommeEuenitnanttil
par jour plafonneaujourd"huià 100000exemplaires.
600 000exemplaires
institutionsdansle
les
trimestriels
réaliséspar différentes
Selon sondages
lesaudiences
de la presse
écritesont
cadredu "Baromètre
de I'opinionpubliqr-re",
à24ui..,
pourAtletnrul
tombées,
entre7994et 1996pourEtutinmftul:ileide38,9%,
Au coursde la même
de I6,1n/,à 13%,pour Rttnnrinlibernde 15,7otu
à 11o1,.
à 42u/n.
période,la lecturede la prresse
de 36,97o
écritelocalea augmenté
la premièrechaîne(d'Etat)occupeune
En ce qui concernela télér'ision,
positiondominanteavecun taux d'audiencede 74"/r,
(l'audience
en ltoumanie
àes chaînesdespavsvoisinsest tombéeà 7u,','
tandisque celledestélér'isions
localesdépasseles 20%).Les chiffressont différentspour la capitaleoir un
réaliséau moisde mars7996,
montrequela prremière
chaîne
sondage
de I'IRSOP,
Bucarestois
des
publique (TVR-l) est regardéequotidiennement
58%
par
la deuxièmechaînepublique(TVR-2)par39o/,,
tandisqu'auniveau
questionnés,
PRO-TVoccupeune positiondominante(60%),suiviepar
deschaînesprir,ées,
TELETabc(39"1,),
ANTENA-1(37"/"),
AMEROM(12'l")et SIGMA(distributrice
de
TV5enRoumanie
:- 1%).
réalisés
montrentle peu
Lessondages
par l'lnstitutRoumainc1eSociologie
de crédibilitéde la presse.Parmi les gens questionnésen 7992,8,459'o
considéraient
37,2o/,,
qu'onpeut
confiance
à la presse,
qu'onpeutfairetotalement
avoirassez
409ir
ne
confiance,
avoir
que
très
confiance,9,3u/,,
qu'on
peut
peu
Qu'on
ne peut pas du tout lui faire confiance,
n'avaientaucune
tandis que 11,1'ln
n Qrrepensez-ulus
,,5,7u/u
opinion.A la question
deln ntornlité
deslournnlistes?
des
interrogées
personnes
avaientunebonneopinion,17,Zn/u
uneassezbonne,44,6Yu
ni bonne,ni mauvaise,22,3"/,,,
la jugeaientmauvaise
plutôt mauvaiseet 1,6olu
(7l,7ui,,
n'avant aucuneopinion).Enfin, en ce qui concernela compétence
la jugeaientbonne,27,1o,',',
assezbonne,
professionnelle
desjournalistes,
13,4"/.'
33n,,,
ni bonne,ni manr,aise,
mauvaise(6,3oli
sans
76,7o/o
plutôt mauvaise,
3,2u/o
opinion)(voirV. Marinescu,1993,
sont,euxaussi,
pp 62 et 63).Lesjournalistes
très critiquesenversleur prestations,
mais en dépit de leurs déclarations
de
bonnefoi, ni leur comportement
ni leur attitudeenversle besoin
professionnel,
(P.Gross,1996,pp.101-124),
de la professionnalisation
ni enfinleurpointde vue
(C.Coman,M.
faceau svstème
de formationor.rperfectionnement
professionnel
Coman,1995)ne font l'objetd'un changement
significatif.
t r7
Lts CmtrRsDUJOr.tRNALtsur
x" 2
(qui
On assiste
doncà un doublejeu.D'un côté,le discoursdesjournalistes
s'offrentgénéreusement
des espacesou du temps médiatiquepour leurs
déclaration
de foi) vantele pour,,oir
desmédiasen tantque"chiensde garde"des
pour,,oirs,
et la missionsaintedesjournalistes
en tant qu'élitequi jouit de la
libertétotale d'expression.
De l'autre côté,ni les pouvoirs,ni le public ne
semblentconvaincus
par le travailet le pouvoirdesjournalistes.
Lesfaiblesses
moraleset professionnelles
desgensqui "font"lesmédiassontplusqu'évidentes
(voir P. Gross,7996,M. Coman,1994).L'analyse
professionnelles des gens qui "font"
désirset victimesde leur propresfantasmes,
les
>>
tesmédias
sontptusqu'éaidentes
lT},îl"ii ,ËilJ['_i'ï:ii:,fÏ"'i:J:
caricaturale
de ce que la presseauraitdû être dansdes momentsde grande
importance
historique.
Uaveuglementdu quatrième pouvoir
En Europecentraleet de l'Est,la fin du communisme
a conduit,dès les
jours,à uneexacerbation
premiers
du rôlede la presseet desélections
politiques,
vues- touteslesdeux - commedesformesdemanifestations
et commegaranties
"ensoi"de la démocratie.
Lescampagnes
électorales
sontdevenues
desmoments
d'accélération
de la fragmentation
sociale,
de l'apparitiondu pluralismeet des
antagonismes
dans le corpssocial,aprèsles courtset euphoriques
moments
d'unitéglobaleprovoqués
par la joiede libérationde la dictature.
Danscecontexte,
le jeu symbolique
a connuun agrandissement
visiblede la
(lediscoursdespoliticiens,
sphèredescontenus
le discoursde la presseécriteet
audiovisuelle,
(les
le discourspublic),maisaussidesformesde manifestation
constructions
mythiques,le langagemétaphorique
le comportement
généralisé,
ritualisé).Nous avons analysé,dans d'autres textes,certainesde ces
manifestations(M. Coman,7994et 1996).Nous avons notammentdéfini la
positionoccupéepar l'espacepublic dansle systèmede la communication
de
masseainsiquelestechniques
et lesparadigmes
scientifiques.
Dansle présentarticle,nousallonsessayer
la réactionde la presse
d'analyser
écriteroumainejusteaprèsla fin de la campagne
électorale
pour les éiections
législatives
de 7992,dansun momentd'attenteprolongée(presque
un mois)de
la composition
du nouveaugouvernement
et la nominationdu nouveauPremier
journalistique
ministre.Le contexte
danslequels'estinscritcedébata étémarqué
par deux sériesévénementieiles,
largementmédiatisées.
Dansles événements
directement
liésà la sphèreélectorale,
on peutrelever:
- lesdébatspour le deuxième
tour desélections
présidentielles
polarisés
par
l'oppositionentrele présidenten titre, Ion Iliescu(situéà la gauchedu spectre
(situéà droite)qui représentait
politique)et Emil Constantinescu
les partis
d'opposition,
regroupés
dansla Convention
Démocrate;
ItB
L ' t t t t t u t 4 , ( , t L: Ll L S t r J L R \ { / / 5 / tR5O L , \ / { / \É
5 \ / R l l l t t t s l o r D L P o L\ o / / ?f I / ' , { B 5\ l( I D t R t s P O \ 5 4 8 / l / / [ s
- lesdifférentscontacts,
débats,confrontations
et variantessur la structure
du gouvernement,
dans des conditionsoù aucun parti n'avait la majorité
parlementaire
absolue;
les confrontations
liéesau mode de fonctionnement
du systèmeIRSOPINFASde monitoriirg
lesdifférentes
desélections,
accusations
surdesirrégularités
desélections
ou desfraudesdansl'organisation
;
- le rapportde l'anciengouvernement,
ajoutéà l'annoncede la haussedes
et de certains
de base.
prix descarburants
produitsalimentaires
figurent
Parmiles événements
sansliaisondirecteavecla sphèreélectorale
entreautres:
- le concertde MichaelJackson
les rencontres
à Bucarest,
avecle Premier
ministreet le présidentde la Roumanie,
lesvisitesdanslesjardinsd'enfantset
orphelinats; ultérieurement,
le scandaletouchantla manièrepar laquelle
"MammaConcerts"
a obtenul'exclusivité
de la transmission
en directet de la
diffusiondesenregistrements
;
- le 70. annir,,ersaire
du couronnement
du roi Ferdinandcommeroi de la
"GrandeRoumanie"
ajoutéau refusdesautorités
roumaines
un visaà
d'accorder
l'ex-roiroumain,Mihai ;
- le refusdu CongrèsdesÉtats-Ur,is
la clausede
d'accorder
à la Roumanie
"la nationla plusfavorisée"
;
- les électionsprésidentielles
aux Etats-Uniset la victoiredu candidat
Bill Clinton.
démocrate,
"local"),ont retenul'attention
(et d'autres,à caractère
Touscesévénements
d'unepressequi a (encore)
lesthèmes,
gardél'inertiede la campagne
électorale,
lespolarisations
la période.Malgrécela,le
et le ton pathétique
qui ont caractérisé
"lesbombes"et les
mois d'octobrea été marquésurtoutpar les discussions,
spéculations
sur la personne
la missioningratede formerle
qui voudraassumer
nouveaugouvernement.
Le 5 novembre,
un jour aprèsle résultatdesélections
présidentielles
aux États-Unis,
le nouveau
quandle présidentIliescua présenté
Premierministre,la surprisea étégénérale
: aucundesvingtnomsvéhiculés
par
la pressen'aétéconfirmé! L'éditorialiste
du journalCurierul
nntional
exprimaitun
, Pendant
sentiment
généralen écrivanl: o Laroulette
desspéculntions
s'est
t'ermée.
quelquessemaines,
plusieursnomsde possibles
Premiersministresavaientété
évoqués.On avait d'abordparlé des académiciens,
des magnatseuropéens
d'origineroumaine,
d'un futurologue
qui a réussien Amérique.Puis,lesregards
avaientchangéde direction: on avait alorscommencé
à chercherun Premier
ministredansnotreWall Street,dansle mondedesbanquiers.
Toutcelaavaitété
suivi par desplaidoyerspour une équipede "politiciens
de carrière".
Mais le
mercredimidi, le présidenta finalementprésentéson Premierministre,M.
NicolaeVacaroiu.
Beaucoup
sesontexclamés
: o Surprise
! ,... D'un certainpoint
de vue,ils avaientpeut-être
raison: cenomn'étaitpasprévupar la "roulette"...
Danscetteétude,nousnenoussommes
au substrat
pasintéressé
politiquede
cejeu entrele pouvoiret la pressemaisplutôt au discoursde la presseet,plus
1r9
No 2
Lts Ctntn?sDU rouRNALtswtt
lescatégories
et
souterraines
à l'imaginairede l'élitejournalistique,
exactement,
ont écritet
lessymboles
majeursqui ordonnentla manièredont lesjournalistes
quatre
Nous a\ronschoisi,pour cetterecherche,
commentécet événement.
libern(RL)avecun tiragede
trèsinfluentsà cemoment-là'. Rontsnin
quotidiens,
(A) (200000ex.)et
(C) avec60 000exemplaires,
Adeunrul
200000ex.,Cotitlinnul
les
(CN)(70000ex,).Mêmes'ilssedéclarent
tousindépendants,
nntionnl
Curiertil
et Emil
soutenulespartisd'opposition
deuxpremierssupportsont constamment
pendantque les deux derniers
Constantinescu
la candidaturede Ion lliescu.Les
mais plus encore la aoix soutenaient
la structure d'un p_ossible
traitaient
articles
dis gens ordinaires >>
gouvernement(avec les variantes d'union
nationale,
despoliticiensde droite,despoliticiens
soutenus,
despartis,etc.),mais
de gauche,destechnocrates,
desindépendants
aussila personne
d'un possiblePremierministre.D'un pointde vue numérique,
:
la distributiondesarticlesestla suir,ante
Le genrejournalistique
La publication
Total
A
Nouvelle
Interview
Déclarationde personnepolitique
Enquêted'opinion
G
T
T
33
08
14
01
Commentaire
Total
remarquerque RL a publiéles plus nombreuxarticies
On peut facilement
(32),suivi de loin par A (22),C (21)et puis CN (13).Lesnouvelles(33)et les
(32)sontprédominants
deshommespolitiques
commentaires
; lesdéclarations
(14groupements
Les
avecune trentainede leaders).
sonttrèspeu nombreuses
(uneseule
inten'iewssontrares(8)maisplusencorela voix des"gensordinaires"
(17 et 9), A les
enquêted'opinion !). RL et C préfèrentles commentaires
nouvelles.Mais la majoritédes nouvelles,danstous les journaux,parlentde
ce qui les
rumeurset de propositions,
basées
toujourssur de "hautessources",
d'interférence
entrenouvelleet opinion.
placedansunezoneincertaine
Mélange des genres et conjectures
Cetteconfiguration
confirmele styledanslequella presseroumainea préde Comanet Cross:
sentéla campagne
électorale,
ce qui validelesconclusions
r60
DE RESPINSABILttES
F^JrRÉ
: LESrotJRNALrsrES
t?otiMAl,\s
I'ftLustoNDLipoLivotREt L'AtssENCt
L'rurr FRA();LE
des
d'exysression
incnpnbles
desedétncher
dela "ffiagie"
sesontréitélés
" Lesjournolistes
nrtec
d'ér,aluation
l'opinion,
lecommentnire
etd'nutres
oTtinions
et ilsotttmélnngé
t'ormes
, (M. Coman,P.Gross,1994,p.237,voir aussipp.227-230).
l'information
été favorisées
par
Dansle casanalysé,de tellestendances
ont également
la vingtainede noms
l'absencedes candidatssignificatifs,Généralement,
(Th.Stolojan,
(crédibles)
véhiculés
venaitde deuxcatégories
: lesnoms" anciens"
Petre
ministredesAffairesEtrangères;
Premierministreen titre; AdrianNastase,
Ninosu,ministrede la Justice; Mugur Isarescu,
présidentdelaBanqueNationa1e;ùartianDan,<<
et lesnoms l'opinion, le commentaire et d'autres
présidentde la ChambredesDéputés)
"nouveaux".Ces derniers étaient soit des
formes d,éaaluation
'auec
personnalités
politiques(v19t.1..
Mircea Ciumara,Ion Ratiu, Victor H*l:l::,
Stanculescu,
I'information >
N. Constantinescu,
Misu Negritoiu, etc,),soit des outsiders(l'académicien
le princeDimitrieSturdza,le mathématicien
l'économiste
TudorelPostolache,
Mihai Botez,l'homme
d'affairesIon Tiriac,etc.).La piupartde cesnomsont le
nereste
pns,
le seulnom "fort",Th.Stolojan(- Si Stolojan
statutde "nomsfaibies";
pas,n'importetlui peutêtreIe Premierministrer, disait une
Çane m'intéresse
RL,le 23octobre)
étudiante,
avaitclairement
manifesté
sonintentionde partirau
il
Fondsmonétaire
international
Danscesconditions,
commehautfonctionnaire.
dansl'avalanche
étaitdifficilede détacher,
des"nomsfaibles"une personnalité
, (CorinaCretu,CN, le 15
(indépendante
ou de parti) de o t'orcemûhentiqug
octobre).Ce syntagmemontre que les journalistescherchaientdes noms
"résonants"
enutilisantdescatégories
plutôtsymboliques
quepolitiques(aucune
règledu jeupolitiquenedit qu'unnouveauPremierministredoitnécessairement
être une personnalitétrès connue; en échange,l'imaginairesocialassocie
fréquemment
toujoursle visagedu leaderavecla personnalitécharismatique,
mvthifiée(r,oirM. Abls,1990,pp.128-151
ou D. Dayan,E.Katz,1992,pp.27-4I,
78-118,
etc.).
Parmicescandidats,
la pressea étéattiréeet a beaucoup
autourdes
spéculé
Roumainsde la diaspora(M. Botez,D. Sturdza,L Tiriac)parceque ceux-ci
avaientuneauréolesymbolique
à part,commelesopérateurs
binairesde mythes
(voir C. Lér'i-Strauss,
797I,p.501)et apparaissaient
dansdeux
simultanément
systèmessymboliques,
commemédiateurset élémentsde passagede l'un à
l'autre.Dansle casqu'on analyse,les immigrantssont à la fois roumainset
ici et là, procheset lointains,sortesde passerelles
étrangers,
entre"national"et
"universel".
Leur ambivalence
les rendaitattractifset dangereuxen mêmetemps: en
le discourscentrésur la
utilisantla iogiquedu "protectionnisme"
qui caractérise
Nation(voirC. Verdery,
7994,p.140-178),
un desleaderspolitiquesnationalistes,
,.Le
Gh.Funar,affirmequ'on< n'apasbesoirt
d'unPremier
ministre
d'importation
joueici sur l'ambiguïtédu produitd'importation,
fascinant,
syntagme
désirable,
mais cher et, peut-être,asservissant,
Dans ce type de discours,un Premier
r6r
x" 2
Lrs CnutrRSDUJouRNAusur
ministrevenu de la diasporan'est qu'une forme masquéede colonialisme,
introduitcomme
d'un autochtone,
exercépar desétrangers
par l'intermédiaire
o ln 5, colonne
) au premierrangdu pays.D'ici aux spéculations
et aux mythes
il n'y a qu'un
de l'agentbienplacé,véhiculésavectantde voluptépar la presse,
pas.
"l'étranger"
a le désavantage
devenirde loin
Surun autrepaliersymbolique,
CN, le
et,donc,de ne pasêtreau courantdes"problèmes
du pays"(1.Popeanga,
idéequi rappelieun dessloganscontre
23octobre),
connu les plus ingénieuses formules
desalnmi
naecdu soin
1990: o Vousn'alezpasmangé
dedéductionstogiques> i :,,;i;^:;:#:.
;,,t'iiil*'ffi iii lËTl'ifi,lï.i
qui, par l'intermédiaire
du jeu politique,veut arrivertrop prèset trop vite dans
ie système
autochtone.
De l'autrecôté,f immigranta aussides connotations
positives: il fait la
faible
liaisonentrelesdeuxsystèmes
où il estplacéet facilitel'accèsdu système
au systèmefort. Parconséquence,
lesjournauxinsistentsur la capacité
de teiie
de ln Roumanie
dansle monde
personneo d'améliorer
trèsaite l'imageot't'icielle
(S.Andon,A, le 26octobre),
mais
occidentnl,
interne,
d'offrirn un cspitsldeprestige
externeattssitrèsprécieux, (Tia Serbanescu,
RL, le 26 octobre),o d'nttirerdes
l, (F1.Iaru, RL, le 8 octobre)- bref, d'avoir tous les
inaestisseurs
étrnngers
n delnt'ornnile
avantages
Ponici, (Al. Ganea,C,le 26octobre).
Dans cette perspective,l'étrangerapparaîtcomme un générateurde
ressources
externes,
commeun médiateuret,à la limite,commeun pacificateur.
D'ailleurs,cetype de valeurssymboliques
a définila figuredu roi Mihai aussi,
chaquefoisquela pressel'a présenté
commeunesolutionpossible
pour sortirde
la crisede la transition(voir M. Coman,1994),
Parmilescandidatures
desRoumainsde la diaspora,la plus discutéea été
celledu mathématicien
et futurologueMihaiBotez.Cetintérêtn'estpasgratuit:
il a étéamplifiépar unecourtevisiteà Bucarest
orchestrée
avecsubtilité;par des
rumeursdiscrètement
filtréesavantson arrivéeen Roumanie;par une arrivée
(annoncé
presquerocambolesque
et attenduau vol de New-Yorkle matin,Mihai
Botezestarrir,éen cachette,
dansl'après-midi,
du vol de Zurich); par plusieurs
entrevuesà haut niveau; finalement,par uneconférence
de presseoùrtoutesles
rumeurs ont été nonchalamment
démenties,conférenceorganiséeau fief
intellectuel
de l'opposition(le club du Groupede DialogueSocial),
en présence
d'uneaudience
forméede l'élitedesintellectuels
l'opposition,
plus
qui soutenait
les ambassadeurs
françaiset hollandaisà Bucarest.
Mihai Botezy n a psru
réellement
irritédel'insistsnce
desiournnlistes
denrcttre
encluseInpossibilité
qilil soit
Ie futur Premierministre, (CN, Ie 26 octobre); il a fait des déclarations
: n S'ily n unt'eu,cen'estpnsmoiquiI'nitnllunÉ,(idem)ou n Larunrcur
tranchantes
justepourt'nireoublierle nomtlut'utur
queje sersiIe Premier
ministren étélnncée
Premier
ministre,(CN,le 26octobre).
162
DE RESz]NSABIuTFS
RoUMAlNs
FNrRFI'rLtusroNDLtpouvorRETL'ABSENCE
: LESloLtRNALrsrES
L'rurc FRACTLE
les spéculations
de presseont connu les plus
Jusqu'àce dénouement,
ingénieuses
formulesde déductions"logiques".Ainsi, dans C, la visite à
de
Cotrocenide ZbigniewBrzezinskia étéinterprétéecommeune "préparation"
de
la visitede MihaiBotez.Plusquecela,lefait queMihaiBotezsoitle président
"FutureImpactInternational"
la formuleo L'intenntionale
l'organisation
a généré
degnuche
semble
serrerlesrangs,(C,le 21octobre).
Lesélémentsde la penséesymboliquede type analogique
sontdominants
MihniBotez,(A, le 23octobre),
danslestitresde A aussi n AprèsMichnel
[nckson,
allusionau faitquelesdeuxMichelont éié"sortis"
par la garede marchandises
pour êtreprotégésdesfanset desjournalisteset ont étéreçusavecleshonneurs
, (A,le 24octobre),
jeudemots
(= baptême).,.
Cotroceni
à la présidence;
ou n Botez
"fonction"
de Mihai BotezcommePremier
onomastique
qui suggèrela possible
ministre.Dela mêmemanière,
dansRL le mystèrede l'arrivéedeMihaiBotezest
homologuéavecsa désignation
de Premierministre: o Ainsi,Ie but deIn aisite
sepréciser;
d'unemploidePremier
semblait
il nepourraits'agirquedeln proposition
RL, Ie 26 octobre).Le poids de cesélémentsde
ninistre, (Tia Serbanescu,
l'imaginairesymboliqueest si lourd que même infirmée, la rumeur est
interprétéecommeune confirmation: o Ett urécisnnt
son intentionde rentrer
Ia
aujottrd'hui
enCalit'ornie,
Milni Botez
nlusa consolidé
ln supposition
d'aaoirnégocié
"unrinnte
, (D,
deseraice"
à la têted'ungouuernenrcnt
detechniciens,,,
, sAnominntiott
Basca,
C, le 26octobre).
,
t t t
,
-
t , r
,
I
r , t
' n
,
Une configuration symbolique
D'aprèsEdgarMorin (1968),dans un systèmedominépar des références
le contre-mythe
n'apparaît
du
symboliques,
pascommeunenégationrationnelle
mythe,maiscommeun prolongement
de celui-cidansuneversionplusfaiblequi,
sansinfirmerle mythe,lui donneune autre"solution"et le dirigeversun autre
L'épisodeMihai Botez(qui del'iendral'ambassadeur
dénouement.
roumainà
Washington)
noui permetde découvrirunevaleursymbolique
fondamentale
sousdansle discoursdesjournalistes
: il s'agitde l'imagedu leoder,
connu
entendue
forte.Onpeutsupposer
exclusivement
commeunepersonnalité
qu'untelcomplexe
(leroi-dieu),
estfondésoitsurdesréminiscences
symbolique
archaïques
soitsurdes
récents(le dictateurcommuniste).
Maissanstenircomptedesracines,
souvenirs
cetteimageproduitdestensions
et orientetoutle discours
dela preise,enobturant
leszonesdu politiqueet en ouvrantlesportesversla sphèredu symbolique.
Cette
imagea facilitéla manipulation
évidentede la presse(parla miseen scènede la
"échappées"
visitedeMihaiBotezet par lesinformations
qui l'ontanticipée)
; ellea
favorable
misenscène
offertun champderéception
auxéléments
parlespoliticiens,
un codecultureloui a découpé
lesinformations
celles
en sélectionnant
seulement
marquées
qui le confirmaieniet
qui a nabltOceséléments
ennarrations
parle thème
indépendante,
de la personnalité
de l'autocrate
du leaderexceptionnel
supérieur,
"lepactesocial"ardemment
réaliser
qui peutfinalement
souhaité.
161
Lrs CauttRSDUJorJRNALsur
x" 2
D'ailleurs,l'insertionde Mihai Botezdanscetteconfigurationsymboliquea
été facilitéepar un systèmed'oppositionsconstruitesexactement
autour de
l'imagedu lender
autoritaire.Mêmeavantcet épisode,la presseglosaitsur le
pouvoirdu présidentIliescu,vu en permanence
commela personnalité
dont la
totalitédu jeu politiquedépend.Lesmotsde celui-cin je ueurêtrel'ttrbitre, ont
été interprétéscommeune séparationdes exigences
du parti majoritairequi
l'avait soutenuaux électionset commeune affirmationde l'autoritéet du
(voirRL,le20octobre).
Dansce
pouvoirpersonnel
oriente tout le discours Mircea Ciumara,l'éminenceéconomiquede la
>> Convention Démocratique,soit Ie Premier
de la presse
'
ministre,a étéprésentée
comme< uneot'fre
fnitepar
Ion lliescu, (RL,le 14 octobre).
Un autrearticledu mêmejournalcompareIon
IliescuavecSlobodan
Milosevicet déplorele risqueo d'encournger
continuellement
Iesinclinstions
du président
Iliescuaersunet'ornrc
d'imposer
permettant
sonpouaoir
, (R. Brumariu,RL, le 22 octobre).De plus, l'annoncedu nom du
persorutel
Premierministredésigné,NicolaeVacaroiu,est narré dansC à l'aide d'une
, (C.
métaphore
: o Contme
lestricheurs
depoker,
M. IonIliesrun tirél'nsdesnmanche
Panzaru,C, le 5 novembre).Un autre article présentele nouveau Premier
>
ministrecommeun o ilh.tstre
inconnu,qui a la missiond'être< un pnratl'nnerre
(Al. Canea,C, le 5 novembre).
TiaSerbanescu
écrivaitnarquoisement
: n Si celuici est le portrnit-robot
du Premierministre,élnboré
par desspécialistes
nncrléconomirytes
deM. Iliescu,
alors,soitilsont malagencéles
uisdecerobot,soitilsn'en
auaient
pnsdu tout> (RL,le 6 novembre).
Touscestextespréfigurent
deuxcouplesbinaires: 1.président
fort - Premier
ministre fort; 2, présidentfort - Premierministre faible. Le premier cas a
"1'al'antage"
symboliqued'offrir un contrepoids
pour le pouvoirdu président
(contesté
Parconséquent,
par l'opposition).
lesnoms"forts"sontimmédiatement
utiliséspar lesjournalistes,
surtoutceuxdesjournauxfavorables
à l'opposition;
ils ignorentla logiquepolitique(car,du point de vue politique,le deuxième
coupleétaitbeaucoup
plus plausible)et selaissentporterpar lescombinatoires
suggérés
deshypothèses
symboliques.
Lesnomsdespersonnalités
de la diaspora
sont ainsi intensémentvaloriséset les détails qui peuvent confirmerces
jusqu'àl'entierobscurcissement
suppositions
sontextrapolés
du paysage.
A traversce canevassymbolique,l'intoxicationde la presseavec des
rumeurs,son incitationpar le blocaged'accèsà certainsévénements
(voir
l'arrir,ée
mystérieuse
deMihaiBotez)et le maintiend'uneambiguïté
incitanteont
fonctionnéavecun rendementsupérieur.De cettemanière,la combinaison
des
journalistique
éléments
(obsédé
de l'imaginaire
illustre)avec
par la personnalité
"les accidents"des évolutionspolitiques,a conduit à la configurationd'un
scénario
qui,en dernièreinstance,
a satisfaittout le monde: lesreprésentants
du
pouvoir ont obtenule renvoiet un rideaude fuméequ'ils escomptaient,
les
journalistes
ont eu le suspense
et leshistoiresqui,par leur dosede sensationnel,
t61
L'atrt FRACTLE
: LESroLtRNALtstEs
RoLlN,rAlNs
FNrRFL'tLLUStoN
DUpouvotREr L'ABSENCE
DE RESpoNsABtLtTES
Ieur ont donnéun sentimentde valorisation,le public a eu une attentericheen
hvpothèses,
doncdessujetspour les commentaires
amicaux.Car,on le sait,le
mythe et le mondesymboliqueont la grandequalitéde ne laisserpersonne
mécontentI
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