DOSSIER DE PRESSE - CatherineChabaud.fr

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DOSSIER DE PRESSE - CatherineChabaud.fr
MAISON DE LA BRETAGNE
8 rue de l’Arrivée à Paris
DOSSIER DE PRESSE
Conférence de presse – Mardi 22 Novembre 2011
LANCEMENT DU NASKAPI : L’équipe de NavEcoMat dévoile la
première embarcation compostable en fin de vie.
« Des ressources renouvelables pour construire le bateau de demain ?
En précurseur, les partenaires du projet NavEcoMat présentent un prototype d’embarcation
de plaisance entièrement en bio-composites ! »
Contact presse : Aurélia Paris – 06 48 76 34 67 – [email protected]
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SOMMAIRE
I. Présentation du projet NavEcoMat
pages 3 et 4
1. Principes et contexte du projet
2. NavEcoMat, naissance d’un projet collaboratif et innovant !
3. Navecomat, c’est réaliser une coque de bateau avec des biocomposites* en répondant à diverses exigences
4. Bien plus qu’un programme de recherches …
II. NavEcoMat, point de vue des acteurs et partenaires
pages 6 à 13
Témoignages
1. Dominique Bourçois - PLASMOR
2. Questions à Christophe Baley - Université de Bretagne Sud
3. Antoine le Duigou - Université de Bretagne Sud
4. Jean Marc Deux - Assistant-Ingénieur au LIMATB
5. Antoine Kervoelen - Assistant-Ingénieur au LIMATB
6. Gwenaël le Maguer - Université de Bretagne Sud
7. Peter Davies - Ifremer
8. Jean-Marie Finot - Groupe Finot
9. Catherine Chabaud - Reporter Bleu
IV. Rendez-vous à ne pas manquer au salon Nautic 2011
page 14
V. Informations pratiques
page 15
*Bio-composites : matériaux bio-sourcés, recyclables, compostables.
*²UBS : Université de Bretagne Sud
Contact presse : Aurélia Paris – 06 48 76 34 67 – [email protected]
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I. Présentation du projet NavEcoMat
1. Principes et contexte du projet
Les plastiques et les matériaux composites fréquemment utilisés pour la fabrication des bateaux de plaisance
posent un réel problème environnemental. Lorsque ces bateaux parviennent en fin de vie, ils constituent des
déchets difficiles à éliminer, leur fabrication génère des émissions de COV (composés organiques volatils),
dangereux pour la santé.
Alors que la protection de l’environnement devient une préoccupation majeure, et que les règlementations
sur l’élimination des déchets se durcissent, la filière nautique se doit de rechercher des solutions
alternatives.
NavEcoMat est un projet de recherche et d’innovation, mené en collaboration entre entreprises de la construction
nautique, et laboratoires de recherche sur les matériaux. Il est labellisé par le Pôle Mer Bretagne, et soutenu par le
Conseil Général du Morbihan et la Région Bretagne.
Le projet NavEcoMat propose la conception d’un matériau bio-composite haute performance, constitué d’un
renfort en fibre végétale et d’une matrice ou liant biodégradable, compatible avec les contraintes de
fabrication et d’utilisation des petites unités de plaisance.
2. NavEcoMat, naissance d’un projet collaboratif et innovant !
En 2005, un premier prototype de kayak en fibre de lin avait été construit et testé par Plasmor en collaboration
avec l’Université de Bretagne Sud. Sa matrice était alors constituée de résine polyester. Plus récemment,
d’autres projets de bateaux intégrant la fibre de lin ont émergé. Mais le lin vient généralement en complément de
renforts classiques en fibre de verre ou de carbone qui assure le rôle structurel, et les matrices restent polyesters
ou époxys, résines issues de la pétrochimie et non dégradables en fin de vie.
L’objectif de Navecomat est d’aller plus loin, en
substituant au couple fibre de verre/résine
polyester des matériaux bio-sourcés et
compostables en fin de vie. C'est-à-dire en utilisant
uniquement des fibres végétales comme renfort, et
remplaçant la matrice polyester par un biopolymère.
L’idée de départ était de rassembler autour de cet
objectif les compétences de laboratoires et
d’entreprises prêtes à collaborer dans une logique de
recherche et de développement d’applications
industrielles.
C’est le lin et le PLA qui ont été retenus comme les fibres et la matrice les plus intéressantes par rapport au
cahier des charges matériaux fixé. Le PLA est un acide polylactique obtenu à partir de l’amidon de pommes de
terre ou de maïs.
Pendant le projet, le comportement au vieillissement en milieu marin a été étudié par les laboratoires de l’Ifremer.
Il fallait aussi valider que les propriétés mécaniques du bio-composite étaient comparables à celle du
verre/polyester. Un travail spécifique a également été mené pour mettre au point et optimiser des procédés de
mise
en
œuvre
adaptés
à
la
construction
nautique.
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De nombreuses analyses de cycle de vie ont été
réalisées afin de s’assurer de la cohérence de
l’usage de biocomposites. Les études sur la
recyclabilité des biocomposites et les mécanismes
de transfert de charges entre fibre de lin et matrice
PLA ont été concluantes. Différents outils industriels
pour le moulage en température ont été imaginés et
testés. De nombreuses pièces d’essai, de complexité
et de taille croissantes ont été réalisées. Plusieurs
pièces industrielles ont également été fabriquées
comme démonstrateurs, principalement des pièces
de kayak Plasmor et la coque du canoë Naskapi.
Les travaux de recherche menés dans le cadre de NavEcoMat ont fait l’objet de nombreuses publications
scientifiques dans des revues nationales et internationales.
3. Navecomat, c’est réaliser une coque de bateau avec des biocomposites en
répondant à diverses exigences :
Le prototype est constitué uniquement de matériaux bio-basés, ceci afin d’obtenir des matériaux recyclables,
compostables en fin de vie, cela permet ainsi de réduire nettement les impacts sur l’environnement.
Aujourd’hui, la technique de transformation est potentiellement transférable dans un chantier naval.
Le prototype Naskapi apporte la preuve que les matériaux et le procédé développés par les partenaires de
NavEcoMat permettent de réaliser de grandes pièces. Il reste à développer la filière de fibres végétales qui
apportera la matière première !
4. Navecomat, c’est bien plus qu’un programme de recherche …
C’est aussi un projet de rupture sur l’origine des matériaux, les technologies de transformation et sur l’approche
du cycle de vie d’un produit.
Un défi,
Le développement d’un imaginaire,
Un changement de regard, une autre manière de repenser les composites,
Une stratégie de rupture,
Le développement de connaissances,
Une réflexion sur la cohérence d’un choix matériau,
Pour demain…
Sur un marché de la construction des bateaux de plaisance, en croissance de 20% par an, où la France
tient le 2ème rang mondial, la filière bretonne entend prendre une place sur le créneau, appelé à s’élargir,
des bateaux conçus dans le respect de l’environnement !
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II. NavEcoMat, point de vue des acteurs et partenaires
1. Questions à Dominique Bourçois - PLASMOR
 Directeur de Plasmor
 Porteur du projet NavEcoMat
Qu'avez-vous appris avec le projet Navecomat ?
Ce projet Navecomat, dont Plasmor est le porteur, a été passionnant à tous égards par les échanges que nous
avons eus avec d’une part le monde universitaire, et d’autre part les autres professionnels. Ce type de démarche
participe à une forme de veille technologique que nous devons avoir pour préparer l’avenir et discerner les
évolutions technologiques et sociétales qui seront notre environnement de demain.
Quel intérêt représentent les bio-matériaux pour un constructeur ? Est-ce que ce sera un argument de
vente ?
Nous nous intéressons aux biocomposites à plusieurs titres : de façon générale, en tant qu’entreprise citoyenne
consciente des enjeux du développement durable, mais en outre notre activité s’exerce en milieu naturel, nous
avons tout intérêt à participer à la préservation de l’environnement.
Le bio-composite sera d’autant plus un argument de vente pour nous que nos clients sont déjà motivés par ces
questions environnementales et qu’ils seront sensibles à un effort de notre part dans ce domaine.
Quelles contraintes cela représente-t-il pour vous, notamment au niveau de la mise en œuvre ?
Avant NavEcoMat nous avions déjà réalisé un kayak partant d’une simple substitution du lin au verre. Substituer
du lin à la fibre de verre en conservant une matrice polyester ne représente pas un gros changement dans la
mise en œuvre au sein de nos ateliers. Le composite mis au point dans le projet NavEcoMat, est constitué de
renforts de lin et d’une matrice PLA. Or le PLA est un polymère thermoplastique, au contraire des matrices
couramment utilisées en construction nautique (polyester, vynilester, époxy), qui sont thermodurcissables. Les
procédés de mise en œuvre sont vraiment différents pour ces deux types de polymères.
Le PLA est plus compliqué à mettre en œuvre pour nous, notamment parce qu’il faut chauffer le polymère : cela
nécessite d’avoir une étuve de grandes dimensions avec une régulation fine pour contrôler les cycles de
chauffage et de refroidissement. Ce ne sont pas des équipements et des savoir-faire classique en construction
nautique, mais cela reste néanmoins maitrisable par une structure telle que la nôtre.
Un tel projet collaboratif et innovant est-il risqué pour un chantier de la taille de Plasmor ?
Ce projet s’est avéré, au fil de sa progression, plus complexe et difficile que nous le prévoyons au départ.
Sans le soutien des collectivités locales, du département et de la région, il aurait été hors de portée d’une petite
entreprise comme Plasmor.
Comme ce projet comporte une part importante de recherche en laboratoire (caractérisation du composite, choix
de la matrice…) qui n’est pas du domaine de compétence d’une entreprise spécialisée dans la mise en œuvre, le
risque pour Plasmor serait que tous ces travaux ne débouchent pas à court terme sur des réalisations pratiques,
ou que ces réalisations pratiques exigent de tels investissements qu’ils ne seraient réalisables que par des
entreprises de taille supérieure à la nôtre.
Pour l’instant, nos compétences ont servi à la fabrication d’une forme de kayak adaptée à la mise en œuvre du
lin / PLA, ainsi qu’à la réalisation des deux prototypes. Nous attendons avec impatience la phase suivante de présérie qui nous permettra de proposer un produit à nos clients, et de tester ainsi, l’accueil que recevra ce nouveau
matériau !
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Contact Presse
Dominique Bourçois ; [email protected]; 06 22 34 01 22
La société Plasmor située près de Vannes, construit depuis plus de
trente ans des embarcations de plaisance légères : kayaks, petits
voiliers et canots moteurs (les Skellig). Elle occupe environ 50 % du
marché des kayaks de mer en fibres de verre en France.
L’entreprise a toujours défendu une pratique de la plaisance orientée
vers la randonnée ‘nature’, et elle axe sa production et sa
communication sur les loisirs ‘verts’ et le respect de l’environnement.
Depuis plusieurs années, l’entreprise s’intéresse à la possibilité de
substituer aux composites traditionnels des matériaux plus
‘écologiques’. Des premiers essais, en collaboration avec l’Université
de Bretagne Sud, avaient abouti à la fabrication en 2005 d’un kayak
prototype en polyester chargé de fibres de lin. Cette réalisation, très
expérimentale, et loin d’être aboutie d’un point de vue scientifique,
elle a néanmoins permis de prouver que la voie des bio-matériaux
était intéressante et méritait qu’on y consacre un véritable travail de
recherche et d’innovation.
C’est ainsi qu’est né le projet NavEcoMat.
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2. Questions à Christophe Baley – Université de Bretagne Sud
 Professeur des Universités - Chercheur au LIMATB (Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux de
Bretagne)
 Responsable scientifique du projet NavEcoMat
Qu'appelle-ton "bio-matériaux" et quel est leur intérêt ?
Dans le cadre du projet Navecomat, les bio-matériaux sont des matériaux composites issus de la biomasse. Il
s'agit de matériaux composites (bio-composites) constitué d'une matrice (un polymère) renforcé par des fibres.
La matrice (le polymère) est formulée à partir de ressources agricoles et le renfort est constitué de fibres de lin.
Les intérêts sont la réalisation de matériaux performants (durables, recyclables et bio-compostables) à partir de
ressources renouvelables et de limiter les impacts environnementaux.
Les fibres de lin sont des matériaux de qualité, qui se fabriquent et se
recyclent naturellement sur terre depuis des millions d'années (matériaux
biodégradables et renouvelables par culture).
Un matériau est dit biodégradable s’il est dégradé par des microorganismes (des bactéries, par exemple).
Dans une démarche d'éco-conception, il est aujourd'hui indispensable
d'étudier le cycle de vie des produits industriels du berceau à la tombe.
Avec des bio-composites il est possible d'obtenir un cycle complet, du
berceau au berceau (craddle to craddle).
A terme, pensez-vous que les bio-matériaux peuvent remplacer les solutions verre - polyester ?
A quel horizon ?
Il faut considérer que les matériaux composites renforcés par des fibres naturelles sont en cours de
développement ; leurs applications sont encore limitées mais ils sont amenés à jouer un rôle dans l’industrie
future, notamment dans le domaine de la construction.
Les travaux de recherches continuent mais en parallèle de nombreuses actions sont à conduire afin que la
formation des concepteurs et des directeurs techniques, et la mise en place de filières pour les matériaux (demiproduits) soient accessibles aux industriels à des niveaux de coûts acceptables. A ce sujet, les coûts dépendent
des quantités consommées et les quantités consommées dépendent des coûts (ce qui n'est pas simple).
Quels sont encore les verrous technologiques à lever ?
Mieux maîtriser la transformation de ces matériaux à de grandes échelles et leur usage, pour la réalisation de
structure complète d'un navire.
La filière nautique intéresse-t-elle les industries de production et de transformation du lin et du chanvre ?
Les producteurs de fibres de lin et de chanvre cherchent de nouveaux marchés et le domaine des matériaux
composites les intéressent beaucoup. Les organisations professionnelles (lin et chanvre) ont mis en place des
groupes de travail sur ce sujet, il existe par exemple un comité scientifique Européen sur le thème des biocomposites mis en place par la Confédération Européenne du Lin et du Chancre (CELC). La filière nautique
utilise beaucoup les matériaux composites et comme toute industrie, elle doit améliorer sa performance
environnementale. Les fibres végétales sont une (des) réponse(s) "naturelle" d'autant que les variétés produites
sur notre territoire présentent de bonnes propriétés mécaniques.
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3. Questions à Antoine le Duigou – Université de Bretagne Sud
 Chercheur au LIMATB
 Doctorant dans le cadre du projet NavEcoMat
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la durée du projet ?
La première difficulté fut de convaincre qu'un bateau compostable en fin de vie pouvait être également durable...
tout un paradoxe et c'est exactement l'enjeu des travaux réalisés. La difficulté fut finalement de comprendre les
bio-composites et de convaincre que le bateau serait compostable en fin de vie. Ensuite, il faut avouer que les
choses ont été rendues plus faciles grâce à une équipe passionnée et à une problématique parlante !
Cette expérience vous donne t’elle envie de poursuivre dans cette voie ?
Tout à fait ! Je suis d’ailleurs maintenant Maître de Conférence à l’Université de Bretagne Sud où j’enseigne
l’Analyse de Cycle de Vie et les éco-matériaux. Ma thématique de Recherche est la continuité de mes travaux de
thèse : renforcement de biopolymères par des fibres végétales.
A quoi aimeriez-vous que ressemble les bateaux de plaisance du futur ?
J'aimerais que les bateaux de plaisance de demain soient le fruit d'une réflexion globale. D’ailleurs, quel est
l'intérêt d'un bateau en bio-composites si il n'est pas utilisé plus de deux jours par an ? Quel est l’intérêt du
bateau en bio-composites si les filières de déconstruction et de valorisation n’évoluent pas ? Comment définir la
fin de vie/utilisation d'un bateau?
J'espère que le système d'utilisation va radicalement changer, peut-être vers un partage de bateau ? Et que les
actions iront dans le sens du seul respect de l'environnement.
J'aimerais que le bateau de demain remette au centre du débat notre passion de la mer !
4. Questions à Jean Marc Deux,
 Assistant-Ingénieur au LIMATB
 Mise au point de procédés et réalisation de pièces dans le cadre de NavEcoMat
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la durée du projet ?
A l'université nous réalisons des petites plaques pour nos essais, le canoë lui fait 4,8m de long. Les plus grandes
difficultés ont été d'adapter les paramètres de réalisation à l'échelle du canoë
Comment les jeunes que vous êtes regardent-ils l'avenir de la plaisance ? A quoi aimeriez-vous que
ressemble les bateaux de plaisance du futur ?
L'avenir de la plaisance tend à rendre le bateau plus sûr et plus simple à utiliser. Avoir des loisirs respectueux de
l'environnement sera aussi un critère important dans le choix de son bateau.
La forme des bateaux est généralement liée aux contraintes du programme de navigation, les avancés
techniques et contraintes environnementales vont sûrement modifier ces formes et c'est dans ce sens que
j'aimerais voir la plaisance s'améliorer.
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5. Questions à Antoine Kervoelen,
 Assistant-Ingénieur au LIMATB
 Essais matériaux et réalisation de pièces dans le cadre de NavEcoMat
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pendant la durée du projet ?
Les difficultés rencontrées sont plutôt de l'ordre du comportement des matériaux, qui, liés aux volumes et
surfaces, diffèrent d'un comportement à échelle plus réduite (problèmes de mise et maintien en place de ces
matériaux dans le moule, des problèmes de compactage et parfois de cuisson hétérogène...).
Comment les jeunes que vous êtes regardent-ils l'avenir de la plaisance ? A quoi aimeriez-vous que
ressemble les bateaux de plaisance du futur ?
J’espère que comme pour de nombreux secteurs, la plaisance tendra vers un avenir plus ''VERT'', car à ce jour
elle génère une part importante de pollution. En effet, que ce soit dans la fabrication des bateaux ou dans la fin
de vie de ces derniers, les matériaux utilisés ont un impact très important sur l'environnement.
Le bateau du futur idéal serait à mon sens un bateau qui permette une navigation en toute sécurité tout en
respectant l'environnement. Pourquoi pas en matériaux issus de ressources renouvelables et recyclables. Un
bateau qui se suffise en termes de besoin et de production d'énergie, mais surtout avec le plus faible impact
environnemental.
6. Questions à Gwenaël le Maguer – Université de Bretagne Sud
 Ingénieur transfert Nautisme & Construction Navale
 Coordination du projet NavEcoMat et ingénierie
Depuis le lancement du projet, avez-vous constaté une évolution de l'intérêt des professionnels du
nautisme pour les bio-matériaux ?
Oui, depuis les premiers travaux préalables au projet, notamment la réalisation d’un kayak prototype intégrant
des fibres de lin, le regard des professionnels a changé.
A l’époque, imaginer utiliser des fibres végétales à la place des traditionnelles fibres de verre paraissait sans
doute un peu farfelu. Le projet a permis entre autres, de démontrer les bonnes performances mécaniques de
certaines de ces fibres. Il a même prouvé qu’on pouvait aller plus loin, en remplaçant les résines polyester par un
polymère lui aussi bio-sourcé et compostable.
Même s’il y a encore du travail à faire avant des productions de série, on sait maintenant que l’utilisation de biocomposites en construction nautique est viable et pertinente.
Parallèlement, en l’espace de cinq ans, la prise de conscience des problématiques environnementale a
progressé de manière considérable dans la filière.
Les notions d’impacts environnementaux, mais surtout d’éco-conception ou d’analyse de cycle de vie sont mieux
connues et mieux comprises par les professionnels. On voit se multiplier les projets et le développement de
produits menés dans un souci de réduction des impacts écologiques et de développement durable : sur les
énergies de bord et la propulsion, l’accastillage, l’électronique embarqué, les peintures, etc.
Concernant les coques en matériaux composites, il y a encore peu de solutions technologiques pour solutionner
leurs nombreux inconvénients en terme environnemental. Les bio-composites mis au point au cours du projet
NavEcoMat sont une piste prometteuse, mais ils ne sont pas encore disponibles sur étagère.
Ces dernières années cependant, on a vu émerger chez les fabricants et fournisseurs de matériaux des renforts,
à base de fibres végétales et des résines « à faible impact». Cela traduit bien le mouvement général et l’intérêt
des professionnels pour essayer d’utiliser des matériaux et des modes de construction « plus verts ».
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Quelles sont les filières intéressées par leur développement ?
Les travaux menés dans le cadre de NavEcoMat intéressent bien sûr en premier lieu, les fournisseurs de
matériaux pour l’industrie du composite et les professionnels qui construisent des bateaux (architectes, chantiers,
etc.). Ils intéressent aussi évidemment les filières agricoles de production de fibres.
Mais d’autres industries s’y intéressent : l’automobile par exemple, et même l’aéronautique, ou les secteurs du
mobilier et de l’aménagement intérieur. Aujourd’hui, des collaborations sont également en cours avec des
entreprises de ces secteurs. Cela booste les avancées de la recherche sur ces matériaux. Et ça ne peut être que
bénéfique pour la filière nautique, qui n’a elle-même que des moyens assez limités à consacrer à des travaux de
recherche.
Contact Presse
Gwenaël le Maguer - [email protected] - 02 97 87 45 34
Université de Bretagne-Sud (UBS)
Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux de Bretagne (LIMATB)
Créée en 1995 dans le Morbihan, l'Université de Bretagne-Sud est devenue un acteur incontournable de la promotion sociale et du
développement économique et culturel régional. Pluridisciplinaire, moderne et innovante, l'UBS confirme une croissance
ininterrompue, avec aujourd’hui près de 8500 étudiants et plus de 250 chercheurs.
L’UBS entretient depuis longtemps des liens forts avec les entreprises de la filière nautique, via ses laboratoires et ses formations.
Par ailleurs, elle développe de nombreux travaux de recherche liés aux problématiques environnementales.
Dans le nautisme on peut citer des projets tels que l’éco-conception et les analyses de cycles de vie (ACV) de bateaux et
équipements, l’élaboration d’antifoulings à faible impact, et de biocomposites hautes performances (projet NavEcoMat).
Les travaux du laboratoire LIMATB sur le renforcement de polymères par des fibres végétales d’origine terrestre ont commencé il y a
plus de 10 ans. Ces fibres présentent un potentiel tout à fait prometteur du fait (entre autres) de propriétés mécaniques importantes,
d’une production ne demandant que peu d'énergie, d’une faible masse volumique et de leur caractère biodégradable. En
complément, le LIMATB travaille depuis plusieurs années sur la formulation de biopolymères d’origine végétale. Ces matériaux sont à
la fois durables et biodégradables.
Aujourd’hui ces travaux trouvent des applications dans de nombreux domaines industriels qui cherchent à développer l’utilisation de
bio-matériaux dans leur production : emballage, automobile, et même aéronautique.
Le LIMATB a été un précurseur dans l’étude de l’utilisation de biocomposites pour des applications marines.
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7. Questions à Peter Davies - Ifremer
 Chercheur au sein du département Materials & Structures group de l’Ifremer Brest
 Responsable scientifique dans le cadre du projet NavEcoMat
L'Ifremer apporte régulièrement sa contribution aux travaux de recherche sur les matériaux dans la
plaisance. Que faites-vous subir aux éprouvettes que vous testez ?
La spécificité des moyens d'essais du Service Matériaux et Structures du Centre de l'IFREMER à Brest réside
dans la possibilité de simuler les sollicitations imposées par le milieu marin. Ainsi on peut non seulement
appliquer des chargements statiques, cycliques ou dynamiques, mais également coupler ces chargements
mécaniques avec l'eau de mer, la température, et les UV.
Afin de qualifier de nouveaux matériaux il faut étudier leur comportement dans des conditions extrêmes,
notamment par rapport à des combinaisons mécaniques et environnementales. En ce qui concerne les biocomposites, on étudie d'abord l'influence de l'eau de mer sur leur réponse mécanique. Ensuite on développe des
modèles permettant la simulation de l'évolution de cette réponse en fonction des conditions d'utilisations.
Vous travaillez sur différentes fibres ou polymères issues de la mer. Vous pouvez nous en dire plus ?
L'IFREMER travaille sur la valorisation des produits de la mer, et nos laboratoires étudient le développement de
nouveaux biopolymères à partir de bactéries. Nous travaillons également sur les fibres naturelles, et notamment
l'utilisation de fibres provenant de plantes marines. On pourrait imaginer dans le futur un bio-composite d'origine
100% marine, bio-sourcé, recyclable, et compostable. Le défi est de rendre un tel composite suffisamment
résistant pour une application structurale (coque de bateau par exemple), sans compromettre l'approche
écologique. Nous travaillons avec Christophe et l'équipe de l'UBS vers cet objectif.
Contact Presse
Peter Davies; [email protected]; 02 98 22 47 77
Le Service Matériaux et Structures de l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer) s’intéresse depuis plus
de 20 ans au comportement des matériaux en environnement marin. De nombreuses études sur les matériaux composites ont ainsi
été réalisées dans le cadre de projets nationaux (Projet National Composites Navals) et européens (BRITE, MAST, EUCLID). Elles
ont permis de constituer une base de données unique utilisable dans des secteurs tels que la plaisance, les engins submersibles et
plus récemment les systèmes de conversion d’énergie marine renouvelable (EMR). Plusieurs thèses menées en collaboration avec
des universités, notamment l’Université de Bretagne Sud, et soutenues par le secteur industriel ont permis de compléter cette
expérience.
Dans le cadre du projet NavEcoMat, l’activité de ce Service de l’Ifremer s’est focalisée sur la durabilité des bio-composites en eau
de mer. Des moyens d’essais spécifiques effectuant des vieillissements accélérés en eau de mer et des moyens de calcul
permettant de modéliser la diffusion d’eau dans les matériaux pour prédire leur durée de vie ont été mis en œuvre.
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8. Questions à Jean-Marie Finot – Groupe Finot
 Architecte, Président Directeur Général du Groupe Finot
 Etudes d’architecture et de conception dans le cadre de NavEcoMat
Que vous a appris le projet NavEcoMat ?
Cela m'a rappelé que la recherche et la réalité des besoins du marché, des besoins des concepteurs, des
constructeurs ne vivent pas à la même échelle de temps et de moyens. Cela ne m'a pas empêché d’apprécier
leurs compétences, leur gentillesse, leur amitié. J'ai pu intégrer les possibilités futures des fibres naturelles, des
matrices correspondantes.
Quel intérêt représentent les bio-matériaux pour un architecte?
Les bio-matériaux ont toujours existé, par exemple le bois pour la construction, les fibres de lin, de chanvre, de
coton pour les cordages et les voiles…, cependant ces bio-matériaux ne sont pas sans limites. Par exemple, leur
vieillissement est rapide par les UV, ils sont sensibles à l'humidité, aux bactéries, aux champignons ou aux
moisissures. Il faudra adapter l’entretien au matériau.
Dans un premier temps, la mise en œuvre des bio-matériaux demande un suivi, une présence humaine pour
chaque élément. Les bio-matériaux pourront continuer à s'intégrer dans les aménagements en remplacement du
bois. Parallèlement, il faudra résoudre les problèmes de disponibilité de la matière première, des demi-produits
(résine, tissus) et mettre en place des moyens de production adaptés. Une longue route ! Enfin, il faudra habituer
le public à leur emploi, leur entretien…
Contact Presse
Jean Marie Finot ; [email protected]; 01 39 46 20 02
Le Groupe Finot Architectes
Vivre avec le vent, la mer, être en harmonie avec l’environnement, avec l’équipage, avec soi-même, c’est notre objectif de
navigation, c'est notre objectif d'architectes.
Le groupe Finot rassemble depuis 45 ans architectes, architectes navals, scientifiques, ingénieurs, designers… pour faire au mieux
ce travail de conception.
35000 voiliers de 300 modèles différents de notre conception naviguent actuellement sur tous les océans.
A Vannes la société Finot-Conq animée par Pascal Conq continue ce travail sur des croiseurs (de 6 à 30m) des voiliers de course au
large. A Jouy-en-Josas le Groupe Finot animé par Jean-Marie Finot concentre son activité sur la recherche et l'innovation.
Dans cet esprit, nous avons participé au programme Econav pour demain, dessiné des voiliers biosourçables, biodégradables ou
recyclables. Nous cherchons à définir un cahier des charges des besoins et les contraintes des utilisateurs, les contraintes de
résistance, leurs contraintes d'usure et d'usage, les contraintes de mise en œuvre. En découlent, les types de matériaux, leurs
tissages, leurs dispositions, les structures les plus adaptées, les aspects les plus attirants, les solutions acceptables par les
utilisateurs. En prolongement de cette étude, et pour mieux cerner la mise en œuvre de matériaux thermoformables nous lançons
actuellement un petit voilier de 4.30m familial, en verre polyamide (Evolite -matériau thermoformable et recyclable).
Avec cette expérience nous espérons demain pouvoir faire des voiliers en fibre de lin avec une matrice thermoformable,
biosourçable et recyclable.
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9. Questions à Catherine Chabaud – Reporter Bleu
 Communicante, Navigatrice et Femme de Réseau
Quelle sont selon vous les solutions à la préservation de l’environnement ? Et quels sont vos
investissements et projets pour aller dans ce sens ?
Face aux défis environnementaux et sociétaux, qui sont les nôtres, les solutions sont un mix de volonté politique,
de comportement, de production, de consommation, de mode de vie. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut
changer de modèle économique, mais il faut des outils pour changer de modèle. Il faut tout repenser : de la
conception à la fin de vie des produits, des services… Pour tout cela, je crois beaucoup à l’innovation, à la
créativité des hommes.
Engagée dans la course au large pendant 15 ans, j’ai appris à connaître la filière nautique. Aux côtés des grands
chantiers, existent de nombreuses PME voire TPE qui allient artisanat et haute technologie et l’innovation est
souvent très présente chez elles. Quand j’ai lancé Reporter Bleu, il y a 10 ans, j’avais déjà à l’esprit d’impulser
une véritable dynamique autour de l’éco-conception de nos bateaux de plaisance, ce qui par la suite pourrait
servir de référence pour les autres domaines maritimes (transport, services, marine, pêche…).
Je suis engagée depuis longtemps auprès des associations (réseau Mer et Eco-gestes en PACA, réseau
ECONAV), mais également des entreprises du nautisme (au travers de ma mission Nautisme et Développement
durable confiée par Jean-Louis Borloo en 2008, avec notamment l’Appel à projets de ports de plaisance
exemplaires et de ma mission pour le Pôle Mer Bretagne en 2010).
Quelles sont vos ambitions à l’issue du projet NavEcoMat?
Concevoir un bateau le moins impactant possible est aussi passionnant pour moi que l’était hier la conception
d’un bateau de course le plus rapide possible. Ma rencontre avec Christophe Baley (chercheur UBS et Directeur
LIMATB) a été très enrichissante : j’étais alors à la recherche de matériaux alternatifs au verre/polyester ou au
carbone/epoxy et il m’a ouvert une fenêtre sur l’avenir grâce aux matériaux bio-sourcés. Je me suis passionnée
pour cette démarche car Christophe Baley dispose d’une réflexion globale et développe les matériaux bio-sourcés
avec conscience et éthique, il a pour ambition de surtout ne pas reproduire les erreurs passés et d’en tirer une
expérience !
Je crois beaucoup aux projets pilotes qui font la démonstration. Mis en lumière (c’est aussi mon rôle de
communicante), ils contribuent à développer des cercles vertueux C’est l’ambition que j’ai avec le projet Voilier du
Futur, qui devra notamment contribuer au développement des bio-matériaux avec l’équipe de Christophe Baley.
Mon ambition est confortée par l’intérêt des agriculteurs que j’ai eu l’occasion de rencontrer ces dernières années,
pour l’ouverture de nouveaux débouchés pour leur production. Confortée aussi par le Grenelle de la mer et le
programme Navire du Futur, qui va exactement dans le sens de ma démarche.
Contact Presse
Catherine Chabaud ; [email protected]
L’association Reporter Bleu a été créée en 2002 par Catherine Chabaud. Cette association a pour ambition de réaliser un bateau
éco-conçu et de faire connaître au plus grand nombre, les solutions pour préserver la Mer et son littoral.
Contact presse : Aurélia Paris – 06 48 76 34 67 – [email protected]
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III. Rendez-vous à ne pas manquer
Du 3 au 11 Décembre 2011
Le canoë NavEcoMat sera présent tout au long du salon Nautic !
Retrouvez-le sur le stand des entreprises
du Conseil Général du Morbihan
J71 / J89
Pendant le salon Nautic 2011, les travaux NavEcoMat et le canoë seront également présentés,
o à l'occasion de la table ronde Econav «Quel avenir pour l’éconavigation ?»,
Lundi 5 décembre 13h00 sur la Grande Scène Nautic
o
lors du Nautic Café en partenariat avec le Pole Mer Bretagne
Mardi 6 décembre à 10h30
o lors du petit déjeuner des entreprises du Morbihan, sur le stand CG56 (J89)
Jeudi 8 décembre à 9h30
Contact presse : Aurélia Paris – 06 48 76 34 67 – [email protected]
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IV. Informations pratiques
Informations pratiques
Organisation
Informations techniques
Maison de la Bretagne
8 rue de l’Arrivée
75015 PARIS
01 53 63 11 50
Aurélia Paris
« Conférence de presse »
NavEcoMat
06 48 76 34 67
Gwenaël le Maguer
Université de Bretagne Sud
02 97 87 45 34
PARTENAIRES
NavEcoMat est un projet soutenu par
Contact presse : Aurélia Paris – 06 48 76 34 67 – [email protected]
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