De l`ombre à la lumière A la croisée des chemins Villa

LOIRE
EXOTIQUE
De l’ombre à la lumière
A la croisée des chemins
Villa rose
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LES EDITIONS ATMOSPHERES - 72 rue Louis Blot - 37540 SAINT-CYR-SUR LOIRE
R.C.S. TOURS 749 859 799 - Dépôt légal ISSN 2263-9926
Toute reproduction ou citation est interdite sans accord préalable.
Directeur de la publication : Christian Lison – Directeur de la rédaction : Xavier Guillon – Secrétaire de rédaction : Emmanuel Brousse – Directeur artistique : François Lison – Réalisation technique : Cémaprod
Rédaction et photos sur papier et web : Lucie Cluzan, Paula Pinheiro, Paule Guillon, Gaspar
Païva, Marie Huart, François Lison, Catherine Lumier, Dominique Beauchesne et Xavier Guillon
Photographie couverture : Succession suggestive de Dominique Beauchesne, photo François
Lison / Illustration Zone Franche : Christelle Saint-Amaux (alias Zébulon)
Crédits photos : © Movista, © Pierre-Alexandre Gaurier, © photovideo-forever.fr, © Benoit Proust,
© Eric Renault
Contact rédaction : [email protected] / www.villadeco-lemag.fr
Régie publicitaire : Benoit Proust - 06 98 95 43 07 / [email protected]
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E D I TO
Xavier Guillon
Directeur de la rédaction
Loire
exotique
L’exotique, c’est ce qui nous est étranger.
Alors, comme une anomalie, on le remarque. Chacun tente de s’en emparer. De
nos voyages, nous conservons des images et des rêves. C’est ce que l’on veut
parfois transcrire. Nous rapportons, un
objet, une ambiance, une organisation de
l’espace, des couleurs…
Dans nos réalisations, nous reconstruisons
ce que l’on garde en mémoire, ce que l’on
a retenu d’essentiel. En rapportant « son
exotisme », chacun prend un morceau de
son voyage, un morceau de rêve-réalité.
Ce n’est donc pas une reproduction, mais
une vision propre, un imaginaire. Dans
sa transcription, l’exotisme offre alors une
multitude de combinaisons possibles. Il
peut rester étranger, être approprié ou être
interprété.
Ces souvenirs d’exotisme sont dans notre
Loire. Au fil du temps, des passeurs, des
interprétations et des appropriations, elle a
intégré des morceaux d’autres mondes.
On en retrouve le métissage dans ses
constructions et paysages. Entré par touches, l’exotisme apporte une nouvelle coloration et des formes nouvelles qui nous
paraissent si familières. On oublie qu’il
vient d’ailleurs.
Dans l’atelier de Jean Vindras à Saint-Pierre Décors,
2 œuvres : Tour de Babel et Jazz Origines
Photo de Gaspar Païva
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Photos Gaspar Païva
et François Lison
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LE JEU DU MAG
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Au premier regard, les paysages semblent bien
agressés, mais l’impression rapidement se révèle. Formes et motifs se dégagent, se forment,
s’accordent, se précisent. Emane alors un sentiment dérangeant d’instabilité des choses, de
précarité de l’instant, de fragilité de l’existant.
Le réglement du jeu est en page 33.
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ombre
lumière
de l’
à la
Texte Lucie Cluzan
Photos Movista et Lucie Cluzan
Avide de lumière naturelle et d’espace extérieur, une famille nouvellement tourangelle fait
son nid dans une maison en cœur de ville revisitée par l’architecte Tahar Cheref de l’agence
Movista. Il en réinvente la façade arrière, désormais amplement ouverte sur le jardin et le ciel,
et nourrit ainsi l’impression d’un vivre dehors, « en contact avec les éléments ». Insolite !
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Bain de fluidité et de lumière
Tahar Cheref va faire subir à cette façade « à l’aspect rebutant, une transformation radicale afin de lui conférer une forte plus-value architecturale et
fonctionnelle ». L’architecte dessine un épais cadre en bois qui, s’il n’a pas de
fonction structurelle propre, supporte les lames brise-soleil et des stores extérieurs. Il met aussi en place une terrasse suspendue encadrée de claustra et
d’une pergola en ipé, associé à l’ajout d’une véranda dont les portes coulissantes vitrées peuvent s’effacer au point de disparaître dans l’épaisseur des
murs. Le résultat, spatial, est inédit dans la mesure où la zone protégée de la
pluie est arrosée de lumière zénithale, et la zone à l’air libre, baignée d’une
lumière tamisée.
Quand cette famille originaire du sud-ouest
vient s’installer à Tours, elle fait appel à l’architecte Tahar Cheref pour l’aider à trouver
le bien idéal. Alors, quand celui-ci déniche
une maison située à deux pas de la gare,
il lui en fait part et c’est tout naturellement
qu’il sera en charge de sa restructuration et
extension.
À l’ombre d’un passé
La construction des années 1930 compte
trois étages surmontés de combles. Au moment de l’achat, la maison est dans son
jus, refaite au goût du jour… des années
1960. La façade sur rue n’a aucun intérêt
particulier sinon des fenêtres généreuses
ouvrant sur un parc. Côté jardin, un « escalier lépreux », au dire de la propriétaire, et une
première extension, une véranda perchée
sur de haut piliers de béton. Aujourd’hui se
développent au rez-de-chaussée, un vestibule et un studio indépendant et au premier
étage, l’espace de vie relié au jardin par un
escalier extérieur en colimaçon, plus haut,
les chambres.
Aspect du jardin lors de son installation
Jardin perceptible
Quelque peu enclavé et encaissé, entouré de
bâtiments assez haut côté sud, le jardin demandait un traitement particulier qui a été confié au
paysagiste tourangeau Xavier Motillon de ADV
Paysages. La demande des propriétaires sur le
sujet était claire : « Créer de l’espace et que le
jardin soit sobre et sans fleurs ! » En réponse, une
déambulation d’ardoises se faufile parmi des
érables du Japon, des fougères, des bambous
ou encore des hostas. Le tout est recouvert d’un
tapis d’helxine ou larmes d’ange, dont le vert vif
dynamise le lieu. Le jardin est pensé comme « un
tableau parfaitement perceptible depuis l’étage,
à l’instar d’une scène de théâtre visible depuis le
balcon », explique le paysagiste. Et pour couvrir
les murs, un treillis métallique galvanisé recouvert de grimpants qui vont coloniser les parois.
L’exotisme se lit ici dans l’éloignement de la ville
ressenti alors que l’on est en son cœur.
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Aspect du jardin lors de son installation
Aspect du jardin 1 an après son installation
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A la croisée
des chemins
Bien loin de son Maroc natal, à Artannes, Jamal
Lansari a recréé son monde dans une maison
du bourg de la fin du XIXème siècle. Pour Jamal, « dans la vallée de l’Indre s’ouvre une faille
d’inspiration. Descartes, Ernst, Bergson, Calder
et bien d’autres y ont puisé leur force créative ».
A la porte, une invite : « Soyez les bienvenus ».
Dans les couleurs du sud
Ici, les couleurs du sud ont envahi le lieu. L’allure du bâtiment
en est transformée. Nous nous rapprochons de la Méditerranée et peut être aussi du Moyen Atlas, souvenir d’une enfance.
Pour en prononcer plus l’effet, l’ensemble des constructions
est couvert de tuiles mécaniques. La façade de la maison
donnant sur cour est blanche. Les dépendances sont en
moellons dans les tons de la pierre du pays. Dans son allure
provençale, le jardin reste très minéral. Le végétal est pourtant
bien présent par la présence d’un palmier et d’un eucalyptus,
de fleurs dans des poteries de terre. « Dans une oasis, il y a un
vert que l’on ressent plus intense parce que l’on a l’impression
qu’il va disparaître », ajoute Jamal. Des pots de céramique,
d’un bleu outremer, apportent la touche finale.
Un voyage se raconte
Texte Xavier Guillon
Photos François Lison
Dans cette maison, on va d’un lieu à l’autre par des passages
ouverts. Les angelots en ont profité et ont occupé l’espace. Ils
restent assis sur le coin d’un meuble, jouent d’un instrument, se
reposent ou sont juste perceptibles comme un souffle,
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lorsqu’ils se fondent dans une œuvre. Dans chaque
pièce, les scènes s’installent sur un fond de blancs
francs. La mise en couleur de l’espace est apportée par la tonalité des œuvres accrochées. Dans la
cuisine, les pots de céréales et d’épices participent
à la coloration. Dans le salon, les formes courbes de
la cheminée et des fauteuils apportent une touche
d’orientalisme. Elles soulignent aussi la présence du
blanc originel. Pourtant dans la lecture de l’ensemble, ce qui reste essentiel, c’est la couleur de la terre,
l’ocre. Une ocre plus ou moins brune ou dorée qui
raconte un voyage, que l’on ramène de l’Atlas, de
Saint-Rémy de Provence, d’ailleurs...
Quand l’objet prend sa place
« Mon bureau, c’est le musée du monde ». Il est à côté
d’un des ateliers où des toiles et de nombreux objets
attendent une destinée. Des toiles qui sont déjà composées, mais qui, par une simple action pourraient
poursuivre une vie différente. Des objets que Jamal a
récupérés au gré de ses voyages et de ses rencontres
et qui attendent qu’ils « s’imposent à lui ». Jamal est un
magicien qui laisse les portes ouvertes à son instinct.
« Les objets nous viennent du monde. Lorsqu’ils sont
détournés, ils perdent leur sens naturel pour retrouver un
autre sens ».
Sur des fenêtres ouvertes
La maison est un mariage de cultures enrichi d’influences. Les toiles de l’artiste sont des fenêtres qui ouvrent
sur des souvenirs, ou plutôt, d’instants conservés. Dans
son travail sur l’instinct, Jamal collecte la terre qui rappelle l’origine, mais aussi la matière. La maison est pleine
de cette terre. Elle ouvre sur des chemins d’inspiration.
13
VILLA ROSE
Corine Tual est l’auteur de la remarquable restauration
de la fresque en sgraffito de la Villa Rose à Saint-Aignan
dans le Loir et Cher. Une fresque que l’on doit voir, pour
l’exception de sa composition, mais aussi de sa technique. Une technique, qui en France avait été pratiquement
oubliée depuis la Renaissance par manque d’intérêt. Une
composition dans l’inspiration du Modern Style comme il
serait possible d’en trouver à Riga ou à Bruxelles.
Avoir Vitruve pour maître
Texte Xavier Guillon
photos François Lison
Après des études à l’école Brassard à Tours et aux Beaux-Arts de
Paris, Corinne Tual se forme dans la peinture en décor à l’Ecole des
Arts et Métiers d’Ivry-sur-Seine. Passionnée par l’art de la fresque, elle
découvre la fresque Renaissance au couvent d’Entrevaux dans les
Alpes de Haute Provence et poursuit sa formation par des stages
au Palazzo Spinelli (institut pour l’Art et la Restauration) en Italie. En
parallèle de son travail d’artisan d’art, elle consacre aussi ses dix
dernières années, en collaboration avec le département Antique du
CNRS, à l’étude de la technique des célèbres fresques pompéiennes.
Pendant ces dix années de recherche, Corinne Tual rapporte dans
son journal au jour le jour le détail de ses travaux. Elle lit et relit les
notes de l’architecte Vitruve (1er siècle av. JC) qui lui permettent de
renouer avec le savoir-faire des artisans romains.
Une architecture à l’italienne
Construite au début du XXème siècle (en 1922), Villa Rose a été
dessinée et édifiée par l’architecte Duchereau de Saint-Aignan qui
avait voulu donner une note italienne à l’immeuble. Il opte, pour en
donner mieux l’esprit, pour un toit terrasse et accentue la perception
d’une Italie romaine par un décor des façades. Pour se faire, trois
artistes florentins interviennent pour réaliser les scènes. Ils les réalisent
en sgraffito peint a fresco. Pour Corinne Tual, « La fresque de 12 m²
respire l’art de vivre dans la douce Touraine. Autour d’une femme
allongée, hommage peut-être aux impressionnistes, on retrouve les
produits du terroir suspendus à une tonnelle, la vigne, les fruits et
des instruments de musique. Deux chérubins jouent devant cette
scène ».
Péril en la demeure
Malheureusement, 90 ans après sa réalisation, les façades sont en
mauvais état. Il y a plus de trente ans, le toit terrasse perd de son
étanchéité et faute de réparation immédiate des dégradations irréversibles apparaissent et se développent. Les pluies se glissent entre les
couches d’enduits. Des boursoufflures et des feuilletages défigurent le
motif et servent d’abris aux insectes qui y creusent leurs galeries.
14
Un travail de spécialistes
Avant d’entreprendre la restauration, Corinne Tual aura
besoin de 6 mois de travaux préparatoires. Il lui faut
d’abord procéder au nettoyage complet du mur après
avoir pris soin de photographier mètre par mètre les
parties restantes, de réaliser un métré de l’ensemble,
pour refaire le dessin à l’identique. Les enduits sont
analysés au microscope pour en recomposer les éléments de leur composition. Puis il reste à les reprendre, reporter le dessin, réaliser le modelé. Tout un travail
d’équipe qui sera réalisé avec Sabine de Freitas pour
les études et Alessandro Cadena pour la réalisation
des enduits.
Un atelier grandeur nature
L’ancienne fromagerie que Corinne Tual habite est
aussi son atelier. Alors, ses essais de fresques et de
graffitis sont partout dans sa maison-laboratoire. La
Villa Rose participe à la décoration, dans les extraits
de motifs réalisés sur les murs de la partie encavée
de la maison.
La fresque (a fresco) est
une technique de peinture qui consiste à appliquer des pigments
mélangés à l’eau sur
une succession d’enduits composées de
chaux aérienne et de
sable encore frais. Le
but est de peindre avant
que ne se forme la pellicule cristalline, ce qui
oblige à travailler à la
journée (al giornata).
Le sgraffito consiste à
gratter les enduits encore frais composés
de chaux aérienne et
de sable afin de faire
apparaître le dessin. Le
sgraffito peut être peint
« a fresco ».
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SAINTE-MAURE-DE-TOURAINE
Oser son identité
Texte et photos Lucie Cluzan
Le passage du tout automobile à un nouvel âge des mobilités douces et
apaisées est l’occasion pour la ville de Sainte-Maure-de-Touraine, traversée
par la N10, de substituer au tumulte d’autrefois un havre de tranquillité. Un
mobilier urbain sur mesure et un bâtiment à l’écriture contemporaine complètent ce portrait d’une ville qui sait s’affirmer.
À peine plus de 4 000 habitants et un nom qui
fleure bon le terroir et les vacances. Côté terroir,
la bûche au goût inimitable sur laquelle la ville
appuie sa renommée ; pour les vacances, la
nationale filant vers le sud qui a au fil du temps
quelque peu déshumanisé et rendu dangereux
l’endroit. Au final, une ville-route qu’il fallait effacer
et transformer pour une nouvelle esthétique et une
meilleure sécurité. Un programme que porte avec
conviction Christian Barillet, maire de la ville.
Une douce cohabitation
Qu’on l’appelle « route d’Espagne », « royale » ou
encore « impériale », il n’empêche que depuis sa
création à la mi-XVIIIe, cet axe a certes généré
une activité économique mais a fini par couper
la ville en deux. Quelques accidents mortels et
un ras-le-bol croissant du règne de l’automobile
dans les villes et Sainte-Maure s’offre aujourd’hui
une respiration avec cette Avenue du Général de
Gaulle, limitée à 30 km/h et ponctuée de giratoires carrés formant comme des placettes successives. Pourquoi carrés ? Une idée de l’architecte
des Bâtiments de France (ABF) consultée pour le
projet pour qui il fallait conserver cette belle perspective. Celui qui cherche sa route est un peu
perdu : c’est voulu, c’est pour qu’il ralentisse ! La
priorité est aux piétons, les cyclistes ont leur voie,
les automobilistes deviennent courtois. On a bien
envie de s’arrêter et d’aller explorer le « cœur de
ville » qu’un affichage si particulier nous incite à
découvrir.
Une cohérence esthétique
Car la nouvelle identité de la ville aussi s’est forgée
(et c’est le cas de le dire), avec le choix de mobiliers urbains créés spécialement par une entreprise locale, celle des ferronniers William et Charlie
Boquet. M. Barillet, maire de la ville, nous expli-
16
que que ce qui était proposé sur les catalogues
habituels d’équipements urbains ne « permettait
aucune cohérence esthétique ». Car c’est pour
lui, au delà de l’aspect évidemment fonctionnel,
bien tout l’enjeu de ce projet mené depuis plus
de 10 ans. Des fagots et lianes de métal se déclinent donc en bancs, pergola, poubelles et
autres panneaux d’affichage.
Une architecture de son temps
Dernier opus de ce renouveau : Les Passerelles,
un ensemble de trois bâtiments d’acier, polycarbonate et bois semblant flotter au-dessus de
la Manse. Ils abritent une Maison du fromage,
l’office du tourisme et la Maison de l’emploi.
C’est encore une fois une suggestion de l’ABF
qui aura guidé le projet en faisant remarquer
que l’architecture de notre siècle est sous représentée en zone rurale. Ce bâtiment signé par
l’agence tourangelle Bernard Penneron a pour
cette raison aussi une vocation historique et pédagogique et démontre par sa présence qu’une
architecture qui pour certains est décalée n’est
que le reflet de son temps.
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la vue
Pou be le
390 kilos de déchets ménagers. C’est ce qu’un Français produit chaque année.
C’est deux fois plus qu’il y a
40 ans (source Ademe). Le
récipient de Monsieur Poubelle a encore de beaux
jours devant lui.
Afin de préserver les ressources naturelles et diminuer les sources de pollution, le Grenelle de l’environnement a fixé pour objectifs de réduire la production des ordures ménagères et assimilées de
7% par habitant entre 2009 et 2014, et d’orienter vers la valorisation matière et organique 45% des
déchets ménagers et assimilés d’ici 2015.
Texte Paule Guillon
Illustration Chrystelle Saint-Amaux
Nos déchets ont des couleurs
Concrètement, il s’agit pour chaque Français de réaliser
chez soi le tri sélectif. Il lui faut donc organiser la mise en
place de poubelles « noires », « jaunes », voire « vertes »,
prévoir le stockage du verre, des ampoules, des piles et
des textiles. Au rythme où
vont les choses, on peut
envisager qu’il lui faudra
bientôt une dizaine de bacs
collecteurs… comme c’est
déjà le cas dans la ville de
Newcastle-under-Lyme
(Royaume-Uni) où les habitants disposent de neuf
poubel les. Malgré tout, le
projet d’un recyclage intelligent interpelle une bonne
partie de la population française qui se prête à l’exercice du tri.
Rue Eugène-René
Poubelle
Pourtant, on peut noter que
les collectivités locales ne
font pas toujours le nécessaire pour en donner
« envie ». Au-delà d’une
réglementation
absolument respectée et d’une
organisation planifiée pour
assurer le ramassage des
déchets, certains points
restent encore à regretter.
Ils sont d’ordre polluant à
plusieurs titres. Deux, trois,
quatre poubelles demandent de la place pour leur stockage quotidien. Celles mises à disposition, ne sont pas dans une esthétiquedes
plus domestiques. L’entassement de bacs (et le déborde
18
ment d’ordures) que l’on peut voir dans certains quartiers
encore moins ! Enfin, de sortie sur nos trottoirs, ces bacsentravent inévitablement la bonne circulation des personnes, des poussettes et des fauteuils roulants.
A vos poubelles
Un espoir pourtant : des
conteneurs enterrés apparaissent (quoique discrets)
sur les places de certaines
villes. Ils permettent à chacun d’avoir chez soi ses
propres poubelles personnalisées, à son goût et à
la taille qui lui convient. Les
designers peuvent s’emparer de nos récipients à
déchets. Les poubelles
deviennent fonctionnelles et
esthétiques. Elles intègrent
l’espace habité. Le quotidien est pensé.
Des solutions durables et
agréables pour tous sont
encore à inventer. En attendant, restons motivés.
Continuons de trier. Ne faisons plus déborder nos
poubelles. Laissons les
propres et chics.
Les déchets ménagers et assimilés sont les déchets produits
par les ménages et ceux des activités économiques collectés dans les mêmes conditions que ceux des ménages.
Texte François Lison
Photos Pierre-Alexandre Gaurier
MATIERES
PREMIERES
Entre tables et tabourets aux lignes graphiques
minimalistes, colonnes et autres panneaux
décoratifs tout droit venu d’ailleurs, c’est le
béton qui joue le rôle de pygmalion, pour
Pierre-Alexandre Gaurier de Kanopée Design
(KD). Outre le caractère brut d’un matériau, la
légèreté de ses créations est le résultat d’une
convergence entre savoir-faire et savoir-être.
1-
20
Une philosophie créative
2-
Les créations KD émanent avant tout d’une recherche constante d’équilibre et de
rigueur, dans le respect profond de l’harmonie de la matière. Largement inspiré par
les décors de l’orient antique, c’est l’étude de ses volumes, de la finesse et de la
symbolique de ses traits qui ont amené tout naturellement Pierre-Alexandre Gaurier,
artisan-créateur et fabriquant, à créer le concept KD.
Le béton, matière massive
« Le béton est un matériau radical, brut de décoffrage » rappelle Pierre-Alexandre
Gaurier. Détourné de son usage et de sa fonction première dans le BTP, c’est un
matériau à fort potentiel créatif. Que ce soit avec le béton fibré (BFUHP) ou classique, le
jeu plastique est d’intérêt. La matière reste très adaptable et permet des moulages de
haute qualité qui apportent un contraste entre masse et imaginaire. Une symbolique
de force et d’épure nous connecte à la matière minérale.
Des possibilités à l’infini
Chaque modèle issu de l’atelier KD est une pièce unique. Dans une société où la tendance est à l’uniformisation, le meuble sur-mesure permet de s’identifier et de donner
du sens à son chez soi affirme Pierre-Alexandre Gaurier. L’alliance du béton avec
d’autres matériaux offre d’autres potentiels. Conçus avec la collaboration d’artisans
locaux, les meubles créés ont la chaleur du bois noble, l’aspect industriel de l’acier,
la transparence du verre qui apportent complémentarité ou dualité à chaque création.
Les motifs quant à eux sont pensés et créés au sein du studio graphique KD. Ils effacent les limites en laissant place à l’allégorie.
3-
1234-
« Down » : est tour à tour un tabouret, mais aussi pourquoi pas un bout de canapé ou bien un guéridon.
Les totems : Elément décoratif oiginal, le totem KD trouve sa place sans difficulté dans l’intérieur.
Les panneaux décoratifs KD : d’une épaisseur de 10 millimètres, ils sont entièrement personnalisables.
« Omi » : console composée d’une structure en tubes d’acier, surmontée d’un plateau en béton pleine masse.
4-
21
Clin
d’oeil
Luminaire d’exception
Dans la façon de ses luminaires, Gilbert
Rougerie peaufine singulièrement la
diffusion de la lumière. La complexité de ses
réalisations alliant divers métaux, aluminium,
titane, bronze ou inox l’incite à cultiver l’art
du contraste en associant les matériaux
les plus divers et insolites demandés par les
décorateurs. Cette pièce unique particulièrement aboutie repose en totalité sur une
colonne vertébrale lumineuse. Quatre matériaux ont été employés, le bois, le plexiglas,
l’aluminium et le verre.
Dimensions :
Hauteur 160 cm
Diamètre 55 cm
Poids 35 kg.
Creations RG DESIGN
Tél : 06-80-31-36-14
Un fauteuil dans le rythme
Marc Collet situe son travail entre le design et l’ébénisterie. A la recherche d’un mariage entre
le rationnel et le passionnel, il dessine des produits légers et justes, avec une attention particulière aux équilibres et assemblages. Son goût pour le mélange des matières chaudes et
froides, d’origines organiques et minérales, se retrouve dans ses architectures.
Avec ses lignes rapides et tendues, le fauteuil SOUNK se veut dynamique et sportif. Il offre un
grand choix de référence de cuir et de stratifié.
Dimensions : Largeur : 60 cm / Profondeur : 65 cm / Hauteur : 70 cm
Prix à partir de 1200 € TTC
Marc Collet Création
10, Allée des Guillonnières - 37400 Amboise
Tél : 06 17 99 16 86
Email : [email protected]
D’arbre en table
Edy BOUCHER, dans son atelier de l’Arbre en Scène, propose des meubles
originaux, dont cette magnifique création. Table ou bureau, en aulne massif,
sa ligne intemporelle marquera votre intérieur.
Pièce réalisée sur mesure, à l’unité.
Prix : A partir de 2100.00 €TTC
L’Arbre en Scène - Edy Boucher
54 Route de Marnay 37190 Azay le Rideau
Tél : 02 47 45 39 45
www.arbreenscene.com
Une coiffeuse dans les pas d’un art nouveau
Lorsque Laurent Barillet crée cette coiffeuse résolument contemporaine, il interprète les lignes de l’Art Nouveau. Les piètements du meuble sont en ogive. Quatre
tiroirs à bijoux prennent place dans l’arcature en façade. Un abattant ouvrable par
clé protège son miroir. Le plateau du meuble cache deux autres coffrets. Dans la
même harmonique, son tabouret est un coffre. L’éclat du meuble est donné par
l’utilisation du poirier et de l’érable moucheté.
Prix de l’ensemble : 4250 €TTC
Laurent BARILLET, Artisan ébéniste
6 Grande Rue 37800 Saint-Épain
Tél : 02 47 65 88 68
Email : [email protected]
22
Lumière d’été
Créatrice en luminaire,
Catherine Laurens fêtera en fin
d’année les 10 ans des QUATRE
Z’AILES, atelier de création où
elle vous recevra sur rendezvous pour vous écouter et
vous conseiller dans le choix
de votre lampe, applique,
lampadaire ou suspension.
Fabrication sur mesure,
25 coloris d’abat-jour au
choix. Papier mûrier moulé ou modelé, et fil d’acier,
alumininium ou laiton.
Lampe sur pied
Piou-piou écru-violine-anis
Dimensions : 50cmx18cm
Prix 159 €TTC
Lampe sur pied
Bigoudi rose
Dimensions : 30cmx20cm
Prix 148 €TTC
LES QUATRE Z’AILES - Catherine Laurens
12 rue du Maréchal Foch 37540 St Cyr sur Loire
Tél : 02 47 74 11 79 - [email protected]
www.lesquatrezailes.com
Un frigo “Pop Art”
Mécanicien d’entretien,
Philippe Robichon aime
restaurer nos vieux réfrigérateurs, qu’il fait décorer par la
graphiste Alexandra Vagnini
dont chaque création
imprimée sur un
adhésif est
unique.
Le prix de ce modèle :
1200€ TTC
D.E.S
Dépannage Electroménager Services
Philippe ROBICHON
106 ter, route de Château-Renault
37210 Vernou sur Brenne
Tél : 02 47 52 98 97 / 06 87 79 65 78
Kokotte 1.0 by Seb bel.
Créateur de mobiliers et objets d’art, Sébastien Bellaud
possède une véritable passion pour le pliage. Conçues
pour l’intérieur ou l’extérieur, ses cocottes de métal se déclinent dans cette 1ère série limitée.
Dim. Hauteur 97 cm / Largeur 50 cm / profondeur 102 cm
Prix : 1200€ TTC
Un kiosque, un manège, une balancelle ?
Cette table parasol en tubes d’acier peints avec ses deux plateaux en
acier permet à six personnes de déjeuner
à l’ombre du soleil. Les sièges en polycarbonate noir sont en suspension. Fabrication sur mesure
Une création Francis GRIGNON 17, vallée des Moreaux 37150 Luzillé
Tél : 06 79 89 20 85 - Email : [email protected]
Seb bel.
Tél : 06 03 90 40 68
Email : [email protected]
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Heureux, qui comme Ulysse,
a fait un beau
voyage
La Loire, long fleuve paisible en apparence, majestueux en toutes saisons, attire et inspire. Des
bâtisseurs venus d’ailleurs, tel Léonard de Vinci, aux artistes peintres et sculpteurs Sicard, Calder, Ernst, et bien d’autres, ont apporté leur exotisme. Il fait aujourd’hui partie de notre paysage
contemporain. Il est antique, fantastique ou d’un pays lointain.
Texte et photos Catherine Lumier
L’exotisme antique
de Victor Laloux
et de François Sicard
Victor Laloux, grand prix de
Rome en 1878, ayant séjourné à la Villa Médicis et passionné par l’art antique grec,
construit la gare et la mairie
de Tours. En faisant appel au
sculpteur François Sicard qui
réalise les quatre atlantes, ils
enrichissent ensemble notre
décor en s’inspirant des temples antiques, et de l’architecture du bassin méditerranéen.
Dans leur évocation, l’exotisme
est une intégration culturelle.
« Hercule », représentant la
force et le courage, soutient le
grand balcon de la façade de
l’hôtel de ville.
L’exotisme
lointain de Rémou
Fritz, l’éléphant d’Asie qui a fait
rêver des milliers d’enfants depuis son installation au Musée
des Beaux-Arts de Tours dans
les années 1910, a enfin une
descendance ! En effet, le
sculpteur tourangeau Rémou,
a installé sa dernière création,
un éléphant gris en fer, dans
le style « cocotte en papier »
devant l’Office du Tourisme
de Tours, rendant ainsi hommage à notre pachyderme et
à l’origami, l’art du pliage japonais. L’exotisme lointain devient alors source de créativité
contemporaine.
24
L’exotisme fantastique de Xavier Veilhan
Avec « notre monstre » de Xavier Veilhan, installé Place du Grand Marché à Tours, l’exotisme devient surnaturel et fantastique. Dans une évocation d’un passé médiéval de la ville, avec ses jongleurs de foire, ses
dresseurs d’ours et autres saltimbanques, cette sculpture des temps
modernes, faite de polystyrène et d’acier, en devient exotique dans
son illustration. Ce monstre, disproportionné dans son cadre de vie,
menaçant et mystérieux arrive de nulle part. Au fil des années pourtant, notre regard devient bienveillant et fait de cette sculpture l’identité
du quartier.
ANNONCE
BANDEAU
VERTICALE
Ainsi l’exotisme géographique, légendaire, fantasque sublime notre propre
richesse environnementale. Source
d’inspiration pour les uns, source de
découvertes urbaines pour les autres,
les œuvres d’artistes se rattachent à
nos rêveries, à nos lectures d’enfants ou
d’adolescents.
25
Une magie émotionnelle
Une approche nature du jardinier
paysahiste Dominqiue Beauchesne
Ce que l’on retient d’abord comme « jardin exotique »,
c’est un jardin tropical, un jardin japonais… On a dans
nos rêves des couleurs de la Méditerranée, de l’Afrique,
de la Scandinavie, de l’Asie... Mais l’exotisme n’est pas
forcément si lointain. “Il est tout ce qui est autre. En jouir,
est apprendre à déguster le divers”, écrivait au début du
XXème siècle, le médecin et ethnographie Victor Ségalen dans Équipée. De Pékin aux marches tibétaines. Par
jeu, nous avons choisi d’illustrer Echos de voyages par
des photographies prises dans différents lieux de notre
région de Loire. Cinq photos seulement ont permis de
recréer une ambiance d’un pays bien loin d’ici, le Vietnam peut-être… L’exotisme entre dans notre quotidien
par des images recréées qui ne sont que le reflet d’une
vision fragmentée de la réalité. Par touches successives,
il nourrit notre inspiration.
Une résonnance
L’écho est la réverbération d’un son qui s’imprime
en nous avec plus ou moins de résonnance active. De nos voyages, nous rapportons des images,
des couleurs, des sons, des odeurs, des sensations. Un écho de voyage, c’est ce que l’on veut
transcrire en prolongement. C’est le détail que l’on
veut préserver pour en poursuivre le souvenir.
Echos de
Voyages
Le jardin est le lieu d’éveil
de nos sens
Exprimer l’exotisme dans un jardin,
c’est d’abord relater une ambiance
qui nous reste en mémoire. D’où le
désir d’une transposition par toute
une gamme de suppositions, de
rêveries qui feront durer ce souvenir. Créer son exotisme, c’est aussi
surprendre et dépayser par l’utilisation des sens, des essences et
des objets. Alors, le jardin devient un
espace de liberté pour l’imaginaire.
Il va traduire les images fortes que
l’on a envie de retrouver. Dans la
continuation d’un premier voyage, il
nous emmène vers une autre destination.
26
La mise en scène
• Photo en haut de page 26 : Dans le Jardin Botanique à
Tours. Cliché François Lison
• Photo au centre pages 26 et 27 : Au festival international
des jardins 2013 dans le domaine de Chaumont-sur-Loire,
le cocon tressé par l’osiériculteur vannier Eric Renault pour le
jardin Voir les sons, entendre les couleurs. Un jardin créé par
les paysagistes Julie Aviron, Jérôme Levallard, Alice Gounet
et la designer couleur, graphisme et matière, Sarah Schrader. Cliché Eric Renault.
• Photo en bas de page 26 : Fresque d’Eric Renault. Cliché
Eric Renault.
• Photo en haut de page 27 : vue aérienne de l’étang japonais de la Mulonnière créé par Dominique Beauschene.
Cliché François Lison.
• Photo en bas de page 27 : une clôture végétale réalisée
par Eric Renault / détail de soudure entre les brins. Cliché
Eric Renault.
PLANS de jardin
CONSEILS
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Réalisations
Produits du Paysage
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27
Un 和室 et son 床の間
Texte La rédaction
Photos Till Breitfeuss
Un washitsu et son tokonoma,
Une réalisation de Till Breitfuss
28
Au Japon, un washitsu est une pièce dont le sol est revêtu
de tatamis. Il est un lieu de vie conçu pour l’accueil et le
partage. C’est le véritable espace social des maisons japonaises.
Dans un washitsu, le tokonoma participe à l’âme et au caractère que l’on veut donner à la pièce et à sa maison. C’est
une petite alcôve au plancher surélevé en tatami où l’on
expose des calligraphies, des estampes, des plantes (ikebana, bonsaï, kusamono), des objets d’art ou autres statuettes ornementales (okimono). C’est un élément essentiel de
la décoration traditionnelle de l’intérieur japonais. Des shōjis,
formés d’un cadre en bois avec du papier japonais translucide (shōjigami) d’un côté, sont souvent installés en décoration devant les fenêtres. Le washitsu est séparé du reste du
logement par des portes coulissantes couvertes des deux
côtés de tissu ou de papier, appelées fusuma.
Dans le projet réalisé par Till Breitfuss, une ossature en
Hemlock structure la pièce. Les remplissages sont effectués
en enduits composés de sable, de paille et d’argile. Le plafond en bois brun est ouvragé. De grandes portes coulissantes permettent de moduler l’espace. Elles sont montées
dans la tradition sans aucune ferronnerie. La finition des bois
est au rabot. Sur l’un des côtés, des shōji sont recouverts
d’un papier de riz translucide. Ils diffusent la lumière du jour
à l’intérieur de la pièce. De l’autre côté les fusuma opaques
sont ornés de scènes de nature. Ils donnent accès à de
nombreux rangements et aux autres pièces de la maison.
29
SUR LA ROUTE d’Erwann de Kerros
Lorsqu’on lui demande de parler de son métier, Erwann de Kerros, le patron de Terre Exotique,
nous porte allègrement dans son monde, un monde au goût d’épices et de rencontres.
Interview Xavier Guillon
Photos François Lison
VILLA DECO : Monsieur de Kerros, dans votre
« Carnet de voyage » vous nous invitez à une
étonnante aventure du goût...
Erwann de Kerros : Les épices racontent des histoires de civilisations et de gastronomies. L’épice
est une écriture. On s’incline devant sa force. Pour
la rencontrer, il faut prendre la route.
VD : Votre maison de Rochecorbon évoque le
souvenir d’une grande route de commerce. Elle
semble être là par évidence, en prolongement
de votre métier.
EK : Cet hôtel de la fin du XVIIIème siècle m’a séduit. Dans l’ancien port de Rochecorbon, il est un
prolongement de la Loire, une halte sur l’une des
anciennes grandes routes du commerce. C’est
une maison qui invite au voyage, à entrer en bateau. Il reste dans sa mémoire les bureaux d’un
marchand et ses entrepôts creusés dans le coteau.
J’ai voulu poursuivre son histoire. Les salons de réception sont devenus les salles de ma galerie de
voyage. Et puis, le fleuve est un chemin qui raconte
les richesses de l’une et de l’autre mer.
VD : Comme pour un bon nombre de bretons, le
voyage est certainement inscrit dans vos gènes.
Mais comment devient-on un amateur d’épices ?
EK : Mon histoire s’inscrit dans l’histoire de la marine marchande et militaire, dans l’histoire de ma
famille. Ma prime jeunesse, je l’ai passée à FortArchambault, une ville sur le fleuve Chari au sud
du Tchad. A 20 ans, la fleur au fusil, je reprends le
bateau pour l’Afrique. Sans aucun contrat, je deviens le régisseur d’une exploitation de poivre au
Cameroun. Je fais les tournées de bouclard. En
découvrant la culture et le commerce du poivre de
Penja, je suis entré dans le monde des épices.
30
VD : Dans notre imaginaire, vous êtes un chasseur
de trésors. Mais quel trésor recherchez-vous ?
EK : Mon métier, ce n’est pas d’inventer des mélanges, c’est d’être le passeur. Au fil de mes escales,
je cherche de nouveaux territoires culinaires, de nouvelles saveurs piquantes, douces ou épicées. Les
épices, on les découvre dans des endroits les plus
incroyables, des lieux mythiques, des terres de légendes. Sur le lac Assal en Abyssinie, j’ai découvert la
perle de sel qui croque sous la dent et dont les premières notes sont rudes, franches et riches à la fois.
Les perles rondes naturellement sculptées par l’eau
et le vent évoquent aussi les écrits de Joseph Kessel,
Henri de Monfreid, Arthur Rimbaud… Je collecte la
poésie du monde.
VD : Le nom de votre entreprise est
une invitation au voyage. Mais que
veut dire pour vous « Terre Exotique » ?
EK : La terre, c’est la vérité de ce qui est
exprimé par le sol. L’exotisme, c’est
pour moi la découverte, le lointain. Il
n’y a pas nécessairement de cocotiers, mais il y a toujours un voyage
et le besoin de le raconter. Terre exotique, c’est en quelque sorte mon carnet de route. Un proverbe d’Asie nous
dit : « Ce n’est pas le but de la promenade qui est important, mais les petits
pas qui y mènent ».
31
Belles et rebelles
Pussifolies
Texte Paula Pinheiro
Photos François Lison
Les Pussifolies ? C’est un concours de peintures grands formats organisé pour la 5ème année
dans le petit village de Pussigny, situé dans le canton de Sainte-Maure-de-Touraine. C’est aussi une
occasion pour l’art de prendre l’air et de s’afficher dans les rues d’un petit bourg d’Indre et Loire.
Cette année, ce sont 30 artistes peintres qui sont
venus des quatre coins de la France et qui s’y
sont retrouvés, chacun face à une toile vierge
de 4m x 2m. Pendant 8heures non-stop, ils se
sont adonnés à leur œuvre sous les yeux d’un
public curieux de voir. Ils ont appliqués leur style
et se sont laissés aller par l’inspiration d’une ambiance. Dans leurs visions plus ou moins folles
ou réalistes, les artistes prennent possession du
bourg. Les œuvres et les lieux se rencontrent,
échangent et composent. Une véritable performance.
Des toiles en pleine lumière
Par cet étrange élixir, dans chaque rue, des œuvres naissent et fleurissent. Dans l’élégance du
bourg, de ses maisons en colombage et de
pierre, une toile de l’artiste Patrice Baffou (2ème
prix) met le jazz à l’honneur. Un peu plus loin
ce sont les jardins de François Pagé qui se fondent dans le paysage, un cadre dans le cadre.
Grégory Cortecero remporte le 1er prix avec
sa vision d’une savane africaine réalisée dans
une technique de peinture japonaise à l’encre
de chine.
Dans le dédale des ruelles
32
Ainsi, ce village d’à peine 300 habitants prend
les allures d’un musée. Dans une mise en scène éphémère, une nouvelle coloration éclaire
les ruelles et les venelles du vieux bourg. Elle
nous amène peu à peu à un temps autre, dans
une effervescence artistique qui en dit long sur
l’audace. Les habitants sont à leurs fenêtres. Ils
profitent d’une journée pas comme les autres.
Le village s’imprègne du désir d’imaginer, de
rêver, de raconter. Il est une galerie ouverte sur
ses rues. L’art efface les murs qui enferment.
Alors, pourquoi cette escapade, puisque le jour
« J » n’est plus ? Parce que dans les rues de
Pussigny, les toiles restent accrochées jusqu’à
fin septembre, et que c’est une occasion de voir
un beau village tout en couleur.
Participez au jeu "BD urbaines"
Jusqu’au dimanche 1er septembre 2013 minuit, tentez votre chance en envoyant votre réponse
par email à l’adresse [email protected] ou bien la page contact du site, ET GAGNEZ !
LE JEU
Il s’agit de situer en étant le plus précis possible chaque lieu ou oeuvre photographiés en page 6 et 7 de ce numéro VILLA DECO.
LES PRIX
1er prix - 2 places pour le spectacle «Mystéric» d’Eric Antoine le jeudi 21 novembre
2013 à 20h30 au Vincy à Tours
2ème prix - 2 places pour le spectacle «Retour au Pays» des Bodin’s le mercredi
11 septembre 2013 avec pour 1ère partie David Salles & Bruno Salomon
3ème au 5ème prix - Un abonnement pour 4 numéros du magazine VILLA DECO
Rétro
"$$!
#&%!$%!#
! (!$%"
$!&!'"
$#$#$!
Trimestriel gratuit
Printemps 2013
www.villadeco-lemag.fr
33
Place des contacts...
Architecte : Movista architecte - Tahar CHEREF
42, rue Félix Faure - 37000 Tours
Tel : 09 50 87 96 54
Email : [email protected]
Paysage : ADV Paysages – Xavier MOTILLON
82, rue des Halles - 37000 Tours
Tél : 06 70 20 75 31
www.adv-paysage.fr
Gros Œuvre : G.M.B
22 Bis, route de St Roch - 37390 La Membrolle sur Choisille
Tél : 09 71 52 58 88
Charpente : SARL ABADIE
10, route des Internautes - 37210 Rochecorbon
Tél : 02 47 52 55 34
Menuiserie bois intérieur extérieur : Menuiserie RIBREAU
Route de Montigny - 37460 Montrésor
Tél : 02 47 92 70 86
Menuiserie extérieur alu : FRANCHET
9, rue Jean Perrin - 37170 Chambray-lès-Tours
Tél : 02 47 28 00 46
Plomberie électricité : Denis ROUSSEAU
10, rue Folie - 37250 Sorigny
Tél : 02 47 26 07 80
L’atelier de Jamal LANSARI
30 avenue de la Vallée de Lys – 37260 Artannes
Tél : 02 47 73 23 50
www.jamal-lansari.com
Corinne TUAL
La Fromagerie - 37460 Orbigny
Tél : 02 47 94 39 08 / 06 99 16 47 66
Email : [email protected]
www.corinne-tual.com
Atelier du Passé présent - Sabine de FREITAS
8, rue de la Forêt – 37150 Chenonceau
Tél : 06 60 56 08 08
Email : [email protected]
Alexandre CADENA
La Bourdillière - 37460 Genillé
Tél : 06 41 68 14 75
34
Mobilier urbain : Ferronnerie BOQUET
La Pagerie - 37800 Sainte-Catherine de Fierbois
Tél : 02 47 65 50 45
[email protected]
www.ferronnerieboquet.com
Architecte : Bernard PENNERON
199, bd Heurteloup - 37000 Tours
Tél : 02 47 20 09 25
Conception et réalisation : Till BREITFUSS
3, route des Canches - 37510 Savonnières
Tél : 09 51 54 67 64 / 06 18 98 82 45
Email : [email protected]
www.guerin-breitfuss.fr
Décors : Charlotte GUERINEAU
65, rue de Boisdenier – 37000 Tours
Tél : 06 23 51 03 87
Email : [email protected]
Enduit minéral : Atelier Carine DELALANDE
104, rue de Champeaux – 77111 Soignolles en Brie
Tél : 06 10 89 05 26
Email : [email protected]
Stores japonais : Olivier FETIVEAU
4, rue de la Grange Rouge – 37250 Montbazon
Tél : 02 47 73 16 15 / 08 99 86 30 29
ARCHI DECO
KANOPEE DESIGN
Tél : 06 80 25 76 69
Email : [email protected]
Eric RENAULT
5, La Barrurie - 37110 Saunay
Tél : 02 47 56 93 09
Terre Exotique
61, quai de la Loire – 37210 Rochecorbon
Tél : 02 47 41 35 45
www.terreexotique.com
Librairie
La Boîte
Poésie
Art
à Livres
Littérature
Sciences
Théâtre
Nature
Chaque mois,
PMangas
olar Cuisine
Scolaire
des rencontres
BDdesJeunesse
et
expos...
Jardinage Musique
Cinéma
Site
Philosophie
nouveau
Poésie
Ouverture : le lundi deNature
11h à 19h,
du mardi au samedi de 10h à 19h
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