Vie quotidienne au temps de Joséphine

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Vie quotidienne au temps de Joséphine
Vie quotidienne au temps de Joséphine
Au temps de Joséphine, une des innovations importantes est l’installation de salles de bain.
Les bougies sont remplacées par des lampes à huile.
LE MATIN :
Le lever : chez les classes aisées, le couple fait chambre à part excepté Napoléon et
Joséphine qui font chambre commune au moins jusqu’au Consulat.
Joséphine porte un bonnet pour dormir la nuit et le matin pour la toilette en attendant que
son valet de chambre-coiffeur vienne la coiffer.
Le lavabo tripode, situé près du lit, est l’unique moyen de se laver si on n’a pas de
salle de bain (cuvette en métal ou en porcelaine accompagnée d’une aiguière + pot à eau).
L’hygiène fait peu de progrès car l’eau reste chère.
La grande propreté de Joséphine et Napoléon reste une exception pour l’époque.
Même s’il existe peu de salles de bain, la baignoire fait de plus en plus son apparition
dans les demeures bourgeoises placées le plus souvent dans des pièces à usage unique.
Sous l’Empire, on considère le bain comme un moyen de guérison de certaines maladies
plutôt que comme moyen de propreté.
Le cabinet de garde-robe : il est situé derrière l’alcôve de la chambre à coucher. Elle abrite
la chaise d’affaire, le bidet et le seau à laver les pieds.
Attention ! On ne se lave pas dans la salle de bains mais dans le cabinet de toilette. La salle
de bain sert à s’apprêter. Elle comprend une table de toilette avec un miroir.
L’impératrice Joséphine y consacre quasiment trois heures de sa matinée.
Pour se coiffer l’élégante utilise une mallette portative pouvant être déplacée facilement du
cabinet de toilette à la chambre à coucher (petit miroir généralement démontable + un tiroir
dans la base).
Le nécessaire de Malmaison servait aussi bien à la toilette de bouche que à celle du
corps.
Après son bain, Napoléon se fait frictionner le corps à l’eau de Cologne par son valet
de chambre.
Les soins des pieds et des mains existent pour les plus riches (chirurgien pédicure
attitré pour Napoléon).
L’usage courant de la brosse à dent n’apparaît qu’à partir des années 1830.
Auparavant, le seul moyen d’entretenir sa bouche est le cure dent (simple brindille en buis
poli ou en vermeil) et pour les plus fortunés un gratte-langue en métal précieux pour nettoyer
la langue après des repas chargés.
Les dentifrices s’utilisaient sous forme de poudre, de pâte à base de miel appelés
opiats ou d’eaux ou d’élixirs composés le plus souvent d’un mélange d’eau tiède et d’un
spiritueux qui peut être de l’eau de vie, du camphre, de la lavande ou de l’esprit de vin. S’il
n’y a pas de brosse à dent, on utilise une simple éponge que l’on applique sur les dents.
Napoléon exige une brosse à dent dans chaque nécessaire que Biennais lui fournit.
La brosse à dent est composée d’un manche d’or garni de poils de sanglier montés
sur une tablette de bois que l’on peut changer après chaque usage.
Les hommes des classes aisées confie le soin de se raser à un barbier. Napoléon
apprit grâce à Constant à se raser lui-même avec Roustan, un valet, lui tenant le miroir. Sa
barbe faite, l’empereur se lavait le visage et les mains et se faisait les ongles avec soin.
Joséphine utilisait une œillère (dans le nécessaire) pour faire des bains d’yeux.
Napoléon avait un nécessaire pour se détartrer les dents.
Déjeuner frugal : déjeuner 8h, dîner à 11h ou midi, goûter à 16h ou 16h30, souper à 19h ou
20h
Le premier déjeuner consiste en une simple tasse de lait, ou de chocolat dans lequel
on a cassé une flûte (sorte de petit pain long) ou de rôties (tartines de pain grillé).
L’Empereur prenait généralement une tasse de thé ou une infusion de fleurs
d’oranger.
On boit essentiellement le café le midi.
AU BUREAU
Dans le bureau de l’Empereur, l’éclairage se fait à la bougie faite de cire d’abeille
(prix élevé dû au coût de la cire). On peut augmenter leur intensité avec un réflecteur de
métal.
Autre éclairage pour l’époque, la lampe à huile formée d’un cylindre de matière
grasse (suif de bœuf ou de mouton) dont l’axe est coupé par une mèche de fil de coton
(odeur désagréable et fusibilité extrême).
DINER 11H
Le repas se prend sur un petit guéridon circulaire ou une table ronde en acajou à
volets rabattables permettant un meilleur rangement.
Le cérémonial comprend 5 services : hors d’œuvres et potages ; entrées ; rôts ;
entremets ; fruits et desserts.
L’APRES MIDI
Promenades élégantes, cercles et cafés
Dans les Mémoires de Constant : on remarque que Joséphine et Hortense se
promenaient souvent à cheval dans le parc de Malmaison.
Courrier intime
La famille impériale utilise un papier doré à la tranche dite « à la tellière ».
Le papier à lettre de Joséphine provient de chez Susse. Il est doré sur tranches et
parfois entièrement argenté, agrémenté de bordures gaufrées reproduisant des motifs à
l’antique.
Les personnes de distinction apprennent l’art de l’écriture chez les religieuses
pendant les années de couvent.
Travaux d’aiguilles
Joséphine achetait chez Mme Dubuquoy-Lalouette des canevas qu’elle brodait avec
ses dames pour garnir les fauteuils du salon de Malmaison.
La table à ouvrage de Joséphine, d’acajou et de bronze doré, comprend une traverse
d’entrejambe en velours cramoisi lui permettant de reposer ses pieds. Elle est placée dans le
boudoir. Une fois fini, elle range l’ouvrage dans le sac à laine en satin blanc placé sous la
ceinture.
Lectures romantiques et bibliothèques d’hommes illustres
La bibliothèque est répartie en 5 catégories : l’Histoire, les Belles Lettres, les
Sciences et les Arts, la Législation et la Jurisprudence et enfin la Théologie.
Napoléon se constitue une bibliothèque portative dans la tradition de l’honnête
homme du XVIIIème siècle. Les bibliothèques impériales proviennent souvent des saisies
révolutionnaires.
A Malmaison, en 1814, la bibliothèque comprend 12 000 volumes dont 7500 dans le
château de Bois-Préau. Elle abritait des livres religieux, des sujets épiques et de théâtre, des
recueils de poésie, des romans et des ouvrages d’histoire.
Passion de Joséphine pour la botanique.
Elle commande les plus beaux ouvrages jamais publiés sous l’Empire illustrés par
Redouté.
Les plantes représentées dans ces ouvrages étaient conservées dans la grande
serre chaude (200 espèces fleurissent pour la première fois en France à Malmaison).
Elle a une curiosité pour les minéraux également ; les minéraux étaient présentés
dans une trentaine de petits volumes comportant chacun 24 casiers accompagnés d’un
feuillet de nomenclature manuscrit.
La ménagerie : des kangourous, l’acclimatation de cygnes noirs jamais vue en
Europe et qui se reproduisent pour la première fois en captivité…
Cacatoès des îles Moluques dans les volières et les cages du vestibule.
(si plus de renseignements voir l’inventaire après décès de Joséphine).
Leçons de musique et carnets d’aquarelles
Goûter de fin d’après-midi
Il est pris dans n’importe quelle pièce de la maison voire dans le jardin. Il est servi sur
un guéridon circulaire facilement transportable sur lequel il y a des verres, une carafe, des
pièces de cabaret à café ou à thé.
LE SOIR
En famille
Les petites filles jouent à la poupée, les garçons de jouets guerriers (petits soldats de
plombs ou de carton).
Les jeux sont en général : les jeux de dominos, de dames ; le tric-trac, la bouillotte, le
quadrille, le piquet et les jeux de toupie, de roulette, de nain jaune, de l’oie.
Les jeux de cartes restent les plus populaires. Le whist l’emporte sur tous les autres
dans la bonne société.
L’heure des apprêts
Pour beaucoup de femmes, la toilette du soir est indispensable (fards, bijoux,
parfums). Les dames de Joséphine ont l’obligation de se changer environs trois fois par jour
(toilette du matin, avant le dîner, la toilette du soir). Si elle porte deux fois la même robe, les
dames redoutent les réflexions de Napoléon.
Le souper :
C’est un repas de plus en plus tardif.
Les caves de Malmaison comprennent plus de 150 bouteilles de champagne à la mort de
Joséphine, et des centaines de bouteilles de vin (Bordeaux en particulier) ainsi qu’une
trentaine de bouteilles de rhum.
A la Cour et dans les grandes maisons, la tradition de souper est à 22h.
Napoléon aimait la musique italienne ainsi que le théâtre très à la mode à l’époque.
Trois soirs par semaine, le Cour va au théâtre.

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