Le capital humain - Capital consulting
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Le capital humain - Capital consulting
forumdu manager Cahier du manager miseàniveau Le capital humain élément clé de compétitivité Considérer les ressources humaines comme un élément de compétitivité est essentiel. Et leur mise à niveau est un facteur majeur pour être en phase avec les nouvelles tendances managériales de productivité susceptibles de créer de la valeur. L a mise à niveau du capital humain système d’information, questionne: «Comest une condition sine qua non ment réussir ce programme de mise à niveau pour la réussite de tout program- pour arriver à dépasser cette lacune, sachant que me de développement économi- 98% du tissu économique mondial et 30% de ceque et sectoriel. Une mise à niveau recouvre lui marocain sont composés de PME? La mise différents aspects, allant de la disponibilité à niveau doit-elle démarrer par le dirigeant et des ressources humaines à l’adéquation de sa prise de conscience du besoin?», provoquant l’offre en compétences et à la rapidité de ré- la réaction d’Abdel-ilah Jennane, consulponse aux besoins en main-d’œuvre qualifiée tant expert et directeur à l’IRH (institut de et en profils pointus, y compris en passant ressources humaines) et à Diorh: «Pendant par la formation continue... très longtemps, ces 3F étaient Mais la prise de conscience présentes et n’ont pourtant La motivation vis-à-vis du capital humain pas été une barrière pour les comme élément clé de dirigeants pour acheter des par le salaire compétitivité ne s’est fait villas, des voitures de luxe… est dépassée, Les sentir au Maroc qu’à partir Donc, ces 3F ne sont pas le collaborateurs de 1997. Ce n’est qu’à partir vrai problème. Par contre, désirent plus de cette période que le pays il est nécessaire d’y ajouter a vu fleurir des agences de un quatrième F, celui de la que cela, ils conseil et en ressources huformation! Sauf que le diveulent adhérer maines et que les responsarigeant ne veut pas investir à un projet, à une dans la formation, de crainte bles gouvernementaux se sont réveillés pour expride voir ses salariés se faire équipe… mer leur volonté de «faire débaucher par une autre endu développement humain treprise, pour un même poste, la priorité de la stratégie économique et sociale et pour le double du salaire perçu chez lui.» Une du pays.» C’est ainsi que l’État entamera plu- réflexion qui sera soutenue par Amine Jamai, sieurs programmes qui, malheureusement, directeur associé à Valoris conseil, cabinet ne porteront pas leurs fruits. Derniers en spécialisé en conseil d’entreprise, de RH et date, Imtiyaz et Mouwafaka, pour un projet d’organisation. «À mon sens, il faut travailler de 2008-2011, relancent le débat. Ce projet plus sur la conviction du dirigeant plutôt que de vise à améliorer trois axes -les 3 F-, foncier, lui offrir uniquement une solution. Au Maroc, fiscal et fonds. Ouvrant le débat, Réda Idris- on a perdu beaucoup de temps à aider l’entresi, senior manager à Capital consulting, ca- prise au lieu d’agir pour l’obliger à se tourner binet de conseil en stratégie, organisation et vers la formation de son personnel.» 58 laformation, obligationounécessité? Le volet RH, tout le monde l’atteste, est aujourd’hui un des piliers de la modernisation et de la compétitivité de l’entreprise. Alors, comment entretenir cette denrée, parfois rare, comment obliger une entreprise à former ses équipes alors que le dirigeant de la boîte ne mesure pas l’impact d’une telle formation sur la performance de son entreprise ou n’en a pas conscience? «À mon sens, la réussite de cette mise à niveau dépend essentiellement du dirigeant, c’est lui l’instigateur du changement. Donc, s’il veut que son entreprise avance avec l’adhésion de ses collaborateurs, il faudra qu’il forme ses collaborateurs. C’est cette prise de conscience qu’il faut initier chez les dirigeants», appuie Serge Hernandez, directeur général de RH performance, cabinet conseil en recrutement. Former oui, mais en identifiant d’abord le besoin! Un point sur lequel toute l’assemblée semble être tombée d’accord, tout en convenant qu’il reste beaucoup à faire en entreprise, tant de la part des dirigeants que de leurs employés. «Mais comment faire pour que le dirigeant réalise ce besoin du moment qu’aucun de ses collaborateurs n’en a exprimé le besoin?», souligne Jamal Amrani, directeur général de Jadh Conseil, cabinet conseil pour le développement humain en entreprise. Des propos soutenus par l’intervention de Ghizlane Sada, consultante senior à Capital Consulting qui, à son tour, affirme: «Nous avons réalisé plusieurs audits et forma- 59 dirigeants, impliquez-vous! Selon des études réalisées aux États Unis d’Amérique (USA) par le cabinet Harris Interactive, en 2005, sur 23.000 salariés venant de divers secteurs, 22% seulement comprennent les buts organisationnels de leur entreprise et 15% déclarent travailler selon une politique win-win. Des résultats qui, malheureusement, ne vont pas en s’améliorant, puisque lorsque le cabinet réalise cette même étude sur le même nombre de personnes et dans les mêmes conditions, les résultats notés sont affligeants. Il en ressort en effet que 82% des employés ne comprennent pas la relation entre la stratégie et leur travail et 91% estiment ne pas maîtriser les compétences nécessaires au déploiement de la stratégie de l’entreprise. Conclusion, le problème est mondial. Comment arrêter alors cette hémorragie et pousser l’entreprise finances proximité avec ses employés quand elle est d’une certaine taille? Par l’implication de ses dirigeants? Juridique exemple qui ne tarde pas à orienter le débat sur une autre problématique. «L’acquisition de la formation, je la vends, mais je ne crois pas que ce soit une solution miracle! Elle n’est pas suffisante. Le développement de la compétence doit être interne à l’entreprise, ce ne sont pas deux jours de formation qui vont changer les choses. Le savoir, on peut le donner, mais la prise de conscience doit être l’axe stratégique à développer à travers le savoir-faire, le vouloir faire et le pouvoir faire», explique Abdelilah Jennane. «Par rapport à cette question de formation, une bascule très importante est en train de se faire dans la tête du manager passant d’une perte d’argent à l’impératif de compétitivité, cela, notamment par rapport au remboursement de l’OFPPT. Deux jours de formation ne vont certes pas changer totalement le comportement des managers, mais ils ne sont pas inutiles non plus, à condition qu’il y ait des rappels en cours d’année», explique Youness Mouhib, directeur général de Positif conseil, cabinet de recrutement de personnel et conseil d’entreprises. Cependant, comment l’entreprise peut-elle assurer la technologie tions en entreprise au cours desquels, lorsqu’on demandait aux entreprises quels outils elles avaient mis en place pour analyser où était réellement le besoin en formation, on constatait qu’il n’y en avait aucun. En fait, on se rendait souvent compte que ces entreprises adoptaient plus une démarche quantitative que qualitative.» En effet, les réponses ne reposent pas toutes spécifiquement et uniquement sur la formation. C’est pour cela que le dirigeant se doit d’être proche de ses collaborateurs et, surtout, à leur écoute. «Parfois, des gestes simples peuvent aboutir sur de grands résultats. Par exemple, une entreprise de textile à Tanger où le turnover était très élevé pendant l’été. Celle-ci, qui s’est interrogée sur la cause de ces départs en cette période précise, a fini par découvrir que c’était la température, au travail, qui en était la cause; il faisait très chaud dans les locaux en cette période. Depuis qu’elle a installé des climatiseurs, le turnover a baissé et la productivité a augmenté! Ceci, pour dire que la solution ne se trouve pas toujours dans la formation. Il faut surtout détecter le besoin et y répondre!», souligne Jamal Amrani. Un ressources humaines ventes marketing management Youness Mouhib, directeur général de Positif conseil. forumdu manager Deux jours de formation ne vont pas changer le comportement des managers, mais ils ne sont pas inutiles…» forumdu manager Cahier du manager Mustapha Imrani, APD Maroc Serge Hernandez, RH Performance à aller vers une démarche qualitative de partage et d’amélioration des compétences? «Comment changer l’approche managériale?», demande Réda Idrissi qui relance le débat. «Je pense qu’il y a deux points clés à mettre en exergue: réhabiliter la valeur du capital humain comme source principale d’avantages compétitifs pour les entreprises et veiller à l’alignement des objectifs des entrepreneurs avec ceux des salariés», souligne Mustapha Imrani, chef de projetsp à l’APD (Association pour le Progrès des Dirigeants). Certes, l’alignement des objectifs est essentiel pour assurer la pérennité de l’entreprise et pour développer sa compétitivité sur le marché, mais pour cela, il faut surtout que le manager en prenne conscience. «Sur l’implication du dirigeant, les études sont majoritairement quantitatives. Mais si celles-ci étaient plutôt tournées vers le qualitatif pour connaître réellement le profil du dirigeant. Ce n’est pas toujours évident de les accompagner, car leur niveau n’est pas le même. Il faut d’abord gagner la confiance du dirigeant, pour cela il faut du temps et de la présence! Il faudrait créer un groupement pour accompagner ces entreprises», réplique Evelyne Tahiri, responsable département conseil chez Bil Consulting, cabinet spécialisé en conseil RH. Qui ajoute: «J’enseigne également à HEM et je peux vous dire qu’au fil de ces années le profil du manager a changé. Un bon tiers des étu- Youness Mouhib, Positif Conseil diants veulent intégrer l’entreprise familiale avec l’envie de les accompagner dans le développement de l’entreprise en offrant des réponses sur certains points clés, d’exemples de cas… Cependant, même pour les profils ayant eu des cours en RH, la première réponse donnée par rapport à l’apport réalisé, est en premier lieu d’ordre financier et pas du tout type RH.» Une question s’impose: comment un dirigeant réagit-il par rapport à la nécessité de déléguer dans un environnement éloigné de la famille? Il réagit négativement, le doute s’installe, la peur d’investir dans la personne et de la voir, du jour au lendemain, quitter l’entreprise. «Souvent, le dirigeant recrute la personne adéquate, mais il se met tellement dans une boule négative qu’il induit tout son projet à l’échec. La problématique de la fidélisation s’imposera de plus en plus, vu que les outils de fidélisation actuels commencent à trouver leurs limites», souligne Jamal Amrani. En effet, devant une tendance de plus en plus tirée sur le papillonnage, garder et fidéliser ses ressources humaines devient de plus en plus difficile. «La motivation par le salaire ne dure qu’un temps. Les collaborateurs désirent plus que cela, ils veulent adhérer à un projet, à une équipe… Le vrai défi est d’arriver à bien s’entourer», souligne Serge Hernandez. Abdel-Ilah Jennane, Diorh Evelyne Tahiri, Bil Consulting Amine Jamai, Valoris Conseil Par Kenza Berrada Organisé par Prochain Forum du Manager «Démarche qualité et certification, un maillon fort dans le processus de modernisation compétitive» Mardi 14 avril 2009 - Hyatt Regency - Casablanca Pour vous inscrire: www.sp.ma 60 Jamal Amrani, Jadh Conseil