Du fumier pour les cultures biologiques
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Du fumier pour les cultures biologiques
Du fumier pour les cultures biologiques George Kuepper Spécialiste agricole au NCAT © NCAT 2003 Publication ATTRA no IP127 Note au lecteur: Le présent document inclut des liens hypertexte et des références à un grand nombre de documents qui ne sont disponibles qu’en anglais. Le CABC espère malgré tout que le lecteur bénéficiera de l’information prodiguée en français dans le présent document. Original English-language version translated with permission from ATTRA. Le CABC remercie sincèrement ATTRA d’avoir autorisé l’affichage de cet article. Résumé Les différents fumiers de bétail constituent une ressource importante pour les cultures biologiques et durables. Le présent document traite des problèmes et des défis liés à l’utilisation de fumier brut ou composté et discute de solutions. Sa portée inclut également le guano, matière similaire au fumier. Table des matières Introduction .................................................................................................................................................. 3 Épandage de fumier brut : problèmes et solutions ...................................................................................... 3 Contamination .......................................................................................................................................... 3 Inquiétudes quant à la qualité des produits de culture ............................................................................ 5 Déséquilibres nutritifs nuisant à la fertilité des sols ................................................................................. 5 Problèmes de mauvaises herbes .............................................................................................................. 7 Pollution .................................................................................................................................................... 7 Fumiers compostés ....................................................................................................................................... 8 Guano ............................................................................................................................................................ 9 Épandage de fumier et de compost sur le terrain ...................................................................................... 11 Calendrier................................................................................................................................................ 11 Méthode ................................................................................................................................................. 12 Résumé ....................................................................................................................................................... 14 Références .................................................................................................................................................. 15 Introduction Le fumier de bétail joue un rôle traditionnel et essentiel dans la gestion biologique et durable des sols. Son utilisation produit de meilleurs résultats lorsqu'elle est combinée à d'autres pratiques renouvelables. Ces pratiques incluent la rotation des cultures, la culture de plantes-abris (culture de couverture), l’enfouissement d’engrais verts, le chaulage et l’apport d’autres engrais ou amendements naturels ou respectueux de l’environnement. En production biologique, le fumier est communément épandu à l’état brut (frais ou séché) ou composté. Bien qu’il mette l'accent sur le fumier brut, le présent document s’intéresse aussi aux avantages et aux contraintes de l’utilisation du fumier composté, mais il ne traite pas des particularités associées à la manipulation et à l’épandage du lisier. L’apport de fumier brut comporte des restrictions évidentes en agriculture biologique. Ces restrictions sont énumérées dans le règlement « NOP » (National Organic Program), qui constitue la norme fédérale en matière de production biologique aux États-Unis. Des détails sont fournis dans le corps de ce document. Épandage de fumier brut : problèmes et solutions Le fumier brut est une excellente ressource pour la production végétale biologique. Il apporte éléments nutritifs et matière organique aux cultures et stimule les processus biologiques qui participent à la fertilisation naturelle des sols. Plusieurs mesures de précaution et restrictions s’imposent cependant, par souci de qualité des produits, de salubrité des aliments, d’équilibre des concentrations d’éléments nutritifs dans les sols et pour éviter les problèmes posés par les mauvaises herbes et les risques de pollution. Contamination Certains fumiers peuvent contenir des contaminants, notamment des hormones, antibiotiques et pesticides résiduels, des organismes pathogènes et des métaux lourds. Le compostage aérobie à température élevée éliminant beaucoup de contaminants, il est recommandé lorsqu’une faible contamination organique est suspectée. La prudence est cependant de mise, car des travaux de recherche ont démontré que les bactéries Salmonella et E. coli semblent survivre au processus beaucoup mieux que prévu (1). Le risque de transmission de maladies humaines décourage l’utilisation du fumier frais, voire même de certains composts, en tant que fertilisant à épandre avant les semis ou la plantation ou en bandes latérales dans les cultures maraîchères, surtout si les produits de récolte sont fréquemment consommés crus (2). L’université de l’État de Washington (3) suggère que les cultivateurs prennent les précautions suivantes : • Épandre le fumier au moins 60 jours avant la récolte de tout produit maraîcher qui sera consommé sans cuisson préalable (les exigences du NOP quant au calendrier d'épandage des fumiers sont abordées dans une autre section du présent document). Si possible, éviter la fumure après les semis ou la plantation. L’épandage automnal est conseillé. • Ne pas utiliser de déjections de chats ou de chiens ou de fumier de porc (frais ou composté). Ces espèces animales ont en effet de nombreux parasites en commun avec l’être humain. • Laver soigneusement tout produit provenant d’un champ fumé avant de le consommer. Les personnes particulièrement vulnérables aux maladies d’origine alimentaire (jeunes enfants, aînés, personnes immunodéprimées, etc.) devraient éviter de consommer des produits crus. En février 2000, le problème de l’usage du fumier dans les fermes biologiques a été porté au-devant de la scène par le programme d’informations télévisées 20/20. Le segment suggérait que la fertilisation au fumier de bétail rendait les aliments biologiques plus dangereux que les autres denrées sur le marché (4). Les producteurs de l’émission avaient réuni des échantillons de légumes biologiques et non biologiques provenant d'étalages de magasins et les avaient analysés pour détecter la présence d’E. coli. Les échantillons, biologiques ou non, n’étaient généralement pas des sources de contamination sérieuse. Des sacs de graines germées et de mesclun faisaient exception. Parmi ces exceptions, les échantillons biologiques étaient davantage contaminés par E. coli. Le programme télévisé s'est essentiellement basé sur cette constatation pour mettre en cause l'agriculture biologique. L’attaque, malgré son caractère tendancieux et peu scientifique, a plongé la filière biologique dans l’embarras et a forcé ses membres à prendre des mesures pour « limiter les dégâts ». L’échantillonnage n’était pas statistiquement significatif (prélevé aujourd’hui, par exemple, il pourrait produire les résultats opposés). L’émission a omis de préciser que les méthodes d’analyse utilisées ne distinguent pas les formes pathogènes des formes bénignes d’E. coli et que l’agriculture non biologique recourt également au fumier! De plus, le journaliste, au lieu de mentionner les intérêts de l’auteur des poursuites (Dennis Avery du Hudson Institute, « cercle de spécialistes » lourdement subventionné par des membres de l’industrie agricole classique), l’a présenté comme un ancien représentant du ministère de l’Agriculture (5). John Stossel, journaliste responsable du reportage, a par la suite présenté des excuses et apporté un correctif (6). À la différence des autres agriculteurs, qui n’ont que des lignes directrices de sécurité à suivre, les agriculteurs biologiques certifiés doivent respecter des protocoles très stricts. Le fumier brut NE PEUT PAS être épandu sur les cultures vivrières au moins 120 jours avant la récolte si les portions comestibles des plantes entrent en contact avec la terre (ce qui est le cas de la plupart des légumes, des fraises, etc.) et au moins 90 jours avant la récolte dans le cas contraire (céréales, la plupart des fruits de verger, etc.). Ces restrictions ne s'appliquent pas aux cultures fourragères et aux plantes à fibres (7). Les microorganismes et les molécules organiques ne sont pas les seuls contaminants présents dans le fumier de bétail. Les métaux lourds peuvent également poser problème, particulièrement dans les régions de production à l’échelle industrielle. La contamination aux métaux lourds et autres substances chimiques remet sans cesse en question l’utilisation de litière de volaille en tant que fertilisant biologique acceptable en Arkansas, où ce fertilisant est abondant et bon marché (8). Le sujet est abordé en détail à la section Fumier composté. Ce type de contamination est aussi associé aux boues d'épuration (biosolides) compostées et constitue la principale raison de leur interdiction dans la production biologique certifiée. Lors de la certification, si des concentrations élevées de contaminants sont suspectées, une analyse du fumier ou du compost peut être demandée en vertu de la réglementation fédérale applicable à l’agriculture biologique. Inquiétudes quant à la qualité des produits de culture Le fait qu’un mauvais usage du fumier brut puisse détériorer la qualité de légumes tels les pommes de terre, concombres, courges, navets, choux-fleurs, choux cabus et frisés et brocolis, est connu de longue date. En se décomposant dans la terre, le fumier libère des composés comme le scatole, l’indole et d’autres phénols. Absorbés par les plantes, ces composés peuvent donner une flaveur anormale ou une odeur indésirable aux légumes (9). Par conséquent, le fumier brut ne devrait pas être appliqué directement sur les cultures légumières; il convient en revanche de l’épandre sur la culture de couverture la saison précédente. Dans la région de l’Ozark, par exemple, le fumier de volaille sert parfois de fertilisant pour les cultures de couverture hivernales, qui sont enfouies avant le semis ou la plantation d’espèces légumières au printemps. Déséquilibres nutritifs nuisant à la fertilité des sols Le fumier brut a souvent été associé à des déséquilibres de concentrations d’éléments nutritifs nuisant à la fertilité des sols. Il y a plusieurs raisons à cela : • Le fumier est habituellement riche en certains éléments, notamment les phosphates ou la potasse. Bien que les cultures aient grand besoin de ces éléments nutritifs, des épandages répétés de fumier peuvent aboutir à leur accumulation à des concentrations nocives. La surutilisation de litière de poulet dans le Sud des États-Unis, qui a introduit un excès de phosphates dans les sols et les eaux de surface, en est un exemple probant. L'excès d'éléments nutritifs a par ailleurs pour effet de « ligoter » d'autres minéraux. Lorsque les phosphates sont surreprésentés, ils nuisent à l’absorption du cuivre et du zinc par les plantes; la potasse restreint l’assimilation du bore et du manganèse, voire du magnésium (9). • La fumure continuelle a tendance à acidifier le sol. La décomposition du fumier produit divers acides organiques, qui concourent à rendre les minéraux du sol plus biodisponibles. Cet atout du fumier est souvent ignoré. Avec le temps, le processus réduit néanmoins les concentrations de calcium et entraîne le pH en dessous de son optimum pour la plupart des cultures. Le fumier apporte du calcium, mais pas suffisamment pour compenser les pertes liées à l’acidification (9). Les exceptions possibles incluent le fumier de poules pondeuses en cage (lorsqu’elles reçoivent un supplément de calcium provenant par exemple de coquilles d’huîtres) et le fumier d’exploitations laitières utilisant du superphosphate. • Lorsque du fumier brut contenant de grandes quantités d’azote et de minéraux est épandu sur une culture, les mêmes effets que ceux de l’apport excessif d’engrais solubles du commerce peuvent être observés : brûlure des racines des plantules, réduction de la résistance aux organismes nuisibles et raccourcissement de la durée de conservation des produits. Des problèmes de salinisation sont souvent associés à l'épandage massif de fumier de parc d'engraissement dans les régions où le lessivage naturel est faible, comme dans la plupart des États de l'Ouest (10). Dans les États du Sud-Ouest comme l’Arizona, il a par exemple été recommandé aux agriculteurs d’épandre du gypse et de lessiver la terre avec 10 cm (4 pouces) d’eau d’irrigation environ après l'incorporation de fumier d’étable laitière ou de parc d’engraissement (11). Pour éviter un déséquilibre de composition du sol provoqué par le fumier, la fertilité doit être surveillée régulièrement à l’aide d’analyses de sol. Il convient ensuite de chauler, d’amender la terre ou d’épandre des fertilisants complémentaires pour renforcer l’équilibre, ou de restreindre les quantités épandues, selon les besoins. Une analyse de sol qui évalue la saturation en bases (rétention des cations) est fortement conseillée. Si le service n’est pas offert par le Cooperative Extension Service (service coopératif de vulgarisation) de l’État, un laboratoire privé peut effectuer l’analyse (une liste de fournisseurs spécialisés est disponible sur le site de l’ATTRA : Alternative Soil Testing Laboratories). Mais comprendre les besoins du sol n’est qu’une partie de l’équation. La composition en éléments nutritifs du fumier doit être également connue. Les teneurs types dans les différents fumiers, telles que celles présentées au Tableau 1, devraient uniquement servir à des approximations grossières. La teneur exacte en éléments nutritifs d’un fumier donné dépend non seulement de l’espèce animale qui a produit ce fumier, mais aussi des rations consommées par les animaux, de leur litière, de la quantité de liquide ajoutée et du système de collecte et de manutention employé. De plus, certaines idées reçues au sujet de la composition du fumier devraient être révisées. En raison de l’abondance de soufre dans les rations, le fumier a longtemps été considéré comme une bonne source de soufre. Cependant, avec les engrais concentrés actuels, moins de soufre est épandu sur les cultures qu’auparavant, et le soufre atmosphérique se dépose en moins grandes quantités grâce à l’application de mesures antipollution. Des carences apparaissent dans de nombreux sols; les concentrations en soufre pourraient également diminuer dans les fumiers (9). Au même titre que le sol, le fumier devrait être analysé pour estimer son pouvoir fertilisant. Tableau 1 : Teneurs approximatives en azote, phosphore et potassium (NPK) de différents fumiers* Animal % d’azote % d’acide phosphorique % potasse Vache laitière 0,57 0,23 0,62 Jeune bœuf (boucherie) 0,73 0,48 0,55 Cheval 0,70 0,25 0,77 Porc 0,49 0,34 0,47 Mouton, chèvre 1,44 0,50 1,21 Lapin 2,40 1,40 0,60 Poulet 1,00 0,80 0,39 * Adapté de Anon (1998), « Fertilizer values of some manures », Countryside & Small Stock Journal, septembre-octobre, p. 75. Les services coopératifs de vulgarisation proposent un excellent choix de guides d'utilisation des fumiers. Ces guides sont souvent rédigés pour une région donnée et fournissent de précieux renseignements, qui ne figurent pas dans les publications générales. Problèmes de mauvaises herbes Le fumier a souvent été associé à l’exacerbation du problème des mauvaises herbes ou adventices. Certains fumiers contiennent en effet des graines provenant habituellement des litières (p. ex., paille de petites céréales ou vieux foin). Le compostage aérobie à température élevée peut grandement réduire le nombre de graines viables (12). Dans bien des cas, cependant, la croissance luxuriante des mauvaises herbes qui suit la fumure n'est pas la conséquence de la présence de graines dans le fumier, mais plutôt le résultat de l'effet stimulant du fumier sur les graines déjà dans le sol, comme l'ont démontré des études de l'Université Auburn effectuées avec de la litière de poulet (13). La levée des adventices peut découler d’un regain d’activité biologique, de la présence d’acides organiques, de l’excès de nitrates ou de changements de fertilité du sol. Elle peut être le signe d’un déséquilibre de composition du sol nuisant à la fertilité, tel que décrit précédemment. L’excès de potasse et d’azote, en particulier, favorise la croissance des adventices (9). Mesurer régulièrement les teneurs en éléments nutritifs du sol et du fumier et épandre le fumier uniformément pour atténuer le problème. Pollution Lorsque les éléments nutritifs du fumier brut ou composté sont emportés ou lessivés dans les champs ou les aires de stockage, ils peuvent devenir des polluants, en plus d'être perdus en tant que ressource pour l’agriculteur. Une fois dans les eaux souterraines, les nitrates provenant du fumier et des engrais synthétiques sont la cause de problèmes de santé humaine. Dans les eaux de surface, les éléments nutritifs peuvent eutrophiser étangs, lacs et ruisseaux. On considère que l'excès de nitrates des fermes et parcs d’engraissement du bassin du Mississippi est la principale cause de la formation d’une zone morte dans le golfe du Mexique. La superficie de cette zone hypoxique, c.-à-d. très pauvre en oxygène, a atteint la taille de l’État du New Jersey et menace les industries de la pêche (notamment la pêche à la crevette) et des loisirs au large des cotes de Louisiane et du Texas (14). La façon de ramasser et d’entreposer le fumier avant de l’épandre dans les champs influe sur la stabilisation et la conservation des éléments nutritifs de valeur et de la matière organique. Le compostage, qui permet une transformation avantageuse du fumier, est présenté ci-après. Réduire les pertes par ruissellement et lessivage dans les champs est une question de volume et de calendrier. L’apport de fumier bien au-delà des besoins des cultures augmente fortement la probabilité de perte d'éléments nutritifs, surtout dans les zones pluvieuses. Sur un sol nu, gelé ou sujet à l’érosion, le fumier risque d’être emporté par les eaux de ruissellement, particulièrement si les pluies hivernales sont abondantes. Dans certaines conditions, cependant, l'épandage hivernal peut ralentir les pertes par érosion ou ruissellement en se comportant comme un paillis organique léger (15). Le compostage superficiel (sheet composting) du fumier, qui consiste à labourer pour l’enfouir peu de temps après l’épandage, ou son épandage dans une culture de couverture en croissance sont deux méthodes recommandables de conservation de son potentiel nutritif. Les plantes-abris herbacées, comme le seigle et l’ivraie, sont particulièrement efficaces en culture dérobée pour prélever les éléments nutritifs solubles du sol et prévenir leur lessivage. (Les cultures de couverture, à des degrés variables, assurent toutes la fonction de rétention des cultures dérobées.) Par conséquent, épandre le fumier sur des cultures dérobées en croissance ou juste avant leur semis est une bonne stratégie. Il convient néanmoins de souligner que le compostage de surface et la fumure de cultures de couverture sont des compromis. En effet, le compostage de surface améliore la capture de l’azote ammoniacal du fumier, mais requiert le labour, qui laisse le sol nu et vulnérable à l'érosion et à l'appauvrissement par ruissellement. L’épandage de surface sur les cultures de couverture (sans enfouissement) élimine la majeure partie des pertes par lessivage et érosion, mais accroît les pertes par évaporation d’ammoniac. Des détails sur ces compromis sont fournis à la section Épandage de fumier et de compost sur le terrain. Fumiers compostés Lorsqu’il est efficace, le processus de compostage convertit les déjections animales, la litière et d’autres produits bruts en humus, fraction organique stable, riche en éléments nutritifs et chimiquement active des sols fertiles. L’ammoniac libre et les nitrates solubles sont presque totalement absents d'un humus sain, mais de grandes quantités d'azote sont fixées dans les protéines, les acides aminés et autres composants biologiques et biochimiques du sol. Le compost stabilise d’autres éléments nutritifs, en plus de l’azote. Le compostage du fumier atténue de nombreux inconvénients associés à l’utilisation du fumier brut. Un compost de bonne qualité est un engrais « inoffensif ». Pauvre en minéraux solubles, il ne brûle pas les plantes. Il est moins susceptible de déséquilibrer les teneurs en éléments nutritifs du sol. On peut l’épandre directement sur les cultures légumières en croissance. De nombreux engrais biologiques du commerce contiennent une base de fumiers compostés complétée par des poudres de roche, des sous-produits végétaux, telle la farine de luzerne, et des sous-produits animaux, tels le sang séché et les farines d'os et de plumes. La qualité du compost dépend des aliments pour animaux utilisés pour le constituer. À moins d’un enrichissement particulier, la litière de poulet compostée, bien qu’elle soit plus stable que la litière brute, est riche en phosphates et pauvre en calcium. À l’instar des fumiers bruts, son utilisation répétée peut mener à un déséquilibre pédologique à long terme. Des analyses de sol et de compost visant à surveiller les teneurs en éléments nutritifs sont fortement conseillées. Bien que le compostage élimine de nombreux contaminants organiques, il ne dégrade pas les métaux lourds. Il a même pour effet de concentrer ces métaux et de rendre le compost contaminé, à masse égale, plus dangereux que le fumier dont il provient. L’utilisation de litière de poulet, brute ou compostée, a été restreinte dans la production biologique certifiée du Sud-Central principalement à cause de la concentration de métaux lourds. L’arsenic, autrefois utilisé dans les rations pour stimuler l'appétit des poulets et les protéger contre les maladies, suscitait beaucoup d'inquiétudes. La composition exacte des aliments pour animaux du commerce étant un renseignement exclusif, l’arsenic pourrait encore entrer dans la formulation de ces aliments, en tant qu'additif, à certains endroits (16). Dernièrement, l'ajout de cuivre dans la ration de volailles et son accumulation dans le fumier ont également été pointés du doigt. Le cuivre est certes un élément nutritif essentiel pour les plantes, mais en excès dans le sol, il est toxique. Le problème concerne particulièrement les horticulteurs biologiques, qui traitent leurs cultures avec des fongicides et bactéricides contenant des quantités non négligeables de cuivre et accroissent ainsi le risque de concentration du métal dans la terre. Toute ferme qui s’approvisionne en gros volumes de fumier brut ou composté devrait s’enquérir des pratiques alimentaires à la source ou commander une analyse chimique du fumier. Le règlement NOP n’impose aucune restriction quant au calendrier d’épandage du fumier composté, cependant il est très précis au sujet des procédures de compostage. Selon ce règlement, le compost doit répondre aux critères suivants : • Rapport initial carbone/azote compris entre 25 pour 1 et 40 pour 1 dans le mélange de matières du « tas de fumier » et • Températures maintenues entre 55° C (131° F) et 77° C (170° F) pendant 3 jours avec un système en récipient clos ou la méthode du tas statique aéré ou • Températures maintenues entre 55° C (131° F) et 77° C (170° F) pendant 15 jours avec un système de compostage en andain, la matière devant être tournée au moins 5 fois durant la période (17). Le National Organic Standards Board (Commission des normes nationales sur les produits biologiques, organe consultatif du NOP) a recommandé que les règles de compostage soient interprétées avec souplesse, mais cette recommandation n’est pas encore enchâssée dans la réglementation (18). L’ATTRA offre de l’information sur les diverses méthodes de compostage dans les publications Farm-Scale Composting Resource List, Worms for Composting (Vermicomposting) et Biodynamic Farming and Compost Preparation. De l'information sur les processus rigoureux de compostage microbien contrôlé (CMC, le résultat étant également connu sous le nom de « compost Luebke ») peut également être communiquée. Guano Le guano correspond aux excréments séchés de plusieurs espèces de chauves-souris et d’oiseaux marins. L'agriculture l'utilise depuis longtemps comme engrais. Apparemment, les ancêtres des Péruviens actuels lui accordaient une grande valeur bien avant l'arrivée des conquistadors espagnols. Avant l’essor de l’industrie des engrais synthétiques, le gouvernement des États-Unis soutenait les entrepreneurs qui découvraient et exploitaient des dépôts de guano (19, 20). Les quantités d’éléments nutritifs présents dans les produits commerciaux à base de guano peuvent varier considérablement en fonction du régime alimentaire des oiseaux ou des chauves-souris. Les oiseaux marins consomment beaucoup de poisson; selon l'espèce, les chauves-souris peuvent prospérer en se nourrissant d’insectes et de fruits. L’âge du dépôt source est également un facteur important. Le guano peut en effet être frais, semifossilisé ou fossilisé (21). Un bref examen de plusieurs produits commerciaux a fourni les plages d’analyses du Tableau 2. Tableau 2 : Teneurs en NPK par type de guano Type de guano Analyse NPK Source Chauve-souris du désert 8 - 4 – 1,0 Home Harvest (15) Chauve-souris de grotte, barre sèche 3 - 10 – 1,0 Home Harvest (15) Oiseau marin, fossilisé 1 - 10 – 1,0 Home Harvest (15) Oiseau marin, Pérou, bouleté 12 - 12 – 2,5 Home Harvest (15) Oiseau marin, Old Thyme 13 - 8 – 2,0 Home Harvest (15) Chauve-souris, Jamaïque 1 - 10 – 0,0 Bloomington Wholesale (22) Oiseau marin, Pérou 11 - 13 - 3 Bloomington Wholesale (22) Chauve-souris, Jamaïque 3 - 8 – 1,0 Nitron Industries (23) En tant que source d'éléments nutritifs, le guano est jugé modérément disponible, comme la plupart des fumiers (24). Une source (20) indique que les guanos seraient riches en microorganismes capables de bioremédiation, c.-à-d. de participer à la décontamination des sols. Si cette propriété était confirmée, le guano s’avérerait un excellent amendement lors de la conversion de systèmes de production conventionnelle en systèmes durables. L’ATTRA n’a cependant pas examiné la documentation sur laquelle s'appuie cette source. Parfois qualifié d'engrais « à toute épreuve », le guano est présenté comme une matière non nocive qui ne brûle pas les plantes. Rien ne prouve le contraire. Le guano peut néanmoins véhiculer une maladie humaine grave, l’histoplasmose, causée par le champignon Histoplasma capsulatum. Les symptômes ressemblent à ceux de la grippe pour les cas bénins et à ceux de la pneumonie pour les cas graves. Chez les personnes immunodéprimées, les complications de l'histoplasmose peuvent entraîner la mort (25, 26, 27). Les accumulations de guano d’oiseau et de chauve-souris peuvent contenir des spores d’Histoplasma, tout comme le fumier des anciens poulaillers. Le problème est particulièrement grave dans les tas de fumier vieux de deux ans ou plus, car le champignon a eu le temps de proliférer et d'émettre des spores. Contrairement aux oiseaux, les chauves- souris peuvent être infectées par l’agent fongique et l’éliminer dans leur fiente. Par conséquent, à l'état frais, leur guano est plus dangereux que le fumier avien (27). Les personnes qui passent du temps dans des grottes et celles qui récoltent ou emballent le guano sont le plus à risque de contracter la maladie. Les cas d'infection causée par une manipulation ultérieure ne sont pas communs et ceux qui ont été recensés peuvent avoir été confondus avec la grippe ou un mal similaire lors du diagnostic. La transmission se fait par inhalation de poussière ou d'aérosols contenant des spores d’Histoplasma. Par conséquent, le port de masques et les respirateurs sont recommandés pendant la manipulation de guano. Après la manipulation, les vêtements devraient être enlevés avec précaution pour éviter de respirer des poussières accumulées. Si possible, humidifier le dessus du tas de guano séché pour réduire les possibilités d'envol de poussières (25, 26, 27). Actuellement, le règlement NOP considère le guano comme un fumier brut non composté. Il est par conséquent soumis aux restrictions d’épandage de 90 et 120 jours. Relativement inoffensif, il demeure coûteux pour la production biologique. Il se justifie surtout dans les cultures de grande valeur marchande. Épandage de fumier et de compost sur le terrain Calendrier Les restrictions de 90 et 120 jours relatives à l'épandage de fumier visent surtout à prévenir toute contamination alimentaire par des agents pathogènes provenant du fumier. Mais au-delà du souci sanitaire, des considérations agronomiques entrent en jeu pour décider du calendrier d'épandage. L’efficacité des fumiers et composts dans une culture principale ou de couverture est généralement maximale si l’épandage est effectué juste avant les semis ou la plantation. Les producteurs de cultures agronomiques réservent souvent le fumier ou le compost aux plantes les plus consommatrices d’azote et réactives à la fertilisation azotée. Dans les rotations biologiques du Midwest (voir Figure 1), il s’agirait par exemple du maïs. Les céréales à paille de la figure répondraient positivement à un apport de fumier, mais leur récolte ayant une valeur marchande peu élevée, elles se situent au bas de l’échelle des priorités de fumure lorsque le fumier est rare. Figure 1 : Le cas des cultures légumières est un peu plus complexe. D’après Eliot Coleman, producteur maraîcher et auteur d’expérience (28), les cultures de courge, maïs, pois et haricots sont plus productives quand le fumier est épandu et enfoui juste avant les semis. Cela demeure vrai pour les légumes à feuilles alimentaires, pour lesquels seul le fumier dûment composté est recommandé. Les choux cabus, les tomates, les pommes de terre et les plantes racines, en revanche, tendent à pousser mieux lorsque la terre a été fumée l’année précédente. Évidemment, les rotations qui incluent des cultures non engraissées au fumier après des cultures recevant du fumier seraient idéales. Pour une récupération maximale des éléments nutritifs du fumier épandu, le compostage de surface (qui consiste à labourer ou enfouir d’une quelconque manière le fumier dans la terre aussitôt que possible après l’épandage) est la meilleure option. Des études ont démontré que le fumier brut solide perd 21 % environ de son azote par évaporation lorsqu’il est laissé à l’air libre quatre jours après son épandage. Une incorporation rapide réduit cette perte à seulement 5 % (10). Cependant, le labour excessif étant contre-indiqué dans les systèmes durables, le compostage de surface pourrait être réservé à certaines fermes. L’option suivante serait celle de l’épandage sur une culture de couverture en croissance. Elle réduit le risque de perte d'éléments nutritifs par érosion de surface et atténue notablement le lessivage. Néanmoins, elle est peu efficace contre la perte d'azote par évaporation d'ammoniac. Méthode Le maillon faible de l’utilisation du fumier pour enrichir les sols semble être la manière suivant laquelle il est réellement épandu dans les champs. Selon certains chercheurs, l’épandeur à caisson traditionnel est un « dinosaure » : principalement conçu pour éliminer des déchets, et non des sources d'éléments nutritifs, sa technologie est totalement dépassée. De nombreuses machines sont construites pour déverser autant de matière que possible en un minimum de temps. Elles sont difficiles à étalonner, ce qui pose problème quand un réglage précis de la quantité de fumier à épandre est requis pour répondre aux besoins d'une culture donnée (29). Des conseils pour étalonner l’équipement d’épandage du fumier ou du compost sont fournis au Tableau 3. L’épandeur à caisson demeure le seul type de machine disponible à un prix abordable pour la plupart des agriculteurs. Tableau 3 : Étalonnage d’épandeurs de fumier et de compost sur le terrain Vous aurez besoin du matériel suivant : • Balance (assez sensible pour mesurer à la demi-livre près) • Feuille de plastique 10 pi x10 pi (3 m x 3 m environ) • Seau de 5 gallons (19 litres environ) • Un chargement complet de fumier ou de compost dans l'épandeur Commencez par peser et consigner la masse de la feuille de plastique et du seau. Étendez ensuite la feuille par terre, sur le chemin de l'épandeur et passez sur la feuille en déchargeant le fumier ou le compost à votre vitesse habituelle. Repliez précautionneusement la feuille sur elle-même pour recueillir ce que vous avez épandu et placez l'ensemble dans le seau. Pesez le seau, avec la feuille de plastique et la matière recueillie. Retranchez la masse du seau et de la feuille de plastique de la mesure que vous venez d’obtenir et vous connaîtrez la masse du fumier ou du compost épandu. La quantité de fumier ou de compost épandue par acre et par hectare peut être estimée à l’aide des chiffres fournis ci-dessous. À des fins de précision, l’exercice devrait être répété plusieurs fois pour faire une moyenne des résultats. Livres de fumier ou de compost sur une surface de 10 x 10 pi2 Tonnes de fumier ou de compost épandues par acre (et par hectare) 8 1,74 (4,35) 10 2,18 (5,45) 12 2,61 (6,52) 14 3,05 (7,62) 16 3,48 (8,70) 18 3,92 (9,8) 20 4,36 (10,9) 22 4,79 (11,97) Caractéristiques à considérer à l’achat d’un épandeur (neuf ou usagé) : • État des chaînes, roues et pignons. Les fermiers savent bien que les épandeurs à fumier ne « lâchent » qu’à pleine capacité. La chaîne de fond, enterrée sous le fumier, est naturellement la première pièce à se casser. • État du plancher. Les acides et l’humidité du fumier corrodent le métal et pourrissent le plancher de bois de la machine avant que les côtés ne soient abîmés. Certains fabricants offrent maintenant des modèles dotés d’un fond plastifié résistant à la détérioration. Millcreek Manufacturing (30) commercialise plusieurs épandeurs tapissés de pots à lait recyclés (31). • État des palettes. Les palettes servent à déchiqueter et défaire les mottes de fumier et de litière. Elles permettent également un déchargement latéral. La technologie des épandeurs étant assez sommaire, la répartition de la matière qui en résulte est généralement moins égale qu'elle ne devrait l'être (32). • Entraînement. Les épandeurs à caisson sont entraînés indirectement par la prise de force du tracteur ou remorqués. Les épandeurs entraînés par la prise de force sont plus souples d’utilisation et peuvent également être utilisés pour former des andains de compostage. Les épandeurs de fumier à caisson sont de piètres épandeurs à compost, particulièrement avec du compost granulé de qualité. Fin et relativement dispersible dans l’eau, le compost de qualité s’applique mieux avec des épandeurs adaptés au chaulage et aux engrais granulés en vrac. Ces épandeurs sont plus faciles à étalonner et parviennent à répartir la matière plus uniformément (32). Les fournisseurs de guano indiquent habituellement les taux d’application recommandés. Ces taux s’avèrent légèrement inférieurs à ceux des fumiers de bétail séchés (21). Le coût du guano est cependant élevé comparé à ceux des fumiers. Résumé Brut ou composté, le fumier est une ressource précieuse pour les cultures végétales biologiques. Adéquatement utilisés, c.-à-d. en accordant de l’attention à la composition en éléments nutritifs du sol pour préserver sa fertilité, les différents types de fumier peuvent largement se substituer aux fertilisants du commerce, surtout s’ils font partie d’un plan global de fertilisation qui inclut la rotation des cultures et des cultures de couverture de légumineuses fixatrices d’azote. Les agriculteurs doivent surveiller les teneurs en éléments nutritifs du sol grâce à des analyses de sol et se renseigner sur les caractéristiques du fumier ou du compost qu’ils utilisent. Ils peuvent ainsi ajuster les taux d'application et décider des amendements et fertilisants supplémentaires à appliquer sur leurs terres. Références 1. Anon. 1997. Agriculture issues that affect our health. S.W. Organic Gardener. May. p. 3. 2. Pederson, Laura. 1998. Prevent pathogens. American Agriculturist. May. p. 26. 3. Williams, Greg, and Pat Williams. 1994. Manure: Is it safe for your garden? HortIdeas. 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Du fumier pour les cultures biologiques Par George Kuepper Spécialiste agricole au NCAT Révision : David Zodrow et Paul Williams Production HTML : Cole Loeffler Le National Sustainable Agriculture Information Service - ATTRA – a été mis sur pied et est géré par le National Center for Appropriate Technology (NCAT). Le projet est financé au moyen d’un accord de coopération avec le Rural BusinessCooperative Service du Département américain de l’Agriculture. Consultez le site Web du NCAT pour obtenir des renseignements supplémentaires sur nos autres projets d’agriculture et d’énergie durables. Document protégé en vertu du droit d’auteur © NCAT 1997-2010. Tous droits réservés. Original English-language version translated with permission from ATTRA. Le CABC remercie sincèrement ATTRA d’avoir autorisé l’affichage de cet article.