Le dimanche 28 juin, l`espace Malraux de Chambéry (Savoie

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Le dimanche 28 juin, l`espace Malraux de Chambéry (Savoie
Le Monde | 30.04.2015 à 12h33 • Mis à jour le 30.04.2015 à 13h15 | Par Nathalie Grynszpan
(Chambéry, correspondante)
Le dimanche 28 juin, l’espace Malraux de Chambéry (Savoie) fermera pour trois
mois. Les trente-six salariés de la scène nationale seront placés en chômage partiel.
L’ouverture de la saison, qui a lieu habituellement fin septembre, ne se fera qu’à la
mi-novembre. Le conseil d’administration a adopté ces mesures en séance
extraordinaire, mardi 28 avril. C’est une première dans l’histoire de l’établissement,
dernière des maisons de la culture du plan Malraux, ouverte en 1987 et conçue par
l’architecte tessinois Mario Botta.
Ces décisions font suite à l’annonce inattendue, fin mars, de la baisse de 22 % de la
subvention de la ville, conduite depuis un an par le maire UMP et député européen,
Michel Dantin. Sur les 3,3 millions d’euros de subventions (Etat, ville, région,
département, agglomération), ce sont 320 000 € qui vont faire défaut pour la
programmation de la rentrée, déjà budgétée à hauteur de 220 000 €. Cela
représente quinze spectacles en moins, selon Marie-Pia Bureau, directrice de
l’espace Malraux, qui précise que les charges de structure et de personnel
représentent à elles seules 2,3 millions d’euros.
Jean-Paul Angot, directeur de la MC2 à Grenoble (Isère), président de l’association
des scènes nationales, a aussitôt réagi en écrivant au maire. « Quelques scènes
nationales sont touchées par des baisses mais à ce niveau-là, c’est le retrait le plus
important, constate-t- il en précisant que la question n’est pas tant celle de l’ampleur
mais aussi d’une rupture du consensus culturel. »
Le label « scène nationale »
Au ministère de la culture, cette décision prise en dehors de toute concertation
préalable pose la question du maintien du label « scène nationale ». L’Etat se
retrouve, de fait, premier financeur de l’établissement alors que le principe du label
prévoit qu’il ne soit que le deuxième, derrière la ville. De son côté, le maire se défend
de vouloir « attenter à la culture » : « Cette baisse de subvention n’est pas définitive
mais nous n’avons aucune visibilité pour le budget 2016 sur les dotations de
l’Etat », plaide M. Dantin. Il souligne que l’envol du franc suisse en janvier a renchéri
de 800 000 € le coût d’un emprunt « toxique » contracté en 2007, qu’il devait
accorder une subvention exceptionnelle de 1 million d’euros au centre communal
d’action sociale, le tout dans un contexte de restrictions budgétaires des dotations.
« On nous a fait un procès en haute cour au départ, mais ils ont vu qu’il y avait des
prélèvements partout ! », rapporte l’élu chambérien après avoir été convoqué pour
s’expliquer à la préfecture de Savoie. Reste à écrire l’avenir de l’espace Malraux.
Pour 2015, l’Etat annonce qu’il maintiendra à titre conservatoire sa subvention. Deux
inspecteurs de la direction générale de la création artistique sont attendus à
Chambéry pour réaliser un audit et faire des propositions de financement pérennes.
Mais déjà, à Chambéry, des voix s’élèvent pour que ce dialogue qui s’ouvre entre les
tutelles soit l’occasion d’une réflexion sur une évolution de l’établissement. Alexandra
Turnar, adjointe à la culture, estime ainsi que « le label scène nationale est important
pour le rayonnement de Chambéry », mais ajoute : « Il ne faut pas se mettre de
freins pour ce label. » Elle souligne que ses priorités sont le travail sur le jeune
public, l’accompagnement des compagnies locales et qu’une des pistes de réflexion
porte sur l’augmentation des tarifs.
Au ministère de la culture, on rappelle avec fermeté que le rôle de l’Etat est de
garantir la liberté de programmation et l’accès à la culture du plus grand nombre. Et
on demande à la ville de revenir au plus vite sur ses choix budgétaires.
320 000
C’est en euros la somme qui fera défaut à l’établissement culturel pour boucler sa
programmation 2015-2016, en raison de la baisse de 22 % du montant versé par la
ville. Au total, le Centre Malraux devra compter avec 2,98 millions d’euros de
subventions en provenance de la commune mais aussi de l’Etat, de la région, du
département et de l’agglomération, au lieu des 3,3 millions d’euros attendus.

Nathalie Grynszpan (Chambéry, correspondante)
Journaliste au Monde
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/culture/article/2015/04/30/cure-d-austerite-pour-l-espacemalraux-de-chambery_4625752_3246.html#JXJjQWZyWfob3fSO.99

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