2014 04 25 prurit GROSSESSE DPG ET
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2014 04 25 prurit GROSSESSE DPG ET
CAS CLINIQUE 4 Cà gratte partout - cas 4 Prurit chez une femme enceinte la dermatose polymorphe gravidique la cholestase gravidique F. Leclercq X. Lefebvre EPU Amiens Sud - 25 Avril 2014 CAS CLINIQUE 4 Pré-test 2 Question 4.— La DPG n’entraine pas de morbidité fœtale La récidive au cours des grossesses futures est peu fréquente • A. vrai • B. faux Question 5.— Le traitement de la DPG repose sur la corticothérapie locale et les antihistaminiques • A. vrai • B. faux Question 6.— La DPG est plus fréquente en cas de fœtus de sexe féminin • A. vrai • B. faux Pré-test 1 Question 1.— La dermatose polymorphe gravidique (DPG) est plus fréquente chez la multipare au deuxième trimestre de la grossesse • A. vrai • B. faux Question 2.— La DPG se manifeste par des signes généraux, des lésions urticariennes fugitives, et touche le visage en général • A. vrai • B. faux Question 3.— Il existe un critère biologique indispensable au diagnostic • A. vrai • B. faux Dermatose polymorphe gravidique (PUPPP) – clinique 1 • PUPPP (Papules, urticary, prurit and placks of pregnancy), érythème polymorphe de la grossesse, rash toxémique gravidique érythème toxique de la grossesse, prurigo tardif de la grossesse. • 1/200 grossesses environ • majoritairement primigestes et primipares (55 à 80 %) • au troisième trimestre de la grossesse • parfois en post-partum immédiat • Prurit quasi constant, très intense, insomniant Dermatose polymorphe gravidique (PUPPP) – clinique 2 • lésions débutant souvent dans les vergetures abdominales • abdomen mais svt respect de la zone péri-ombilicale • secondairement membres et tronc • respect du visage • • • • • • papules érythémateuses urticariennes pouvant confluer en plaques +/- lésions annulaires ou en cocarde (20 %) parfois vésicules pas de bulle respect des zones palmo-plantaires pas de lésion muqueuse Dermatose polymorphe gravidique - traitement Dermatose polymorphe gravidique - évolution • persistance, voire aggravation en l'absence de traitement jusqu'à la fin de la grossesse • favorable après l'accouchement • les signes cutanés disparaissent spontanément et rapidement • des poussées en post-partum immédiat peuvent être observées DPG : étiopathogénie 1 Quelle que soit la situation, la prise en charge de ces patientes est peu différente de la prise en charge habituelle, et l'on peut le plus souvent rassurer nos correspondants (sages-femmes et pharmaciens) et surtout les patientes, inquiètes d'un éventuel risque (abortif, malformatif. .. ) • Aucune perturbation biologique d'ordre auto-immun, immunologique ou hormonal n'a été mise en évidence • Hypothèse : migration des cellules fœtales circulantes dans la peau maternelle et y persistant sous l'influence d'un stimulus inconnu, réaction et lésions cutanées Microchimérisme ?? présence chez un individu de cellules issues d'un autre individu : transfusion sang, transplantation • microchimérisme fœtal est fréquent et physiologique • de l'ADN Y, donc peut-être fœtal, a pu être détecté dans la peau lésée de femmes atteintes de DPG et enceintes de garçons, alors qu'il n'en était pas retrouvé dans la peau de femmes enceintes de fille ou de garçon et ayant une autre dermatose DPG : étiopathogénie 2 Qu’est ce que cela pourrait être d’autre ? • Ici : aucune morbidité maternelle ni fœtale • TT uniquement symptomatique - anti-histaminiques - corticothérapie locale de classe II • dans certains cas, déclenchement de l'accouchement • récidive possible lors des grossesses ultérieures (20 % des cas), habituellement peu sévère et souvent rapidement résolutive • Jamais de récidive avec les contraceptifs oraux • Une étude a montré la présence de cellules mâles dans l'épiderme de femmes ayant une DPG et enceintes d'un fœtus mâle (5/10) versus des femmes ayant une autre dermatose ou une peau normale (0/13) ? • Les DPG sont des éruptions inexpliquées et transitoires qui surviennent au cours du 3e trimestre de la grossesse, c'est-à-dire à la période de transfert fœtomaternel maximal • On ne sait pas si les cellules fœtales sont des lymphocytes inducteurs d'une réaction fœtomaternelle type GVH ou s'il s'agit d'autres types cellulaires bien tolérés dans le sang mais mal tolérés dans la peau • dermatoses prurigineuses non spécifiques de la grossesse – dermatite atopique – gale, lichen plan – urticaire (intermittent fugitif fugace éphémère) • autres dermatoses prurigineuses spécifiques de la grossesse ++++ CHOLESTASE GRAVIDIQUE : pesanteur utérine sur la vésicule cholestase gravidique : risque, et biologie La cholestase gravidique ? • 5000-6000 cas par an, • troisième trimestre comme la DPG • prurit intense, habituellement plus sévère la nuit, au troisième trimestre • pas d'éruption cutanée spécifique n'est pas à proprement parler une dermatose de la grossesse mais des lésions secondaires au prurit • excoriations de grattage, parfois des lésions de prurigo • disparaît rapidement après l’accouchement • ictère 10 à 20 % des cas seulement • pas de signes d’insuffisance hépatocellulaire, • RISQUES FŒTAUX ++++, liés à une anoxie placentaire, mort fœtale in utero (0,75 à 3,2 %) ou périnatale (0,75 à 6,4 %), retard de croissance (17 à 50 %), prématurité (12 à 50 %) BIOLOGIE si doute entre DPG / cholestase gravidique: sels biliaires totaux primordial, quantifie l'intensité de la cholestase et serait corrélé aux signes de souffrance fœtale dosage surveillé au moins deux fois par semaine… ALAT ASAT surtout ALAT (95 % des cas) élévation moindre et plus tardive que les sels biliaires Comment cà se termine une CG ? • RISQUES FŒTAUX ++++, (anoxie placentaire), MFIU ou périnatale, retard de croissance (17 à 50 %), prématurité (12 à 50 %) • Pour la mère : le prurit disparaît rapidement après l'accouchement • importantes HEMORRAGIES DE LA DELIVRANCE due à une taux de vitamine K devront être compensées chez la mère par administration de vitamine K • récurrence lors de grossesses ultérieures dans 60 à 70 % des cas, plus rarement lors de la prise d'œstroprogestatifs • monitoring fœtal nécessaire déclenchement de l'accouchement à 38 SA en cas de CG modérée et à 36 SA en cas de CG sévère • Acide ursodésoxycolique : CHOLURSO • cholestyramine (Questran), chélateur des sels biliaires. délai d'action sur le prurit de plusieurs jours , pas rapporté d'effet sur les perturbations biologiques, mais la cholestyramine malabsorption de la vitamine K, d'où des risques hémorragiques Cholestase gravidique La mesure des acides biliaires totaux est utilisée régulièrement dans le diagnostic et le suivi de la cholestase intrahépatique gravidique. Il s’agit d’une hépatopathie spécifique de la grossesse (2/1 000 en France) qui survient durant le troisième trimestre et qui disparaît rapidement après l’accouchement. Elle est multifactorielle, comportant probablement des éléments génétiques qui conduisent à une inhabituelle sensibilité aux hormones et aux facteurs de l’environnement. Elle se produit, en effet, lorsque le taux des estrogènes est le plus élevé. Les femmes présentant cet antécédent sont susceptibles de récidiver lors de la prise d’estrogènes ou d’estroprogestatifs. Elle se révèle le plus souvent par un prurit, habituellement plus sévère la nuit, qui s’accompagne dans 10 à 20 % des cas seulement d’un ictère. Il n’y a pas de signes d’insuffisance hépatocellulaire, mais il existe une hypovitaminose K. Celle-ci entraîne d’importantes hémorragies de la délivrance qui devront être compensées chez la mère par administration de vitamine K. Cependant, les complications les plus importantes touchent le foetus : le pronostic est réservé et la mortalité périnatale est augmentée. Une mort brutale in utero peut également se produire ; elle semble due à une anoxie aiguë, bien que le mécanisme ne soit pas totalementélucidé. Cette pathologie impose donc une surveillance régulière de la mère et du foetus avec des tests hépatiques réalisés deux fois par semaine, le dosage des acides biliaires totaux semblant le plus utile. Au cours d’une grossesse normale, le taux des acides biliaires ne varie que très peu ; au cours de la cholestase gravidique, leur augmentation peut atteindre 100 fois les valeurs usuelles. Cette augmentation peut même précéder de quelques jours les symptômes cliniques. Les transaminases sont elles aussi élevées, mais de façon moindre et plus tardivement que les acides biliaires. Message ? Antihistaminiques et grossesse La plupart des antihistaminiques H1 (anti-H1) n'exposent pas au risque de malformation Réflexe : sels biliaires et TGO TGP au troisième trimestre en cas de démangeaisons et/ou éruption cutanée au 1er ou au 2e trimestre, choisir un antihistaminique de 2e génération, et préférentiellement non sédatif (sauf si recherché) En fin de grossesse, il faut privilégier un anti-H1 non sédatif et non atropinique, (2è génération), afin d'éviter les signes possibles d'imprégnation ou de syndrome de sevrage du nouveau-né CAS CLINIQUE 4 Pré-test 1 Réponse question 1 .— La DPG est plus fréquente chez la multipare au deuxième trimestre de la grossesse B Faux.— La DPG touche en général la primipare au troisième trimestre voire en post-partum immédiat Réponse question 2 .—La DPG se manifeste par des signes généraux, et touche le visage en général B Faux.— Le visage est épargné en règle générale et il n’y a pas de signes généraux . La DPG réalise des lésions très prurigineuses +/- urticariennes parfois en plaques ou cocardes sur l’abdomen d’abord puis sur les membres CAS CLINIQUE 4 Pré-test 3 (fin) Réponse question 5.—Le traitement de la DPG repose sur la corticothérapie locale et les antihistaminiques de 2è génération non sédatifs A Vrai .— La corticothérapie locale pendant la grossesse ne pose pas de problèmes particuliers sur une durée de trois quatre semaines, une étude a rapportée la possibilité de petit poids de naissance en cas de corticothérapie locale prolongée. Réponse question 6.— La DPG est plus fréquente en cas de fœtus de sexe féminin B Faux.— La DPG est à l’inverse plus fréquente en cas de fœtus de sexe masculin, de l’ADN Y fœtal a pu être mis en évidence dans les lésions cutanées chez la mère. CAS CLINIQUE 4 Pré-test 2 Réponse question 3.— Il existe un critère biologique indispensable au diagnostic B Faux.— Aucune anomalie biologique n’a pu être mise en évidence mais le dosage des transaminases et sels biliaires est nécessaire en cas de doute avec une cholestase gravidique, qui elle, par contre, fait courir un risque pour le fœtus à l’inverse de la DPG Réponse question 4.— La DPG n’entraine pas de morbidité fœtale, la récidive au cours des grossesses futures est peu fréquente A Vrai .— Aucune morbidité maternelle ou fœtale n’est rapportée et la récidive lors des grossesses ultérieures est rare