Théatre de Sète "Un écrin à la hauteur des bjoux

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Théatre de Sète "Un écrin à la hauteur des bjoux
ACTUALITÉS
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le chiffre
© Gaël Kerbaol/INRS
17 millions
d’euros, c’est le
coût de la rénovation
du théâtre Molière
de Sète, financée à
74 % par Thau Agglo,
dont c’est le premier
chantier d’une telle
envergure et d’une
telle complexité.
24 entreprises sont
intervenues.
Théâtre de Sète
« Un écrin à la hauteur des bijoux présentés »
Restauration de la salle et des espaces pour le public, modernisation
de la cage de scène, aménagement des bureaux et loges pour le personnel
et les artistes… Au terme de 18 mois de travaux, le théâtre Molière, classé
monument historique, accueillera à nouveau la Scène nationale de Sète
et du bassin de Thau à la rentrée prochaine.
L
es Sétois ont tous
un souvenir qui les
lie à leur théâtre. Le
Molière, construit en
1904, figure au patrimoine intime de chacun. « Cet
établissement
centenaire,
dont certaines zones avaient
été fragilisées par des infiltrations d’eau, nécessitait
des travaux liés à la sécurité
et aux mises aux normes. Audelà d’un simple toilettage,
la décision de reprise du
bâtiment de fond en comble
devrait permettre de s’adapter aux contraintes scéniques
du théâtre contemporain,
explique Pierre Bouldoire,
président de Thau Agglo, le
maître d’ouvrage des travaux
de rénovation du théâtre. Le
bâtiment est le lieu de résidence de la Scène nationale
de Sète et du bassin de Thau.
Notre ambition, pour ce haut
lieu de la vie culturelle de la
ville et du territoire, était de
faire en sorte que l’écrin soit
à la hauteur des bijoux présentés. »
En septembre 2011, les travaux des intérieurs et de la
façade sont planifiés pour
18 mois. Ils mêlent gros œuvre
et restauration minutieuse,
au pinceau et à la seringue,
à plus de 20 mètres de haut.
Première étape : la démolition
du parterre et de la scène. « Il
faut appréhender ce genre
de chantier et l’organiser
comme s’il s’agissait d’un
chantier sur du neuf, estime
Bertrand Lemoigne, directeur de l’agence Sogea Sud
Béziers, le maître d’œuvre.
Découpage
par
zones,
méthode, planning, gestion
des sous-traitants, tout est
à prévoir en amont. Ensuite,
si l’on découvre un mur en
pierre tendre et pas en pierre
dure, il faut s’adapter. » Car
un monument ancien réserve
son lot de surprises, qui plus
est, lorsqu’il a été construit
sur un terrain marécageux,
en plein centre-ville, avec les
difficultés que cela suppose
pour le chantier, que ce soit
au niveau de l’accessibilité,
des approvisionnements, ou
encore des stocks.
« Traditionnellement, quand
on coule des banches, on
travail & sécurité – n° 741 – juillet /août 2013
sait comment stabiliser. Notre
corps de métier, c’est le bâtiment classique. Ici, tout est de
l’ordre du défi. Travailler sur
un tel monument est un challenge autant qu’une fierté »,
poursuit Guillaume Fiess,
responsable prévention chez
Vinci Construction France et
en charge de la prévention
pour Sogea Sud. Il a tenu à ce
que les équipes constituées
suivent le chantier jusqu’à
son terme, afin que chacun
se familiarise avec ses spécificités. Pendant huit mois, le
gros œuvre a travaillé seul,
avant l’arrivée des restaurateurs et des corps secondaires.
Propreté et sécurité
« Du gros œuvre à la restauration, nous sommes sur deux
mentalités très différentes,
constate Carine Laurente,
responsable des moyens
opérationnels à Thau Agglo.
La mise en place des travaux
de restauration et l’organisation conjointe des chantiers
étaient complexes. Il y avait
un énorme échafaudage
dans la salle pour les travaux
de peinture sur la coupole et
un autre au-dessus pour permettre d’isoler la toiture. La
maîtrise d’œuvre et le coordonnateur SPS ont assuré
une présence assidue. » Autre
point auquel elle porte une
attention toute particulière :
le nettoyage du chantier. « Le
gros œuvre en est chargé,
mais un travail quotidien sur
la responsabilité de chacun
doit toujours être mené. Un
environnement propre est
indispensable à l’efficacité
et à la sécurité des interventions », insiste-t-elle.
Dernier enjeu de ce chantier
d’exception : la tenue des
délais. Le bâtiment a été restitué fin juin. Pendant la durée
des travaux, Thau Agglo avait
fait aménager dans un ancien
chai une salle de spectacle,
pour accueillir la programmation de la Scène nationale de Sète. En novembre
prochain, la nouvelle saison
sera programmée au Molière,
dans un bâtiment flambant
neuf. n
G. B.

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