La «Soif» de théâtre de Touzet

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La «Soif» de théâtre de Touzet
JEUDI 20 SEPTEMBRE 2012 LA CÔTE
DR
«LES MILLE VISAGES» DE OBAMA À PARIS
Le Président Obama, plus âgé et les tempes
grisonnantes, reste un sujet de fascination:
regard déterminé, profil héroïque et harmonie
du visage. Dorothy Polley lui consacre, quatre
ans après son élection, une nouvelle
exposition dans sa galerie parisienne.
LE MAG
THÉÂTRE La comédienne française se produira mardi à Gland.
La «Soif» de théâtre de Touzet
CD
«Hello Goodbye»
de Ouizzz
PROPOS RECUEILLIS PAR
ANTOINE GUENOT
[email protected]
En quelques mots quel est
le pitch de «Soif»?
C’est l’histoire de deux amis,
un homme et une femme, qui
ne se sont pas vus depuis cinq
ans et qui se retrouvent. Ils
vont se dire des choses qu’ils
ne s’étaient encore jamais dites. Il s’agit d’une pièce sur
l’amour, l’amitié et le vin!
Dans «Soif», on partage, on
mange et on boit.
DR
Elle fut Isabelle Florent dans
«Une femme d’honneur», série télévisée à succès, mais aujourd’hui exit le petit écran.
C’est désormais sur les planches que Corinne Touzet exercera son métier. Après quinze
ans de bons et loyaux services
pour la télévision, la comédienne veut désormais prendre des risques et jouer sans filet. Pour son grand retour sur
scène, c’est «Soif» qu’elle a
choisie, pièce de Fred Nony
(metteur en scène et ex-océanographe) qu’elle jouera mardi
au théâtre de Grand-Champ.
«La Côte» a rencontré cette
pétillante quinquagénaire qui
ne semble en rien avoir perdu
la passion du jeu.
Après 15 ans de télévision, c’est désormais le plaisir du jeu que Corinne Touzet a décidé de privilégier. CÉLINE REUILLE
« Un acteur qui ne fait pas de scène n’est,
●
pour moi, pas un acteur.»
CORINNE TOUZET COMÉDIENNE
Vous jouez en compagnie de
votre partenaire, Fred Nony.
Etre deux sur scène, c’est un
exercice périlleux?
C’est très difficile et très intéressant à la fois. On est constamment suspendu à l’autre.
On est sur le fil. C’est
d’ailleurs la première fois que
je joue dans une pièce où nous
ne sommes que deux sur
scène. C’est angoissant mais
en même temps cela m’apporte beaucoup.
Vous avez déjà joué cette
pièce près d’une centaine de
fois. Comment ne pas tomber
dans le «fonctionnariat»?
En fait, après cette centaine
de représentations, nous
avons fait un break depuis le
mois de janvier. Nous venons
de reprendre, il n’y a donc pas
de problème de lassitude. Ce
genre de pause est plaisant
mais peut aussi avoir des inconvénients. On peut perdre
le texte, se retrouver soudain
en décalage avec son partenaire.
«Soif» signe votre grand retour au théâtre, une activité
qui était inconciliable avec
votre rôle dans «Une femme
d’honneur»?
Les jours de tournage étaient
très rapprochés. Nous tournions parfois en Province, du
coup, j’étais loin de Paris et
donc déconnectée de la scène.
Après quinze ans de télévision, le théâtre a commencé à
me manquer cruellement. J’ai
eu besoin de prendre des risques. C’est pour ça que j’ai arrêté «Une femme d’honneur». Personne n’aurait osé
quitter une telle série mais
pour moi c’était nécessaire.
Un acteur qui ne fait pas de
scène n’est, pour moi, pas un
acteur. Et Fred Nony est arrivé
avec sa pièce, il n’avait pas
beaucoup de moyens mais il a
réussi à me faire craquer!
Et ce retour aux sources,
comment se passe-t-il?
Bien, mais je suis une angoissée et le théâtre est angoissant! Chaque soir de représentation, à partir de 17
heures, je suis liquéfiée. Et à
chaque fois que la pièce se ter-
ROLLE L’orchestre Le Grand Eustache et ses 21 musiciens présentent «Sens Orient».
A la rencontre de l’Orient...
Demain soir, l’orchestre Le
Grand Eustache et ses 21 musiciens, sous la baguette du chef
Philippe Krüttliv, seront présents
au Casino Théâtre de Rolle pour
une unique date. L’occasion d’assister à «Sens Orient», un spectacle ambitieux créé en 2009. Le
concert est le fruit d’une envie
commune de Stéphanie Riondel,
Antoine Auberson, Julien Monti
et Jean Rochat, les quatre compositeurs de l’association Eustache,
de faire se rencontrer musique occidentale et orientale. Au final, la
rencontre se situe à mi-chemin
entre des influences jazz et orientales, avec une touche stylistique
propre à chaque compositeur.
Pour que la rencontre soit réelle,
l’orchestre lausannois a invité
Khaled Arman, musicien genevois d’origine afghane, virtuose
des instruments à cordes afghans
traditionnels que sont le rubâb et
le delruba. Le rubâb est un instrument à cordes pincées (luth), originaire d’Iran, d’Afghanistan et du
Pakistan et le delruba, à cordes
frottées, de la famille des vièles.
Comme il est de coutume pour
les productions d’Eustache, la partition de «Sens Orient» prévoit
une place à l’improvisation, afin
que les musiciens du big band qui
viennent d’horizons différents –
jazz, classique, rock, fanfare, musiques du monde, chanson, bruitis-
mes – puissent entrer en dialogue
avec leur invité. Une œuvre qui n’a
pourtant rien d’élitiste et qui
s’adresse à tous les publics. «On ne
va pas à un concert du Grand Eustache comme à un concert classique.
La devise de Jean-François Bovard,
un des fondateurs de l’association
Eustache, c’était d’être un fauteur de
fête qui, en ancien français, signifie
faiseur de fête. C’est de cette façon
que le tromboniste envisageait un
concert», relève Jean-Samuel Racine, président de l’association
Eustache, clarinettiste et saxophoniste. La magie de cet orchestre,
c’est qu’il réunit tout le monde, les
musiciens érudits aussi bien que les
amateurs.»
Fondé en 1995 à Lausanne par le
tromboniste Jean-François Bovard et le contrebassiste Popol Lavanchy pour «promouvoir la création, la réalisation et la diffusion
d’œuvres musicales contemporaines», l’association Eustache regroupe une cinquantaine de musiciens, tous genres confondus.
Pour ses concerts, elle se produit
dans différents formats, dont Le
Grand Eustache, qui peut rassembler jusqu’à 30 artistes. JOL
+
INFO
Sens Orient par Le Grand Eustache:
Casino Théâtre de Rolle, 21 septembre,
20h, tél. 021 825 12 40
www.theatre-rolle.ch/billeterie
mine, je me dis: ouf, je suis vivante!
Vous faites ce métier depuis
plus de trente ans maintenant. Comment a-t-il évolué
depuis vos débuts?
Tout a beaucoup changé. Aujourd’hui, la télévision ne propose plus que deux choses:
des séries policières et de la
télé réalité. Quand j’ai commencé ce métier, on était les
rois du monde. Mais la crise
est passée par là. Le monde artistique est en difficulté. Nous
devons tous reconsidérer notre manière de vivre. +
INFO
«Soif» avec Fred Nony et Corinne Touzet
Théâtre de Grand-Champ à Gland
Ma 25 septembre à 20h30
Réservations: [email protected]
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D’un trio qui s’entiche ouvertement de l’étiquette «power
jazz», on aurait pu craindre le
pire. Difficile en effet de mettre
de côté les préjugés qui collent
aux basques dudit genre. Exhibitions techniques, soli à rallonge
et sons aseptisés voire datés. La
liste est encore longue. Mais
avec leur troisième album instrumental, «Hello Goodbye»,
les Lausannois de Ouizzz proposent une œuvre plutôt réjouissante. Michael Gabriele (piano),
Pierre Kuthan (basse) et MarcOlivier Savoy (batterie) lorgnent
en fait du «bon» côté de la barrière, celui qui vit naître feu Esbjorn Svensson trio ou encore the
Bad Plus.
En huit titres, les trois «jazzeux» développent leur propos
en évitant la redite mais surtout
en domptant le vide avec brio.
Un piano, une basse, une batterie
et quelques effets, rien de plus.
Le trio l’assume et, du coup, ne
tombe jamais dans la boursouflure. De la ballade («Fan de ballade») au post-rock («Hello»)
en passant des ambiances plus
lourdes et «noisy» («Metal Bolero»), Ouizzz développe avec
concision toute l’étendue des
moyens que permet l’instrumentation choisie. Reste que
l’écoute d’une traite d’un disque
de musique purement instrumentale peut se révéler difficile
sur la longueur. On se réjouit
donc également de découvrir
Ouizzz sur les planches. AGO
+
INFO
«Hello Goodbye»
Ouizzz
www.ouizzz.com