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AYO
Dès la sortie de son premier album, « Joyful », en 2006, sur lequel on
retrouvait « Down On My Knees », Ayo a imposé dans le paysage musical ses
compositions folk soul aux sonorités uniques.
Ayo est une guerrière. Difficile à croire quand on la voit si belle et si frêle avec sa guitare en bandoulière, et
pourtant : toujours sur la route, en concert ou en studio, elle vit la vie quotidienne d'une vraie artiste qui ne joue
pas la star mais aime la musique plus que tout. « Je ne travaille jamais vraiment sur un album : j'écris des chansons
tout le temps et à un moment, je réalise que j'ai de quoi faire un disque. Alors j'entre en studio. Et depuis dix ans je
suis sur la route, en mouvement, je ne fais aucune distinction entre ma musique et ma vie. C'est impossible pour
moi. Peut-être qu'un artiste pop peut séparer sa performance de sa vie privée mais pas moi. Jouer de la guitare,
chanter, c'est naturel pour moi ».
Après avoir vendu un million et demi de disques dans 40 pays, Ayo retrouve le producteur de son premier album,
Jay Newland, pour Ticket To The World, un nouvel opus enregistré dans les conditions du live, riche de seize
chansons, dans lequel elle allie le naturel à l'élégance. Ça commence avec la couverture, une photo prise, comme
toutes celles du livret, à Château Rouge, l'immense marché africain situé en plein Paris. La classe dans le ghetto.
Dès les premières notes de l'incendie « Fire » aux relents d'insurrection folk rock, le ton est donné. Une révolution
dans un gant de velours, l'inspiration d'une pasionaria de la chanson nourrie aux émotions fortes. « Pour moi, tout
tourne autour de la soul, de l'âme. J'ai écrit "Fire" pendant mon dernier séjour à New York, au moment où les
émeutes démarraient à Londres, pas longtemps avant les Jeux Olympiques. Tout a changé, et pas forcément pour
le meilleur. La musique, ça n'est pas seulement de l'amusement, ça peut aussi être une arme contre les injustices.
Utilisée de la bonne façon, la musique peut devenir l'amorce d'une révolution ».
Le ton se fait country folk sur « Justice », en duo avec Clarence Greenwood alias Citizen Cope, chanteur et
songwriter (notamment pour Dido, Santana et Sheryl Crow) qu'Ayo admire. « C'est un de mes artistes favoris,
j'aimerais qu'il soit autant apprécié en Europe qu'aux Etats-Unis. Nous sommes devenus amis et je lui ai demandé
d'écrire ce duo. Il apporte une touche différente à ma musique, une autre couleur ».
Les reprises sont au nombre de deux : « Sunny », popularisé par Boney M dans les années disco mais créé par
Bobby Ebb en 1966. « J'adore la version de Bobby, c'est un souvenir d'enfance pour moi ». Une chanson qu'Ayo
avait interprétée pour la série Summer Of Soul sur Arte, dont elle a été la marraine cet été, avec ce titre. L'autre
cover est celle d'un artiste qui a défrayé la chronique après un long silence, Rodriguez. « Je l'ai découvert grâce
au film Sugarman. J'étais dans l'avion qui me conduisait au Swaziland et j'ai dû le voir trois fois d'affilée pendant
le trajet ! Il m'a vraiment touché, c'est un poète. J'ai tout de suite voulu reprendre une de ses chansons et le
directeur de Motown m'a suggéré "I Wonder". C'est ma préférée, la mélodie est incroyable et reste gravée dans le
crâne ».
Toutes les chansons ont été enregistrées avec des musiciens hors pairs (Larry Campbell à la guitare, Ira Coleman
à la basse) dans l'un des meilleurs studios new-yorkais, Avatar. Sauf une. « J'ai écrit "Who" alors que j'allais en
Bulgarie », se souvient Ayo. « Je donnais un concert là-bas, et j'ai joué le titre. Ça a tellement bien été reçu que je
savais qu'il fallait que je le mette dans l'album. Donc je suis retourné à Paris l'enregistrer en studio. C'est le dernier
titre mis en boite pour Ticket To The World ». Le batteur et le guitariste de l'album retrouveront Ayo sur scène, là
où ses chansons prendront une nouvelle dimension.
L'album se conclut avec la version spéciale de « Fire » qui accueille Youssoupha en guest. « Il y a quatre ans, le
père de mon enfant enregistrait dans un studio où Youss' travaillait et il m'en a parlé. J'ai été voir ses vidéos sur
Youtube car j'aime découvrir des nouveaux artistes hip-hop. Il avait un superbe flow et quelque chose à dire ».
« I'm Walking », « Who », « I Need You », « Complain », « Teach Love » et ses touches créoles : les titres forts
abondent sur cet album qui semble destiné à toucher le grand public. Une préoccupation qui échappe à Ayo. « Je
suis une passionnée. Les chansons, c'est ma thérapie. La musique a des pouvoirs, elle peut guérir, amener de la
force ou de la foi. La musique est un instrument divin, c'est ma religion. Je ne pense pas à l'aspect commercial, ça
tue la passion. Pour moi, chaque disque est un succès et je me considère comme très chanceuse d'avoir des gens
qui achètent mes albums et qui viennent me voir en concert. Tout ça est une bénédiction. Le reste, c'est du bonus ».
Olivier Cachin

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