29-31 Octobre 2015
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West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - - N° 33 - Page - Septembre 2015 - Conférence Internationale en Guadeloupe sur langues indiennes : Quels sont les enjeux ? Le Pr Murugaiyan répond LES LANGUES DE L’INDE DANS SES DIASPORAS STRATÉGIES DE MAINTIEN ET MODES DE TRANSMISSION 29-31 Octobre 2015 Mémorial ACTe, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe Sommaire Pleins Feux Conference internationale en Guadeloupe sur les langues indiennes : quels enjeux? Le Professeur Murugaiyan répond Page 2 Manifestation 15 août : Déjeuner de Solidarité du CGPLI P. 5 Diaspora La coopération régionale, un atout pour la diaspora Page 6 Brèves Accord de coopération Maurice/inde Page 7 Séisme : La vallée de Katmandou l’endroit le plus dangereux au monde Page 7 Nous sommes allés au Léwoz Café Page 7 Yoga L’ONU décide de faire du 21 juin la Journée internationale du yoga Page 8 Spiritualité Les maîtres spirituels de la Sanatâna-Dharma P. 9 Est-Ouest Sundar Pichai, nouveau PDG de Google Page 12 Pourquoi toutes les multinationales veulent-elles un patron indien ? Page 12 Cinéma Nous sommes allés voir… Dheepan, Palme d’or au Festival de Cannes 2015 Page 13 Cinéma tamoul : Rosshan Andrrews prend son envol avec « 36 Vayadhinile » Page 13 World Hindi Conference 10e Conférence mondiale sur le hindi : une orientation plus « sociale » Page 14 Un écrivain hindi de renom refuse le « Sahitya Akademi award » Page 14 Errare Humanum … Page 14 Archives Le feu sacré (West India Magazine, janvier 2009) P. 15 Insolite/Humour Page 16 Agenda Page 16 West India Magazine Éditorial En quelle langue ouvrir la conférence ? J’ai un problème. Lors de l’ouverture de la Conférence Internationale sur "Les Langues de l'Inde dans ses diasporas" qui se tiendra fin octobre en Guadeloupe, le président du CGPLI, votre serviteur, devra adresser quelques mots de bienvenue à l’assistance. En tant que responsable d’une organisation de promotion des langues indiennes, je voudrais, pour le principe, commencer dans une de ces langues : le hindi et le tamoul, étant les langues principales des premiers immigrants en Guadeloupe. Mais quel choix faire ? Le hindi : c’est la seule dans laquelle je suis capable d’aligner quelques mots. Le souci est que ce n’est pas la langue majoritaire des premiers immigrants de Guadeloupe. Le tamoul ? il faudra me faire préparer mon discours. Ce n’est pas bien. Et puis qui comprendra mes mots de bienvenue en tamoul ou en hindi ? Seulement certains participants étrangers, à cause, entre autres, de mon accent, celui d’une vache indienne : ce n’est pas bon. Mais comment cela peut-il m’échapper ? Il me reste le créole : tout le monde, ou presque, comprend le créole en Guadeloupe. Oui, sauf que nos invités étrangers ne le comprendront pas. Il faudra prévoir une traduction. Ce n’est pas bien non plus, puisque les langues de communication de la conférence sont le français et l’anglais. Par pragmatisme, je devrais choisir l’anglais : d’abord, là aussi, je peux aligner quelques mots, ensuite la majorité des intervenants étrangers est anglophone, et puis pour l’international : c’est bon , et puis … et puis ... Mais j’ai peut-être oublié mes fondamentaux : je suis en France, je suis français, je parle suffisamment de français, l’assistance majoritairement comprend le français. Pourquoi je me terbolise tant l’esprit ? Il n’y a pas de problème. Portant j’ai le sentiment que mon problème n’est pas réglé. Fred Negrit Pleins Feux Septembre 2015 - N°33 - Page 2 Conférence Internationale en Guadeloupe sur langues indiennes : Quels sont les enjeux ? Le Pr Murugaiyan répond West India Magasine : En octobre prochain se tiendra une conférence sur les langues indiennes en Guadeloupe. Pourriez-vous nous rappeler le pourquoi de cet évènement. Pr. Murugaiyan : Cette conférence se déroulera sur trois jours, du 29 au 31 octobre prochain, au Mémorial ACTe, à Pointe à Pitre. Le thème principal de cette conférence internationale est : « Les langues de l’Inde dans ses diasporas », avec en soustitre : « Stratégies de maintien et modes de transmission ». Les questions qui font l’objet de cette Conférence, comme vous pouvez le constater, sont basées exclusivement sur les expériences de terrain des chercheurs ainsi que des organismes, des associations et des individus engagés dans la préservation et la transmission des patrimoines culturel et linguistique. Si vous le permettez, je dirai que l’identité linguistique et culturelle de chacun de nous est prépondérante dans le monde d’aujourd’hui qui devient, de jour en jour, un village mondial multilingue et multiculturel. Dans le milieu des chercheurs, on ressent un besoin urgent de faire un état des lieux sur les langues indiennes dans ses diasporas. En effet, les diasporas indiennes à travers le monde représentent un véritable laboratoire et se prêtent à des études sociétales basées sur les expériences humaines de plus de 150 ans. Cette Conférence devrait nous aider à comprendre le processus de la construction identitaire dans notre univers où chacun de nous représente une identité multiple. Je suis vraiment très heureux que le CGPLI nous offre l’occasion de réaliser cette idée avec le concours scientifique de mon laboratoire UMR 7528 Mondes iranien et indien du CNRS et de celui de l’ Ecole Supérieure du Professorat et de l'Educa- tion de l'Académie de Guadeloupe, Université des Antilles, et avec l’appui du Conseil Régional, du Conseil Départemental, et d’autres partenaires. WIM : Mais, aujourd’hui encore plus, le concept même de diaspora fait l’objet de controverses dans les milieux scientifiques. Peut-on parler de diaspora indienne en Guadeloupe ? Pr. Murugaiyan : Tout d’abord, vous êtes mieux placé que moi pour répondre par OUI à cette question. Cependant, je suis obligé de faire une réponse à plusieurs niveaux. Il est vrai que les notions de ‘diaspora, diaspora indienne’ font l’objet de réflexions profondes pour des raisons politiques, économiques, religieuse, territoriales, etc. Mais en tant que phénomène humain historique, il y a consensus. En ce qui concerne la diaspora indienne, comme vous pouvez le constater dans l’intitulé de notre Conférence, nous avons préféré reconnaître sa diversité et l’avons donc mise au pluriel. Il y a plusieurs diasporas indiennes. Dans un premier temps, on en reconnaît deux : 1) La diaspora indienne ancienne (immigrations massives pendant l’époque coloniale européenne) et 2) La diaspora indienne moderne (immigration après l’indépendance de l’Inde). Ensuite ; lorsque l’on observe de près, on constate que la diaspora indienne de Malaisie est différente de celle de l’Ile Maurice et ainsi de suite, et qu’il n’y a pas une diaspora indienne, mais que chaque communauté diasporique indienne a sa spécificité. Les diasporas indiennes qui nous intéressent ici sont issues d’anciens immigrants, pour la plupart ouvriers agricoles engagés sous contrat (indentured labourers) sous la colo- West India Magazine Pleins Feux Septembre 2015 - N°33 - Page 3 Conférence Internationale en Guadeloupe … (suite) nisation européenne entre 1834 et 1920. Plus d’un million et demi d’engagés indiens ainsi qu’un petit nombre de commerçants, s’installèrent dans différentes parties du monde colonial. Les groupes diasporiques indiens les plus importants numériquement se trouvent dans les régions et pays suivants: En Asie : Malaisie, Singapour, Myanmar Dans l’Océan Indien : Île Maurice, La Réunion, Seychelles En Afrique : Afrique du Sud Dans le Pacifique : Fiji En Amérique du Sud : Guyana, Suriname et dans la Caraïbe : Guadeloupe, Martinique, Trinidad et Tobago. Recrutés de toute l’Inde, ils appartiennent aux deux principaux groupes linguistiques du souscontinent: - le groupe indo-aryen : hindi (bhojpuri et awadhi), ourdou, marathi, gujarati, sindhi, konkani et punjabi ; - le groupe dravidien : tamoul, télougou et malayalam. Pour revenir à votre question sur la Guadeloupe, il est vrai que tout le monde pense que les langues et cultures indiennes n’existent pas en Guadeloupe, ou que c’est du passé. En tant que chercheur travaillant sur les diasporas francophones tamoules depuis plus de vingt ans, je me permettrai de faire le constat suivant : malgré d’une part, la diabolisation par l’Eglise catholique du culte hindou par les Tamouls pendant des décennies et plus récemment devant la menace d’un hindouisme brahmanique globalisant, et d’autre part, par rapport à la position dominante du créole et du français, ce qui est maintenu en tant que patrimoine linguistique tamoul en Guadeloupe et en Martinique est un phénomène extraordinaire sur le plan linguistique historique. Et donc objectivement, les langues indiennes issues de l’immigration, telles qu’on les trouve en En Guadeloupe ou en Martinique ou à La Réunion sont des objets d’études entrant bien dans le cadre des « langues de l’Inde dans ses diasporas ». WIM. Est-ce une rencontre de plus sur la culture indienne ? Qu’apportera de nouveau cette conférence ? ment aux chercheurs universitaires. Nous avons fait un appel à communication comme pour toutes les conférences internationales. Cet appel à communication a été très largement diffusé au niveau international par voie électronique à travers les réseaux universitaires, privés et professionnels avec l’unique souci d’atteindre le plus grand nombre de personnes intéressées par les thèmes de la Con- Pr. Murugaiyan : Depuis au moins trois décennies, les diasporas indiennes font l’objet de nombreuses études et réflexions parmi les chercheurs s’intéressant aux aspects historiques et économiques ainsi qu’aux questions d’ordre anthropologique, social, et politique des migrations, tandis que dans toutes les diasporas indiennes à travers le monde, on constate un regain d’intérêt pour la langue des ancêtres et la quête de réappropriation de la Stage de tamoul (Guadeloupe, Juillet 2012) langue « objet de désir». De plus, comme l’expéférence. rience des milieux diasporiques Ceci dit, 60 personnes nous ont nous le montre, la transmission de envoyé des projets de communicala langue au sein des diasporas est tion en réponse à notre appel un phénomène social complexe. d’offre. Nous en avons retenu 40 Paradoxalement, le rôle et la place correspondant précisément aux des langues d’origine (LO) au sein thèmes de la Conférence. A l’heure de ces diasporas ont suscité un actuelle, nous avons 30 interveintérêt moindre. Notre Conférence nants ayant confirmé leur venue. La essaiera d’apporter quelques réplupart sont des chercheurs univerflexions nouvelles sur ce phénositaires et des pratiquants de mène grandissant et combler ces langues indiennes venant de nomlacunes. breux pays à travers le monde tels Cette conférence a donc pour obque : Afrique du Sud, Île Maurice, jectif de faire un état des lieux des Malaisie, Singapour, Fidji, La Réulangues d’immigrants indiens de la nion, Guadeloupe, Martinique, Tripériode historique de l’engagisme, nidad, les pays de la Caraïbe et de qui s’ouvre à partir de la troisième l’Amérique (notamment, Guyana et décennie du 19e siècle. La quesSuriname). Participeront également tion qui nous intéresse est double des chercheurs venant du Canada, et porte à la fois sur les stratégies de l’Europe, des Etats-Unis et de du maintien et, point important, sur l’Inde en particulier, et travaillant les modes de transmission des sur les langues et cultures d’origine langues indiennes en situation des diasporas indiennes. diasporique, en vue de mieux cerComme notre conférence porte sur ner leur rôle dans la construction le maintien et la transmission du identitaire. patrimoine linguistique et culturel, notamment dans un contexte multiWIM : Qui seront les participants culturel et multilingue, nous souhaià cette conférence ? terions vivement une grande participation du public guadeloupéen en tant qu’auditeur et participants aux Pr. Murugaiyan : La conférence débats. s’adresse à toutes celles et à tous ceux qui s’efforcent de préserver leurs langues et identités d’origine avec les moyens dont ils disposent. Elle ne s’adresse pas exclusive- WIM : Quels seront vos objectifs durant ces trois jours West India Magazine Pleins Feux Septembre 2015 - N°33 - Page 4 Conférence Internationale en Guadeloupe … (fin) d’échanges ? des projets linguistiques et des programmes d’enPr. Muruseignement de gaiyan : L’oblangues et culjectif de cette tures dans leurs conférence est pays respectifs, double : 1) d’ofd’autant plus que frir un espace nombre d’interved’échanges nants invités reentre cherprésenteront des cheurs, pédacentres de regogues et praticherches universiquants des taires et/ou de langues information pédagodiennes et 2) de gique, des assofavoriser la réciations et A l’occasion du du Congrés International sur les langues en danger (International Conference on flexion théolanguage endangement in South Asia, 15th march 2013), le Professeur Appasamy Murugaiyan a centres culturels, rique sur des reçu les félicitations et la médaille d'honneur, pour son dévouement et sa contribution à l'étude voire des orgaproblématiques des langues tamoul et dravidiennes, décernées par Annamalai University (Inde du Sud). nismes gouvernelangagières mentaux et ceux spécifiques au des travaux de recherche, issus de la société civile. contexte diasporique en vue d’une pratiquement du monde entier deAu terme de cette rencontre, les meilleure compréhension des envrait nous permettre de situer participants seront invités à formujeux culturels et identitaires qui se chaque région représentée sur le ler un plan d’action avec un calenposent et s’imposent tant au niveau continuum linguistico-culturel et drier de mise en œuvre sur une dulocal que « global ». Compte tenu d’évaluer les moyens mis en œuvre rée déterminée et à mettre sur pied du lieu d’accueil de la conférence, par les différentes communautés un comité international pour le suivi. une attention particulière sera acdiasporiques. Chercheurs et déléLes organisateurs espèrent que cordée aux diasporas indiennes gués pourront en effet partager la cette première conférence internadans les départements d’outre-mer variété et la spécificité de leurs extionale sera le point de départ d’un (DOM) (La Réunion, Guadeloupe et périences dans le domaine du projet exemplaire de coopération à Martinique). Il est important de soumaintien de l’identité linguistique et l’échelle internationale pour le mainligner ici que presque 80% des culturelle et comparer les moyens, tien et la transmission des langues diasporas indiennes des DOM sont les infrastructures et les efforts mis et cultures en situation de diaspora. d’origine tamoule. L’émergence des en œuvre. diasporas indiennes des DOM dans Il est attendu aussi que la conféla conjoncture du monde « global » WIM : Quel est le programme de rence débouchera sur des projets constitue un phénomène récent, au la conférence ? convergents visant à mettre en point de faire l’objet de plusieurs place des stratégies appropriées études et mouvements depuis l’insfavorisant le maintien de l’identité Pr. Murugaiyan : Ce programme titutionnalisation par l’Inde en 2001 linguistique et culturelle. À cet effet, est en cours de finalisation, mais de sa rencontre annuelle avec ses elle servira d’espace de dialogue et nous pouvons déjà vous en donner diasporas d’outre-mer. d’interaction entre chercheurs et les thématiques retenues : Notre intérêt porte en particulier sur pédagogues déjà engagés dans deux aspects complémentaires des langues indiennes en situation diasporique: Stratégies de maintien, et THÉMATIQUES modes de transmission. Nous partons du principe que la langue d’oriTHEME 1: MAINTIEN DES LANGUES gine peut être une des compo1.1 : OBSERVATIONS GENERALES santes de l’identité dans un envi1.2 : CONTEXTE SOCIOLINGUISTIQUE ET POLITIQUE ronnement multilingue et multicultu1.3: CONSTRUCTION IDENTITAIRE 1.4 : SURVIVANCE ET DOMAINES D’UTILISATION rel. A l’inverse, il existe aussi des situations où la langue d’origine ne THEME 2 : TRANSMISSION DES LANGUES sert qu’à construire l’identité, en 2.1 : ACQUISITION DES LANGUES l’absence d’autres fonctions, no2.2 : STRATEGIES DE TRANSMISSION tamment celle de la communica2.3 : ROLE DES INSTITUTIONS tion. 2.4 : CREOLE ET CONTACT DES LANGUES WIM : Mais de façon pragmatique à quels résultats espérez-vous aboutir ? Pr. Murugaiyan : La présentation Table ronde 1: Teaching Tamil to the diasporas: What and How? Table ronde 2: Pratiques langagières et utilisateurs/pratiquants. Interview : D. Coupamah West India Magazine Manifestation Septembre 2015 - N°33 - Page 5 15 août 2015 : Déjeuner de Solidarité du CGPLI 15 août 1947 : l’Inde se libérait de l’Empire Britannique. Le CGPLI a organisé à la date anniversaire de l’événement un Déjeuner de Solidarité : à la fois pour commémorer ce jalon historique dans l’histoire de l’Inde, et aussi pour collecter des fonds pour ses actions, à la suite du lourd incendie dont il a été la victime. De l’avis unanime les colombos étaient excellents, Mais le public a pu apprécier aussi la chorégraphie de Changamithra (Association Archipel Om) sur « Bande Mataram », le chant national de l’Inde, et celles des danseuses de l’Association Om Shanti. 15 août 1947 « Il y a bien longtemps, nous avions pris un rendez-vous avec le destin, et voici venu le moment de remplir nos engagements, peut-être pas entièrement ou complètement, mais pour une large part. Lorsque sonnera minuit, lorsque le monde dormira, l'Inde s'éveillera à la vie et à la liberté. Voici venir le moment, un moment qui ne vient que rarement dans l'histoire, où nous sortons du passé pour entrer dans une ère nouvelle, où un âge prend fin et où l'âme d'une nation, longtemps réprimée, peut enfin s'exprimer ». Jawaharlal Nehru West India Magazine N°33 - Septembre 2015 Publié par le Service Communication du Conseil Guadeloupéen pour les Langues Indiennes (CGPLI) 53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre Guadeloupe, French West Indies. Tél. : 0590 82 12 97 Email : [email protected] Site : http://www.cgpli.org Directeur de la Publication : Fred Négrit Rédaction : Rémi Baumeister, Dourouguy Coupamah, Alexina Mékel, Fred Négrit Photos : Serge Apatout Imprimé par : CGPLI PUBLICATION Mention : les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles du CGPLI West India Magazine Diaspora Septembre 2015 - N°33 - Page 6 La coopération régionale, un atout pour la diaspora Les séances plénières de la conférence régionale qui s’est tenue à Maurice en novembre dernier étaient axées sur le thème ‘Hindi Teaching/Propagation in the Diaspora : The Way Towards International Cooperation’. Au programme figuraient des discussions sur les enjeux sociaux, économiques, éducatifs et culturels ainsi que des présentations des travaux académiques par les pays participants. A l’invitation des gouvernements indien et mauricien, une centaine de délégués de la diaspora indienne ont participé à l’International Hindi Conference à l’institut Mahatma Gandhi, Moka. Durant cette conférence de trois jours, l’accent a notamment été mis sur la coopération régionale comme un atout pour la diaspora. Pour Gulshan Sooklall, secrétaire général du World Hindi Secretariat (WHS), le constat est que Maurice a la chance d’avoir des structures adéquates et dispose de ressources nécessaires pour la propagation et l’enseignement de la langue hindi. Le pays pourrait ainsi servir de modèle aux pays de la diaspora. Il est ainsi nécessaire que Maurice apporte, dans la mesure du possible, son soutien à ces pays. Car c’est à travers un échange de ressources et de connaissances que la diaspora pourra propulser la langue hindi à un tout autre niveau, dit le secrétaire général du World Hindi Secretariat. Il fait ressortir que plusieurs projets sont envisagés sur le long terme, dont la création d’une institution à Maurice ou en Inde, qui s’occupera des sujets liés à la diaspora et à la promotion de la langue hindi. Les délibérations de la rencontre entre l’Inde et sa diaspora ont été Source : « Le matinal » (Île Maurice) résumées par deux tables rondes avec pour modérateurs Bijaye Madhou (directeur du Mahatma Gandhi Institute), le Professeur Chitranjan Mishra, (vice-chancelier de la Mahatma Gandhi International Hindi University), le Dr Ooodaye Narayan Gangoo (Dean du Rishi Dayanand Institute ) et le Professeur Mahendra Varma de la York University. Ont participé à la conférence une vingtaine de délégués des pays tels que Fidji, Afrique du Sud, NouvelleZélande, Guyane, Etats-Unis, Angleterre, Singapour, Suriname, Inde, Canada, Pays-Bas, Australie et Maurice. Ces résolutions prises seront considérées et mises en avant lors de la prochaine édition de la World Hindi Conference qui se déroulera en Inde. Le WHS a organisé la conférence régionale avec la collaboration de diverses associations et institutions mauriciennes, et avec le soutien du haut-commissariat de l’Inde à Maurice. L’objectif de ce rassemblement d’académiciens est de favoriser une plus grande coopération entre les institutions engagées dans la promotion et la propagation de la langue hindi parmi la diaspora indienne. Cela, grâce à des échanges, des analyses, des recommandations et des discussions relatives au statut général de la langue hindi dans les pays en question. La conférence permet aussi d’identi-fier les défis à relever à l’avenir. Un voyage gustatif au coeur de l’Inde A l’occasion du 180e anniversaire de l’arrivée des immigrants indiens à Maurice, le Labourdonnais Waterfront Hotel, en collaboration avec le haut -commissariat de l’Inde à Maurice et le ministère des Arts et de la culture, a proposé un voyage gustatif au coeur de l’Inde. Ce festival culinaire etait consacré à la cuisine du Nord et du Sud de l’Inde. Ashwin G. Prabhu et Sikender Mehto, deux chefs de New Delhi, ont fait le déplacement à Maurice dans le cadre de cette semaine culinaire. Comptant plus de dix années d’expérience dans les plus grands hôtels indiens, Ashwin Praphu est aujourd’hui le chef du Vigyan Bhawan, service de traiteur VIP à New Delhi, dont les clients sont le Premier ministre et le président indien ainsi que divers ministres et dignitaires. Le chef Sikender Mehto compte, pour sa part, plus de 20 années d’expérience dans la cuisine indienne. D’ailleurs, il est un véritable maestro du tandoori et du curry. Tous les jours au déjeuner comme au dîner au restaurant l’Escale, l’hôtel Le Labourdonnais invitait à découvrir la magie de l’Inde à travers un délicieux buffet spécialement élaboré par les talentueux chefs. Une sélection de plats signée des chefs Ashwin G. Prabhu et Sikender . Brèves West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - Page 7 Accord de coopération Maurice/Inde Le secteur des services financiers à Maurice est appelé à connaître une autre dimension après la signature d'un protocole d'accord jeudi entre la National Stock Exchange of India (NSE), le ministère des Services financiers, la Stock Exchange of Mauritius et la Financial Services Commission. Le protocole d'accord porte sur l'éducation et le partage des connaissances. Cet accord a été signé à la Sicom Tower, Ebène, en présence de la directrice générale de la NSE, Chitra Ramkrishna. Il se concrétise après une mission du ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo Source : « Le matinal » (Île Maurice) et du directeur général de la Bourse de Maurice, Sunil Benimadhu. Les objectifs de l'accord entre la NSE et le ministère des Services financiers concernent l'éducation, la formation et le transfert de connais- sances. La promotion de l'éducation financière est l'un des points appréciés par les deux parties, selon le protocole d'accord. Ainsi, cet accord permettra à la NSE, à travers son partage de connaissance avec le gouvernement, de développer un cadre éducatif pour former les jeunes Mauriciens. Des programmes menant à un certificat seront aussi mis en place pour le gouvernement à travers l'expertise de la Bourse de l'Inde. Ce seront des cours d'un niveau de base à un niveau avancé. Séisme : La vallée de Katmandou l’endroit le plus dangereux au monde En termes de risque de blessure ou de décès par habitant, la vallée de Katmandou en Inde – comme les locaux appellent généralement la région – est l’endroit le plus dangereux au monde. Cette réalité est confirmée par une récente étude de la Société nationale de technologie sismique du Népal et du Consortium pour la réduction des risques au Népal qui montre que si un grave séisme frappait la vallée, densément peuplée, il ferait des dizaines de milliers de victimes. La capitale et ses faubourgs, qui rassemblent environ 2,5 millions d’habitants, sont situés dans l’une des zones ayant la plus forte activité sismique au monde. Les normes de construction inadéquates ou inexistantes, le développement urbain aléatoire et la croissance démographique rapide – 4 pour cent par année – ont par ailleurs contribué à l’accroissement du risque. Si les responsables sont plus sensibles qu’avant à l’importance de la préparation aux catastrophes, l’instabilité politique prolongée a cependant affaibli le potentiel de réduction des risques. Le dernier tremblement de terre majeur, qui s’est produit en 1934, a dévasté Katmandou, tué des milliers de personnes et détruit 20 pour cent des immeubles de la ville. Nous sommes allés … au Léwoz Café Vous savez, du côté du port de pêche de Lauricisque, ce restaurant que tout le monde connait pour ses animations musicales, et aussi pour sa cuisine. Mais pour nous c’était un juste un nom, qui renvoie à la vie artistique nocturne de la région pointoise. Un ami suggère ….et nous voilà au Léwoz café. Accueil royal, repas pharaonique, charmante hôtesse désiradienne, mais surtout : ce moment musical exceptionnel que nous a proposé Roger Bélégny et son groupe. Roger Bélégny, ce maître de l’harmonica : Prix SACEM (2002), Elwa d’Or (2012) a excellé dans un répertoire des plus variés : des incontournables de la musique antillaise (Alain Jean-Marie, Emilien Antile), mais aussi du classique et des variétés françaises (J. Dassin, G. Bécaud), souvent à travers une musique où la frontière n’est jamais franche entre aucune de ses composantes : musique métisse. Nous ne sommes pas en terre inconnue. La salle était pleine à craquer ? Non. Quatre tables ! Et pourtant un grand moment de culture guadeloupéenne… F. Négrit West India Magazine Yoga Septembre 2015 - N°33 - Page 8 L'ONU décide de faire du 21 juin la Journée internationale du yoga Connue pour ses lenteurs et ses atermoiements, l’ONU a adopté en un temps éclair une proposition faite en septembre par le Premier ministre indien Narendra Modi d’instaurer une Journée internationale du yoga. Elle aura lieu tous les 21 juin, le jour le plus long de l’année. Non, ça n’est pas un effet de mode. Plutôt l’effet Modi. On s’explique : en septembre, quatre mois seulement après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre indien Narendra Modi avait profité de sa première visite d’État à la Maison Blanche pour faire la promotion du yoga, une discipline dont il se montre un fervent adepte doublé d’un infatigable prosélyte. Après avoir vanté les mérites de cette pratique vieille de 2 500 ans à Barack Obama, il avait, dans la foulée, demandé que l’ONU instaure une Journée mondiale du yoga. Quasi unanimité à l’ONU Poussant plus loin ses convictions, Narendra Modi avait même profité d’un important remaniement ministériel le 9 novembre dernier pour nommer dans son gouvernement un ministre du Yoga, ce qui avait surpris beaucoup de monde et même, pourquoi le cacher, suscité quelques sarcasmes en Occident. Aujourd’hui, on ne rit plus car l’ONU a trouvé l’idée du Premier ministre indien tellement bonne qu’elle vient de décider que le 21 juin – le jour le plus long de l’année – serait désormais la Journée internationale du yoga. Alors bien sûr, comme vous êtes observateurs, vous allez dire que le 21 juin était déjà la Journée internationale de la lenteur. Mais on vous répondra aussi sec que non seulement ça n’est pas incompatible mais que cela peut même s’avérer complémentaire. Peu importe, à vrai dire. L’adoption du texte n’a d’ailleurs pas fait l’objet d’interminables débats le long de l’East River, à New York, puisque 175 des 193 États représentés aux Nations unies ont voté pour, une quasi unanimité qui a vu des pays aussi différents que la France, les Etats-Unis, la Russie, la Syrie, la Chine et les Philip- pines adopter la résolution. Il est vrai que le yoga compterait au moins 250 millions d’adeptes à travers le monde, dont 20 millions aux Etats-Unis et largement plus d’1 million en France, où les chiffres sont difficiles à compulser car la discipline est éclatée en plusieurs fédérations. « Le yoga peut rapprocher les communautés de manière à engendrer le respect », a expliqué le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avant d’ajouter : « il peut aussi apporter la paix et promouvoir la résilience contre les maux du manque de communication ». Le plus heureux dans l’affaire était bien évidemment Narendra Modi qui s’est empressé de faire savoir sur son compte Twitter qu’il était « transporté de joie ». Pas besoin de publicité Un peu surprise par la nouvelle, Brigitte Neveu, la présidente de la Fédération française de Hatha Yoga (une forme de yoga cherchant la perfection corporelle et la libération spirituelle, apparue en Inde au XIIe siècle NDLR), jointe au téléphone ce vendredi, a d’abord tenu à faire la part des choses. « Sachez que toute nouvelle a toujours deux faces », objecte-t-elle d’abord, un rien méfiante. « La bonne nouvelle, c’est la reconnaissance de cette discipline millénaire et de sa place dans la société. Le revers de la médaille, c’est toute la marchandisation qu’il y a autour du yoga », tempère-t-elle aussitôt en ajoutant que sa fédération ne « recherchait pas la publicité ». « Dans la mesure où cela an- nonce une reconnaissance officielle d’une science traditionnelle, c’est une bonne chose », reconnaît-elle. « Mais le danger, metelle en garde, c’est toute la marchandisation qu’il y a, à l’heure actuelle, autour du yoga et de la méditation ». « On peut acheter tout ce que l’on veut assorti de yoga : des tapis, des habits, des méthodes, ou je ne sais quoi encore », s’agace-t-el le. « Il y a tout un commerce autour, alors que c’est une science qui tend à mener l’homme vers un chemin de spiritualité. Or, si l’ancrage dans la matérialité devient trop lourd, on passe à côté de la mission ». Bref, méfiez-vous des imitations. Le fait que l’événement soit placé sous l’égide de l’ONU rassure quand même Brigitte Neveu. Après avoir un peu rechigné, elle se dit même déterminée à contacter les autres fédérations françaises de yoga pour tirer le meilleur parti, au sens spirituel du terme, de cette Journée mondiale dont elle espère qu’elle ne sera « pas une ‘Journée’ comme il y a une Fête des grands-mères ou une Fête des grands-pères ». « On est loin de la gymnastique, il faut le comprendre ! » conclutelle. Selon Brigitte Neveu, le yoga consiste avant tout à effectuer une introspection et un travail sur soi afin de se destiner à être au mieux avec soi-même et avec les autres, dans le monde actuel. C’est aussi le sens du message qu’a voulu faire passer l’ONU, si prompte, pour une fois, à trouver une proposition qui fasse consensus. West India Magazine Spiritualité Septembre 2015 - N°33 - Page 9 Les Maîtres spirituels de la Sanâtana-Dharma La pensée Indienne est universelle, les notions du « Brahman » (l’Absolu) et de la «Shakti» (l’Énergie) sont des idées très proches de celles énoncées aujourd’hui par la physique quantique qui ouvre la voie à une meilleure connaissance de la marche du Cosmos et de l’Univers. Physiciens et philosophes adhèrent donc aujourd’hui à cette vision de l’Univers et sa Création perçue depuis des millénaires par les Sages Indiens à travers leur spiritualité. Cette pensée est également basée sur une grande tolérance, reconnaissant à chacun d’être libre dans le choix d’exprimer sa spiritualité, l’important n’étant pas de paraître, mais de respecter son choix de vie. Contrairement à bien des « a priori», les religions dans leurs dogmes et leurs grands maîtres ouverts à tous les autres courants de spiritualités. À travers quelques grands Maîtres spirituels Hindous nous aborderons cet esprit de tolérance qui est celui de la « Sanâtana-Dharma » et respecte tous les choix personnels de spiritualité. Nous croiserons donc ainsi : SHANKARA CAITANYA KABÎR RÂMAKRISHNA SWAMI VIVEKANANDA Sri AUROBINDO RABINDRANATH TAGORE MAHÂTMA GANDHI (Bouddhisme, Jaïnisme et Hindouisme) issues de cette pensée sont loin d’être figées Sur les chemins de la tolérance R.Baumeister Shankara Adi Shankara a vécu entre les VIIIe et IX siècles, mais les dates exactes sont assez controversées, sans doute entre 788 et 820, mais Hajime Nakamura propose plutôt de 700 à 750. Son nom : Shankara est l’un des noms de Shiva (celui qui a créé la félicité). Natif de Kaladî dans le Kerala, il est issu d’une famille brahmane et est très tôt initié au brahmanisme malgré la mort précoce de son père. Doté de grandes capacités intellectuelles et d’une mémoire impressionnante, il aurait aussi des pouvoirs miraculeux et reçoit vers 5 ans la cérémonie de l’initiation brahmanique qui lui ouvre l’accès à l’étude des textes sacrés. En trois ans, il mémorise l’ensemble des quatre Veda et devient « renonçant : Sannyâsin » dès l’âge de 8 à 9 ans. Dès lors il passera toute sa vie à voyager dans toute l’Inde, allant d’un monastère ou d’un temple à l’autre afin d’entreprendre de « réformer » l’hindouisme et purifier le rituel tantrique en remplaçant les offrandes de boissons alcoolisées de viandes et de poissons par des offrandes de riz, de fleurs, de laitages et revenir à la source de la tradition philosophique hindoue. Il choisira pour guru Govinda Bhagavatpada, lui-même disciple de Gaudapada auteur d’un commentaire de la Mandukya Upanishad qui l’initia à l’ordre le plus ascétique présent en Inde. Lors de son voyage à travers toute l’Inde, Shankara compose des commentaires des textes sacrés de l’hindouisme et se révèle être un excellent orateur, enseignant et discutant avec les représentants des nombreuses sectes hindouistes existantes il se présenta également comme un farouche adversaire des doctrines bouddhiques et jaïns qu’il considérait comme hérétiques. West India Magazine Spiritualité Septembre 2015 - N°33 - Page 10 Shankara (suite) Il propose de réorganiser le panthéon de l’hindouisme foisonnant de nombreuses divinités autour de cinq « grands dieux » : Vishnu / Siva Dieu de l’harmonie universelle Dieu des transformations (à la fois bienveillant et redoutable) Durgâ / Ganesh / Surya La grande Déesse Qui lève les obstacles Le Soleil L’adoration de ces cinq dieux est toujours en honneur aujourd’hui dans le rituel des brahmanes orthodoxes particulièrement chez ceux appelés smârta. Mais Shankara fait tou jours preuve dans ses écrits, d’une grande tolérance les différents autres dieux hindous qui lui apparaissent tous comme l’aspect de la même réalité inaccessible : l’Absolu ! Le Brahman ! West India Magazine Mais Adi Shankara est avant tout considéré comme le plus célèbre représentant de l’école philosophique du Vedanta (achèvement du Veda) qui explique le sens profond des textes sacrés. Le Vedanta définit la nature de l’existence et enseigne que le « Soi » (atman) est de même nature que « l’Absolu » (Brahman). Cette réalité est obscurcie dans l’esprit et le cœur de l’homme par la fausse idée qu’il a de lui-même et du Monde. Il existe plusieurs écoles se rattachant à la philosophie du Vedanta, mais la plus importante est celle prônée par Adi Shankara et son Maître Govinda Bhagavatpada : L’Avaïta Vedanta qui est celle de la Non-Dualité, son principe fondamental affirmant la nondifférenciation de l’âme individuelle (jivatman) et de la Totalité (Brahman). L’Advaïta Vedanta s’oppose à l’école de la Dvaïta Vedanta dont l’origine se trouve dans le Rig Veda et qui met en avant la dualité entre l’âme et l’absolu. Pour Madhva, Maître de l’école de la Dvaïta Vedanta, Vishnu est supérieur à Shiva et aux autres dieux de l’Hindouisme, Vishnu étant comparable à la notion de l’Absolu : Brahman. Cela ne l’empêche d’entretenir de bons rapports avec les Shivaïtes. Pour Shankara, adepte de la NonDualité, la Nature et l’Esprit ne sont pas des principes opposés et autonomes, la seule réalité est le Brahman, tout le reste n’est qu’illusion (maya) et apparence. Il a établi la vérité suprême de l’Advaïta en analysant le quatre états d’expérience : Spiritualité Septembre 2015 - N°33 - Page 11 Shankara (fin) - état de veille : vaishvanara - état de rêve : svapna - état de sommeil profond: sushupti - état transcendantal : état au de-là des trois autres états. Cet enseignement à fait dire à ses rétracteurs qu’il n’était qu’un « Bouddhiste déguisé » tant cette pensée a des similitudes avec celles de l’école Madhyamika du Bouddhisme tardif. Les principes fondamentaux de l’Advaïta Vedanta se basent sur : A) Trois niveaux de vérité 1. Le niveau transcendantal (Paramarthika).Où le Brahman est la seule réalité. 2. Le niveau pragmatique (Vyavaharika). Où l’individualité (Jïva) et Dieu (Ishvara) sont vrais. Le Monde matériel est vrai. 3. Le niveau apparent (Pratibhasika. Où la réalité du Monde matériel est fausse et illusion. B) Les notions de : - Brahman L’Un, l’ensemble et la seule réalité du Monde. L’Absolu, en dehors du Brahman, rien d’autre, y compris Dieu, l’Univers, objets matériels et les individus n’est vrai. Le Brahman est la cause du Monde. - La Mayâ La Mayâ est l’illusion, pouvoir complexe du Brahman qui a pour conséquences de le rendre perceptible dans le Monde matériel/. Les deux fonctions de Mayâ sont d’une part cacher le Brahman à l’esprit humain et d’autre part de lui présenter le Monde matériel comme vrai. La Mayâ est temporaire et détruite par la vraie connaissance. Cette notion de la Mayâ est un apport essentiel de Shankara et a souvent été mal comprise. - Ishvara Le « Seigneur Suprême » : lorsque l’homme essaie de découvrir Brahman avec son esprit, sous l’influence de Mayâ, Brahman est alors perceptible sous la forme de Ishvara : Ishvara est Brahman avec Mayâ. -L’Âtman Dans l’Advaïta Vedanta, il ne faut pas confondre le Soi non individualisé (Âtman) avec le concept d’âme. L’Âtman est alors l’égal du Brahman, c’est le Brahman entier. L’Âtman est Un et unique. Pour Shankara le concept selon lequel il y a plusieurs Âtman est faux, et à ceux qui demandent comment l’âme individuelle, laquelle est une dans chaque corps peut-être pareil à Brahman, il explique que l’âme n’est pas un concept individuel. Le Mantra le plus célèbre de Shankara dit ceci : « Brahman est la seule vérité, le Monde est irréel et il n’y a finalement pas de différence entre Brahman et l’individu Soi. » Shankara meurt à32 ans à Kedarnath dans l’Himalaya, il aura eu une influence considérable sur la philosophie de l’Adaïta Vedanta en Inde et plusieurs Maîtres hindous se rattachent à son enseignement : Ramakrishna, Swami Vivekananda. Bibliographie Recherches ordinateur. Les Maîtres spirituels de l’hindouisme : Alexandre Astier. Dictionnaire de la civilisation indienne : Louis Frédéric Les Prolégomènes de Vedanta : Shankara (traduction Louis Renou). L’Homme et son devenir selon le Vedanta : René Guénon/ Les religions de l’Inde : J.Gonda. Le polythéisme Hindou : Alain Daniélou. Le Veda ; Louis Renou. R. Baumeister Est-Ouest West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - Page 12 Sundar Pichai, nouveau PDG de Google Depuis le 10 Août 2015, suite à la restructuration de Google et la création de la nouvelle société ALPHABET, l'indien Sundar Pichai est le nouveau PDG du groupe. Né à Chennai , dans le sudest de l'Inde , cet ingénieur en informatique de 43 ans , est marié et père de deux enfants. Son père a été ingénieur à General Electric Company , une entreprise anglaise spécialisée dans l'électronique. Sundar Pichai est diplômé de l'Institut indien de technologie de Kharagpur. Il a poursuivi ses études aux Etats-Unis. Il est diplômé de la célèbre université de Stanford et de la Wharton School. Sundar Pichai a intégré Google en 2004 comme « product manager ». En 2008 il fait partie de l'équipe qui lance le navigateur Chrome, le plus utilisé dans le monde. En 2009 il lance aussi Chrome OS, un système d'exploitation pour PC, pensé pour le cloud computing. En mars 2013, il est aux commandes d' Androïd, système d'exploitation mobile de Google, qui équipe la majorité des smartphones et des tablettes vendus dans le monde. Sundar Pichai a été sollicité par Twitter , Microsoft … mais Google a su le retenir ! A. Mékel. Pourquoi toutes les multinationales veulent-elles un patron indien ? Rajeev Suri, nouveau PDG de Nokia ajoute son nom à la liste de plus en plus longue des patrons (de grandes entreprises) d’origine indienne. L’agence Bloomberg en tire une leçon : et si ces patrons nés dans le sous-continent avaient quelque chose en plus qui les rendaient plus performants que les autres ? Management "à l'indienne" "Le style de direction traditionnel en Inde encourage des liens affectifs entre supérieurs et subordonnés", pointent les auteurs d'une étude de l'université St Gallen en Satya Nadella Suisse, citée par Bloomberg. Son sujet ? Le management "à l'indienne", qui aurait comme spécificité, par rapport à celui des dirigeants occidentaux, de rendre les équipes plus performantes tout en s'épargnant des "incitations financières". Une particularité - parmi d'autres - qui serait même de nature à convaincre de plus en plus de conseils d'admiIndra Nooyi nistration de multinationales à nommer à leur tête des patrons provenant du sous-continent. Pepsi, Mastercard, Deutsche Bank... Pour Leonid Bershidsky de l'agence Bloomberg, cela pourrait même contribuer à expliquer "Pourquoi Microsoft et tous les autres adorent les PDG indiens." Car de fait, outre Satya Nadella, nom- mé PDG de Microsoft, les grands patrons d'origine indienne sont de plus en plus nombreux à la tête de grandes entreprises étrangères. Parmi eux: Indra Nooyi (PepsiCo), Anshu Jain (Deutsche Bank), Ajay Banga (MasterCard) ou encore Shantanu Narayen (Adobe Systems). Auparavant, Vikram Pandit, l'ancien patron de Citibank ou Rajat Gupta (ex-Mc Kinsey) avaient déjà marqué ces grandes entreprises de leur empreinte. Anshu Jain Quasiment tous éduqués sur les bancs de prestigieuses universités anglo-saxonnes, ils ont, comme la plupart des grands dirigeants, des formations d'ingénieurs ou de managers. Habitués à la diversité, entraînés à la compétition La BBC s'est elle aussi interrogée sur les éventuelles qualités spécifiques de ces dirigeants. Dans Ajay Banga un reportage mis en ligne sur son site ce 6 février, la chaîne britannique donne la parole à un associé du cabinet PwC en Inde, Shashank Tripathi. Ce dernier pointe le fait que les dirigeants indiens "sont capables de comprendre plusieurs cultures parfois plusieurs religions". En outre, le "système éducatif très compétitif" préparerait particulièrement bien les futurs patrons à devenir plus tard des "travailleurs acharnés". Shantanu Narayen Source : La Tribune, 29/04/2014 Cinéma West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - Page 13 Nous sommes allés voir… Dheepan, Palme d’Or, festival de Cannes 2015 Nous avons vu Dheepan. Ce film de Jacques Audiard retrace l’histoire d’un réfugié tamoul en France. Un ancien soldat rebelle (Dheepan), une jeune femme et L’équipe du film au Festival de Cannes 2015 une petite fille se font passer pour une famille afin d’être évacués de leur pays en guerre. Arrivés en France, ils doivent faire face à un autre quotidien, dans une cité dominée par la violence. C’est là que cette famille imaginaire devra, au fil des épreuves et du temps, apprendre à former une "vraie" famille. Cependant, la violence quotidienne de la cité fait ressurgir les blessures encore ouvertes de la guerre. Le soldat Dheepan va devoir renouer avec ses instincts guerriers pour protéger ce qu'il espérait voir devenir sa « vraie » famille … Palme d’Or au Festival de Cannes 2015 : C’est du bon cinéma ! Cinéma tamoul : Rosshan Andrrews prend son envol avec « 36 Vayadhinile » En 2005, l’un des plus gros succès du cinéma Malayalam était Udayanu Tharam. Ce film a plu non seulement au grand public, mais aussi au critiques spécialisés. C’est sans doute pourquoi K.G. George, un des maîtres du cinéma Malayalam cinema, a retenu le réalisateur Rosshan Andrrews, et 10 ans après quelques petits succès (Notebook, Mumbai Police), Roshan ouvre ses ailes avec son premier film tamoul , « 36 Vayadhinile », un remake de « How Old Are You ». Le film est un succès. j’avais le potentiel de refaire ce film en tamoul, et que Jyothika serait idéale pour jouer le rôle tenu par Manju Warrier. Le cinéaste Rosshan Andrrews avec Jyothika durant le tournage de « 36 Vayadhinile » Rosshan, confiait cependant : « je ne rêvais pas particulièrement de faire un film tamoul. Je souhaitais pouvoir réaliser un Bollywood, et cela allait réussir. Mais mon projet de refaire Udayananu Tharam en hindi n’a finalement pas abouti, et après avoir terminé le tournage de How Old Are You j’ai senti que Jyothika a accepté de jouer dans ce film juste quelques jours après avoir vu How Old Are You. J’ai pris grand plaisir à travailler avec Jyothika. Dans ce film elle a vraiment donné le maiximum. Rosshan s’est accordé quelques jours de coupure. « Je m’accorde maintenant un moment pour moi. Je commence à filmer Nale Ravile. Et je vais aussi prendre le temps d’apprécier la pluie ». D. Coupamah West India Magazine Hindi World Septembre 2015 - N°33 - Page 14 10e Conférence mondiale sur le hindi : une orientation plus « sociale » L’Inde accueillera très bientôt la Conférence Mondiale 2015 sur le Hindi. Cette année la rencontre abordera la question de la promotion de la langue en tant qu’outil pour l’accès à l’emploi. Après la contribution remarquée de l’Inde à la Conférence Mondiale sur le Sanskrit (Bankok, Juin 2015), Narendra Modi, en personne, a mis son poids dans la balance pour que cet événement soit un grand succès. Les grosses cartes ont été sorties : Big B (la superstar Amitabh Bachchan) sera l’invité d’honneur, Narendra Modi, le Premier Ministre inaugurera la conférence, et le Ministre de l’Intérieur, Rajnath Singh assurera la clôture de la conférence. Le ministère des affaires étrangères de l’Union, en partenariat avec le gouvernement de Madhya Pradesh, est le principal organisateur de la 10e édition de la conférence qui se tiendra à Bhopal du 10 au 12 septembre. Le thème principal de la conférence cette année est : « Le monde du hindi : expansion et possibilités » (ह द िं ी जगत : विस्तार एििं difficultés à trouver un emploi, dans leur pays, car l’anglais est devenu la langue qui prévaut pour trouver un emploi.» सिंभािनाएँ). La décision d’organiser la 10e Conférence en Inde a été prise lors de la conférence précédente qui s’est tenue en Afrique du Sud (Johannesburg, septembre 2012). La première Conférence mondiale sur le hindi a été organisée à Nagpur (Maharashtra, Inde) en 1975. par la suite la conférence à pris une assise internationale forte, et les villes d’accueil ont été des plus variées : Port Louis (Ile Maurice, 2 fois), Inde (2 fois), Port of Spain (Trinidad and Tobago), Londres (Angleterre), Paramaribo (Suriname), New-York (USA),et Johanesbourg (Afrique du Sud) . C’est une nouvelle orientation par rapport aux éditions précédentes, davantage centrées sur des thèmes littéraires ; les questions économiques et sociales prennent le pas : « Une part significative de la population indienne parle hindi, mais beaucoup ont des Un écrivain hindi de renom refuse le « Sahitya Akademi award » L’écrivain de renom Uday Prakash a décidé de renvoyer le « Sahitya Akademi Award », la plus haute distinction littéraire décernée en Inde par l’Académie Nationale des Lettres. A travers ce geste, il veut protester contre le meurtre de l’universitaire et chercheur de langue cannada, le professeur M. M. Kalburgi. Ce prix avait été attribué à Uday Prakash en 2010 pour son recueil de nouvelles Mohan Uday Prakash Das. Il explique son geste de refus ainsi : « Les écrivains, les artistes, les penseurs de notre pays sont régulièrement attaqués. D’un coté nous revendiquons la liberté d’expression en accordant asile à des écrivains tels que Taslima Nasreen, et d’un autre coté les mêmes choses se produisent ici, aujourd’hui. Je n’ai pas pris cette décision sous quelque influence politique, mais pour marquer ma protestation contre les attaques dont sont victimes les écrivains et les artistes. ». Concernant cette situation il ajoutait : « Les auteurs ne vivent pas dans des conditions de sécurité ; ils sont donc des cibles faciles. Le précédent Vice-Chancelier de Hampi University, M. M. Kalburgi, à qui on avait décerné la Sahitya Akademi Award , a été abattu dans sa résidence , dans le Karnataka, par des individus non identifiés (le 30 août 2015). » Source : The Free Press Journal Pr.M.M. Kalburgi Cette conférence a toujours été un point de rencontre d’universitaires de renom, et d’amoureux du hindi. Errare humanum ... Dans le précédant numéro de West India Magazine, relatant la Rencontre des Communautés organisée par le Coréca (juillet dernier), nous présentions Josette Mérion : « Présidente du Coreca, en belle compagnie ». Et Josette nous a tapé sur les doigts : « Je ne suis pas la présidente du CORECA (en page 10) c'est Julien Mérion ». Il n’y a rien a dire : on s’excuse platement auprès de Josette et de Julien, le président. Mais pour la compagnie, on persiste, elle était belle, et les vêtements aussi. J’ai vu les filles ; en voici une deuxième preuve. F. Négrit. West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - Page 15 Le Feu Sacré Publié dans le premier numéro de « West India » (janvier 2009) LE FEU SACRÉ Autobiographie APJ Abdul Kalam et Arun Tiwari Traduit de l’anglais par Laurence Bastit A la mémoire de mes parents Ma Mère Vagues marines, sables d’or, foi des pèlerins Mosque Street à Rameswaram, le tout devenu un, Ma Mère, Vous venez à moi comme l’étreinte affectueuse du paradis. Je me souviens des jours pendant la guerre quand la vie Était défi et labeur Marcher des lieues et des lieues, bien avant le lever du soleil Marcher pour aller étudier avec le saint homme près du temple. Et encore des kilomètres pour les cours d’arabe, Grimper les collines sablonneuses pour arriver à Railway Station Road, Ramasser et distribuer les journaux aux citoyens de la ville sacrée Quelques heures après le lever du soleil, aller à l’école. Le soir venu, aller au travail avant d’étudier la nuit. Tous ces efforts pénibles pour un jeune garçon, Vous les avez, Ma Mère, transmués en force intérieure pieuse En priant cinq fois par jour ployée sur vos genoux, la tête baissée Pour chanter la Gloire du Tout Puissant, ô Ma Mère. Votre profonde piété fait la force de vos enfants, Vous avez toujours partagé le meilleur avec ceux qui en avaient le plus besoin. Vous avez toujours donné, et donné avec toute votre foi en Lui. Je me souviens encore d’un jour, j’avais dix ans, Endormi sur vos genoux au grand dam des frères et sœurs Par une nuit de pleine lune, mon monde s’arrêtait à vous Mère ! Ma Mère ! Quand je me suis réveillé à minuit avec des larmes tombant sur mes genoux ! Vous connaissiez la souffrance de votre enfant, Ma Mère Vos mains affectueuses éloignant tendrement la douleur, Votre amour, votre affection, votre foi m’ont donné la force d’affronter le monde sans avoir peur, animé de Sa force. Nous nous retrouverons au jour du Jugement Dernier, Ma Mère. A.P.J. Abdul Kalam (Merci à Laurence Bastit d'avoir mis ce document à notre disposition) West India Magazine Septembre 2015 - N°33 - Insolite Une octogénaire porte plainte contre un perroquet obscène ! Un perroquet a été détenu par la police indienne en raison d'obscénités lancées à l'endroit d'une dame de 85 ans. Janabai Sakharkar avait porté plainte à plusieurs reprises à la police du district de Chandrapur, dans la ville de Rajura, en plein centre du pays. La dame avait indiqué aux forces de l'ordre que l'animal, nommé Hariyal, n'arrêtait pas de lui crier des insultes puisque son propriétaire, son beau-fils Suresh, l'avait entraîné à cette tâche. Un conflit en rapport à un terrain serait à l'origine de la dispute entre les deux personnes. La police avait sommé le perroquet au poste de police pour vérifier si l'animal répéterait son comportement. Il n'en a rien été. Le perroquet n'a pas été retourné à son propriétaire, mais a plutôt été confié aux soins du Département de la forêt pour rééducation! Page 16 Agenda CONFERENCE Du 29 au 31 octobre 2015 au Mémorial Acte (Pointe à Pitre, Guadeloupe) http://ildconference2015.cgpli.org/indexfr.htm DEVENEZ MEMBRE SYMPATHISANT DU CGPLI Contribuez à promouvoir avec nous les langue et les cultures de l’Inde ! Remplissez ce formulaire, joignez-y votre cotisation annuelle (chèque de 10 € à l’ordre de « CGPLI ») et adressez l’ensemble à : Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes (CGPLI), 53 Chemin-Neuf, 97110 Pointe à Pitre. Sur l’autoroute de Leh-Manali (Nord Inde) Humour Nom et Prénom : ……………………………………………………………………. Adresse : …………………………………………………………………………… Code postal : …………… Ville : ………………………………………………….. Boss: Où êtes-vous né ? Sardar: En Inde … Boss: Quelle partie ? Sardar: Comment « quelle partie ? » Tout mon corps est né en Inde.. Touriste: Ce squelette est de qui ? Sardar: Le squelette d’un ancien roi. Tourist: Et le plus petit juste à coté ? Sardar: C’est celui du même roi, lorsqu’il était enfant. Sardar: Vous m’avez trompé. Commerçant : Non. Je vous ai vendu une bonne radio. Sardar: Sur l’étiquette de la Radio il est imprimé en gras « Made in Japan ». Mais la radio répète très clairement : « This is All India Radio ! » Tél. Mobile : ……………… Email : ……………………………………..………. Mes motivations : ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………. Date : ……………………… Signature : Partagez votre West India Magazine ! Envoyez-nous les adresses mails de vos amis : nous le leur enverrons de votre part. Notre adresse : [email protected]