29-31 Octobre 2015

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29-31 Octobre 2015
West India Magazine
Septembre 2015 - N°33 -
- N° 33 -
Page
- Septembre 2015 -
Conférence Internationale en Guadeloupe sur langues indiennes :
Quels sont les enjeux ? Le Pr Murugaiyan répond
LES LANGUES DE L’INDE DANS SES DIASPORAS
STRATÉGIES DE MAINTIEN ET MODES DE TRANSMISSION
29-31 Octobre 2015
Mémorial ACTe, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Sommaire
Pleins Feux
Conference internationale en Guadeloupe
sur les langues indiennes : quels enjeux?
Le Professeur Murugaiyan répond
Page 2
Manifestation
15 août : Déjeuner de Solidarité du CGPLI
P. 5
Diaspora
La coopération régionale, un atout pour
la diaspora
Page
6
Brèves
Accord de coopération Maurice/inde
Page
7
Séisme : La vallée de Katmandou l’endroit
le plus dangereux au monde
Page
7
Nous sommes allés au Léwoz Café
Page
7
Yoga
L’ONU décide de faire du 21 juin la
Journée internationale du yoga
Page
8
Spiritualité
Les maîtres spirituels de la Sanatâna-Dharma P. 9
Est-Ouest
Sundar Pichai, nouveau PDG de Google
Page 12
Pourquoi toutes les multinationales
veulent-elles un patron indien ?
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Cinéma
Nous sommes allés voir… Dheepan,
Palme d’or au Festival de Cannes 2015
Page 13
Cinéma tamoul : Rosshan Andrrews prend
son envol avec « 36 Vayadhinile »
Page 13
World Hindi Conference
10e Conférence mondiale sur le hindi :
une orientation plus « sociale »
Page 14
Un écrivain hindi de renom refuse
le « Sahitya Akademi award »
Page 14
Errare Humanum …
Page 14
Archives
Le feu sacré (West India Magazine, janvier 2009) P. 15
Insolite/Humour
Page
16
Agenda
Page
16
West India Magazine
Éditorial
En quelle langue ouvrir la
conférence ?
J’ai un problème. Lors de
l’ouverture de
la Conférence
Internationale
sur
"Les
Langues
de
l'Inde dans ses
diasporas" qui
se tiendra fin
octobre en Guadeloupe, le président du CGPLI, votre serviteur, devra adresser quelques mots de
bienvenue à l’assistance. En tant
que responsable d’une organisation
de promotion des langues indiennes, je voudrais, pour le principe, commencer dans une de ces
langues : le hindi et le tamoul, étant
les langues principales des premiers immigrants en Guadeloupe.
Mais quel choix faire ? Le hindi :
c’est la seule dans laquelle je suis
capable d’aligner quelques mots. Le
souci est que ce n’est pas la langue
majoritaire des premiers immigrants
de Guadeloupe. Le tamoul ? il faudra me faire préparer mon discours.
Ce n’est pas bien. Et puis qui comprendra mes mots de bienvenue en
tamoul ou en hindi ? Seulement
certains participants étrangers, à
cause, entre autres, de mon accent,
celui d’une vache indienne : ce
n’est pas bon.
Mais comment cela peut-il m’échapper ? Il me reste le créole : tout le
monde, ou presque, comprend le
créole en Guadeloupe. Oui, sauf
que nos invités étrangers ne le
comprendront pas. Il faudra prévoir
une traduction. Ce n’est pas bien
non plus, puisque les langues de
communication de la conférence
sont le français et l’anglais. Par
pragmatisme, je devrais choisir l’anglais : d’abord, là aussi, je peux
aligner quelques mots, ensuite la
majorité des intervenants étrangers
est anglophone, et puis pour l’international : c’est bon , et puis … et
puis ...
Mais j’ai peut-être oublié mes fondamentaux : je suis en France, je
suis français, je parle suffisamment
de français, l’assistance majoritairement comprend le français. Pourquoi je me terbolise tant l’esprit ? Il
n’y a pas de problème.
Portant j’ai le sentiment que mon
problème n’est pas réglé.
Fred Negrit
Pleins Feux
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Conférence Internationale en Guadeloupe
sur langues indiennes :
Quels sont les enjeux ?
Le Pr Murugaiyan répond
West India Magasine : En octobre
prochain se tiendra une conférence sur les langues indiennes
en Guadeloupe. Pourriez-vous
nous rappeler le pourquoi de cet
évènement.
Pr. Murugaiyan : Cette conférence
se déroulera sur trois jours, du 29 au
31 octobre prochain, au Mémorial
ACTe, à Pointe à Pitre. Le thème
principal de cette conférence internationale est : « Les langues de l’Inde
dans ses diasporas », avec en soustitre : « Stratégies de maintien et
modes de transmission ».
Les questions qui font l’objet de cette
Conférence, comme vous pouvez le
constater, sont basées exclusivement sur les expériences de terrain
des chercheurs ainsi que des organismes, des associations
et des individus engagés
dans la préservation et la
transmission des patrimoines culturel et linguistique.
Si vous le permettez, je
dirai que l’identité linguistique et culturelle de chacun de nous est prépondérante dans le monde d’aujourd’hui qui devient, de
jour en jour, un village
mondial multilingue et multiculturel.
Dans le milieu des chercheurs, on
ressent un besoin urgent de faire un
état des lieux sur les langues indiennes dans ses diasporas. En effet, les diasporas indiennes à travers
le monde représentent un véritable
laboratoire et se prêtent à des
études sociétales basées sur les
expériences humaines de plus de
150 ans.
Cette Conférence devrait nous aider
à comprendre le processus de la
construction identitaire dans notre
univers où chacun de nous représente une identité multiple.
Je suis vraiment très heureux que le
CGPLI nous offre l’occasion de réaliser cette idée avec le concours
scientifique de mon laboratoire UMR
7528 Mondes iranien et indien du
CNRS et de celui de l’ Ecole Supérieure du Professorat et de l'Educa-
tion de l'Académie de Guadeloupe,
Université des Antilles, et avec l’appui du Conseil Régional, du Conseil
Départemental, et d’autres partenaires.
WIM : Mais, aujourd’hui encore
plus, le concept même de diaspora fait l’objet de controverses
dans les milieux scientifiques.
Peut-on parler de diaspora indienne en Guadeloupe ?
Pr. Murugaiyan : Tout d’abord,
vous êtes mieux placé que moi
pour répondre par OUI à cette
question.
Cependant, je suis obligé de faire
une réponse à plusieurs niveaux. Il
est vrai que les notions de
‘diaspora, diaspora indienne’ font
l’objet de réflexions
profondes pour des
raisons
politiques,
économiques,
religieuse,
territoriales,
etc. Mais en tant que
phénomène humain
historique, il y a consensus.
En ce qui concerne la
diaspora
indienne,
comme vous pouvez
le constater dans l’intitulé de notre Conférence, nous
avons préféré reconnaître sa diversité et l’avons donc mise au pluriel.
Il y a plusieurs diasporas indiennes.
Dans un premier temps, on en reconnaît deux : 1) La diaspora indienne ancienne (immigrations
massives pendant l’époque coloniale européenne) et 2) La diaspora
indienne moderne (immigration
après l’indépendance de l’Inde).
Ensuite ; lorsque l’on observe de
près, on constate que la diaspora
indienne de Malaisie est différente
de celle de l’Ile Maurice et ainsi de
suite, et qu’il n’y a pas une diaspora indienne, mais que chaque communauté diasporique indienne a sa
spécificité.
Les diasporas indiennes qui nous
intéressent ici sont issues d’anciens
immigrants, pour la plupart ouvriers
agricoles engagés sous contrat
(indentured labourers) sous la colo-
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Conférence Internationale en Guadeloupe … (suite)
nisation européenne entre 1834 et
1920. Plus d’un million et demi
d’engagés indiens ainsi qu’un petit
nombre de commerçants, s’installèrent dans différentes parties du
monde
colonial.
Les groupes diasporiques indiens
les plus importants numériquement
se trouvent dans les régions et
pays suivants:
En Asie : Malaisie, Singapour,
Myanmar
Dans l’Océan Indien : Île Maurice,
La Réunion, Seychelles
En Afrique : Afrique du Sud
Dans le Pacifique : Fiji
En Amérique du Sud : Guyana, Suriname
et dans la Caraïbe : Guadeloupe,
Martinique, Trinidad et Tobago.
Recrutés de toute l’Inde, ils appartiennent aux deux principaux
groupes linguistiques du souscontinent:
- le groupe indo-aryen : hindi
(bhojpuri et awadhi), ourdou, marathi, gujarati, sindhi, konkani et punjabi
;
- le groupe dravidien : tamoul, télougou et malayalam.
Pour revenir à votre question sur la
Guadeloupe, il est vrai que tout le
monde pense que les langues et
cultures indiennes n’existent pas en
Guadeloupe, ou que c’est du passé. En tant que chercheur travaillant sur les diasporas francophones
tamoules depuis plus de vingt ans,
je me permettrai de faire le constat
suivant : malgré d’une part, la diabolisation par l’Eglise catholique du
culte hindou par les Tamouls pendant des décennies et plus récemment devant la menace d’un hindouisme brahmanique globalisant,
et d’autre part, par rapport à la position dominante du créole et du
français, ce qui est maintenu en
tant que patrimoine linguistique tamoul en Guadeloupe et en Martinique est un phénomène extraordinaire sur le plan linguistique historique.
Et donc objectivement, les langues
indiennes issues de l’immigration,
telles qu’on les trouve en En Guadeloupe ou en Martinique ou à La
Réunion sont des objets d’études
entrant bien dans le cadre des
« langues de l’Inde dans ses diasporas ».
WIM. Est-ce une rencontre de
plus sur la culture indienne ?
Qu’apportera de nouveau cette
conférence ?
ment aux chercheurs universitaires.
Nous avons fait un appel à communication comme pour toutes les
conférences internationales. Cet
appel à communication a été très
largement diffusé au niveau international par voie électronique à
travers les réseaux universitaires,
privés et professionnels avec
l’unique souci d’atteindre le plus
grand nombre de personnes intéressées par les thèmes de la Con-
Pr. Murugaiyan : Depuis au
moins trois décennies, les diasporas indiennes font l’objet de nombreuses études et réflexions parmi
les chercheurs s’intéressant aux
aspects historiques et économiques ainsi qu’aux questions
d’ordre anthropologique, social, et
politique des
migrations,
tandis
que
dans
toutes
les diasporas
indiennes
à
travers
le
monde,
on
constate
un
regain d’intérêt
pour la langue
des ancêtres
et la quête de
réappropriation
de
la
Stage de tamoul (Guadeloupe, Juillet 2012)
langue « objet
de désir». De plus, comme l’expéférence.
rience des milieux diasporiques
Ceci dit, 60 personnes nous ont
nous le montre, la transmission de
envoyé des projets de communicala langue au sein des diasporas est
tion en réponse à notre appel
un phénomène social complexe.
d’offre. Nous en avons retenu 40
Paradoxalement, le rôle et la place
correspondant précisément aux
des langues d’origine (LO) au sein
thèmes de la Conférence. A l’heure
de ces diasporas ont suscité un
actuelle, nous avons 30 interveintérêt moindre. Notre Conférence
nants ayant confirmé leur venue. La
essaiera d’apporter quelques réplupart sont des chercheurs univerflexions nouvelles sur ce phénositaires et des pratiquants de
mène grandissant et combler ces
langues indiennes venant de nomlacunes.
breux pays à travers le monde tels
Cette conférence a donc pour obque : Afrique du Sud, Île Maurice,
jectif de faire un état des lieux des
Malaisie, Singapour, Fidji, La Réulangues d’immigrants indiens de la
nion, Guadeloupe, Martinique, Tripériode historique de l’engagisme,
nidad, les pays de la Caraïbe et de
qui s’ouvre à partir de la troisième
l’Amérique (notamment, Guyana et
décennie du 19e siècle. La quesSuriname). Participeront également
tion qui nous intéresse est double
des chercheurs venant du Canada,
et porte à la fois sur les stratégies
de l’Europe, des Etats-Unis et de
du maintien et, point important, sur
l’Inde en particulier, et travaillant
les modes de transmission des
sur les langues et cultures d’origine
langues indiennes en situation
des diasporas indiennes.
diasporique, en vue de mieux cerComme notre conférence porte sur
ner leur rôle dans la construction
le maintien et la transmission du
identitaire.
patrimoine linguistique et culturel,
notamment dans un contexte multiWIM : Qui seront les participants
culturel et multilingue, nous souhaià cette conférence ?
terions vivement une grande participation du public guadeloupéen en
tant qu’auditeur et participants aux
Pr. Murugaiyan : La conférence
débats.
s’adresse à toutes celles et à tous
ceux qui s’efforcent de préserver
leurs langues et identités d’origine
avec les moyens dont ils disposent.
Elle ne s’adresse pas exclusive-
WIM : Quels seront vos objectifs
durant
ces
trois
jours
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Pleins Feux
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Conférence Internationale en Guadeloupe … (fin)
d’échanges ?
des projets linguistiques et des
programmes d’enPr.
Muruseignement
de
gaiyan : L’oblangues et culjectif de cette
tures dans leurs
conférence est
pays
respectifs,
double : 1) d’ofd’autant plus que
frir un espace
nombre d’interved’échanges
nants invités reentre
cherprésenteront des
cheurs, pédacentres de regogues et praticherches universiquants
des
taires et/ou de
langues
information pédagodiennes et 2) de
gique, des assofavoriser la réciations
et
A
l’occasion
du
du
Congrés
International
sur
les
langues
en
danger
(International
Conference
on
flexion
théolanguage endangement in South Asia, 15th march 2013), le Professeur Appasamy Murugaiyan a centres culturels,
rique sur des reçu les félicitations et la médaille d'honneur, pour son dévouement et sa contribution à l'étude voire des orgaproblématiques
des langues tamoul et dravidiennes, décernées par Annamalai University (Inde du Sud).
nismes gouvernelangagières
mentaux et ceux
spécifiques au
des travaux de recherche, issus
de la société civile.
contexte diasporique en vue d’une
pratiquement du monde entier deAu terme de cette rencontre, les
meilleure compréhension des envrait nous permettre de situer
participants seront invités à formujeux culturels et identitaires qui se
chaque région représentée sur le
ler un plan d’action avec un calenposent et s’imposent tant au niveau
continuum linguistico-culturel et
drier de mise en œuvre sur une dulocal que « global ». Compte tenu
d’évaluer les moyens mis en œuvre
rée déterminée et à mettre sur pied
du lieu d’accueil de la conférence,
par les différentes communautés
un comité international pour le suivi.
une attention particulière sera acdiasporiques. Chercheurs et déléLes organisateurs espèrent que
cordée aux diasporas indiennes
gués pourront en effet partager la
cette première conférence internadans les départements d’outre-mer
variété et la spécificité de leurs extionale sera le point de départ d’un
(DOM) (La Réunion, Guadeloupe et
périences dans le domaine du
projet exemplaire de coopération à
Martinique). Il est important de soumaintien de l’identité linguistique et
l’échelle internationale pour le mainligner ici que presque 80% des
culturelle et comparer les moyens,
tien et la transmission des langues
diasporas indiennes des DOM sont
les infrastructures et les efforts mis
et cultures en situation de diaspora.
d’origine tamoule. L’émergence des
en œuvre.
diasporas indiennes des DOM dans
Il est attendu aussi que la conféla conjoncture du monde « global »
WIM : Quel est le programme de
rence débouchera sur des projets
constitue un phénomène récent, au
la conférence ?
convergents visant à mettre en
point de faire l’objet de plusieurs
place des stratégies appropriées
études et mouvements depuis l’insfavorisant le maintien de l’identité
Pr. Murugaiyan : Ce programme
titutionnalisation par l’Inde en 2001
linguistique et culturelle. À cet effet,
est en cours de finalisation, mais
de sa rencontre annuelle avec ses
elle servira d’espace de dialogue et
nous pouvons déjà vous en donner
diasporas d’outre-mer.
d’interaction entre chercheurs et
les thématiques retenues :
Notre intérêt porte en particulier sur
pédagogues déjà engagés dans
deux aspects complémentaires des
langues indiennes en situation diasporique: Stratégies de maintien, et
THÉMATIQUES
modes de transmission. Nous partons du principe que la langue d’oriTHEME 1: MAINTIEN DES LANGUES
gine peut être une des compo1.1 : OBSERVATIONS GENERALES
santes de l’identité dans un envi1.2 : CONTEXTE SOCIOLINGUISTIQUE ET POLITIQUE
ronnement multilingue et multicultu1.3: CONSTRUCTION IDENTITAIRE
1.4 : SURVIVANCE ET DOMAINES D’UTILISATION
rel. A l’inverse, il existe aussi des
situations où la langue d’origine ne
THEME 2 : TRANSMISSION DES LANGUES
sert qu’à construire l’identité, en
2.1 : ACQUISITION DES LANGUES
l’absence d’autres fonctions, no2.2 : STRATEGIES DE TRANSMISSION
tamment celle de la communica2.3 : ROLE DES INSTITUTIONS
tion.
2.4 : CREOLE ET CONTACT DES LANGUES
WIM : Mais de façon pragmatique
à quels résultats espérez-vous
aboutir ?
Pr. Murugaiyan : La présentation
Table ronde 1: Teaching Tamil to the diasporas: What and How?
Table ronde 2: Pratiques langagières et utilisateurs/pratiquants.
Interview : D. Coupamah
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Manifestation
Septembre 2015 - N°33 -
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15 août 2015 : Déjeuner de Solidarité du CGPLI
15 août 1947 : l’Inde se libérait de
l’Empire Britannique. Le CGPLI a
organisé à la date anniversaire de
l’événement un Déjeuner de Solidarité : à la fois pour commémorer ce
jalon historique dans l’histoire de
l’Inde, et aussi pour collecter des
fonds pour ses actions, à la suite du
lourd incendie dont il a été la victime.
De l’avis unanime les colombos
étaient excellents, Mais le public a
pu apprécier aussi la chorégraphie
de Changamithra (Association Archipel Om) sur « Bande Mataram », le chant national de l’Inde, et
celles des danseuses de l’Association Om Shanti.
15 août 1947
« Il y a bien longtemps, nous
avions pris un rendez-vous avec
le destin, et voici venu le moment de remplir nos engagements, peut-être pas entièrement ou complètement, mais
pour une large part. Lorsque
sonnera minuit, lorsque le
monde dormira, l'Inde s'éveillera à la vie et à la liberté. Voici
venir le moment, un moment
qui ne vient que rarement dans
l'histoire, où nous sortons du
passé pour entrer dans une ère
nouvelle, où un âge prend fin et
où l'âme d'une nation, longtemps réprimée, peut enfin s'exprimer ».
Jawaharlal Nehru
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N°33 - Septembre 2015
Publié par le Service Communication
du Conseil Guadeloupéen pour les
Langues Indiennes (CGPLI)
53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre
Guadeloupe, French West Indies.
Tél. : 0590 82 12 97
Email : [email protected]
Site : http://www.cgpli.org
Directeur de la Publication : Fred Négrit
Rédaction : Rémi Baumeister,
Dourouguy Coupamah,
Alexina Mékel, Fred Négrit
Photos : Serge Apatout
Imprimé par : CGPLI PUBLICATION
Mention : les opinions exprimées dans les articles
signés ne sont pas nécessairement celles du CGPLI
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Diaspora
Septembre 2015 - N°33 -
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La coopération régionale, un atout pour la diaspora
Les séances plénières de la conférence régionale qui s’est
tenue à Maurice en novembre dernier étaient
axées sur le thème ‘Hindi
Teaching/Propagation
in
the Diaspora : The Way
Towards
International
Cooperation’.
Au
programme figuraient des discussions sur les enjeux
sociaux,
économiques,
éducatifs et culturels ainsi
que des présentations des
travaux académiques par
les pays participants.
A l’invitation des gouvernements indien et mauricien,
une centaine de délégués
de la diaspora indienne ont participé à l’International Hindi Conference à l’institut Mahatma Gandhi,
Moka. Durant cette conférence de
trois jours, l’accent a notamment
été mis sur la coopération régionale
comme un atout pour la diaspora.
Pour Gulshan Sooklall, secrétaire
général du World Hindi Secretariat
(WHS), le constat est que Maurice
a la chance d’avoir des structures
adéquates et dispose de ressources nécessaires pour la propagation et l’enseignement de la
langue hindi. Le pays pourrait ainsi
servir de modèle aux pays de la
diaspora. Il est ainsi nécessaire que
Maurice apporte, dans la mesure
du possible, son soutien à ces
pays.
Car c’est à travers un échange de
ressources et de connaissances
que la diaspora pourra propulser la
langue hindi à un tout autre niveau,
dit le secrétaire général du World
Hindi Secretariat. Il fait ressortir que
plusieurs projets sont envisagés sur
le long terme, dont la création d’une
institution à Maurice ou en Inde, qui
s’occupera des sujets liés à la diaspora et à la promotion de la langue
hindi.
Les délibérations de la rencontre
entre l’Inde et sa diaspora ont été
Source : « Le matinal » (Île Maurice)
résumées par deux tables rondes
avec pour modérateurs Bijaye Madhou (directeur du Mahatma Gandhi
Institute), le Professeur Chitranjan
Mishra, (vice-chancelier de la Mahatma Gandhi International Hindi
University), le Dr Ooodaye Narayan
Gangoo (Dean du Rishi Dayanand
Institute ) et le Professeur Mahendra Varma de la York University.
Ont participé à la conférence une
vingtaine de délégués des pays tels
que Fidji, Afrique du Sud, NouvelleZélande, Guyane, Etats-Unis, Angleterre, Singapour, Suriname,
Inde, Canada, Pays-Bas, Australie
et Maurice. Ces résolutions prises
seront considérées et mises en
avant lors de la prochaine édition
de la World Hindi Conference qui
se déroulera en Inde.
Le WHS a organisé la conférence
régionale avec la collaboration de
diverses associations et institutions
mauriciennes, et avec le soutien
du haut-commissariat de l’Inde à
Maurice.
L’objectif de ce rassemblement
d’académiciens est de favoriser
une plus grande coopération entre
les institutions engagées dans la
promotion et la propagation de la
langue hindi parmi la diaspora indienne. Cela, grâce à des
échanges, des analyses, des recommandations et des
discussions relatives au
statut général de la
langue hindi dans les
pays en question. La conférence permet aussi
d’identi-fier les défis à
relever à l’avenir.
Un voyage gustatif au
coeur de l’Inde
A l’occasion du 180e anniversaire de l’arrivée des
immigrants indiens à
Maurice, le Labourdonnais Waterfront Hotel, en
collaboration avec le haut
-commissariat de l’Inde à
Maurice et le ministère
des Arts et de la culture, a proposé
un voyage gustatif au coeur de
l’Inde. Ce festival culinaire etait
consacré à la cuisine du Nord et
du Sud de l’Inde.
Ashwin G. Prabhu et Sikender
Mehto, deux chefs de New Delhi,
ont fait le déplacement à Maurice
dans le cadre de cette semaine
culinaire.
Comptant plus de dix années d’expérience dans les plus grands hôtels indiens, Ashwin Praphu est
aujourd’hui le chef du Vigyan Bhawan, service de traiteur VIP à New
Delhi, dont les clients sont le Premier ministre et le président indien
ainsi que divers ministres et dignitaires.
Le chef Sikender Mehto compte,
pour sa part, plus de 20 années
d’expérience dans la cuisine indienne. D’ailleurs, il est un véritable maestro du tandoori et du
curry.
Tous les jours au déjeuner comme
au dîner au restaurant l’Escale,
l’hôtel Le Labourdonnais invitait à
découvrir la magie de l’Inde à travers un délicieux buffet spécialement élaboré par les talentueux
chefs. Une sélection de plats signée des chefs Ashwin G. Prabhu
et Sikender .
Brèves
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Accord de coopération Maurice/Inde
Le secteur des services financiers à
Maurice est appelé à connaître
une autre dimension après la signature d'un protocole d'accord
jeudi entre la National Stock Exchange of India (NSE), le ministère des Services financiers, la
Stock Exchange of Mauritius et la
Financial Services Commission.
Le protocole d'accord porte sur
l'éducation et le partage des connaissances. Cet accord a été signé à la Sicom Tower, Ebène, en
présence de la directrice générale
de la NSE, Chitra Ramkrishna. Il se
concrétise après une mission du
ministre des Services financiers,
Roshi Bhadain, du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo
Source : « Le matinal » (Île Maurice)
et du directeur général de la Bourse
de Maurice, Sunil Benimadhu.
Les objectifs de l'accord entre la
NSE et le ministère des Services
financiers concernent l'éducation, la
formation et le transfert de connais-
sances. La promotion de l'éducation
financière est l'un
des points appréciés
par les deux parties,
selon le protocole
d'accord. Ainsi, cet
accord permettra à
la NSE, à travers
son partage de connaissance avec le
gouvernement, de
développer un cadre
éducatif pour former
les jeunes Mauriciens. Des programmes menant à un certificat seront aussi mis en place pour le gouvernement à travers l'expertise de la
Bourse de l'Inde. Ce seront des
cours d'un niveau de base à un niveau avancé.
Séisme : La vallée de Katmandou l’endroit le plus dangereux au monde
En termes de risque de blessure ou de décès par habitant,
la vallée de Katmandou en
Inde – comme les locaux appellent généralement la région
– est l’endroit le plus dangereux au monde. Cette réalité
est confirmée par une récente
étude de la Société nationale
de technologie sismique du
Népal et du Consortium pour
la réduction des risques au
Népal qui montre que si un
grave séisme frappait la vallée, densément peuplée, il
ferait des dizaines de milliers
de victimes.
La capitale et ses faubourgs, qui
rassemblent environ 2,5 millions
d’habitants, sont situés dans l’une
des zones ayant la plus forte activité sismique au monde. Les normes
de construction inadéquates
ou inexistantes, le développement urbain aléatoire et la
croissance
démographique
rapide – 4 pour cent par année
– ont par ailleurs contribué à
l’accroissement du risque.
Si les responsables sont plus
sensibles qu’avant à l’importance de la préparation aux
catastrophes, l’instabilité politique prolongée a cependant
affaibli le potentiel de réduction des risques. Le dernier
tremblement de terre majeur,
qui s’est produit en 1934, a
dévasté Katmandou, tué des milliers de personnes et détruit 20
pour cent des immeubles de la ville.
Nous sommes allés … au Léwoz Café
Vous savez, du côté du port de
pêche de Lauricisque, ce restaurant que tout le monde connait pour
ses animations musicales, et aussi
pour sa cuisine. Mais pour nous
c’était un juste un nom, qui renvoie
à la vie artistique nocturne de la
région pointoise. Un ami suggère
….et nous voilà au Léwoz café.
Accueil royal, repas pharaonique,
charmante hôtesse désiradienne,
mais surtout : ce moment musical
exceptionnel que nous a proposé
Roger Bélégny et son groupe. Roger Bélégny, ce maître de l’harmonica : Prix SACEM (2002), Elwa
d’Or (2012) a excellé dans un répertoire des plus variés : des incontournables de la musique antillaise
(Alain Jean-Marie, Emilien Antile),
mais aussi du classique et des variétés françaises (J. Dassin, G. Bécaud), souvent à travers une musique où la frontière n’est jamais
franche entre aucune de ses composantes : musique métisse. Nous
ne sommes pas en terre inconnue.
La salle était pleine à craquer ?
Non. Quatre tables ! Et pourtant un
grand moment de culture guadeloupéenne…
F. Négrit
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Yoga
Septembre 2015 - N°33 -
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L'ONU décide de faire du 21 juin la Journée internationale du yoga
Connue pour ses lenteurs et ses
atermoiements, l’ONU a adopté
en un temps éclair une proposition
faite en septembre par le Premier
ministre indien Narendra Modi
d’instaurer une Journée internationale du yoga. Elle aura lieu tous
les 21 juin, le jour le plus long de
l’année.
Non, ça n’est pas un effet de
mode. Plutôt l’effet Modi. On s’explique : en septembre, quatre
mois seulement après son arrivée
au pouvoir, le Premier ministre
indien Narendra Modi avait profité
de sa première visite d’État à la
Maison Blanche pour faire la promotion du yoga, une discipline
dont il se montre un fervent
adepte doublé d’un infatigable
prosélyte. Après avoir vanté les
mérites de cette pratique vieille de
2 500 ans à Barack Obama, il
avait, dans la foulée, demandé
que l’ONU instaure une Journée
mondiale du yoga.
Quasi unanimité à l’ONU
Poussant plus loin ses convictions, Narendra Modi avait même
profité d’un important remaniement ministériel le 9 novembre
dernier pour nommer dans son
gouvernement un ministre du Yoga, ce qui avait surpris beaucoup
de monde et même, pourquoi le
cacher, suscité quelques sarcasmes en Occident. Aujourd’hui,
on ne rit plus car l’ONU a trouvé
l’idée du Premier ministre indien
tellement bonne qu’elle vient de
décider que le 21 juin – le jour le
plus long de l’année – serait désormais la Journée internationale
du yoga.
Alors bien sûr, comme vous êtes
observateurs, vous allez dire que
le 21 juin était déjà la Journée internationale de la lenteur. Mais on
vous répondra aussi sec que non
seulement ça n’est pas incompatible mais que cela peut même
s’avérer complémentaire. Peu importe, à vrai dire. L’adoption du
texte n’a d’ailleurs pas fait l’objet
d’interminables débats le long de
l’East River, à New York, puisque
175 des 193 États représentés
aux Nations unies ont voté pour,
une quasi unanimité qui a vu des
pays aussi différents que la
France, les Etats-Unis, la Russie,
la Syrie, la Chine et les Philip-
pines adopter la résolution.
Il est vrai que le yoga compterait
au moins 250 millions d’adeptes à
travers le monde, dont 20 millions
aux Etats-Unis et largement plus
d’1 million en France, où les
chiffres sont difficiles à compulser
car la discipline est éclatée en
plusieurs fédérations. « Le yoga
peut rapprocher les communautés
de manière à engendrer le respect », a expliqué le secrétaire
général de l’ONU, Ban Ki-moon,
avant d’ajouter : « il peut aussi
apporter la paix et promouvoir la
résilience contre les maux du
manque de communication ». Le
plus heureux dans l’affaire était
bien évidemment Narendra Modi
qui s’est empressé de faire savoir
sur son compte Twitter qu’il était «
transporté de joie ».
Pas besoin de publicité
Un peu surprise par la nouvelle,
Brigitte Neveu, la présidente de la
Fédération française de Hatha
Yoga (une forme de yoga cherchant la perfection corporelle et la
libération spirituelle, apparue en
Inde au XIIe siècle NDLR), jointe
au téléphone ce vendredi, a
d’abord tenu à faire la part des
choses. « Sachez que toute nouvelle a toujours deux faces », objecte-t-elle d’abord, un rien méfiante. « La bonne nouvelle, c’est
la reconnaissance de cette discipline millénaire et de sa place
dans la société. Le revers de la
médaille, c’est toute la marchandisation qu’il y a autour du yoga »,
tempère-t-elle aussitôt en ajoutant
que sa fédération ne « recherchait
pas la publicité ».
« Dans la mesure où cela an-
nonce une reconnaissance officielle d’une science traditionnelle,
c’est une bonne chose », reconnaît-elle. « Mais le danger, metelle en garde, c’est toute la marchandisation qu’il y a, à l’heure
actuelle, autour du yoga et de la
méditation ». « On peut acheter
tout ce que l’on veut assorti de
yoga : des tapis, des habits, des
méthodes, ou je ne sais quoi encore », s’agace-t-el
le. « Il y a tout un commerce autour, alors que c’est une science
qui tend à mener l’homme vers un
chemin de spiritualité. Or, si l’ancrage dans la matérialité devient
trop lourd, on passe à côté de la
mission ». Bref, méfiez-vous des
imitations.
Le fait que l’événement soit placé
sous l’égide de l’ONU rassure
quand même Brigitte Neveu.
Après avoir un peu rechigné, elle
se dit même déterminée à contacter les autres fédérations françaises de yoga pour tirer le meilleur parti, au sens spirituel du
terme, de cette Journée mondiale
dont elle espère qu’elle ne sera
« pas une ‘Journée’ comme il y a
une Fête des grands-mères ou
une Fête des grands-pères ».
« On est loin de la gymnastique, il
faut le comprendre ! » conclutelle. Selon Brigitte Neveu, le yoga
consiste avant tout à effectuer une
introspection et un travail sur soi
afin de se destiner à être au
mieux avec soi-même et avec les
autres, dans le monde actuel.
C’est aussi le sens du message
qu’a voulu faire passer l’ONU, si
prompte, pour une fois, à trouver
une proposition qui fasse consensus.
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Spiritualité
Septembre 2015 - N°33 -
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Les Maîtres spirituels de la Sanâtana-Dharma
La pensée Indienne est universelle, les notions du
« Brahman » (l’Absolu) et de
la «Shakti» (l’Énergie) sont
des idées très proches de
celles énoncées aujourd’hui
par la physique quantique qui
ouvre la voie à une meilleure
connaissance de la marche
du Cosmos et de l’Univers.
Physiciens et philosophes
adhèrent donc aujourd’hui à
cette vision de l’Univers et sa
Création perçue depuis des
millénaires par les Sages Indiens à travers leur spiritualité.
Cette pensée est également
basée sur une grande tolérance, reconnaissant à chacun d’être libre dans le choix
d’exprimer sa spiritualité,
l’important n’étant pas de paraître, mais de respecter son
choix de vie.
Contrairement à bien des « a
priori»,
les
religions
dans leurs dogmes et leurs
grands maîtres ouverts à tous
les autres courants de spiritualités.
À travers quelques grands
Maîtres spirituels Hindous
nous aborderons cet esprit de
tolérance qui est celui de la
« Sanâtana-Dharma » et respecte tous les choix personnels de spiritualité.
Nous croiserons donc ainsi :
SHANKARA
CAITANYA
KABÎR
RÂMAKRISHNA
SWAMI VIVEKANANDA
Sri AUROBINDO
RABINDRANATH TAGORE
MAHÂTMA GANDHI
(Bouddhisme, Jaïnisme et
Hindouisme) issues de cette
pensée sont loin d’être figées
Sur les chemins de la tolérance
R.Baumeister
Shankara
Adi Shankara a vécu
entre les VIIIe et IX
siècles, mais les dates
exactes sont assez controversées, sans doute
entre 788 et 820, mais
Hajime Nakamura propose plutôt de 700 à 750.
Son nom : Shankara est
l’un des noms de Shiva
(celui qui a créé la félicité).
Natif de Kaladî dans le
Kerala, il est issu d’une
famille brahmane et est
très tôt initié au brahmanisme malgré la mort précoce de son père.
Doté de grandes capacités intellectuelles et d’une
mémoire
impressionnante, il aurait aussi des
pouvoirs miraculeux et
reçoit vers 5 ans la cérémonie de l’initiation brahmanique qui lui ouvre l’accès à l’étude des textes
sacrés.
En trois ans, il mémorise
l’ensemble des quatre
Veda et devient « renonçant :
Sannyâsin » dès l’âge de 8 à 9
ans.
Dès lors il passera toute sa vie à
voyager dans toute l’Inde,
allant d’un monastère ou d’un
temple à l’autre afin d’entreprendre de « réformer » l’hindouisme et purifier le rituel
tantrique en remplaçant les
offrandes de boissons alcoolisées de viandes et de poissons par des offrandes de riz,
de fleurs, de laitages et revenir à la source de la tradition
philosophique hindoue.
Il choisira pour guru Govinda
Bhagavatpada, lui-même disciple de Gaudapada auteur
d’un commentaire de la Mandukya Upanishad qui l’initia à
l’ordre le plus ascétique présent en Inde.
Lors de son voyage à travers
toute l’Inde, Shankara compose des commentaires des
textes sacrés de l’hindouisme
et se révèle être un excellent
orateur, enseignant et discutant avec les représentants
des nombreuses sectes hindouistes existantes il se présenta également comme un
farouche adversaire des doctrines bouddhiques et jaïns qu’il
considérait comme hérétiques.
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Spiritualité
Septembre 2015 - N°33 -
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Shankara (suite)
Il propose de réorganiser le panthéon de l’hindouisme foisonnant de nombreuses divinités autour de
cinq « grands dieux » :
Vishnu / Siva
Dieu de l’harmonie universelle Dieu des transformations (à la fois bienveillant et redoutable)
Durgâ / Ganesh / Surya
La grande Déesse Qui lève les obstacles Le Soleil
L’adoration de ces cinq dieux est toujours en honneur aujourd’hui dans le rituel des brahmanes orthodoxes particulièrement chez ceux appelés smârta.
Mais Shankara fait tou jours preuve dans ses écrits, d’une grande tolérance les différents autres dieux hindous qui
lui apparaissent tous comme l’aspect de la même réalité inaccessible : l’Absolu ! Le Brahman !
West India Magazine
Mais Adi Shankara est avant tout
considéré comme le plus célèbre
représentant de l’école philosophique du Vedanta (achèvement
du Veda) qui explique le sens profond des textes sacrés.
Le Vedanta définit la nature de
l’existence et enseigne que le
« Soi » (atman) est de même nature que « l’Absolu » (Brahman).
Cette réalité est obscurcie dans
l’esprit et le cœur de l’homme par
la fausse idée qu’il a de lui-même
et du Monde.
Il existe plusieurs écoles se rattachant à la philosophie du Vedanta,
mais la plus importante est celle
prônée par Adi Shankara et son
Maître Govinda Bhagavatpada :
L’Avaïta Vedanta qui est celle de la
Non-Dualité, son principe fondamental
affirmant
la
nondifférenciation de l’âme individuelle
(jivatman) et de la Totalité
(Brahman).
L’Advaïta Vedanta s’oppose à
l’école de la Dvaïta Vedanta dont
l’origine se trouve dans le Rig Veda
et qui met en avant la dualité entre
l’âme et l’absolu.
Pour Madhva, Maître de l’école de
la Dvaïta Vedanta, Vishnu est supérieur à Shiva et aux autres dieux
de l’Hindouisme, Vishnu étant comparable à la notion de l’Absolu :
Brahman.
Cela ne l’empêche d’entretenir de
bons rapports avec les Shivaïtes.
Pour Shankara, adepte de la NonDualité, la Nature et l’Esprit ne sont
pas des principes opposés et autonomes, la seule réalité est le Brahman, tout le reste n’est qu’illusion
(maya) et apparence.
Il a établi la vérité suprême de l’Advaïta en analysant le quatre états
d’expérience :
Spiritualité
Septembre 2015 - N°33 -
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Shankara (fin)
- état de veille : vaishvanara
- état de rêve : svapna
- état de sommeil profond: sushupti
- état transcendantal : état au de-là
des trois autres états.
Cet enseignement à fait dire à ses
rétracteurs
qu’il
n’était
qu’un
« Bouddhiste déguisé » tant cette
pensée a des similitudes avec celles
de l’école Madhyamika du Bouddhisme tardif.
Les principes fondamentaux de
l’Advaïta Vedanta se basent sur :
A) Trois niveaux de vérité
1. Le
niveau
transcendantal
(Paramarthika).Où le Brahman est
la seule réalité.
2. Le
niveau
pragmatique
(Vyavaharika). Où l’individualité
(Jïva) et Dieu (Ishvara) sont vrais.
Le Monde matériel est vrai.
3. Le niveau apparent (Pratibhasika.
Où la réalité du Monde matériel est
fausse et illusion.
B) Les notions de :
- Brahman
L’Un, l’ensemble et la seule réalité
du Monde.
L’Absolu, en dehors du Brahman,
rien d’autre, y compris Dieu, l’Univers, objets matériels et les individus
n’est vrai.
Le Brahman est la cause du Monde.
- La Mayâ
La Mayâ est l’illusion, pouvoir complexe du Brahman qui a pour conséquences de le rendre perceptible
dans le Monde matériel/.
Les deux fonctions de Mayâ sont
d’une part cacher le Brahman à l’esprit humain et d’autre part de lui présenter le Monde matériel comme
vrai.
La Mayâ est temporaire et détruite
par la vraie connaissance.
Cette notion de la Mayâ est un apport essentiel de Shankara et a souvent été mal comprise.
- Ishvara
Le « Seigneur Suprême » : lorsque
l’homme essaie de découvrir Brahman avec son esprit, sous
l’influence de Mayâ, Brahman est
alors perceptible sous la forme de
Ishvara : Ishvara est Brahman avec
Mayâ.
-L’Âtman
Dans l’Advaïta Vedanta, il ne faut
pas confondre le Soi non individualisé (Âtman) avec le concept d’âme.
L’Âtman est alors l’égal du Brahman, c’est le Brahman entier.
L’Âtman est Un et unique.
Pour Shankara le concept selon
lequel il y a plusieurs Âtman est
faux, et à ceux qui demandent comment l’âme individuelle, laquelle est
une dans chaque corps peut-être
pareil à Brahman, il explique que
l’âme n’est pas un concept individuel.
Le Mantra le plus célèbre de Shankara dit ceci :
« Brahman est la seule vérité, le
Monde est irréel et il n’y a finalement pas de différence entre Brahman et l’individu Soi. »
Shankara meurt à32 ans à Kedarnath dans l’Himalaya, il aura eu une
influence considérable sur la philosophie de l’Adaïta Vedanta en Inde
et plusieurs Maîtres hindous se rattachent à son enseignement : Ramakrishna, Swami Vivekananda.
Bibliographie
Recherches ordinateur.
Les Maîtres spirituels de l’hindouisme : Alexandre Astier.
Dictionnaire de la civilisation
indienne : Louis Frédéric
Les Prolégomènes de Vedanta :
Shankara (traduction Louis Renou).
L’Homme et son devenir selon
le Vedanta : René Guénon/
Les religions de l’Inde :
J.Gonda.
Le polythéisme Hindou : Alain
Daniélou.
Le Veda ; Louis Renou.
R. Baumeister
Est-Ouest
West India Magazine
Septembre 2015 - N°33 -
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Sundar Pichai, nouveau PDG de Google
Depuis le 10 Août 2015, suite
à la restructuration de Google
et la création de la nouvelle
société
ALPHABET, l'indien
Sundar Pichai est le nouveau PDG du groupe.
Né à Chennai , dans le sudest de l'Inde , cet ingénieur en
informatique de 43 ans , est
marié et père de deux enfants. Son père a été ingénieur
à General Electric Company ,
une entreprise anglaise spécialisée dans l'électronique.
Sundar Pichai est diplômé de
l'Institut indien de technologie
de Kharagpur. Il a poursuivi ses
études aux Etats-Unis. Il est
diplômé de la célèbre université de Stanford et de la
Wharton School.
Sundar
Pichai
a
intégré
Google
en
2004
comme
« product manager ». En 2008
il fait partie de l'équipe qui
lance le navigateur Chrome, le
plus utilisé dans le monde. En
2009 il lance aussi Chrome
OS, un système d'exploitation
pour PC, pensé pour le cloud
computing. En mars 2013, il
est aux commandes d' Androïd, système
d'exploitation
mobile de Google, qui équipe
la majorité des smartphones
et des tablettes vendus dans
le monde.
Sundar Pichai a été sollicité
par Twitter , Microsoft … mais
Google a su le retenir !
A. Mékel.
Pourquoi toutes les multinationales veulent-elles un patron indien ?
Rajeev Suri, nouveau PDG de Nokia ajoute son nom à la liste de plus en plus longue des patrons (de
grandes entreprises) d’origine indienne. L’agence Bloomberg en tire une leçon : et si ces patrons nés dans
le sous-continent avaient quelque chose en plus qui les rendaient plus performants que les autres ?
Management
"à l'indienne"
"Le style de
direction traditionnel en Inde
encourage des
liens affectifs
entre
supérieurs et subordonnés", pointent les auteurs
d'une étude de
l'université St
Gallen
en Satya Nadella
Suisse, citée par Bloomberg.
Son sujet ? Le management
"à l'indienne", qui aurait
comme spécificité, par rapport à celui des dirigeants
occidentaux, de rendre les
équipes plus performantes
tout en s'épargnant des
"incitations financières".
Une particularité - parmi
d'autres - qui serait même de
nature à convaincre de plus
en plus de conseils d'admiIndra Nooyi
nistration de multinationales
à nommer à leur tête des patrons provenant du sous-continent.
Pepsi, Mastercard, Deutsche Bank...
Pour Leonid Bershidsky de l'agence
Bloomberg, cela pourrait même contribuer à expliquer "Pourquoi Microsoft et
tous les autres adorent les PDG indiens."
Car de fait, outre Satya Nadella, nom-
mé PDG de Microsoft, les grands
patrons d'origine indienne sont de
plus en plus nombreux à la tête de
grandes entreprises étrangères.
Parmi eux: Indra Nooyi (PepsiCo),
Anshu Jain (Deutsche Bank), Ajay
Banga (MasterCard) ou encore
Shantanu Narayen (Adobe Systems). Auparavant, Vikram Pandit,
l'ancien patron de Citibank ou Rajat Gupta (ex-Mc Kinsey) avaient
déjà marqué ces grandes entreprises de leur empreinte.
Anshu Jain
Quasiment tous éduqués sur les
bancs de prestigieuses universités anglo-saxonnes, ils
ont, comme la plupart des grands dirigeants, des formations d'ingénieurs ou de managers.
Habitués à la diversité, entraînés à la
compétition
La BBC s'est elle
aussi interrogée sur
les éventuelles qualités spécifiques de
ces dirigeants. Dans
Ajay Banga
un reportage mis en
ligne sur son site ce 6 février, la chaîne britannique
donne la parole à un associé du cabinet PwC en Inde,
Shashank Tripathi. Ce dernier
pointe le fait que les dirigeants indiens "sont capables de comprendre plusieurs cultures parfois
plusieurs religions". En outre, le
"système éducatif très compétitif"
préparerait particulièrement bien les
futurs patrons à devenir plus tard
des "travailleurs acharnés".
Shantanu Narayen
Source : La Tribune, 29/04/2014
Cinéma
West India Magazine
Septembre 2015 - N°33 -
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Nous sommes allés voir… Dheepan, Palme d’Or, festival de Cannes 2015
Nous avons vu Dheepan. Ce film
de Jacques Audiard retrace l’histoire d’un réfugié tamoul en
France. Un ancien soldat rebelle
(Dheepan), une jeune femme et
L’équipe du film au Festival de Cannes 2015
une petite fille se font passer pour
une famille afin d’être évacués de
leur pays en guerre. Arrivés en
France, ils doivent faire face à un
autre quotidien, dans une cité dominée par la violence. C’est là
que cette famille imaginaire devra, au fil des épreuves et du
temps, apprendre à former une
"vraie" famille. Cependant, la violence quotidienne de la cité fait
ressurgir les blessures encore
ouvertes de la guerre. Le soldat
Dheepan va devoir renouer avec
ses instincts guerriers pour protéger ce qu'il espérait voir devenir
sa « vraie » famille …
Palme d’Or au Festival de
Cannes 2015 : C’est du bon cinéma !
Cinéma tamoul : Rosshan Andrrews prend son envol avec « 36 Vayadhinile »
En 2005, l’un des plus gros succès du cinéma
Malayalam était Udayanu Tharam. Ce film a
plu non seulement au grand public, mais aussi au critiques spécialisés. C’est sans doute
pourquoi K.G. George, un des maîtres du cinéma Malayalam cinema, a retenu le réalisateur Rosshan Andrrews, et 10 ans après
quelques petits succès (Notebook, Mumbai
Police), Roshan ouvre ses ailes avec son premier film tamoul , « 36 Vayadhinile », un remake de « How Old Are You ». Le film est un
succès.
j’avais le potentiel de refaire ce film en tamoul, et que Jyothika serait idéale pour jouer le rôle tenu par Manju Warrier.
Le cinéaste Rosshan Andrrews
avec Jyothika durant le tournage
de « 36 Vayadhinile »
Rosshan, confiait cependant : « je ne rêvais
pas particulièrement de faire un film tamoul.
Je souhaitais pouvoir réaliser un Bollywood,
et cela allait réussir. Mais mon projet de refaire Udayananu Tharam en hindi n’a finalement pas abouti, et après avoir terminé le
tournage de How Old Are You j’ai senti que
Jyothika a accepté de jouer dans ce film juste quelques
jours après avoir vu How Old Are You.
J’ai pris grand plaisir à travailler avec Jyothika. Dans ce
film elle a vraiment donné le maiximum.
Rosshan s’est accordé quelques jours de coupure. « Je
m’accorde maintenant un moment pour moi. Je commence
à filmer Nale Ravile. Et je vais aussi prendre le temps d’apprécier la pluie ».
D. Coupamah
West India Magazine
Hindi World
Septembre 2015 - N°33 -
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10e Conférence mondiale sur le hindi : une orientation plus « sociale »
L’Inde accueillera très bientôt la
Conférence Mondiale 2015 sur le
Hindi. Cette année la rencontre
abordera la question de la promotion de la langue en tant qu’outil
pour l’accès à l’emploi.
Après la contribution remarquée de
l’Inde à la Conférence Mondiale sur
le Sanskrit (Bankok, Juin 2015),
Narendra Modi, en personne, a mis
son poids dans la balance pour que
cet événement soit un grand succès. Les grosses cartes ont été
sorties : Big B (la superstar Amitabh Bachchan) sera l’invité d’honneur, Narendra Modi, le Premier
Ministre inaugurera la conférence,
et le Ministre de l’Intérieur, Rajnath
Singh assurera la clôture de la conférence. Le ministère des affaires
étrangères de l’Union, en partenariat avec le gouvernement de
Madhya Pradesh, est le principal
organisateur de la 10e édition de la
conférence qui se tiendra à Bhopal
du 10 au 12 septembre.
Le thème principal de la conférence
cette année est : « Le monde du
hindi : expansion et possibilités » (ह द
िं ी जगत : विस्तार एििं
difficultés à trouver un emploi, dans
leur pays, car l’anglais est devenu
la langue qui prévaut pour trouver
un emploi.»
सिंभािनाएँ).
La décision d’organiser la 10e Conférence en Inde a été prise lors de
la conférence précédente qui s’est
tenue
en
Afrique
du
Sud
(Johannesburg, septembre 2012).
La première Conférence mondiale
sur le hindi a été organisée à Nagpur (Maharashtra, Inde) en 1975.
par la suite la conférence à pris
une assise internationale forte, et
les villes d’accueil ont été des plus
variées : Port Louis (Ile Maurice, 2
fois), Inde (2 fois), Port of Spain
(Trinidad and Tobago), Londres
(Angleterre),
Paramaribo
(Suriname), New-York (USA),et
Johanesbourg (Afrique du Sud) .
C’est
une
nouvelle
orientation par rapport aux éditions
précédentes, davantage centrées
sur des thèmes littéraires ; les
questions économiques et sociales
prennent le pas : « Une part significative de la population indienne
parle hindi, mais beaucoup ont des
Un écrivain hindi de renom refuse
le « Sahitya Akademi award »
L’écrivain de renom Uday Prakash a décidé de renvoyer le
« Sahitya Akademi Award », la
plus haute distinction littéraire
décernée en Inde par l’Académie Nationale des Lettres. A
travers ce geste, il veut protester contre le meurtre de l’universitaire
et chercheur de
langue cannada, le professeur
M. M. Kalburgi.
Ce prix avait été attribué à
Uday Prakash en 2010 pour
son recueil de nouvelles Mohan
Uday Prakash
Das. Il explique son geste de
refus ainsi : « Les écrivains, les artistes, les penseurs de
notre pays sont régulièrement attaqués. D’un coté nous
revendiquons la liberté d’expression en accordant asile à
des écrivains tels que Taslima Nasreen, et d’un autre
coté les mêmes choses se produisent ici, aujourd’hui. Je
n’ai pas pris cette décision sous quelque influence politique, mais pour marquer ma protestation contre les attaques dont sont victimes les écrivains et les artistes. ».
Concernant cette situation il ajoutait :
« Les auteurs ne vivent pas dans
des conditions de sécurité ; ils sont
donc des cibles faciles. Le précédent
Vice-Chancelier de Hampi University,
M. M. Kalburgi, à qui on avait décerné
la Sahitya Akademi Award , a été
abattu dans sa résidence , dans le
Karnataka, par des individus non
identifiés (le 30 août 2015). »
Source : The Free Press Journal
Pr.M.M. Kalburgi
Cette conférence a toujours été un
point de rencontre d’universitaires
de renom, et d’amoureux du hindi.
Errare humanum ...
Dans le précédant numéro de West India Magazine, relatant la Rencontre des Communautés organisée par le
Coréca (juillet dernier), nous présentions Josette Mérion : « Présidente du Coreca, en belle compagnie ». Et
Josette nous a tapé sur les doigts : « Je ne suis pas la
présidente du CORECA (en page 10) c'est Julien Mérion ». Il n’y a rien a dire : on s’excuse platement auprès
de Josette et de Julien, le président. Mais pour la compagnie, on persiste, elle était belle, et les vêtements aussi. J’ai vu les filles ; en voici une deuxième preuve.
F. Négrit.
West India Magazine
Septembre 2015 - N°33 -
Page 15
Le Feu Sacré
Publié dans le premier numéro de « West India » (janvier 2009)
LE FEU SACRÉ
Autobiographie
APJ Abdul Kalam et Arun Tiwari
Traduit de l’anglais par
Laurence Bastit
A la mémoire de mes parents
Ma Mère
Vagues marines, sables d’or, foi des pèlerins
Mosque Street à Rameswaram, le tout devenu un,
Ma Mère,
Vous venez à moi comme l’étreinte affectueuse du paradis.
Je me souviens des jours pendant la guerre quand la vie
Était défi et labeur
Marcher des lieues et des lieues, bien avant le lever du soleil
Marcher pour aller étudier avec le saint homme près du temple.
Et encore des kilomètres pour les cours d’arabe,
Grimper les collines sablonneuses pour arriver à Railway Station Road,
Ramasser et distribuer les journaux aux citoyens de la ville sacrée
Quelques heures après le lever du soleil, aller à l’école.
Le soir venu, aller au travail avant d’étudier la nuit.
Tous ces efforts pénibles pour un jeune garçon,
Vous les avez, Ma Mère, transmués en force intérieure pieuse
En priant cinq fois par jour ployée sur vos genoux, la tête baissée
Pour chanter la Gloire du Tout Puissant, ô Ma Mère.
Votre profonde piété fait la force de vos enfants,
Vous avez toujours partagé le meilleur avec ceux qui en avaient le plus besoin.
Vous avez toujours donné, et donné avec toute votre foi en Lui.
Je me souviens encore d’un jour, j’avais dix ans,
Endormi sur vos genoux au grand dam des frères et sœurs
Par une nuit de pleine lune, mon monde s’arrêtait à vous
Mère ! Ma Mère !
Quand je me suis réveillé à minuit avec des larmes tombant sur mes genoux !
Vous connaissiez la souffrance de votre enfant, Ma Mère
Vos mains affectueuses éloignant tendrement la douleur,
Votre amour, votre affection, votre foi m’ont donné la force d’affronter le monde
sans avoir peur, animé de Sa force.
Nous nous retrouverons au jour du Jugement Dernier, Ma Mère.
A.P.J. Abdul Kalam
(Merci à Laurence Bastit d'avoir mis ce document à notre disposition)
West India Magazine
Septembre 2015 - N°33 -
Insolite
Une octogénaire porte plainte
contre un perroquet obscène !
Un perroquet a été
détenu par la police
indienne en raison
d'obscénités lancées à
l'endroit d'une dame
de 85 ans.
Janabai
Sakharkar
avait porté plainte à
plusieurs reprises à la
police du district de
Chandrapur, dans la
ville de Rajura, en plein centre du pays.
La dame avait indiqué aux forces de
l'ordre que l'animal, nommé Hariyal,
n'arrêtait pas de lui crier des insultes
puisque son propriétaire, son beau-fils
Suresh, l'avait entraîné à cette tâche.
Un conflit en rapport à un terrain serait
à l'origine de la dispute entre les deux
personnes.
La police avait sommé le perroquet au
poste de police pour vérifier si l'animal
répéterait son comportement. Il n'en a
rien été.
Le perroquet n'a pas été retourné à son
propriétaire, mais a plutôt été confié
aux soins du Département de la forêt
pour rééducation!
Page 16
Agenda
CONFERENCE
Du 29 au 31 octobre 2015
au Mémorial Acte
(Pointe à Pitre, Guadeloupe)
http://ildconference2015.cgpli.org/indexfr.htm
DEVENEZ MEMBRE SYMPATHISANT DU CGPLI
Contribuez à promouvoir avec nous les langue et les cultures de l’Inde !
Remplissez ce formulaire, joignez-y votre cotisation annuelle (chèque de 10 € à
l’ordre de « CGPLI ») et adressez l’ensemble à : Conseil Guadeloupéen Pour les
Langues Indiennes (CGPLI), 53 Chemin-Neuf, 97110 Pointe à Pitre.
Sur l’autoroute de Leh-Manali (Nord Inde)
Humour
Nom et Prénom : …………………………………………………………………….
Adresse : ……………………………………………………………………………
Code postal : …………… Ville : …………………………………………………..
Boss: Où êtes-vous né ?
Sardar: En Inde …
Boss: Quelle partie ?
Sardar: Comment « quelle partie ? »
Tout mon corps est né en Inde..
Touriste: Ce squelette est de qui ?
Sardar: Le squelette d’un ancien roi.
Tourist: Et le plus petit juste à coté ?
Sardar: C’est celui du même roi, lorsqu’il était enfant.
Sardar: Vous m’avez trompé.
Commerçant : Non. Je vous ai vendu
une bonne radio.
Sardar: Sur l’étiquette de la Radio il
est imprimé en gras « Made in Japan ».
Mais la radio répète très clairement :
« This is All India Radio ! »
Tél. Mobile : ……………… Email : ……………………………………..……….
Mes motivations :
……………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………….
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……………………………………………………………………………………….
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