Series Magazine - France USA Media

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Series Magazine - France USA Media
R E P O R T A G E
très perfectionnistes et j’ai beaucoup appris.
J’ai finalement de la chance d’avoir ces deux
formations, européenne et américaine.
rox ane mesquida
Une Frenchy dans
Tu te sens un peu décalée quand tu
reviens en France ?
Les États-Unis m’ont rendue moins timide.
Je suis plus ouverte avec les gens que je ne
connais pas. Quand je suis ici, je me sens
française. Il y a des choses que j’aime dans
les deux. A Los Angeles, je n’ai pas beaucoup
d’amis français. Mais j’ai instauré une vie
presque parisienne. Mon appartement ici
ressemble beaucoup à celui que j’avais à Paris.
Je fais des dîners chez moi - soirées crêpes et
lasagnes à la ratatouille. C’est finalement assez
français de faire ça. Je suis très heureuse à Los
Angeles.
!
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Roxane Mesquida est la petite française qui monte à Hollywood. Après plusieurs
apparitions au cinéma (Kaboom, avec Thomas Dekker de The Secret Circle), elle se retrouve aujourd’hui en tant que
personnage régulier dans Gossip Girl. Rencontre à Los Angeles, où elle évoque pour nous son incroyable parcours.
Parle-nous de Béatrice, ton
personnage dans Gossip Girl ?
C’est la princesse de Monaco. Elle
est la future belle-soeur de Blair
Waldorf. Elle débarque à New York
pour semer la zizanie. On entend
souvent parler d’elle, de ce qu’elle
fait à Monaco, sans forcément la
voir à l’écran. Au final, Béatrice veut
saboter le mariage de son frère, que
sa mère a toujours préféré. Elle est
assez méchante, mais le personnage
évolue aussi. Le dernier épisode que
j’ai tourné racontait l’enterrement
de vie de jeune fille de Béatrice avec
toutes ses copines, c’était super !
Justement, comment se passe
l’interaction avec l’équipe ?
Les scénaristes sont là, sur le plateau,
avec le producteur et le réalisateur.
On peut faire des suggestions. Mais
tout est déjà très écrit, très précis. Je
m’entends super bien avec Leighton
Quelle est la prochaine étape pour toi ?
Dans le métier d’acteur, on dépend totalement
du désir de l’autre. J’espère travailler un jour
avec des réalisateurs que j’admire, comme
Claire Denis ou Bruno Dumont. Pour moi, le
cinéma, c’est de l’art. J’ai par exemple adoré
Inception, de Christopher Nolan. Du grand
Meester. Elle rend le tournage tellement
agréable pour moi. Elle est drôle et généreuse.
Et notre entente se voit bien à l’image je crois.
Comment l’aventure Gossip Girl
a-t-elle commencé pour toi ?
J’ai passé l’audition il y a un an
pour le personnage de Clémence
Poésy. La production a hésité entre
nous deux, mais ils ont finalement
préféré une fille blonde pour le rôle.
Un peu plus tard, la production m’a
rappelée pour le rôle de Béatrice,
un personnage apparemment écrit
En compagnie de Thomas Dekker,
pour moi, ce qui est très flatteur !
son partenaire dans le film Kaboom.
Ils voulaient une fille qui ressemble
à Charlotte Casiraghi [La fille de la
Généralement, je me lève
princesse Caroline de Monaco, Ndlr]. Mais je
à 5 heures du matin et une
crois que la vraie Charlotte est beaucoup plus
voiture vient me chercher à
sympa que Béatrice dans la vie ! Pendant les
5h30. La journée de travail dure 16
deux semaines qui ont précédé mon premier
heures, avec seulement une demitournage, j’ai regardé tous les épisodes de la
heure pour déjeuner. On arrive
série en DVD. Au bout d’un moment, je pensais au studio à 6h00. À 7h00 on
que les gens me parlaient comme dans Gossip
commence à répéter, puis on
Girl, je rêvais même Gossip Girl !
tourne rapidement, vers 7h30.
Nous avons des doublures pour la
Comment se passe une journée type sur
lumière et les positions de caméra.
le tournage ?
Je reçois le texte peu de temps en
avance. Pour mon premier jour de
tournage, j’avais huit pages à apprendre,
que j’ai reçues la veille au soir ! J’ai fait des
erreurs de texte, c’était très difficile, puis je me
suis détendue et tout s’est bien passé. La télé,
c’est pas mal de pression. Un film, tu as plus
le temps de porter un personnage. Mais toute
l’équipe a été adorable.
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spectacle, mais qui fait quand même réfléchir.
Quand j’étais enfant, je lisais beaucoup
de livres et je ne pensais pas au cinéma.
D’ailleurs, il n’y en avait pas dans mon village.
Plus jeune, tu regardais des séries télé ?
Oui, j’étais à fond dans Beverly Hills, Melrose
Place, Hartley Cœurs À Vif. En tournant dans
une série américaine, j’ai réalisé un rêve
d’enfant.
Dans quelle série d’aujourd’hui
aimerais-tu tourner ?
Larry Et Son Nombril, de Larry David [le cocréateur de Seinfeld, NDLR]. C’est tout le temps
marrant. Il n’y a pas d’épisode nul. Je suis
également fan de Mad Men.
Tu te verrais dans une sitcom ?
Si c’est bien écrit, genre Friends, oui ! Mais
Gossip Girl, c’est déjà génial. Cela me rappelle
tellement Beverly Hills. Je fais plaisir à la
Roxane de mes 12 ans ! Mais j’ai aussi envie de
continuer les photos de mode, c’est quelque
chose qui m’intéresse.
Sur le tournage de Gossip Girl, où elle incarne
la sulfureuse Béatrice...
En tant que jeune actrice, quel rapport
entretiens-tu avec la célébrité ?
Je ne m’en rends pas vraiment compte. J’ai
commencé dans ce métier quand j’étais
enfant, donc j’ai fait les choses petit à petit. Ce
n’est pas comme si tout était arrivé d’un seul
coup. J’ai fait du cinéma indépendant, puis
un film qui a bien marché auprès des jeunes
[Sheitan, Ndlr]. Je suis loin d’être une star, en
tout cas je ne me considère pas ainsi. Cela dit,
lors de ma dernière arrivée à l’aéroport de Los
Angeles, des paparazzis m’attendaient. Par
quoi étaient-ils intéressés ? Je me le demande
encore… Mais, pour l’instant, c’est plutôt
rigolo.
Quelle différence y a-t-il entre
Européens et Américains, dans le
travail ?
J’ai beaucoup de chance d’être française
et de travailler ici. Quand je suis arrivée à
New York pour faire une école de théâtre,
j’ai pris une claque. Ils sont tellement
professionnels ! Je me suis rendue compte
que j’avais une façon de travailler plus
paresseuse. Pour moi, le plus important était
l’émotion, la spontanéité. Parfois, au début,
je l’admets, je ne connaissais pas mon texte
sur le bout des doigts. Les Américains sont
« En tournant dans une série américaine, j’ai réalisé un rêve d’enfant.»
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