Conversation sous les étoiles
Transcription
Conversation sous les étoiles
Conversation sous les étoiles Compagnie des Mutants DOSSIER DE PRESSE LA NOUVELLE GAZETTE Conversation sous les étoiles avec une jeune spectatrice La compagnie louviéroise des Mutants vient de créer son 30 ème spectacle. Nous avons assisté à cette « Conversation sous les étoiles », ce jeudi, au Palace. Dans le public, des spectateurs de tous les âges. Mais c’est à une demoiselle de 13 ans que nous avons demandé ses impressions. Car la cible des mutants, ce sont les adolescents (…) Leur source d’inspiration ? Einstein, Newton, Jacquard ou Reeves. Elève en deuxième secondaire, Juliette a découvert hier un genre dont elle ignorait tout. Nous lui avons demandé d’analyser ce spectacle en trois points. 1. Je ne m’attendais pas à une pièce aussi profonde « et pourtant les comédiens utilisent toujours des mots simples, faciles à comprendre et des exemples qui illustrent bien des trucs scientifiques très compliqués. Par exemple, que nous sommes d’abord constitués par du vide… Je me pose exactement les mêmes questions que les acteurs : pourquoi meurt-on ? Y a-t-il quelque chose après ? Sommes-nous tous seuls dans l’univers ? Dieu existe-t-il ? Pourquoi moi et pas quelqu’un d’autre ? Des réflexions que je garde toujours pour moi qui me font un peu peur. Qui me donnent le tournis. » Ici, les comédiens rendent ces questions très marrantes. Et puis on se rend compte qu’on n’est pas seul à s’interroger sur tout cela (…). J’aimerais tant connaître le pourquoi du comment. 2. Il y avait aussi de la danse et des chansons. « A la fin, je me suis dit quoi c’est déjà fini ? On s’attache aux personnages. Je me demandais laquelle des deux filles allait avoir la préférence de l’astrophysicien. Si on allait retrouver Albert, le chien perdu. J’ai adoré Alexia avec sa robe rouge (ndlr Martine Godart) à cause de son petit grain de folie. Lorsqu’ils ont tous interprété « Le Soleil a rendez-vous avec la Lune » j’étais émue. Parce que depuis toute petite, c’est ma chanson préférée. 3. J’aimerais que mes copains et copines voient cette pièce (…) Martine Pauwels LE SOIR *** « Conversation sous les étoiles » (9 à 13 ans), autre rencontre improbable, fait se croiser par hasard une ancienne meneuse de revue, un astrophysicien et une conductrice de poids lourds au sommet d’une montagne. L’une cherche son chien, l’autre cherche les étoiles et la troisième vient disperser les cendres de son père. Démarrant en force avec une succession de gags, cette Conversation sous les étoiles se déploie peu à peu en un vaste questionnement sur la destinée humaine, l’univers, la science, le doute… Contrairement à bon nombre de spectacles qui évoquent aussi ces questions, la compagnie des Mutants n’hésite pas à aborder les aspects scientifiques du big bang, de l’atome, de l’existence de Dieu. C’est fait dans un étonnant mélange d’érudition ludique et de poésie humoristique comme dans cette scène où la meneuse de revue organise un petit ballet expliquant les liens entre terre, lune et soleil. Rire, émotion et réflexion trouvent ici leur équilibre. On en ressort avec les réponses à des questions qu’on se posait depuis toujours… et un paquet de questions supplémentaires que le spectacle nous invite à creuser. Jean-Marie Wynants LA LIBRE De transmission, il s’agit aussi dans "Conversation sous les étoiles" de la Cie des Mutants, pour les 9-13 ans. Big bang, Newton, Einstein, Archimède nous sont livrés en un éclair. Fastidieux alors ? Non, pas du tout ! Comique, ludique et questionnant. Une rencontre improbable à la pointe d’une montagne : celle d’un astrophysicien venu observer les étoiles, d’une ancienne danseuse de music-hall qui a perdu son chien et d’une chauffeuse de poids lourd venue répandre les cendres de son papa décédé. Au fil de leurs échanges seront distillés des essentiels relatifs à l’origine de notre monde et un tas de questions qui en émanent. "Les choses passent, mais le temps ne passe pas", prône la physique quantique. Le metteur en scène Pierre Richards, passionné par ces questions, les a portées à la scène avec l’humour qu’on lui connaît et les truculents Martine Godart, Brigitte Mariaulle et Patrick Beckers. Relevant du coup un sacré défi pour nous ouvrir bien grand les horizons et nous amener à relativiser toute certitude Attiser la curiosité : en voilà une bonne idée ! Sarah Colasse RUE DU THEATRE Sous la comédie, la philosophie D’une incertaine rencontre entre trois personnages destinés à ne jamais se croiser naît un dialogue pétillant, cocasse qui, derrière son badinage, cache un questionnement fondamental sur le sens de la vie et du monde. Le spectacle monté par la Cie des Mutants puise d’abord dans l’emblématique. Pour décor, une structure en bois aux allures de sculpture contemporaine, il situe son action au sommet d’une montagne. Lieu où on peut regarder le monde de loin, le dominer, prendre du recul. Lieu symbolique de la proximité avec le céleste, de l’ascension, de l’arrivée, de l’aboutissement après les efforts mais également l’endroit d’où Sisyphe doit sans relâche recommencer la tâche à laquelle il fut condamné par les dieux. Lieu au-dessus duquel il n’y a plus rien, sauf sans doute le spirituel. Pour protagonistes, il réunit un astrophysicien venu observer les étoiles, une ex-danseuse partie à la recherche de son chien égaré, une conductrice de poids lourds chargée de répandre les cendres de son défunt père. Soit une trinité représentative : la science grâce au savant, l’art et, en particulier, la danse même s’il ne s’agit que de numéros de cabaret, l’économie à travers le travail du transport routier. Bref, cette insolite assemblée devient à son tour allégorique. D’autant que la présence de l’urne funéraire du géniteur décédé vient adjoindre à cela la présence de la mort. Les personnages sont aussi charnels. Ils ont leur caractère, leur culture, leur expérience vitale, leur patrimoine sentimental. C’est ainsi qu’ils deviennent figures théâtrales et que la comédie est capable de quitter les sentiers de la réflexion intellectuelle pour prendre celui de la randonnée divertissantes. Sur scène, le trio est le minimum indispensable en vue de susciter des tensions, des alliances et des rejets, de relancer des situations qui risquent de s’enliser. Jean, Alexia et Marthe possèdent suffisamment de différences pour bénéficier d’une dynamique susceptible de rendre les dialogues piquants, de provoquer des confrontations entre idées reçues et réalité vécue. D’où une interaction permanente entre le rationnel, le pragmatisme, l’émotif, la fantaisie, le poétique. Ils devisent, se chamaillent un peu. Ils plaisantent, s’amusent de jeux de mots. Ils laissent aussi venir les questions sur notre origine, le sens du cosmos, le pourquoi des êtres et des choses. Mine de rien, ils touchent à des idées fondamentales. Et didactiques tout en ayant l’air seulement ludiques, ils démontrent. Ainsi cette chorégraphie où les relations entre les planètes sont visualisées dans l’allégresse de la spontanéité. Ainsi encore ce recours à la chanson grâce au "Soleil a rendez-vous avec la lune" de Charles Trenet. Michel Voiturier LE LIGUEUR Un enseignant satisfait vous dira : « C’est très bien, on apprend beaucoup dans le domaine des sciences et cela peut éveiller la curiosité. » Oui, bien sûr, mais c’est bien plus que cela. S’il est vrai qu’on y parle du big bang, des étoiles, de l’apparition et de l’évolution de la vie, de la conscience, le tout dans des situations et un langage accessible à tous, le mot-clé, avant tout, ce serait humanité. Cette rencontre improbable entre un astrophysicien, une danseuse de cabaret et une chauffeuse poids lourd, c’est d’abord un merveilleux moment de théâtre. On se situe dans des échanges où la chaleur humaine ramène les inquiétudes, les interrogations existentielles, à leurs justes proportions. Chansons, dialogues qui pétillent d’intelligence, de mots d’esprit : on s’amuse, on écoute, on s’émerveille sans s’ennuyer une seconde. Philippe Mathy REPRESENTATIONS – oct 2011 Conversation sous les étoiles est une histoire des plus cocasses. Trois personnages se rendent au sommet d’une montagne pour des raisons distinctes et leur histoire nous emporte du rire aux larmes dans un subtil mélange d’univers servi avec un dynamisme sans pareil. Le texte est porté par les caractères singuliers et attachant des personnages : comment résister à la sensibilité d’Alexia, danseuse retraitée, ou à l’humour de Jean, Einstein en devenir, ou à la rudesse de Marthe, conductrice de camion qui sous sa carapace se révèle d’une touchante émotivité ? Le lyrisme qui entoure ce récit nous met des étoiles plein les yeux. Une délicate alliance entre intelligence, émotion, poésie et magie. C’est une rencontre improbable : qui aurait pu prévoir qu’en cherchant son chien Alexia ferait la connaissance de Marthe et de Jean ? Ecrite et mise en scène par Pierre Richards, cette pièce montre qu’au-delà des différences, nous sommes tous constitués de vide. Et même si Jean est venu pour explorer le ciel et ses perles, c’est un tout autre trésor qu’il découvrira cette nuit-là, de ceux qui jaillissent de puissants échanges humains. Ce spectacle montre que, malgré les préjugés, la connaissance et l’allégresse peuvent cohabiter. Cette œuvre toute en finesse dégage une lumière raffinée qui nous fait tanguer délicatement pendant toute la durée du voyage. La scénographie de Catherine Somers nous emporte au sommet d’une montagne grâce à une construction en bois moderne et à une toile scintillante qui nous offre un voyage poétique dans le ciel. Mais dans cette aventure, le plus attendrissant reste sans conteste le moment des adieux de la conductrice de camion à son défunt père, un instant intime offert avec complicité au public. Avec ce trentième spectacle, la Compagnie des Mutants traduit à laide de mots simples les découvertes d’Einstein, de Newton et d’autres encore, permettant ainsi aux plus jeunes de mettre des images sur des termes scientifiques parfois flous. Les Mutants s’approchent avec authenticité des questions existentielles que se posent les jeunes adolescents et c’est par des chemins plaisants que les comédiens nous confrontent à ces interrogations. Le choix de la chanson de Charles Trenet, le Soleil a rendez-vous avec la Lune, est en parfaite adéquation avec le propos. Comme écrite pour le spectacle, les paroles de ce refrain ont frôlé les lèvres des petits et des grands. Eva Zago