saint germain en laye au 20e siècle
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saint germain en laye au 20e siècle
Saint-Germain-en-Laye e au XX siècle Avant-propos Dès 1998, la Municipalité de Saint-Germain-en-Laye, à l’initiative de son Maire, avait choisi de faire revivre dix siècles d’histoire de la Ville, à l’occasion du passage au 3e millénaire. Du 21 octobre au 26 novembre 2000, une exposition de prestige, dont la mise en œuvre avait été confiée au Comité du Patrimoine et des Musées, concrétisa ce projet qui vit près de dix mille visiteurs affluer sur les deux sites où elle se déroulait. Au Musée Véra, aujourd’hui démoli pour laisser place à la bibliothèque multimédia inaugurée le 9 décembre 2005, le journal en image de la vie locale au XXe siècle se déployait en fresques murales, tandis que mises en scène de la « la Belle Epoque », évocations des deux conflits mondiaux et vidéos modernes alternaient, contribuant à donner l’image de l’évolution du siècle contemporain. Au Manège Royal, écrin d’un long et glorieux passé, allant des origines de SaintGermain-en-Laye à la fin du XIXe, davantage de rigueur s’imposait pour présenter, avec les commentaires appropriés, manuscrits, gravures et plans anciens, œuvres picturales, mobiliers et objets provenant des collections nationales, départementales, municipales et privées. Ce document, réalisé quelques années plus tard, par souci de conserver la mémoire de cette manifestation marquante, ne reproduit que les textes et illustrations relatifs au XXe siècle. Malgré l’extrême attention apportée à la rédaction des textes originaux, quelques inexactitudes avaient été décelées lors de l’exposition, qui ont été bien évidemment corrigées. Nous remercions d’avance nos futurs lecteurs de bien vouloir signaler au service des Affaires Culturelles de la Mairie de Saint-Germain-en-Laye, toutes erreurs ou omissions qui pourraient subsister. décembre 2005 EN CE DEBUT DE SIECLE, L’EVOLUTION TECHNOLOGIQUE, NOTAMMENT DANS LES TRANSPORTS, VA PROGRESSIVEMENT MODIFIER LES MODES DE VIES ET FAVORISER LE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE LA VILLE 1900 - 1909 Panneau 1-1 L’Ascenseur de la Terrasse de Saint-Germain-en-Laye Ouvert au public le samedi 3 Mars 1900, cet ascenseur hydraulique évite aux cyclistes la montée de la seconde moitié de la route du Pecq, l’actuelle avenue du Mal De Lattre de Tassigny et aux piétons les escaliers et les Rampes des Grottes pour parvenir à Saint-Germain. La cabine peut contenir 20 voyageurs environ et effectuer en une heure 20 voyages de moins d’une minute, au prix de 10 centimes en semaine, 20 centimes le dimanche. L’un des responsables de son fonctionnement est le “Père Paul” bien connu des saintgermanois et des habitants des communes voisines. Son utilisation diminue à partir du début des années 1920 ; il est démoli en mars 1925. A l’origine un chemin de fer funiculaire avait été envisagé. Limitation de vitesse à Saint-Germain A la réunion du Conseil Municipal du 21 Avril 1900, le maire Monsieur Désoyer, inquiet des excès de vitesse des automobilistes, propose de la limiter, ainsi qu’aux cyclomotoristes, de 8 à 12 km/heure en ville et à 20 km/heure sur la route de Poissy. Deux ans plus tard, au cours du Conseil Municipal du 18 juillet 1902, nouvelle intervention ! Monsieur le Maire expose qu’il a reçu des plaintes nombreuses contre le sans-gêne et la vitesse exagérée des conducteurs d’automobiles. Il est temps d’essayer de réagir contre la prise de possession des rues de la ville. Il soumet au Conseil un projet d’arrêté par lequel les véhicules à moteur mécanique ne pourront circuler en ville à une allure supérieure à 8 km/heure, allure qu’ils devront réduire à celle d’un homme au pas toutes les fois qu’ils se trouvent en présence d’un encombrement, d’un tournant, ou d’une voie étroite. Chapelle Saint-Louis - Avenue du Mal Foch actuellement Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 1 décembre 2005 La Congrégation des Religieuses Franciscaines, installée en 1879 dans la propriété du 89 rue de Poissy — l’actuelle Avenue du Maréchal Foch — sollicite l’édification de cette chapelle pour faciliter l’exercice du culte par la Communauté et les orphelines dont elles ont la charge, ainsi qu’aux habitants de ce quartier qui commence à se construire. Ouverte au public le 15 mars 1900, elle est bénie le lundi 2 juillet par Monseigneur Paul Goux évêque de Versailles, et placée sous le patronage de Saint-Louis. Maison de retraite “Bon Repos” Monsieur et Madame Désoyer et Monsieur Vaudran fondent au 140 de la rue de Pologne, aujourd’hui rue du Président Roosevelt, la maison de retraite “Bon Repos” pour accueillir “dix vieux ménages de bonne moralité, afin qu’ils puissent vivre de longs jours dans l’atmosphère calme et paisible de ce coin ravissant de la ville...” Elle est inaugurée le 14 juillet 1900. En 1920 l’orphelinat de jeunes filles situé dans un immeuble de l’hôpital y est transféré. Actuellement, ce bâtiment réaménagé reste une maison de retraite depuis le 16 Novembre 1966. Panneau 1-2 Téléphone Les journaux de Paris du 5 octobre 1900 annoncent qu’un savant bien connu à l’époque, habitant Saint-Germain, Monsieur Louis Maiche, a construit un appareil qu’il appelle “le diffuseur” grâce auquel les “communications télégraphiques et téléphoniques sont établies de façon parfaite.” En 1901: 77 saint-germanois possèdent le téléphone, en 1937/1938 : 1112. Le Trait d’Union Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 2 décembre 2005 L’Association “Le Trait-d’Union” — couramment appelé le T.U — porte le nom d’un bulletin paroissial catholique mensuel créé en 1899. Fondée le 9 avril 1901, son but est de rassembler les mouvements paroissiaux de garçons et d’hommes et de développer, en les regroupant, les nombreuses activités existantes : sportives et culturelles. Ses locaux : salles de réunions et de gymnastique, se trouvent 9 rue Armagis. En 1912, une salle de spectacles de 900 places est inaugurée. Chaque année 4 ou 5 grandes représentations sont montées où se révèlent de nombreux talents d’amateurs. En raison de l’accroissement de ses membres, de nouvelles salles d’activités sont construites et inaugurées en Novembre 1938. L’incendie du 23 Mars 1970 détruit les locaux anciens et récents ; la salle de spectacles subit peu de dégâts, l’ensemble est cependant démoli ; un immeuble de bureaux est construit à la place avec, au sous-sol, des salles inaugurées en 1974, destinées aux activités du “T.U”. Ecole Communale des Filles - Rue des Ecuyers Le 11 octobre 1901, Madame Percin, directrice, accueille les élèves de cette nouvelle école communale de filles, rue des Ecuyers, installée précédemment rue de la salle. Le projet de construction de Monsieur Choret, architecte, est adopté par le Conseil Municipal, le 24 février 1899. Un article dans le journal régional “Le Réveil” du 6 octobre 1901 la décrit “...spacieuse, où peuvent s’ébattre trois cent cinquante fillettes, [elle] est entourée de préaux et de galeries vitrées ; huit classes immenses et admirablement aérées, remplissent toutes les conditions d’hygiène que les parents sont en droit d’exiger...”. Frédéric Passy Les premiers prix Nobel sont décernés en décembre 1901 : celui de la Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 3 décembre 2005 Paix est partagé entre Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge et Frédéric Passy, Conseiller Général de Seine-et-Oise de 1874 à 1898, député de Paris de 1881 à 1889. Il donne des conférences à la Société de la Bibliothèque populaire de Saint-Germain et dans le département, qui sont toutes très suivies. Il assure un cours d’économie politique créé à l’Ecole Normale d’Instituteurs en 1874, professe à Paris au Collège Chaptal et à l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales. Né en 1822, atteint d’une cécité presque complète à 77 ans, il continue cependant ses activités, participe à des congrès jusqu’en 1910, prononce des conférences jusqu’en 1911, il s'éteint le 12 juin 1912. Les journaux français lui rendent hommage : Le Figaro du 13 juin écrit “Dans toute l’Europe, on éprouve de cette mort le même regret car Frédéric Passy était “Européen”. Le Times lui consacre une colonne, ainsi que d’autres journaux étrangers dont le “Berliner Morgenport" avec son portrait . Une place à Saint-Germain rappelle son souvenir. Panneau 1-3 Théâtre Alexandre Dumas Construit en 1837 sur l’emplacement de l’ancien Jeu de Paume, devenu magasin à fourrages, cédé à la ville par l'Etat en 1833, le théâtre devient rapidement un centre culturel important. Les dimanches 12 janvier et 16 février 1902, on y donne une représentation extraordinaire de "Carmen", puis, le 19 janvier, de "La Dame aux Camélias", avec le concours d'artistes lyriques de l'Opéra et de l'Opéra comique. Alexandre Dumas, qui en est le directeur, pourra écrire que Saint-Germain "a la fièvre" lorsque comédiens et musiciens de renom viennent s'y produire. Après la faillite de Dumas, la ville reprend le théâtre et le restaure en 1864 ; il est désaffecté en 1902 et démoli en 1921. Sur son emplacement, la salle “Maurice Denis”, provisoire et démontable est édifiée en 1966; utilisée pour des conférences et expositions, elle fermera à la fin de l’été 1987 pour laisser la place à l’actuel théâtre Alexandre Dumas, inauguré le 28 janvier 1989. 11eme Cuirassiers Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 4 décembre 2005 Le 11ème Régiment de Cuirassiers entre en ville le 26 Octobre 1902 et s’installe au quartier de Gramont. Le 5 novembre, une grande réception lui est réservée à l’Hôtel de Ville, rendue le 19 novembre par les officiers à l’Hôtel du Prince de Galles, face au château. Issu du Royal Roussillon, créé en 1652, il participe aux campagnes de Louis XIV et Louis XV, aux combats de la Révolution et de l’Empire. Pendant 12 années de présence à SaintGermain-en-Laye, il connaît une célébrité certaine, notamment par ses fiers défilés en ville que les saint-germanois ne manquent pas d’admirer et d’évoquer. Le 1er août 1914, il embarque à la gare de la Grande Ceinture pour des manœuvres soi-disant en Meuse... Le 1er septembre il est engagé sur le front. Il se distingue sur l’Yser en 1914, au moulin de Laffaux en 1917 et en Argonne en 1918. A partir de 1919, il est en garnison au quartier Dupleix à Paris. Sur son étendard, la fourragère de la Croix de Guerre 1914-1918 avec 2 palmes. Sa devise : “Toujours au chemin de l’honneur”. Panneau 1-4 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 5 décembre 2005 Alexandre Bertrand et Salomon Reinach D’une famille saint-germanoise douée pour les sciences et les lettres, Alexandre Bertrand, normalien, enseigne la rhétorique à Rennes. Au cours d’un voyage en Orient, Gustave Flaubert lui révèle sa vocation d’archéologue et d’historien. Professeur à la Faculté des Lettres de Paris, il est en 1867 le premier conservateur du Musée des Antiquités Nationales, installé dans le château, que Napoléon III inaugure la même année. En fonction pendant 35 ans, il meurt le 8 décembre 1902. Une rue de Saint-Germain porte son nom. Adjoint d'Alexandre Bertrand en 1886, Salomon Reinach devient à son tour conservateur du musée des Antiquités Nationales de 1907 à 1932. Né à Saint-Germain en 1858, il est membre de l’Académie des Inscriptions et Belles lettres, il est aussi homme politique et auteur de plusieurs ouvrages. Il meurt en 1932 à Saint-Germain. Une plaque est apposée sur la propriété qu’il occupait avec sa famille dans la rue qui porte désormais son nom. Le Stade Municipal Le stade municipal est officiellement créé le 28 mai 1904 sur une partie du Camp des Loges. Les activités sportives pratiquées y sont nombreuses ; en 1906 une section cycliste est ouverte. La ville cède une partie du Camp militaire pour son agrandissement en 1924 ; il est clôturé en 1926, des terrains sont améliorés en 1932 et il prend le nom de “Stade saintgermanois”. Marche de l’Armée Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 6 décembre 2005 La “marche de l’Armée” organisée par le journal “Le Matin” a lieu le 29 mai 1904. Départ Place de la Concorde vers SaintGermain par Chatou, le Vésinet et retour par Garches, Boulogne pour arriver Avenue de Suffren à Paris. C’est un grand évènement régional auquel 1950 militaires participent ; 1/10ème seulement d’entre eux termine le parcours de 45 km, le premier en 5h19. La mort de l’un des marcheurs et l’hospitalisation de 34 soldats provoquent un scandale. Lois de la séparation de l'Église et de l'État Les lois de la séparation de l’Eglise et de l’Etat sont votées en 1904-1905. Dès août 1904, les religieuses de Saint-Vincent de Paul, de Sainte Thérèse, de la Nativité, les frères des Ecoles chrétiennes n’ont plus le droit d’enseigner dans leurs établissements qui ouvriront plus tard avec une direction laïque. Cependant, les Congrégations non enseignantes, propriétaires de leurs locaux, ne sont pas inquiétées. Le 9 février 1906, en fin de journée, afin d’éviter tout affrontement, le maire Monsieur Léon Désoyer fait procéder aux opérations d’inventaire de l’Eglise paroissiale. Panneau 1-5 Salle des Fêtes - Rue des Coches La Salle des Fêtes, d’une superficie de 1000 m2 environ, se trouvait à l’emplacement actuel de la galerie marchande, côté rue des Coches. Sa création est décidée en octobre 1906 ; construite en 1907, avec une capacité de 745 places et ouverte au public le 8 mars 1908, elle est inaugurée le 26 mars par une fête au profit des œuvres de bienfaisance de la ville. La Municipalité en assure la gestion. Pendant la guerre de 1914-1918, le service des “fourneaux alimentaires” s’y installe. De très nombreuses représentations théâtrales y sont données telles Werther, la Tosca, le Barbier de Séville, Andromaque, les Femmes Savantes, les Précieuses Ridicules... Madame Dussane, André Brunet, Fernand Ledoux, Pierre Fresnay y ont été applaudis. La salle est utilisée aussi par les sociétés locales, nombreuses à cette époque, pour leurs activités culturelles (conférences, expositions....), sportives (boxe, catch....) mais également pour les réunions politiques fréquentées entre autres par André Tardieu. Transformée en cinéma en 1946 sous l’appellation “Le Régent”, elle est démolie en 1967 en raison de sa vétusté et laisse place, pour des années, à un parc de stationnement à l'origine gratuit. L’Ecole des Garçons - Rue de la Salle Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 7 décembre 2005 Construite en 1907, adossée à la salle des fêtes, cette école est d’abord un cours complémentaire. Transformée en 1923 en école primaire supérieure comprenant trois sections: générale, commerciale, industrielle, elle devient en 1946 collège moderne et technique auquel est adjoint un centre d’apprentissage. Démoli en 1975, c’est sur son emplacement que se trouve actuellement “les Galeries de Saint-Germain” côté rue de la Salle. Le Château d’Hennemont Sur le site d’un prieuré médiéval, dans un vaste parc situé à la sortie ouest de Saint-Germain vers Chambourcy, le pharmacien Canonne, inventeur de la pastille Valda, fait construire en 1907 le “Château d’Hennemont”. En 1926, le maharadjah d’Indorre l’acquiert ; de brillantes réceptions y sont données jusqu’en 1939. De 1940 à 1944, l’armée allemande y installe son Q.G. administratif. En 1951, acheté par l'Etat, le château prend le nom de “Village d’Hennemont” où habiteront les familles des militaires américains affectés au SHAPE à Rocquencourt. Il deviendra en 1962 le siège du lycée international dont la réputation ira croissante. Restauration du Château Commencée en 1864, la restauration du château par Monsieur Millet, architecte, ne fut achevée qu’en 1907. Il fut décidé de lui redonner son aspect du temps de François 1er, en supprimant les gros pavillons d’angle que Louis XIV avait fait construire par Mansart pour agrandir sa demeure. Le château devint une prison en 1793, une école de cavalerie en 1809, une caserne, puis un pénitencier militaire de 1836 à 1855. Le décret impérial du 13 juin 1862 prescrit sa restauration générale pour abriter un musée d’Antiquités celtiques et galloromaines, inauguré par Napoléon III le 12 mai 1867. En 1962, André Malraux, ministre de la culture, décide son réaménagement. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 8 décembre 2005 1910 - 1913 Panneau 1-6 Port-Bail Pour servir de lieu de vacances à des enfants des écoles de la ville, le conseil municipal vote en août 1908 un crédit qui permet à la Caisse des Ecoles d'acquérir une propriété à Port-Bail dans la Manche qui recevra la première colonie en juillet 1912. En 1918, les bâtiments hébergent des soldats belges convalescents.Jusqu'à une date très récente des enfants de la ville y séjournent pendant les vacances scolaires. Concours de pompes à incendie Un concours de pompes à incendie a lieu les 30 et 31 mai 1909 sur le Parterre en présence notamment de Messieurs Maurice Berteaux, Conseiller Général de Seine-et-Oise, Edmond Duval, maire, Léon Désoyer, ancien maire et de nombreuses personnalités. C’est une fête musicale et sportive qui rassemble 80 compagnies de Sapeurs-Pompiers venues de toute la France. Catulle Mendès Romancier, auteur dramatique et poète, Catulle Mendès, propriétaire de quelques vignes sous la terrasse, serait un des derniers vignerons de Saint-Germain. Il a été victime d'un accident mortel en gare de SaintGermain en 1909. Service Taxi-Autos Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 9 décembre 2005 L’automobile remplace peu à peu la traction hippomobile et favorise le développement du tourisme et de la villégiature à Saint-Germain ; ainsi, un service “Taxi-Autos” est créé au mois de juillet 1910. Déjà les trois “postes aux chevaux” ont une activité ralentie ; celle de la rue de Pontoise ferme en 1914, celle de la rue Péreire, encore ouverte en 1933, n'assure plus de service au public. Panneau 1-7 L’Hôtel des Postes Précédemment installé rue François Bonvin, “l’Hôtel des Postes” est construit en 1912 d’après le plan de l’architecte Choret, sur la place du “Marché Neuf”, à l’emplacement de la Halle aux grains datant du règne de Louis XV (1770) et démolie en 1911. Il est inauguré le 27 décembre 1913. L’aspect extérieur est celui que nous connaissons actuellement, l’aménagement intérieur a évolué au cours des années et des nécessités. Les Prud'hommes Un conseil de Prud’hommes comprenant 2 sections - Industrie et Commerce - est créé le 18 avril 1913. Longtemps installé dans les locaux du 9 rue Henri IV, il a été transféré dans des bâtiments neufs, 2 rue Stéphane Mony. Les Bains Douches Au 8 rue Collignon où se trouve actuellement le “Foyer Collignon”, un bâtiment de “bains-douches municipaux” est construit en 1913. Il ne comprend que des douches. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 10 décembre 2005 L’Ecole Normale d’Institutrices Au début du siècle, le Conseil Général de Seine-et-Oise avec l’appui de Frédéric Passy projette de transférer l’Ecole Normale de Jeunes Filles de Versailles à Saint-Germain. La mise à disposition d’un terrain et l’octroi de subventions feront privilégier le choix de SaintGermain-en-Laye qui n'y trouvera que des avantages. Le 27 décembre 1907 son implantation est annoncée rue de Pologne devenue par la suite rue Léon Désoyer et enfin rue du Président Roosevelt après la deuxième guerre mondiale. Trois pavillons d'internat et le bâtiment destiné à l’enseignement sont inaugurés par le Président du Conseil, Louis Barthou, le 9 novembre 1913. Un bâtiment de classe supplémentaire est construit en 1933. Actuellement cet établissement s’appelle l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 11 décembre 2005 Circulation sur la Terrasse Au début du siècle, sur la Terrasse, dessinée par Le Nôtre, lieu de promenade très apprécié dominant la Seine, les fiacres et automobiles peuvent circuler. Dès 1902, il est demandé que cette circulation soit interdite les dimanches et jours fériés entre 2 heures et 6 heures « afin d’éviter aux piétons ces nuages de poussière qui gâtent tout le charme de la promenade ». A partir de 1907, elle est interdite temporairement sur la petite terrasse pendant les concerts au kiosque. En 1912, cette interdiction devient définitive. Panneau 1-8 L'Urbanisme En février 1900, le Conseil Municipal vote l’élargissement de la rue de la République ; la demande de déclaration d’utilité publique est déposée en octobre 1901 avec celle de la rue d’Hennemont. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 12 décembre 2005 1900-1901 : adoption des projets de construction d’égouts dans différentes rues, qui s’effectueront sur plusieurs années. Au début de 1901, la priorité du nouveau commissaire de police est la propreté des rues. Octobre 1903 : le Conseil Municipal propose d’établir un nouvel alignement des rues. 1904 : la Compagnie du gaz présente un projet pour l’éclairage électrique des rues de la ville. 1907 : le Conseil Municipal émet un avis favorable pour l’élargissement de la rue SaintLéger. 1911 : le goudronnage de certaines rues est décidé. 1911 : la statue de Thiers, décédé à Saint-Germain, est transférée Place des Combattants, devenue aujourd’hui Place Jehan Alain. En effet, dès 1909, elle se trouvait sur l’actuelle Place André Malraux près du Château, à l’époque Place Thiers, choisie pour être le terminus et le regroupement des différentes lignes de tramways. 1911 : le Conseil Municipal sollicite la suppression du bâtiment de la gare de Saint-Germain, place du château, et la couverture de la tranchée des voies qui compromettent la beauté de la ville 1912 : reprise du projet cher à Louis XIV et à Le Nôtre : la réalisation de la “Voie triomphale” qui relierait en ligne droite le Louvre à la Croix de Noailles en forêt de SaintGermain. avant 1914 : la Gendarmerie est transférée du 55 rue de Paris au 22 avenue Carnot dans un immeuble construit par la ville. Changement d’appellation des noms des rues 1911 : le terminus de l’ensemble des lignes de tramways est regroupé à côté du château sur la place Maurice Berteaux, Conseiller Général du département de Seine-et-Oise de 1893 à 1911, victime d’un accident mortel lors d’un meeting d’aviation. 1912 : la Place à l’intersection de la rue Ampère et de la rue Léon Désoyer prend le nom de Frédéric Passy, premier prix Nobel de la Paix, Conseiller Général de Seine et Oise de 1874 à 1898. Février 1913 : la Place de Pontoise est baptisée Place Edouard Detaille. 1914 : la partie de la rue Ampère entre les places Vauban et Péreire (aujourd’hui Guynemer) devient rue Anne Barratin en souvenir de cette bienfaitrice qui légua tous ses biens à la ville. Les Transports 11 Juillet 1906 : inauguration d’un service "d'auto-omnibus" entre Saint-Germain et Meulan. 1912 : ouverture de la ligne Saint-Germain - Meulan par tramway qui traverse la ville ; cette partie est supprimée en octobre 1937 et la ligne entièrement en juillet 1948. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 13 décembre 2005 1912 : commencement de l’électrification de la ligne de Tramway Paris Place de L’Etoile Saint-Germain (PSG) dont il est question depuis 1910. 1913 : prolongement de la ligne de tramway Saint-Germain à Poissy depuis la rue de la République jusqu’au terminus prévu en 1909 sur la place du château. Les Visites de Personnalités Au début du siècle, Camille Saint-Saëns habite Saint-Germain. 1901 : sa Majesté l’impératrice de Russie vient à la Maison d’éducation des Loges, elle offre une superbe vitrine qui a figuré à l’exposition universelle de 1900. 3 Décembre 1902 : le Président de la République, Emile Loubet "revient à Saint-Germain tirer perdreaux, faisans et lièvres à la Jonction et en forêt". 1905 : l’ex-Reine Ranavalo III de Madagascar séjourne à Saint-Germain et y revient de fin septembre à début octobre pour un second séjour “discret”. 4 Juillet 1914 : l’Impératrice des Français, épouse de Napoléon III, visite le musée des Antiquités Nationales au Château. Les Faits Divers 1906 : le grand cirque de Suisse “Helvetia” installe son chapiteau sur l’esplanade du château. Des cartes postales sont éditées à cette occasion. 10 Juin 1909 : panique : un ours sur la terrasse. 17 Avril 1912 : l’éclipse totale du soleil attire une foule nombreuse sur la terrasse. 1912 : le Conseil Municipal vote les dépenses pour l’établissement de l’électricité dans tous les établissements communaux, y compris la salle des Fêtes et la salle des Arts. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 14 décembre 2005 1914 Panneau 1-9 Les nuages s’amassent dans le monde diplomatique… Les habitants redoutent l’éventualité d’un nouveau conflit. Saint-Germain-en-Laye vit cependant des moments agréables. Petits et grands profitent des attraits de la « petite terrasse » et des concerts donnés au kiosque Le grand air et les émotions fortes creusent l’appétit Les moyens de transport ne manquent pas pour se rendre à la fête des Loges. La fête du Chèvrefeuille. Manèges, loteries, stands de tir et dégustations : il y en a pour tous les goûts. Les rues de la ville sont aussi lieux d’animation et de réjouissance . Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 15 décembre 2005 1914 - 1919 Panneau 1-10 1914 : le 1er Août, le 11ème régiment de cuirassiers, qui a provoqué la joie et l'admiration des saint-germanois pendant douze ans par ses défilés en ville, quitte le quartier de Gramont avec le colonel Pressoir pour s'embarquer à la gare de la Grande Ceinture pour des "manœuvres" près de Verdun en criant à la foule qui les accompagne "A Berlin !". Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle Le 2 août la mobilisation de tous les hommes de 20 à 48 ans commence. Adrien de Hautecloque, père du général Leclerc, s'engage à 52 ans dans ce régiment, ainsi que de nombreux volontaires, parmi lesquels le fils de Henry Bertrand maire de 1919 à 1929 et deux de ses neveux Jean et Yves. 16 décembre 2005 Dès le mois de septembre, des émigrés du Nord de la France et surtout de Belgique se réfugient à Saint-Germain - 28 jeunes filles belges de “l’Institut Royal de Messines” s’installent de Novembre 1914 jusqu’à l’été 1919 à l’internat du Collège de Jeunes filles (l’ancien lycée Claude Debussy) ; 25 jeunes serbes en exil sont reçus au cours complémentaire de l’école de la rue de la Salle, à partir d’octobre 1916. Panneau 1-11 Premières alertes aériennes aux Tauben à partir du 31 Août ; le 21 Janvier 1915 des Zeppelins bombardent le viaduc de la ligne de chemin de fer de la Grande Ceinture, voie stratégique importante, sans l’atteindre ni faire de victimes ; sept bombes tombent dans le quartier de la place Mareil sans conséquence grave ; nouveaux bombardements en Janvier 1916 et Juillet 1917 ; des Gothas lancent des bombes incendiaires en 1918, quelques immeubles du centre ville sont touchés. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 17 décembre 2005 1915 : pour équilibrer son budget, la ville est obligée de lancer un emprunt en Février, facilement couvert par les habitants. Pendant ces quatre années de guerre, bien des saint-germanois ont fait preuve de beaucoup d’héroïsme. Parmi eux, dès le mois de Mars, Maurice Happe, issu d'une très ancienne famille de Saint-Germain, un des as de l’aviation de bombardement aérien français, se distingue dans des opérations considérées comme les plus difficiles : ses adversaires le nomment “Le Diable Rouge”, sa tête est mise à prix en Allemagne : il est fait officier de la Légion d'honneur en février 1916. Son nom est donné à une rue sur les coteaux du Bel Air en 1959. Le 16 avril, Jacques Péricard, père de Michel Péricard, Maire de Saint-Germainen-Laye de 1977 jusqu'à son décès en 1999, lance son cri devenu célèbre "Debout les morts" qui galvanise ses compagnons ; plusieurs fois cité il reçoit la croix de guerre. Alphonse Malfanti, pilote de chasse de 1er ordre, reçoit 6 citations au cours de l’année 1918. Bien d'autres combattants seront cités et décorés au cours de ces quatre années ; parmi les plus connus, Maurice Royer reçoit la Croix de Guerre des mains du Maréchal Joffre ; Louis Auguste Coursier, instituteur au collège de garçons, 5 fois cité ; Henri Prévoté sera conseiller municipal ; Chesneau, médecin au 11ème Cuirassiers ; Pierre Ledoray ; Charles Gandilhon ; Favreaux ; l'abbé Lebourg, directeur du Trait d'Union au moment de la guerre et combien d'autres… Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 18 décembre 2005 Pendant le durée des hostilités, des régiments de passage cantonnent à Saint-Germain, des prises d’armes et remises de décorations ont lieu sur la terrasse. Panneau 1-12 1916 : Claude Debussy, âgé de 54 ans, écrit les paroles et la musique du “Noël des enfants qui n’ont plus de maison”. Un musée et une rue de Saint-Germain rappellent son souvenir. La vie quotidienne des habitants devient plus difficile, bien qu’il n’existe pas vraiment de pénurie alimentaire. Cependant la municipalité prend certaines dispositions pour organiser et assurer une répartition des produits rares, éviter les approvisionnements abusifs et limiter la hausse des prix qui se manifeste dès la fin de 1916. En Juin, un magasin d’approvisionnement est créé 3 rue de Pologne à l’office du ravitaillement ; à partir de juillet 1917 il est chargé de constituer des stocks alimentaires. Le bureau de bienfaisance aide les familles les plus appauvries. “Les fourneaux alimentaires”, ouverts depuis 1901, offrent chaque jour des vivres à plus de 500 personnes. Le syndicat d’initiative de la Réserve Péreire installe un service de ravitaillement gratuit. En mai, le sucre vient à manquer. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 19 décembre 2005 C’est surtout la pénurie de combustibles qui occasionne des difficultés aussi bien pour la ville que pour les habitants et cela jusqu’après la fin de la guerre. En mars, il est demandé de réduire la consommation de gaz, coupé entre 21H00 et 5H00 du matin pendant quelques jours ; en décembre la pression est réduite dans la matinée et au début de l’après-midi. Dès le mois d’avril, les rues ne sont plus éclairées la nuit ; à partir de novembre, l’électricité est interrompue tous les soirs de 17h00 à 21h00. A la mairie, des changements d’heures d’ouverture sont fixés par mesure d’économie d’énergie. 1917 : Année difficile, la guerre se poursuit ; le froid est vif, particulièrement en février. Toujours beaucoup d’inquiétude due à la pénurie de gaz : des coupures ont encore lieu en avril. En mars, des cartes de charbon sont remises à certaines personnes. Dès janvier, certaines activités commerciales - notamment les blanchisseries - doivent s’arrêter. Le ramassage du bois en forêt n’est autorisé qu’à certaines conditions. 30 prisonniers de guerre, gardés au Camp des Loges et surveillés par des saint-germanois, coupent du bois destiné aux nécessiteux. Dès février, instauration de “carnets de sucre”. En mars, des ordres sont donnés pour que des pommes de terres et haricots verts soient plantés dans les plates-bandes du parterre et sur la terrasse : ils sont récoltés l’année suivante. A partir du mois d’avril, la vente de la viande est interdite 2 jours par semaine. En mai, le pain vient à manquer jusqu’à disparaître totalement au cours d’une journée de novembre. Cette année là, Maurice Denis demande à aller au front. Il sera peintre aux armées. Le Musée actuel du Prieuré reste attaché à son nom. Panneau 1-13 1918 : la pénurie de gaz et de charbon continue ; des distributions gratuites de bois sont effectuées. Le tabac et les cigarettes manquent. Le signal du début des alertes aériennes est souvent donné trop tard ; et parfois, jamais celui de la fin. Le 18 Avril, un nouveau local du “Foyer du Soldat” s’ouvre au 9 bis rue Henri IV. Entre 1915 et 1918, des petites entreprises de Saint-Germain travaillent pour la défense nationale ; elles sont surveillées pour assurer leur protection. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 20 décembre 2005 Pendant ces quatre années de guerre, les actes de dévouement et de générosité des habitants ont été très nombreux. Des hommes non mobilisables font acte de candidature : l’office du travail procure des occupations à tous ceux qui le demandent, des quêtes dans les rues et manifestations de bienfaisance se font jour. Deux ouvroirs sont ouverts dont un dans l’actuel Lycée Poquelin rue Léon Désoyer. Trois établissements reçoivent les blessés arrivés dans les 935 trains parmi les 6800 qui passent à la Grande Ceinture. L’hôpital général (l’actuel hôpital) dans lequel 5 salles leurs sont réservées, l’hôpital auxiliaire n° 237 installé dans l’internat et des salles du collège de garçons (Lycée Poquelin actuel) et celui n° 20 dans les bâtiments de l’Institut de la Nativité, 42 rue Voltaire (aujourd’hui 42 rue des Ursulines). Panneau 1-14 Les soldats blessés sont soignés avec compétence et dévouement par les docteurs Venot et Cherechewski pour les soins médicaux et Levêque puis Grandhomme en chirurgie. Des infirmières parmi lesquelles la fille du maire Monsieur Leproux, Mesdemoiselles Papillon et Renard, Madame Gilbert et bien d’autres. Des organismes comme l’Association des Dames Françaises, filiale de la Croix Rouge, présidée par Madame Seure, des bénévoles du “Secours aux blessés militaires” (SBM), des enfants comme brancardiers ou cyclistes, apportent aide, réconfort, ravitaillement. Des soldats belges convalescents sont dirigés sur la colonie de vacances de la ville à Port-Bail ; des officiers belges sont hébergés au Pavillon Henri IV, loué par le roi Albert 1er en Avril 1918. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 21 décembre 2005 Les communautés religieuses, catholique et protestante, déploient aussi une grande activité : le chanoine Duchemin, le pasteur Rayroux qui crée le “Foyer du Soldat” en octobre 1915. Monsieur Gandilhon fonde le “Tricot du Poilu” qui envoie des vêtements chauds confectionnés par des femmes, des fillettes dans les écoles, des congrégations religieuses ; quelques friandises sont jointes. Léon Désoyer, ancien Maire, et son épouse manifestent une généreuse activité en de nombreuses occasions. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 22 décembre 2005 En juin 1918 - l’armistice sera signé dans quelques mois - 85 réfugiés venus des régions envahies au moment de l’offensive de Ludendorff, de mars à juillet 1918, sont hébergés à la salle des arts, rue de la République. Panneau 1-15 Le 11 novembre 1918, les cloches sonnent pendant plus d’une heure, c’est l’armistice ; Saint-Germain pavoise, c’est l’allégresse. Les difficultés matérielles et financières empêchent la ville de fêter grandement la victoire, beaucoup de familles sont dans la peine : 717 victimes dont 650 sont morts sur les champs de bataille. Le mardi 12 novembre, le maire, Monsieur Leprou, ouvre la séance du Conseil Municipal en déclarant : “la marche des événements a voulu que notre séance soit tenue aujourd’hui, dans le frémissement de la Victoire !…”. Le 16 novembre, une retraite aux flambeaux ”offre à la population l’occasion de manifester ses sentiments patriotiques”. Les bâtiments publics sont illuminés alors que le 11 novembre même, la compagnie du gaz n’avait pu satisfaire sur le champ la demande de la municipalité. Une grande manifestation est organisée pour le soir du 13 juillet de 1919 afin d’honorer toutes les victimes de cette guerre, 10 000 personnes y participent. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 23 décembre 2005 Dès le mois de mai de cette année-là, l’arrivée de la délégation autrichienne, menée par le chancelier Renner, logé dans une propriété rue Salomon Reinach et au pavillon Henri IV, crée une animation et une curiosité dans la ville. Les représentants de 28 nations se réunissent au Château pour établir les préliminaires de la paix et fixer de nouvelles frontières en Europe Centrale. A partir du 2 juin, les conférences les plus importantes se tiennent en présence de Foch, Clémenceau, Wilson (Etats-Unis), Lloyd George (Royaume-Uni), Orlando (Italie), Paderevski (Pologne), Berres (Tchécoslovaquie). Le 10 septembre, le traité de Saint-Germain-en-Laye qui marque la fin de l’Empire austro-hongrois, ainsi que les conventions de Saint-Germain-enLaye pour un nouveau droit colonial dans le monde, sont signés au Château. La vie quotidienne des saint-germanois continue, faite de travail et de distractions nouvelles. Après avoir hésité, le Conseil Municipal rétablit la fête des Loges ; elle attire une grande foule. Panneau 1-16 16e régiment de Dragons Crée le 1er avril 1718 par Philippe de France, régent du royaume, « Orléans Dragons » fait ses premières armes lors de la guerre de succession de Pologne (1733-1735), participe à celle de succession d’Autriche (1740-1748), puis à la guerre de sept ans (1756-1763). Doté du n° 16 dans sa subdivision d’arme, lors de la réforme de janvier 1791, il part la même année pour Saint-Domingue, puis fait partie de l’armée de Sambre et Meuse (1795-1796) et prend part à toutes les campagnes napoléoniennes jusqu’à Warterloo. Dissous et reconstitué cinq fois, le 16e régiment de dragons participera à la guerre de 14-18, aussi bien dans les tranchées que dans les missions de reconnaissance à cheval, en territoire ennemi. Deux fois cité lors de la deuxième bataille de la Marne, il a contribué à stopper l’attaque adverse à Montvoisin. Le 31 juillet 1919, le régiment s’installe au Quartier de Gramont de Saint-Germain-en-Laye. Jacques Tati y effectue son service militaire. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 24 décembre 2005 Parmi les officiers attachés au 16e régiment de dragons, nous relevons les noms suivants : Benoist-Lucy, de Bernis, de Boisredon, de Charnasse, de Corny, Magdelain, dont certains encore bien connus dans notre ville. Le 1er novembre 1928, le régiment est dissous ; il réapparaît de façon éphémère en juin 1940, mais est reconstitué en août 1952. Il participera aux opérations en Algérie avant de disparaître en août 1977. Syndicat d’Initiatives Sous l’impulsion de Monsieur Louis Forest, bienfaiteur de la ville, dont un square porte le nom, le Syndicat d’Initiatives de Tourisme de Saint-Germain-en-Laye est créé le 28 décembre 1919 ; il est installé au 1, place Maurice Berteaux, l’actuelle place André Malraux. Plus tard, on y a ajouté le qualificatif de « Montagne BonAir ». Le premier guide paraît en 1921. Maurice Denis - Les Arts Sacrés Le 15 novembre 1919, Maurice Denis crée les « Ateliers d’Art Sacré », dont le but est la renaissance de l’art religieux. Dans sa propriété du Prieuré, la chapelle en est un exemple. Urbanisme 1919 : la partie de la rue de Pologne, depuis le carrefour Armagis - Breuvery, jusqu’à son extrémité ouest, prend le nom de Léon Désoyer, maire de 1896 à 1904 et de 1905 à 1908. Visite de personnalités Juillet 1917 : le roi Nicolas 1er de Monténégro vient remettre une décoration. 28 mars 1918 : la duchesse de Vendôme est en visite à Saint-Germain-en-Laye. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 25 décembre 2005 L’ENTRE DEUX GUERRES VILLE DE VILLEGIATURE VIVANTE ET ANIMEE, SAINT-GERMAIN-EN-LAYE AMORCE PENDANT L’ENTRE DEUX GUERRES SA MODERNISATION ET SON EXPANSION URBAINE, TOURISTIQUE, SOCIALE, SCOLAIRE ET ARTISTIQUE. 1920 Panneau 1-17 Création du Golf Créé par M. Georges Durand qui le préside jusqu’en 1936, le golf fut inauguré le 15 janvier 1922. Etabli en pleine forêt sur 75 hectares, il comportait un parcours de 18 trous sur 7 km et comptait 170 membres. Aujourd’hui, l’un des golfs les plus prestigieux de France avec un parcours supplémentaire de 9 trous sur 6200 m et un autre de 9 trous sur 1800 m, il a été choisi maintes fois pour accueillir, en 75 ans, les plus grandes compétitions nationales et internationales : la Coupe des Trois Générations, unique au monde, a été créée à Saint-Germain pour les grands parents, les parents et les enfants. La compétition People to People l’a été en 1956 par le président Eisenhower pour célébrer l’amitié entre les nations. De grands champions s’y sont distingués : Dallemagne, Balesteros, Lemoine, Orengo... Des personnalités éminentes l’ont régulièrement fréquenté : l’amiral Ramsay, les généraux Eisenhower, Nortast, Lemnitzer, le Duc de Windsor, le Pacha de Marrakech, le président Mitterand... Le Golf de St-Germain, présidé depuis 1994 par M. Robert Duffo, compte aujourd’hui 750 membres. Tricentenaire de Molière Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 26 décembre 2005 Erigée le 14 août 1665 en “Troupe du Roy”, la troupe de Molière prend le nom de Comédie Française en 1680. Le 5 février 1922, M. Léon Bérard, ministre de l’instruction publique et des Beaux Arts vient présider les fêtes du tricentenaire de la naissance de Molière. A cette occasion, la Comédie Française donne à la Salle des Fêtes deux représentations : “Les Femmes Savantes” et “Les Précieuses Ridicules” avec des intermèdes musicaux de Lulli et Rameau, sous la direction de Louis Bas de l’Opéra. Inauguration du Monument aux Morts dans le Parc du Château Le Monument élevé, par souscription publique, à la gloire des enfants de SaintGermain morts pour la France, est l’œuvre de l’architecte J.Carlu, grand prix de Rome et du statuaire Ch. Barberis. Y sont inscrits 717 noms qui recensés en 1921, représentent 3,6 % de la population. Présidée par M. Maurice Colrat, sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil, la cérémonie d’inauguration se déroula devant une foule considérable, le 24 septembre 1922, avec aux premiers rangs, les familles des morts pour la France, les anciens combattants, les mutilés, les médaillés militaires, les délégations de l’Union des Combattants et de l’Union des mutilés, réformés et veuves de guerre. M. Henry Bertrand, Maire de Saint-Germain, entouré de très nombreuses personnalités civiles et militaires, rendit un hommage émouvant et solennel aux saint-germanois morts pour la Patrie, reprenant à son compte l’appel sublime de notre concitoyen, le lieutenant Pericard, un soir de lutte inégale où ses hommes fléchissaient sous le nombre. “Debout les Morts. Oui, debout pour recevoir l’hommage de la reconnaissance de la Cité”. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 27 décembre 2005 Panneau 1-18 Centenaire de la Création des Sapeurs-Pompiers Les pompiers à Saint-Germain existent de très longue date et depuis 1789, la garde nationale de la ville comprenait un corps de “sapeurs-portes-haches”. Le 15 octobre 1922, la fête du centenaire commence par une série de démonstrations et d’exercices dans plusieurs quartiers. A l’Hôtel de Ville, M. Le Maire remet la médaille d’or de la ville au capitaine Landsmann. Place du marché, 25 compagnies de sapeurs pompiers de Seine-et-Oise sont rassemblées pour un défilé rétrospectif des sapeurs de 1820, 1855 et 1879 derrière la clique du Trait d’Union. Mme Henry Bertrand baptise la nouvelle pompe “PaulineLéonie”. La Fête du Chèvrefeuille - “Je M’Attache ou Je Meurs” Manifestation traditionnelle organisée par l’Union du Commerce et de l’Industrie au profit des pupilles de la nation, des veuves de guerre et de l’Union Nationale des mutilés et réformés, la fête du chèvrefeuille connut régulièrement un grand succès. Le 10 juin 1923, on estima la foule des visiteurs à plus de 50 000 personnes. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 28 décembre 2005 Le matin, aubades à la fée et aux reines, concert par la fanfare du Trait d’Union et concours de façades fleuries. L’après-midi, ouvert par un peloton à cheval du 16ème Dragons, le cortège des chars de la fée et celui des contes de Perrault traverse la ville. En clôture, M. Henry Bertrand, maire, accompagné de M. Chemel, président de l’Union du Commerce et de M. Visinet, président du Comité des Fêtes, remet à la fée sa baguette. Sous les tilleuls de la terrasse, se tient un théâtre de verdure où se produisent des artistes et des danseurs du Théâtre de l’Odéon. Le soir, grand bal public place du Marché Neuf et à la Salle des Fêtes. Création des Amis du Vieux Saint-Germain L’assemblée générale constitutive se réunit le 3 mars 1923 à la bibliothèque en présence de Mrs Henry Bertrand, maire et Salomon Reinach, de l’Institut, et procède à l’élection du Conseil d’Administration. Autour du président Louis Forest, conseiller municipal, figurent d’éminentes personnalités locales telles que le Docteur Grandhomme, Maître Gréban, Maurice Denis... Homme de réflexion et d’action, le président Louis Forest fut conseiller général, créateur du Syndicat d’Initiative, président de la chambre d’Industrie Touristique, publiciste, écrivain, journaliste. Décédé en 1933, il reçut l’hommage de sa ville natale, Metz, qui lui éleva un mémorial. Ses successeurs, à la présidence des Amis du Vieux Saint-Germain furent Lionel de la Tourasse, Alphonse Roux, Charles de Vaulgrenant, André Toledano, Roger Berthon, Claude Petit. Les Amis du Vieux Saint-Germain rassemblent aujourd'hui 400 adhérents sous la présidence du professeur François Boulet. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 29 décembre 2005 1925 - 1927 Panneau 1-19 Electrification du Chemin de Fer Le 24 mars 1927, la ligne de chemin de fer “Paris-Saint-Germain” électrifiée fut inaugurée par M. Henry Bertrand, maire et M. Le Roux, directeur des chemins de fer. Projetée depuis 1912 et retardée en raison de la guerre, l’électrification permit la mise en service de nouvelles voitures plus spacieuses et plus confortables, l’amélioration du temps de transport qui passa de 59 à 38 minutes et l’augmentation quotidienne du nombre de trains. Cession du Château du Val à la Légion d’Honneur Le 8 octobre 1927, au château du Val, inauguration de la première maison de retraite de la Légion d’Honneur. M. Gaston Doumergue, président de la République, accompagné de MM. Georges Leygues, ministre de la Marine, André Tardieu, ministre des Travaux publics et Fallières, ministre du Travail, furent reçus par le Général Dubail, grand chancelier, l’amiral Lebris, président de la société de la Légion d’Honneur, et M. Henry Bertrand, maire de SaintGermain. Après la visite du château - offert à la Légion d’Honneur par deux marchands de biens, MM. Lacoste et Dumien - quelques artistes de renom, parmi lesquels Cécile Sorel et Marcel Dupré, se produisirent. Puis dans le parc, les cors appelèrent à la chasse la meute de la duchesse d’Uzès, suivie de piqueurs et de cavaliers en costume Louis XV, qui reconstituèrent la curée en finale de cette belle manifestation. Lancement du Timbre Antituberculeux Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 30 décembre 2005 Parmi les œuvres de bonté que réalisa Louis Forest, homme généreux toujours prêt à se dévouer aux nobles causes, il faut citer la société pour la lutte contre la tuberculose qu’il fonda avec son ami Léon Bourgin. En octobre 1927, devant les ravages que causait la tuberculose, en particulier chez les anciens combattants et les travailleurs, il eut l’idée de créer un timbre, à coller sur les lettres, les paquets, les cadeaux, dont le produit de la vente servirait à fonder un hôpital sanatorium en Seine-et-Oise. Les écoles les feront vendre par les enfants. Des primes sont prévues pour animer le zèle des vendeurs. Création de la “Montagne Bon-Air” Entouré des conseillers municipaux et des maires de Chatou, Le Pecq et Chambourcy, M. Henry Bertrand, maire de Saint-Germain, remit l’écharpe à Lucien Ier , chef de la municipalité libre de Montagne Bon-Air, en présence de Prosper Ier, maire de la Commune libre du Petit Montesson et des Charmettes. Cette fête inaugurale se déroula le 20 novembre 1926 dans la joie et la bonne humeur, destinée qu’elle était “à cultiver la bonne gaîté française qui amènera le triomphe de la fraternité” selon les propos du Maire. Organisée comme une véritable municipalité avec un maire élu, la Commune libre, conformément à sa devise, “Bien rire et bien agir”, organise fêtes, banquets et réjouissances populaires au profit des enfants nécessiteux, offre des jouets à Noël, quelques jours de vacances à la mer et visite les jeunes malades. Après la Libération, la commune libre reprendra ses activités pour peu de temps. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 31 décembre 2005 1930 - 1933 Panneau 1-20 Création des Scouts de France La troupe de Saint-Germain fut fondée le 1er mai 1930 par le docteur Maurice Larget alors interne à l’hôpital ; elle se développa rapidement jusqu’à l’arrivée des Allemands qui ne tardèrent pas à interdire le mouvement. Aidés par leurs aumôniers, dont l’abbé de Porcaro, les scouts poursuivirent clandestinement leur activité pendant l’occupation. A la Libération, la renaissance officielle du mouvement donne lieu à une cérémonie sur l’esplanade de la Terrasse. Aujourd’hui, les Scouts de France, tout comme les Scouts d'Europe, regroupent plus de 200 garçons et filles. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 32 décembre 2005 Mort du Lieutenant Colonel Happe Le 25 octobre 1930, à l’heure même où Paris accueillait Costes et Bellonte, une foule considérable de saintgermanois et de hautes personnalités militaires françaises et étrangères, accompagnaient à sa dernière demeure le Colonel Maurice Happe héros de l’aviation de bombardement. Né à Saint-Germain, fils et petit fils de conseillers municipaux, officier de vocation, affecté sur sa demande dans l’aviation naissante, il commanda comme capitaine dès novembre 1914 une escadrille de bombardement à Belfort. Spécialisé dans les raids lointains, il réalisa de véritables exploits comme l’attaque des poudreries de Rottweil, après un vol de 200 kilomètres en territoire ennemi - ou celle de Friedrichshafen où il incendia des Zeppelins. Redouté de l’ennemi qui le baptisa “le diable rouge”, il améliora les performances de ses équipages et celles de ses appareils.Il termina la guerre brillamment sur le front italien et, de 1919 à 1923, participa à la réorganisation de l’armée polonaise. Il meurt en service commandé, le 20 octobre 1930. Sur le sol belge, un monument est édifié à l’endroit où son avion s’est écrasé. Panneau 1-21 Arrivée du premier bataillon de Dragons-portés Le 3 octobre 1932, c’est à la satisfaction générale que la ville, privée de garnison depuis quatre ans, accueillit le 1er bataillon de Dragons-portés qui fit son entrée par la rue de Pontoise et la place du Château. Le commandant Leyer, chef de corps, fit défiler ses 800 hommes montés sur side-cars, automitrailleuses et engins semi-chenillés, au milieu d’une foule dense et chaleureuse. Après la cérémonie au monument aux morts, une réception devait avoir lieu au Pavillon Henri IV, qui fut annulée et reportée au 11 novembre, en raison d’un accident qui avait entraîné la mort de deux Dragons. En octobre 1936, ce bataillon rejoindra la ville voisine de Pontoise, où il fera renaître le 1er régiment de Dragons Portés dont le général Hallier, qui mourut à SaintGermain-en-Laye, fut le colonel. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 33 décembre 2005 Meeting d’aviation au Camp des Loges Cette première manifestation de la Fête des Ailes au Camp des Loges fut organisée le 5 avril 1931 par la société Air Propagande avec le soutien de la municipalité, du Syndicat d’initiative et de l’Union du Commerce et de l’Industrie. Elle se renouvela chaque printemps jusqu’au 28 mai 1939 avec un grand succès rassemblant plus de 100 000 spectateurs. La plupart des grandes figures de l’aviation de l’époque y participèrent : Duret sur Devoitine 400 CV, Fieseler sur Tiger 420 CV, Detroyat sur Morane 300 CV pour les acrobaties. Le suisse Glairdon battit le record de vol sur le dos (9 minutes) ; l’allemande Liesel Bach se révela reine de l’acrobatie ; miss Amelia Eardt, victorieuse de l’Atlantique, mariée à Lindbergh ; Romaneschi y pratique le trapèze sous avion. Adrienne Bolland, Costes et Bellonte, et bien d’autres fréquentèrent ces meetings. Inauguration de la Bibliothèque Municipale Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 34 décembre 2005 La propriété de M. et Mme Désoyer, rue Henri IV, acquise en 1884 fut agrandie en 1905. Ces bienfaiteurs de la ville en firent don à la municipalité en 1929. La bibliothèque municipale installée précédemment à l’Hôtel de Ville y fut transférée en 1931 avec 38 000 volumes et inaugurée le 30 mars 1932 par Monsieur Bonin, maire, et Monsieur Davaud, conservateur. La bibliothèque dispose aujourd’hui d’environ 350 000 documents. Panneau 1-22 Commémoration en souvenir du 11ème Cuirassiers. Erigée par les soins de l’association des Anciens Combattants du 11ème Régiment de Cuirassiers en souvenir de leur départ pour le front et en l’honneur de leurs 800 morts de 1914 à 1918, une plaque fut inaugurée le 28 mai 1933 au quartier de Gramont en présence de Monsieur Bonin, maire de Saint-Germain, des généraux Taufflieb et Wimpfen, et de Monsieur Mouquin, président des Anciens du 11ème Cuirassiers. Tour à tour, ces personnalités rendirent un hommage à ce brillant régiment cher au cœur des saint-germanois et à ses morts. L’étendard du 11ème Cuirassiers était présent ainsi que celui du 1er Bataillon de Dragons portés qui rendait les honneurs. Le douzième Bol d’Or Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 35 décembre 2005 Bien connue au niveau national et très populaire, cette course d’endurance pour autos, motos et side-cars se déroule à la Pentecôte sur un circuit de 4,2 km dont le tracé en forêt, a varié selon les années. Cette compétition particulièrement sévère, exclut toute relève des pilotes durant les 24 heures de l’épreuve. En juin 1933, devant plus de 100 000 spectateurs, Lucienne Boyer donna le départ en présence du maire de Saint Germain, de maintes personnalités de la ville et du département, et de Monsieur Mauve créateur et animateur du Bol d’Or. Bourra, sur Vélocette, fut le vainqueur de la course motos et Gabaldie sur Amilcar remporta celle des autos en bouclant 1830 km en 24 heures. La concurrente Violette Moriss dut abandonner. Cette compétition fut marquée en 1926 et 1928 par des accidents qui comptèrent trois morts et des blessés. A la fin des années 30, le Bol d’or se tint à Montlhery et revint à Saint-Germain après la guerre épisodiquement au gré des subventions municipales. L’épreuve disputée en 1951 fut la dernière à la suite d’un grave accident au carrefour actuel de la piscine. Panneau 1-23 Monument en hommage à Debussy Square Désoyer (Actuel Jardin des arts) Cette cérémonie coïncide avec le trentième anniversaire de la formation des concerts de Saint-Germain. Ainsi la ville connaît-elle une véritable fête de la musique. Présidée par Monsieur Bollaert, directeur général des BeauxArts, l’inauguration du monument, œuvre d’Aristide Maillol, de Marly-le-Roi, se déroule le 4 juillet 1933 en présence de Madame Claude Debussy, du maire, Monsieur Bonin, de Monsieur Paul Léon, président du comité Debussy. Des concerts sont donnés avec la participation de l’orchestre du conservatoire municipal Debussy, des Musiques de la Garde Républicaine et du 46e régiment d’infanterie. A la salle des fêtes, les œuvres les plus célèbres de Claude Debussy sont jouées, tandis qu’une soirée de gala est organisée au bénéficie de l’enfance avec Serge Lifar et son orchestre de l’opéra. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 36 décembre 2005 Visite du Maréchal Lyautey à Saint-Germain Le 25 Juin 1933, le maréchal Lyautey assiste à l’inauguration d’une plaque apposée sur son ancienne demeure, au 22 rue de Vieil-Abreuvoir, qu’il habita de 1887 à 1891. Il était alors capitaine, commandant le 1er escadron du 4ème Régiment de chasseurs à cheval qui occupait le Quartier de Gramont. C’est là qu’il écrivit en 1891, dans la revue des Deux Mondes, le célèbre article “Du rôle social de l’officier dans le service militaire universel” qui fit grand bruit à l’époque. Il créa le premier foyer du soldat. Le maréchal fut accueilli par le docteur Grandhomme, premier adjoint, et par le général Brécart devant une foule nombreuse et chaleureuse. L’inauguration fut précédée d’une visite au monument aux morts et suivie d’une réception au 1er bataillon de Dragons portés au Quartier de Gramont. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 37 décembre 2005 1935 - 1939 Panneau 1-24 Création de l’Ecole de Théologie protestante, avenue Foch. Emblème du mouvement œcuménique « Oikoumen » signifie : toute la terre habitée La propriété Harlé-Kampmann, léguée à l’église réformée pour devenir en 1935 le centre de l’Ecole Préparatoire de Théologie Protestante (E.P.T.P.), occupait l’emplacement des actuels numéros 110-114 de l’avenue Maréchal Foch, en face de la chapelle des franciscaines. Cette école a préparé pendant 27 ans de très nombreux pasteurs en vue de leur admission en faculté de Théologie. Elle fut transférée, par la suite, à Saint-Cyr au Mont d’Or près de Lyon, puis à Montpellier. Dans le parc se trouvait la fameuse chapelle en bois qui connut les débuts de la prière œcuménique avec la participation du clergé catholique de Saint-Germain. Inauguration du collège Saint-Erembert L’initiateur de la création de cette école fut le chanoine Flavigny, curé doyen de SaintGermain, en étroite collaboration avec le père Duprey, supérieur du collège St-Martin à Pontoise, où une quarantaine de garçons de Saint-Germain se rendaient quotidiennement. Etablie successivement dans plusieurs villas contiguës dont celle de la famille Reinach, l’école, conçue initialement comme une annexe du collège St-Martin, reçut sa pleine autonomie et fut baptisée pour lui conférer une personnalité propre du nom d’un Saint local. Né à Saint-Germain vers l’an 600, Erembert fut évêque de Toulouse. L’écusson de l’école qui Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 38 décembre 2005 comporte « trois flammes de gueules » rappelle, entres autres symboles, l’intervention miraculeuse d’Erembert, lors d’un incendie au Pecq. Mgr Roland-Gosselin évêque de Versailles choisit comme premier directeur, l’abbé Assemaine, ancien vicaire de la paroisse et bénit l’école le 3 octobre 1935 devant les 115 premiers élèves, en présence des autorités civiles et religieuses. Deux ans plus tard, l’établissement doublait ses effectifs. Dès juin 1940, l’école est occupée par une centaine de sous-officiers allemands. Elle s’installera pour quatre ans dans les locaux vacants de l’Orphelinat de St-Vincent-de-Paul, 10 rue de Lorraine, ainsi que dans la propriété du n°2. Aujourd’hui, St-Erembert regroupe plus de 1600 élèves. Panneau 1-25 Désaffection du Quartier de Luxembourg En 1928, la suppression de la garnison de Saint-Germain est décidée en faveur de Pontoise mieux équipée pour l’hébergement des troupes. En 1939, on met en avant la vétusté des bâtiments des Quartiers. Le logement de la troupe est médiocre. Les réfectoires se trouvent dans les combles, les sanitaires sont rudimentaires, les cours exiguës et boueuses. La densité de l’occupation oblige à loger les hommes dans un Quartier et les chevaux dans l’autre. Il est déjà question de désaffecter les deux Quartiers pour y construire des logements à bon marché. Gramont sera sauvegardé mais Luxembourg sera, peu à peu, livré à l’abandon et deviendra vite un champ de ruines. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 39 décembre 2005 Ce n’est que 50 ans plus tard que sous l’impulsion du maire, Michel Péricard, le Quartier de Luxembourg sera transformé en une superbe résidence et que la place Royale retrouvera sa dignité. Suppression du dernier tramway De 1890 à 1935, à vapeur puis électrifiés, les tramways assurèrent la plupart des transports en commun. Les lignes partaient de l’actuelle place André Malraux, en direction de Paris-Etoile, Poissy, Rueil par Chatou et Meulan par Orgeval. Le train des maraîchers empruntait en 1926 cette dernière ligne pour porter aux halles de Paris les produits de la région Orgeval-Chambourcy. Dès 1939, il fut remplacé par un service de camions. Le développement de l’automobile s’intensifiant, la mise en service des autobus entraîna la disparition des tramways, en 1930 sur la ligne de Rueil, en 1933 sur celle de Poissy et le 1er janvier 1935 sur celle de Paris. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 40 décembre 2005 Centenaire de la Caisse d'Epargne Modestement célébré en 1935, cet anniversaire rappelle la création de la Caisse d'Epargne par ordonnance royale du 15 mai 1835, grâce à un fond de dotation constitué par 52 souscripteurs. Le nombre des déposants passa de 225 en 1835, à 12 000 en 1914 et à 14 000 pour un chiffre de 33 millions en 1935. Sous l’impulsion de maires dynamiques, réglementairement présidents du conseil d’administration, elle apporte régulièrement son concours aux œuvres d’assistance. En 1914, elle avait financé la création d’un établissement de bains douches, très apprécié, rue Collignon. Aujourd’hui fidèle à sa devise « Travail, persévérance, économie » marquée au fronton de sa façade, la Caisse d’Epargne continue à placer l’économie au service de l’homme. Panneau 1-26 Arrivée du 8eme Régiment de Cuirassiers Rentré du Levant, le 5e groupe d’automitrailleuses, sous les ordres du commandant de Vernejoul, vint s’établir au Quartier de Gramont. C’est autour de cette unité que se forma, le 15 octobre 1936, le 8e Cuirassier, comme régiment de découverte. Equipé d’une quarantaine d’automitrailleuses Laffly et d’une centaine de sidecars Gillet, il était commandé par le Colonel Morio, très aimé de ses hommes, qui l’avaient surnommé Blanche-Neige, à cause de ses cheveux blancs. En août 1939, après le rappel des réservistes, le régiment, alors en manœuvre, rentre à Gramont pour le branle-bas de combat. Le 27 août, il part pour la frontière belge. Sur les murs du Quartier, rue du Maréchal Lyautey, une plaque rappelle ce départ. Le prince Murat servit un temps dans ses rangs, comme sous-officier. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 41 décembre 2005 Des Vignes sous la Terrasse Dès le VIème siècle, sur les coteaux d’Aupec (Le Pecq), s’étendait un vignoble très réputé et Saint Vincent, patron des vignerons et de quelques paroisses des environs, était honoré à Saint-Germain. Après les ravages du phylloxéra et quelques gelées sévères, par suite de l’évolution des goûts également, les vergers supplantèrent les vignes. En octobre 1935, la dernière fête des vignerons sur la terrasse marque les dernières vendanges. Au printemps 2000 selon un souhait exprimé par Michel Péricard peu avant sa mort, les villes de Saint-Germain et du Pecq renouèrent avec la tradition. Un carré de 1900 pieds d’un cépage Pinot noir a été inauguré le 27 mai 2000 par M. Emmanuel Lamy, maire de Saint-Germain. Premières vendanges à l’automne 2001. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 42 décembre 2005 Panneau 1-27 Tricentenaire du vœu de Louis XIII “Prenant la très sainte et glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons notre Personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets”. Ce vœu de Louis XIII est une décision préparée de longue date, définitivement adoptée en Conseil du Roi à SaintGermain et aussitôt promulguée le 10 février 1638. Le 16 février 1938, le tricentenaire de cet acte royal est célébré solennellement à Saint-Germain. A 10 heures : messe pontificale en présence de Mgr Valerio Valeri, nonce apostolique et de plusieurs évêques, avec la participation de la maîtrise de Paul Pannesay et de l’organiste Albert Alain. A 16 heures : réception à l’hôtel de ville par M. Bonin, maire, en présence de nombreuses personnalités. A cette occasion, le chanoine Flavigny, curé, fut élevé à la dignité de Prélat de sa Sainteté. Installation de l’éclairage électrique Ce n’est qu’à partir de 1910 que l’électricité fit son apparition à Saint-Germain. Vers la fin de 1932, un éclairage électrique fonctionne dans les rues principales et sur quelques places importantes comme la place Royale ou les abords du château. Il faudra attendre décembre 1938 pour que le courant électrique parvienne dans le quartier du Bel-Air. Remise du drapeau à l’amicale des S.O.R. Le 5 avril 1938, reçu par M. Seignette, maire, et par le conseil municipal, le général Niessel déposa d’abord une gerbe devant le monument aux morts en présence d’une foule nombreuse. Il remit le drapeau au maréchal des logis Grandsire, président de l’amicale, en lui disant « Il évoque celui que vous avez servi et celui que vous auriez à suivre demain, si la défense de la Patrie le réclamait ». Le président reçut en outre la Croix des Services Volontaires avant de faire défiler ses sousofficiers devant les personnalités entourant le général, parmi lesquelles le général Bougrain, commandant d’armes, le général de Vaulgrenant, directeur de la défense passive et le colonel Morio, commandant le 8ème Cuirassiers. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 43 décembre 2005 Tricentenaire de la naissance de Louis XIV Le 3 juillet 1938, placées sous le haut patronage de M. Jean Zay, ministre de l’Education Nationale, présidées par M. Seignette, maire, et animées par M. Roland de l’Espée, président du comité des fêtes, les cérémonies reconstituant cette journée d’allégresse se déroulèrent dans une grande liesse populaire. Dès le matin de ce dimanche, des hérauts escortés de mousquetaires à cheval parcourent la ville en annonçant la naissance du dauphin. A l’église, l’office fut accompagné de musique religieuse ancienne. Toute l’après-midi fut marquée par des animations et des bateleurs, jongleurs, marionnettes, saltimbanques dans le parc. Concert de musique ancienne (Lulli et Rameau) au kiosque. Un grand carrousel militaire avec la fanfare des gardes du Roy, les mousquetaires du Roy et la cavalerie de la garde républicaine se déroule sur la terrasse. Le soir, à 21heures, au théâtre, une pantomime d’après La Fontaine “La coupe enchantée et le mariage forcé de Molière” fut donnée à la Salle des Fêtes. La défense passive Créée par la loi d’organisation de la nation en temps de guerre du 11 juillet 1938, la défense passive a pour but de réduire les effets des bombardements. Elle consiste à organiser et renforcer les abris et postes de secours, protéger les combles avec du sable, habituer les gens au port du masque et à organiser l’information à tous les niveaux, en particulier dans les écoles. Général de Vaulgrenant Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 44 décembre 2005 A Saint-Germain, le général de Vaulgrenant est responsable de la défense passive avec pour adjoint le colonel Hatt, chargé du service des tranchées et abris. A l’appel du Maire, des centaines de volontaires se sont présentés au Général de Vaulgrenant pour recevoir affectations et ordres de mission ”pour la durée de la guerre”. Fondation du Conseil œcuménique des églises protestantes Près de 400 ans après l’échec des colloques de Poissy et de Saint-Germain (1560-1561) se réunit le 2 février 1939, au Pavillon Henri IV, l’assemblée fondatrice du conseil œcuménique des églises. S’y trouvent représentées l’église anglicane, en la personne de l’archevêque de Canterbury, William Temple, les églises réformées américaine et suisse, l’église calviniste de Hollande et orthodoxe du rite grec. Durant trois jours, ils ont travaillé à l’union des chrétiens. A Monsieur Seignette, maire de Saint-Germain, qui les remerciait d’œuvrer en faveur de la pacification des cœurs et des esprits dans une période aussi inquiétante, le pasteur Boegner répondit par un discours d’une très haute élévation de pensée. Après la guerre, à deux reprises, le comité central du conseil œcuménique fut à nouveau reçu par la paroisse réformée de Saint-Germain. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 45 décembre 2005 1939 Panneau 2-1 Après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, en mars 1938, la perspective d’un conflit se profile au point que nombre de réservistes Saint-Germanois sont rappelés sous les drapeaux d’août à début octobre. Signés fin septembre 1938, les « Accords de Munich » suspendent la menace et font renaître l’espoir sans toutefois apaiser complètement la sourde angoisse d’une guerre. Au mois de mars 1939, les troupes allemandes pénètrent en Tchécoslovaquie et en août, Hitler s’apprête à envahir la Pologne dont le partage entre le Reich et l’URSS fait l’objet de clauses secrètes dans le pacte germano-soviétique signé à Moscou le 23 août. Pendant ce temps à Saint-Germain-en-Laye, l’action de la municipalité se limite à l’expédition des affaires courantes. C’est pourtant dans les premiers mois de l’année de 1939 que sont établis les plans d’une nouvelle école maternelle à l’angle des rues de Mareil et du Maréchal Joffre. La gare de Grande Ceinture est entourée d’un réseau de tranchées de protection. Les œuvres d’art sont mises à l’abri. Début de restriction de l’éclairage. Instauration d’une carte de lait pour les enfants et les plus de soixante ans. Le premier septembre, la Pologne est envahie par la Wehrmacht ; le 2, la mobilisation générale est décrétée en France et le 3, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. Triste record du département de Seine et Oise, le Conseil Municipal de Saint-Germain-enLaye détient le plus grand nombre d’élus mobilisés : le Maire, 3 Adjoints et plusieurs conseillers. La vie locale est complètement désorganisée : services publics, commerces, professions libérales... enregistrent une soudaine perte d’effectif. Les enfants de l’orphelinat Saint-Vincent, 10 rue de Lorraine, partis en vacances dans le Doubs, ne reviendront pas de toute la durée de la guerre. L’éclairage public est totalement supprimé. Le 8ème Cuirassiers, cantonné au Quartier de Gramont, part pour le front, tandis qu’est reconstitué à Saint-Germain le 11ème Régiment de Dragons Portés. L’Ecole Normale est réquisitionnée pour accueillir des services du Ministère de la Guerre. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 46 décembre 2005 Jehan Alain (1911-1940) Jehan Alain a 28 ans lors de la déclaration de guerre : sa pratique enthousiaste de la moto dans le civil lui vaut d’être affecté dans une unité motorisée, en qualité d’agent de liaison. Après la campagne de Belgique, Dunkerque et un bref séjour en Grande Bretagne, il reprend du service lors des combats de la Loire. Volontaire pour effectuer seul une reconnaissance en territoire déjà investi par l’ennemi, il tombe mortellement blessé le 20 juin 1940, près de Saumur. Jehan Alain est né dans une famille de musiciens : une grand-mère maternelle, Alice Alberty, pianiste de talent ; un père, Albert, compositeur, organiste de l’église paroissiale de SaintGermain et à ses heures facteur d’orgue amateur ; Marie-Claire “sa petite sœur très gâtée” qui deviendra “la première dame de l’orgue de renom mondial” ; un jeune frère, Olivier, qui mettra plus tard ses dons et connaissances de la musique au service du journalisme et de la critique musicale. Panneau 2-2 L'Exode Courant mai 1940, d’étranges visiteurs apparaissent à Saint-Germain. D’abord des Belges, fuyant leur pays envahi et emportant avec eux ce qu’ils avaient de plus précieux ou de plus cher, dont la longue cohorte d’automobiles et de voitures à chevaux s’étirait sur les routes des Loges et de Poissy. Puis survinrent les militaires belges, suivis par nos paysans du Nord et de Picardie, parfois accompagnés de leur bétail, et bientôt, ce furent des groupes disparates de l’armée française en déroute. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 47 décembre 2005 Tous, en faisant halte à Saint-Germain, furent ravitaillés par les services de la Mairie et hébergés pour une nuit dans les écoles déjà fermées ou chez des habitants compatissants. Ce spectacle démoralisant contribue à précipiter le départ des Saint-Germanois sur les routes de l’exode. Le 10 juin, les derniers trains pour Paris étaient pris d’assaut. Le 11, la ville se vide, les commerces et les banques sont fermés, les services publics ne sont plus assurés : tout le monde fuit avec les moyens de transport les plus invraisemblables et à pied pour les moins chanceux. Le 12 au soir, constatant la situation, Monsieur Roques, maire par intérim, réunit quelques autorités encore présentes et décide avec elles de laisser les habitants libres de quitter la ville. L’avis est affiché dans la nuit sur les murs d’une cité dépeuplée aux 9/10e. Le 13 juin au matin, Monsieur Maurice Petit, directeur de l’hôpital, resté à son poste avec des malades à peine guéris et un personnel réduit, se rend à la Mairie. Il n’y trouve personne, sauf un comité improvisé qui vient de prendre possession de l’administration. Inquiet, il demande à son économe, Monsieur Mathéron, de gagner Versailles à bicyclette pour rendre compte de la situation à la Préfecture. Ce dernier en reviendra porteur d’une note qui investit Monsieur Petit de tous les pouvoirs de Maire. Des dispositions sont immédiatement prises pour permettre la survie des quelques centaines d’habitants restés sur place : rétablissement de l’eau, du gaz et de l’électricité ; ravitaillement de base, ramassage des ordures et... menace d’exécution immédiate par fusillade des éventuels pilleurs. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 48 décembre 2005 Le 14 juin dans l’après-midi, un régiment d’artillerie allemand s’installe sous les frondaisons du Parterre et vers 17 heures, son commandant se présente à l’hôtel de Ville pour y rencontrer le Maire. La réponse de Monsieur Petit, ancien commandant de marsouins, à son interlocuteur allemand est empreinte d’une telle force et d’une telle dignité que le Lieutenant Colonel Von Hollert en est impressionné et écarte de suite le projet de prendre des otages. Le soir même, Monsieur Petit fera placarder en ville une proclamation manuscrite invitant la population au calme. L'OCCUPATION Panneau 2-3 Dès le 16 juin 1940, le régiment d’artillerie cède la place à d’autres troupes. A partir de ce jour, cinquante mois durant, Saint-Germain ne cessera d’être occupée avec une particularité : peu de troupes, logées dans les casernes et au camp des Loges, mais une pléthore d’officiers et de sousofficiers. Des bâtiments publics, de nombreux établissements scolaires et plus de 500 propriétés furent réquisitionnés, ainsi que de nombreuses chambres individuelles chez l’habitant. Le Général allemand Von Rundstedt, élevé à la dignité de Maréchal en 1940, est choisi par le Führer pour préparer l’invasion de l’Angleterre, baptisée opération “Seelowe”. Von Rundstedt connaît déjà l’agrément du Saint-Germain pour en avoir entendu parler par son père, “occupant” de passage lors de la guerre de 1870. Il y installe son PC au pavillon Henri IV et sa résidence personnelle dans la villa en vis-àvis dite “le Château Neuf”. Dans le courant de l’été 1940, la plupart des Saint-Germanois ont regagné leur domicile, apaisés de le retrouver en général intact : pas de combats dans la ville et très peu de pillages, grâce à l’énergique intervention de Monsieur Petit. La vie quotidienne reprend, les commerces rouvrent leurs magasin, la rentrée scolaire s’effectue en octobre, malgré la réquisition de certains établissements. Le couvre-feu est institué de 23h00 à 5h00 du matin, à partir du 8 octobre. Le cinéma “Le Majestic” (L’Univers du Livre actuellement) est réservé aux militaires allemands. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 49 décembre 2005 Le service des cartes de rationnement, laissé à l’initiative de l’administration municipale, est installé 19 rue de Pontoise, puis transféré en 1942 dans le fond de la cour du 7 rue des Bûcherons. En décembre, le charbon devient rare et réservé en priorité aux troupes occupantes. L’essence n’est attribuée qu’aux services publics et aux moyens de ravitaillement. Très vite apparaît la nécessité d’utiliser un combustible de substitution : les gazogènes équipent petit à petit les véhicules. Le 26 janvier 1941, la place du Château prend le nom de place du Maréchal Pétain. Pour venir en aide aux familles des prisonniers de guerre, dont les nouvelles sont rares, un comité d’assistance est créé le 7 février. Les vêtements, textiles et chaussures sont rationnés ; le vin ne peut être acheté que chez un épicier attitré ; les jardins potagers se multiplient et entraînent l’attribution d’une carte de jardinage. Le 1er avril est ouverte, au 1 rue du Maréchal Joffre, une Maison des Jeunes destinée “à grouper sous un même toit accueillant, instructif et moral, les jeunes gens des villes....”. Cette maison accueillera, l’année suivante, si surprenante que soit cette initiative, une exposition sur nos colonies. Au mois d’août, la carte de tabac est instituée. Comme partout en zone occupée, un centre de secours national ouvre, rue du Maréchal Lyautey. A l’échéance normale du mandat, un nouveau conseil municipal de 20 membres est installé : maire et adjoints sont nommés par le Préfet, les conseillers, cooptés sur proposition du maire, doivent obligatoirement comprendre une femme, un cultivateur et un représentant syndical. En prévision des risques de bombardement, l’organisation de la défense passive se précise : 47 chefs d’îlots sont nommés. Courant décembre, la statue de Thiers, installée au centre de la place du même nom (place Jehan Alain actuellement), est démontée et livrée à la fonte, dans le cadre de l’opération « récupération des métaux ». Panneau 2-4 La vie quotidienne devient de plus en plus pénible. Dès 5h du matin, les ménagères prennent la file d’attente devant les magasins. A l’ouverture, la marchandise est bien souvent épuisée : Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 50 décembre 2005 l’armée occupante, prioritaire, est déjà passée… Le poids de l’occupation se fait de plus en plus pesant et la propagande se développe au cinéma, à travers les actualités et même le choix des films. Les Juifs, dont le recensement a été opéré en mai, sont désormais obligés de porter l’étoile jaune. Le pasteur protestant et des membres du clergé paroissial leur délivrent de faux certificats de baptême. Les alertes aériennes augmentent. Cependant, le soir du 3 mars 1942, les sirènes n’ont pas prévenu de l’arrivée d’une escadrille anglaise, venue bombarder Poissy et BoulogneBillancourt. Peut-être une erreur d’appréciation et les bombes pleuvent sur les quartiers du Pecq situés entre la Seine et le Rond-Point, y faisant 47 victimes. Une bombe atteint un bâtiment du Pavillon Henri IV, le détruit sérieusement, ainsi qu’une maison voisine et tue la sentinelle allemande de faction. C’est à la suite de ce bombardement que le Maréchal Von Rundstedt, de retour du front russe, entreprend de faire construire par 300 ouvriers un gigantesque bunker entre la rue Félicien David et le boulevard Victor Hugo. Réalisé en l’espace de 7 mois, l’abri bétonné sera le siège du commandement du front ouest (OB West), que Gerd von Rundstedt dirigera jusqu’au 2 juillet 1944. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 51 décembre 2005 En décembre 1942, le maire, Monsieur Seignette, est condamné à 10.000 francs d’amende pour son attitude rebelle envers l’occupant allemand. L'Abbé de Porcaro L’abbé de Porcaro, vicaire à la paroisse, crée le 5 janvier 1943 la chorale Saint Pierre ; elle réunit presque 150 jeunes. Olivier Alain, frère de Marie-Claire organiste, en assure la direction dans ses débuts. Elle connaît un certain succès. En février 1943, les hommes nés entre 1920 et 1922 sont requis pour le S.T.O., tandis que les jeunes de 16 à 18 ans sont astreints au Service Civique Rural, à effectuer pendant les vacances d’été. Au mois de mars, l’organisation TODT exige du Maire la désignation de travailleurs pour l’entretien de la voirie urbaine. A la demande de l’Evêque de Versailles, l’abbé de Porcaro part pour Dresde, au mois de mai 1943, exercer clandestinement son ministère auprès des jeunes Français requis. Dénoncé comme aumônier clandestin, il est transféré au camp de Dachau où il meurt le 12 mars 1945. Panneau 2-5 Mort accidentelle de Maurice Denis Installé à Saint-Germain depuis 1914, le peintre Maurice Denis, est tué par une voiture, boulevard Saint-Michel à Paris, peutêtre en raison de la faiblesse de l’éclairage des rues. Ses obsèques sont célébrées dans notre ville, le 23 novembre 1943. Il est inhumé au cimetière ancien, dans le caveau familial. Au mois de décembre, le Docteur Raoul Timsit, médecin israélite, est arrêté sur dénonciation. Interné à Fresnes, puis déporté à Büchenwald et à Dachau, il y mourra contaminé par le typhus. A la fin de l’année 1943, 1800 ouvriers de l’organisation TODT débarquent à Saint-Germainen-Laye pour construire des blockhaus sur la terrasse, en forêt, dans les parcs des propriétés occupées et même à certains carrefours stratégiques. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 52 décembre 2005 Suppression de l’Octroi L’octroi est établi par la loi du 24 février 1800. A l’origine, les droits perçus sur toutes les marchandises entrant en ville permettent à l’hôpital d’obtenir des ressources pour son fonctionnement. Neuf bâtiments d’octroi existaient à Saint-Germain-en-Laye, quatre subsistent encore actuellement. La loi du 31 décembre 1942 autorise leur suppression, qui est effective en ville à partir du 1er janvier 1943. Ce droit sera remplacé par la perception d’une taxe locale. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 53 décembre 2005 1944 Panneau 2-6 Trente équipes de la Croix Rouge sont mises en place pour les secours d’urgence en cas de bombardement. La présence de centres névralgiques du commandement allemand dans la ville laisse penser qu’en cas d’invasion anglo-américaine Saint-Germain sera défendue pied à pied et peut être même évacuée de sa population civile. Les bombardements se multiplient sur les villes voisines : Poissy, Sartrouville, Versailles, Achères - entre mars et juin. Pour faire face à l’afflux de blessés à l’hôpital de SaintGermain-en-Laye, un plan mis au point par les docteurs M. Larget et J.P Lamare, chirurgiens, est très rapidement opérationnel. Après le débarquement, la Croix Rouge évacue 300 enfants. Un arrêté municipal réserve le marché aux seuls habitants de Saint-Germain : les pénuries deviennent inquiétantes. Courant août, la moyenne des alertes est de 3 à 4 par jour. Il en a été dénombré 573 entre septembre 1939 et le 25 février 1945, dont 395 entre septembre 1943 et décembre 1944. Des barrages antichars sont édifiés en ville. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 54 décembre 2005 Les “Souris grises” quittent pour la plupart la ville. A partir du 17 août, les propriétés occupées rue de Lorraine par la Feldkommandantur et la Feldgendarmerie, l’Ecole Normale siège de l’état-major administratif, et les villas logements d’officiers commencent à se vider. Panneau 2-7 Le 20, l’organisation TODT pourchasse des hommes pour les obliger à creuser des fossés rue de la Paroisse. Des coups de feu sont tirés à la sortie de la messe,qui feront deux victimes dont Madame Neuilly et une blessée Madame De Antoni. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 55 décembre 2005 La Libération Le 23 toute la journée et la nuit suivante, les colonnes allemandes, en repli de Normandie, traversent la ville. On ne circule plus en ville, où ne subsiste qu’un détachement SS de la Division Hitler. Le 24 août au soir, vers 22 heures, le viaduc St. Léger est dynamité par un détachement allemand. Les habitations voisines subissent d’importants dégâts. Les FFI occupent le Quartier de Gramont et la Poste. Vers 19 heures, la première “jeep” américaine pénètre dans Saint-Germain. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 56 décembre 2005 Le 25, quelques soldats allemands égarés passent encore dans la ville, mais l’occupation a pris fin sans combats redoutés. Le Maire, Monsieur Seignette, fait hisser sur l’Hôtel de Ville le drapeau tricolore précieusement conservé dans son bureau. A 14 heures, le Conseil Municipal doit céder la place au Comité de Libération, présidé par Monsieur Barillot. Panneau 2-8 Les troupes américaines de la 5ème DB, arrêtées aux portes de Saint-Germain, défilent le 27 août dans la ville sous les acclamations. Le lendemain, les « collaborateurs » sont astreints à démolir les fortifications récentes. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 57 décembre 2005 Le 3 septembre, grandiose cérémonie avec messe solennelle sur le parvis de l’église : Monseigneur Flavigny, Curé Doyen de la paroisse, prononce le sermon devant une foule considérable de toute opinion religieuse, laïque, politique, depuis le haut des marches de l’église. Un défilé militaire a suivi. Le 27, la 2ème DB, dont le 3ème peloton est dirigé vers Saint-Germain pour une éventuelle opération de nettoyage, ne restera que quelques heures, l’après-midi de ce dimanche, suffisamment pour que des photos soient prises. Dans le courant du mois, le Général Leclerc installe son PC au Quartier de Gramont où seront instruites les troupes composées de nombreux jeunes engagés. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 58 décembre 2005 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 59 décembre 2005 1945 - 1946 Panneau 2-9 L'Amiral Ramsay L’Amiral britannique Ramsay, commandant en chef des Forces Navales du débarquement en Normandie, rejoint Saint-Germain-en-Laye, le 22 septembre 1944, où son Etat-Major est installé au château d’Hennemont. Le 2 janvier 1945, son avion s’envole vers Bruxelles pour une réunion au quartier général du Maréchal Montgomery, mais il percute le sol presque aussitôt après le décollage à Toussus-le-Noble. L’Amiral et ses compagnons périssent dans l’accident. Une chapelle ardente est dressée au château d’Hennemont, ses obsèques ont lieu le 8 janvier 1945, en présence d’éminentes personnalités. Les dépouilles des victimes sont inhumées ensemble au cimetière nouveau de Saint-Germain. Le Courrier Républicain de Seine et Oise Le premier numéro du journal “Le courrier Républicain de Seine-et-Oise” paraît le 5 janvier 1945 ; il est tiré à 6000 exemplaires. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 60 décembre 2005 Visite du Général Leclerc Le 11 mars 1945, le général Leclerc séjourne une journée entière à Saint-Germain-en-Laye, au cours de laquelle il visite les soldats blessés ou malades à l’hôpital et à la clinique de l’Immaculée Conception, place Louis XIV. Sur l’esplanade du château, se déroule une importante cérémonie militaire, au cours de laquelle sera jouée, pour la première fois, la marche de la Division Leclerc, dite marche de la 2ème DB, dont les paroles célèbres ont été écrites à Saint-Germain, au restaurant Pasteur, par le capitaine Ledur. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 61 décembre 2005 Retour des Prisonniers Au cours du premier semestre, mais surtout au mois de mai, retour des prisonniers, déportés, requis pour le S.T.O., mais combien ne sont pas revenus... Monsieur Chastang, conseiller municipal, préside le comité des anciens prisonniers de guerre. Panneau 2-10 Messe Place du Château Le 10 mai, une grand’messe solennelle d’action de grâces, à l’occasion de la victoire, est célébrée, comme en septembre 1944, sur le parvis de l’église paroissiale. L’abbé Raimond, aumônier de la Légion d’Honneur et résistant saint-germanois, prononce un sermon d’une haute élévation de pensée. Elle rassemble une énorme foule, sur la place du château. Rue du Président Roosevelt Le 10 juin 1945, en présence d’Américains, inauguration de la partie de la rue Léon Désoyer, entre la Place Frédéric Passy et la porte d’Hennemont, qui prend le nom de rue du Président Roosevelt. Notre-Dame de Boulogne Offices religieux et processions à travers la ville, lors du passage le 4 juillet à Saint-Germainen-Laye, de Notre-Dame de Boulogne qui poursuit un périple à travers la France, entamé pendant l’occupation. La Municipalité, conduite par monsieur Raymond Vidal, interdit tout arrêt de la procession sur le domaine public. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 62 décembre 2005 Carte de Pain Supprimée le 1er novembre, la carte de pain 300 grammes par jour pour les adultes - est rétablie le 29 décembre. Création d'un office municipal des sports La création d’un office municipal des sports est décidée le 29 janvier 1946, dans le but de regrouper toutes les sections sportives existantes. Arbre de la Liberté Au cours de l’année 1946, plantation de l’arbre de la Liberté, place de la Victoire. Il remplace l’arbre de la Victoire planté en 1920 « lors des fêtes du Cinquantenaire de la République et de la glorification des Morts ». Ecole rue de la Salle A la rentrée scolaire, l’école primaire supérieure de garçons de la rue de la Salle devient Lycée Technique municipal. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 63 décembre 2005 L’APRES GUERRE APRES LES HEURES SOMBRES DE L’OCCUPATION, AVEC LEUR CORTEGE DE PRIVATION ET, DE CONTRAINTES, VIENNENT ENFIN LES HEURES DE LIESSE DE LA LIBERATION LE RETOUR A L’INSOUCIANCE ET LA JOIE DE VIVRE. : Panneau 2-11 Installation du 1er Bataillon de chasseurs à pied au Camp des Loges, le 27 avril 1946 Premier occupant du camp léger établi après la libération, le premier de nos 30 bataillons de chasseurs s’est couvert de gloire au cours de ses nombreuses campagnes, de la conquête de l’Algérie en 1830 à la guerre de 1914-1918 où il fut quatre fois cité ; dissous en 1942, il fut reformé en 1944 à l’école militaire, avec de jeunes FFI parisiens et termina la guerre avec la 5ème DB. Durant son séjour aux Loges, il reçut la visite de personnalités éminentes (le Général de Lattre, Georges Bidault, chef du gouvernement, Edmond Michelet, ministre des armées) et établit des relations très ouvertes avec son environnement local. Sa fanfare attira de nombreux visiteurs à l’occasion des remises de fourragères ou des prises de commandement du Lieutenant-Colonel Perrichon, des Commandants Quérol et de Susbielle. En juin 1948, un millier de scouts vinrent camper avec les chasseurs. Le 25 septembre 1949, la commémoration de la "Sidi-Brahim" attira 15 000 personnes au camp. Transformé en bataillon mécanisé, il quitta le Camp des Loges le 31 mars 1951, pour Verdun. L'IRSID A la fin de la guerre, la sidérurgie française est en situation défavorable par rapport aux autres pays producteurs. Des plans de modernisation de l’outil de production seront successivement mis en place. C’est sous l’occupation, en 1943, qu’apparaît déjà la nécessité pour la profession de créer un laboratoire de recherche sidérurgique, essentiellement orienté vers la recherche appliquée, indépendant de l’intervention de l’Etat. Il verra le jour en juin 1946, sous le nom d’Institut de Recherche de la SIDérurgie (IRSID), dont l’implantation voulue dans la banlieue Ouest de Paris se concrétisera, le mois suivant, par l’acquisition du domaine du Château Saint Léger. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 64 décembre 2005 La première pierre des laboratoires est posée le 19 juin 1948 par Monsieur J.M Louvel, Ministre de l’Industrie, et le 24 août 1952, Monsieur Robert Schumann inaugure les nouveaux locaux. Cet Institut de renommée mondiale connut un essor important jusqu’à la fin des années 60, puis des périodes plus difficiles, parfois tumultueuses, jusqu’à la délocalisation, fin 1993, de Saint-Germain-en-Laye vers Maizières-lès-Metz en Lorraine. Courant 1990 et 1991, le Château Saint Léger du 19ème siècle est sérieusement transformé, par l’architecte D. Perrault en l’Espace Acier d’Usinor-Sacilor, centre de conférences et de manifestations, qui marie de façon “insolite et surprenante” le fonctionnel des technologies modernes avec la noblesse d’une architecture classique. Il est depuis 2001 le siège social de Ford France et de ses filiales. Panneau 2-12 Le Général Leclerc est à nouveau à Saint-Germain en juin 1947 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 65 décembre 2005 La "Clique du Trait d'Union" Parmi les activités du “Trait d’Union”, la Batterie Fanfare, “La Clique”, datant de l’origine de cette association, connaît un grand succès et une grande renommée, dus à la qualité de ses exécutions. Traditionnellement, elle célèbre au mois de novembre la Sainte-Cécile, patronne des musiciens. Elle participe à toutes les fêtes officielles ou non et défilés en ville, elle est souvent demandée dans les communes voisines. Elle reçoit le titre de championne de France à Laval en juillet 1947 et sera plusieurs fois championne des Yvelines après 1962. Suppression de la ligne de tramway Saint-Germain-en-Laye - Meulan La liaison Saint-Germain-en-Laye - Meulan par tramway a été ouverte le 13 mai 1912. La ligne partait de la station devant le théâtre et traversait toute la ville, elle longeait ensuite la route de “quarante sous”. Le tronçon en ville est fermé le 18 octobre 1937, tout comme la ligne, le 1er juillet 1948, de manière définitive. XIVème jeux olympiques à Londres Deux Saint-Germanois sont champions aux jeux olympiques de Londres en 1948 : Micheline Ostermeyer, seule française à se distinguer, remporte la médaille d’or au poids et au disque et la médaille de bronze au saut en hauteur, “coup d’essai et coup de maître pour ses premiers et derniers jeux olympiques”. Fait unique au monde, lauréate du prix de Genève en 1947, elle est pianiste concertiste et, pendant seize ans, professeur au Conservatoire de Saint-Germain. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 66 décembre 2005 René Faye obtient la médaille de bronze en tandem (Faye-Dron). En 1947, il remporte une série de victoires dont le grand Prix de Paris. En 1951, il gagne la course de côte contre la montre du “Coeur Volant” à Marly. Il participe à des compétitions au Danemark, en Angleterre et en Italie. Entré comme employé à 18 ans au bureau des “Postes, Télégraphes, Téléphones”, il en deviendra le directeur. Tous deux recevront à l’Elysée, des mains du président Auriol, une magnifique médaillesouvenir. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 67 décembre 2005 DES ANNEES 50 AUX ANNEES 70 SAINT-GERMAIN RENAIT. DEJA APPARAISSENT LES PREMICES DU PRODIGIEUX ET HARMONIEUX DEVELOPPEMENT DE LA VILLE. Panneau 2-13 Le Centre de Dépôt et d'Instruction du Bataillon de Corée Le Quartier Goupil (du nom du Capitaine Goupil tué au combat le 21 septembre 1951, en Corée) fonctionna en centre de dépôt et d’instruction du Bataillon français de l’ONU. Débarqué à Fusan en novembre 1950, le Bataillon de Corée, intégré au 23ème régiment d’infanterie américain, participa, dans des conditions climatiques très dures, à de sévères combats comme l’assaut de Crêvecoeur, qui fit l’objet d’un ouvrage de son chef de corps, le colonel Le Mire. Après un bref séjour en Indochine où il fut très éprouvé, il fut dissous en 1954. Cette campagne, qui a coûté au bataillon près de 400 tués, lui a valu quatre citations à l’ordre de l’armée, trois citations américaines et trois autres coréennes. Le créateur de ce corps d’élite fut le général Monclar qui reprit, à cette occasion, ses galons de lieutenant-colonel. Commandant, en mai 1940, la 13ème Brigade de Légion étrangère, à Narvik, il rallia le général de Gaulle et lui amena les tous premiers soldats de la France Libre. Figure emblématique de la Légion, chef exceptionnel, vingt trois fois cité, huit fois blessé, il mourut Gouverneur des Invalides en 1964. Les survivants du Bataillon de Corée se rassemblent régulièrement, en novembre au Quartier Goupil, devant leur mémorial. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 68 décembre 2005 Inauguration du SHAPE Village d’Hennemont Le SHAPE Village est inauguré le 2 novembre 1953 par le Général Eisenhower et M. Claudius-Petit, ministre de la reconstruction. “Un village, une seule chapelle, une seule école” : par cette formule qu’on lui a prêtée, le général Eisenhower avait montré sa volonté de créer un état d’esprit de communauté internationale pour les familles des 1500 cadres de son quartier général installé à Rocquencourt. Initiateur de ce projet, le Contrôleur Général de la Marine Guillaume Le Bigot le réalisa en un temps record sur les 22 hectares du château d’Hennemont. La fondation de l’école internationale fut l’œuvre du proviseur René Tallard, très attaché au SHAPE, et d’un administrateur de talent, Roger Rousseau. Les effectifs atteignirent rapidement le chiffre de 900 élèves pour les étrangers et presque autant pour les Français. En 1967, après le transfert du SHAPE en Belgique, le proviseur Edouard Scherer réussit magistralement la mutation de l’école en lycée d’état international qui rassemble aujourd’hui près de 2700 élèves en 11 sections étrangères. Panneau 2-14 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 69 décembre 2005 Fête des Neuf Routes Après la guerre de 14-18, la fête dite de “la Saint-Germain” prend le nom de fête des "Neuf Routes", du nom de la clairière, au niveau du parking actuel de la piscine, où fin mai les forains installaient leurs stands. Elle cessera de se tenir à cet endroit en 1953, mais perdurera encore quelques années le long de la contre allée de l’Avenue des Loges, entre l’orée de la forêt et la route de Carrière-sousBois. Restauration de la Croix de Noailles Erigée en 1751 par ordre d’Adrien de Noailles, Gouverneur de Saint-Germain, la Croix de Noailles est la plus importante, la plus célèbre et la plus récente de toutes celles de la forêt. Haute de 6 mètres, son socle de pierre porte les armes de Noailles martelées en 1793. La Croix fut brisée au même moment et ne sera replacée qu’en 1953. Le monument a été récemment restauré en totalité. Au carrefour se trouve le banc de Pierre Giffard, journaliste, apôtre de la bicyclette. La Croix du Maine Erigée en forêt, au bord de la route de Conflans, par décision de Louis XIV en 1709, la Croix du Maine s’écroule en 1954, minée par les intempéries et fissurée par les vibrations de la circulation. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 70 décembre 2005 Suppression des abattoirs Edifiés en 1854, 120 rue de Pologne (devenue aujourd’hui rue du Président Roosevelt), les Abattoirs sont d’abord donnés en concession, puis deviennent municipaux fin 1903 et cessent toute activité en 1953. Le jour de la Pentecôte 1944, un avion allié, abattu par la DCA allemande, s’écrasa sur les Abattoirs tuant la gardienne et son jeune neveu. Démolis en 1960, les Abattoirs ont laissé la place à l’ensemble immobilier construit entre les rues Lamé et Volta. Le SHAPE au Camp des Loges Dès juin 1953, une transformation radicale du camp fut opérée par l’action conjointe de la “Joint Construction Agency” et du Génie, qui remplacèrent par des bâtiments en dur, les baraquements en bois. Le 1er mai 1954, les services du quartier général des Forces Alliés en Europe, qui avaient fonctionné depuis août 1952 dans les locaux de l’I.G.Farben à Francfort, vinrent s’établir à Rocquencourt et y resteront jusqu’au 1er septembre 1967. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 71 décembre 2005 1955 - 1959 Panneau 2-15 Ecole de la Croix Saint Simon L’école de la Croix Saint Simon, située en forêt dans un quartier périphérique éloigné du centre ville, est unique en son genre. Elle a été créée en 1955 pour faciliter la scolarisation des enfants de cinq à dix ans appartenant aux familles de forestiers et de cheminots en poste à la gare de triage d’Achères. Monseigneur Michon Vicaire à la paroisse de Saint-Germain de 1928 à 1941, date à laquelle il gagne Versailles en qualité d’aumônier du lycée de filles, l’Abbé Roger Michon reviendra dans notre ville en 1947 pour aider Monseigneur Flavigny dont la santé déclinait. Après la mort de ce dernier, il lui succède comme curé puis, est nommé évêque de Chartres ; il recevra la consécration épiscopale dans son église paroissiale le 25 mars 1955. Visite de la Maréchale Leclerc Le dimanche 24 avril 1955, la Maréchale Leclerc dévoile, avec le Général Zeller, la plaque apposée sur le mur des fossés du château pour commémorer le dixième anniversaire de la création de la Marche de la 2ème D.B. Après une prise d’armes au cours de laquelle furent décorés des combattants rescapés de DienBien-Phu, les musiques du 1er RMT et du 501e RCC donnèrent un concert au kiosque, que suivit une foule évaluée à plusieurs milliers de personnes. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 72 décembre 2005 Décès de Louis Bréguet Constructeur du premier avion en duralumin et du Gyroplane, ancêtre de l’hélicoptère, réalisateur de la première hélice à pas variable et père de bien d’autres inventions dans le domaine de l’aéronautique, Louis Bréguet, pilote et constructeur, habitait à Saint-Germain, dans une propriété de l’avenue des Loges, proche du Temple où il décède en mai 1955. Sidi Mohammed Ben Youssef, Sultan du Maroc Le Président du Conseil Edgar Faure choisit Saint-Germain comme lieu de résidence et comme siège des conventions entre Antoine Pinay, ministre des Affaires Etrangères, et Sidi Mohammed Ben Youssef, sultan du Maroc, de retour d’exil en vue de l’indépendance de son pays. Le Sultan séjournera avec sa famille et sa suite au Pavillon Henri IV du 1er au 16 novembre 1955, journées au cours desquelles de hautes personnalités françaises et étrangères vinrent saluer le futur roi du Maroc Mohammed V. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 73 décembre 2005 Panneau 2-16 Croix Saint-Simon Alors qu’il est gouverneur de Saint-Germain, le père du mémorialiste Saint-Simon fait ériger en 1635, près de l’actuelle gare d’Achères, une croix qui porte son nom. Renversée comme bien d’autres en 1793, cette croix est rétablie en 1836 et restaurée en 1957. Foyer d’accueil des nord-Africains A leur arrivée à Saint-Germain, 200 travailleurs nord-africains n’ont pour logement que deux ”bidonvilles” installés rue Saint Léger. La Municipalité de SaintGermain - dont le Maire est Jacques Mollard et le premier adjoint Christian Taupin - est une des premières de Seine et Oise à se préoccuper de les reloger plus décemment. Sur un terrain propriété de la ville, un centre d’accueil est construit à l’angle de la rue Saint Léger et de la rue de Bouvet (aujourd’hui rue des Lavandières). Le dimanche 18 mai 1958, le nouveau foyer ouvre ses portes et accueille le jour même ses pensionnaires, enchantés par leurs nouvelles conditions de vie. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 74 décembre 2005 Nouveau Lycée Marcel Roby Dans le parc du Pavillon d’Angoulême, qui s’étend entre l’avenue du Général Leclerc, la rue Giraud-Teulon et l’extrémité de la rue Alexandre Dumas, la ville de Saint-Germain-en-Laye ouvre en 1958 trois bâtiments, implantés perpendiculairement à l’avenue et reliés entre eux par une galerie-préau. Ce sont les 50 premières classes du nouveau lycée Marcel Roby, du nom d’un professeur de mathématiques au collège des garçons, devenu aujourd’hui lycée Poquelin, arrêté pour faits de résistance en 1942 et mort en déportation à Büchenwald. En compensation de l’effort important consenti par la ville dans le domaine scolaire, l’Etat prendra à sa charge la construction de l’Internat, des bâtiments administratifs et d’un parc des sports terminé en 1959. L’évolution et l’extension du lycée se poursuivront au fil des années, jusqu’à la récente fusion avec le lycée Claude Debussy pour donner naissance au lycée Jeanne d’Albret. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 75 décembre 2005 Panneau 2-17 Visite du Maréchal Juin Le 27 novembre 1958, le Maréchal Juin vient visiter le Quartier de Gramont. A l’occasion d’une prise d’armes sur la Terrasse, il remet les insignes de la Légion d’Honneur au Général Robert Simon, originaire de Saint-Germain. Capitaine au 8ème Cuirassiers, parti du Quartier de Gramont pour la deuxième guerre mondiale, le Général Simon a réussi, en 1940, à préserver l’étendard de son régiment en le dissimulant sous ses vêtements, lors du passage de la ligne de démarcation en conduisant un tombereau. Fermeture de la chocolaterie Dès 1930, une fabrique de chocolats fins s’installe à Saint-Germain, impasse Saint Léger. Elle approvisionne plusieurs maisons de Saint-Germain et de Paris spécialisées dans l’épicerie fine. Cette fabrique, qui a laissé aux habitants du quartier le souvenir d’agréables senteurs, prendra par la suite le nom de chocolaterie Costebel et fermera ses portes courant 1958, pour s’installer dans la région de Perpignan où elle existe toujours. Inauguration de la déviation de la RN 13 Afin de détourner du centre ville le trafic automobile de passage, une déviation de la RN 13, improprement appelée déviation de Saint-Germain, est ouverte et inaugurée le 1er juillet 1959 par Monsieur Paul Demange, préfet de Seine et Oise, en présence de Messieurs René Béon et Pierre Régis, maires de Saint-Germainen-Laye et Le Pecq. Elle connaîtra divers aménagements nécessités par l’augmentation de la circulation routière et la recherche de la sécurité et de la qualité de vie pour les riverains. Le dernier d’entre eux sera la construction en 1995 du mur anti-bruit sur la plus grande partie de son trajet. Panneau 2-18 Panneau 2-19 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 76 décembre 2005 1960 - 1964 Installation de la 2ème Brigade Blindée Héritière de la glorieuse 2ème Division Blindée du Général Leclerc, la 2ème Brigade blindée installe son P.C. au Quartier de Gramont. En 1960, le colonel Spitzer en prend le commandement. Construction de l’Immeuble derrière l’Eglise, rue au Pain Les anciens immeubles adossés à l’église entre la rue de La Salle, la rue au Pain et la place de l’Abbé de Porcaro sont réputés insalubres depuis des décennies, lorsque leur démolition est décidée dans les années 1950. Des constructions, qui témoignent de l’urbanisme parfois discutable de l’après guerre, leur sont substituées. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 77 décembre 2005 Ouverture de la Maison des Jeunes et de la Culture Prenant la suite de la Maison des Jeunes, la MJC, calquée sur le modèle souhaité par André Malraux pour chaque ville de France, vient s’installer le 1er septembre 1961, au 3 rue du Maréchal Joffre, dans l’ancien hôtel Le Grand, actuellement Ecole Nationale de Musique. Père Henri Gufflet Pour la seconde fois en cinq ans, la paroisse de Saint-Germain est honorée en la personne de son curé promu à l'épiscopat Le 1er avril 1960, le père Henri Gufflet, qui a succédé à Monseigneur Michon, est sacré en la cathédrale de Versailles et nommé évêquecoadjuteur de Limoges. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 78 décembre 2005 Panneau 2-20 Consécration de l'Eglise Saint Léger L’extension de Saint-Germain a favorisé la reconstitution de l’ancienne paroisse Saint-Léger. La première pierre de l’église fut posée le 8 novembre 1959. La bénédiction solennelle a eu lieu le 17 septembre 1961. L’église a été construite selon des normes révolutionnaires (cf article de la revue des Compagnons du Tour de France) dans le parc de la Maison Verte. Le premier curé, Monsieur l’Abbé Pénicaud, fut installé le 14 octobre 1962. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 79 décembre 2005 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 80 décembre 2005 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 81 décembre 2005 Panneau 2-21 Le Colonel de Boissieu prend le commandement de la 2ème Brigade Blindée Sur la photo prise à l’issue de la prise d’armes en septembre 1962, on reconnaît de gauche à droite, Monsieur Masson, Monsieur J.P Palewski député, la petite Anne de Boissieu très admirative, le colonel et Madame de Boissieu saluée par le général Goujon, le colonel Brenet, camarade d’évasion du colonel de Boissieu et Monsieur Roques, ancien 1er maire adjoint. Création de la Sous-Préfecture Régulièrement demandé depuis plus de cent cinquante ans, l’arrondissement de SaintGermain-en-Laye est créé par décret présidentiel en date du 7 novembre 1962. Les services décentralisés fonctionnent dans un premier temps à Versailles, puis s’installeront progressivement, à partir de septembre 1963, dans des baraquements provisoires installés rue du Panorama, dans une propriété dont la maison de maître est encore aujourd’hui la résidence privée du Sous-Préfet. Les bâtiments administratifs, construits par étape, seront mis en service à partir du 16 octobre 1967. Le premier sous-Préfet a été Monsieur Manière ; lui succéderont Messieurs Bourseiller, Julia, Dominé, Eon, Degrémont, Marland, Friederici et, actuellement en fonctions, Monsieur Viton. L’arrondissement de Saint-Germain-en-Laye, longtemps le plus important de France, est plus peuplé que cinquante deux départements. C’est ainsi que d’anciens Sous-Préfets, promus Préfets, se trouvent administrer une population moindre que lors de leur affectation dans notre ville. Trois jours à l’Américaine Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 82 décembre 2005 Parce que 200 garçons et filles de la Maison des Jeunes et de la Culture de Saint-Germain-enLaye ont un beau jour décidé qu’ils voulaient visiter les Etats-Unis, bien que l’argent leur manquât, l’idée est née, à l’initiative de Michel Péricard, pour se le procurer, d’organiser une grande fête d’ambiance et de partage de la vie américaine. A l’orée de la forêt, sur l’emplacement actuel de la piscine, entre la Route des Loges et celle de Maisons Laffitte, surgit en quelques jours une ville au décor typiquement texan qui sera inaugurée le 15 mai 1964, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, américaines et françaises. L’ampleur du succès est inespérée : plus de 400.000 personnes viendront se plonger, trois jours et trois nuits durant (le Louisiania Hall est ouvert jusqu’à l’aube), dans la vie américaine et y écouter les plus grandes vedettes de variétés de l’époque. Le premier prix de la tombola est une automobile New Chevrolet Corvair. “Le rêve de partir est devenu réalité” pour les jeunes qui, avec l’appui et l’aide de leur encadrement, se sont entièrement investis dans ce projet. A l’occasion de cette fête, par égard pour les américains nombreux à résider dans la ville à l’époque, Saint-Germain lance le premier club de base-ball en France. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 83 décembre 2005 1965 - 1969 Panneau 2-22 Visite officielle du Général de Gaulle Le 25 mars, le Général de Gaulle, accompagné d’André Malraux, ministre d’Etat chargé des Affaires Culturelles, est venu à titre privé visiter le Musée des Antiquités Nationales dont les collections ont été réorganisées. Le 16 juin 1965, c’est le Président de la République, accompagné de trois ministres, dont Christian Fouchet, qui se rend à Saint-Germain-en-Laye en visite officielle. Sur la place du Château, largement pavoisée, une foule nombreuse s’est rassemblée, de même que sur le parcours (rue de Pontoise, rue d’Alsace) emprunté, après la réception, par le convoi officiel pour gagner Poissy. Dans un magistral discours à l’hôtel de ville, le Chef de l’Etat aborde les grands thèmes politiques et déclare plus particulièrement à notre intention “Saint-Germain-en-Laye, ville magnifique qui tient au plus profond de notre histoire”. Cette phrase est désormais gravée sur la stèle inaugurée le 17 juin 1979 dans le jardin de l’hôtel de ville. Installation de la Garde Républicaine au Quartier Goupil Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 84 décembre 2005 Installation, en octobre 1965, du Centre d’instruction du Régiment de Cavalerie de la Garde Républicaine. Ce régiment, cher au cœur des Parisiens, assure les escortes des personnalités et la sécurité des palais nationaux. Il compte 500 cavaliers casernés dans les quartiers des Célestins à Paris et Carnot à Vincennes. Son centre d’instruction, commandé par un capitaine, dispose d’une centaine de chevaux et a pour mission de former les jeunes gardes affectés au régiment, les appelés volontaires pour un service national dans la cavalerie de la garde, les gendarmes adjoints et les gendarmes à cheval départementaux, au total 200 stagiaires. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 85 décembre 2005 Panneau 2-23 Le Général de Witasse En 1966, il prend le commandement de la 2ème brigade blindée devenue la 2ème brigade mécanisée. C’est aux efforts conjoints du général de Witasse et de Messieurs Béon et Chastang, successivement maires de Saint-Germain-en-Laye, que l’on doit la sauvegarde du Manège Royal, alors en triste état. La rénovation de la toiture a été réalisée grâce à des “queues de crédits” militaires inemployées, complétées par une subvention municipale bienvenue. Faut-il voir dans cette action concertée pour la défense du patrimoine le début de la collaboration entre l’Armée et la Municipalité qui aboutira, trente quatre ans plus tard, à ce qu’est aujourd’hui le Manège Royal ? Maison de Retraite Après un complet réaménagement, la maison de retraite “Bon Repos”, rattachée au Centre hospitalier, rouvre ses portes le 16 novembre 1966 et peut de nouveau accueillir des pensionnaires. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 86 décembre 2005 Le Shape quitte le Camp des Loges en 1967 Parmi les troupes alliées intégrées au Shape, les troupes américaines formèrent le plus important contingent de celles qui stationnèrent, longtemps après guerre, au Camp des Loges. Lorsqu’elles durent quitter Saint-Germain, non sans avoir noué d’excellentes et étroites relations avec les Autorités et la population, pour rejoindre la Belgique, une réception d’adieu leur fut offerte, le 8 février 1967, à l’Hôtel de Ville, en présence du Général Lemnitzer, commandant en chef du Shape. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 87 décembre 2005 Panneau 2-24 Le Général Compagnon Le 1er septembre 1968, le Général Compagnon, gendre de Monsieur J.P Palewski, député, prend le commandement de la 2ème Brigade mécanisée. Le 28 novembre, au Quartier de Gramont, dans la salle d’honneur de la 2ème Brigade, Madame la Maréchale Leclerc de Hautecloque dévoile une plaque reconstituée avec des fragments de la stèle élevée à Menahba, près de Colomb-Béchar, là où le 28 novembre 1947, s’écrasa l’avion du Général Leclerc. Démolition de la Gare SNCF Construite en 1845 et ouverte au public le 14 août 1847, la doyenne des gares françaises, située place du Château, reçoit le premier coup de pioche de sa démolition le 16 juin 1969. Elle doit laisser la place à l’aménagement du Réseau Express Régional (RER) dont les travaux dureront trois ans. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 88 décembre 2005 Une gare provisoire est installée pour permettre la continuité du trafic. Des bâtiments voisins à caractère historique, notamment le “Grand Commun” qui abritait au rez-de-chaussée le célèbre bar restaurant « Le Débarcadère » doivent à leur tour succomber à la démolition. Ouverture de la Piscine olympique intercommunale Une piscine olympique, réalisation collective de sept communes limitrophes, ouvre en 1969 à l’entrée de la Route des Loges, en lisière de forêt. Construite sur les plans de Monsieur Louis Blanchet, architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux, elle s’intègre discrètement à son environnement immédiat. Dotée de tous les aménagements définis par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, elle bénéficie d’un bassin olympique de 50x20 mètres, d’un exceptionnel solarium de deux hectares et d’un centre de remise en forme. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 89 décembre 2005 1970 - 1979 Panneau 2-25 Création d’un Centre International de Séjour Edifié en 1970 au 46 rue de Mareil, dans le parc attenant au Conservatoire municipal de musique Claude Debussy, au 1 rue du Maréchal Joffre, le Centre International de Séjour (C.I.S) est destiné à accueillir des étudiants de toutes nationalités en séjour en France. Quelques activités, en particulier linguistiques avec l’Alliance, y sont pratiquées. Le bâtiment est actuellement occupé par l’association pour la culture, les loisirs et la formation (CLEF). Création du PSG Le PSG voit le jour en 1970 à la suite de la fusion du Paris Football Club (PFC) et de l’Equipe amateur du stade saintgermanois. Au cours de la saison 1970-71, il remporte le championnat national. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 90 décembre 2005 Le Général de Barry prend le commandement de la 2ème Brigade mécanisée en 1970. Ouverture de la ligne RER Le 8 septembre 1972, à 2h36 du matin, la première rame du train technique du Réseau Express Régional (RER) pénètre dans la gare de Saint-Germain-en-Laye. Ce même jour circule en fin d’après-midi, le train officiel de mise en service. Les derniers trains électriques SNCF fonctionneront jusqu’à la fin du service, le 30 septembre. L’ouverture au public de la ligne Auber - Saint-Germain-en-Laye a lieu le dimanche 1er octobre 1972. Ce jour là, le voyage est gratuit. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 91 décembre 2005 Le Général Duplay Il prend le commandement de la 2ème Brigade mécanisée en 1973. Son temps de commandement terminé, il demeure à SaintGermain-en-Laye, s’engage dans la vie municipale. Il s’intéresse également à l’histoire militaire de notre ville, domaine dans lequel il est très apprécié et où il fait autorité. Il disparaît prématurément en février 1992. Panneau 2-26 Fête du tricentenaire de la construction de la Terrasse par Le Nôtre en 1973 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 92 décembre 2005 Le Général Duhesme prend le commandement de la 2ème Brigade mécanisée. Le Général de Rochegonde Il prend le commandement de la 2éme Brigade mécanisée en 1977. Il sera le dernier commandant de cette brigade ; celle-ci quittera notre ville l’année suivante, pour redevenir 2ème Division Blindée, fixée à Versailles. La 2ème journée nationale du livre Le 1er avril 1973, se déroule au Centre International de Séjour, la 2ème journée nationale du livre. Des auteurs connus y participeront et y dédicaceront leurs ouvrages. Sur les photos, on reconnaît Paul Guth, Jacques Faizant, Emmanuel de la Taille, Mgr Virgil Gheorghiu, le Juge Pascal et Roger Berthon. Paul Guth Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 93 décembre 2005 Roger Berthon Le Président Valéry Giscard d'Estaing et le général de Boissieu, Grand chancelier de la Légion d'Honneur en visite à la maison d'éducation des Loges. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 94 décembre 2005 Panneau 2-27 Vol de l’Escamoteur au Musée Municipal Le célèbre tableau de Jérôme Bosch, dit “L’Escamoteur”, fait partie des collections municipales. Exposé dans le musée qui occupait le dernier étage de la Bibliothèque, il y est dérobé sous la menace, par des membres d’Action Directe, le mercredi 1er décembre 1978. Retrouvé l’année suivante, le 2 février 1979, grâce à une information recueillie par le service de recherches spécialisées de la Police, il est depuis conservé en lieu sûr. Toutefois, il est exposé chaque année lors des Journées du Patrimoine et fréquemment prêté pour des expositions en France et à l’étranger. Création du Fonds Maréchal Leclerc Une Fondation Général Leclerc de Hautecloque a été créée depuis novembre 1974. Dans un local mis à sa disposition par les Armées, elle rassemble documents et souvenirs se rapportant à l’épopée du Général et de ses compagnons. A l’initiative du Général Duplay, un musée « Fonds historique Maréchal Leclerc » est ouvert au public dans l’enceinte du Quartier de Gramont. La direction et la surveillance en sont assurées bénévolement par des anciens de la 2e Division Blindée. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 95 décembre 2005 Une partie de ce Fonds a, depuis, été transférée à Paris, au Mémorial installé au dessus de la gare Montparnasse. Toutefois, dans le cadre de la restructuration du Quartier de Gramont, un vaste local permettra de mettre en valeur l’essentiel du Fonds qui restera ainsi à SaintGermain-en-Laye. Mairie Rénovée Pendant près d’un an, les Saint-Germanois auront dû fréquenter le Pavillon Henri IV devenu mairie provisoire. La récupération de l’ancien commissariat de police, transféré 19 rue de Pontoise, permet de réaliser une nouvelle mairie, plus spacieuse et mieux adaptée aux besoins du public et au travail des élus et du personnel. Le 5 juillet 1979, Monsieur Christian Bonnet, Ministre de l’Intérieur, inaugure l’Hôtel de Ville transformé et les locaux du nouveau Commissariat de Police. Ouverture du Centre Municipal du Bel Air Sur les coteaux du Bel Air, ouverture d’un centre municipal comprenant une mairie annexe destinée à faciliter les démarches des saint-germanois de ce quartier et des quartiers voisins, ainsi qu’une bibliothèque. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 96 décembre 2005 Panneau 2-28 C.O.S.O.M. Un nouveau gymnase, le C.O.S.O.M. est construit sur les coteaux du Bel Air. Réalisé en treize mois, entre le 20 avril 1978 et le 1er septembre 1979, ce nouvel équipement sportif est inauguré le samedi 20 octobre 1979 par Monsieur Laurent Clément, Préfet des Yvelines. Maison des Associations – Office de Tourisme La Maison des Associations (le MAS) et l’office de tourisme, qui a pris deux ans auparavant le relais du Syndicat d’Initiatives, sont installés le 19 octobre 1979, dans les locaux municipaux du 1 bis, rue de la République. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 97 décembre 2005 Fête de la Saint-Germain En ce mois de mai 1979, malgré un ciel gris et un temps maussade, l’ambiance de la ville est au beau fixe pour la “Saint-Germain”, réplique d’une fête ancienne qui, pour la deuxième année consécutive, crée une animation exceptionnelle. Profanation du Monument aux Morts Courant juin 1979, des vandales ont profané à diverses reprises le Monument aux Morts, mutilant la statue et martelant les noms de Saint-Germanois morts pour la France. Les Anciens Combattants, décidés à se relayer pour monter la garde, ont pu déjouer une nouvelle tentative. Une souscription est ouverte pour financer la restauration. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 98 décembre 2005 LE RENOUVEAU LES 25 DERNIERES ANNEES DU SIECLE SE CARACTERISENT PAR LE RENOUVEAU ET L’EMBELLISSEMENT DE LA VILLE. Panneau 3-1 Saint-Germain-en-Laye, ville historique, possède un tissu urbain ancien et dense, dont la réalisation s’est faite d’après un parcellaire du Moyen-Age et qui s’est traduit, dans les faits, par des constructions hautes et étroites. Pour maîtriser son développement et assurer la pérennité de son centre historique, la ville de Saint-Germain s’est appuyée sur des plans d’urbanisme précis réglementant toute construction nouvelle, réhabilitation ou rénovation. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 99 décembre 2005 Le Plan d’occupation des sols (POS) Prescrit par les Pouvoirs Publics en 1975, il a été soumis à une enquête publique du 2 décembre 1979 au 2 février 1980. Ratifié par le Conseil Municipal de Saint-Germain-en-Laye le 18 juin 1980, il a été approuvé par arrêté préfectoral du 7 octobre 1980. Le POS répond aux préoccupations suivantes : - garder à la ville son caractère sans densification excessive tout en maintenant une croissance naturelle, - favoriser le développement et l’implantation d’entreprises, créatrices d’emplois. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 100 décembre 2005 Le Secteur Sauvegardé Créé par arrêté ministériel du 15 novembre 1974, il englobe en gros le centre historique de Saint-Germain-en-Laye. Adopté par la Municipalité le 30 janvier 1980, il a été agréé en 1981 par la Commission Nationale des secteurs sauvegardés et approuvé définitivement en Conseil d’Etat par décret du 3 mars 1988. Panneau 3-2 Places - Rues Piétonnes - Aménagements Urbains Durant ces 25 dernières années, l’ensemble des places de la ville ont été réaménagées et fleuries. Parallèlement, des aménagements urbains ont été réalisés (trottoirs élargis, bancs, panneaux d’affichage avec interdiction de l’affichage sauvage). Des rues piétonnes ou semipiétonnes ont été créées. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 101 décembre 2005 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 102 décembre 2005 Panneau 3-3 Ravalement En 1977, la rénovation du centre ville est l’une des priorités de la municipalité. Le 5 décembre 1980, le ravalement des immeubles en secteur sauvegardé est décidé. En 1981, une première campagne de ravalement obligatoire dans le centre historique impose une palette de couleurs pour que ces travaux soient réalisés en harmonie la plus parfaite possible avec l’architecture traditionnelle de Saint-Germain. Progressivement, cette obligation s’est étendue à toute la ville. En 1998, est lancée une 4e et dernière campagne de ravalement qui aura permis à la ville de retrouver un nouveau visage et à ses habitants de la redécouvrir. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 103 décembre 2005 Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 104 décembre 2005 Panneau 3-4 La Cour Larcher Elle fut restaurée en 1985. Ici et alentour, s’élevait le premier hôpital de Saint-Germain, construit sous le vocable de Saint Eloi et dont Regnault Larcher fut le bienfaiteur au XIIIème siècle. Le couvent des Récollets, proche de ce lieu, fut consacré en présence de Louis XIII, le 7 septembre 1625. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 105 décembre 2005 Place St. Pierre - Fontaine Colbert Première fontaine de Saint-Germain-en-Laye, elle fut, à l’origine, installée sous les arcades de la Capitainerie, rue de La Salle. Déplacée à plusieurs reprises, elle fut déposée lors de l’arrivée du RER en 1972. La ville, à l’occasion de l’aménagement de la place Saint Pierre, décida de l’y reconstruire. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 106 décembre 2005 Panneau 3-5 Développement Si architecture et patrimoine ont une place importante à Saint-Germain, ces valeurs n’ont pas empêché les entreprises et commerces de s’y implanter et de s’y développer. 1650 entreprises et commerces sont en effet installés à Saint-Germain. La ville offre une grande variété d’espaces aux entreprises du secteur tertiaire et de haute technologie, qui se répartissent entre le centre ville, le plateau du Bel Air, et la périphérie. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 107 décembre 2005 Le Bel Air L’urbanisation du Plateau et des coteaux du Bel-Air, lancée au début des années 1960, avec la création de la ZUP (zone à urbaniser en priorité), fera l’objet d’une attention toute particulière. Dès 1975, se fait sentir la nécessité d’un aménagement du projet d’origine. En 1980, le plan initial est abandonné et la municipalité décide la création d’une ZAC (zone d’aménagement concerté). Aux immeubles de grande hauteur sont préférés de petits ensembles de maisons individuelles. Parallèlement, on assiste à la réalisation d’équipements indispensables à l’équilibre et au développement du quartier (écoles, mini crèches, équipements sportifs....) et à l’implantation d’activités tertiaires. Dernière phase de cette opération, le Conseil Municipal crée la zone d’aménagement du centre urbain du Bel Air, en juillet 1994. Partiellement réalisée aujourd’hui, cette dernière phase s’achèvera par la construction d’une gare et la réouverture de la ligne SNCF de la Grande Ceinture. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 108 décembre 2005 Panneau 3-6 Le Tribunal d’Instance A l'étroit au 3 rue de la République, il est transféré en juillet 1982, rue de la Maison Verte, dans les anciens communs et écuries du domaine de la Maison Verte rénovés par la ville de Saint-Germain. La Caserne des Pompiers Le 9 octobre 1982, est inaugurée par Monsieur Tenaillon, Président du Conseil Général des Yvelines, la nouvelle caserne des pompiers, boulevard Franz Lizst, en remplacement des locaux de la rue Léon Désoyer, devenus inadaptés. Le Centre Administratif Le 6 janvier 1995, s’ouvre le nouveau Centre Administratif, 86-88 rue Léon Désoyer, permettant le regroupement des services municipaux disséminés sur six sites et à l’Hôtel de Ville. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 109 décembre 2005 Panneau 3-7 A14 Monsieur François Mitterand, après s’être déplacé en mai 1990 sur le site de l’échangeur prévu à la sortie de Saint-Germain, fait stopper le projet. Attachés à leur environnement, les saintgermanois ont eu le souci de protéger et sauvegarder la Terrasse et la forêt. Dès le début des années 1960, le projet de l’autoroute A14 sera suivi avec attention et les municipalités se sont toujours attachées à éviter que cette autoroute ne détruise la Terrasse et ne coupe la ville de la forêt. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 110 décembre 2005 Les Journées « Cadre de Vie » En 1997, Saint-Germain-en-Laye fut, avec La Rochelle, la première ville à organiser les Journées sans voiture. Pendant un week-end, les voitures sont interdites au centre ville. Désormais appelées Journées « Cadre de Vie », elles sont couplées aux journées nationales du Patrimoine. Très appréciées des promeneurs, ces journées permettent de découvrir une nouvelle manière de vivre sa ville. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 111 décembre 2005 Panneau 3-8 Si la vie culturelle et associative a depuis longtemps été importante à Saint-Germain, elle a dû, avec l’apparition de la télévision, évoluer et s’adapter. A côté de musées fort connus, le Musée des Antiquités Nationales et le Musée Départemental Maurice Denis, la ville dispose d’équipements offrant de nombreuses manifestations s’adressant à tout public, lui permettant de se distraire, de s’instruire et de participer à l’animation de la ville. D’importantes expositions, organisées par la ville, avec le concours de la Commission extra-municipale du Patrimoine et des Musées, ont rencontré un succès indéniable. Citons : - “Le Canada de Louis XIV”, visitée par Alain Decaux en 1980 ; - “La Vie Religieuse” en 1986 ; “La Cour des Stuarts”, visitée par le Prince de Galles le 12 mars 1992 ; “La Vie quotidienne à Saint-Germain-en-Laye sous l’occupation”, visitée par Jacques Chaban-Delmas. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 112 décembre 2005 La Salle Multimédia Située dans les sous-sols de l’hôtel de ville, la salle multimédia a été ouverte en 1987. Cette réalisation, œuvre de Monsieur Jean-Louis Berthet, unique en son genre à l’époque en France, a valu à Saint Germain la “Marianne d’Or”. Théâtre Alexandre Dumas Situé Jardin des Arts, le théâtre Alexandre Dumas, œuvre de Monsieur Louis Blanchet, architecte en chef des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, a été inauguré le 23 janvier 1989 et compte 703 places. Il propose une programmation diversifiée, allant du théâtre classique au contemporain, du ballet à la chanson française ou à la variété internationale. Une petite salle de 54 places lui est adjointe, le Piccolo, destiné à accueillir des manifestations moins importantes et notamment des créations pour les amateurs de théâtre très contemporain. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 113 décembre 2005 Panneau 3-9 Maison des Associations En raison du nombre de ses adhérents (5000) et de près de 300 associations qu’elle regroupe, la Maison des Associations – le MAS – vit à l’étroit, depuis son installation en octobre 1979, au 1 bis, rue de la République. En 1984, elle se déplacera de quelques mètres pour occuper l’Hôtel de la Vrillère restauré, où elle propose des activités dans les domaines les plus divers : culture, activités caritatives, sports, loisirs... L’Université Libre Créée en 1989, l’Université Libre connut dès le départ, sous la présidence de Monsieur le Professeur Carol Heitz, le succès. Comptant 555 adhérents dès la première année de fonctionnement, en dispensant 27 conférences, l’Université Libre compte aujourd’hui plus de 800 adhérents, dont la majorité réside à Saint Germain. Actuellement présidée, par Monsieur le Professeur Dézert, l’Université Libre n’a cessé d’élargir son champ d’activités et propose : - des conférences générales, - des cycles de 8 conférences, - des séminaires, - des visites de musées. L’enseignement est assuré par des professeurs d’université et d’éminents spécialistes, dont les conférences sont suivies par 300 personnes en moyenne. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 114 décembre 2005 Office municipal de Tourisme Succédant au Syndicat d’Initiative, l’Office de Tourisme s’installe en juin 1984, 38 rue au Pain, au rez-de-chaussée de la maison natale de Claude Debussy et devient en janvier 1990, Office Municipal de Tourisme. Très fréquenté, il reçoit la visite de dizaines de milliers de personnes chaque année. Le Conservatoire En 1980, le Conservatoire Municipal est promu Ecole Nationale de Musique. Installé dans l’ancien Hôtel Le Grand, construction du 18ème siècle, cet établissement dispense de nombreuses disciplines et notamment, la musique, la danse, l’art dramatique. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 115 décembre 2005 Panneau 3-10 Musée Claude Debussy Situé dans sa maison natale, rue au Pain, un musée lui est, depuis 1990, consacré au 1er étage, dans une atmosphère intime et feutrée. Place de Porcaro, la statue de Claude Debussy, offerte à la ville par l’Association “Friends of Debussy Music” de Lowell (Massachussets - USA), a été inaugurée le 7 novembre 1998, en présence de sa Présidente, le Docteur Jacqueline Charrette. Concert au Kiosque de la Terrasse Construit en 1930 par la Chambre d’Industrie Touristique de Saint Germain en Laye, dont le Président était Monsieur Louis Forest, des concerts y sont donnés le dimanche aprèsmidi, en juin et juillet. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 116 décembre 2005 Les Fresques de l’Eglise Dues à Amaury Duval, élève d’Ingres, et datant de 1843, les fresques de l’église SaintGermain ont bénéficié, dans les années 90, d’une restauration qui permettra de découvrir la valeur d’un grand artiste. L’Estival Créé en 1981, l’Estival se tient chaque année, début octobre. Festival de toutes les musiques, il propose pendant une dizaine de jours des spectacles dans la rue, les restaurants, au théâtre Alexandre Dumas. Panneau 3-11 Des centres socio-culturels ont été créés, proposant des activités diverses à tous. Succédant en 1984 à la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), la CLEF (association pour la Culture, les Loisirs Et la Formation) accueille plus de 1000 adhérents de tous âges et propose un éventail d’activités culturelles et de loisirs. La vie sociale Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 117 décembre 2005 Pour faciliter la vie des saint-germanois, enfants ou seniors, femmes ou handicapés, ces 25 dernières années, les moyens existants se sont transformés, d’autres ont été créés. Pour les petits enfants, des crèches et des haltes-garderies ont été construites. Formule originale, une crèche parentale, gérée par l’association “Bavette et Cie”, avec la participation des parents à son fonctionnement, a été ouverte le 5 septembre 1988, 1 rue Schubert. Des haltes-garderies accueillent pour quelques heures des enfants, permettant ainsi aux mères qui ne travaillent pas de se libérer. La Soucoupe, créée en 1975, est une véritable maison de quartier, lieu d’accueil et d’animation, regroupant 450 adhérents et 700 usagers. Elle propose des activités culturelles et de loisirs, mais accompagne aussi les femmes dans leur parcours socioprofessionnel. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 118 décembre 2005 L’AGASEC (Association de Gestion et d’Animation Socio-Educative et Culturelle) gère depuis 1986 le centre St-Léger et le club Schnapper, dont 400 personnes utilisent les services. Au fil du temps, des résidences adaptées ont été créées en faveur des Séniors, et des animations diverses y sont proposées. Panneau 3-12 Depuis 1980, les travailleurs immigrés ont à leur disposition un foyer de 210 logements. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 119 décembre 2005 Pour les nouveaux saint-germanois, une journée est proposée deux fois par an. Elle leur permet de faire connaissance avec la ville sous tous ses aspects. L'hôpital Le centre hospitalier intercommunal (CHI) de Saint-Germain a fait l’objet, depuis 1981, d’une complète restructuration. Etape importante dans la vie du centre hospitalier, les hôpitaux de Poissy et Saint-Germain ont fusionné le 1er mai 1998, dans le cadre d’un projet médical devant garantir la qualité et la sécurité des soins. A côté de la maison de retraite « Bon Repos », un centre de long séjour de 65 lits a été ouvert en 1994, sous le nom de Fondation Ropital-Anquetin. Logement A côté des logements sociaux (environ 25% du parc immobilier), dont la majeure partie a fait l’objet d’une réhabilitation en profondeur, des structures originales ont été mises en place pour faire face à des situations particulières. En 1980, onze logements-relais pour jeunes ménages étaient créés. Rue de la Maison Verte, ont été ouverts pour des personnes sans résidence stable, un centre d’accueil de jour et de nuit, ainsi qu’un centre d’hébergement et de réadaptation sociale qui Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 120 décembre 2005 accueille des personnes en difficulté bénéficiant d’un accompagnement social allant jusqu’à la réinsertion professionnelle. En partenariat avec l’association “Habitat et Humanisme” ont été réhabilités, place Sainte Catherine et avenue du Général Leclerc, des logements très sociaux pour des familles en grande difficulté, avec pour objectif de contribuer à leur réinsertion. Panneau 3-13 Jumelages Depuis 1975, la ville de Saint-Germain-en-Laye a développé des liens d’amitié et parfois d’histoire avec des villes étrangères “jumelles”. Après Aschaffenburg (Allemagne) en 1975, ce fut Temara (Maroc) en 1982, puis Ayr (Ecosse) en 1984, Winchester (E-U) en 1990 et Konstancin-Jeziorna (Pologne) en 1992. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 121 décembre 2005 La signature, le 17 avril 1975, du traité de jumelage entre M. Chastang, maire de SaintGermain-en-Laye et le Dr Reiland, bourgmestre d’Aschaffenburg Signature du traité de jumelage avec Temara qui partage avec Saint-Germain-en-Laye un passé historique. C’est à Temara que fut formée en 1943, la 2eme DB du Maréchal Leclerc, basée à Saint-Germain-en-Laye à la fin de la guerre, jusqu’en 1978. La Vie Scolaire Plus de 19 000 élèves fréquentent les divers établissements publics et privés. Dépendant de la ville, les 12 écoles maternelles et les 10 écoles primaires ont été dans leur ensemble rénovées ou reconstruites ces vingt dernières années. A l’ère du multimédia, chaque école dispose de deux terminaux informatiques permettant l’accès au réseau internet. Avec 15 collèges et lycées et des écoles spécialisées, la ville de Saint-Germain-en Laye est devenue un pôle pour l’enseignement secondaire et professionnel. Le 1er septembre 1997, naissait le lycée Jeanne d’Albret, issu de la fusion des lycées Claude Debussy et Marcel Roby. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 122 décembre 2005 Les Armées Ville royale, Saint-Germain était aussi une ville de garnison et la présence militaire y était importante. Mais la professionnalisation des armées entraînant la fin de la conscription et du service national en 2002, le Quartier de Gramont a été désaffecté le 1er novembre 1999. Toutefois, la présence militaire restera bien réelle avec la Garde Républicaine au quartier Goupil, la Gendarmerie Nationale, installée depuis 1986, 3 rue du Panorama, à proximité de la Sous-Préfecture, le Commandement Militaire d’Ile de France et le 526e bataillon du Train au camp des Loges. Panneau 3-14 Les Sports Evoquer le sport à Saint-Germain, c’est pour beaucoup penser au Paris-Saint-Germain (le PSG) et son équipe professionnelle. Mais c’est oublier sa section amateur et ses 800 pratiquants et sa centaine de dirigeants. Le PSG, c’est aussi son tournoi international de jeunes de moins de 13 ans. Pour permettre à la cinquantaine d’associations et de clubs sportifs et à leurs 8500 adhérents de pratiquer le sport de leur choix, la ville est dotée aujourd’hui de gymnases, d’un stade avec terrain de footbal, hockey, rugby et courts de tennis... Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 123 décembre 2005 Au début 1999, une section handisports a vu le jour au TUESG, avec comme objectif de proposer “la pratique du sport et de la compétition aux personnes handicapées physiques et visuelles”. Les foulées royales se déroulent chaque année au mois de juin, sur la Terrasse Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 124 décembre 2005 La Tempête du 26 décembre 1999 De mémoire de saints-germanois, jamais la ville n’avait subi une tempête aussi violente : toitures arrachées, arbres déracinés, routes coupées. Sur le plan écologique, le désastre est immense. Plus de 750 arbres dans les parcs et squares appartenant à la ville ont été détruits. Quant à la forêt, ce sont des milliers d’arbres qui ont été abattus. Des moyens importants en hommes et matériels ont dû être mis en œuvre pour dégager les routes et sécuriser les endroits les plus dangereux. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 125 décembre 2005 Panneau 3-15 Visites de personnalités Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, Président de la République, est venu le 6 mai 1980 installer le Conseil pour la diffusion de la langue française. Le roi du Maroc, Hassan II, au Pavillon Henri IV, le 1er novembre 1983. Assis à gauche, Monsieur Edgar Faure, à droite Monsieur Antoine Pinay, tous deux anciens Présidents du Conseil sous la IVe République. Monsieur Helmut Kohl, chancelier de la République Fédérale Allemande, au Lycée International, le 12 juin 1984. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 126 décembre 2005 Le 7 mars 1986, visite de Monsieur Jacques Chirac, maire de Paris. Inauguration le 20 mai 1992, par Monsieur Jack Lang, ministre de l’Education Nationale et de la Culture, des nouveaux bâtiments au Lycée International. Panneau 3-16 Le 526e R.T., qui a pour devise « mieux faire pour mieux servir », arrive de Tours le 1er juillet 1984, où il constituait le régiment de manœuvre de l’Ecole d’Application du Train. Succédant au Camp des Loges, au Groupement des Moyens Régionaux n°1, il assure le soutien de l’EtatMajor de la Région Terre Ile-de-France et du commandement de l’Outre-mer et de l’étranger pour des missions de transport et de sécurité. Il gère parallèlement la Base des Loges qui regroupe 15 000 professionnels civils et militaires et leur 500 familles. Au profit de la ville, il a accompli depuis 16 ans de nombreuses missions, notamment : - d’accueil et d’information, en direction des 4600 nouveaux Saint-Germanois, des enseignants, des stagiaires des collèges... Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 127 décembre 2005 - de caractère culturel et artistique, avec des concerts et des galas gratuits assurés par la Musique principale de l’Armée de Terre qui lui est rattachée, d' assistance et de sauvegarde, lors de catastrophes telle la tempête de décembre 1999. Le caractère de ses interventions et l’attitude d’ouverture de ses chefs de corps successifs lui ont valu l’appellation méritée de « Régiment de Saint-Germain » . Le 1er juillet 1984, la Force d’Action Rapide (FAR) s'installe au quartier Galliéni, à la limite de Maison-Laffite. Durant 14 ans, cette force fut l’instrument privilégié qui permit à la France d’intervenir vite, fort et loin, dans un cadre national ou multinational, de parer à l’imprévisible et d’honorer ses engagements vis à vis des pays amis (en particulier en Afrique). Elle se composait de 5 grandes unités interarmes stationnées sur tout le territoire, rassemblant 45 000 hommes immédiatement disponibles et 65 000 à la mobilisation, disposant de 5000 armes antichars, 400 canons et mortiers et 240 hélicoptères. Le Général Roquejoffre qui la commanda, vint en 1995 présenter aux Saint-Germanois les conditions de son intervention dans la Guerre du Golfe. Elle fut dissoute le 1er juillet 1998, dans le cadre de la restructuration générale des armées. Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 128 décembre 2005 Vestiges de l’occupation allemande FIN Saint-Germain-en-Laye au XXe siècle 129 décembre 2005