2014-10-10 - Albert-Méaulte - CR

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2014-10-10 - Albert-Méaulte - CR
La section de la Somme de l’AMOPA - « Servir et Partager » - www.amopa-somme.org
COMPTE-RENDU DE LA JOURNEE de l’AVIATION ALBERT / MEAULTE
Vendredi 10 octobre 2014
DES AILES SUR LA SOMME
Les Amopaliens et Sympathisants de la section Somme de l’AMOPA, en ce mois d’octobre 2014,
eurent l’opportunité de vivre une journée particulièrement passionnante, à l’initiative de Mr André
Desreumaux - Trésorier - et Mme Catherine Montreuil - Membre du Comité consultatif. Le matin fut
réservé à la visite du « Parc-Musée de Découverte Aéronautique » situé à Albert et l’après-midi, à l’issue
du repas préparé par « Les Papillons Blancs », celle de l’usine Aérolia grâce à la médiation de l’A.A.H.M.
« Association Aéronautique Histoire de Méaulte ».
Mr Betrancourt - Président du parc - nous guida dans un dédale de deux hectares de terrains
herbacés, d’énormes bâtiments où sont exposés plus de 50 anciens aéronefs prestigieux rappelant
l’« Epopée de l’Industrie et de l’Aéronautique ». Ses abondants commentaires rendaient plus vivantes
ses évocations. Par exemple, nous nous trouvâmes face à un « Dakota » ayant effectué des rotations
entre Londres et Sainte-Mère-Eglise dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, nous fûmes introduits dans un
simulateur de vol de DC10, le seul qui soit sauvegardé en Europe, puis dans la « Caravelle » - Touraine qui, outre le luxe de l’époque, permet d’accéder à la cabine de pilotage hérissée de cadrans, de boutons
et manettes, propres à donner le vertige aux néophytes. Elle volait à 800 km/h et l’ensemble des
exemplaires cumula 673 000 000 de kilomètres parcourus soit 17 000 fois le tour de la Terre pour un
total de 46 000 000 de passagers ! La première, acquise par Air France, fut baptisée « Lorraine » ; il y eut
aussi « Alsace » …
Nous vîmes un monoplace de reconnaissance de 1955, cédé à l’Armée de l’Air par les Etats-Unis au titre
de l’assistance militaire, utilisé jusqu’aux « Mirage III » dont les voilures (ailes) ont été fabriquées à
Méaulte ; un « Mirage IV », un des plus beaux avions de Marcel Dassault pouvant être ravitaillé en vol et
atteindre la vitesse Mach 2 ; un avion-école « Morane » pour les instructions en vols réels ; un
« Morane-Saulnier » dont 7 exemplaires furent livrés au Cambodge ; un « Broussard », avion tous
terrains ; sans oublier le « Pou du Ciel » de Henri Mignet qui, dans l’original, traversa la Manche le 13
septembre 1935 ; même un « Starfighter » et un avion « Jaguar »…
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Selon sa formule, qui pourrait bien être une devise, « Y a tout ici à Albert ! », Mr Betrancourt refuse de
voir périr un patrimoine qu’il ne cesse d’amplifier et qu’il immortalise en le mettant à la portée de tous.
Son musée recèle plus de 3000 objets dont le fil conducteur est - semble-t-il - le mouvement. Lui-même
déborde d’énergie et c’est avec délice qu’il nous emmène près d’une automobile bleu-azur et bois
dorés : une « Hurtu » biplace de 1912 dénichée au fin fond d’une grange du Gers mais fabriquée à Albert
… plus loin, une camionnette Ford utilisée dans le film « un long dimanche de fiançailles », … un tacot
Lorel et Hardy … Jeunes et moins jeunes retrouvent des rêves, des souvenirs au gré des livres, chansons,
revues, photos, affiches ou pléiades d’avions miniatures, etc.
Vous voulez voir une « Balmoral - Rolls-Royce et Bentley » ? Un ancien propulseur « Fouga Magister ?
Un radar « Cyrano » ? La maquette de l’avion qui a dépassé le mur du son ? Pas de
problème : « Y a tout » !
Cette remarquable association de bénévoles, sans aucune subvention, expose en
quelque sorte une fresque surréaliste de souvenirs collectifs et intimistes…
Puis en longue caravane, nous roulâmes de concert vers l’Institut Médico-Educatif où nous fûmes
chaleureusement accueillis par Mr Dheilly - Directeur. Il en précisa les objectifs, les méthodes et les
résultats performants. Il rappela que la Somme compte 40 établissements (lui-même en dirige 5),
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regroupant 1400 personnes (enfants et adultes), plus de 1000 salariés. Les lointaines origines de leurs
structures remontent à la première guerre mondiale dès lors que la Société voulut aider les personnes
handicapées. Revalorisation de l’individu par celle de la notion de travail en fonction des motivations
personnelles, persévérance, confiance en soi… Les Centres d’Aide par le Travail (CAT) forment aux
métiers de services auprès des communautés industrielles et territoriales (imprimerie, horticulture,
restauration, entretien du linge par informatique)… Le partenariat avec l’Education Nationale prépare
aux CAP.
Le déjeuner parfaitement préparé, courtoisement servi, fut apprécié de tous.
A 14h30 « tapantes » nous étions à Méaulte. A
l’entré de l’usine Aérolia nous attendait Mr
Jean-Pierre Dehondt - Président de
l’« Association Aéronautique Histoire de
Méaulte ». Avant la visite des ateliers, il nous
présenta, dans l’auditorium, l’historique de ce
site industriel, Mr Guy Andrieu - Viceprésident - dans l’ombre, mais non moins
enthousiaste, étant aux commandes des
projections. (Tous deux, dynamiques retraités,
se déplacent aussi dans les établissements
scolaires).
Mr Dehondt rappela qu’à l’origine ce site doit tout à un enfant du pays, Henri Potez qui, revenu
brillamment diplômé sur sa terre natale, y créa dès 1924, une usine devant compter seulement
quelques années plus tard 5 000 emplois.
Dès 1925, le « Potez 25 » atteignait 7 200 m d’altitude, 87 versions regroupaient 7 000 exemplaires dont
7 pour l’Aéropostale. 1930 fut l’année du 1000ème appareil ; 1932, celle du 2000ème. Avions de tourisme,
de commerce, de défense sortirent de ses ateliers. Records mondiaux d’altitude : 14 843 m par Georges
Detré, Maryse Hilsz atteignant 14 310 m ; de vitesse par ce même G. Detré et en seconde place par
Suzanne Deutsch de la Meurthe.
Ces myriades d’avions - (parfois en partenariats avec Marcel Bloch devenu par la suite Mr Dassault) permirent de favoriser le niveau de vie locale. Henri Potez créa un Lycée Professionnel. Il sut aussi
participer à la qualité des loisirs par la création d’un stade avec terrain de football, piscine, courts de
tennis… fêtes aériennes et concours animèrent l’agglomération. Il fut rappelé que le premier planeur fut
construit à Méaulte.
Les clés du stade furent remises par Henri Potez à Fernand Demilly - Maire d’Albert - le 4 décembre
1976.
Certes l’usine connut les vicissitudes de l’Histoire : 1936, nationalisation. En 1940, elle fut occupée par
les Allemands : l’industriel dut se réfugier dans le Midi, sans avoir pu sauver ses avions. Elle sera la cible
de 11 bombardements et finalement libérée en 1944 par les Américains. Puis elle fut tour à tour
intégrée à NORD-AVIATION ; la SNIAS ; l’AEROSPATIALE ; AIRBUS et actuellement AEROLIA. Elle réalisa
des portes « passagers » et issues de secours pour le « Concorde » en 1972, le tronçon 12 en 1973.
Les Albertins ne pourront plus oublier la nuit - pacifique celle-ci - du 20 au 21 novembre 2003 lorsque les
tronçons 11 et 12 du premier A380 quittèrent Méaulte pour Saint-Nazaire ! Dans la ville fort éclairée, la
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logistique scintillante pour les besoins de la cause guidait le convoi qui rasait les murs, des éléments
urbains ayant même dus être revus et corrigés !...
Aussi, dès que le « Beluga » - baleine volante n’en déplaise à Pégase - apparut dans le ciel samarien, la
population l’accueillit-elle avec soulagement mais non sans émotion et avec admiration.
Il se posa sur l’aéroport contigu à l’usine : celui d’Albert-Picardie qui, le 30 juin 2007 fut inauguré par le
Préfet de Région Michel Sappin, en présence de Louis Gallois Président d’Airbus et co-président de
EADS ; Claude Gewerc Président du Conseil Régional de Picardie ; Daniel Dubois Sénateur de la Somme
et Président du Conseil Général ; Stéphane Demilly Député, Président de la Communauté de Communes
du Pays du Coquelicot, Maire d’Albert ; des Elus des environs.
Rien n’interdit - bien au contraire - d’avoir une pensée pour les frères Caudron qui, sur la simple
plage du Crotoy, là où la Somme rejoint la Manche, surent construire des prototypes, structurer une
école de pilotes, engendrant une large et généreuse contribution aux combats aériens de 1914-18.
Ainsi, depuis plus de cent ans, la SOMME, elle-aussi, déploie-t-elle ses ailes au-dessus de l’Histoire en
mouvement…
Une belle journée de l’aviation grâce à tous les intervenants. Afin de satisfaire la totalité des
inscrits, fort intéressées par cette programmation, une journée identique fut organisée une semaine
plus tard, le 17 octobre.
Ainsi qu’à tous ceux qui ont bien voulu accorder leurs autorisations de visite, la section de la
SOMME de l’AMOPA leur exprime sa gratitude.
Mireille Hollville
Secrétaire-adjointe de la section Somme
Photos : André Desreumaux, Serge Maquet, Philippe Souplet,
Numérisation et mise en page du compte-rendu : Serge Maquet - Secrétaire
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