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Chroniques bleues
Horizons lointains
lundi 15 octobre 2007, par Bruno Colombari
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Nouvel épisode des carnets de l’archiviste sur le site des cahiers du football, après Féroé-France. Les voyages
forment la jeunesse de Ben Arfa et Benzema, et permettent aux Bleus de compléter leur album souvenir.
Les lagons bleus
Les hommes de Domenech se souviendront longtemps de ce voyage aux Féroé, presque aussi long que ceux vers le Chili ou
l’Afrique du sud en 2001, sinon en distance, du moins en temps passé dans l’avion. Depuis 1904, c’est le quarante-deuxième match
disputé par l’équipe de France sur une île. Sans surprise, les plus inhospitalières sont les îles britanniques, Grande-Bretagne (17
matches contre l’Angleterre et l’Ecosse, deux victoires et 12 défaites) et Irlande (10 matches contre l’Eire et l’Irlande du Nord, 3
victoires et 3 défaites).
Ailleurs, ça va beaucoup mieux, puisque que ce soit en Islande (deux victoires et trois nuls), à Chypre (trois victoires et un nul), au
Japon (deux victoires), aux Féroé (deux victoires) ou à Malte (une victoire), les Bleus n’ont jamais perdu. À noter enfin le seul match
joué à domicile outre-mer, en Martinique contre le Costa Rica.
Plein les valises
Ce 6-0 à Torshavn ne constitue pas un record, mais il vient en deuxième place des plus gros scores des Bleus à l’extérieur, juste
après le 7-0 à Chypre de 1980 (lire plus bas) et à égalité avec le 6-0 contre les USA à New York en 1979 (triplé de Lacombe, avec
Domenech en défense et en baskets sur la pelouse synthétique du Giants Stadium). Derrière, on trouve deux 6-1 au Luxembourg
(1934 et 1963, triplé de Fontaine), un 5-0 en Corée du Sud en 2001, trois 5-1 (Maroc 2000, Pologne 1991 et Islande 1957) et six 4-0
(Malte 2002, Turquie 2000, Israël 1993, Luxembourg 1984, Suisse 1977 et Tchécoslovaquie 1948).
Bons baisers de Limassol
La route de la qualification pour le Mundial espagnol commence à l’automne 1980 par un voyage à Chypre. Aucun problème pour
atterrir sur l’île méditerranéenne, où il fait aussi chaud un 11 octobre qu’en Provence au mois d’août. Les Bleus doivent plutôt faire
attention où ils mettent les pieds, le gazon de Limassol étant équipé de bouches d’arrosage métalliques intégrées. C’est la
cinquante-huitième et dernière sélection d’Henri Michel, qui rejoint au palmarès Robert Jonquet et se rapproche du record de Roger
Marche (63). Quand il reviendra à Chypre huit ans plus tard, ce sera pour son dernier match en tant que sélectionneur des Bleus.
Jean Tigana, surnommé le « facteur des Caillols », fête sa deuxième sélection et éclaire la première mi-temps ponctuée par quatre
buts (Lacombe 4e, Platini 14e et 23e, Larios 40e).
La seconde période sera plus calme avant l’emballage final (Larios 76e, Six 82e et Zimako 87e). À noter que les deux buts de Larios
ont été inscrits sur penalty, après deux fautes provoquées par Platini. Ce dernier a laissé tirer l’ancien Bastiais, manquant l’occasion
d’un quadruplé historique avec les Bleus. C’était l’époque où Larios et Platini, coéquipiers à Saint-Étienne, n’étaient pas encore
fâchés à mort pour de sombres histoires sans rapport avec le positionnement tactique. Le lendemain, L’Équipe constate : « l’équipe
de France ramène de son lointain voyage sept buts destinés à entrer dans l’histoire ». Vingt-sept ans plus tard, ils n’en sont toujours
pas sortis.
Ben Arfa n’a pas oublié son maillot
Hatem Ben Arfa est le 823e international A, le septième nouveau joueur de l’année, le troisième né en 1987 comme Nasri et
Benzema. C’est moins qu’en 2004 (11 nouveaux) ou qu’en 2001 (9), autant qu’en 2002 (7). Depuis 1998 (où la France a joué
régulièrement plus de dix fois par an), c’est en 2005 qu’il y a eu le moins d’essais (2).
Depuis que Domenech est sélectionneur, il a essayé 8 joueurs en 2004 (en 6 matches), 2 en 2005 (11 matches), 6 en 2006 (17
matches) et 7 en 2007 (9 matches). À noter que Frey et Flamini, dans la liste contre la Lituanie, ne comptent aucune sélection.
Ben Arfa a fêté sa première sélection par un but, comme Benzema en mars contre l’Autriche, Faubert en août 2006 contre la Bosnie,
Saha en février 2004 contre la Belgique, Guivarc’h en octobre 1997 contre l’Afrique du Sud et Zidane en août 1994 contre la
république tchèque (doublé).
Benzema vous reçoit trois sur cinq
Avec un doublé contre les Féroé, Karim Benzema compte désormais trois buts pour ses cinq premières sélections. Un résultat
remarquable, d’autant que le Lyonnais n’a jamais été titulaire. Si on compare cette performance avec les cinq premiers matches des
douze meilleurs buteurs de la sélection (ceux qui ont marqué au moins vingt buts), Benzema est dans la bonne moyenne : trois buts,
c’est moins que Vincent et Paul Nicolas (5 buts lors des 5 premiers matches) ou que Platini et Fontaine (4 buts), mais autant que
Henry, Youri Djorkaeff et Jean Nicolas (3 buts) et plus que Zidane, Papin, Wiltord (2 buts), Trezeguet et Cantona (1 but).
L’histoire nous dira s’il fera un jour aussi bien, voire mieux que ses prédécesseurs. Il a déjà dépassé Thuram, Gallas et Ribéry (2 buts
chacun en 133, 56 et 22 sélections) et rejoint Malouda (3 buts en 33 matches). Pas mal, pour un joueur qui fêtera ses vingt ans le 17
décembre prochain...

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